Toujours pas d’école pour les enfants camerounais à Malabo

Par la Fondation nationale de politique étrangère (Fonape)

Le Fonape interpelle le Premier ministre camerounais

Son Excellence Philémon Yang Premier Ministre.
Objet : Rappel du dossier d’acquisition d’un terrain pour la construction d’une école camerounaise à cycle complet à Malabo. Monsieur le Premier Ministre, depuis quatre ans, l’Etat du Cameroun a pris la décision d’acquérir un terrain pour la scolarisation des enfants camerounais à Malabo.

Malheureusement en dépit de plusieurs missions interministérielles sur place et l’identification effective d’un terrain situé au centre de la ville, ce dossier semble dorénavant totalement paralysé.

La cause de ce blocage est directement notre ambassadeur qui a déployé moult man uvres pour empêcher tout aboutissement, n’hésitant pas à humilier proprement le ministre de l’éducation de base, à désobéir ouvertement au ministre des relations extérieures, et à se ficher radicalement des injonctions de la présidence de la République. Il s’agit d’une situation inédite, caractéristique cependant, d’un laxisme généralisé qui met à mal notre crédibilité et notre image sur la scène internationale.

La conséquence logique est le sort pitoyable des enfants camerounais condamnés à une école du sous-sol insalubre de la chancellerie, elle-même à peine acceptable pour notre rang dans la sous-région.

Aussi, nous en appelons à votre ultime intervention et action, pour mettre fin à cette honte insupportable dont l’ambassadeur, non content d’avoir réduit la coopération avec ce riche et très convoité pays voisin à sa plus simple expression, est le seul responsable. Les crédits sont à chaque fois disponibles, mais à chaque fois, ce diplomate s’organise pour les faire tomber dans le clos.

Dans cette attente, croyez, Excellence Monsieur le Premier Ministre, à l’assurance de notre très haute et patriotique considération./Par la Fondation nationale de politique étrangère (Fonape).


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Déclaration relative au sommet de Yaoundé consacré à la lutte contre Boko Haram

Par Shanda Tonme, Président du Comité exécutif provisoire du Fonape

Déclaration relative au Sommet de Yaoundé du 16 février 2015
consacré à la lutte contre Boko Haram

Le 16 février 2015 s’est ténue à Yaoundé, capitale de la République du Cameroun, une session extraordinaire de la conférence des chefs d’Etat du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Afrique centrale, exclusivement consacrée à la lutte contre la nébuleuse terroriste Boko Haram.

Il faut rappeler que ce groupe de barbares criminels sans foi ni loi, est passé en tête de tous les principaux groupes terroristes répertoriés dans le monde en 2013 et 2014, pour le nombre d’attentats (4500) et le pour le nombre de victimes (11.000), sans compter les dizaines de milliers de familles devenues réfugiées.

Il faut rappeler que le Cameroun, pays qui n’a jamais violé les frontières d’aucun de ses voisins, ni procédé à des expulsions haineuses des étrangers, ni pris l’initiative directement ou indirectement de semer le trouble chez un pays voisin, et encore moins celle de soutenir des groupes sécessionnistes quelconques, se voit aujourd’hui imposée une guerre qui a déjà coûté la vie à des centaines d’hommes, de femmes et d’enfants, détruit des récoltes, des villages entiers et du bétail, ruiné le tourisme, bloqué le tiers de son territoire, et compromettant gravement ses ambitions de développement à court terme.

Le Conseil national de la Fondation nationale de politique étrangère se félicite vivement de la tenue de cet événement, et exprime ses félicitations et encouragements aux principaux acteurs qui l’ont rendu possible, au premier rang le Chef de l’Etat camerounais et son gouvernement.

Le Conseil observe avec fierté et soulagement, que le sommet de Yaoundé aura été un succès à tous les égards, tant en ce qui concerne la forme qu’en ce qui concerne la substance des travaux. En effet l’événement a connu une préparation digne des grands moments de la diplomatie multilatérale des temps de crise, et s’est conclu sur un catalogue d’engagements, au-delà de simples appels, de simples proclamations et recommandations.

Le Conseil note avec satisfaction, que le sommet a également permis de replacer l’Afrique en général, l’Afrique centrale en particulier, au centre des efforts diplomatiques, militaires et politiques en vue de lutter efficacement contre le terrorisme. Il s’agit à n’en pas douter, d’une belle démonstration de maturité et de responsabilité. Il s’agit encore, d’une réplique salutaire aux initiatives européennes et américaines, en plus d’être au plan purement normatif, conforme aux dispositions des articles 51 et 53 du chapitre VII de la charte de l’ONU qui priorisent les institutions régionales en situation de menace contre la paix et la sécurité internationale.
Le Conseil constate enfin pour s’en féliciter, que le Cameroun vient d’administrer la preuve d’une capacité réelle à mettre en uvre une diplomatie d’urgence, en plus de faire grandir l’espoir que son chef et son gouvernement, entendent bien reprendre à terme, la place pilote qui est celle du pays dans la configuration géopolitique sous régionale, et l’ordonnancement géostratégique globale à l’échelle continentale.

Le Conseil réaffirme ce faisant, la nécessité d’adapter très rapidement l’outil diplomatique aux enjeux du moment, notamment en procédant à un profond redéploiement dans l’administration centrale du ministère des relations extérieures, ainsi que dans les missions à l’étranger, toute chose qui n’a pas été faite depuis plus d’une décennie. Il s’agit d’une condition majeure pour capitaliser et rentabiliser les importants acquis du sommet de Yaoundé./.

Yaoundé, le 18 février 2015

Shanda Tonme
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