En tout 26.767.291 signatures ont été enregistrées du 22 juin au 25 décembre 2016 pour une pétition en Côte d’Ivoire, en Afrique et dans le monde, en faveur de la libération de l’ex président
Quelque 26 767 291 signatures ont été recueillies en Côte d’Ivoire et à l’extérieur dans le cadre de la pétition internationale visant la libération de l’ex-président Laurent Gbagbo, a-t-on appris, jeudi, 29 décembre 2016, dans la capitale économique ivoirienne.
L’information a été donnée au cours d’une cérémonie de restitution de l’opération initiée le 22 juin 2016 par l’écrivain ivoirien Bernard Blin Dadié et l’ex-Premier ministre togolais Joseph Koffigoh, au domicile de l’homme de la littérature à Cocody quartier des Ambassades , à l’Est d’Abidjan.
« La collecte générale s’élève à 26.767.291 signatures enregistrées dans la période du 22 juin au 25 décembre 2016 en Côte d’Ivoire, en Afrique et dans le monde pour la libération du président Laurent Gbagbo » a déclaré Me Francis Elisé Trazié, huissier de justice qui a supervisé l’opération de la signature de la pétition, avant de remettre les actes au requérant Bernard Dadié.
Dans les détails, Me Trazié a chiffré qu’en Côte d’Ivoire, ce sont 13.853.390 personnes qui ont « effectivement » signé la pétition dont 3.610. 608 pour le District d’Abidjan, suivi de la région du Haut-Sassandra avec 1.034.910.
En Afrique, 4 290 608 signatures ont été récoltées dans 13 pays dont le Cameroun (1.238 075 signatures), le Togo avec ses 1.002.000 pétitionnaires, le Ghana (1.010.768), le Burkina Faso (300), l’Afrique du Sud (548 646) le Maroc (223).
L’Europe a mobilisé 7 497 513 signatures, notamment en France (1 843 365), en Grande-Bretagne (1803180) et en Italie (2 138 075).quand en Amérique 1 125 512 personnes souhaitent la libération de l’ancien président ivoirien.
Pour le principal initiateur de la pétition, Bernard Dadié, son appel a été « entendu et bien entendu partout dans le monde », soulignant que « la moisson a dépassé toutes les espérances » pour voir enfin Laurent Gbagbo « libre ».
Maurice Lohourignon, Secrétaire exécutif du Comité de pilotage de l’opération a exprimé sa « satisfaction » pour les résultats de l’opération.
« Maintenant, nous allons poursuivre la bataille au niveau des décideurs en déposant ces signatures auprès des chancelleries, des organismes internationaux dont le Conseil de sécurité de l’ONU, l’UE, l’UA. pour accentuer la pression pour la libération du président Gbagbo, du ministre Charles Blé Goudé et de tous les détenus politiques en Côte d’Ivoire » a-t-il souligné.
L’ancien chef de l’Etat ivoirien, Laurent Gbagbo est détenu à la Cour pénale internationale (CPI) depuis novembre 2011 où il comparait pour « crimes de guerre et crimes contre l’humanité » en compagnie de son dernier ministre de la jeunesse, Blé Goudé, pour leur présumé rôle joué pendant la crise postélectorale de décembre 2010 à avril 2011.
Dans la vie des nations, l’une des pires choses qui arrivent à un peuple est la guerre qui finit par la victoire des forces du mal sur celles du bien. Alors, la répression et l’humiliation de la partie du peuple vaincue vont crescendo, et les intimidations et le musèlement plus ou moins maquillés sont féroces. C’est ce que vit la Côte d’Ivoire.
Ne fuyons pas ce qui appert comme une évidence. Où d’autre iraient vivre ces grands criminels ? Alassane Ouattara et sa bande veulent être au pouvoir pour longtemps et nombreux et éloquents sont les signes avant-coureurs :
* Le rouleau-compresseur continue autour des partisans du président Kidnappé et déporté à la Haye, Laurent Gbagbo.
* Le renforcement de la présence des forces armées d’occupation françaises et achats accrus d’armes.
* L’ethnicisation du pouvoir et la langue de bois des autorités actuelles sur les questions susceptibles de créer le vivre-ensemble chez les Ivoiriens.
* L’octroi de la nationalité ivoirienne à Blaise Compaoré.
* La volonté et la bonté excessive d’Alassane Ouattara et sa bande de s’assujettir au Maître de la Côte d’Ivoire tout en garantissant les beaux jours du FCFA et de la françafrique.
* Le procès kafkaïen de Gbagbo et son maintien à la CPI qui ruinent sa santé physique et morale, et qui ne relèvent que de la volonté de la France et Ouattara dans le seul but de préserver leurs intérêts.
* Le peuple ivoirien qui dans son ensemble porte les traumas de la rébellion et des massacres qui peuvent longtemps le tétaniser.
C’est par la guerre, les crimes et les élections volées qu’Alassane et sa bande sont arrivés au pouvoir. Croire qu’ils sont prêts à perdre des élections, croire qu’ils se retireront volontairement, c’est rester dans un esprit d’enfant. Ouattara et Compaoré n’entendent pas bouger. Toutefois, la libération du président légitime Gbagbo ou une grande crise dans le camp Ouattara, peut galvaniser et porter ce peuple à triompher de ces forces du mal au pouvoir.
Les sujets abordés par les journaux parus jeudi vont du social à la gouvernance en passant par l’ouverture, à La Haye (Pays-Bas), du procès de l’ex-président ivoirien
«Agriculture, élevage, tourisme. 380.000 emplois en vue», titre qui en manchette le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, concernant le nouveau Plan d’action national pour l’emploi des jeunes (PANEJ 2016-2020), estimé à près de 135 milliards FCFA.
Toujours est-il que le train de vie de l’Etat interpelle vivement le confrère à capitaux privés Emergence, qui se penche sur le coût des fameuses cérémonies de présentation des v ux dans l’administration publique.
Une occasion, constate la publication, pour dilapider l’argent du contribuable à coups de centaines de millions de francs et, pour certains responsables, de s’en mettre plein les poches avec leurs réseaux de corruption.
«La corruption est endémique au Cameroun», renchérit Mutations qui, au regard du dernier indice de perception de ce fléau publié la veille par l’ONG Transparency International, note que le pays, classé 30ème sur les 46 pays évalués en Afrique, continue d’être parmi les mauvais élèves dans le domaine.
S’agissant de la justice, l’un des corps les plus atteints par la gangrène, l’avocat Charles Tchoungang, explique Emergence, propose la séparation des formations des magistrats et des administrateurs civils si le Cameroun veut véritablement avoir une justice indépendante, débarrassée de la gangrène.
Pendant ce temps, le bihebdomadaire La Météo s’est attelé à recenser les «prochains prisonniers» de l’opération d’assainissement des m urs publiques lancée par le président Paul Biya, des dignitaires sous le coup d’enquêtes assidues du Tribunal criminel spécial (TCS) et qui devraient, à en croire cette publication, «bientôt connaître le froid du cachot de Kondengui», la prison centrale de la capitale, Yaoundé.
Dans la liste, il y a l’ex-ministre des Transports, Robert Nkili , la nouvelle directrice générale de l’Autorité aéronautique civile, Paule Avomo Assoumou, épouse Koki, son prédécesseur jusqu’au 30 décembre 2015, Paul Tankam, le directeur général l’Agence de régulation des télécommunications (ART), Jean Louis Beh Mengue, le patron de la Caisse autonome d’amortissement (CAA), Dieudonné Evou Mekou, et le ministre en charge des Relations avec le Parlement, Amadou Ali.
Sur le front de l’insécurité, et alors que le bihebdomadaire régional L’ il du Sahel s’attèle à recenser l’identité des victimes du triple attentat terroriste survenu en début de semaine à Bodo (Extrême-Nord), une ville qui panse ses plaies, Le Jour revient largement sur l’explosion, la veille à Mora, ville située non loin de là, d’un dépôt de munitions de la Force multinationale contre la secte islamiste Boko Haram.
«Le procès Gbagbo s’ouvre enfin», «Le procès Gbagbo s’ouvre ce jour», titrent respectivement Cameroon Tribune et Mutations.
Selon le premier journal cité l’ancien président ivoirien, accusé d’avoir organisé au lendemain des élections de 2010 une campagne de violences pour tenter de conserver le pouvoir, est le premier ex-chef d’État africain à comparaître devant la Cour pénale internationale (CPI).
«Depuis son incarcération à La Haye, l’ancien président ivoirien bénéficie d’un vaste soutien des militants de son parti, le Front populaire ivoirien (FPI). Ils n’ont eu de cesse de réclamer sa libération. Du reste, le FPI pendant longtemps, a subordonné sa participation à tout processus politique en Côte d’ivoire à la libération de son leader. Par ailleurs, ces dernières semaines, Laurent Gbagbo a bénéficié du soutien de plusieurs anciens chefs d’Etat africains. Ils ont adressé une lettre ouverte à Fatou Bensouda, la procureure de la CPI, pour lui demander de mettre fin à la procédure judiciaire engagée contre Laurent Gbagbo.»
Le chemin vers ce procès historique fut très long, analyse Mutations, depuis son transfert à La Haye le 30 novembre 2011 et, pour plusieurs organisations de défense des droits de l’Homme, ledit procès, du reste très attendu, devra être une voie de réparation pour les victimes des ravages des forces pro-Gbagbo : au moins 3000 personnes tuées et plus de 150 femmes violées dans les violences postélectorales.
Plusieurs centaines de partisans de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé devraient battre le pavé devant la Cour pour l’ouverture de ce procès-fleuve
Le procès de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé devant la Cour pénale internationale (CPI) s’ouvre ce jeudi 28 janvier 2016. L’ancien président ivoirien et son éphémère ministre de la Jeunesse sont poursuivis pour crimes contre l’humanité commis suite à l’élection présidentielle de novembre 2010. Les deux hommes attendent leur procès depuis plusieurs années.
S’ils devaient venir acclamer les Eléphants de Côte d’Ivoire, ils ne se prépareraient sans doute pas autrement. Plusieurs centaines de partisans de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé devraient battre le pavé devant la Cour pour l’ouverture de ce procès-fleuve. Pour l’occasion, de nouveaux tee-shirts à l’effigie des deux accusés ont été imprimés, des hashtags ont été créés pour relayer l’audience sur les réseaux sociaux, et un écran sera installé sur le parvis de la Cour pour regarder l’ouverture du procès à laquelle seule une poignée d’Ivoiriens pourra assister depuis la galerie publique.
Prudente, la police néerlandaise avait bien proposé aux militants de s’installer sur un terre-plein du centre-ville, avant de céder. « On vient apporter un soutien, on ne vient pas faire la guerre, on n’a pas besoin de grabuge », est parvenu à convaincre Ben Gneba, professeur ivoirien installé aux Pays-Bas depuis vingt ans. « Avec des amis, on se cotise pour pouvoir louer un petit mégaphone », raconte-t-il. Les supporters des deux accusés espèrent que leurs slogans s’envoleront jusqu’à la salle d’audience.
Le « plan commun »
Voilà plus de quatre ans que Laurent Gbagbo arpente la prison de Scheveningen, presque le temps d’un mandat présidentiel en Côte d’Ivoire. Arrêté dans sa résidence en avril 2011 par les forces d’Alassane Ouattara soutenues par l’armée française, l’ex-président avait été embarqué dans l’avion présidentiel vers La Haye sept mois plus tard.
Longtemps exilé au Ghana, Charles Blé Goudé était à son tour livré à la Cour en mars 2014. Un an plus tard, le procureur décidait de juger ensemble les deux accusés de crimes contre l’humanité commis lors des violences qui avaient suivi la présidentielle de novembre 2010, faisant, selon l’ONU, plus de 3 000 morts.
Pour l’accusation, les deux hommes auraient planifié et organisé, avec d’autres, « un plan commun » visant à maintenir Laurent Gbagbo au pouvoir « par tous les moyens, y compris en commettant des crimes ». Entre le 27 novembre 2010 et le 12 avril 2011, des centaines de civils auraient été attaqués, blessés, tués, violés et persécutés par les forces régulières ivoiriennes, appuyées par des milices et des mercenaires.
Plus de cent témoins pour le procureur
Au cours du procès qui s’annonce, le procureur entend appeler à la barre plus de cent témoins, et se concentrera sur cinq événements : la répression de la marche vers la Radio-Télévision ivoirienne (RTI), celle d’une manifestation au quartier d’Abobo, par la suite bombardé, et des crimes commis à Yopougon (l’un de ces crimes ne concerne que Charles Blé Goudé). C’est « un puzzle de 5 000 pièces » à conviction, avait un jour dit maître Emmanuel Altit aux juges, demandant inlassablement plus de temps pour préparer la défense de Laurent Gbagbo. L’ancien chef d’Etat a laissé à son équipe de défenseurs le soin de conduire la bataille procédurale. C’est l’Histoire qui l’intéresse, estiment des proches. L’un des experts-psychiatres de la Cour avait établi le même diagnostic. Laurent Gbagbo est soucieux de l’image qu’il laissera.
Sans surprise, l’ancien chef d’Etat passe le temps en cellule en lisant, beaucoup, des livres d’histoire et des biographies, le Coran, la Bible et la Torah. « Quand je lui rends visite, raconte Guy Labertit, longtemps « Monsieur Afrique » à Solferino, et ami du détenu, c’est de cela dont nous parlons, pas du procès ». En prison, Laurent Gbagbo n’est pas considéré comme le chef, mais comme le sage. Et pèse encore sur la politique ivoirienne. A l’approche de la présidentielle d’octobre 2015, les visites au parloir se sont succédé, certains cherchant l’adoubement du chef. Et même depuis Scheveningen, sa présence pèse comme une ombre sur le pouvoir ivoirien.
Laurent Gbagbo n’a néanmoins jamais reçu le soutien de l’Union africaine dont ont bénéficié le Soudanais Omar el-Béchir et le Kényan Uhuru Kenyatta, poursuivis eux aussi par la Cour. « En Afrique francophone, avoir un geste pour Gbagbo, c’est prendre des risques », analyse Guy Labertit, « les pays du Sahel pensent d’abord à leur sécurité. » Chef de l’Union des jeunes générations et gendre de Laurent Gbagbo, Stéphane Kipré estime que « tout le monde n’est pas obligé de crier haut et fort son soutien. Les chefs d’Etat en service ne peuvent pas s’immiscer dans des questions qui concernent un ancien chef d’Etat ». Lors de son arrestation, l’Afrique du Sud et l’Angola l’avaient soutenu et d’anciens chefs d’Etat anglophones ont depuis signifié leur soutien, comme le Mozambicain Joaquim Chissano.
Charles Blé Goudé choisit la campagne médiatique
Son co-accusé semble, lui, incessamment en campagne. Charles Blé Goudé ne cache pas ses ambitions pour la présidence. Depuis sa cellule, il suit des cours de sciences politiques d’une université européenne par correspondance, et s’est attaché les soins d’une équipe d’avocats, des amis de lycée, pour conduire la bataille médiatique. « Notre présence est d’abord une forme de sacerdoce », explique Simplice Seri Zokou.
Détenu, le chef des Jeunes patriotes se voit en nouveau Mandela, « diabolisé » comme lui dans ses jeunes années. Pense-t-il être à la hauteur de la « réconciliation », prônée par son mentor ? « Comment pourrait-il avoir un jour un rôle en Côte d’Ivoire si ce n’est pas pour la réconciliation alors qu’il aspire à jouer sa partition ? », assure illico maître Seri Zokou. En attendant, il s’illustre lors de matchs entre « les détenus africains et le reste du monde », les accusés du tribunal pour l’ex-Yougoslavie qui résident dans une aile attenante. « Les Serbes le prennent souvent dans leur équipe. Ça, ça leur permet vraiment d’oublier qu’ils sont en prison », dit l’avocat.
Charles Blé Goudé serait très « offensif », plus encore « sur tout ce qui touche à sa responsabilité » dans les crimes de 2010-2011. Le « général de la rue » s’apprête à publier un livre. Son co-détenu, Laurent Gbagbo, préfère s’abstenir, d’autant que les fouilles-surprise des cellules sont régulières. Les deux hommes devront patienter encore longtemps avant de connaître l’issue de ce procès prévu pour durer plusieurs années. D’autant que les avocats de Laurent Gbagbo souhaitent alléger le rythme des audiences. Présent mi-janvier à la Cour, l’ex-chef d’Etat est apparu fatigué. « Il a 70 ans et l’univers carcéral, pour quelqu’un de 70 ans, est quelque chose de très difficile », explique Stéphane Kipré.
L’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, le 19 février 2013 à La Haye.Droits réservés)/n
L’évènement s’est produit alors que le président Alassane Ouattara était à Lomé pour le sommet de l’Uemoa
Visé par deux mandats d’arrêts internationaux émis par la justice ivoirienne, Moïse Lida Kouassi, ancien ministre de la Défense sous Laurent Gbagbo a été arrête le mercredi 6 juin au Togo, où il s’était exilé depuis un an et demi et extradé en soirée à Abidjan. Il a été arrêté ce (mercredi) matin vers 10H00 à Lomé, a déclaré un membre de sa famille qui a dit avoir assisté à la scène. Une vingtaine de gendarmes sont arrivés au domicile de M. Lida Kouassi, sans mandat de perquisition, ils ont fouillé pendant une heure la maison et emporté un ordinateur et les téléphones portables, a-t-il poursuivi. L’opération était dirigée par un colonel de gendarmerie responsable de l’agence nationale de renseignements (ANR), les services de renseignements du Togo selon ce proche. Conduit dans les locaux de l’ANR, M. Lida Kouassi a été remis aux agents (des services de sécurité) ivoiriens qui ont commencé à l’interroger, a-t-il ajouté. Un responsable de la gendarmerie togolaise a confirmé cette arrestation et expliqué que Moïse Lida Kouassi a été interpellé suite à un mandat d’arrêt international lancé contre lui en juin 2011.
L’information de cette arrestation a aussi été confirmée par le ministre de la sécurité du Togo, Ngnama Latta. Le Togo ne s’est pas opposé à son extradition, car Moïse Lida Kouassi avait rompu les règles de ses conditions d’accueil en se livrant à des activités subversives à partir du Togo, a expliqué le ministre qui faisait allusion aux déclarations politiques de Moïse Lida Kouassi dans la presse ivoirienne cette semaine. Son interpellation s’est déroulée alors que le président ivoirien Alassane Ouattara était en visite dans la capitale togolaise qui accueille le sommet de l’Uemoa. A Abidjan, les services du procureur de la République ont confirmé que c’est en exécution de deux mandats d’arrêt internationaux qu’il a été appréhendé. L’un pour crime de sang l’autre pour crime économique. Moïse Lida Kouassi est la première figure du régime déchu à être arrêté en vertu des quelque vingt mandats d’arrêt internationaux lancés par la justice ivoirienne. Ces arrêts visent des exilés qui sont pour l’essentiel au Ghana. Moïse Lida Kouassi s’était exilé à Lomé avec sa famille juste après la fin, le 11 avril 2011, de la crise née en décembre 2010 du refus de Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite à la présidentielle de novembre. La crise a fait quelque 3.000 morts M. Lida Kouassi était ministre de la Défense en septembre 2002, lors du coup d’Etat manqué de rebelles venus du Nord ivoirien contre M. Gbagbo. Il s’était fait discret depuis plusieurs années, et n’a pas occupé les avant-postes dans le camp Gbagbo durant la crise de 2010-2011.
Moïse Lida Kouassi, ex-ministre de la Défense de Laurent Gbagbo nouvelles.abidjantv.net)/n
Le nouvel ambassadeur au Cameroun a présenté vendredi dernier à Yaoundé au Hilton hôtel la situation sociopolitique de son pays, après la crise post-électorale qu’il a connue
L’impasse post électorale ivoirienne et son cortège de malheurs, la reconstruction et le récent transfert de l’ex président Laurent Gbagbo à la Cour Pénale Internationale (CPI), l’actualité de ce pays frère et ami du Cameroun est visiblement chaude et dense. L’intérêt que les citoyens et médias camerounais portent au sort au de la Côte d’Ivoire est un fait. D’où cette conférence de presse organisée par le premier ambassadeur de Côte d’Ivoire au Cameroun après la crise qui a suivi l’élection présidentielle de novembre 2010.
S.E Dosso Adama nommé le 04 octobre 2011, est conscient de l’intérêt des camerounais pour la Cote d’ivoire. C’est la raison pour laquelle il n’a pas tardé à se présenter aux hommes de médias et surtout à donner l’information officielle sur la situation réelle de son pays en tant que « représentant du chef de l’Etat Alassane Dramane Ouattara ».
Méthodique, le diplomate a entamé son exposé sur la reconstruction de la Côte d’Ivoire par la nécessaire sécurisation du pays. En effet, la déliquescence de la société ivoirienne par la circulation des armes, une police et une administration inexistantes constatées au lendemain de la crise, entrave tout projet de reconstruction. A l’aide des chiffres, l’ambassadeur a présenté l’état d’avancement du processus de sécurisation du pays. « La sécurité des frontières et le redéploiement de la police dans les commissariats, à 30% au lendemain de la crise, a atteint les 99% aujourd’hui. La sécurisation du système judiciaire, point focal du programme de campagne du Président est également en bonne voie « , affirme-t-il. Par ailleurs, l’ouverture d’un bureau Interpol est effective et la criminalité est passée de 18 à 2 morts par jour.
Suite logique du calme après les troubles qu’a connu le pays d’Houphouët-Boigny, la réconciliation des populations est le deuxième volet du propos de l’ambassadeur. Selon ce dernier, en s’inspirant des exemples du Guatemala, de L’Afrique du Sud ou encore du Maroc, les autorités ivoiriennes souhaitent surpasser douleurs et ranc urs pour vivre dans le pardon et la réconciliation ; des valeurs gages de l’harmonie et de la prospérité. C’est dans cette optique que la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (CRDV) a été constituée. Aussitôt active, elle a récemment organisé un atelier avec le concours du Haut commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme, impliquant forces vives et société civile afin de recueillir leurs avis. « Après ces dépositions, la CRDV passera aux auditions et nous tirerons un trait sur ce passé regrettable,» promet S.E Dosso Adama, visiblement optimiste. Il s’agit d’une tâche qu’il a personnellement entamée à Yaoundé en rassemblant la communauté ivoirienne au Cameroun sans distinction de chapelle politique ni de région. La reconstruction et la relance économique en question constitue le dernier point. Longtemps la locomotive de la sous région Afrique de l’Ouest, la Côte d’ivoire est déterminée à reprendre ce rang qu’elle a perdu suite aux troubles qu’elle a connus. « De -5% en avril 2011, le taux de croissance économique passera à 9% en 2012 », annonce l’ambassadeur. Pour y parvenir appuie-t-il, l’assurance du monde paysan, moteur du développement, est déjà un acquis. En matière d’infrastructures, deux chemins de fer et l’autoroute du nord sont en projet.
La réplique des journalistes s’intéresse aux atouts et acquis de la Côte d’Ivoire pour tourner aussi rapidement cette page noire de leur histoire, au moment même où la grogne persiste à la veille d’élections législatives. Inquiétude « dissipée » par la bonne dose de détermination et d’optimisme de S.E Dosso Adama. Bien plus, c’est le paradoxe frappant entre le pardon et les sanctions qui préoccupent davantage la presse. En d’autres termes « comment peut-on vouloir tourner la page sombre par le pardon et la réconciliation de tous les ivoiriens, tout en traduisant un autre (Laurent Gbagbo) devant la CPI ? » La réplique de l’ambassadeur, représentant du Président Ouattara au Cameroun, est claire : « lorsque vous perdez les élections, vous devez vous retirer, (.) la CDRV n’exclut pas de sanctionner les coupables. Le transfert de Laurent Gbagbo à la CPI n’est qu’un début car tous les auteurs de crimes, peu importe leur parti politique ou leur région, seront jugés et c’est la Cote d’Ivoire qui en sortira grandie » a-t-il tranché.
Le nouvel Ambassadeur de Côte d’Ivoire SEM. Dosso Adama et son staff à l’hôtel Hilton de Yaoundé.Journalducameroun.com)/n
«Nous l’avons compris, qu’ils mettent aux avant-postes les nôtres pour mieux nous atteindre et nous confondre: Fatou Bensouda»
M. Le Président,
Dans notre tradition africaine héritée jalousement des Ancêtres, le procès a pour but majeur, sinon exclusif, de restaurer la paix dans la communauté divisée mais aussi dans les c urs. Un dicton burkinabé dit d’ailleurs à ce propos que la palabre sauve le village. Car, ainsi que le précise aussi un proverbe wolof: «Il n’y a pas deux personnes qui ne s’entendent pas; il y a seulement deux personnes qui n’ont pas discuté». Madiba Mandela, noble fils de l’Afrique, est resté fidèle à cet enseignement des aînés. «Asseyons-nous et discutons!», aimiez-vous à répéter à vos adversaires; «Asseyons-nous et recomptons les voix!», leur aviez-vous martelé des mois durant. Mais ils ne vous ont pas écouté. Ceci parce qu’un petit nombre prétendument «international» a confisqué la parole, pris la justice en otage au nom des «droits de l’homme». Mais dans notre Afrique historique et sage, où des mondes, des mentalités et des temps différents se superposent comme l’affirme le savant malien Hampâté Bâ, ils ne peuvent réussir une telle entreprise que par la violence, oubliant que le plus fort, celui qui gagne, le gagneur est peut-être dans l’humanité, celui qui nous amène à la régression. Car la force primaire, la force brute n’est pas primée dans nos sociétés. (Michel Serres).Dans notre tradition africaine donc, M. le Président, un dicton ibo dit «qu’un procès n’exclut personne». C’est-à-dire que le public n’est pas simplement présent en spectateur muet, il est autorisé à faire entendre son opinion. La mienne sera à travers cette correspondance que je compte établir avec vous; aussi longtemps que durera votre incarcération.
C’est, à travers ma plume, la voix de millions d’Africains du continent: Ivoiriens, Camerounais, Maliens, Sénégalais, Ougandais, Ghanéens, Algériens, Libyens, etc. C’est aussi celle de millions d’autres, Africains de la diaspora et descendants africains vivant dans le monde: en France, en Allemagne, en Chine, en Guadeloupe, en Haïti, au Canada, en Australie, etc. C’est enfin celle de tous les combattants de la liberté de toutes confessions religieuses ou obédiences politiques: juifs, chrétiens, musulmans, bouddhistes, athées, socialistes, démocrates, républicains, communistes, etc. Tous nous sommes là, Arc-en-ciel de liberté, défenseurs de notre humanité menacée, symbole de résistance contre l’injustice. Tous nous voulons écrire cette page de notre histoire africaine avec vous; Tous nous voulons marcher avec vous sur les traces de note humanité.
En introduction de son livre, Histoire de France, Pierre Miquel déclare: «Il y a des pays sans histoire. La France n’est pas de ceux-là.» Cette affirmation, de la plume même d’un historien, peut paraître choquante. On s’accorderait volontiers à dire que le terme «histoire» revêt une certaine ambiguïté ici, mais c’est sans compter sur cette autre déclaration, tout aussi célèbre, d’un fils d’immigré hongrois, que les Gaulois, pour leur malheur et perte, se sont choisi comme empereur-roi et qui déclarait triomphant à Dakar en 2006 que «le paysan africain n’est pas suffisamment entré dans l’histoire.». Mon cher Président, en votre qualité d’historien et de sage africain, permettez-moi de vous poser cette question toute simple: «C’est quoi l’histoire? Se peut-il que nous n’ayons pas le même sens des réalités historiques que ces gens-là?». Ce questionnement, à mon humble avis, mérite d’être posé au préalable, car il nous permet de comprendre, ainsi que le notait déjà l’illustre sage et patriote africain, Cheikh Anta Diop, à son fils spirituel Théophile Obenga que toute réalité sérieuse et profonde ne peut s’expliquer et se comprendre que dans le cadre de règles, d’idées, de valeurs culturelles et de méthodologies que l’on prend pour modèle ou guide et qu’il a désigné par le terme de «paradigme culturel». En d’autres termes, nous ne pourrions nous comprendre, comprendre nos référents religieux ou socioculturels, nos valeurs, le sens et la portée de notre destinée, le cours de notre histoire et partant, sa définition même, que si nous ne sacrifions pas tous sur l’autel de la pensée unique, souvent tyrannique et impérialiste occidentale.
Il y a plus de deux mille ans, Sima Quian (145-86 av. JC), le premier historien chinois, affirmait avec assurance: «Ceux qui n’oublient pas le passé sont maîtres de l’avenir». Ce qui signifie en d’autres termes que la survie d’un peuple dépend de la sauvegarde de sa mémoire, de son histoire. Comment donc nous construire un avenir certain lorsqu’on nous dénie ce recours au passé qui est nôtre, ce rapport dialectique à notre propre histoire ? Comment être maîtres du futur quand on n’est pas maîtres du passé, quand ce dernier semble même n’avoir jamais existé? Au-delà donc de toutes ces tripatouilles du sens de l’histoire, la seule certitude vraie est que la Volksseele (âme du peuple) et le Volksgeist (esprit du peuple) se forgent dans le rapport dialectique que ce dernier entretient avec son passé ; Falsifier donc ce rapport, l’occulter ou le renier même, c’est courir le risque de faire des êtres concernés, non plus des hommes et des femmes agissant et pensant, mais de pauvres ombres esclaves au service de l’imposteur.
Lorsqu’on emprisonne les historiens et sages d’un peuple, c’est l’âme de ce peuple qu’on veut emprisonner, c’est son esprit qu’on veut corrompre; c’est son génie surtout qu’on veut stopper.
Jacques Owono
L’entreprise n’est malheureusement pas récente. Elle a plutôt la peau dure et la nuque raide. Solide comme une forteresse, elle traverse les siècles et les époques, et à chaque fois, transforme et pervertit les mentalités qu’elle influence. Comment croire qu’ils ne le savent pas, que nous avons une histoire, que de toutes les histoires, notre histoire est. Qu’elle est ce qui est. Comment leur faire accepter notre passé une fois pour toutes ? Leur faire respecter nos historiens et hommes sages? Si c’est de l’ignorance, il faudrait peut-être leur rappeler que chaque fois que notre humanité a Rendez-vous avec l’Histoire, elle passe par l’Afrique. C’est un passage obligé, un retour aux sources lointaines ou proches, connues ou inconnues, avouées ou inavouées de notre existence. Car l’Afrique se dresse au c ur de notre humanité depuis ses premiers balbutiements, elle s’invite à tous ses rendez-vous historiques, tantôt silencieuse, tantôt avant-gardiste, tantôt passive, tantôt actrice d’une histoire qui se joue grâce à elle, par elle, parfois contre elle, mais toujours avec elle, car sans elle, l’humanité ne serait pas humaine, sans elle, l’histoire ne serait pas histoire. Non pas une histoire dont l’objet, selon Georges Dumont, est le récit des batailles et l’analyse des traités de paix, mais l’homme. Car pour paraphraser Marc Bloch, le bon historien flaire là où il y a de la chair humaine, comme l’ogre de la légende. Et le frère Runoko Rashidi affirme avec certitude que grâce aux dernières recherches scientifiques sur l’ADN, tout être humain pourra, tôt ou tard, faire remonter jusqu’à l’Afrique ses racines ancestrales.
Dr. Jacques OwonoJournalducameroun.com)/n
M. le Président, votre séjour à la Haye apparaît clairement à nos yeux comme un fait historique d’une portée majeure, car sous nos yeux, la légende devient histoire, les personnages de fables deviennent réels; Les Soundjanta Keita, Chaka Zoulou, Kunta Kinté, Lumumba, Sankara, tous ces fiers résistants et guerriers Africains prennent de nouveau vie et forme devant nous. On nous a apprit qu’un vrai héros était un héros mort. Mais depuis Madiba Mandela et aujourd’hui avec vous, nous faisons l’expérience d’une autre catégorie de héros vivants parmi nous. Il suffit juste de lever la tête pour les reconnaître. M. le Président, votre séjour à la Haye est surtout la preuve probante que l’impérialisme n’a pas de mémoire. Obligé de remâcher ses vomis. Car alors il aurait déjà dû comprendre que c’est en prison que Malcom X, en véritable autodidacte, s’est véritablement libéré des chaînes de l’ignorance et de l’esclavage; Que Madiba Mandela, en 27 ans d’emprisonnement, comme dans la dialectique hégélienne du maître et de l’esclave, a réussi à humaniser ses geôliers, devenant par sa grandeur d’esprit leur nouveau maître. Non, M. le Président, en vous mettant aujourd’hui en prison, l’impérialisme n’a toujours pas compris pourquoi l’oiseau «chante de liberté en cage». Il n’est donc pas vrai de croire, comme eux, qu’avec votre incarcération, le combat est terminé. Il ne fait que commencer pour nous, car tant que la nuit sera longue, nous aurons toujours besoin de la lumière. Et voici venir des messagers résignés qui annoncent des lendemains incertains pour l’Afrique. Comme le poète noir-américain Langston Hugues au siècle dernier, ils poussent un cri de désespoir et de peur: « Nous crions parmi les gratte-ciel
Comme nos ancêtres criaient parmi les palmiers d’Afrique
Car nous sommes seuls
Et nous avons peur.»
Non, M. le Président, nous ne retournerons pas boire une deuxième fois à la même source de la peur et de l’esclavage, cette histoire ne se répétera pas pour nous. Non, on ne trompera pas le peuple Africain tout le temps. Non, M. le Président, nous n’avons pas peur! Nous n’avons plus peur ! Nous ne tremblons plus au son de leur trompette, nous ne prenons plus la fuite devant les tirs de leurs kalachs ; devant la furie de leurs roquettes, bombes et missiles, nous avançons libres et soudés ; devant leurs armes chimiques et bactériologiques, nous bombons le torse. Mains nues, nous avançons : plus peur de leur canon, plus peur de leur prison, plus peur de leur mensonge, plus peur de la mort car seul l’esclave a peur. L’homme libre n’a pas peur. Et c’est pourquoi nous sommes obligés d’avancer. Parce que nous sommes libres. Nous savons qu’ils tremblent de panique derrière leur viseur, qu’ils transpirent de peur derrière leur canon, que dans leur quartier général ils manquent de maîtrise, qu’ils sont mal à l’aise. Parce qu’ils savent que l’arme la plus redoutable, c’est nous qui l’avons: le peuple debout et libre! Nous, la jeunesse africaine, sommes debout à vos côtés pour continuer avec vous le combat. Nous, la jeunesse africaine d’aujourd’hui, ne sommes plus prisonniers du «complexe d’Ulysse», en quête d’identité. Notre mission est à vos côtés, dans le combat pour la libération de l’Afrique. Non, M. le Président, vous n’êtes pas seul! Nous l’avons compris, que nos héros sont leurs dictateurs, nos patriotes leurs criminels. Nous l’avons compris, que nos bourreaux sont leurs héros. Les traîtres de notre peuple sont distingués et couronnés par eux: Senghor, etc. Nous l’avons compris, qu’ils distinguent à présent du prix Nobel ceux des nôtres qui vont servir leur cause: Barak Obama, Ellen Johnson Sirleaf. Nous l’avons compris, qu’ils mettent aux avant-postes les nôtres pour mieux nous atteindre et nous confondre: Fatou Bensouda
Jacques OwonoJournalducameroun.com)/n
Jamais nous ne dormirons plus. Jamais nous n’accepterons plus de prendre la place d’esclave qui prie et remet tout entre les mains de Dieu. Non, Dieu ne combat pour personne, pas même pour le peuple juif qui a fini par le comprendre et s’est doté de la bombe nucléaire. Dieu nous a donné l’intelligence et la liberté de discerner entre la paix et la guerre et de choisir évidemment la paix. Alors, si le voisin cherche palabre contre nous, quitte à nous de trouver les moyens de notre défense. Dieu, jamais ne lèvera son petit doigt pour nous sortir de nos prisons, parce que ce n’est pas lui qui nous a mis là. Le soleil de nos libertés ne finira par briller sur nous que si nous-mêmes acceptons déjà de quitter les creux impossibles de nos prisons où ses reflets ne peuvent nous atteindre. Si nous continuons religieusement à subir, sans réagir, il faudra bien ne pas se plaindre par la suite, car les «cris qu’on pousse ne réveilleront jamais plus personne.». Personne ne nous interdira donc de lutter, de revendiquer notre passé. Nous n’avons pas besoin de l’inventer, car un passé plus grand et glorieux n’existe nulle part. Nous avons simplement besoin de le reprendre à ceux qui nous l’ont volé et falsifié sans honte, comme de petits enfants voleurs de bonbons à l’étal. M. le Président, comme j’aurais aimé marcher sur les chemins de notre liberté aux côtés de mon père, ce guerrier africain qui m’a appris dès le bas âge le sens de la bravoure, du courage et du devoir. Hélas, il nous a quittés il y a quelques années. Paix à son âme ! Mais le combat de votre fils, Michel, à vos côtés; celui de Mouatassim, mort aux côtés de son père, le vaillant guerrier et martyr Mouammar Kadhafi, afin que nous soyons libres en Afrique m’a redonné espoir et dignité; ainsi qu’à toute la jeunesse africaine.
Voilà pourquoi rien ne nous fera plus reculer. Car arrive toujours un moment où le cri humain se fait entendre, car c’est au cri qu’on reconnaît l’homme. Et un homme qui crie n’est pas comparable à un chien qui aboie. Un homme qui crie n’est pas un ours qui danse. Et aujourd’hui, la jeunesse africaine crie: Assez! Y en a marre! Marre de voir nos ressources exploitées au détriment de nos populations; marre de voir nos s urs violées, nos mères déshonorées, nos pères humiliés dans leur dignité d’hommes; Marre de voir notre jeunesse sacrifiée et son avenir hypothéqué. Qui donnera une sépulture digne à tous nos morts en Afrique? Qui commémorera nos martyrs? Lorsqu’on tue les sages, emprisonne les historiens, traîne au sol nos dirigeants, qu’en sera-t-il du commun des mortels? Mais loin d’être tristes ou résignés, notre espérance est grande, car une nouvelle étoile est née, celle qui guidera désormais nos pas vers la liberté totale. Aujourd’hui, Madiba Mandela peut transmettre le témoin de la lutte et chanter tranquillement le Nunc dimittis comme le fit le vieux Siméon qui, tenant le petit Jésus entre ses mains, remercia le ciel d’avoir vu de ses yeux l’étoile vivante qui sauverait son peuple. M. le président, lorsque de votre cellule vous pourrez voir un oiseau voler libre dans le ciel triste, pensez-y, c’est la jeunesse africaine libre qui vole à vos côtés. Lorsque le soir, dans la douceur et le calme de la nuit, vous pourrez écouter de votre cellule le vent murmurer au dehors, pensez-y, M. le Président, c’est le chant de tous les combattants de la liberté qui vous disent à l’unisson que: Misiki itam! Vous n’êtes pas seul! You will never walk alone! Sie sind nicht allein! Inschallah! Amen.
Ps: j’ai encore tellement à vous dire, mais je crains qu’une si longue lettre ne puisse être publiée. Je vous écrirai de nouveau le mois prochain, inschallah! Portez-vous donc bien, M. le Président. Bonnes fêtes de Noël et de fin d’année. Bon courage!
Des voix ivoiriennes et internationales se font entendre depuis le transfert de l’ex-président Laurent Gbagbo hier mercredi 30 novembre
Le pouvoir ivoirien affiche sa satisfaction. Selon les déclarations du porte-parole du gouvernement, Bruno Koné, le transfert de l’ex-président Laurent Gbagbo à la Cour Pénale Internationale (CPI) est salutaire pour le pays et il ajoute que c’est l’un des éléments clés pour tourner une page triste de l’histoire de la Côte d’Ivoire. Le porte-parole du gouvernement ivoirien a également assuré que si la CPI estime que des personnes proches du président Alassane Ouattara sont passibles de poursuites pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, elle pourra mettre en marche une procédure pour les juger. Affoussy Bamba, cadre de la branche politique des Forces Nouvelles, assure que son mouvement n’a pas peur d’éventuelles enquêtes. Quant à la CPI, elle est formelle lorsque son procureur déclare que l’arrestation de Laurent Gbagbo est le premier dossier en Côte d’Ivoire. Ce ne sera pas le dernier, ce n’est qu’un début. Il précise également que l’enquête suit son cours et que la CPI se saisira d’autres affaires car, ajoute le procureur, il apparait que des crimes ont été commis dans les deux camps.
La Cour pénale internationale a conduit sa propre enquête en Côte d’Ivoire sur des crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis à la suite du refus de Laurent Gbagbo de reconnaître la victoire d’Alassane Ouattara à la présidentielle du 28 novembre 2010. Les forces pro-Gbagbo ainsi que les ex-rebelles pro-Ouattara et leurs alliés sont pointés du doigt. Pour l’instant, aucun membre des forces de l’actuel président Alassane Ouattara n’a été inculpé de crimes postélectoraux, ce qui fait dire à Human Rights Watch que cela fait naître le sentiment que la justice rendue est celle du vainqueur, ce qui risque d’alimenter davantage les tensions entre communautés. L’organisation a néanmoins souligné que le transfert de Gbagbo vers la CPI est un pas important pour la justice. Le transfert de Laurent Gbagbo vers la CPI est vivement critiqué par ses proches et ses partisans. Son porte-parole évoque un acte grave que les Ivoiriens n’accepteront pas, à une semaine des élections législatives. Cela risque d’attiser encore les tensions existantes dans le pays et les exactions dont sont régulièrement victimes les partisans du Front populaire ivoirien de l’ex-président, déplore Lucie Bourthoumieux, avocate de l’ancien chef de l’Etat. Accusé d’être à l’origine de la crise post-électorale, quatre chefs d’inculpation pèsent contre Laurent Gbagbo: meurtres, viols et autres violences sexuelles, actes de persécution et autres actes inhumains. La CPI peut prononcer des peines d’emprisonnement allant jusqu’à la perpétuité pour les crimes particulièrement graves. Le Statut de Rome, qui régit l’action de la cour, prévoit que les peines soient exécutées dans l’un des Etats parties signataires du traité, ou, à défaut, aux Pays-Bas, pays hôte.
L’ex-président ivoirien côtoie d’autres détenus célèbres à la Haye: Charles Taylor, Jean-Pierre BembaReuters/Str Old)/n
Arnauld Akodjènou s’est rendu le 1er octobre à Korhogo pour s’enquérir des conditions de détention de l’ex-président ivoirien
Arnauld Akodjènou a conduit une mission des droits de l’Homme pour s’enquérir des conditions de détention de Laurent Gbagbo, indique un communiqué de l’Onuci. Accompagné de Guillaume Ngefa, chef par intérim de la division des droits de l’Homme de l’Onuci, M. Akodjènou a déclaré à l’ancien président qu’il s’agissait de faire le suivi régulier de ses conditions de détention et de vérifier qu’il est traité avec dignité, en application de la résolution 2000 du Conseil de sécurité, ajoute le texte. Après sa précédente visite en août, l’Onuci avait fait état, sans plus de précision, de ses « préoccupations » sur les conditions de détention du chef d’Etat déchu, suscitant l’ire du gouvernement du nouveau président Alassane Ouattara. Elle n’a pas cette fois-ci donné son appréciation. Selon le dernier rapport consacré à la Côte d’Ivoire par le conseil des droits de l’Homme de l’ONU, et examiné fin septembre à Genève, M. Gbagbo avait « informé » ses visiteurs en août que, contrairement aux affirmations du gouvernement, il n’est pas en détention dans la résidence présidentielle de Korhogo mais dans une « villa tenue secrète quelque part » dans la ville. L’Onuci, dans son communiqué du dimanche 02 Octobre, affirme simplement que la rencontre de samedi a eu lieu dans une résidence de Korhogo, sans plus de détail. M. Gbagbo est confiné à l’intérieur en permanence et se plaint de l’accès limité à ses avocats, souligne le rapport du conseil des droits de l’Homme. Il a confirmé qu’il n’a été soumis à aucun mauvais traitement physique, excepté l’isolement auquel il est confiné, le manque d’accès à un pasteur évangélique et le fait qu’il ne lui est pas permis de faire une promenade quotidienne pour améliorer sa santé, ajoute le rapport.
Ces visites interviennent après celle de l’ancien représentant spécial du Secrétaire général en Côte d’Ivoire, Young Jin Choi , et le chef par intérim de la division des droits de l’homme, effectué le 4 juillet et le 5 août, des visites similaires à l’issue desquelles ils ont indiqué que l’ex-chef de l’Etat se portait bien et était normalement traité. L’ex-président a été arrêté le 11 avril par les forces pro-Ouattara, soutenues par la France et l’Onuci, à l’issue de deux semaines de guerre concluant quatre mois de crise née de son refus de reconnaître sa défaite au scrutin de novembre 2010. Il est détenu et inculpé comme son épouse Simone et des dizaines d’autres personnalités de son bord, civiles et militaires. Samedi 02 Octobre à Bouaké, le Premier ministre, ministre de la Défense en tournée d’installation des chefs de corps de l’armée, de la gendarmerie, de la police, des douanes et des eaux et forêts, a affirmé que la réconciliation devait se faire sans la libération du président Gbagbo et ses partisans inculpés par le parquet pour crimes économiques et atteinte à la sûreté de l’Etat.La guerre qui a eu lieu en Côte d’Ivoire est finie. Ceux qui doivent répondre devant la justice répondront devant la justice. Je lis dans les journaux, il faut libérer Gbagbo pour qu’il y ait la réconciliation. Mais arrêtons!, a-t-il déclaré lors de la cérémonie.
Quelques ivoiriens continuent à demander la libération de l’ex Présidentasadhu.com)/n
Les partisans de l’ex-président ivoirien ont organisé dimanche à Abidjan un meeting, pour « briser la peur » et réclamer sa libération
Quelques centaines de militants du Front populaire ivoirien (FPI), le parti créé par M. Gbagbo se sont rassemblés dans le calme à Koumassi, un quartier populaire de la capitale économique ivoirienne.Il faut briser la peur en nous a lancé Jules Yao Yao, député FPI de Koumassi, initiateur de cette manifestation, habillé d’un pagne à l’effigie de M. Gbagbo.Nous demandons au chef de l’Etat (ivoirien) Alassane Ouattara de libérer Gbagbo, parce que sans Gbagbo il n’y a point de réconciliation en Côte d’Ivoire a affirmé M. Yao, membre des instances dirigeantes du FPI. Il explique les raisons et les enjeux de ce premier rassemblement des militants du FPI Depuis la crise les militants du Front populaire ivoirien se sont terrés. Terrés, non pas par leur propre volonté mais par la peur. Figurez-vous, que tout simplement parce que quelqu’un a porté un tee-shirt avec l’effigie de Laurent Gbagbo, cela peut lui coûter la vie. Moi-même, j’ai donné l’exemple en m’habillant tout en FPI pour montrer qu’à compter de cette date, on peut s’habiller FPI et sortir. Et donc nous pensons que nous avançons. Ce premier meeting est une incitation à tous les militants de faire fonctionner normalement le parti. Et nous interpellons en même temps le pouvoir de faire en sorte que tous les prisonniers, en tête Laurent Gbagbo, soient relâchés. Interrogé sur des rumeurs de déstabilisation du régime actuel, il a répondu: le FPI est pour une prise du pouvoir d’Etat par les urnes.[Nous préférons la force des arguments à l’argument de la force] a souligné l’opposant.
S’il y a une raison qui donne espoir aux cadres du Fpi pour les futures batailles politiques c’est bien le fait que malgré la « tempête », le Chef de l’Etat, Alassane Ouattara, n’a pas dissout le parti de Laurent Gbagbo, son adversaire politique. Et quand Michel Amani N’guessan, membre du secrétariat du Fpi, peut s’en réjouir, cela ne l’empêche pas d’asséner quelques coups au camp présidentiel Après le 11 avril, Alassane Ouattara n’a pas dissout les partis politiques. C’est pourquoi je suis venu pour voir ce que je vais voir. Je suis venu pour vérifier où en est la Côte d’Ivoire, a dit l’ancien ministre de la défense, invité au meeting de Koumassi. Puis se livrant à une analyse de la situation politique du moment, il poursuit : Je me rends compte qu’on peut se réunir. La preuve nous est donnée de sortir dans ce pays. Sous Houphouët-Boigny qui crachait du feu, Laurent Gbagbo s’est opposé et il n’y a rien eu. Nous allons nous opposer à Ouattara et il n’y aura rien. Nous allons renverser la vapeur et nous allons reprendre le pouvoir a fait savoir le député de Bodokro. Gbagbo a été arrêté par les forces pro-Ouattara, appuyées par la France et l’ONU, après quatre mois de crise, dont deux semaines de guerre, née de son refus de reconnaître sa défaite à la présidentielle de novembre 2010. La crise a fait au moins 3.000 morts. M. Gbagbo et plusieurs dizaines de personnalités de l’ancien régime sont inculpés et en détention préventive. La démission inattendue le 11 juillet de Mamadou Koulibaly, l’ex-numéro deux assurant l’intérim de la présidence du parti, a porté un coup sévère au FPI, qui a dominé la vie politique et économique pendant une décennie.
Les partisans de l’ex-président ivoirien ont organisé dimanche à Abidjan un meeting, pour « briser la peur » et réclamer sa libérationasadhu.com)/n
Ils ont été arrêtés pour atteinte à la sûreté de l’Etat
La justice ivoirienne n’a pas encore fini avec le camp de l’ex président Laurent Gbagbo. Le chef de son parti et 11 personnalités ont été inculpés d’atteinte à la sûreté de l’Etat et placés en détention préventive, au moment où le président Alassane Ouattara dit tendre la main aux vaincus de la crise post-électorale. Près de 40 personnes sont désormais inculpées et détenues dans les rangs du régime déchu le 11 avril. Le président du Front populaire ivoirien (FPI), Pascal Affi N’Guessan, le fils de Laurent Gbagbo, le Franco-Ivoirien Michel Gbagbo, et cinq autres personnes en résidence surveillée à Bouna (nord-est) ont été inculpés ces derniers jours, a déclaré Noël Djè, porte-parole par intérim du parquet d’Abidjan. Cinq personnes assignées à résidence à Katiola (centre), dont l’ex-chef des femmes patriotes pro-Gbagbo, Geneviève Bro Grébé, et l’ancien ministre Jean-Jacques Béchio, ont été inculpées le mardi 9 août. Désormais en détention préventive sur les mêmes sites, les 12 inculpés sont notamment accusés d’atteinte à la défense nationale, de complot contre l’autorité de l’Etat, constitution de bandes armées, participation à un mouvement insurrectionnel et rébellion, a précisé M. Djè. Vingt-six pro-Gbagbo avaient déjà été inculpés d’atteinte à la sûreté de l’Etat ou d’infractions économiques et sont détenus pour la plupart à Boundiali (nord). Parmi eux figurent l’ancien Premier ministre Gilbert Aké N’Gbo et plusieurs ex-ministres.
Laurent Gbagbo et son épouse Simone restent en résidence surveillée, l’un à Korhogo (nord) et l’autre à Odienné (nord-ouest). Arrêtés le 11 avril à Abidjan par les forces pro-Ouattara, appuyées par la France, après deux semaines de guerre, ils n’ont toujours pas été inculpés. Pour être poursuivi, M. Gbagbo doit voir levée son immunité de membre de droit du Conseil constitutionnel, que lui donne son statut d’ancien chef de l’Etat. Le Conseil est dirigé depuis fin juillet par un allié de M. Ouattara, le vétéran de la classe politique et juriste Francis Wodié. Les enquêtes préliminaires sur les crimes de sang commis durant la crise continuent et le pouvoir compte sur une inculpation à terme de l’ancien président par la Cour pénale internationale (CPI), à qui il a demandé d’enquêter. Ces nouvelles inculpations surviennent après le 51e anniversaire de l’indépendance au cours duquel Alassane Ouattara a tendu la main ce week-end au camp Gbagbo, spécialement aux exilés au Ghana. Leur place est avec nous, a-t-il assuré, plaidant pour une Côte d’Ivoire réconciliée et rassemblée. Mais les intéressés ont de nouveau posé comme préalable la libération de leurs compagnons, certains mettant en doute la bonne foi de M. Ouattara. Le camp Gbagbo et des ONG internationales ont plusieurs fois dénoncé ou redouté une justice des vainqueurs sous le nouveau président, qui a cependant promis la fin de l’impunité.
Selon certaines ONG et l’ONU, des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre ont été commis par les deux camps durant la crise mais aucune personnalité pro-Ouattara, aucun combattant de son bord, n’a été inquiété. Plusieurs militaires loyaux au régime Gbagbo ont à l’inverse été arrêtés. La justice ivoirienne a enfin lancé des mandats d’arrêt internationaux, visant notamment Charles Blé Goudé, figure de proue de l’ancien pouvoir et chef des jeunes patriotes pro-Gbagbo.
Des proches de Laurent Gbagbo arrêtés, l’ancien président est en résidence surveilléeJournalducameroun.com)/n
Le Front populaire ivoirien a répondu favorablement à cet appel de réconciliation nationale
Le Front populaire ivoirien (FPI) du président déchu, Laurent Gbagbo, a répondu favorablement à l’appel à la réconciliation nationale lancé par le président Alassane Ouattara. Nous avons appris cela avec beaucoup de plaisir, de soulagement et d’espérance. Si le président de la République ouvre son c ur pour dire que nous devons aller à la réconciliation, qu’il lance cet appel à ses frères et s urs du FPI (Front populaire ivoirien) et du LMP (La majorité présidentielle) exilés au Ghana, c’est une main tendue qu’il faut saisir, a réagi Sylvain Miaka Oureto, président par intérim du FPI. Le successeur de Mamadou Koulibaly, ancien président du FPI qui a démissionné en juillet dernier, a toutefois souhaité que ses camarades du parti exilés à l’étranger puissent avoir l’assurance d’être amnistiés, s’ils décidaient de rentrer au pays. Cet appel a été émis par Alassane Ouattara lors du défilé du dimanche 7 août 2011 sur l’esplanade du palais présidentiel à Abidjan pour le 51e anniversaire de l’indépendance du pays. Le président ivoirien dans son allocution veut tendre la main aux partisans de Laurent Gbagbo, dont certains sont exilés au Ghana. Nous avons besoin de tout le monde pour reconstruire le pays, affirmait-il, avant d’assurer que tout serait fait pour que la sécurité de tous soit assurée.
Mais en se disant prêt à saisir la main tendue du président Alassane Dramane Ouattara (ADO), le porte-parole du parti de l’ex-président Laurent Gbagbo a tout de même posé, de façon subtile, une condition. Ce dernier a, en effet, supposé qu’en appelant ses frères, notamment ceux du FPI et de La majorité présidentielle (LMP) qui se sont réfugiés au Ghana et au Liberia à retourner au bercail, ADO serait prêt à annuler toutes les poursuites engagées contre eux. Le président intérimaire du FPI touche ainsi du doigt le point le plus sensible du processus de réconciliation pour lequel la justice peut constituer un obstacle. L’actuel chef de l’Etat ivoirien a, certes, promis de tout mettre en uvre pour assurer la sécurité de ceux qui, comme quelques officiers de l’armée autrefois réfugiés au Ghana, accepteraient de revenir. N’empêche que le n ud gordien du retour des exilés reste les poursuites judiciaires dont ceux-ci font l’objet.
En parvenant à échapper à la capture lors des affrontements ayant conduit à la chute de l’ancien régime, Blé Goudé, le général de la rue et ses autres camarades en fuite ont prouvé qu’ils n’étaient pas si imprudents que cela. S’ils acceptaient de rentrer au pays, ils prendraient sans doute les précautions nécessaires en vue de ne pas être inquiétés ou de faire prendre le pouvoir en place dans son propre piège en cas de supercherie. L’on ne sait pas non plus ce que ces réfugiés ont pu fomenter comme plans pendant leur exil. La découverte d’armes détenues par des exilés ivoiriens dans un pays voisin est une information, entre autres, à ne pas négliger dans ce genre de situation.
Rappelons que Sylvain Miaka Oureto est le nouveau patron du FPI. L’ancien Secrétaire général du parti, désigné à l’unanimité des membres du Secrétariat général encore en activité, a été oint par acclamations des militants du FPI qui ont pris part aux travaux du Comité central extraordinaire élargi à toutes les structures d’activités et de spécialisation. La réunion s’était déroulée le samedi 23 juillet dernier au siège du CNRD à Cocody. M. Miaka remplaçait à ce poste Mamadou Koulibaly, démissionnaire. Il assure désormais l’intérim du président Pascal Affi NGuessan, arbitrairement incarcéré sans aucun chef d’inculpation, depuis le 22 avril à Bouna par le régime du nouveau chef de l’Etat, Alassane Ouattara. Par la même occasion, le Comité central extraordinaire a désigné, là aussi, à l’unanimité de ses membres, le député Laurent Akoun pour assurer les fonctions de Secrétaire général adjoint et Porte-parole du parti. Enfin, toute la direction du parti a été renouvelée et adaptée aux difficiles conditions que traverse le FPI depuis avril 2011
Alassane Ouattara a tendu la main aux partisans de Laurent Gbagbo abidjan.net )/n
Il était le chef de file par intérim du FPI de l’ancien président Laurent Gbagbo
Le chef de file du parti politique de Laurent Gbagbo a décidé ce mardi 12 juillet de quitter ses fonctions, estimant qu’il lui avait été impossible de convaincre la frange dure de son mouvement de rompre avec l’ex-président ivoirien et de construire une véritable formation d’opposition. Déjà très affaibli depuis l’arrestation, le 11 avril, de son leader par les forces du nouveau chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara, le Front populaire ivoirien (FPI) ne devrait pas sortir renforcépar la décision de son chef, Mamadou Koulibaly, de jeter l’éponge. L’annonce de cette démission intervient à un moment critique pour le FPI car des élections législatives cruciales pour le pays doivent être organisées avant la fin de l’année. Il est difficile d’envisager un avenir pour le FPI si nous n’admettons pas ce que ce parti a fait ces dernières années, a déclaré Mamadou Koulibaly. [i N’avons-nous pas un devoir d’inventaire vis-à-vis de nos militants? Tirer les leçons et puis continuer notre histoire en construisant un grand parti d’opposition» ? S’est interrogé celui qui était considéré comme un modéré. Au sein du FPI, Mamadou Coulibaly est un personnage atypique. C’est un homme très engagé dans la défense des idéaux du parti, mais qui n’hésitait pas non plus à dire tout haut ce qu’il pense. Il a déclaré se consacrer à la formation de son propre parti politique, Liberté et Démocratie pour la République (LIDER). Mamadou Koulibaly aura échoué à prendre la main sur le parti. La faction la plus dure, celle des cadres qui refusent de tirer un trait sur l’ère Gbagbo, l’a mis en minorité. Le président de l’Assemblée nationale en tire les conséquences, il quitte le parti pour créer le sien.
Quelques jours plutôt, Mamadou Koulibaly a pris les commandes du CNRD, le conseil national de la résistance pour la démocratie à l’occasion d’un conclave. Cette instance, créée il y a quelques années par Simone Gbagbo pour répliquer à la mise en place du RHDP, le Rassemblement des houphouétistes, regroupe les partis qui étaient alliés à Laurent Gbagbo et plusieurs syndicats dont celui des jeunes de la Fesci, Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire, et diverses organisations de la société civile. Mamadou Koulibaly va tenter de s’appuyer sur ces différentes bases pour organiser son mouvement. Y parviendra-t-il? Au sein du FPI, quelles sont les troupes qui vont le rejoindre? A cette question, Mamadou Koulibaly refuse pour l’instant de fournir une évaluation.
Le nouveau parti uvrera pour l’instauration d’une société de confiance, au sein de laquelle les Ivoiriens ne se méfieront plus les uns des autres, pour des raisons tribales, ethniques, religieuses ou régionales, a déclaré M. Coulibaly, expliquant que son engagement au sein du FPI était allé jusqu’à l’épuisement de toutes les possibilités compatibles avec avec ses convictions. La Côte d’Ivoire, déjà sous le choc d’une guerre civile en 2002-2003, a plongé dans la violence à la suite du refus de Laurent Gbagbo de reconnaître la victoire de son rival Alassane Ouattara à l’élection présidentielle du 28 novembre. Le conflit a fait 3.000 morts et plus d’un million de personnes déplacées.
Mamadou Coulibaly quitte le FPI pour créer son propre parti connectionivoirienne.net)/n
Face à une forte représentation internationale, il a pris les commandes pour une difficile réconciliation
Depuis samedi 21 mai dernier, Alassane Ouattara est désormais pleinement président de la Côte d’Ivoire, mais il aura fort à faire pour rassembler et réconcilier, priorité pour un pays déchiré par six mois d’une sanglante crise post-électorale. « ADO », comme le surnomment ses partisans, assis sur son majestueux fauteuil présidentiel, et entouré dans la capitale politique d’une vingtaine de chefs d’Etat, dont le président français Nicolas Sarkozy, et du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon: La fête avait tout d’un couronnement. Même s’il est aux commandes depuis plus d’un mois, « il fallait à Ouattara le sacre de l’investiture; d’une façon symbolique, il a maintenant l’autorité », explique un expert. L’intronisation a marqué l’épilogue de la crise née du refus de Laurent Gbagbo de céder le pouvoir après sa défaite au scrutin de novembre 2010, qui a conduit à la guerre dans le pays et à l’arrestation de l’ex-président le 11 avril. « La Côte d’Ivoire se réconcilie et se rassemble», a assuré le nouveau chef de l’Etat. Mais la tâche s’annonce ardue après six mois de violences qui ont fait près de 3.000 morts, selon le nouveau pouvoir. La sécurité reste un défi majeur. Elle incombe encore aux Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) de M. Ouattara, c’est-à-dire aux ex-rebelles du Nord, qui à leur arrivée à Abidjan se sont livrés à des pillages massifs et sont parfois accusés de règlements de comptes. « Il n’y a pas plus de 20% des forces jadis loyales à Gbagbo qui sont revenues au travail », souligne l’expert, pointant l’immense chantier de la réorganisation des forces armées, sur fond de méfiance entre anciens ennemis. Alassane Ouattara a confié à son Premier ministre Guillaume Soro, « chef incontesté des FRCI », le soin de « régler ce problème », indique une source diplomatique africaine. Il dirigera, a priori jusqu’aux législatives prévues avant fin 2011, le « gouvernement d’union » attendu dans les prochains jours. Le nouveau président a souhaité que « des éléments modérés » du parti de M. Gbagbo l’intègrent, ce qui signerait de premières retrouvailles. Privé de l’essentiel de ses hauts cadres, en résidence surveillée ou en exil, en particulier au Ghana, le camp Gbagbo reste pour l’instant sans voix.
La reconstruction de la Côte d’Ivoire, longtemps le partenaire privilégié de la France en Afrique de l’Ouest, a été évoquée par les deux chefs d’Etat lors d’un petit déjeuner. Outre les questions économiques, la question de la sécurité a été abordée, M. Ouattara souhaitant des garanties sur le maintien du dispositif Licorne de l’armée française, dont les effectifs sont passés de 900 à 1.700 hommes au plus fort de la crise. La France s’est déclarée prête à contribuer à une refonte des forces de sécurité ivoiriennes, pour surmonter les divisions Nord-Sud qui les ont traversées depuis la tentative de coup d’Etat contre Laurent Gbagbo et la guerre civile de 2002-2003. Venu à la rencontre de la communauté française, Nicolas Sarkozy a déclaré que la France garderait toujours des forces militaires en Côte d’Ivoire. « Nous garderons toujours des forces militaires ici pour assurer la protection de nos ressortissants », a-t-il dit lors d’un discours devant la communauté française d’Abidjan. Mais je veux que les choses soient claires entre nous. L’armée française n’est pas là pour assurer la stabilité de quelque gouvernement que cela soit, (même) un gouvernement ami. Ce sont les Ivoiriens qui doivent choisir, a ajouté le chef de l’Etat, qui s’exprimait dans l’enceinte de la base française de Port-Bouët. « C’est important d’être ici, en Côte d’Ivoire, à côté du président Ouattara pour la démocratie et pour l’Afrique », a-t-il déclaré à sa descente d’avion. Lors de la cérémonie d’investiture, M. Ouattara a déclaré que le temps était venu de rassembler les Ivoiriens. « Célébrons la paix sans laquelle aucun développement n’est possible », a-t-il poursuivi, lançant un appel solennel à la réconciliation pour qu’émerge « un Ivoirien nouveau ». « La Côte d ‘Ivoire se réconcilie et se rassemble », a-t-il insisté.
Alassane Dramane Ouattara officiellement investi président de la République de la Côte d’Ivoire abidjan.net )/n
Le vice-ministre ghanéen de l’information affirme que son pays entretient de bonnes relations avec le gouvernement Ouattara
Un journal suscite des tensions entre le Ghana et la côte d’Ivoire. Pour avoir écrit à sa Une « Une résistance hostile à Ouattara se prépare activement au Ghana » le mardi 17mai, un journal ivoirien, Le Nouveau Réveil, proche du Pdci-Rda (Parti Démocratique de Côte d’Ivoire) de l’ancien président Henri Konan Bédié, contraint le pouvoir ghanéen à apporter une suite à « la déstabilisation » qui « se prépare » dans ce pays voisin par des membres du régime de Laurent Gbagbo, déchu.
Le président ghanéen John Atta Mills a ainsi déclaré que son pays ne servira pas de base pour déstabiliser la Côte d’Ivoire. Il a démenti les allégations selon lesquelles son pays servirait de base à des forces pro-Gbagbo qui prépareraient un putsch en Côte d’Ivoire. Le président du Ghana « veut » la paix en Côte d’Ivoire selon l’ambassadeur de son pays en Côte d’Ivoire, il travaille aussi aux efforts de paix avec Alassane Ouattara, proclamé « président élu » par le Conseil constitutionnel et qui sera investi le samedi 21 mai dans la capitale politique, Yamoussoukro (centre, 230 km d’Abidjan).
Le vice-ministre ghanéen de l’Information Samuel Okudzeto Ablakwa a lui aussi démenti catégoriquement cette information diffusée par certains médias, affirmant que le Ghana n’avait et n’allait jamais donner l’abri aux comploteurs du coup d’Etat et qu’il préférait jouer un rôle important en faveur du rétablissement de paix en Côte d’Ivoire. M. Ablakwa a affirmé que le président ghanéen John Evans Atta Mills avait établi une relation cordiale avec le nouveau président ivoirien et voulait maintenir une paix durable avec le pays voisin francophone. Le quotidien pro-opposition du Ghana lui aussi, New Statesman, a rapporté que des personnalités de la Côte d’Ivoire avaient accusé le président Mills d’avoir donné l’abri aux dissidents pro-Gbagbo et aux criminels de guerres, qui cherchaient à renverser le nouveau gouvernement ivoirien.
Après cinq mois de crise post-électorale et deux semaines de guerre à l’issue de l’élection présidentielle du 28 novembre dernier, M. Ouattara (69 ans) succède à M. Gbagbo arrêté le 11 avril dernier dans sa résidence d’Etat de Cocody par les forces pro-Ouattara appuyées par les forces françaises et onusiennes.
Portrait du chef du commando invisible dont le profil trouble est lié à la décadence de la Côte d’ivoire
Le sergent-chef Ibrahim Coulibaly dit « Général IB », chef du « Commando invisible », est mort ce mercredi soir. Il a été tué dans les combats qui opposaient à Abobo, son fief, ses forces à celles des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), l’armée d’Alassane Ouattara. L’information a été annoncée sur la nouvelle télévision d’Etat ivoirienne, la TCI. Les FRCI avaient lancé une offensive contre le « Commando invisible ». Le groupe armé n’avait pas encore désarmé en dépit des injonctions du président Alassane Ouattara qui avait préconisé l’usage de la force pour contraindre ses combattants à déposer les armes. Une attitude qui avait suscité l’incompréhension dans les rangs du « Commando invisible ».
Ibrahim Coulibaly, dit « IB », aura été la bête noire de tous les régimes en place en Côte d’Ivoire durant une décennie de troubles, avant de périr mercredi sous le feu des forces du président Alassane Ouattara et de Guillaume Soro, son éternel rival de la rébellion de 2002. Sergent-chef qui se rêvait président, le « général IB », comme il se faisait appeler ces derniers temps, a été derrière les soubresauts majeurs qu’a connus le pays depuis 1999, mais sans jamais jouer longtemps les premiers rôles. Le gouvernement a annoncé sa mort après une offensive sur son fief du nord d’Abidjan. Né le 24 février 1964 à Bouaké (centre), deuxième ville de Côte d’Ivoire, Ibrahim Coulibaly entre dans l’armée en 1985. Avec sa carrure de basketteur américain, il découvre le monde politique en devenant garde du corps de plusieurs personnalités, dont l’ancien Premier ministre Alassane Ouattara.
En 2003 éclate une guerre de leadership avec Guillaume Soro, porte-parole des FN à qui il avait laissé le devant de la scène. Les combats meurtriers l’année suivante tournent à l’avantage du clan Soro, qui deviendra Premier ministre en 2007 à la faveur d’un accord de paix. « IB » fuit en France où il est arrêté en septembre 2003 à Paris, accusé de fomenter un nouveau coup de force contre Laurent Gbagbo. Mais il recouvre la liberté après 21 jours de détention et disparaît. Son exil le mène cette fois au Bénin. Même installé là-bas, il est vu derrière l’attentat visant M. Soro en juin 2007. Il est aussi impliqué dans une mystérieuse tentative de coup d’Etat fin décembre. Un piteux « Noël à Abidjan » qui se solde par l’arrestation de plusieurs personnes. Pourtant, l’ex-militaire affirme en avoir fini avec les putschs et vouloir entrer en politique, envisageant même de participer à la présidentielle alors prévue en 2008. Mais cette nouvelle carrière semble brisée par le mandat d’arrêt international délivré en janvier 2008 dans son pays. Déclaré persona non grata au Bénin, il rejoint, selon ses dires, le Ghana. Il aura fallu la crise née de l’élection de novembre 2010 pour qu’il réapparaisse. Début 2011, il revendique la paternité du « commando invisible » d’Abobo, qui dans ce quartier nord d’Abidjan met en déroute les forces pro-Gbagbo, infligeant le premier coup sévère au régime. Après l’arrestation de Laurent Gbagbo le 11 avril, il ne tarde pas à réclamer son dû: « donne à César ce qui est à César », disait-il le 19 avril à l’adresse des nouvelles autorités, lors d’un entretien à l’AFP. Sommé de désarmer par Alassane Ouattara qu’il tenait pourtant pour un « père », il a cessé mercredi soir, dans la cour d’habitations où ses anciens compagnons l’ont encerclé puis tué, d’être l’éternel croquemitaine de la politique ivoirienne.
Ibrahim Coulibaly, dit IB est mort le 27 avril 2011abidjan.net )/n
La tête du président de la communauté ivoirienne de Douala -jugé acquis au président déchu – est mise à prix par les pro-Ouattara
La fronde enfle dans les milieux ivoiriens de Douala. En effet, les ivoiriens installés dans la capitale économique piaffent d’impatience de voir enfin l’actuel président de leur communauté démissionner de ses fonctions. Et pour cause, le président actuel de la communauté ivoirienne de la ville de Douala est accusé d’être un partisan de l’ancien président de la République de Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo. Selon ses accusateurs, le président de la communauté ivoirienne de Douala a organisé une cérémonie de soutien au président Gbagbo à la suite des dernières frappes militaires onusiennes et françaises en Côte d’Ivoire. A en croire ses détracteurs, la cérémonie de soutien au président Laurent Gbagbo était meublée de « whisky et de champagne ».
Le casting des participants à cette cérémonie aurait été des plus sélectifs. « Monsieur le président de la communauté n’avait invité que ses amis intimes », explique un ressortissant ivoirien rencontré à Douala. Les intimes de M. Zadi ne se recruteraient que parmi l’élite ou « les riches ». Suffisant pour dénoncer à la pelle son incapacité à rassembler, ou à gérer les différents problèmes que rencontrent les ivoiriens de la métropole économique camerounaise. « Il ne lève jamais le petit doigt pour venir en aide aux compatriotes en délicatesse avec les services d’immigration au Cameroun », soutient un ivoirien.
ADO la solution ?
Avec la venue d’un nouvel homme fort à la tête de la Côte d’Ivoire, les ivoiriens de Douala voudraient s’arrimer à la donne Alassane Dramane Ouattara. Celui-ci se présente comme un rassembleur et un homme de paix qui veut reconstruire son pays. Les ivoiriens de Douala espèrent à la tête de leur communauté un « client » ayant le même profil idéologique que ADO. Le souhait de tous est que la chose arrive le plus tôt possible. Selon des indiscrétions, une assemblée générale extraordinaire de la communauté est en préparation à l’effet de provoquer une élection d’un nouveau président de communauté. « Enfin, ce Zadi va déguerpir », réagit un ivoirien de la capitale économique camerounaise.
A Yaoundé, la nouvelle donne a pris corps après le scrutin présidentiel ivoirien. Le président de l’antenne FPI de Yaoundé, par ailleurs président de la communauté ivoirienne de Yaoundé, a pris faits et cause pour Alassane Dramane Ouattara. Yaya Stéphane ne cache pas ce retournement de veste. Le célèbre styliste laisse trôner, sur l’un des murs de son atelier, un grand portrait d’ADO dans une majestueuse attitude de président de la République de Côte d’Ivoire.
La chute de Laurent Gbagbo crée des dissensions au sein de la communauté ivoirienne du CamerounReuters/Str Old)/n
« Chantant et dansant la farandole, Sarko et les siens fêtaient l’humiliation interplanétaire qu’ils faisaient subir à Gbagbo »
Elles sonnent, les fanfares triomphales.
Car en Côte d’Ivoire, car en Lybie
Les canons tonnent.
Supprimez les minarets et que nos cloches de cathédrales
S’ébranlent, s’ébranlent.
Gbagbo est tombé, et bientôt plus de Lybie.
Chantant et dansant la farandole, Sarko et les siens fêtaient l’humiliation interplanétaire qu’ils faisaient subir à Gbagbo. Pour qui se prenait-il, celui-là ? N’avait-il pas compris que Lumumba, Sankara, et tous ceux qui voulaient jouer à libérer l’Afrique étaient voués à la mort ? Moumié, Um Nyobé et les autres, où sont-ils ? Alors survint Jean-Jacques Rousseau qui, interrompant dans leurs danses les nouveaux conquérants du colonialisme contemporain, leur rappela ceci :
« Quand, depuis Genève, j’écrivais « Du contrat social », j’avais bien stipulé qu’il n’avait jamais existé de véritable démocratie et qu’il n’en existera jamais. J’avais donné quatre conditions pour que puisse s’établir cette démocratie. Dans cette perspective, toi, Sarko, tu es loin du compte. C’est même certain que tu n’as jamais lu « Du contrat social » car, parmi les conditions que je pose à l’établissement d’une démocratie, il y a l’absence de luxe. Alors, ton « bling bling » ne fait pas exactement de toi un ambassadeur de la démocratie. »
« Gbagbo est tombé bien bas !
C’est la faute à Sarko,
Ouattara guerroie, le tient et l’abat,
Aux ordres de l’ONU et de Sarko ! »
« Ça, c’est ce qui devait se chanter et se danser dans le scénario initial. C’est moi, le Premier Ministre guerrier, colonel des anciennes Forces Nouvelles, des rebelles sécessionnistes réhabilités par les accords de Markoussi, moi le Caméléon qui bouffe à tous les rateliers gouvernementaux. Oui, il était prévu qu’on décapite Gbagbo et sa femme. Moi, Sorro, je devais chanter et danser cette chanson en tenant à bout de bras les têtes du couple présidentiel. Mais la femme d’un président occidental, très sensible dans son âme d’artiste, a menacé son président de mari de divorcer immédiatement si on exécutait ce plan qui excitait son homme. Ce dernier, qui avait déjà connu pas mal de « ruptures » sentimentales, et les élections approchant, y a renoncé. »
« Oui, renoncé, mais ce « Pygmée blanc » -que tu ne peux nommer ainsi car tu es son esclave, Guillaume, tout comme ton maître ADO et comme votre mentor burkinabé qui a pris du galon pas très démocratiquement en exécutant son ami et frère Sankara-, qu’en penses-tu ? Le problème de Sarko est qu’il déclarait que l’Afrique n’était pas entrée dans l’Histoire. Il parlait de son histoire à lui, car -ce n’est un secret pour personne- il est très fâché avec les activités intellectuelles, il n’aime pas lire. Se prenant souvent pour Napoléon, et sentant qu’il ne sera pas réélu comme président dans son pays, il laissera dans l’Histoire la bataille d’Abidjan. Et, dans les croisades -qu’il a mises à l’ordre du jour-, il a déjà gagné la croisade contre les minarets, les mosquées, les burqas, et bientôt il espère vaincre Kadhafi et ses tentes bédouines. Pour faire bonne mesure en vue de sa campagne présidentielle prochaine, les kippas juives et les croix chrétiennes seront proscrites en public, comme signes distinctifs religieux. Je n’exagère pas du tout, je sais de quoi je parle. Il a osé dire hier, ce Sarko, dans une réunion de son parti, que ce qui arrive à ceux qui renient leur parti politique, c’est qu’ils n’ont plus d’avenir politique. Regardez moi, Kouchner, qui se souvient encore de moi ? Regardez Rama Yade, et les autres. Que Besson ne se fasse pas d’illusion, il sera jeté aux orties dès qu’on l’aura utilisé. »
« Je voudrais, moi, Bongo fils, revenir sur la définition occidentale de la démocratie selon Voltaire et ses quatre points… Quoi ? Pas « Voltaire » mais « Rousseau » ? Je suis comme mon adoubeur Sarko, mes références ne sont pas très littéraires, je voulais faire un peu de rap, je me suis planté à ce niveau ! Bref, puisque la démocratie dépend de celui qui l’institue et des intérêts de celui qui la soutient, nos formes démocratiques électorales de père en fils sont soutenues par la France et les Nations-Unies. Tout le monde sait que c’est l’autre Fang qui a gagné les élections ici, au Gabon et pas moi. Mais au nom de notre pétrole, notre bois, nos matières premières, et de ma soumission à la France, aux Francs-Maçons, aux Rosicruciens et aux sorciers, je suis maintenu. Quel journaliste occidental connu, quel philosophe à la chemise blanche, qui, oui, qui, peut oser dénoncer cet impérialisme de l’Occident et le soutien que nous apportons nous-même à la mondialisation ? »
« En tout cas, ce n’est pas moi, Sassou Nguesso, qui te dirait le contraire, ni mon collègue Barthélémy du Cameroun, ni le jeune Kabila, ni les présidents togolais qui règnent aussi de père en fils. Nous sommes nombreux à nous soumettre à la volonté de Sarko, et de celui qui le remplacera, quelle que soit sa couleur politique. Vous croyez que la Gauche en France fait peur à la Françafrique ? C’est elle qui a dégommé Sankara, c’est elle qui a été complice avec les machettes au Rwanda ! L’accord est simple. Ils pillent notre continent, et ferment les yeux sur nos exactions, nos biens mal acquis. De vous à nous, est-ce que les matières premières que l’Occident exploite en Afrique sont « bien ou mal acquises » ? Ce commerce est loin d’être équitable ! »
« C’est vrai que nous vivons, comme dirait Faka Bilumba, la continuité, la réalité de la guerre et de la conquête coloniale permanente. La mise à exécution de la fin du règne de Gbagbo et les bombardements de la Lybie en sont la preuve. Alors, continuez, Africains soumis, à trouver normal et dans l’ordre des choses d’appartenir au continent le plus riche mais aussi le plus pauvre, là où le franc CFA règne pour mieux ruiner, là où l’on vous dit, avec démonstration à l’appui, qu’il est normal, oui, normal, qu’Air France vende un aller-retour Paris-New York 400 euros, et un Paris-Yaoundé, 1 600 euros, et d’être appelés en Europe « travailleurs immigrés » alors qu’on appelle « coopérants », « expatriés », les Européens qui sont en Afrique. Je me tais. Je ne suis qu’une chanson, un refrain de Francis Bebey :
Je suis venu chercher du travail,
J’espère qu’il y en aura.
Je suis venu de mon lointain pays
Pour travailler chez vous.
J’ai eu mal au c ur quand je t’ai vue hier, toute recroquevillée, avec la peur dans les yeux ! Toi la grande, la forte, la puissante, Simone Ehivet Gbagbo !
Quand il y a à peine quelques mois encore, tu es venue à Bamako faire la promotion de ton livre « Paroles d’honneur », c’est avec un sentiment confus que j’ai suivi ton intervention face à la presse. Les journalistes ont, après quelques questions sur ton ouvrage, rapidement focalisé leur attention sur le sujet qui nous intéressait tous, l’élection présidentielle. En tant qu’acteur à part entière de la vie politique de ton pays et bien sûr en épouse, tu as déclaré avec la fougue qui a toujours été tienne, « il y aura des élections, inch’Allah. Laurent Gbagbo va gagner, je ne dis même pas inch’Allah !». Je me rappelle que contrairement aux confrères qui étaient choqués, j’ai souri et je me suis dit que tu étais quand même « gonflée » !
Et c’est sans doute l’un des aspects de ta personnalité. Jamais tu n’as voulu te cantonner dans le rôle traditionnel de faire-valoir, assigné aux premières dames. Depuis que ton mari est entré en politique, ou plutôt depuis que tous les deux, vous êtes entrés en politique, tu n’as cessé de faire parler de toi, de ton volontarisme, de ta poigne. Même ton physique montrait que tu « en voulais » : mâchoire forte, regard perçant qui sans que tu n’ouvres la bouche dit à celui que tu as en face tout ce que tu penses de lui… C’est vrai que née dans une fratrie de 19 enfants, il fallait s’affirmer pour s’en sortir. Après des études poussées d’histoire et de linguistique, tu t’es passionnée pour le syndicalisme et la politique. Le vieux Houphouet te fera mettre en prison à plusieurs reprises dans les années 1970, puis 1990, parce que tu avais osé dire tout haut ce que les autres pensaient tout bas.
En 1982, Laurent et toi avez fondé ce qui deviendra le Front populaire ivoirien (FPI, socialiste) dont tu seras députée en 1995, représentante de la commune abidjanaise d’Abobo. Le 19 janvier 1989, tu acceptes de devenir l’épouse, en secondes noces, de ton «camarade de combat» et tu deviens Simone Ehivet Gbagbo. Et tu es restée aux côtés de cet homme jusqu’au bout. Quelles que soient les circonstances de cette fin, je salue ta loyauté, Simone !
Simone Ehivet Gbagbo journaldumali.com)/n
Tu es devenue Première dame de la Côte d’Ivoire, le pays que tu aimes avec tes tripes, le 26 octobre 2000. Ce fut pour toi, le début de la fin. Le coup d’état manqué puis la rébellion de 2002 t’ont fait basculer du côté obscur de la force. Toute puissante présidente, tu as toujours voulu tenir avec Laurent les rênes de la Côte d’Ivoire. D’aucuns disaient même que le Gbagbo qui dirigeait la Côte d’Ivoire n’était pas celui qu’on croit ! C’est vrai que tu as été citée dans de nombreuses affaires dont celles des escadrons de la mort ou celle de la disparition toujours inexpliquée de mon confrère Guy André Kieffer. Usant de ton pouvoir dans ton parti et surtout sur ton mari, Simone ou « Maman », comme t’appellent tes admirateurs, tu a tout fais pour que le pays ne flanche pas face aux « diables » Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, et leur « chef bandit » Alassane Ouattara.
Ta foi en Dieu que tu as dit avoir rencontré après avoir survécu à un accident de la route, est l’une de tes forces. Je me souviens que tu avais dit début décembre dernier « Dieu a donné la victoire à Laurent ». Quand on t’a montré à la télé ce lundi 11 avril alors que des hommes armés faisaient irruption dans votre refuge, tu semblais encore en train de prier. Mais alors, Simone, au nom de ce Dieu auquel tu t’es accrochée jusqu’au bout, pourquoi n’as-tu pas usé de ton pouvoir pour faire arrêter ce gâchis quand il en était encore temps ? Tu aurais pu ainsi rentrer dans l’histoire par la grande porte. Certainement que tu es restée convaincue jusqu’au bout de la justesse de ton combat. Mais alors, tu aurais dû te souvenir de cette parole sage qui dit que tous les combats ne valent pas la peine d’être livrés. Surtout quand on voit le prix que le pays a payé au nom de ce combat.
Simone, puisse la Côte d’Ivoire te pardonner. Tu as toujours été digne, j’espère que tu auras le courage de t’expliquer, de nous expliquer ce qui t’es arrivé, nous dire pourquoi tu es passée de Simone la combattante, luttant pour la liberté et la démocratie dans les années 90, à l’initiatrice des escadrons de la mort dans les années 2000, pour finir en bête traquée cachée sous terre. Simone, nous voulons comprendre.
Quelques minutes après l’annonce de l’arrestation de Laurent Gbagbo, des cris de joie ont éclaté à Abidjan. Cette joie est loin d’être partagée par tous les ivoiriens. L’avenir est encore incertain…
Liesse à Abidjan.
« Gbagbo s’en va », « C’est vraiment une immense joie, vraiment immense, dit un homme qui porte un t-shirt à l’effigie de Ouattara, parce qu’il y a eu 10 ans de crise, sans avancée, sans développement, mais grâce à Dieu et grâce à Alassane, on peut vraiment exprimer notre joie ». C’est une foule en liesse qui a envahi les rues de Yopougon et d’autres quartiers populaires de la capitale économique ivoirienne. « Vraiment, on remercie Alassane Ouattara, on remercie le bon Dieu, on remercie Ouattara ! » crie une femme. Mais cette fête, d’autres Ivoiriens ne veulent pas encore la faire. Beaucoup de gens sont morts, et dans des dizaines de familles, c’est l’heure du deuil. Certains sont sans nouvelles de leurs proches depuis plusieurs jours et le décompte de toutes les victimes «collatérales» des deux camps va désormais commencer. Des témoins ont en effet fait état de nombreuses bavures des belligérants qui ont tiré des obus sur des maisons ou encore des balles qui sont allées foudroyer des paisibles citoyens cachés dans leurs chambres. Et puis, il y a encore des milices et des mercenaires pro-Gbagbo en ville.
A l’ouest, on retient son souffle
Laurent Gbagbo a souhaité lundi soir « qu`on arrête les armes » et « qu`on rentre dans la partie civile de la crise » dans une déclaration diffusée après son arrestation sur la télévision TCI du nouveau président Alassane Ouattara. L`annonce de ce dénouement de la saga «Laurent et Simone Gbagbo», a été accueillie par un silence prudent à Duékoué, fief pro-Gbagbo, où s`entassent 30 000 personnes fuyant des violences dans cette région, selon des témoins. Seules quelques dizaines de personnes, essentiellement allogènes (non originaires de la région), ont aussi exprimé leur joie dans la rue à l`annonce de l`arrestation de M. Gbagbo. Mais dans la mission catholique de la ville, où sont réfugiés la plupart des personnes déplacées par les violences et craignant des représailles, la nouvelle a été accueillie « dans le calme, dans le silence », a dit Chantale Gueï, qui vit au camp et jointe depuis Monrovia. « Tout ce que nous voulons aujourd`hui, est que le président reconnu par la communauté internationale nous donne une certaine protection, de sorte qu`on n`ait plus en face de nous des gens qui veulent nous tuer. La politique, c`est comme un jeu, il faut un vainqueur et un vaincu. Et je crois que le vainqueur, cette fois, c`est Alassane Ouattara », a-t-elle ajouté.
Et maintenant ?
Alassane Ouattara hérite d’un pays à genoux, à l’économie en panne et à la population divisée. Sur le plan économique, l’encéphalogramme est à plat. Le batîment ne construit plus, les grands groupes étrangers se sont repliés à l’étranger, et les PME sont à court de trésorerie. L’exportation de cacao, dont la Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial, est stoppée depuis fin janvier à cause de l’interdiction faite aux bateaux européens de relâcher dans les ports ivoiriens. Ouattara l’économiste pourrait en outre relancer la confiance et faire jouer ses contacts dans le monde des affaires pour créer des entreprises employant une nombreuse main-d’ uvre, afin de donner un espoir aux Ivoiriens aujourd’hui sans travail. Mais il lui faudra d’abord rétablir l’ordre en récupérant des milliers d’armes illégales. La Côte d’Ivoire possède de facto deux armées depuis la tentative de coup d’État de 2002, suivie de l’assaut des rebelles venus du Nord. Fusionner les deux forces n’ira pas sans mal. Les ivoiriens ont besoin de réconciliation. Un défi pour Ouattara, étant donné la façon dont il sera arrivé à la présidence, élu mais soutenu par des militaires. Il ne devra pas oublier que c’est d’abord le peuple qui l’a porté au pouvoir. Il devra éviter d’être l’otage des militaires. Alassane Ouattara se retrouve aussi à la tête d’un pays hanté par dix ans de violences, commises par tous les côtés: émeutes sanglantes du général Gueï quand celui-ci avait voulu annuler l’élection présidentielle de 2000, assassinats d’opposants par des escadrons de la mort sous Gbagbo et charniers découverts récemment dans des villes conquises par les troupes d’Ouattara. La Côte d’Ivoire ne pourra se passer d’une commission de vérité, justice et réconciliation indépendante menée par la société civile pour faire la lumière sur ces heures sombres de son histoire et enfin, tourner la page ouverte un certain 19 septembre 2002. Pour qu’enfin, l’éléphant se remette debout !
Dans les rues à Yopougon, c’est la joiejournaldumali.com)/n
Alors que le conflit politique semble toucher à sa fin en Côte d’Ivoire, la véritable crise reste à venir: celle de la reconstruction
Après des semaines très dures, il semble, du moins en surface, que les troubles en Côte d’Ivoire soient sur le point de s’apaiser. Vaincu à l’élection présidentielle, longtemps reportée, de l’automne dernier, le président sortant Laurent Gbagbo a obstinément refusé d’accepter la défaite et de se retirer du pouvoir. Frustrées, ne croyant plus au dialogue, les forces fidèles à Alassane Ouattara, le président élu reconnu par la communauté internationale, ont décidé de démettre Gbagbo manu militari. Durant les jours de combat acharné dans la capitale économique du pays, Abidjan, Gbagbo a paru près de négocier son départ à plusieurs reprises, pour mieux se dédire et se retrancher à chaque fois. Ses jours paraissent néanmoins comptés, et tout le monde attend avec impatience l’heure libératrice de son départ. Mais si libératrice qu’elle soit, l’éviction définitive de Gbagbo, ne résoudra pas tous les problèmes du pays; le nouveau gouvernement n’en sera même qu’au début de ses peines. Dans le meilleur des cas en effet, Ouattara devra s’atteler à la tâche éminemment ardue de rassembler un pays très divisé. Et sur ce point, le président élu semble conscient de ce qui l’attend. Lors d’une allocution télévisée le 7 avril, il a ainsi affirmé vouloir être le «président de tous les Ivoiriens, (…) le protecteur de toutes les populations». La question est de savoir si ses concitoyens lui en laisseront la chance.
On naît ivoirien, on ne le devient pas
Depuis plus d’une décennie, la Côte d’Ivoire subit de fortes tensions ethniques qui ont plus d’une fois dégénéré en conflit civil. Les minorités ethniques, culturelles et religieuses associées au Burkina, au Mali ou à la Guinée sont depuis longtemps écartées de la vie politique (voire économique), au motif qu’elles seraient moins ivoiriennes. En 1994, sous la présidence de Henri Konan Bédié, l’assemblée nationale a voté une loi visant à empêcher ces minorités de prétendre à la présidence du pays, dans le but d’exclure Ouattara, ex-Premier ministre réputé originaire du Burkina, des élections de 1995 et 2000. A la suite de quoi une vague de racisme a déferlé sur le pays, s’insinuant dans le moindre aspect de la vie nationale. La citoyenneté et les droits fonciers, par exemple, sont devenus accessibles à la condition d’être ivoirien de naissance et enfant de deux parents ivoiriens. En 2002, le malaise provoqué par cette politique d’exclusion et de xénophobie s’est mué en véritable guerre civile, entre un Nord rebelle et un Sud tenu par le gouvernement en place. Aujourd’hui encore, nombre d’Ivoiriens du Sud estiment que Ouattara, musulman du Nord, n’est pas un vrai Ivoirien. Il va donc devoir convaincre les 46% d’électeurs qui ont voté pour Gbagbo, et dont la plupart habitent dans le sud du pays ou à Abidjan, qu’il peut être leur représentant légitime.
Les violences des pro-Ouattara nuisent à la popularité du camp «démocratique»
Or, depuis quatre mois, les troupes rebelles qui contrôlaient le Nord lors du dernier conflit soutiennent Ouattara. Sa popularité risque fort d’en pâtir, puisqu’on le soupçonne déjà, notamment dans le camp Gbagbo, d’être derrière un coup d’État manqué en 2002. Plus largement, la collaboration de Ouattara avec les anciens rebelles, ainsi que le recours à la force armée pour démettre Gbagbo, entachent son image de leader démocratique et pacifique. Sans parler du massacre rapporté dans la ville occidentale de Duékoué, au cours duquel les forces pro-Ouattara auraient assassiné des centaines de civils. Non seulement ces tueries invalident le discours démocratique de ce camp, mais elles pourraient aussi entraîner de sanglantes représailles. S’il entend représenter tous les Ivoiriens, Ouattara devra rapidement faire enquêter sur les crimes commis contre les civils, et punir les coupables -même si certains comptent parmi ses partisans. Lors de son allocution télévisée, c’est ce qu’il a promis de faire, en s’engageant à ce que tous ceux qui ont usé de violence à l’encontre de la population en répondent devant la justice. Sauf que dans la pratique, ce ne sera pas chose aisée. Le camp pro-Ouattara est extrêmement hétérogène, et nombre de ses combattants sont des miliciens de circonstance plutôt que des soldats professionnels.
La France, les pieds dans le plat
Ouattara devra par ailleurs expliquer sa bonne entente avec la France, autre facteur de défiance au sein du camp Gbagbo. On raconte que le président élu, marié à une Française, est ami avec son homologue Nicolas Sarkozy. Ancienne puissance coloniale dans le pays, la France est objet de forts ressentiments, d’autant plus depuis novembre 2004, époque où Gbagbo attaqua une base militaire française sans qu’il y ait eu provocation, obligeant la France à répliquer. La rhétorique antifrançaise et anti-impérialiste fut l’un des principaux outils utilisés par Gbagbo pour renforcer son régime et élargir sa base de soutien au-delà de son ethnie bété; c’est évidemment l’une des raisons de la réticence initiale de la France à s’impliquer plus avant dans la résolution de la crise ivoirienne. Toutefois, quand le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a écrit à Sarkozy, le 3 avril dernier, pour demander que l’armée française participe à la protection des civils, Paris s’est engagé aux côtés des casques bleus. Selon les Nations unies et la France, la décision de bombarder les positions stratégiques de Gbagbo a été prise quand ses troupes ont commencé à utiliser des armes lourdes, telles que mortiers et lance-roquettes, contre des civils et les quartiers des Nations unies à Abidjan. Cependant, il n’aura échappé à personne que cette opération a coïncidé avec la tentative ratée des troupes pro-Ouattara d’assiéger la résidence présidentielle de Gbagbo. Les partisans de ce dernier pourraient donc interpréter l’intervention française et onusienne comme une forme d’assistance à Ouattara, et non comme une opération de protection civile. Le rôle central de la France pour pousser Gbagbo vers la sortie -Paris a insisté pour qu’il signe un document reconnaissant la victoire de Ouattara- n’a certes pas contribué à infirmer ce sentiment. Naturellement, l’intervention était justifiée alors que la crise s’enlisait dans une sanglante guerre de tranchées. Et la communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest, la Cédéao, n’aurait pas pu agir avec la rapidité et l’agilité françaises. Reste qu’une opération sous l’égide de la Cédéao plutôt que de l’Onu et la France aurait, peut-être, envoyé un message plus conciliateur au peuple ivoirien.
Vers un gouvernement de coalition?
Ouattara se trouve donc dans une épineuse situation. L’une des solutions pourrait être de former un gouvernement d’union nationale avec des membres du cabinet de Gbagbo, mais sans celui-ci. Cependant, les gouvernements de coalition formés au Kenya et au Zimbabwe pour résoudre les crises postélectorales nées du refus de présidents sortants de reconnaître leur défaite se sont avérés catastrophiques. Dans les deux cas, le partage du pouvoir entre le président sortant et le leader de l’opposition n’a guère fait mieux que maintenir un fragile statu quo. De fait, depuis le coup d’État militaire de décembre 1999, la Côte d’Ivoire a elle aussi connu plusieurs gouvernements provisoires d’union nationale, plus ou moins inefficaces. Le dernier en date, issu de l’accord de Ouagadougou en 2007, a du reste montré les dangers de cette solution. Car Gbagbo en avait alors profité pour mettre sur la touche tous les autres chefs politiques, afin d’être le seul à décider de l’avenir du pays. En réalité, il gagnait du temps pour se préparer à l’élection qu’il a perdue. Une autre solution serait de modifier la Constitution, afin de faire passer le pays d’un système présidentiel à un système parlementaire, qui laisserait davantage de latitude à des gouvernements de coalition. Jouer sur la décentralisation pour accorder plus de pouvoir aux autorités locales et régionales pourrait également permettre de réduire les tensions géographiques entre groupes ethniques. Mais à court terme, aucune de ces options n’est envisagée sérieusement par la classe politique ivoirienne. L’éviction de Gbagbo, quand elle arrivera enfin, sera une étape décisive dans la résolution de la crise -mais ce ne sera que la première. Ouattara devra encore remettre l’économie sur pied, combattre l’impunité (y compris dans ses propres rangs) et bâtir de solides institutions démocratiques dans l’espoir d’éviter que ce genre de scénario ne se reproduise. Surtout, il devra persuader les partisans de Gbagbo qu’il est leur chef -un Ivoirien, comme eux.
La nouvelle attendue depuis plus d’une semaine par les pro-Ouatarra est tombée ce lundi en mi journée. L’ancien président ivoirien a été arrêté
On imaginait la fin proche pour Laurent Gbagbo, retranché depuis une dizaine de jours aux confins de son palais avec sa famille et protégé par des gardes fidèles qui ont tenu tête aux soldats des forces républicaines associés aux soldats de la force Licorne. Les versions se contredisent encore sur le déroulement exact de cette capture. Annoncée d’abord comme étant l’ uvre des français, l’information a été démentie par la suite. Alain Toussaint, représentant Europe du Président sortant a déclaré que « Le président Gbagbo a été arrêté par les forces spéciales françaises et remis à des chefs de la rébellion. Ces chefs de la rébellion ont été convoyés sur place par les forces françaises qui ont pénétré dans la résidence avec des chars. Le président était dans son bureau ». « Ce ne sont pas les forces spéciales françaises qui ont arrêté Gbagbo, ce sont les forces d’Alassane Ouattara soutenues par l’Onuci et Licorne qui ont procédé à l’arrestation de Laurent Gbagbo », indique une source diplomatique française reprise par les journaux et dépêches d’agences de presse.
Même si ce ne sont pas les soldats français qui n’ont pas formellement arrêté Laurent Gbagbo, comme l’indiquent plusieurs sources, la France est bien responsable de son arrestation, pour ses proches. Les tirs d’hélicoptères des forces françaises et les dégâts causés par les chars français ont permis son arrestation, a assuré Guy Labertit, un proche de Gbagbo sur i-Télé. «Si la France n’avait pas agit, Gbagbo n’aurait pas été arrêté». Le couple est arrivé à l’hôtel, a affirmé à l’AFP Anne Ouloto, la porte-parole de M. Ouattara. « Laurent Gbagbo est ici avec sa femme et son fils Michel. Je les vois », a-t-elle déclaré. Gbagbo est en bonne santé et il sera jugé, a déclaré l’ambassadeur ivoirien auprès de l’ONU. L’ex-président ivoirien et Simone Gbagbo sont « aux arrêts » et « le cauchemar est terminé » pour les Ivoiriens, a déclaré Guillaume Soro, Premier ministre d’Alassane Ouattara. Cette arrestation survient après une nouvelle campagne de frappes de la France et de l’ONU sur la résidence où était retranché M. Gbagbo, qui refusait de se rendre, et après plus de quatre mois d’une crise post-électorale sanglante. Le chef de l’Etat français Nicolas Sarkozy a eu un long entretien téléphonique avec Alassane Ouattara, peu après l’arrestation de son rival, a annoncé l’Elysée à l’AFP.
Laurent Gbagbo a été arrêté ce lundi 11 avril 2011Reuters/Str Old)/n
Par Robert M. LASSEY, Professeur de Philosophie franco-togolais
Le drame qui se joue actuellement en Côte d’Ivoire devant nos yeux est d’une gravité extrême. Il était prévisible depuis longtemps mais une évidente implication active ou passive des grandes puissances en avait dissimulé sinon la gravité, du moins travesti les vrais enjeux. Il y a plus de cinquante ans, les peuples africains avaient nourri de véritables espoirs d’émancipation et d’indépendance. Ils avaient confié leur destin aux mains de ceux qui menèrent cette lutte avec plus ou moins de violence contre le colonisateur. Par la suite, ils ont été non seulement trahis, mais aussi asservis par des hommes, des groupes d’intérêt, des clans mafieux, corrompus et/ ou tortionnaires pour beaucoup d’entre eux. Cette dégénérescence et incompétence des autorités politiques africaines qui ont engendré corrélativement la désespérance et la pauvreté sont à imputer prioritairement aux élites africaines mais les puissances occidentales, dont la France, ne peuvent être exonérées de leur responsabilité. Comment la Côte-d’Ivoire, considérée, à un moment donné, comme la « perle » du développement de l’Afrique de l’Ouest, en est- elle arrivée à ce point de déréliction ? Toutes les politiques africaines des pays européens ont toujours été toujours sous-tendues par trois présuppositions héritées d’un passé d’ignorance, mais qui perdurent, malgré les « ruptures » affirmées.
1. Les propos tenus à Dakar par le Président de la République ne constituent ni un lapsus de langage, ni une erreur de rhétorique. Ils s’inscrivent dans un héritage intellectuel européen que la modernité n’arrive pas à corriger. Ils se situent dans la lignée de la pensé du philosophe allemand Georg W. F. Hegel lorsqu’il écrivait : « . Ce continent n’est pas intéressant du point de vue de sa propre histoire, mais par le fait que nous voyons l’homme dans un état de barbarie et de sauvagerie qui l’empêche de faire partie intégrante de la civilisation.. Dans cette partie principale de l’Afrique, il ne peut y avoir d’histoire proprement dite » . On pose d’emblée et de manière quasi-immuable le repère essentiel, le premier critère des rapports entre L’Europe et l’Afrique. Ces propos comme d’autres sont comme restés gravés dans le « disque dur » de nos hommes politiques comme dans celui d’un certain nombre de chefs d’états africains. Toutes les modalités de rapports de coopération entre l’Europe et l’Afrique sont pré-formatées : le vecteur va de l’Homme Majeur à l’Homme Mineur. C’est sous cet angle que le premier octroya l’indépendance au second. C’est aussi dans cette logique de l’affirmation des droits de l’homme. Sinon, comment expliquer positivement le pillage systématique de ce continent si riche sans respect ni pour l’être humain, ni pour les valeurs, avec la complicité d’hommes liges propulsés au rang de chefs d’état avec la bénédiction des « Hommes Majeurs » ?
2. Le « meilleur dirigeant africain doit servir d’abord les intérêts de la France, voire de l’Europe avant ceux de son peuple. L’histoire européo-africaine est riche des hommes politiques africains qui ont été « sauvés » grâce à des opérations militaires déguisées sous des paravents humanitaires, d’autres qui furent « liquidés », parce qu’incompatibles avec les intérêts de « Ceux qui commandent », là-bas. Alors Gbagbo ou Ouattara ! Foutaises ! Ni l’un, ni l’autre ne sont des anges! Dès le départ, en 2000, pour « Ceux qui commandent », il fut clair qu’on ne pouvait accepter que la Côte d’Ivoire soit dirigée par Laurent Gbagbo, opposant historique au « Vieux » Félix Houphouët-Boigny, l’ami de toujours, l’ami fidèle de la France. Alors il faut le salir comme s’il représentait de toute évidence, un danger grave pour les intérêts de la France. A contrario, on pouvait, on devait soutenir le haut-fonctionnaire international, néolibéral. La décision était prise d’avance.
3. Enfin, les africains n’étant pas mûrs pour la démocratie, il leur faut organiser une mascarade d’élections comme au Togo en 2005 ou ailleurs. En effet, comment mettre en place des élections libres en Côte d’Ivoire alors qu’il existe des zones contrôlées par des groupes armés ? Qui les armait ? Fallait-il que la France choisisse, même implicitement son candidat, à chaque élection en Afrique, au mépris de la vérité et sous le couvert de prétendues commissions de contrôle ou d’observation ? Les élections sur le continent noir ne sont acceptables que lorsqu’elles sont favorables sans concession aux seuls intérêts occidentaux.
La responsabilité de la classe politique africaine est entière. L’amitié et la coopération européo-africaine sont possibles, souhaitées, nécessaires. Mais elle ne peut être efficiente qu’au prix d’une véritable révolution intellectuelle de part et d’autre. Il ne peut y avoir d’échanges, de défense des intérêts des uns et des autres que si les hommes politiques renoncent :
– en Afrique à confondre l’intérêt personnel avec l’intérêt de leur peuple. Il leur faudra instaurer des dispositions juridiques et morales qui sanctionnent la cupidité, les détournements de la richesse publique. Il deviendra tout aussi indispensable que le contrat social et politique ait une dimension globale et vise l’universalité, en dépassant les intérêts familiaux, ceux des clans et des ethnies. Peut-être faudrait-il leur relire (ou simplement lire) la pièce de théâtre d’Aimé Césaire , La Tragédie du Roi Christophe « . Au plus bas de la fosse. C’est de là que nous crions ; de là que nous aspirons à l’air, à la lumière, au soleil. Plus de travail, plus de foi, plus d’enthousiasme, un pas, un autre pas, encore un autre pas et tenir gagné chaque pas. » Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara et leurs amis doivent partir. Ils ne sont pas les hommes de la situation, dès lors qu’ils privilégient leur soif du pouvoir, leurs intérêts au détriment de la concorde et de la paix civile ! Ils n’ont pas la stature d’Hommes d’Etat ! Sinon, ils auraient compris depuis longtemps le vrai enjeu pour leur peuple.
– En Europe, en France en particulier, à droite comme à gauche, le cynisme, le mensonge, l’arrogance doivent cesser. Rompre avec les schémas du passé devient non seulement un impératif politique mais aussi moral. Combien de partis politiques, d’hommes politiques ont tiré bénéfices de l’exploitation des richesses dus sous-sol africain ? « Pays des droits de l’homme ? ». Seulement en France on s’accommode de toutes les tyrannies dès lors que les intérêts économiques et financiers sont sauvegardés, à n’importe quel prix.
– Comment ne pas prêter une attention particulière aux propos de l’écrivain nigérian Wolé SOYINKA « De toute manière, notre propos n’est pas vraiment d’accuser le passé mais d’attirer sur lui l’attention d’un présent suicidaire et anachronique. Le monde est en train d’atteindre l’âge adulte tandis qu’obstinément tu demeures un enfant. »
Quoiqu’il arrive, même si l’ONUCI arrive à faire exfiltrer Laurent Gbagbo de la Côte d’Ivoire, le pays resterait ingouvernable.
Il conviendrait de repartir sur d’autres bases, plus saines. Seuls les ivoiriens pourraient en décider, en tout responsabilité.
Attention, Messieurs les gouvernants, la guerre civile est en marche. Vous pouvez encore l’arrêter. N’oubliez jamais le Rwanda.
Entre discussions animées, débats divers et marches de soutien, le Cameroun vit à sa façon la crise ivoirienne
Non à l’intervention France-ONU en Côte d’Ivoire
Au Cameroun, la guerre en Côte d’Ivoire est un sujet très sensible. C’est presqu’avec la même passion et le même engagement des ivoiriens, que les camerounais vivent la crise ivoirienne, avec les canons en moins. Si jusqu’à récemment on pouvait constater un léger équilibre entre les pros Gbagbo et les pros Ouattara, la situation a beaucoup changé avec les derniers évènements. Une photo des massacres de Duékoué a été diffusée par de nombreux médias, en même temps que des images de la télévision ivoirienne ont montré des hélicoptères français transportant des rebelles pour les déposer sur des postes de combats. « C’est terrible de voir l’armée française à qui la côte d’ivoire n’a rien fait, tirer sur les symboles de l’État ivoirien. Pour justifier l’impérialisme, on dit qu’on protège les civils» fait savoir un journaliste dans un débat télévisé sur le sujet. Après les frappes aériennes onusiennes et de l’armée française à Abidjan, des conducteurs de mototaxis ont organisé mardi 5 avril à Douala, la capitale économique du Cameroun, une manifestation contre l’entrée de la France dans le combat qui a été dispersée par la police. « Ce qui se passe en Côte d’ivoire nous interpelle tous. Nous ne pouvons pas accepter que des gens viennent s’ingérer dans les affaires d’un pays souverain. La France croit qu’on est encore à l’heure de la colonisation. Nous sommes solidaires des Ivoiriens » a fait savoir un des manifestants, ajoutant que : « L’Afrique doit dire non à l’impérialisme français. La Côte d’Ivoire n’est pas un champ de patates où chacun peut y faire une incursion et dicter sa loi. Il appartient aux Ivoiriens de décider de qui est leur président et non aux puissances étrangères ». On pouvait voir écrit sur des pancartes de manifestants: « 50 ans non à la réconciliation ; Ua, CDEAO, quelle honte ! Libérez l’Afrique : Côte d’Ivoire, Libye ; Gbagbo tient le bon bout, nous sommes avec toi ; La France doit partir de la Côte d’Ivoire ; les Africains en ont marre. Nous sommes fatigués »
Les autorités sans voix, des partis politiques très actifs
Des opposants et leaders d’opinion camerounais ont lancé en ligne une pétition contre «l’impérialisme mondial» en Côte d’Ivoire. La pétition dénonce « une tragédie ourdie » en Côte d’Ivoire par le président français Nicolas Sarkozy et la « fumeuse communauté internationale ». Cette pétition invite « tous les Africains à se mobiliser pour rejoindre les rangs du vaillant peuple ivoirien qui lutte, les armes à la main, pour s’affranchir du joug de l’impérialisme mondial. » Parmi les signataires, on pouvait recenser le MANIDEM et Henriette Ekwe, récente lauréate du prix du courage féminin récompensée par le département d’Etat américain. L’union des populations du Cameroun (UPC), a pour sa part félicité Gbagbo pour son courage. « Votre attitude de vous en tenir aux principes et de respecter scrupuleusement les engagements pris, a permis de faire apparaître au grand jour, même pour les aveugles, la mauvaise foi des ennemis de la Côte d’Ivoire et la permanence de leur volonté depuis en fait 1993, de ne renoncer à aucun de leurs avantages, stigmates des régimes néo-colonisés », peut on lire dans une lettre datée du 26 mars 2011. Les autorités camerounaises, notamment la diplomatie, ne se prononcent pas officiellement sur le sujet. « Le Cameroun n’est que sapeur-pompier, mais jamais pyromane », avait affirmé son porte-parole et ministre de la communication, Issa Tchiroma Bakary. Parlant de cette crise à l’occasion de son discours lors de la cérémonie de v ux au corps diplomatique, le président Biya avait invité les adversaires ivoiriens à suivre l’exemple de la Guinée Conakry, sans véritablement prendre position. Mais les observateurs s’interrogent sur l’attitude qui pourrait être celle du gouvernement dans le contexte d’une marche a faveur de Ouattara. Bien que cela n’ait pas été prouvé, on a appris que le ministre de la communication avait recommandé aux télévisions locales de ne pas diffuser des images de la manifestation pro Gbagbo à Douala.
Affiche portée par des camerounais de Paris lors d’une marche de soutienJournalducameroun.com)/n
Alors que les supposées négociations s’éternisent, le Président sortant refuse de se faire passer pour un martyr
Les forces du président ivoirien Alassane Ouattara, reconnu par la communauté internationale ont lancé depuis lundi matin l’assaut final contre le bunker où est retranché le chef de l’Etat sortant Laurent Gbagbo. En début de matinée, des tirs à l’arme lourde ont débuté près de la résidence présidentielle, dans le quartier chic de Cocody (nord) et du palais, au Plateau (centre), au lendemain d’une journée d’intenses mais infructueuses tractations, au cours desquelles M. Gbagbo a refusé de jeter l’éponge. « On va sortir Laurent Gbagbo de son trou et le remettre à la disposition du président de la République », a annoncé Sidiki Konaté, porte-parole de Guillaume Soro, Premier ministre de M. Ouattara. « Le président Ouattara a estimé que les négociations engagées pour obtenir la reddition de Gbagbo traînaient en longueur et que Gbagbo ne cherchait qu’à gagner du temps. Il a donc décidé d’intervenir militairement pour essayer de régler le problème, c’est-à-dire de capturer Gbagbo en vie ».
Ces derniers jours, la télévision de M. Ouattara diffusait des extraits du film « La chute » retraçant les derniers instants d’Adolf Hitler, avant son suicide dans un bunker de Berlin, assiégé par les troupes soviétiques. « Moi, je ne suis pas un kamikaze, j’aime la vie », a affirmé M. Gbagbo mardi à un journaliste français. « Ma voix n’est pas une voix de martyr, je ne cherche pas la mort mais si la mort arrive, elle arrive ». Depuis le scrutin présidentiel du 28 novembre, qui a plongé le pays le plus riche de l’Afrique de l’Ouest francophone dans une quasi-guerre civile, Laurent Gbagbo n’a jamais reconnu la victoire de son rival Alassane Ouattara, au terme d’un processus électoral pourtant certifié par l’ONU. Son régime s’est écroulé, les chefs de son armée ont appelé au cessez-le-feu, les frappes de l’ONU et de la France ont détruit une grande partie de son armement lourd, de nombreux fidèles ont fait défection, mais il refuse toujours de signer sa démission.
Devant cette ultime résistance, « les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI, pro-Ouattara) ont décidé de régler le problème de Laurent Gbagbo. On va à la résidence le chercher pour mettre fin à cette comédie. Et on ira partout où il y a des poches de résistance », a ajouté M. Konaté. Outre la résidence, les derniers partisans de M. Gbagbo contrôlent le palais présidentiel et le camp militaire d’Agban, le plus important du pays,près duquel étaient entendues aussi des fortes détonations. « Il faut que la comédie cesse car le pays s’écroule », a conclu le responsable des forces de M. Ouattara.
A Abidjan, les habitants traumatisés par les récents combats restent terrés chez eux. Les rues quasiment désertes étaient abandonnées aux pillards, l’eau et l’électricité sont coupées dans certains quartiers, les provisions de nourriture s’amenuisent. Les affrontements à l’arme lourde dans divers quartiers d’Abidjan ont fait, selon l’ONU, des dizaines de morts et la situation humanitaire est devenue « absolument dramatique », la plupart des hôpitaux ne fonctionnent plus et quand les ambulances sortent, elles se font tirer dessus. Le bilan des morts pourrait toutefois être beaucoup plus lourd, les équipes de secours n’ayant pas pu sillonner la métropole ivoirienne en raison de la grande insécurité qui y règne.
Une carte d’Abidjan avec les différentes localisations concernées par les combatsjournaldumali.com)/n
En Côte d’Ivoire la population se retrouve prise au piège des combats que se livrent les troupes loyales au président sortant Laurent Gbagbo et celles de l’armée d’Alassane Ouattara.
Alors que le Premier Ministre d’Alassane Ouattara, Guillaume Soro affirmait ce dimanche que « la situation est « désormais mûre » pour que l`offensive sur Abidjan des forces du président ivoirien reconnu par la communauté internationale Alassane Ouattara « soit rapide » », les ivoiriens vivent un véritable cauchemar. Après plus de trois mois de tergiversations et de négociations vaines menées par la communauté internationale, les armes ont désormais la parole. Depuis maintenant 5 jours, la capitale économique ivoirienne, Abidjan est le théâtre de tirs à l’arme lourde, de combats dans les rues avec son corollaire de victimes civiles innocentes, dont bon nombre sont touchées par des balles perdues à l’intérieur même de leur maison où tout le monde vit terré depuis le début des combats. Un couvre-feu drastique a été mis en place mais même en dehors des heures où il est en vigueur, il est dangereux de s’aventurer dans les rues.
Selon plusieurs sources (ONU, HCR, Croix-Rouge), les combats ont déjà fait six cents morts et plusieurs centaines de blessés. Le nombre de déplacés a atteint le million, dont près de la moitié a fui la capitale Abidjan, où les Forces de défense et de sécurité(FDS, loyales à Laurent Gbagbo) sèment une véritable terreur dans les quartiers pro-Ouattara. En l’espace de deux semaines, le nombre de réfugiés au Liberia voisin a explosé, passant de 95000 à presque 300 000, selon un récent rapport du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) de l’Organisation des Nations unies (ONU). Le nombre de déplacés à l’intérieur du pays s’est lui aussi accru. La prise mardi 29 mars par les combattants d`Alassane Ouattara de Duékoué, important carrefour de l`Ouest ivoirien, s`est accompagnée de massacres à grande échelle, les bilans variant de 330 tués à un millier de « morts ou disparus ». Le CICR évoque « au moins 800 morts » pour la seule journée du 29 mars, parlant de « violences intercommunautaires », et l`ONG catholique Caritas fait état d` »un millier de morts ou disparus » entre les 27 et 29 mars. Selon l`Onuci, « la plupart » des 330 morts de Duékoué ont été tués par des combattants de M. Ouattara, président reconnu par la communauté internationale, les autres l’ayant été essentiellement par des miliciens et mercenaires libériens pro-Gbagbo. Le camp Ouattara a vivement contesté ces « allégations », affirmant que tous les tués étaient des « miliciens » et non des « civils ».
Le Secrétaire général adjoint de l`ONU chargé des droits de l`homme, Ivan Simonovic, est à Abidjan pour « évaluer la situation générale » après le massacre dans l`ouest de la Côte d`Ivoire de plusieurs centaines de personnes, a indiqué ce lundi la mission onusienne à Abidjan. A son arrivée dimanche, il « a exprimé sa vive préoccupation par rapport à la détérioration de la situation des droits de l`homme entachée de massacres à l`Ouest et de nombreuses exactions contre les populations civiles », selon un communiqué de la Mission de l`ONU en Côte d`Ivoire (Onuci). Pendant ce temps, les protagonistes parlent stratégie millitaire. « La stratégie était d`encercler la ville d`Abidjan, ce que nous avons réussi parfaitement. Nous avons envoyé des soldats à l`intérieur de la ville pour faire du harcèlement des troupes pro-Gbagbo, des miliciens et mercenaires. Nous constatons à la suite de ce harcèlement une panique généralisée des troupes (du président sortant Laurent) Gbagbo. La situation est désormais mûre pour que l`offensive soit rapide. Ne vous inquiétez surtout pas. Les Ivoiriens doivent faire confiance aux Forces républicaines » de M. Ouattara, a déclaré M. Soro, Premier Ministre.
Il faut garder les mains en l’air dans la rue, pour montrer qu’on ne porte pas d’armeJournalducameroun.com)/n
Appel signé par quelques personnalités camerounaises
LES PEUPLES AFRICAINS FACE A L’HISTOIRE. Une nouvelle guerre colonialiste a commencé en Côte d’Ivoire. Depuis près de trois mois se déroule en Côte d’Ivoire, une tragédie ourdie par SARKOZY et la Fumeuse Communauté Internationale. Les chefs de file du néocolonialisme ont décidé de dénier au peuple ivoirien son droit à l’autodétermination et à la jouissance de ses ressources naturelles pour la satisfaction de ses besoins essentiels. Pour amener le peuple ivoirien à se désolidariser de son leader, ils vont jusqu’à décider un embargo sur les médicaments.
C’est un acte purement criminel. Les bandits de la Communauté Internationale ont élaboré, depuis longtemps, un plan visant la recolonisation pure et simple de notre continent.
Car notre bois, c’est pour eux !
Notre café, c’est pour eux !
Notre cacao, c’est pour eux !
Notre uranium, c’est pour eux !
Notre pétrole, c’est pour eux !
Bref, nos richesses, c’est pour eux !
Malheureusement pour SARKOZY et ses complices, les peuples africains, à l’instar du courageux peuple ivoirien, refusent que le prochain cinquantenaire soit encore celui de la Françafrique, celui de la Francophonie, celui du Franc CFA, etc.
TROP, C’EST TROP !!
Pour avoir osé exiger un nouvel ordre politique et économique international, qui reconnaisse enfin la place de l’Homme Noir Africain, ils nous opposent des chars. Chaque blessure infligée au peuple frère ivoirien nous fait verser des larmes de sang, des larmes de révolte, des larmes de colère.
Les patriotes africains invitent donc solennellement tous les Africains, où qu’ils se trouvent, à se mobiliser, à s’organiser pour rejoindre par tous les moyens, les rangs du vaillant peuple ivoirien qui lutte, les armes à la main, pour s’affranchir du joug de l’impérialisme mondial.
Que ceux qui sont dans l’impossibilité de se déplacer, sachent trouver le moyen de rendre à SARKOZY et à son compère Peau noire masque blanc BARACK OBAMA de Washington, coup pour coup, là où ils se trouvent. Il s’agit d’affaiblir les positions de l’impérialisme partout où cela est possible.
Nous devons faire comprendre au terrorisme d’Etat international, qu’en attaquant la Côte d’Ivoire, il a déclaré la guerre à tous les peuples africains.
« Le sang des patriotes est une semence de patriotisme. », disait Ernest OUANDIE, martyr de la lutte de libération des peuples africains.
Défendre nos peuples est aujourd’hui, plus que jamais, la responsabilité historique de la jeunesse africaine.
LA COTE D’IVOIRE EST NOTRE PATRIE, L’AFRIQUE NOTRE AVENIR !
Premier port d’exportation de cacao au monde, c’est une zone stratégique pour le pays et les deux camps
Les Forces républicaines de Côte d’ivoire (FRCI) du président ivoirien reconnu par la communauté internationale Alassane Ouattara ont accentué mercredi leur pression sur le régime du président sortant Laurent Gbagbo en prenant la capitale politique Yamoussoukro quatre mois après le début d’une meurtrière crise post-électorale. Les FRCI, regroupant essentiellement les ex-rebelles qui tiennent le nord du pays depuis 2002 et des soldats de l’armée loyaliste qui ont fait défection, ont lancé lundi une vaste offensive dans tout le pays, prenant plusieurs grandes villes, dont la capitale administrative Yamoussoukro. Aux dernières informations, ils auraient fait tomber San pedro. Les Forces républicaines sont entrées mercredi soir à San Pedro (sud-ouest) ont indiqué à l’AFP des habitants. Ce port est stratégique pour la Côte d’Ivoire, premier exportateur mondial de cacao, en effet, la moitié des exportations de cacao du pays transitent par ce port. Un peu plus tôt dans la journée, les combattants pro-Ouattara avaient pris la ville de Soubré, située à 120 km au nord de San Pedro. Ils ont également pris le contrôle mercredi de la ville de Gagnoa (centre-ouest), dans la région natale du président sortant Laurent Gbagbo.
L’ONU hausse le ton
Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté mercredi à l’unanimité une résolution qui impose des sanctions au président sortant Laurent Gbagbo et à son entourage, et exige son départ immédiat. La résolution 1975, présentée par la France et le Nigeria, impose « des sanctions ciblées » contre cinq individus, y compris Laurent Gbagbo et sa femme Simone: un gel des avoirs et une interdiction de voyager. L’Union européenne et les Etats-Unis ont déjà adopté des sanctions à l’égard de l’ancien président. Dans la résolution, le Conseil de sécurité apporte son « plein appui » aux forces de l’ONU en Côte d’Ivoire (Onuci) pour utiliser « tous les moyens nécessaires » pour assurer leur mandat qui est de protéger les civils et d’empêcher l’utilisation d’armes lourdes contre les populations civiles. Le Conseil de sécurité se déclare « profondément préoccupé par la récente escalade de la violence en Côte d’Ivoire » et considère « que les attaques actuellement menées en côte d’Ivoire contre la population civile pourraient constituer des crimes contre l’humanité et que leurs auteurs doivent être tenus responsables en vertu du droit et des institutions internationaux, y compris la Cour pénale internationale, chaque fois qu’il y a lieu ».
Dans une annexe, la résolution liste les personnes visées par les sanctions. Mis à part Laurent Gbagbo et son épouse Simone, Désiré Tagro, secrétaire général du « cabinet présidentiel » de M. Gbagbo, Pascal Affi N’Guessan, président du Front populaire ivoirien et Alcide Djédjé, conseiller proche de Laurent Gbagbo.
Les forces pro-Ouattara le 29 mars 2011 à Duekoué AFP)/n
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Offensive des troupes de Ouattara
Dans un reportage ce mardi sur Euronews, on a appris que les pros Ouattara gagnaient du terrain suite à une offensive initiée lundi dans la localité de Duékoué. L’ONU elle, a reconnu que la situation restait très instable. « Les patrouilles effectuées vendredi et samedi derniers par la Mission de l’ONU en Côte d’Ivoire (ONUCI) ont confirmé l’utilisation de mortiers et d’armes lourdes dans le quartier d’Abobo par les forces pro-Gbagbo », a déclaré Nesirky le porte parole de l’ONU, lors d’un point de presse. Il a aussi fait savoir que dans d’autres parties de la ville, les véhicules de l’ONU ont été pris pour cibles. « Un bus de l’ONU a été endommagé par des manifestants dimanche, qui l’ont attaqué à coups de pierres », a ajouté le porte-parole de l’ONU. La France parle déjà de tragédie humanitaire. « Nous sommes confrontés à une tragédie humanitaire en Côte d’Ivoire », a indiqué, son ambassadeur auprès de l’ONU, Gérard Araud, vendredi dernier lors d’une session du Conseil de sécurité sur la crise ivoirienne. Sur le terrain de la diplomatie africaine, c’est aussi la confusion. L’Union africaine, qui vient de nommer un Haut représentant pour la Côte d’Ivoire, se voit contestée par Alassane Drame Ouattara qui estime que l’ancien ministre capverdien José Brito est trop proche de Laurent Gbagbo. L’ONU a quant à elle créé une commission d’enquête internationale suite aux exactions commises de part et d’autre, demandant la fins immédiate des violences.
L’offensive de lundi est le fait des partisans d’Alassane Ouattara. Située dans l’ouest du pays, la ville de Duékoué est un carrefour stratégique entre la capitale politique Yamoussoukro et le port de San Pedro, premier port d’exportation de cacao au monde. « Nous avons engagé les hostilités pour sécuriser le grand ouest, en particulier Duékoué et Guiglo, où des miliciens sèment la terreur », a déclaré le porte-parole des forces fidèles à Alassane Ouattara. Les affrontements ont été violents et si, très vite, les forces républicaines ont affirmé avoir conquis Duékoué, l’information a été rapidement démentie. Le haut représentant de l’union africaine entend cependant poursuivre sa mission jusqu’au bout. « Je pense que ce qu’il faut en ce moment, c’est qu’il y ait des personnes qui parlent avec les deux parties. Et dans ce cadre, le fait d’être ami du président Gbagbo peut-être utile pour pouvoir parler avec lui. Nous pensons d’ailleurs que les propositions de l’Union africaine sont celles qui répondent le mieux à la situation, d’autant plus que pour le Cap-Vert, un des aspects importants c’est de tout faire pour éviter la guerre » a déclaré José Brito sur les ondes de la radio France internationale (RFI)
Manifestation anti-Gbagbo dans la capitaleDonnetonavis.fr)/n