Cameroun-mouvement d’humeur: les «mototaximen» barricadent des routes à Yaoundé

Les conducteurs de moto taxi manifestent en signe de protestation contre l’interdiction de leur présence au centre-ville.

Sous une pluie battante qui arrose la ville de Yaoundé depuis ce matin du 12 novembre 2019, des agents de police et de gendarmerie sont déployés dans plusieurs artères de la capitale politique du Cameroun. Un déploiement peu habituel qui vise à contenir le mouvement d’humeur des mototaximen débuté annoncé ce jour.

Ils réclament la levée de l’interdiction de circulation des mototaximen dans le centre-ville de Yaoundé.

Dans cette mouvance, les «benskinneurs» ont barricadé plusieurs routes notamment. Ainsi, des planches, tabourets ou autre matériel de fortune sont utilisés par les protestataires pour couper la circulation dans des quartiers comme Eleveur, Ekounou, Damas, Obili, Biyem-Assi ou encore Tsinga. Les usagers qui empruntent généralement les mototaxi sont obligés de se rabattre vers d’autres moyens de transport dont les taxis. Les forces de sécurité sont mobilisées pour éviter tout débordement.

A l’annonce de ce mouvement d’humeur, l’ambassade de France au Cameroun a rendu public un communiqué pour inviter les ressortissants français à prendre des dispositions pour limiter leurs déplacements ce jour.

Hold-up électoral et crise anglophone, le Mrc manifeste

Les manifestations annoncées par le leader de ce parti se déroulent dans certaines villes du pays depuis ce samedi matin.

Des militants et sympathisants du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (Mrc) se sont réunis ce matin dans les villes de Yaoundé et de Douala en prélude à la « grande marche » annoncée depuis quelques semaines.

Les revendications de ces manifestants sont nombreuses. Lors de la cérémonie de présentation de vœux aux journalistes organisée le 15 janvier au siège du Mrc à Yaoundé, Maurice Kamto a évoqué la protestation de l’incapacité du gouvernement à résoudre la crise anglophone et du hold-up électoral.

Ce matin à la poste centrale de Yaoundé, drapeau au-devant de la scène, les manifestants répétaient en chœur des expressions telles que « nous voulons la paix, le développement ».

Les forces de police et de gendarmerie ont été déployées sur le terrain afin de les empêcher d’avancer. L’utilisation du gaz lacrymogène à Yaoundé pour disperser les foules n’a pas arrêté les manifestants.

A Douala, la situation est toute autre. Des personnes ont été touchées par des balles tirées par les forces de l’ordre. Il s’agit entre autres de Célestin Djamen qui a récemment rejoint le parti lors de l’élection présidentielle de 2018 et de Me Ndoki, première vice-présidente du Mrc, secrétaire de la fédération départementale Mrc Douala 1er et avocate au barreau du Cameroun. Cette dernière aurait reçu deux balles à la cuisse devant l’hôpital général  de Douala. Selon une source sécuritaire, « les forces de l’ordre ont voulu embarquer Célestin Djamen et le fer du pick-up a ouvert sa jambe »