Le président de la Conférence épiscopale nationale attire l’attention des forces vives sur le mécontentement de certains Camerounais. Les évêques invitent les uns et les autres à prendre leurs responsabilités dans la vérité.
Nombreux sont les sujets qui préoccupent lesévêques du Cameroun. Crise de la vie chère, violences conjugales, crises sécuritaires, difficultés d’approvisionnement en eau, coupures intempestives d’électricité sont autant de tourments dans lesquels la société camerounaise est noyée aujourd’hui. Ils ont été dénoncés par la Conférence épiscopale nationale à l’occasion de l’ouverture des travaux de sa 47è Assemblée plénière le 26 avril 2022 à Mvolyè à Yaoundé.
Le conclave que préside Mgr Abraham Kome n’entend pas prendre part à la négligence du mécontentement de certains Camerounais causés par ces différentes préoccupations. « Beaucoup de nos compatriotes sont mécontents. Il faut le savoir. Nous prions toutes les forces vives de notre pays, de ne pas sous-estimer le mécontentement de la grande majorité de nos compatriotes, de façon sourde ou active, exprime leur soif de vivre », alerte le président de la Cenc
Parmi les sujets évoqués, la montée en puissance de la violence en général et des violences conjugales en particulier retient davantage l’attention des prélats. « Nous voulons inscrire notre profond regret suite à la rechute dans l’opprobre de la violence de certains Camerounais, notamment envers les femmes. Ces comportements barbares doivent être tenus pour inacceptables et réprimandés de la façon la plus ferme, surtout quand ils aboutissent à la mort des victimes », insiste l’évêque de Bafang, président de la Cenc.
Au regard de ces problèmes, le président de Conférence épiscopale interpelle la société camerounaise. Il s’inquiète de l’affaiblissement de l’éducation aux valeurs telles que la sacralité de la vie et le respect de la dignité humaine. Pour trouver la solution, il indique la voie.
« On a souvent tendance à jeter les responsabilités sur les uns et les autres. Mais, ce que nous souhaitons c’est que chacun à son niveau, y compris l’église, que nous prenions notre responsabilité dans la vérité. Parce que si on nie la vérité, la solution s’éloigne. Il faut faire un état des lieux franc et sincère », propose Mgr Abraham Boualo Kome qui préside la dernière session plénière de son mandat qui s’achève.
La conférence épiscopale nationale du Cameroun invitent les candidats à la retenue et à mettre en avant la valeur de la vie humaine et la stabilité de la nation.
La conférence épiscopale nationale du Cameroun (Cenc) a déployé des observateurs sur le territoire national, à l’occasion de l’élection présidentielle du 07 octobre. Une déclaration a été rendue publique ce 09 octobre. L’organe y rapporte, dans les détails, le déroulement du scrutin. La Cenc a déploré les dysfonctionnements observés lors de cette élection.
Selon les leaders religieux de l’Eglise catholique, l’élection présidentielle, dans l’ensemble, s’est déroulée dans le calme. Grâce à sa commission Justice et Paix, 231 observateurs ont été déployés pour l’occasion. Cependant, 46 observateurs des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest n’ont pas pu se déplacer le jour de l’élection à cause de l’insécurité liée à la crise anglophone.
Dans les bureaux de vote visités par les observateurs, des irrégularités ont été constatées. « Dans ces régions anglophones, les évêques camerounais déplorent que de nombreux électeurs n’aient pas pu participer au scrutin à cause de l’insécurité. Ils notent également que des dispositions n’ont pas été prises pour permettre aux déplacés de la crise de prendre part au vote », peut-on lire dans cette déclaration.
La Cenc relève, par ailleurs, que l’accès de certains bureaux de vote a été interdit aux observateurs catholiques par les forces de défense et sécurité. Un observateur mandaté par l’Eglise catholique aurait subi une tentative de corruption, tandis que d’autres ont noté d’autres formes d’anomalies dans leurs localités. Par exemple, des noms de personnes décédées se trouvaient parmi les votants, et une électrice s’est plaint qu’une autre personne a voté et signé à sa place avant elle.
Au-delà de toutes ces irrégularités, la Cenc fait quelques recommandations aux acteurs impliqués dans le processus électoral. Les évêques camerounais appellent les partis politiques à faire preuve de retenue avant la publication des résultats officiels. Ils invitent notamment le candidat qui sera reconnu gagnant par les instances compétentes à ne pas provoquer ses adversaires et à ne pas chercher à les humilier. Aux perdants, ils demandent de « reconnaître leur défaite et féliciter le ou les vainqueur(s) ». La Cenc exhorte tous les acteurs à recourir aux voies légales en cas de contestations éventuelles.
Dans une précédente déclaration publiée le 24 août, la Conférence épiscopale nationale du Cameroun s’était inquiétée du contexte assez tendu dans lequel devait se dérouler l’élection. Les régions anglophones du Cameroun sont, en effet, secouées, depuis deux ans, par une crise socio-politique. Les violences et affrontements, désormais quotidiens entre forces de défense et groupes armés, sèment la peur au sein des populations civiles. Elle avait aussi rappelé que seul un vote libre et transparent pouvait « garantir la paix, la stabilité et la justice » et avait invité les camerounais à choisir des candidats capables de faire face à toutes les crises qui menacent actuellement le pays.
C’est l’avis des évêques de la province épiscopale de Bamenda. Leur déclaration est contenu dans un communiqué publié à l’issue de la 64ème session ordinaire de l’organe.
Les évêques de la province épiscopale de Bamenda ont fait une sortie le 8 février dernier, à la suite de la 64ème session ordinaire dudit organe. C’était, pour les prélats, l’occasion de parler à nouveau de la crise anglophone, pour s’indigner de l’escalade de violence observée dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Une violence qui découle sur « le déplacement interne et externe des habitants », dénoncent-ils.
Dans le communiqué final, les évêques de la province épiscopale de Bamenda pensent que « seule une intervention divine » sortira le pays des tensions qui font des morts et paralysent les deux régions anglophones du Cameroun.
A la suite de ce diagnostic, les prélats ont invité les chrétiens à prier intensément pour un retour à la paix, surtout en ce début de carême.
Cette sortie de l’officier supérieur à la retraite vient en rajouter à la confusion de la situation
Alors que l’audience des évêques de l’archidiocèse de Bamenda prévue ce vendredi 21 avril a été reportée, voilà qu’un des noms cités dans la plainte contre les prélats sort de l’anonymat. Les populations de Bamenda qui attendaient impatiemment de pouvoir coller un visage aux noms des deux plaignants, ont eu des nouvelles du colonel Tamambang, par le biais le cabinet d’avocats Muluh & Partners.
Le nom de l’officier supérieur mentionné dans la citation directe a publié une position claire à ce sujet. « Le colonel retraité Tamambang Simon Nche déclare publiquement et catégoriquement qu’il n’est lié d’aucune façon audit consortium des parents…Toute personne utilisant son nom pour propager une telle information par le moyen des medias traditionnels ou sociaux le fait à ses risques et périls », précise-t-il.
En effet, dans la citation directe adressée aux prélats le 12 avril dernier, le « Colonel Tamambang » (sans plus de précisions) était mentionné comme l’un des plaignants, pour le compte du Consortium des parents des écoles missionnaires. On n’en savait pas plus sur la réelle identité de ce plaignant, ce qui a laissé libre cours à des supputations.
Cette sortie du colonel Tamambang vient accentuer le doute sur la véritable identité du plaignant et sur la situation en général. De nombreux parents ne connaissent pas ledit consortium. L’avocat des plaignants dit recevoir des menaces de mort. Les « vrais » plaignants gardent le silence.
En rappel, Mgrs Cornelius Fontem Esua, archevêque de Bamenda, Michael Bibi, son auxiliaire, George Nkuo, le président de la conférence épiscopale provinciale de Bamenda, ainsi que trois autres mis en cause, ont été convoqués au Tribunal de grande instance de la Mezam suite à une plainte déposée contre eux par les nommés « Colonel Tamambang et Lieutenant-colonel Terence Sama ». Ces derniers ont exigé le paiement de 150 milliards de francs Cfa à titre de dommages et intérêts, pour leur gestion foireuse de l’année scolaire 2016-2017, conséquence de la crise en cours dans la région du Nord-ouest.
Aucune date n’a été donnée pour une autre audience.
L’audience des évêques de l’archidiocèse de Bamenda prévue le vendredi 21 avril au Tribunal de grande instance de la Mezam (Bamenda) a été reportée. Si aucune date n’a été avancée pour la tenue d’une autre audience, on sait que la raison de ce report liée à la cérémonie de levée de corps d’un magistrat qui a lieu ce même 21 avril.
Pourtant, Mgrs Cornelius Fontem Esua, Michael Bibi et George Nku avaient affiché leur bonne foi en confirmant qu’ils répondraient à la citation directe qui leur avait été servie. En effet, deux parents d’élèves ont déposé plainte contre les prélats pour avoir refusé de loger, nourrir et d’enseigner leurs enfants. Agissant pour le compte du consortium des parents d’élèves, les plaignants ont également mal pris le fait que les évêques n’aient pas réussi à convaincre les parents à ramener leur progéniture vers les bancs, après la levée des différents mots d’ordre de grève, ce qui laissait croire à un parti pris de l’Eglise catholique.
Pour ces raisons, les représentants du consortium des parents d’élèves- lequel est peu ou pas connu- ,exigent la somme de 150 milliards à titre de dommages et intérêts. Mgr Kléda, le président de la conférence épiscopale nationale a fit une sortie pour crier à l’acharnement, les conséquences de la crise qui paralyse les zones anglophones depuis novembre n’étant pas de leur fait.
Des chrétiens attendaient ce vendredi de pied ferme pour apporter leur soutien à leurs prélats ainsi traînés en justice.
Ainsi s’est exprimé le président de la conférence épiscopale nationale du Cameroun au sujet de la plainte déposée contre les évêques de Bamenda Cornelus Fontem Esua, Michael Bibi, et George Nkuo
La convocation de trois évêques accusés d’avoir encouragé le boycott de l’école dans les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest semble pour le président de la conférence épiscopale nationale, Mgr Samuel Kleda, une attaque à l’église catholique.
«Ce sont les enseignants du public et du privé, qui ont lancé le mot d’ordre de grève. Ce n’est pas l’église qui a organisé cette grève. Que l’on nous présente une lettre de l’église à l’origine de la grève», déclare-t-il.
Les évêques de la région ecclésiastique de Bamenda Cornelus Fontem Esua, Michael Bibi, et George Nkuo sont poursuivis par deux officiers agissant dans le cadre d’un consortium de parents d’élèves. Ils sont accusés d’incitation à la grève dans des établissements scolaires catholiques.
Pour Mgr Samuel Kleda, les établissements catholiques ne sont pas les seuls à avoir été paralysées durant la grève des enseignants déclarés au mois de novembre dernier. «Ça devait être étendue partout. Dans toutes les autres confessions. Pourquoi il n y a que l’église catholique qui est trainée au tribunal»
Les plaignants, le colonel Tamambang et le lieutenant-colonel Sama, exigent la somme de 150 milliards de francs CFA aux prélats, à titre de dommages et intérêts. L’audience est prévue vendredi, 21 avril 2017.
Ils sont poursuivis par des personnes agissant pour le compte du consortium des parents d’élèves.
Trois évêques sont attendus au Tribunal ce 21 avril au Palais de justice de Bamenda. Ils font l’objet d’une citation directe adressée par deux officiers supérieurs de l’armée camerounaise, agissant pour le compte du consortium des parents d’élèves. Mgrs Cornelius Fontem Esua, Michael Bibi et George Nku sont poursuivis pour la gestion foireuse de l’année scolaire 2016-2017 qui s’achève. Les plaignants, le colonel Tamambang et le lieutenant-colonel Sama, exigent la somme de 150 milliards de francs Cfa aux prélats, à titre de dommages et intérêts.
En effet, d’après ces parents d’élèves, les hommes de Dieu n’ont pas su « convaincre les parents de renvoyer leurs enfants à l’école ou de déposer les frais de scolarité dans un compte séquestre malgré la requête servie le 01er mars 2017 à ce sujet ». En d’autres termes, les plaignants reprochent aux prélats de n’avoir pas agi dans le sens d’un retour à la normale suite à la crise qui a paralysé les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest. Plus loin, les officiers supérieurs dénoncent le fait qu’après avoir perçu de l’argent des parents d’élèves pour les frais de scolarité, ces responsables des institutions éducatives catholiques aient « refusé d’enseigner, de nourrir, de loger les élèves comme convenu », relaie le quotidien Le Jour.
En réaction, les évêques ont publié un communiqué pour confirmer qu’ils répondraient à cette convocation. Mais, il n’a pas fallu attendre longtemps pour entendre de nombreuses voix s’élever pour questionner l’existence d’un tel consortium. De nombreux parents ayant pourtant payé des frais très élevés pour la scolarité de leurs enfants au sein d’institutions catholiques (et ne sachant pas s’ils seront remboursés), ne sont pas au courant d’un tel regroupement. Des chrétiens comptent se mobiliser pour aller soutenir leurs évêques vendredi au Tribunal. Ils protesteront, par la même occasion, contre cette démarche engagée par deux personnes agissant pour le compte de parents qui ne s’identifient pas forcément à elles. Par ailleurs, en ce moment, des tracts seraient en circulation dans la ville de Bamenda pour appeler à une protestation dans les rues de la ville.
Pour permettre l’alternance de la présidence entre anglophones et francophones, les évêques du Sud-Ouest et du Nord-Ouest demandent un retour au fédéralisme
Au Cameroun, les évêques des régions anglophones ont demandé un retour au fédéralisme pour que la présidence du pays soit alternée entre anglophone et francophone.
Dans un mémorandum sur les agitations dans le nord-ouest et le sud-ouest Cameroun adressé au président Paul Biya, les évêques des régions anglophones donnent les raisons de cette proposition
Ce mémorandum intervient suite aux échecs répétés des négociations entre le gouvernement et les syndicats des enseignants anglophones.
L’Etat camerounais peine à trouver une solution aux agitations qui secouent les régions anglophones du pays.
Il s’agit de Mgr Faustin Ambassa Ndjodo et le Réverend Abbé Philippe Alain Mbarga, respectivement archevêque métropolitain de l’archidiocèse de Garoua et évêque du diocèse d’Ebolowa
Mgr Faustin Ambassa Ndjodo et le Réverend Abbé Philippe Alain Mbarga ont été nommés samedi, 22 octobre 2016, respectivement archevêque métropolitain de l’archidiocèse de Garoua et évêque du diocèse d’Ébolowa.
Avant sa nomination, Mgr Faustin Ambassa Ndjodo était Évêque du Diocèse de Batouri et le Réverend Abbé Philippe Alain Mbarga, recteur du Grand Séminaire de Nkolbisson à Yaoundé. Mgr Ambassa Ndjodo succède à Mgr Antoine Ntalou, 76 ans, dont la renonciation au gouvernement pastoral de l’archidiocèse a été acceptée par le pape, a indiqué le Saint-Siège dans un communiqué.
L’Abbé Philippe Alain Mbarga devient quant à lui, le troisième évêque du diocèse d’Ébolowa, érigé en 1991. Le siège épiscopal était vacant depuis la nomination de Mgr Jean Mbarga comme archevêque de Yaoundé en octobre 2014.
Mgr Faustin Ambassa Ndjodo est né le 26 juillet 1964 à Ekouda, département de la Lékié, région du Centre tandis que le Réverend Abbé Philippe Alain Mbarga voit le jour, le 28 janvier 1968 à Obout dans le Diocèse de Mbamayo, toujours dans la région, siège des institutions républicaines.
Comment sauver le mariage chrétien? La question est au c ur des échanges entre les évêques réunis à Batouri depuis lundi 11 janvier dans le cadre de cette rencontre annuelle
Rendu au deuxième jour du séminaire des évêques (mardi 12 janvier 2016, ndlr) qui se tient à Batouri, dans la région de l’Est au Cameroun, les prélats tentent d’apporter une solution pour sauver le mariage chrétien en crise. Les échanges sont principalement focalisés sur le malaise qui sévit dans les foyers chrétiens, causant ainsi des divorces.
Dans une interview accordée au quotidien national, Mgr Samuel Kleda, archevêque de Douala, pointe du doigt la pauvreté et le manque de dialogue. Pour le président de la Conférence épiscopale nationale du Cameroun, ce manque de dialogue « est souvent dû à l’influence des moyens de communication comme la télévision. Les conjoints n’ont plus le temps de s’entretenir normalement, d’être ensemble ».
Le manque de connaissance des enjeux du mariage sacramental et le déficit d’accompagnement des familles après les célébrations de l’union sont aussi évoquées comme causes d’échec du mariage chrétien.
Qualifié par Mgr Cornelius Esua, de « service après-vente du mariage », l’accompagnement des familles semble être une solution proposée par l’archevêque de Bamenda, à condition que le jeune couple le désire.
Toujours dans le chapitre des solutions qui se dégagent peu à peu des débats, Mgr Christophe Zoa et Mgr Athanase Balla suggèrent un retour aux pratiques culturelles ou ancestrales, à l’instar du Sixa. Bannis depuis longtemps, ces noviciats chargés de préparer les femmes au mariage n’ont plus été remplacés.
Les échanges se poursuivent néanmoins, pour égrainer le chapelet de solutions possibles. Les participants à ce séminaire ont jusqu’à samedi 16 janvier 2016, pour rendre la copie finale de leurs travaux.
Mgr Samuel Kleda, archevêque de Douala, président de la Conférence épiscopale nationale du CamerounDroits reservés)/n
Par Vincent Sosthène Fouda, président national du Mouvement Camerounais Pour la Social-Démocratie (MCPSD)
Monseigneur Samuel Kléda, Président de la Conférence Nationale des Evêques du Cameroun, Messeigneurs, Messieurs les évêques, et frères dans le Christ Jésus, C’est en ma qualité de président du Mouvement Camerounais Pour la Social-Démocratie que je m’adresse à vous. Je suis conscient de la lourde responsabilité qui est la vôtre au sein de notre Église catholique romaine. Et pourtant, je ne peux plus me taire face à la privation de justice dont sont victimes plusieurs de nos compatriotes et surtout face aux exécutions extrajudiciaires perpétrées dans la rue par nos citoyens, souvent père et mère de famille filmées par de très jeunes enfants à l’aide de leurs téléphones portables. Comme Jésus le dit à ses disciples, « si eux se taisent, les pierres crieront » (Luc, 19, 40).
Je m’adresse à vous avec confiance et en toute franchise, d’autant plus que j’ose considérer plusieurs d’entre vous comme des amis, des pères et des parents. Mais l’amitié invite à la vérité et n’a que faire des flatteries ou de la diplomatie..
Je vous écris donc au sujet de quelques événements récents dans notre pays et qui tendent à se perpétuer et surtout à se banaliser. Christian Cardinal Tumi aux heures les plus sombres du Commandement Opérationnel à Douala avait eu ces mots : « Je demande qu’on ne vous tue pas sans vous donner l’occasion de vous défendre publiquement devant un tribunal impartial. Je suis convaincu que votre exécution extrajudiciaire serait une violation grave de nos droits fondamentaux. »
Nos villes, nos villages tendent à se transformer en Commandement Opérationnel où les populations se croyant, voire se sentant abandonnées par les pouvoirs publics, assassinent en toute impunité ceux et celles qui sont accusés d’avoir commis un forfait. Le drame, c’est dans l’approbation de tous et le silence de ceux qui condamnent ces actes.
La justice est l’un des piliers de la cohésion sociale dans la mesure où elle fait office de médiateur dans les conflits opposant des individus entre eux (droit privé), et aussi des individus avec l’État (droit public). Une justice respectable doit être médiateur et non bourreau.
La cohésion sociale s’effondre lorsque la justice semble prendre le parti d’une force plutôt que d’une autre (une ethnie particulière, un État totalitaire) puisque les individus et groupes sociaux sans cesse incriminés par cette justice aux ordres ne reconnaîtront pas la légitimité de ses arrêts. Qui mieux que vous pour le prêcher ? Qui mieux que vous pour nous le rappeler ? Qui mieux que vous pour l’enseigner ? « Platicitandiforma inaparadisoprimum videtur inventa », « la manière de plaider paraît se trouver d’abord au paradis1 ».
Le Seigneur en effet interroge le coupable présumé et écoute les témoins, qui doivent être au moins deux (en l’occurrence la femme et le serpent), avant de délivrer sa sentence. Oui, les droits de la défense se trouvent inscrits dans le droit naturel. Voilà pourquoi nous attendons de vous ce rappel face aux dérives auxquelles nous assistons dans la société camerounaise. Les chrétiens, le peuple de Dieu que vous accueillez tous les jours est en passe de devenir un peuple d’assassins et ceci de génération en génération !
Le Pape Benoît XVI le 18 décembre 2011, lors de sa visite à la maison d’arrêt de Rebibbia à Rome disait ceci,
« Justice et miséricorde, justice et charité, piliers de la doctrine sociale de l’Eglise, ne sont deux réalités différentes que pour nous les hommes qui distinguons attentivement un acte juste d’un acte d’amour. Pour nous, ce qui est juste est «ce qui est dû à l’autre», tandis que ce qui est miséricordieux est «ce qui est donné par bonté». Mais pour Dieu, il n’en est pas ainsi : en Lui, la justice et la charité coïncident ; il n’y a pas d’action juste qui ne soit aussi un acte de miséricorde et de pardon et, dans le même temps, il n’y a pas d’action miséricordieuse qui ne soit parfaitement juste. »
Le Pape poursuit son propos en ces termes :
A l’occasion de mon récent voyage apostolique au Bénin, en novembre dernier, j’ai signé une Exhortation apostolique post-synodale dans laquelle j’ai rappelé l’attention de l’Eglise pour la justice dans les Etats, en écrivant : « Il est urgent que soient donc mis en place des systèmes judiciaires et carcéraux indépendants, pour rétablir la justice et pour rééduquer les coupables. Il faut aussi bannir les cas d’erreurs de justice et les mauvais traitements des prisonniers, les nombreuses occasions de non-application de la loi qui correspondent à une violation des droits humains et les incarcérations qui n’aboutissent que tardivement ou jamais à un procès. L’Eglise [.] reconnaît sa mission prophétique vis-à-vis de tous ceux et celles qui sont touchés par la criminalité et leur besoin de réconciliation, de justice et de paix. Les prisonniers sont des personnes humaines qui méritent, malgré leur crime, d’être traitées avec respect et dignité. Ils ont besoin de notre solicitude » (n. 83).
Guides du peuple de Dieu au Cameroun, la justice doit rendre la dignité aux victimes et rétablir les valeurs de base. La justice a le devoir de formaliser les mesures de rétorsion à l’encontre de ceux qui se sont rendus coupables de monstruosités. Elle concourt ainsi à conforter les victimes dans l’idée qu’elles ne sont pas indirectement coupables de leur situation. Elle signifie également aux personnes ou aux groupes de personnes spoliés ou violentés que la puissance publique se range de leur côté.
Les victimes obtenant réparation pour les préjudices subis n’ont pas le besoin de se venger par elles-mêmes et peuvent tourner la page d’un événement douloureux. Le travail de deuil part ainsi sur des bases saines. Dans le cas contraire, lorsque la justice n’accède pas aux demandes des victimes, soit en ne reconnaissant pas le préjudice, soit en ne prenant aucune mesure de rétorsion contre les coupables, un fort sentiment d’impunité en résulte, décrédibilisant l’institution judiciaire. C’est alors que se développent des ranc urs indélébiles constituant le ferment de conflits, des descentes expéditives et punitives au mépris de la vie humaine.
Que puis-je dire, en conclusion, que je n’ai pas déjà dit ? « La miséricorde est sentiment de générosité qui jaillit dans un c ur devant une détresse », c’est que le Père Sesboüé nous enseignait autrefois en théologie morale.
Notre monde a, plus que jamais, besoin de la Bonne Nouvelle annoncée par Jésus de Nazareth. Cette Bonne Nouvelle est d’abord annoncée aux pauvres et elle parle de délivrance des captifs, de guérison des aveugles et de libération des opprimés (Luc, 4, 18-19). Le Cameroun a besoin de justice sociale, proclamez-là, enseignez là.
Votre frère en Jésus, avec toutes ses limites et ses faiblesses, mais qui vous implore de remplacer la prudence par l’audace, la peur par la confiance et la soumission par la liberté, comme l’Évangile nous invite à le faire.
Avec l’assurance de ma prière et de ma solidarité.
Les travaux se sont ouverts mercredi au Centre Jean XXIII de Mvolyé à Yaoundé
Les évêques du Cameroun prônent la stabilité familiale au cours de leur 40ème assemblée plénière. Les travaux ont démarré mercredi 15 avril 2015 au Centre Jean XXIII de Mvolyé à Yaoundé, sous le thème: «La famille».
«Il ne s’agit pas durant leurs travaux, de débattre sur les concepts doctrinaux. Mais de voir comment annoncer de manière efficace l’évangile de la famille et déterminer les voies d’accompagnement de ces cellules, à l’heure où elles sont en proie à de nombreux bouleversements et menaces», a indiqué Mgr Samuel Kléda, évêque de Douala et président de la Conférence épiscopale nationale du Cameroun (Cenc), à l’ouverture.
Les assises se sont tenues en présence de Mgr Piero Pioppo, Nonce apostolique au Cameroun et en Guinée équatoriale, du Cardinal Christian Tumi, du ministre de la Promotion de la Femme et de la Famille, Marie-Thérèse Abéna Ondoa, entre autres.
Pour tous les prélats au rendez-vous, il n’y a pas une autre institution qui puisse remplacer la famille. «Nous tendons la main au gouvernement dans l’accompagnement de cette structure en raison du rôle qu’elle joue dans l’éducation et l’encadrement des citoyens. L’avenir de l’Etat et de l’Eglise en dépend», a déclaré le président du Cenc.
Le Cameroun n’est pas le premier à aborder la question de la famille. Le pape François a convoqué un Synode sur le sujet l’année dernière et en octobre prochain à Rome, un second s’y tiendra. Les échanges de Yaoundé, qui s’achèvent samedi 18 avril 2015, ont donc pour but de donner au porte-parole du Cameroun, des arguments forts pour défendre la contribution du pays à ce synode.
Ils dénoncent la spirale de violence dans laquelle s’enlise la Centrafrique en dépit de l’élection de la présidente de transition du pays
Dans un contexte de crise et de violences tombées dans une spirale infinie, les évêques de Centrafrique dénoncent les méfaits dévastateurs du conflit et la situation dans laquelle le pays s’enlise. L’élection de Catherine Samba Panza, pour mener à terme la transition gouvernementale, ne suffit plus à relancer l’espoir de voir cette crise se résoudre pacifiquement tant les actes mettent du temps à se concrétiser.
Une insécurité constante
Bien que les tueries de masse aient diminué et malgré le déploiement de forces internationales pour soutenir le peuple centrafricain, l’insécurité est encore grande. De nombreux groupes armés poursuivent leurs exactions sans être inquiétés. De véritables chasses à l’homme sont menées contre des civils bien souvent sans aucune raison. La supposée appartenance à un groupe ou à un autre entraine des parodies de justice et des actes sanglants toujours impunis par un État dépassé par la situation. Les religieux et tout le personnel pastoral n’est pas épargné par ces crimes. Enlèvements, pression psychologique, tentative d’assassinat, pillages. La liste de ces drames que dressent les évêques de Centrafrique est longue malheureusement.
Une précarité sanitaire et alimentaire
De nombreux villages ayant été détruits, beaucoup de Centrafricains n’ont plus rien ni où aller. L’instabilité de la situation empêche la reprise des cultures agricoles entraînant d’importants risques de famine à long terme. S’ajoute à cela l’insalubrité des camps des réfugiés où l’accès aux soins est particulièrement difficile. La détresse humanitaire de ces millions de personnes est en passe de se transformer en crise sanitaire grave.
Un pays divisé en deux
L’économie est également mise à rude épreuve. Les taxes échappent au Gouvernement et les prix flambent. L’État dépend complètement de la solidarité internationale. Beaucoup de promesses lui ont été faites, mais les dons tardent à se concrétiser. Le gouvernement centrafricain et ses partenaires ont déployés leurs efforts afin d’assurer une scolarité normale aux enfants. Cependant, l’État ne pouvant pas garantir la sécurité de ses élèves, des zones entières du pays échappent à cette mesure et l’éducation devient un luxe réservé à certains privilégiés.
Certains membres de l’ex-coalition seleka ont annoncé publiquement la partition du pays. Cette décision a laissé le reste du pays perplexe. Les évêques questionnent : « Peut-on avoir deux états-majors dans un même pays ? Que se cache derrière cette décision ? » et rappellent aux chrétiens que la solution n’est pas dans la division mais dans l’acceptation de l’autre.
Sortir de la crise
Les évêques sont conscients que de nombreux défis attendent le peuple centrafricain mais ils sont aussi certains que la sortie de crise est leur à portée avec l’appui de la communauté internationale.
Ils appellent donc à un désarmement sans condition des combattants et à la réhabilitation d’une force armée centrafricaine « non animée par des intérêts égoïstes et sordides » en vue de garantir la sécurité des populations. L’État doit également rétablir au plus vite son autorité et sa justice afin d’éradiquer les jugements sommaires auxquels se livrent les groupes armés. Enfin, les évêques appellent au dialogue en vérité afin de sauver la cohésion sociale et ramener la paix. Retrouver la parole entre les différents opposants ouvrira un chemin de pardon et de réconciliation.
Pour les évêques centrafricains, l’espoir n’est pas encore perceptiblelanouvellecentrafrique.info)/n