Cameroun : les faux médicaments de plus d’un milliard F saisis au premier semestre 2023

Le gouvernement insiste sur la vigilance et d’implication des sectoriels pour la lutte contre les faux médicaments.

Le bilan au terme du premier semestre 2023 fait état de plusieurs stocks de médicaments saisis estimés à 1.256.545.192 FCFA (un milliard deux cent cinquante-six millions cinq cent quarante-cinq mille cent quatre-vingt-douze).

Dr Solange Kouakap, Inspecteur Général des Services Pharmaceutiques et des Laboratoires a souligné que malgré ces succès forts appréciables glanés sur toute l’étendue du territoire, le Comité National Multisectoriel de lutte contre les faux médicaments ne saurait dormir sur ses lauriers.

Par ailleurs, au cours de cette rencontre, les discussions ont porté sur l’alerte nationale lancée en avril dernier par le MINSANTÉ relativement au sirop pédiatrique Naturcold qui serait à l’origine de décès chez les enfants. Cette situation qui remet au goût du jour la problématique du faux médicament interpelle à plus d’un titre, au regard de la dangerosité du produit qui a été prouvé.

« En effet, les analyses effectuées sur ce médicament en circulation sur le territoire sans aucune autorisation ont relevé qu’il contient un fort taux de diéthylèneglycol, 29%, soit 300 fois plus que la dose acceptable limitée à 0, 10% », indique le Minsanté.

Il est donc urgent de démanteler le circuit d’approvisionnement de ce produit, dégager les responsabilités, mettre la main sur les contrevenants et les sanctionner tel que prévu par la loi. Pour cela, l’implication de toutes les parties prenantes est plus que jamais nécessaire.

 

Cameroun : 206 saisies-destruction de faux médicaments opérées en 2021

Le ministre de la Santé publique Malachie Manaouda a donné l’information mardi 1er novembre au cours d’un point de presse à Yaoundé. C’était dans le cadre de la journée africaine de lutte contre le faux médicament du 12 octobre dernier.

La prolifération des faux médicaments atteint des proportions inquiétantes au Cameroun. Le phénomène met davantage la santé des personnes en danger et fait perdre des bénéfices à l’Etat. Selon le ministre de la Santé publique, l’Etat perdrait 7,0% des dépenses en santé. Pour aider la puissance publique à engranger des  bénéfices et garantir la santé des populations, Malachie Manaouda veut mettre fin à la vente des produits pharmaceutiques qui ne suivent pas le circuit normal.

Dans cet élan, son département ministériel développe de nouvelles actions de lutte contre le faux médicament. Il envisage la mise sur pied à moyen terme d’une agence nationale du médicament au Cameroun. Cette instance contribuera à accentuer la répression. En attendant sa création, la sensibilisation et la répression se poursuivent. Les ministères qui interviennent dans le domaine se concertent pour que chaque administration maîtrise le rôle qu’elle doit jouer.

A cela s’ajoute la signature de la convention entre le gouvernement et l’association des communes et villes unies du Cameroun. L’objectif de cette convention est la fermeture des boutiques de vente des médicaments. L’autre action annoncée est la relance de la signature et de la ratification de la convention médicrime. Elle vise les aspects de crimes pharmaceutiques relance du processus de signature et de ratification de la convention médicrime, qui met en exergue les aspects de crimes pharmaceutiques et les risques pour la santé en liaison avec la contrefaçon.

Ces actions vont s’associer à celle déjà existantes. C’est le cas de la plateforme de coordination des structures de régulation pharmaceutique qui fonctionne. Elle aide à la bonne régulation du système d’approvisionnement en médicaments et consommables essentiels. C’est aussi le cas des saisies-destruction de stocks dont 206 en 2021. La même année, le ministère a enregistré 150 poursuites judiciaires, une dizaine de personnes condamnées à des peines allant de 30 jours à 2 mois de prison. Ce qui, au regard de l’ampleur du phénomène, reste minable.

Cameroun : les faux médicaments d’une valeur de près de 3 milliards de F détruits en 2021

L’information a été révélée par le ministre de la santé publique, Manaouda Malachie au cours de la conférence semestrielle des gouverneurs qui se déroule à Yaoundé du 8 au 9 août 2022.

 « Les 206 saisies et destructions de faux médicaments réalisées en 2021 au Cameroun sont évaluées à environ 2,8 milliards de FCFA ». Par ailleurs, « 150 poursuites judiciaires ont été engagées contre les faussaires l’année dernière », a souligné Manaouda Malachie au cours de la conférence semestrielle des gouverneurs.

Selon l’Ordre national des pharmaciens du Cameroun (ONPC), les médicaments de rue regroupent les produits contrefaits, des faux médicaments et des médicaments à l’origine de bonne fabrication, mais sortis du circuit normal de distribution. Ce circuit illicite représente un peu plus de 25% du marché du médicament national, alors que 40% des médicaments de la rue proviennent de la contrebande.

L’autorité indique que, malgré les efforts et une lutte qui se structure, les saisies montrent que le phénomène reste important dans le pays, avec souvent de graves répercussions sur la santé des populations.

Selon les statistiques, la région attire en tête de ces phénomènes. « En mai 2021, des médicaments issus de la contrebande d’une valeur de 15 millions de FCFA ont été brûlés dans la région de l’Est ».

Toujours concernant cette partie du pays, Manaouda Malachie déclare qu’« un stock de faux médicaments d’une valeur de 200 millions de FCFA avait déjà été détruit dans la même région en février de la même année ».

Lutte contre les faux médicaments : le Minsanté fustige le manque de solidarité gouvernementale

La démarche engagée depuis plusieurs mois par le gouvernement camerounais à l’endroit des professionnels de la santé et ceux du domaine pharmaceutique,  au sujet des faux médicaments, connaît des résultats mitigés.

La lutte contre la vente des médicaments illicites vit quelques passes d’armes gouvernementales en ce moment. Dans un entretien au accordé au Poste national de la CRTV, ce mercredi 20 avril 2022, l’inspecteur général des services pharmaceutiques et des laboratoires au ministère de la Santé publique (Minsanté), Dr Solange Kouakap, a accusé les autres ministères et administrations publiques impliqués dans la lutte contre les faux médicaments de ne pas faire leur travail.

« Quand on parle de lutte contre le faux médicament, on voit seulement le ministre de la Santé publique, mais la lutte est multisectorielle, c’est-à-dire que les autres ministères devraient jouer leur rôle », a-t-elle indiqué. Or, ce n’est pas le cas, dit-elle.

Elle en veut notamment pour preuve les vendeurs de médicaments de la rue, une pratique illégale et réprimée par la loi. « Quand vous voyez ces vendeurs de médicaments dans la rue, les forces de l’ordre devraient les arrêter automatiquement parce que la lutte contre le faux médicament est réprimée dans l’article 258 du Code pénal. Ces gens vendent des médicaments alors qu’ils ne sont pas légalement autorisés. Donc, il suffit de les attraper, mais les gens ne le font pas », a-t-elle déploré, précisant que tout médicament vendu hors du circuit licite est considéré comme un faux.

Elle regrette que le Minsanté soit le seul à jouer pleinement son rôle dans le cadre de cette lutte, malgré l’ampleur du phénomène et de ses répercussions sur la santé des populations, révèle le site Stopblablacamm. « Le Minsanté fait ce qui lui revient, c’est-à-dire s’assurer que ce qui est dans le circuit licite est de bonne qualité notamment avec le contrôle à l’importation pour bloquer tout ce qui peut entrer comme faux conteneurs, puis des analyses au niveau du Lanacome sur le plan national pour se rassurer que ce que nous avons dans le circuit licite est de bonne qualité », a-t-elle affirmé.*

Répression

Mais ces efforts ne peuvent véritablement porter des fruits que si toutes les parties prenantes s’investissent activement dans la croisade contre les médicaments illicites. « Nous interpellons ici les autres administrations à rentrer réellement dans le jeu pour que la répression, qui dépend vraiment d’elles, puisse prendre corps.

On a vu le sous-préfet de Yaoundé 6 qui demande qu’on ferme toutes les structures illicites dans sa circonscription. Donc, nous voulons que tous les autres suivent le pas. (…) Le faux médicament à un impact négatif sur le plan sanitaire, économique, sécuritaire. Donc, il faut réellement que les autres administrations se lèvent », a-t-elle ajouté.

À l’effet de lutter contre l’expansion de l’industrie du faux médicament, un Comité national multisectoriel de lutte contre les faux médicaments et le trafic illicite des produits pharmaceutiques a été créé le 18 novembre 2019. Ce comité, qui vise une meilleure coordination de la lutte, est présidé par le Minsanté.

La Primature y est représentée, ainsi que les ministères de la Justice (Minjustice), de l’Administration territoriale (Minat), des Finances (Minfi), de l’Élevage, des Pêches et des Industries animales (Minepia), du Commerce (Mincommerce), le Secrétariat d’État à la Défense, chargé de la gendarmerie (Sed) et la Délégation générale à la Sûreté nationale (DGSN), selon l’arrêté relatif à sa création.

Cameroun : la Douane saisit 10250 comprimés de « Viagra »

Les services douaniers camerounais ont annoncé le 05 avril 2022 avoir mis la main sur une importante quantité de Sildenafil.

 

 

10250 comprimés de Sildenafil communément appelés « Viagra » sont entre les mains des services de la Douane camerounaise. L’information a été rendue publique par ces derniers mardi 05 avril 2022. Selon le message de l’institution en charge de la lutte contre la contrebande, ces produits de mauvaise qualité ont été saisis dans la ville de Kyé-Ossi, région du Sud, située à la frontière commune aux Etats du Cameroun, de la Guinée équatoriale et du Gabon.

La cargaison prise contenait aussi un kilogramme de cannabis. Cependant, aucune précision n’a été donnée sur l’origine ou la destination des produits. De même, l’identité des détenteurs de cette cargaison n’a pas été divulguée.

10250 comprimés de Viagra saisis au Cameroun
Emballage du produit dénoncé

 

Au Cameroun, le Sildenafil est l’un des produits proposés au public, soit dans le marché noir, soit dans les boxes pharmaceutiques de la rue. Les vendeurs et les consommateurs prêtent à ces comprimés la  capacité à résoudre des problèmes d’érection.

Cette saisie de comprimés issus de la contrebande vient s’ajouter sur les précédentes au Cameroun. Le 19 novembre 2021 par exemple, 1,5 tonnes de médicaments frelatés et prohibés d’une valeur de 25 millions de francs CFA ont été saisies. La prise a été effectuée à Ngaoundéré, principale ville de la région de l’Adamaoua.

En septembre 2021, le bureau principal des douanes hors classe de Douala V ont saisi 1 156 cartons de médicaments dont 320 292 médicaments importés de façon clandestine.