Le pays de Paul Biya a commémoré vendredi dernier la journée internationale dédiée à cette question dans le but de sensibiliser les populations.
La célébration de la journée internationale de la santé des plantes a mobilisé trois ministres camerounais vendredi 12 mai 2023. Pour cette 2ème édition, on retrouvait autour du ministre de l’agriculture et du développement rural, Gabriel Mbaïrobe, le ministre des Forêts et de la Faune, Jules Doret Ndongo et le ministre de l’Elevage, des pêches industries animales, Dr Taïga.
Cette édition est placée sous le thème : « Santé des végétaux pour la protection de l’environnement ». En effet, le constat fait par les spécialistes est que les plantes à partir desquelles les populations obtiennent divers produits destinés à l’alimentation subissent de nombreuses attaques des chenilles et autres agresseurs. Ce qui n’est pas sans effet, sur la production et partant, sur la sécurité alimentaire ainsi que sur l’environnement.
Selon l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), les organismes nuisibles et les maladies causent des pertes de production massives, privant des millions de personnes d’une alimentation suffisante. Ces pertes représentent jusqu’à 40% de la production mondiale. Au Cameroun en occurrence, la chenille légionnaire d’automne a été découverte depuis décembre 2016. Celle-ci a causé des dégâts énormes en entraînant les pertes culturels, dont principalement les céréales, notamment le maïs, le sorgho. Sa capacité de nuisance sur la production est estimée à 75%.
De même les oiseaux granivores et les criquets pèlerins du désert causent des dégâts qui vont de la disparition de tout ou partie des récoltes, à des conséquences dramatiques pour les populations. La mouche des fruits quant à elle, peut s’attaquer à plus de 65 plantes, avec une préférence pour les agrumes, les mangues, les cultures maraîchères, etc.
A en croire Cameroon tribune, tout ceci impose de préserver la santé des plantes, parce qu’elles produisent l’essentiel de l’oxygène, la nourriture que les humains et les animaux consomment, les protéines, les sucres, les matières grasses, et autres. Ce rappel, a donc été fait vendredi dernier.
Tout comme le Minader en a profité pour présenter les mesures mises en place pour limiter les effets de ces agresseurs. Il s’agit du renforcement du système de surveillance et d’alerte rapide pour une protection précoce et une éradication efficace, la promotion des méthodes de lutte intégrées pour une bonne protection de l’environnement.
Selon le rapport de l’indice de la faim en Afrique, l’indice de 22 points qu’enregistre le Cameroun est supérieur aux 19 points recommandés pour une situation modérée.
L’indice de la faim est en baisse au Cameroun. Avec 22,9 points enregistrés en 2016 par rapport aux 30,5 de 2008, le pays connait une réduction du niveau de la faim. Ce qui ne suffit pas à sortir le Cameroun de la liste des pays africains où le problème existe de manière «grave», selon le Rapport mondial de l’indice de la faim en Afrique publié dimanche, 02 juillet, par le Nepad (Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique).
Quarante-deux autres pays se retrouvent une situation similaire que le Cameroun. Ce sont, entre autres, le Kenya (21,9), le Togo (22,4), le Bénin (23,2), le Nigéria (25,5), la Côte d’Ivoire (25,7), le Congo (26,6) et le Rwanda (27,4).
Les scores publiés par le Nepad sont calculés sur la base de quatre indicateurs que sont la sous-alimentation, l’émaciation infantile, le retard de croissance infantile et la mortalité infantile. Il s’agit précisément d’une combinaison des proportions de la population sous-alimentée, des enfants de moins de cinq ans souffrant d’amaigrissement et d’un retard de croissance ainsi que du taux de mortalité chez les enfants de moins de cinq ans.
«La valeur de chacun des quatre indicateurs est déterminée à partir des données disponibles pour chaque pays. On attribue un score normalisé à chacun des quatre indicateurs. Les scores normalisés sont cumulés afin de calculer l’indice de chaque pays. On obtient un système de notation sur une échelle de 0 à 100 points, 0 étant le meilleur score (pas de faim) et 100 le pire», explique l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires qui est responsable de la rédaction dudit rapport.
Au terme des calculs, il ressort qu’au Cameroun 9,9% de la population est sous-alimentée ; 5,2% des enfants de moins de cinq ans sont émaciés tandis que 31,7% ont un retard de croissance. Dans le même temps le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans est établi à 8,8%.
Autre point qui ressort du rapport de la faim sur le continent est le fait que l’Afrique sub-saharienne est la région la plus affectée par le phénomène. Les pays tels que la République centrafricaine (46,1), le Tchad (44,3) et la Zambie (39) y sont les plus touchés, une situation «alarmante». A l’opposé, le Ghana, la Tunisie, l’Algérie, le Maroc, le Gabon et le Sénégal ne connaissent pas, ou presque, pas la faim
La gouvernance des dictateurs au 21ème siècle est calquée sur les modèles hérités des régimes de poigne des siècles derniers. Ces modèles sont désuets, anachroniques, inadaptés et condamnés. Les conséquences sont les mêmes. La pauvreté matérielle du peuple est visible partout. Les religions prennent la place de l’Etat. Les marabouts, les sorciers, les marchands de rêves vendent l’espoir.
Les dictateurs l’ont bien compris. Tout développement économique ouvre des perspectives différentes qui privilégient la connaissance, l’école, le travail, l’effort, la reconnaissance et le loisir. Un peuple qui satisfait ces besoins aspire au bien être. Il devient éclectique dans ses choix. Il s’intéresse à la politique et veut y participer activement.
La jouissance matérielle pousse l’individu à réfléchir, à contester, à proposer et à dénoncer les errements du pouvoir. La contestation s’installe et remet en cause le système. Or, dans toutes les dictatures, le discours est immuable. Comme dans la philosophie des lumières, tout va bien dans le meilleur des mondes.
Les dictateurs ne sauraient donc supporter un peuple qui remet en cause son mode de gouvernance. Pour eux, le développement économique est un danger pour leur pouvoir et leurs progénitures. En effet, comme dans les royaumes, ils sont décidés à léguer cet héritage à leurs enfants. Autour d’eux, de piètres porteurs d’eau s’exécutent. Ils ont été choisis pour leur manque d’ambition et d’audace. Quelque soit leur niveau d’études, ces femmes et ces hommes qui gravitent autour du pouvoir savent qu’ils doivent tout à un homme : leur maître.
L’Afrique détient aujourd’hui le plus grand réseau de dictateurs. Confortés par les puissances occidentales, ces pauvres dirigeants sont tous confinés au même rôle : protéger l’exploitation des matières premières, des richesses endogènes et de garantir la stabilité sécuritaire du pays. Ils préservent ainsi leur pouvoir auprès des maitres occidentaux.
La faim est organisée. Elle stabilise le nivellement vers le bas du peuple soumis à la docilité et à la servitude. Les soulèvements sont sévèrement réprimandés. Ceux qui ne le supportent pas sont condamnés à l’exil, à la torture ou à la mort. Les dictateurs tuent et emprisonnent en nombre limité les opposants pour ne pas s’attirer les foudres de la CPI.
L’exercice du pouvoir en Afrique n’est pas démocratique. Il y a certes des évolutions en trompe l’œil dans certains pays. Sur le plan économique, le continent est marqué par son immobilisme chronique et pathétique. Les dettes s’accumulent. Tout le continent vit sous le seuil de la pauvreté et ne peut prioriser les objectifs du millénaire. La perfusion permanente des états par les crédits extérieurs et les supposés dons maintiennent l’Afrique dans un état végétatif.
L’Afrique se distingue aujourd’hui dans les faits divers. Elle envoie en Occident ses enfants valides. Comme dans la sélection naturelle, beaucoup meurent en Méditerranée. Ceux qui y échappent viennent gonfler le nombre des sans abris dans un Occident où la solidarité est en panne.
L’Afrique d’aujourd’hui n’est pas convalescente. Elle est plongée dans une misère permanente alors qu’elle regorge de richesses. La communauté internationale est complice de ce désastre car elle œuvre à maintenir au pouvoir des incapables, des irresponsables, des fossoyeurs dont le seul but est de mourir un jour au palais du peuple pour des funérailles nationales.
Le bilan de ces fossoyeurs de l’Afrique est calamiteux et désespérant. Pour se maintenir au pouvoir, ils affament leur peuple. L’ascenseur social que nous avons connu après les indépendances est en panne. Mieux encore, il est impossible aujourd’hui pour le peuple d’emprunter les escaliers. Aucune issue n’est possible si l’on n’appartient pas au noyau dur de «l’élite» où les dérives clanistes et tribalistes sont légions.
Dans un système corrompu et incompétent, les places ne s’obtiennent plus par les voies autrefois incontournables de l’école, de l’effort et du sacrifice. Les pouvoirs mettent en place des machines à broyer toutes les velléités de contestation. L’opposition politiques est affaiblie et réduite au silence.
L’Afrique ne fait plus rêver. Elle est devenue une auberge où s’installent les églises, les marabouts, les mages, les bonis menteurs, les escrocs, les vendeurs de rêves… Les maladies autrefois éradiquées refont surface alors que les dirigeants se soignent en Occident. La lèpre, la tuberculose, le sida, Ebola et autres paludismes réduisent l’espérance de vie. Les hôpitaux sont des mouroirs. Pour se soigner, ces dictateurs s’exilent à l’étranger où les coûts des soins médicaux sont exorbitants et ruinent les états.
Souhaitons à la nouvelle jeunesse de se ressaisir, de choisir un chemin différent que celui des dirigeants actuels qui s’éternisent au pourvoir pour ne pas être jugés. Souhaitons à cette jeunesse de casser les codes en cours pour se libérer du joug des colonisateurs. Souhaitons à cette jeunesse de créer des liens efficaces avec la diaspora pour aimer et construire une autre Afrique.
Le projet initié par ministère fédéral allemand de la Coopération et du Développement économique vise à réduire la pauvreté et la faim sur l’étendue du territoire national
Par son initiative spéciale «Un seul monde sans faim», le ministère fédéral allemand de la Coopération et du Développement économique (BMZ) entend contribuer de manière significative à la réduction de la pauvreté et de la faim. La composante Cameroun entre dans le cadre du projet mondial Centres d’Innovations vertes pour le Secteur Agro-alimentaire (ProCISA).
ProCISA entend uvrer pour l’amélioration des revenus des petites exploitations agricoles ainsi que l’emploi et l’approvisionnement régional en denrées alimentaires par la mise en application des innovations agricoles et agro-alimentaires de trois chaînes de valeur : cacao, aviculture et pommes de terre. Ces innovations seront disséminées à travers des activités de vulgarisation, dont des centres d’innovations, accessibles aux coopératives, groupements de producteurs, exploitants et agro-entrepreneurs.
La mise en uvre de ce projet s’effectue sous la tutelle du ministère de l’Agriculture et du Développement Rural (Minader), en étroite coopération avec le Ministère de l’Élevage, des Pêches et des Industries Animales (Minepia).
S’agissant de la chaîne de valeur cacao, le projet se concentrera sur plusieurs aspects. La production des semences ou greffes améliorées ; la poste-récolte et la transformation du cacao.
Il s’agit de rechercher les meilleures solutions techniques pour la fermentation et le séchage à proximité des exploitations, installer des prototypes sélectionnés chez des coopératives partenaires et en concertation avec l’interprofession, évaluer et soutenir les approches pour une transformation locale des produits cacao comme la poudre, le beurre ou la pâte à tartiner; le renforcement des capacités des formateurs et planteurs: recueillir et actualiser des supports de formation et de vulgarisation; et du transfert de technologie au niveau des institutions agricoles existantes.
Un atelier pour sa mise en uvre est organisé à Yaoundé. L’atelier a pour objectifs de rassembler tous les acteurs de la chaîne de valeur Cacao afin de s’accorder sur les rôles, responsabilités et résultats attendus de chaque acteur ; élaborer une stratégie de partenariat pour la diffusion à plus grande échelle des innovations ; renforcer, compléter et harmoniser les approches concernant l’entrepreneuriat, l’accès aux intrants, la gestion des plantations, la fermentation et le séchage, la transformation, le marché, la qualité.
Cet objectif, numéro un du Millénaire pour le développement, sera réalisé avant l’échéance par 18 pays dans le monde
Bonne nouvelle pour le Cameroun. D’ici 2015, le pays aura réalisé l’objectif de lutte contre la faim. Cet Objectif du Millénaire pour le Développement, le premier, est le principal sujet de préoccupation mondiale pour la FAO. Ces nations montrent la voie vers un avenir meilleur. Elles prouvent qu’avec une coopération, une coordination et une volonté politiques fortes, il est possible de réduire rapidement et durablement la faim, a constaté le directeur général de la FAO, José Graziano da Silva. M. Graziano da Silva a enjoint tous les pays à poursuivre leurs efforts pour éliminer la faim et relever le défi Faim zéro lancé en 2012 par le secrétaire général des Nations Unies M. Ban Ki-moon. Mondialement, la faim a reculé durant ces dix dernières années. Mais 870 millions de personnes restent sous-alimentées, et des millions d’autres souffrent de carences en vitamines et minéraux, qui se traduisent notamment par un retard de croissance chez l’enfant, a commenté le chef de la FAO.
Par ailleurs, 18 pays ont été félicités pour avoir atteint non seulement cet objectif du Millénaire mais aussi l’objectif de réduction de moitié, le nombre absolu de personnes sous-alimentées. Ce dernier objectif a été fixé en 1996, quand 180 nations s’étaient réunies au siège de la FAO afin d’identifier des moyens de vaincre la faim. Les pays ayant réalisé les deux objectifs, le premier du Millénaire pour le développement et celui du Sommet mondial de l’alimentation sont: l’Arménie, l’Azerbaïdjan, Cuba, Djibouti, la Géorgie, le Ghana, la Guyane, le Kirghizstan, le Koweït, le Nicaragua, le Pérou, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, les Samoa, Sao Tomé-et-Principe, la Thaïlande, le Turkménistan, le Venezuela et le Vietnam.
Le Cameroun parmi les 38 pays qui auront réalisé en 2015 les objectifs de lutte contre la faimhttps://congobusinessworld.com/article.php?aid=14568)/n
La sous-alimentation chronique touche encore un grand nombre de personnes, près de 870 millions dans le monde. Selon les estimations, l’écrasante majorité vit dans des pays en développement. En marge de la diffusion de ses rapports annuels concernant la sous-alimentation dans le monde, la FAO fait des propositions aux gouvernants pour accroitre la lutte contre la faim : La croissance agricole est un outil particulièrement efficace de lutte contre la faim et la malnutrition. La plupart des personnes vivant dans une pauvreté extrême sont tributaires de l’agriculture et d’activités connexes et en tirent une partie importante de leurs moyens d’existence. La croissance agricole mobilisant les petits exploitants, et en particulier les femmes, sera un outil d’autant plus efficace de lutte contre l’extrême pauvreté et la faim qu’elle permettra d’accroître les revenus du travail et de créer des emplois pour les pauvres. Pour accélérer la réduction de la faim, il faut que la croissance économique soit doublée d’une action volontariste et déterminante des pouvoirs publics. Les politiques et programmes publics doivent être créateurs d’un environnement propice à une croissance économique à long terme en faveur des pauvres. Un environnement porteur comporte la fourniture de biens et services publics pour le développement des filières de production, un accès équitable des pauvres aux ressources, la dévolution de pouvoirs aux femmes et la conception et la mise en place de systèmes de protection sociale. Pour être efficaces, ces politiques et programmes doivent s’appuyer sur un système amélioré de gouvernance, reposant sur la transparence, la participation, l’obligation de rendre compte, l’état de droit et le respect des droits de l’homme. Ces recommandations de la FAO ont permis aux pays qui l’ont mis en uvre, de se rapprocher de l’objectif. Mais les chiffres annoncés traduisent très souvent une disparité intra-pays et l’objectif, pour le gouvernement camerounais, sera de faire manger tous les camerounais tous les jours !
Les pays du G20 agricole réunis à Paris, pourraient-ils enrayer la flambée des prix de matières agricoles observée depuis 2010 et qui frappe les plus pauvres?
Pas sûr, si l’on analyse le jeu des spéculateurs, les aléas climatiques, la croissance démographique, les égoïsmes nationaux et le déficit d’informations. Chronique d’une crise alimentaire annoncée.
Explosion des prix des denrées alimentaires
Dans de nombreux pays africains, l’explosion des prix de nombreuses denrées a alimenté de fortes hausses des prix intérieurs capables de provoquer des troubles sociaux [1]. Philippe Chalmin [2] fait très bien l’analogie entre les conséquences de la faim de 1848 et les récentes révolutions arabes. L’augmentation des prix du sucre, du maïs, du riz, des haricots et des huiles, a contribué à accroître le coût de divers types de produits alimentaires. «Au second semestre de 2010, le prix des haricots s’est envolé au Burundi (48 %), au Cameroun (43 %), au Kenya (38 %) et en Ouganda (22 %)» [3]. Le maïs, par exemple, au augmenté de 73 % contre 50 % pour le blé au cours des derniers mois. Les hausses enregistrées entre le dernier trimestre 2010 et le premier trimestre 2011 ont fragilisé la situation macroéconomique des Etats dont le poids des importations alimentaires est élevé. Plusieurs pays agricoles d’Afrique sont aujourd’hui dans une situation quasi identique au Mozambique qui génère 23 000 tonnes de blé et en importe 460 000; qui produit 250 000 tonnes de riz et en importe 350 000 tonnes. Tous ces pays vivent pratiquement sous perfusion des doses alimentaires internationales [4].
Le risque de perdre toute une génération
Dans une interview réalisée le 11 février 2011, Robert Zoellick, président de la Banque mondiale, déclarait avec gravité: «sans une bonne nutrition, nous risquons de perdre toute une génération.» Il faut dire que l’accroissement de la pauvreté découlant de la flambée des prix alimentaires génère un surcroît de malnutrition. Car les populations pauvres qui se nourrissent moins se tournent naturellement vers des denrées qui sont moins coûteuses mais aussi moins nutritives. C’est l’une des raisons qui ont fait dire à Zoellick que «la hausse des prix alimentaires a des graves conséquences sur les populations.» Aussi, à l’approche du G20 agricole prévu les 22 et 23 juin 2011 à Paris, l’ONG Oxfam a-t-elle lancé un vibrant appel à «enrayer la spéculation sur les denrées agricoles et alimentaires et relever le défi alimentaire mondial , rappelant – pour bien frapper les esprits – que la quantité de céréales nécessaires pour faire le plein d’éthanol d’un véhicule 4×4 peut nourrir une personne pendant un an [5]. En 2010, année de grandes hausses des prix des matières premières agricoles, s’il en est, 1/3 de la production étatsunienne de maïs a été transformé en biocarburant.
La fausse bonne idée de Bretton Woods
Les analystes de Knowdys plaident auprès des dirigeants africains pour qu’ils s’attaquent à certains aspects de la volatilité des prix alimentaires qu’ils sont en mesure d’impacter. Ils militent pour que les pays ciblés anticipent en identifiant par exemple les couches les plus vulnérables et adoptent les bonnes stratégies pour réagir aux menaces. Les résultats d’analyses montrent, en effet, que certaines restrictions sur les exportations aggravent l’incertitude sur des marchés déjà tendus et augmentent la volatilité des prix. L’idée proposée par Bretton Woods d’un code de conduite permettant aux organisations humanitaires d’acheter des aliments en priorité est, à notre avis, une fausse bonne idée pour une raison simple: en l’absence de dispositif contraignant, rien ne peut être garanti sur un marché aussi juteux. Les analystes de Knowdys estiment que la vraie réforme tant attendue passe davantage par la lutte contre les diverses formes de gaspillage et la diminution progressive des subventions à la production de biocarburants dans les pays développés ; par plus d’investissements dans l’agriculture paysanne et un accès plus équitable aux marchés pour les producteurs africains.
Percer les secrets du ciel
Comment se fait-il que certaines holdings bénéficient de prévisions météorologiques sur des durées supérieures à celles que reçoivent les Etats subsahariens menacés? Quelle est la responsabilité de l’Organisation météorologique mondiale lorsqu’on sait que la fréquence des variations météorologiques (allant d’un extrême à l’autre au cours d’une année) et leur impact sur le prix des denrées alimentaires accentuent la vulnérabilité des populations pauvres face aux changements climatiques depuis de nombreuses années ? D’après Zoellick, «le changement climatique pourrait faire baisser la production de 16 % dans le monde et de 28 % dans le seul continent africain au cours des 50 années à venir.» D’où l’urgence de percer les secrets du ciel sur des périodes plus longues que celles disponibles actuellement dans des pays où les ravages écologiques sont importants et la démographie en croissance. A l’heure qu’il est, le nombre de personnes sous-alimentées sur la planète frôle le milliard d’individus et un enfant de moins de dix ans meurt de faim toutes les cinq secondes.
Guy GwethJournalducameroun.com)/n
Attention aux achats de panique!
Les cartographies des stocks alimentaires détenus par de gros exportateurs sur des produits de base tels que le riz, le blé ou le maïs font encore largement défaut à de nombreux pays d’Afrique subsaharienne. Les autorités peinent, en effet, à collecter et à partager des informations fiables. Conséquences: même avec de bonnes récoltes, «les achats de panique» de ces denrées empêchent aux prix de retrouver leur niveau normal [6] dans un contexte où les produits alimentaires sont devenus des actifs financiers comme les autres [7]. Les analystes de Knowdys conviennent avec la Banque mondiale que «la publication régulière de données facilement disponibles sur les stocks ainsi que l’engagement des principaux pays exportateurs de ne pas imposer de restrictions sur les exportations aideraient à maintenir la stabilité, ce qui est essentiel pour empêcher des aggravations ultérieures de la pauvreté.»
Protéger producteurs et consommateurs?
Le 21 juin 2011, la Banque mondiale a lancé un nouveau produit de gestion de risques (APRM) visant à accroitre l’accès aux instruments de couverture pour protéger producteurs et consommateurs de denrées agricoles contre la volatilité des prix de denrées telles que le riz, le maïs, le blé, le lait ou le soja. La Banque compte «dégager dans un premier temps jusqu’à 4 milliards de dollars» à destination des pays en développement et d’Afrique en particulier. Les analystes de Knowdys espèrent que cette nouvelle ingénierie financière permettra effectivement d’améliorer la vie des Africains les plus défavorisés. Car comme l’écrivait Chossudsky, en mai 2008, in ‘La famine mondiale’, «pour la première fois de l’histoire, l’agriculture mondiale a la capacité de satisfaire les besoins alimentaires de toute la planète, mais la nature même du marché mondial de ce système ne permet pas que ça se réalise…»
Le président de la section France de l’Union des Populations du Cameroun, Josué Yetna a accepté de nous en parler. Interview
En quoi va consister cette cérémonie de commémoration des massacres de février 2008?
Avant de répondre à cette question, il me semble utile de rappeler brièvement les évènements de ce mois de février 2008, évènements qui ont vu de nombreux Kamerunais descendre dans la rue pour crier famine et manifester leur ras le bol contre le régime corrompu de monsieur Paul Biya. Le 31 Décembre 2007, le président de la république annonce son intention de réviser l’article 6 al. 2 de la Constitution, révision qui lui permettrait tout simplement de solliciter d’autres mandats présidentiels. Cette annonce va créer un tollé général au Kamerun et au sein de la diaspora à l’étranger, en France notamment. Monsieur Paul BIYA ne va pas hésiter à recourir à la force pour imposer sa volonté. Il va pour cela s’en prendre de manière grossière aux journalistes, ordonner la fermeture des stations Magic FM à Yaoundé, Equinoxe radio et télévision à Douala, interdire toute manifestation publique dans la province du Littoral. C’est dans ce climat délétère que commence le 25 février 2008, sur toute l’étendue du territoire national, une grève des taximen, qui s’élevaient contre l’augmentation du prix du carburant alors à 600 fcfa le litre. Ils seront rejoints par des jeunes dont la grande majorité se savait sacrifiée à cause de la mauvaise politique du gouvernement corrompu du RDPC et de ses alliés. Comment rester insensible à la légitime demande de la suppression des 50 000 cfa des droits d’inscription à l’université dans un pays rongé par la misère et la pauvreté ? De nombreuses familles parviennent difficilement à avoir un repas par jour. Elles ont oublié le chemin de l’hôpital lorsqu’elles ont un malade, faute de revenus. Et c’est pour lui demander de changer de politique que ces Kamerunais sont descendus dans la rue ce mois de février 2008. Au lieu de comprendre le malaise de la population et répondre à ses modestes et légitimes demandes, le gouvernement corrompu de monsieur Paul Biya va recourir à la répression. C’est pourquoi par exemple, la Police abat sans sommation deux jeunes à l’intérieur de l’enceinte du Lycée à Bonaberi, dans la matinée du Lundi 25 Février 2008. Des actions de ce genre vont se multiplier pendant plusieurs jours. Diverses sources s’accordent à estimer le nombre de morts entre 100 et 300. Vont suivre, des arrestations arbitraires, des procès expéditifs avec des condamnations spectaculaires, tout cela pour terroriser la population.
Samedi, quel sera le programme de votre journée d’action ?
Au moment où Tunisiens et Egyptiens manifestent pour les mêmes raisons et que leur combat passionne les Kamerunais, la section de France de l’UPC a estimé nécessaire de rendre hommage aux 300 kamerunais morts pendant ces tragiques évènements de février 2008 au Kamerun, mais aussi inviter la diaspora à ne pas seulement se passionner sur ce qui se passe en Afrique du Nord. Les raisons qui ont poussé nos compatriotes à descendre dans la rue il y a trois ans restent d’une brulante actualité. Paul Biya qui en est la principal responsable est toujours là. Après un énième tripatouillage de la constitution, le voilà une fois de trop candidat à sa propre succession. Cette situation va encore durer combien de temps ? Pourquoi en sommes-nous à ce niveau ? Que pouvons-nous faire pour changer cette scandaleuse situation ? Quelle est la place de la jeunesse dans ce combat ? Voilà quelques unes des questions qui seront abordées pendant cette réunion.
Pourquoi associez-vous à cette commémoration, la diffusion du documentaire Françafrique?
Nous saluons au passage l’excellent documentaire de Patrick BENQUET «Françafrique : 50 années sous le sceau du secret». Nous avons choisi de projeter ce documentaire parce qu’il met au grand jour toutes les magouilles qui permettent à la France et à ses suppôts locaux de continuer à maintenir l’Afrique noire dans un état de dépendance totale. Il montre avec éclat les moyens et les procédures qui sont mis en uvre à l’occasion des farces électorales qu’on appelle abusivement élections. Il éclaire sur les mécanismes politiques et économiques qui entretiennent ce système maffieux qu’est la Françafrique. De nombreux pays Africains en sont victimes. Les difficiles situations économiques, politiques et sociales que vivent ces pays y trouvent leur origine. Après avoir vu ce documentaire, nos compatriotes qui le pensent déjà, comprendront encore mieux pourquoi l’Union des Populations (UPC) dit qu’ELECAM n’est pas la solution dans le processus électoral au Kamerun.
Qui est invité à la manifestation que vous organiserez ce 12 février?
C’est une manifestation publique. Elle est ouverte à tous, aux Africains en général, aux Kamerunais en particulier et bien sûr à tous les Amis de l’Afrique. Je rappelle qu’elle se tient le samedi 12 février 2011 à la bourse du travail, 3 rue du Château d’eau dans le 10e arrondissement de Paris. Salle Jean Jaurès. Métro République, à partir de 13H30.
Quelles leçons politiques, l’Union des Populations du Cameroun a-t-elle réellement tirées des émeutes de février 2008?
Trois leçons. 1. La situation de notre pays reste explosive. Aucun des problèmes posés il y a trois ans, n’a été résolu. Nous avons bien entendu eu droit à des discours pompeux du président candidat avec de nombreuses annonces qui n’ont pas été suivies d’effet. Nous pouvons donc à tout moment revivre une nouvelle explosion sociale dans notre pays. 2. Mr Paul BIYA est déterminé à s’éterniser au pouvoir. La modification de l’article 6 alinéa 2 de la constitution lui permet désormais de se présenter comme candidat à l’élection présidentielle autant de fois qu’il le souhaite. Il est resté sourd face aux protestations qui se sont exprimées contre cette initiative. Pour nos compatriotes son ELECAM reste un gadget électoral dont la vocation est de truquer les élections. 3. Les forces favorables au véritable changement restent dispersées. La construction d’une opposition crédible est de plus en plus indispensable si les Kamerunais veulent débarrasser leur pays du pouvoir corrompu du RDPC et de son président qui après 29 ans de pouvoir a réussi classer le Kamerun parmi les pays les plus corrompus et les plus pauvres du monde. Pour apporter un début de réponse à ce problème, l’UPC, le MANIDEM et le PSD ont constitué un premier regroupement de ce que les Kamerunais attendent, à savoir, une véritable opposition débarrassée des transfuges du pouvoir qui ces dernières décennies ont abusé de leur crédulité.
Josué Yetna, président de la section UPC – FranceJournalducameroun.com)/n
L’UPC a eu son secrétaire général, Augustin Kodock, au gouvernement pendant plus de 7 ans et dans des départements ministériels comme l’agriculture et le développement rural et aussi celui du plan et de l’Economie, quel bilan fait votre parti de ce passage gouvernemental aujourd’hui?
Votre question me surprend. Il est vrai qu’en se fabriquant des UPC clowns, le pouvoir néocolonial a dès le début des années 60 voulu faire croire que l’UPC avait renoncé à son programme politique. On a vu Monsieur Mayi Matip assumer la vice-présidence de l’assemblée nationale néocoloniale pendant des années. On a vu un célèbre professeur assumer des fonctions de ministre dans un gouvernement de Paul Biya. Monsieur Kodock Augustin a commencé cette collaboration très tôt. Après des postes divers, notamment aux affaires politiques et contentieux, il sera tour à tour nommé par Ahidjo Secrétaire d’Etat aux finances entre 1963 et 1965 dans le gouvernement dirigé par Charles Assalé. En 1962, il devient Directeur des études et du contentieux au Minat. En 1968, Ahidjo le fait nommer à la Banque Africaine de développement (BAD). Il en sera le vice-président chargé des finances entre 1977 et 1980. En 1980, Paul Biya le nomme PDG de la Camair. En février 1991, Gilbert Andze Tchoungui, à l’époque ministre de l’administration territorial donnera par décret, la direction d’une énième UPC clown légale à Mr Kodock. Aujourd’hui, Paul Biya se sert du même Kodock pour traîner le Docteur Samuel Mack-kit Président de l’UPC et le professeur MOUKOKO PRISO, Secrétaire Général de l’UPC devant les tribunaux depuis plus de dix ans. Il est difficile avec un tel parcours au service de l’UC et de l’UNC de AHIDJO ensuite du RDPC de Biya de venir prétendre représenter l’UPC des UM NYOBE, FELIX ROLAND MOUMIE, OUANDIE ERNEST qui au passage était dans le maquis en 1963 quand Mr Kodock assumait les fonctions de Secrétaire d’état aux finances, nommé par le AHIDJO. Lorsque OUANDIE est exécuté le 15 janvier 1971, sa tête tranchée et sanglante, empalée et exposée sur la place de Bafoussam, personne n’entendit un murmure de protestation de Augustin Frédéric KODOCK BAYIHA, tout occupé qu’il était à servir le régime d’Ahidjo. Les observateurs avertis et la grande majorité des Kamerunais savent aujourd’hui que Mr Augustin Kodock est tout sauf membre de l’Union des Populations du Cameroun (UPC). Plus personne de sérieux ne doute de son statut peu honorable de bras armé du pouvoir, payé pour saboter l’UPC. Il est étonnant que persiste cette confusion auprès de quelques compatriotes. l’UPC ne peut par conséquent être associée de quelque manière que ce soit au bilan catastrophique des pouvoirs successifs au Kamerun, en particulier celui de monsieur Paul Biya, responsable exclusif des émeutes de février 2008.
Quelle est la position de l’UPC sur Elecam et sur les élections présidentielles, que Paul Biya a confirmées pour cette année 2011?
Pendant longtemps, l’UPC a été seule à se battre pour demander un code électoral juste dans notre pays. En 2000, l’UPC a proposé la mise sur pied d’une CENI (commission électorale nationale indépendante) pour assurer le déroulement des élections au Kamerun. En 2003, l’UPC a proposé la satisfaction de six préalables pour les élections au Kamerun, cessent d’être une farce. Nous proposions : Une Commission Electorale Nationale indépendante (CENI), des élections au scrutin majoritaire à deux tours, au moins 8 millions d’électeurs inscrits sur les listes électorales, chacun recevant sa carte d’électeur à l’inscription même, la majorité civile et le droit de vote à 18 ans, le droit pour tout Camerounais de se porter candidat à toute élection sans obligation d’être membre d’un parti politique, le droit de vote effectif pour les Camerounais vivant à l’étranger. Il a fallu attendre que les pays occidentaux fassent des remarques sur le déroulement des élections au Cameroun, pour que Monsieur Biya s’en émeuve. Il va dans un premier temps servir aux Kamerunais un gadget appelé ONEL. Ce dernier ne durera pas. Il et sera vite remplacé par ELECAM. Il n’y a eu aucun débat, aucune consultation nationale avant la promulgation de la loi portant création d’ELECAM. C’est par conséquent une initiative personnelle du président de la république. Les structures de ce nouveau gadget électoral ainsi que les personnalités qui l’animent ont été choisies par le premier ministre, membre du bureau politique du RDPC. L’Article 8 (alinéa 3) est très claire à ce propos. Il dispose: « Le Président, le Vice-président et les membres du Conseil Electoral sont nommés par décret du Président de la République après consultation des partis politiques représentés à l’Assemblée Nationale et de la Société Civile. (Alinéa 4) : Le Président et le Vice-président du Conseil Electoral assurent les fonctions de Président et Vice-président d’Elections Cameroon ». Tous les membres de ce « gadget » sont donc nommés par Monsieur Paul Biya, président du RDPC. Il s’agit donc d’une loi conçue par le RDPC seul et pour le candidat du RDPC. C’est pour cela que l’UPC, ELECAM n’est pas la solution. Elle assure à coup sûr la « victoire » du candidat RDPC à toutes les consultations électorales. L’UPC la dénonce ELECAM avec force et renouvelle sa proposition faite il y a onze ans et qui garde toute son pertinence.
Qui sera le candidat de la diaspora de l’UPC pour les élections à venir, si jamais ce parti acceptait d’y prendre part?
Il est clair pour notre parti que participer aux élections avec le code électoral actuel, revient tout simplement à apporter sa caution à une farce électorale de très mauvais goût dont les résultats sont connus à l’avance. L’UPC a fait des propositions qui relèvent du bon sens. L’accélération des évènements en Afrique du nord, l’attitude de nombreux pays hier parrains et aujourd’hui prompts à dénoncer les dictatures avec lesquelles ils collaboraient et enfin le sort qui est réservé aux dictateurs déchus, voila des paramètres qui devraient inspirer Monsieur Paul Biya et ses stratèges pour qu’ils comprennent la nécessité de revoir rapidement leur loi sur les élections. Quant au candidat de la diaspora de l’UPC, il sera celui que le parti désignera. La diaspora de l’UPC n’est pas une entité à part. Elle fait partie du PARTI UPC.
Un dernier mot pour nos lecteurs?
Nous souhaitons pour eux que l’année 2011 soit meilleure que la précédente. Notre continent va connaître de nombreuses élections présidentielles. Celle du Kamerun est normalement prévue au deuxième semestre de cette année. Nous nous battons pour qu’elle se déroule dans les meilleures conditions. Nous les invitons à consulter notre site internet upc-cameroon.com pour prendre les nouvelles des activités de l’UPC dans le monde. Leurs critiques mais leurs propositions y seront les bienvenues.
Emeutes dites « de la faim », février 2008Journalducameroun.com)/n
C’est aussi de l’extérieur du pays que les associations de la diaspora se mobilisent pour une semaine dite des martyrs de février 2008
Cette année, c’est le Collectif des organisations démocratiques et patriotiques des Camerounais de la diaspora (CODE) qui a décidé d’organiser à Bruxelles une semaine pour se souvenir des victimes des émeutes de la vie chère il y a deux ans. Avec à la clé la remise à la presse et aux officiels de l’union européenne d’un mémorandum spécial sur ces évènements regrettables qui ont endeuillé les familles camerounaises. Du 23 au 27 février, les manifestations du Code prévoient aussi des marches et la tenue d’une conférence publique sur le thème «Paul Biya peut-il être poursuivi pour crime contre l’humanité?»
Pendant une semaine, la mobilisation sera en effet tournée vers les manquements de l’Etat. Le devoir de mémoire voudrait que l’on laisse les morts reposer en paix sans toujours verser dans le sensationnalisme. Que les familles soient soutenues et qu’elles reçoivent amour, soutien, assistance et consolation. Que chants et prières accompagnent l’âme des défunts dans le repos éternel. De cette façon les familles éprouvées pourront faire le deuil des conséquences de ces malheureux évènements.
L’on retiendra juste qu’il y a deux ans, du 25 au 28 février 2008, de jeunes camerounais étaient descendus dans la rue pour protester contre la vie chère et le projet de révision constitutionnelle voulu par le chef de l’Etat, et dire leur ras-le-bol. Il y a eu des affrontements avec les forces de l’ordre. Selon le gouvernement, il y a eu une quarantaine de morts, les organisations de défense de droits de l’Homme ont dénombré plus d’une centaine de morts. A ce jour, aucune enquête n’a permis d’établir les responsabilités et il est un peu difficile pour les familles des victimes de faire le deuil. Il s’agit donc d’un devoir de mémoire pour rappeler le drame qui a secoué une semaine durant, les principales capitales régionales du Cameroun en février 2008.
Il protestait depuis deux semaines contre sa non admission au concours d’entrée à l’Esstic
Une ambulance pour Thierry Minlend
Hier mercredi 25 novembre 2009 en milieu de journée, le jeune Joseph Thierry Minlend qui observait une grève de la faim devant les locaux de l’Ecole Supérieure des Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication (ESSTIC) de Yaoundé a été transporté d’urgence au Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Yaoundé, à la demande du directeur de l’ESSTIC, Charles Boyomo Assala. Aux environ de 11 heures, une équipe de médecin est arrivée sur le campus avec une ambulance. Après une petite négociation, Joseph Minlend a consenti à suivre l’équipe médicale. Selon des sources proches du CHU, son état de santé bien qu’ayant pris un sérieux coup est stable. Dans son mouvement de grève, il a eu le soutien de nombreux étudiants qui lui apportaient eau et biscuits pour tenir
Il protestait contre les résultats d’un concours
Le gréviste disait protester contre les résultats du concours d’admission dans cet établissement qui selon lui comportaient des irrégularités. Présentant assidument le concours depuis trois ans il n’a jamais jusque là réussi à se faire admettre. Joseph Minlend était visiblement décidé à aller jusqu’au bout de son mouvement. Le gréviste explique que certains faits ont motivé sa décision. Ces faits selon lui justifiaient une annulation pure et simple du concours. Il a cité en exemple le fait que seules 19 personnes aient eu leurs noms affichés sur la liste des admis, alors qu’aucune information réduisant ou augmentant le nombre des candidats n’a été rendue publique. Il relève aussi des incohérences sur la publication des résultats. Des candidats inscrits sur la liste d’attente pour des cas désistements ont été admis d’office. Sur quels critères ont-ils donc été admis, ce d’autant plus que l’ESSTIC a un budget qui est fonction de sa capacité d’accueil? Il y a un sentiment d’injustice face à cette contradiction, j’estime qu’il y a opacité dans la publication des résultats du concours affirme-t-il.
De forts soupçons de manipulations sur le concours concerné
Le gréviste affirme avoir rencontré les responsables de l’ESSTIC, organisateurs du concours, pour ne serait-ce que voir ses copies et comprendre son échec. Une requête qui lui a été refusée. Il s’est retrouvé seul à grever, pourtant de nombreux autres candidats reconnaissent avec lui, que de forts soupçons d’irrégularité pesaient sur le concours. Il y a quelques temps, le directeur de l’ESSTIC et son adjoint ont connu une friction qui a été rendue publique. Entre autre raison, un désaccord serait né de la publication des résultats du concours. Le directeur s’étant refusé à signer les résultats à lui transmis par son adjoint. Des informations font même état de ce que, lors de la réunion du jury de délibération, certains membres auraient tenu des procès verbaux différents, une situation qui aurait été justifiée par des erreurs matérielles. Toutes les parties approchées ont refusé de se prononcer sur la question.
Une situation récurrente au Cameroun
Selon de nombreux étudiants camerounais pour qui les concours sont une réelle chance d’insertion sociale, la grève de Thierry Minlend trouve toute sa justification dans un pays où sur la plupart des concours de la fonction publique, il pèse de forts soupçons de manipulation. Six mois après, les résultats du concours de la police restent attendus. A l’institut National de la Jeunesse et des sports (INJS), près d’un mois après le début des cours, il n’y a toujours pas de résultats. Selon certaines sources, les notes du concours laisseraient échapper des incohérences.