Justice : Michel Platini et Sepp Blatter acquittés

Malgré les réquisitions du parquet, qui avait demandé mi-juin respectivement un an et huit mois de prison avec sursis pour les deux hommes, la justice suisse n’a donc prononcé aucune condamnation dans ce dossier.

A en croire le journal sportif l’Equipe, après six ans d’enquête et deux semaines de procès en Suisse, Michel Platini et Sepp Blatter ont été acquittés ce vendredi, dans l’affaire qui a brisé les ambitions du Français, pressenti en 2015 pour prendre la tête du football mondial. En silence, les deux accusés ont écouté le greffier lire le jugement qu’ils appelaient de leurs voeux depuis des années, alors qu’ils encouraient cinq ans de prison et que le paquet avait requis mi-juin un an et huit mois de prison avec sursis

« Un tribunal neutre a enfin constaté qu’aucun délit n’avait été commis dans cette affaire. Mon client est complètement blanchi et soulagé en conséquence », a commenté Maître Dominic Nellen, l’avocat de Michel Platini. De son côté, l’ex-capitaine des Bleus s’est réjoui dans un court communiqué d’avoir « gagné un premier match », tout en faisant une nouvelle fois allusion à une manipulation politico-judiciaire destinée à l’écarter du pouvoir : « Dans cette affaire, il y a des coupables qui n’ont pas comparu au cours de ce procès. Qu’ils comptent sur moi, nous nous retrouverons. »

Michel Platini soupçonne en particulier un rôle occulte de Gianni Infantino, son ancien bras droit à l’UEFA élu en 2016 à la tête de la FIFA, et visé depuis 2020 par une procédure distincte pour trois rencontres secrètes avec l’ancien chef du parquet suisse. Faute d’avoir réussi à joindre ce volet aux débats de Bellinzone, le Français de 67 ans et le Suisse de 86 ans ont comparu pour avoir « obtenu illégalement, au détriment de la Fifa, un paiement de 2 millions de francs suisses » (1,8 million d’euros) « en faveur de Michel Platini. »

« Accord de gentlemen »

Défense et accusation s’accordaient sur un point : le triple Ballon d’Or a bien conseillé Sepp Blatter entre 1998 et 2002, lors du premier mandat de ce dernier à la tête de la FIFA, et les deux hommes ont signé en 1999 un contrat convenant d’une rémunération annuelle de 300 000 francs suisses, intégralement payée par l’instance mondiale.

Mais en janvier 2011, l’ancien milieu de terrain, devenu dans l’intervalle président de l’UEFA (2007-2015), « a fait valoir une créance de 2 millions de francs suisses », qualifiée de « fausse facture » par l’accusation. Les deux hommes martelaient de leur côté qu’ils avaient dès l’origine décidé d’un salaire annuel d’un million de francs suisses, par un « accord de gentlemen » oral et sans témoins, sans que les finances de la Fifa n’en permettent le versement immédiat à Michel Platini.

Le Français « valait son million », avait assuré Sepp Blatter aux magistrats, avant que Michel Platini ne décrive à son tour une négociation si peu formalisée qu’il n’avait pas précisé la devise : « Moi pour rigoler, j’ai dit  »des pesetas, des lires, des roubles, des marks, c’est toi qui décides » », a raconté la légende des Bleus.

« Doute » suffisant pour acquitter

Dans ses réquisitions, le procureur Thomas Hildbrand avait souligné la contradiction avec le contrat de 1999, le contraste avec les pratiques habituelles de l’instance et plus généralement celles du monde du travail, et il a surtout exhumé des rapports d’audit de la FIFA. Même si l’organisation de Zurich avait payé un million de francs suisses à Platini dès 1999, elle aurait encore eu « plus de 21 millions de francs de trésorerie », des réserves montées à 327 millions en 2002, a rappelé le magistrat.

Mais le tribunal a estimé que l’escroquerie n’était « pas établie avec une vraisemblance confinant à la certitude », appliquant donc le principe général de droit pénal selon lequel « le doute doit profiter aux accusés. » La défense avait par ailleurs souligné dans sa plaidoirie l’absence de mobile clair de Sepp Blatter, auquel cette affaire n’a pas rapporté un centime.

Prudemment, Thomas Hildbrand avait rappelé le soutien apporté par Michel Platini et le comité exécutif de l’UEFA à la réélection de Blatter à un quatrième mandat, fin mai 2011. « La question de savoir si ce paiement est en relation avec l’élection doit rester ouverte, en l’absence de preuve convaincante », avait reconnu le procureur, laissant néanmoins planer dans le prétoire l’ombre de la corruption.

Can Cameroun 2021 : Patrice Motsepe s’est émancipé de Gianni Infantino!

Le président de la Confédération africaine de football (Caf) est l’un des principaux artisans du maintien de la date de la 33ème édition de la Can, contre l’avis du président de la Fifa et certains de ses pairs africains. Portrait.

Le président  de la Caf Patrice Motsepe a pris ses distances avec Gianni Infantino, le président de la Fifa. Comme dans toute émancipation, il y a eu un brin de révolte. Le patron du football africain a maintenu la date du début de la Can au Cameroun, contre l’avis de son mentor, qui sous l’influence des clubs européens, souhaitait son report ou l’annulation.

En choisissant de soutenir la candidature de Patrice Motsepe à la présidence de la Caf, le 12 mars 2021, Gianni Infantino ignorait que dans l’histoire de  l’humanité, il n’y a pas un peuple qui a aussi bataillé pour son émancipation comme les noirs d’Afrique du Sud, d’où est issu Patrice Motsepe. A travers ses actes, le businessman sud-africain (deuxième fortune du continent, selon le magazine Forbes),  après le nigérian Dangote, a démontré  qu’il est un homme de caractère, qui travaille pour les intérêts de l’Afrique.

Qu’importe si le président de la Caf foulera le sol du stade d’Olembe lors du match d’ouverture diminué par une blessure au bras contractée lors d’un match de gala à Douala, il l’un des Hommes dont les africains peuvent en être très fière.

Il fut traité de « traître »

Le surlendemain de sa rencontre avec le président Biya, lors d’une réunion du Comité exécutif de la Caf, au Caire, où il a confirmé à ses pairs que la Can se tiendra à date au Cameroun, il fut traité, en public, de «traître» par le Fouzi Lekaa et Hani Abou Rida. Respectivement président de la Fédération royale marocaine de football et président de la Fédération égyptienne de football, a qui Gianni Infantino promet une co-organisation de la Coupe du monde.

Patrice Motsepe, qui aura 60 ans le 28 janvier prochain, c’est l’histoire d’un homme qui a grandi dans un ghetto de Pretoria, réservé aux personnes noires, du fait de la politique de l’apartheid. Sa famille est relativement aisée, elle tient alors un petit commerce. Il se souvient de cette époque : « Mon père avait l’habitude de nous réveiller à 5 heures du matin. Nous montons dans un camion et nous allons acheter des fruits et des légumes au marché de Pretoria donc j’ai toujours été dans les affaires et le soir alors que le commerce familial fermait à minuit je devais être derrière le comptoir. Être derrière le comptoir m’a appris ce qu’est la profitabilité ».

Après les études, il travaille quelque temps aux Etats-Unis  puis revient en Afrique du Sud, où il met ses compétences au service du Congrès national africain (Anc), qui se prépare à participer au pouvoir, et travaille sur la politique minière du futur gouvernement. Son ascension sociale commence véritablement en 1994 quand il devient le premier associé noir d’un cabinet d’avocat

Au début des années 2000, il crée un certain nombre de sociétés qu’il réunit en un conglomérat baptisé ARM (Africain Rainbow Mineral) dont il est le président exécutif. Une de ses décisions est la prise de participation de 20% au sein de Harmony Gold, la 12e plus importante société minière aurifère  au monde, avec trois exploitations minières en Afrique du Sud.

Élu sans opposition par acclamation 

La société ARM s’intéresse ensuite à d’autres minerais, notamment le platine, le fer, le  charbon et le cuivre.   ARM est désormais implantée en Zambie, Zimbabwe et Papouasie-Nouvelle-Guinée. Devenu un magnat des mines, il est membre de plusieurs comités exécutifs ou non exécutifs, dont Harmony Gold  ou le groupe d’assurances sud-africain Salam

En 2013, il rejoint The Giving Pledge et fait don de la moitié de sa fortune à cette œuvre de charité pour favoriser la santé et l’éducation. En 2004, il acquiert le club de football Mamelodi Sundowns. Le phare de Prétoria remporte la Ligue des champions d’Afrique en 2016 et la Supercoupe en 2017.

De l’avis de plusieurs observateurs : « Patrice Motsepe mène ses affaires en privé et il n’aime pas beaucoup l’attention des médias. Il n’accorde pas beaucoup d’interview. Il dirige son club comme une entreprise. Il investit beaucoup mais en retour il est aussi très exigeant. Il a une approche très moderne du football »

En fin d’année 2020, la Caf recherche un nouveau président, l’organisation est alors touchée par des scandales  financiers, le profil de l’homme d’affaires sud-africain porte certains espoirs « il est élu sans opposition par acclamation », en partie grâce à Infantino. L’Afrique sait pouvoir compter sur lui pour l’émancipation de son football.

Cameroun-Fécafoot : CAF et FIFA «refusent» de féliciter Samuel Eto’o !

Pas favorable à sa candidature à la présidence de la Fécafoot, les dirigeants de la Fifa et la Caf ont, jusqu’ici, «oublié» les bons usages diplomatiques. Or, les prédécesseurs de Samuel Eto’o à tête de la Fecafoot ont, dans la foulée de leurs élections, reçu les lettres de félicitations de l’instance faitière du football continental et mondial.

Une dizaine de jours après son élection comme président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), Samuel Eto’o n’a toujours pas reçu de lettre de félicitation de la Caf encore moins de la Fifa. L’objet de cet «oublie» peut sembler anecdotique, mais il faut néanmoins le relever.

C’est toujours très difficile d’évaluer l’impact d’un incident comme celui-là, mais cela présage le type de relation qu’aura Samuel Eto’o avec la Fifa et la Caf, pendant les quatre ans de son mandat.

Néanmoins, dans la lettre signée du Secrétaire général de la Caf, Veron Mossengo Omba, annonciatrice  de la visite au Cameroun du président Patrice Motsepe, du 18 décembre dernier, la Caf a implicitement reconnu Samuel Eto’o comme président de la Fecafoot. Au stade d’Olembe lundi 20 décembre, devant les caméras, en gentlemen, le président de la Caf n’a cessé d’envoyer des compliments à Eto’o.

Pourquoi alors ne l’avoir pas encore félicité ? Cet oubli peut-il empoisonner les relations entre Samuel Eto’o avec Patrice Motsepe et Gianni Infantino ?  Or, les prédécesseurs de Samuel Eto’o à tête de la Fecafoot ont, dans la foulée de leurs élections, reçu les lettres de félicitations de l’instance faitière du football continental et mondial.

Déjà loin d’être au beau fixe à cause des prises de positions très tranchées de la légende camerounaise, les relations se sont davantage refroidies quand  Samuel Eto’o s’est porté candidat à la présidence de la Fecafoot. Mieux, au cours d’un scrutin houleux, il a terrassé le docile protégé de Gianni Infantino et Patrice Motsepe, qui ne s’en sont toujours pas remis de cette défaite.

La Fifa et la Caf n’avaient pas trouvé mieux que de proposer à l’ancien attaquant vedette de Lions indomptables d’être l’adjoint de Seidou Mbombo Njoya, quatrième vice-président de la Caf. C’était sans compter avec l’esprit de grand compétiteur acharné, sur les terrains et en dehors, qui anime l’ancien « Pichichi » de la Liga. Lors des négociations secrètes tenues à Kinshasa le 10 novembre dernier, Samuel Eto’o a rejeté l’offre sous prétexte qu’il veut une  réforme de fond en comble du football camerounais, «afin que celui-ci retrouve toute sa grandeur».

L’un des gros point de mésententes entre Eto’o et Infantino naît du fait que le patron du football mondial avait orchestré une manœuvre à travers sa commission d’Éthique, pour écarter de la tête de la Caf Ahmad Ahmad, dont Samuel Eto’o était le conseiller. Et le très charismatique nouveau patron du football camerounais n’a jamais fait mystère de ses ambitions continentales voire mondiales. Conséquences,  Motsepe et Infantino, apprécient d’un mauvais œil l’outrecuidance du meilleur buteur de l’histoire de la Can.

Can Cameroun 2021 : le président de la CAF Motsepe à Yaoundé pour négocier le report de la compétition

Le président de la CAF est arrivé à Yaoundé ce matin, en compagnie de son premier vice-président Augustin Senghor et de Samuel Eto’o. Il est mandaté par le président de la Fifa Gianni Infantino qui est opposé à la tenue de la Can en janvier prochain.

En marge de la finale de la Coupe Arabe, une réunion de la Fifa s’est tenue ce dimanche 19 décembre à Doha au Qatar. Le maintien ou non de la Can en janvier prochain au Cameroun était au cœur des débats. La 33ème édition de la Coupe d’Afrique des nations prévue au Cameroun du 9 janvier au 6 février 2022 était au cœur d’une importante réunion dans la capitale qatari ce dimanche.

Accompagné de la secrétaire générale de la FIFA Fatma Samoura, du président de la CAF Patrice Motsepe, des membres africains  du Conseil  de la FIFA, le président Gianni Infantino  a évoqué le sujet de la Can 2021 au Cameroun. La réunion était en présentielle et en visioconférence.

Le contexte est désormais connu de tous les amoureux du football. Depuis quelques jours l’ECA (L’Association des Clubs Européens) et la Premier League ont souhaité ne pas libérer leurs joueurs africains évoquant la covid-19 (Omicron). La CAF et le Comité d’organisation locale ont répondu récemment en durcissant le protocole sanitaire (vaccin obligatoire). Il semble que cette décision n’ait pas suffi à calmer les intérêts des clubs européens. Saisi par les deux camps, la FIFA tente une médiation.

Ça devient insupportable

D’après les informations de RMC Sport, aucune décision (maintien ou report) n’a obtenu un vote majoritaire et l’instance panafricaine compte encore se donner du temps avant de trancher. Cela dépendra notamment du ressenti du président de la CAF, Patrice Mostepe, qui est arrivé à Yaoundé ce matin. Envoyé par Infantino, il vient négocier avec les autorités camerounaises le report de la Can.  Cette visite de travail s’annonce donc très décisive.

On a noté que lors de ce scrutin, imitant Gianni Infantino qui est pour un renvoie de la Can, l’égyptien Hany Aborida, le marocain Fouzi Lekjaa et le burkinabé Sita Sankaré ont voté en faveur du report.  Ces trois présidents de fédérations sont membres africains du Conseil de la FIFA.

Très remonté par tout ce débat, l’attaquant camerounais Karl Toko Ekambi a via son compte twitter déclaré qu’il n’y a aucun entraîneur dans le monde qui peut l’empêcher de jouer la CAN.  « C’est dégoutant que certaines personnes essaient d’empêcher les joueurs africains de participer à la Can. Ça devient insupportable la condescendance dont l’ECA et la Premier League font preuve à l’égard du football africain. Aux joueurs africains, dirigeants et médias de faire en sorte que ce mépris  s’arrête pour de bon ».

Cameroun – élections à la Fecafoot : Samuel Eto’o est-il victime de ses propres turpitudes ?

L’ancien faiseur de roi relève de nombreux manquements dans le scrutin devant déboucher sur la mise en place d’un nouvel exécutif à la tête de la Fecafoot. Pour passer à l’offensive, la légende camerounaise vient de  rencontrer Gianni Infantino pour lui faire part de cette situation,  et sans doute solliciter son soutien.

 

 

 

 

Samuel Eto’o Fils, candidat déclaré à la présidence de la Fédération camerounaise de football a été reçu en audience ce mardi 6 octobre à Zurich par Gianni Infantino, le tout puissant président de la Fifa. Si rien n’a filtré des échanges entre les deux hommes, l’on peut subodorer que l’actualité autour de l’élection du président de la Fécafoot était au menu de cet entretien.

C’est le lieu de rappeler en effet qu’il y a quelques semaines, dans deux correspondances, l’une  adressée au ministre des Sports et de l’Education physique, et l’autre   à la CAF et la FIFA, l’ancien capitaine des Lions indomptables accusait l’exécutif actuel de la Fécafoot, de préparer la fraude.

Il écrivait notamment qu’en : «dehors d’une falsification aggravée de la liste des clubs des championnats départementaux appelés à prendre part aux élections au niveau départemental, des menaces proférées à certains présidents des clubs, du conflit d’intérêt du président par intérim et de plusieurs membres de la Fecafoot qui sont à la fois juges et parties en étant candidats à des postes d’élus à ces élections, et surtout le refus par la Fecafoot d’appliquer une sentence arbitrale rendue par la chambre de conciliation du CNOSC […] il est clairement démontré par tous les faits que nous allons tout droit vers une mascarade électorale fomentée par l’exécutif intérimaire actuel dans l’unique but de se maintenir aux affaires ».

La bénédiction du Pichichi

Mais à dire vrai, tous les problèmes posés aujourd’hui par Samuel Eto’o ne sont pas nouveaux. Les plaignants, avec souvent la bénédiction de l’ancien Pichichi de la Liga espagnole, ont plusieurs fois fait recours à la Chambre de Conciliations et d‘arbitrage du Comité national olympique, puis au Tribunal arbitral du sport dans les litiges liées à leur élection. Ce qui a donné lieu par exemple à l’installation du comité de normalisation constitué de quatre agrégés de droit, dont l’éminent Joseph Owona.

Le processus électoral issu de cette normalisation n’ayant pu faire l’unanimité, le clan Samuel Eto’o a de nouveau fait appel au Tas qui a annulé l’élection de Tombi A Roko. Le très influent faiseur de roi ne s’arrêtera pas là, car il va de nouveau peser de tout son poids pour faire nommer Me Dieudonné Happi, un de ses conseillers juridiques, à la tête du deuxième comité de normalisation.

Ce comité transitoire avait toujours pour principale mission de toiletter les textes de la Fecafoot et d’organiser les élections. Les praticiens du droit vont de bonne foi commettre les mêmes erreurs que les théoriciens. Ils vont tailler des textes sur mesure au profit du candidat  Seidou Mbombo Njoya, alors en odeur de sainteté avec Samuel Eto’o. Sauf qu’une faction dissidente, conduite par Abdouraman Hamadou Babba, va contester l’élection de Seidou Mbombo Njoya avec une véhémence qui va arriver jusqu’au grand public via les médias.

Un acte de défiance

Il n’y a pas qu’en chimie que les mêmes causes produisent les mêmes effets. Le Tas va de nouveau annuler tout le processus électoral qui a conduit aux affaires le prince du Noun. Mais  le Tas en laissant dans son verdict un petit sursis à l’équipe dirigeante, la Fifa, grâce à l’entregent de Samuel Eto’o, va saisir l’occasion pour maintenir Seidou Mbombo Njoya comme président intérimaire de la Fecafoot. Pis, contrairement aux normalisateurs qui ne pouvaient pas se présenter aux élections, Seidou Mbombo Njoya le peut !

Sauf que dans l’espace, deux faits majeurs vont conduire à nourrir les ambitions présidentielles de Samuel Eto’o : Il a ouvertement critiqué le fait que son fils Etienne Eto’o Pineda n’ait pas bénéficié du soutien fédéral qui lui aurait permis de disputer la Coupe du monde cadet en 2019 au Brésil.

Pis, alors qu’il avait entrepris toutes les démarches pour que l’équipementier Nike soit sponsor officiel des Lions indomptables, Seidou Mbombo Njoya, avec la complicité de Yannick Noah, a choisi le Coq Sportif. Un acte de défiance qui a fini par créer la rupture totale entre les deux complices d’hier. A tel point qu’aujourd’hui, une crise couve entre les deux alliés d’hier et dont le public se délecte des épisodes réguliers que colportent les médias à la recherche de l’audience.

Maintenant que l’ancien capitaine ne fait pas mystère de son contact avec la hiérarchie du football mondial, beaucoup au Cameroun attendent de voir ce que sera l’issue de la bataille pour la présidence de la Fécafoot. Nul doute que d’autres épisodes seront servis au public d’ici l’élection à la présidence de la Fecafoot,  le 11 décembre 2021.

Mondial 2022 : Ce que cachent les multiples reports des matches des éliminatoires zone Afrique   

La Fifa et la Caf, sous prétexte de vouloir améliorer le protocole sanitaire lié au Covid-19 sur le continent, ont, pour une énième fois, reporté le début des qualifications du mondial qatari. La raison de ce report est cependant ailleurs : la Fifa, qui a acquis l’intégralité des droits Tv et marketing des fédérations africaines de football, n’a pas encore trouvé d’acheteur. Une enquête exclusive de www.237Lions.com

Les récents arrangements faits – sous l’égide de la Fifa – entre les différents candidats à la présidence de la Confédération africaine de football pour laisser passer la candidature unique du businessman sud-africain Patrice Motsepe ont laissé un arrière-goût d’ingérence et de subordination de la Caf à la Fifa ; avec au final l’impression que le continent africain est celui où tout le monde peut venir dicter sa volonté.

A peine sortie de la parodie de scrutin du 12 mars 2021 au Maroc, la Fifa vient une fois de plus de démontrer qu’elle a une mainmise totale sur le football africain. Selon les volontés de l’instance planétaire du football, la campagne africaine de qualification pour le Mondial 2022 ne débutera pas en juin, comme initialement prévue. « La Commission d’urgence de la Caf, en concertation avec la Fifa, a décidé de reporter les éliminatoires africaines de la Coupe du Monde », a en effet annoncé dans un communiqué l’organisation africaine la semaine dernière. Ajoutant au passage que les « éliminatoires se tiendront désormais durant les fenêtres internationales de septembre, octobre et novembre 2021, ainsi que de mars 2022 », sans plus de précisions sur le calendrier.

La décision prend en compte les « défis que représente la gestion de la pandémie du Covid-19, et le souci de garantir des conditions de jeu optimales », selon la Caf qui a dit « (réévaluer) ses protocoles (…) notamment les tests d’avant-match ». La pandémie du Covid-19 est désormais le paravent utilisé pour tout masquer.  Comment peut-on évoquer comme argument le protocole lié au Covid-19 pour justifier le report des matchs sur le continent le moins affecté ? L’Euro, la Copa América et les éliminatoires du Mondial 2022, zone Asie, vont se disputer courant juin 2021. Plusieurs sélections africaines vont profiter pour disputer les matchs amicaux sur le continent…

La réalité c’est que  la Fifa rétrocède à chaque fédération ses droits d’images et marketing  de ses matchs à domicile des éliminatoires de la Coupe du monde. A partir de l’édition de 2014 quand cette décision a été prise, la Caf a suggéré pour des raisons d’équité, parce qu’il y a des fédérations qui pourraient se faire largement de l’argent et d’autres pas du tout, qu’il y ait une centralisation des droits médias, notamment  les droits télé.

Les trois critères 

Le principe de la centralisation étant que chaque fédération abandonne ses droits médias à la Caf qui se chargerait de les commercialiser dans un package.  Une redistribution devant être faite par la suite suivant trois critères : d’abord, il y avait un minimum de base pour chaque fédération participant aux éliminatoires, puis une deuxième variable liée à la performance et une dernière variable était liée au marché de chaque fédération. C’est-à-dire qu’on avait attribué un coefficient à chaque pays en fonction de son niveau de développement économique, et surtout de l’état du marché des droits TV dans ce pays-là.

Ce sont ces trois paramètres-là qui étaient pris en compte. Cette centralisation a été faite lors des éliminatoires de la Coupe du monde 2014, avec toutes les 54 fédérations membres de la Caf. Et l’expérience devait être renouvelée pour les éliminatoires du Mondial de 2018, à partir de 2015. Il y a des réticences qui se sont exprimées, notamment des grands pays qui considéraient que le montant qu’ils recevaient n’était pas suffisant et qu’ils auraient pu faire mieux en gérant eux-mêmes lesdits droits pour leurs matchs à domicile.

Ce fut le cas notamment de quatre pays qui ne souhaitaient pas la centralisation : l’Egypte, le Maroc, l’Algérie et l’Afrique du Sud. Cette dernière est finalement revenue sur sa décision.  Mais les trois autres sont restés campé sur leur position. Le minimum garanti c’était 24 millions de dollars globaux pour l’ensemble des 54 fédérations. Les droits télés étaient attribués à Befort-sport et Sport V (devenu entre-temps Lagardère) qui ont fait une soumission commune et ont atteint les objectifs, permettant d’ailleurs de faire quelques économies, puisqu’il y a une prime sur la performance. Mais deux pays qui étaient en dehors de la centralisation se sont qualifiés pour ce Mondial (Maroc et Egypte) et n’étaient pas éligibles à la clé des répartitions puisqu’ils ne sont pas entrés dans la centralisation dès l’entame.

A la suite de son élection en 2017, l’ancien président de la Caf Ahmad Ahmad avait indiqué que la centralisation n’était pas le rôle de la Confédération et qu’il fallait y mettre un terme. Or, ce système permettait aux petites nations de s’en tirer à bon compte. Il y avait en effet une sorte de péréquation mise en place pour satisfaire tout le monde. Lors de l’Assemblée extraordinaire de la Caf à Charm el-Cheikh en septembre  2018, et sur proposition du Comité exécutif, l’instance faitière du football continental confirme l’abandon de la centralisation. Les fédérations reprennent donc leurs droits médias et marketing et doivent les commercialiser eux-mêmes pour les matches à domicile des éliminatoires de la Coupe du monde Qatar 2022.

Injonction de la Fifa

Mais sans explication, au mois de novembre 2018, la Fifa, à travers une correspondance adressée à la Caf, fait son entrée en lice dans l’affaire. L’instance mondiale demande aux fédérations africaines de céder leurs droits à la Fifa afin qu’elle les centralise. Nombre d’entre elles cèdent et retournent à la case centralisation. D’autres émettent des réserves, parce que contrairement à ce qui se faisait avec la Caf, où chaque fois que la Caf ouvrait l’appel d’offres il y a un minimum garantie pour lesquelles il fallait s’engager, la Fifa n’a pas promis de minimum  garantie et elle ne s’est engagée sur rien du tout.

Elle a juste demandé à avoir le mandat pour aller négocier  les droits télés au nom des fédérations africaines. Ce qui est plus grave, c’est qu’avant, la Caf ne contrôlait que les droits télé, or la Fifa  a pris les droits  télé et marketing. Ce qui peut ouvrir des situations contentieuses pour beaucoup de fédérations. C’est-à-dire que les fédérations dans la plupart de leurs contrats de sponsoring garantissent à leurs sponsors qu’ils ont une certaine visibilité sur les matches de l’équipe à domicile.

Or, en cédant tous les droits  à la Fifa, on peut se retrouver dans des situations où les fédérations n’ont plus le droit d’afficher leur sponsor et donc de violer des contrats qui existent déjà ! La Fifa a récupéré ces droits-là en menaçant d’ailleurs certaines fédérations qui étaient réticentes à céder.

Des prétextes fallacieux

Ce qui n’est pas un engagement logique, parce qu’en 2018 avec moins de pays engagés dans la centralisation, on avait quand même réussi à avoir exactement le montant qui était prévu en minimum garanti avec tous les pays. C’est-à-dire que l’appel d’offres avait été passé pour 54 pays avec un minimum garanti de 24 millions de dollars, même quand trois pays se sont retirés, le minimum garanti a été maintenu et il a été atteint sans ces trois pays-là.

Pour 2022, la Fifa a décidé de faire la centralisation et depuis lors on n’a aucun communiqué de presse annonçant la signature du moindre contrat de retransmission des matches des éliminatoires de la Coupe du monde, zone Afrique. Les renvois successifs du début des qualifications, zone Afrique, sont essentiellement dus au fait que la Fifa n’a pas encore pu signer jusqu’ici des contrats de retransmission de droits télé. Dites-vous bien que ça fait plus d’un an que l’Afrique subit ces renvois sous des prétextes fallacieux, puisque dans le même temps, sous d’autres cieux, les matchs des éliminatoires du mondial qatari se jouent, bien que très souvent à huis clos.

Il faut peut-être préciser que lors de la phase préliminaire des éliminatoires, zone Afrique, pour laquelle la centralisation n’était pas prise en compte, les pays gardaient leurs droits et la Fifa qui détenait déjà les droits à choisi de faire les diffusions sur ses plateformes numériques.

 

Cameroun : ce que Gianni Infantino, le patron de la FIFA vient faire à Yaoundé

Le président de la Féderation internationale de football association (FIFA) est attendu ce 14 janvier 2021. Il va assister à la réunion du Comité exécutif de la Confédération africaine de football prévu le 15 janvier, puis à l’ouverture du sixième Championnat d’Afrique des nations.

Première visite du président de la FIFA Gianni Infantino  au Cameroun. Deux raisons principales motivent sa venue. D’abord la réunion du Comité exécutif de la Confédération africaine de football (CAF) prévue demain à Yaoundé, ensuite le Championnat d’Afrique des nations (CHAN) dont il va assister à l’ouverture.

La session du Comité exécutif de la CAF se veut toute particulière, en ce sens qu’elle se déroule à quelques semaines de l’élection du président de la CAF prévue le 12 mars 2021.  Quatre candidats sont en lice pour la présidence : le sénégalais Augustin Emmanuel Senghor, l’ivoirien Jacques Anouma et deux autres dont les candidatures demandent des vérifications à savoir : le mauritanien Ahmed Yahya et le sud-africain Patrice Motsepe.

La FIFA, qui a récemment destitué l’ex-patron de la CAF Ahmad Ahmad qu’elle avait contribué à installer, aura selon toute vraisemblance un regard  sur le processus de désignation de son successeur. La présence de Gianni Infantino à cette « cuisine interne » du football africain en dit long.

A propos du Chan, il faut noter qu’elle est la première compétition internationale d’envergue de l’année qui commence. La présence du patron de l’instance faitière du football n’est que toute logique. Elle a en plus l’avantage de rehausser la solennité de l’ouverture qui aura lieu le 16 janvier prochain au Stade Ahmadou Ahidjo.

CAF – Philippe Doucet : « la FIFA avait besoin d’Ahmad pour faire tomber Issa Hayatou »

Le journaliste de la télévision française Canal + trouve justifiée la suspension de 5 ans du président de la CAF et affirme qu’il avait été utilisé pour faire partir Issa Hayatou qui a passé 29 ans à la tête de cette institution.

Interviewé dans le cadre de l’émission Olympia Sport sur Amplitude FM, le journaliste français se  dit non surpris par la suspension d’Ahmad Ahmad. « On savait qu’il y avait une action contre lui auprès du Comité d’éthique de la FIFA. Et surtout quand on a vu les candidatures d’Ahmed Yahya par exemple, d’Augustin Senghor, on se doutait que ça signifiait qu’Ahmad ne pourrait pas être candidat, qu’il allait être suspendu. On ne pensait pas peut-être que ce serait une condamnation aussi sévère, mais on comprend mieux toutes ces candidatures qui ont surgi les derniers jours. Elles ont surgi tout simplement parce que le clan de M. Ahmad savait que leur candidat ne pourrait pas se représenter », indique Philipe Doucet.

Le journaliste pense que le président de la FIFA Gianni Infantino a décidé de laisser tomber son protégé qu’il a soutenu aux élections en 2017 face à Issa Hayatou. Même si pour lui il ne s’agissait pas d’une réelle amitié. « Il n’y a pas une véritable amitié là-dedans. On est dans une histoire politique. Il faut se rappeler que la FIFA avait besoin d’un successeur à Issa Hayatou. Elle voulait changer plusieurs présidents de confédérations, notamment celui de la CAF, et c’est ainsi qu’on est devenu très ami avec Ahmad Ahmad. Puisque personne n’osait se présenter contre Hayatou et du coup, il a fallu trouver quelqu’un et c’est finalement Ahmad Ahmad qui a été le candidat de la FIFA. Mais il n’y avait aucune amitié, rien de personnel dans tout ça. Il y avait juste le besoin de faire tomber Hayatou », martèle-t-il.  .

Avant la fin de son mandat, Ahmad Ahmad est suspendu pour entre autres faits de détournements de fonds, offre et réception des pots de vin, rupture abusive de contrats. « Dans les deux premières années du mandat d’Ahmad, la FIFA a vu tous les dégâts s’accumuler. Je crois qu’il y a eu une stratégie électorale en disant «on va finir comme ça doucement, Ahmad ne décidera plus de rien jusqu’à la fin de son mandat, on va le neutraliser par exemple par le venue de Fatma Samoura et autres, et à la prochaine élection il devrait sauter», analyse Philipe Doucet.

Les élections du prochain président de la CAF sont prévues en mars 2021. Si rien ne change, elles pourraient être organisées par le Congolais Constant Omari qui assure l’intérim en tant que premier vice-président de la CAF.

Cameroun : la FIFA rend hommage à Samuel Wembe décédé de Covid-19

Gianni Infantino adresse ses condoléances à la famille du football camerounais et à la famille biologique de l’ancien président du Racing club de Bafoussam, dans une correspondance adressée à la Fécafoot  le 14 avril dernier.

L’onde de choc du décès de l’ancien sénateur suppléant du RDPC, homme d‘affaires et manager de football, s’est répandu jusqu’en Suisse, au siège de la FIFA.

Le 14 avril dernier, Gianni Infantino a adressé des condoléances à la famille du football camerounais et à la famille biologique de Wembé Samuel. « Membre du Comité exécutif de la Fecafoot, dirigeant passionné de football et engagé, ancien président du RC de Bafoussam, de la Ligue départementale de football du Wouri et de la Ligue régionale de football de l’Ouest, entrepreneur et homme politique, nul doute qu’il aura contribué par son engagement et dévouement au développement et à l’essor du football dans son pays. Il ne sera pas oublié et manquera à tous beaucoup », exprime le président de la FIFA.

 Gianni Infantino adresse sa  plus profonde sympathie à la Fecafoot, à son comité exécutif, ainsi qu’à la famille, aux amis et aux proches de Samuel Wembe.

En rappel, Wembé Samuel est décédé des suites de Covid-19 découvert tardivement. Ses proches relatent que les premiers tests effectués n’avaient rien dévoilés. Devant la persistance des symptômes, l’ultime dépistage a confirmé que l’ancien député était atteint du vilain virus qui attriste la planète.  Hélas, il était tard.