N’en déplaise à M.Tchiroma Bakary, Paul Eric Kingué doit recouvrer la liberté

Par Joël Didier Engo, CL2P

Selon M. Issa Tchiroma Bakary (photo), lors d’une interview accordée à la journaliste Marie-Pierre Olphand de Radio France International (Rfi) ce jour (dimanche 09 novembre 2014) l’avis formulé par le groupe de travail de l’Organisation des Nations Unies (Onu) sur la détention arbitraire est «un tissu d’accusations.diffamatoires et attentatoire à nos m urs et à la liberté de notre justice.nous avons mis à la disposition de ce groupe de travail tous les éléments qui permettent d’effectuer un jugement de valeur et incontestablement, si ce groupe là avait pris en compte les éléments mis à sa disposition, il va sans dire qu’il aurait honoré la position du Gouvernement qui coopère pleinement et respecté la justice camerounaise (…) nous sommes un État indépendant, nous n’obéissons pas aux injonction d’un groupe de travail fut-il celui des Nations Unies » a souligné le Ministre de la Communication, Porte-parole Gouvernement du Cameroun.

Il faudra bien s’y résoudre Monsieur le Ministre!

Paul Eric Kingué, Prisonnier politique au Cameroun
Le Cameroun devra en effet se conformer aux recommandations du comité des Droits de l’Homme des Nations Unies, et se résoudre à libérer de Paul Eric Kingue, à l’instar du regretté Lapiro de Mbanga, ou du français Thierry Michel Atangana.

En conformité aussi avec une certaine « Jurisprudence Engo »…?
Parce que Pierre Désiré Engo, ancien ministre de l’économie puis DG de la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS), recouvre la liberté le 08 mai dernier à la suite du non-lieu consécutif à une grotesque machination d’un détournement supposé de 25 milliards de F CFA, qu’il aurait prétendument virés dans un imaginaire compte bancaire logé au crédit Lyonnais à Paris. Pourtant dès 1999, date de son arrestation arbitraire, ladite banque française avait formellement infirmé la version des autorités camerounaises à travers une commission rogatoire dépêchée par ces dernières en France.

Aussi si jurisprudence il y a, elle procéderait du fait que M. Engo aura été le premier prisonnier d’opinion camerounais à bénéficier dès 2009 des recommandations du conseil des droits de l’Homme des Nations Unies (http://fr.calameo.com/books/000002478eb609b9cffe5); recommandations pourtant restées lettre morte au Cameroun, jusqu’à ce que le Président François Hollande – que nous avons sollicité lors de l’audience accordée au comité de soutien à Thierry Michel Atangana le 28 mars de cette année – les présente à son homologue camerounais Paul Biya pendant le sommet Afrique-UE qui s’était tenu quelques jours après à Bruxelles.

La suite est désormais connue…
Nous n’hésiterons pas à faire appel aux mêmes instances bilatérales et multilatérales afin que les autorités camerounais respectent les recommandations de l’ONU; et libèrent Paul Eric Kingué dans les plus bref délais; moyennant réparation, comme il est stipulé par le Groupe de Travail sur la Détention Arbitraire des Nations Unies.

Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques au Cameroun (CL2P)


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