Cameroun : vers une hausse des prix du carburant

Sous-programme avec le Fonds monétaire international (FMI), le Cameroun a déjà injecté plus de 120 milliards de F dans le soutien des prix des produits pétroliers à la pompe cette année.

Le FMI s’oppose aux subventions de l’Etat du Cameroun qui ne cesse d’injecter de l’argent pour maintenir le prix du carburant à la pompe. Une situation qui courrouce au plus haut point le FMI en ce sens qu’il voit une grande partie des efforts du Cameroun s’orienter vers le financement de ce que consomment les populations. Aussi l’institution de Bretton Woods donne-t-il jusqu’en fin d’année aux autorités afin d’afficher la vérité des prix dans les essenceries si elles ne souhaitent pas assister au gel de la validation des différentes revues du programme triennal en cours.

 L’équipe de mission du Fonds monétaire international en séjour au Cameroun dans le cadre de la revue des accords au titre de la facilité élargie de crédit et du mécanisme élargi de crédit séjournent dans le pays. Celles-ci ont eu des entretiens avec les autorités dont le Premier Ministre, le secrétaire général de la Présidence de la République, le ministre de l’Economie ainsi que le ministre des Finances.

«Le FMI ne s’embarrasse pas de diplomatie pour faire savoir au gouvernement que les subventions actuelles plombent la réalisation et l’atteinte des objectifs qu’il se fixe et surtout l’évolution sereine du programme économique et financier qu’il a conclu en juillet 2021 et qui va lui permettre de capter d’importants appuis budgétaires. Si la courbe que l’on observe actuellement évolue à la vitesse des quatre derniers mois, la facture pourrait être plus insoutenable en fin d’année», explique un responsable proche du dossier.

A en croire Ecomatin, si la résilience du pays face aux chocs exogènes est saluée par les experts de Washington, reste que les cadres de l’institution ne cachent pas leurs préoccupations face à la montée des subventions des carburants à la pompe. En effet, entre février et fin mai, en raison de la guerre en Ukraine et de la remontée des cours du brut sur le marché mondial, le Cameroun, importateur net de produits pétroliers, est obligé de soutenir les prix à la pompe. Ce qui a déjà englouti plus de 120 milliards F en quatre mois.

Au niveau international, le prix du pétrole a connu une hausse considérable. Certains pays, pour faire face à cet environnement conjoncturel, ont également augmenté les prix à la pompe. « Quand la situation est difficile, on fait les choix », a indiqué le ministre des Finances (Minfi), Louis Paul Motaze, devant les députés lors des discussions du projet de loi portant ratification de l’Ordonnance du 02 juin 2022 modifiant et complétant certaines dispositions de la loi du 16 décembre 2021 portant loi de finances pour l’exercice 2022. C’était hier à l’Assemblée nationale.

L’approche du gouvernement était, ni d’augmenter les impôts encore moins de contracter une nouvelle dette. « Nous avons fait des évaluations au niveau du ministère. Elles ont montré que c’est en moyenne 500 milliards de Fcfa  qu’il faut prévoir pour que les camerounais continuent de payer le prix actuel. Certains pays ont augmenté comme le Sénégal et la Côte d’Ivoire », a souligné le Minfi. Une hausse considérable de la subvention. Pour trouver ces ressources, les budgets alloués à certaines administrations ont été revus à la baisse. Et jusqu’à quand, le Cameroun va résister à l’augmentation des prix du carburant à la pompe.

Cameroun : les exportations de banane en hausse

Pour le compte du mois de décembre 2021, le Cameroun a exporté 20 631 tonnes de banane. Soit une hausse de 14% par rapport à la même période l’année dernière. C’est ce que révèle l’Association bananière du Cameroun (Assobacam).

Les bonnes affaires de la Banane du Cameroun. L’augmentation de la vente de la banane  à l’extérieur est quasi exponentielle (+7 820 tonnes) sur une période d’un mois, culminant à 2 532 tonnes (+ 14 %) sur un an (17 939 tonnes en septembre 2020). Selon Ecomatin, l’amélioration ainsi observée est due au dynamisme de l’entreprise Plantations du Haut Penja (PHP).

Les trois opérateurs du secteur ont respectivement exporté 17 677 tonnes pour la Plantation du haut Penja (PHP), 1 377 tonnes pour la Cameroon development corporation  (CDC) et 1 5 77 tonnes pour la Boh Plantation (B PL).  En comparaison au mois de novembre de la même année, les exportations camerounaises ont subi une hausse de 1 201 tonnes (6,18%), car durant le mois de novembre ce sont 19 430 tonnes qui sont sorties du pays.

En glissement annuel, l’on observe aussi une tendance haussière, qui est de 1 827 tonnes (9,71%). Car au mois de décembre 2020, les trois opérateurs réunis ont exporté 18 804 tonnes. Soit 16 061 tonnes pour PHP, 1 164 tonnes pour CDC et 1 579 pour B PL. Le bilan de l’année 2021 que l’on peut ressortir sur ce produit de rente pour l’économie est un bilan plutôt satisfaisant.

Et pour cause les exportations ont progressé de 10 750 tonnes (5,72%). Ceci lié principalement à la reprise des activités de l’opérateur étatique CDC depuis juin 2020. En effet pour le compte de l’année 2021, les exportations de la Cameroon development corporation (CDC), se chiffrent à 16 779 tonnes, contre 6 168 tonnes en 2020. Soit une hausse de 10 611 tonnes (172,03%).

S’agissant des performances de la filiale de la Compagnie fruitière de Marseille, les Plantations du Haut Penja (PHP), l’on note au terme de l’année écoulée des exportations de l’ordre de 167 534 tonnes, contre 166 762 tonnes, soit une hausse de 772 tonnes (0,46%). Du côté du petit poucet de ce trio B PL, l’on a par contre une baisse de 633 tonnes (4,23%).

 

Yaoundé: des produits de grande consommation en hausse dans les marchés

A Yaoundé, au marché du Mfoundi, revendeurs et consommateurs grincent des dents.

Du beau monde se presse devant les tables des bouchers où trônent des quartiers de bœuf. Ici, le kilo de bœuf se vend à 2800 Francs Cfa et il faut débourser 2300 francs Cfa si la chair est mêlée à des os. «Avant, le bœuf coûtait entre 200 000 et 250 000 francs Cfa. Maintenant le prix est passé à 350 000 francs Cfa et nous sommes obligés d’augmenter le prix pour avoir un peu de bénéfice » explique Bouba, boucher. Les vendeurs se voient obligés d’hausser les prix des marchandises, lorsque ceux des grossistes augmentent également.

Sur son étal improvisé à même le sol, Sandrine expose des oignons, sa principale marchandise. Elle vend entre quatre et six oignons à 500 francs Cfa. Des tas bien moindre par rapport à la moyenne des sept à huit oignons qui formaient encore les tas de 500 francs entre août et septembre. La cause de ce changement, explique Sandrine: la saison qui n’est pas favorable à la production des oignons. Le filet d’oignons est de ce fait passé de 3500 francs Cfa à 8500 francs voire 10.000 francs Cfa. Nous sommes obligés d’augmenter également les prix car nous ne vendons pas pour perdre», déplore la jeune femme de 28 ans.

Dans sa boutique d’œufs, Alain dispose ses alvéoles en fonction de la grosseur de ses œufs. Il vend une alvéole d’œufs de taille moyenne à 1700 francs, celle qu’il vendait il y a quelques temps à 1500 francs. « Généralement l’augmentation des prix des alvéoles d’œufs est due à une pénurie du produit. Lorsque la demande du produit est grandissante, on profite de l’occasion pour augmenter les prix» nous explique-t-il.

Vendeur ambulant de poireau, Martin transporte sa marchandise dans une brouette. Selon lui, la hausse des prix du ballot de poireau est due à la mauvaise foi des grossistes, qui préfèrent stocker la marchandise pour en gagner davantage. « Pour vendre plus chère, les grossistes gardent la marchandise, pour créer le manque chez les revendeurs. Les ballots de poireau variaient entre 2500 francs, 6000 francs et 12000 francs. Aujourd’hui, les ballots qui coutaient 6000 francs valent maintenant 7500 francs ainsi de suite».

La pilule est dure à avaler chez les consommateurs qui déplorent les effets de cette hausse de prix dans les bourses. « Presque tout a augmenté sur le marché, le riz, la viande, les plantains, la tomate, tout. C’est devenu compliqué de faire le marché car les prix varient à tout moment. Les vendeurs rejettent la faute sur leurs grossistes, on se demande quel est le véritable problème», souligne Flore, une ménagère.

Malgré ce phénomène qui se vit dans les marchés de la ville de Yaoundé, certains produits de grande consommation comme les arachides, connaissent des prix qui ont diminué.

 

Cameroun: l’inflation se maintient à la hausse (rapport)

Les prix à la consommation finale des ménages au Cameroun ont enregistré une hausse de l’ordre de 1,1% au cours des 9 premiers mois de 2016 contre 3,0% sur la même période il y a un an

Les prix à la consommation finale des ménages au Cameroun ont enregistré une hausse de l’ordre de 1,1% au cours des 9 premiers mois de 2016 contre 3,0% sur la même période il y a un an, et ce alors que l’augmentation se situe à 1,2% en moyenne sur les 12 derniers mois, selon un rapport publié jeudi par l’Institut national de la statistique (INS).

Cette hausse est justifiée par la flambée (+5,4%) des prix des boissons alcoolisées et tabacs, des services de restauration et d’hôtel (+4,1%) et des produits alimentaires et boissons non alcoolisées (+1,7%).

L’inflation ainsi constatée a été seulement d’origine interne, constate l’INS qui signale que les prix des biens locaux se sont accrus de 1,8% alors que ceux des biens importés ont fléchi de 0,3%, une situation qui s’explique par une offre insuffisante des produits frais.

De même, selon le rapport, les conditions climatiques observées au 1er semestre 2016 n’ayant pas été favorables à la montaison des cultures, la saison sèche ayant été très longue et impacté négativement les récoltes des cultures de contre-saison.

A contrario, les tensions observées sur les prix des transports voici un an, avec la révision à la hausse de 15% des prix des carburants à la pompe à compter du 1er juillet 2014, se sont estompées dans le pays.

Pour toute l’année 2016, le taux d’inflation devrait légèrement se situer en deçà de 2% du fait d’une part de la révision à la baisse des prix des produits pétroliers et l’application des 5% du tarif extérieur commun sur le riz importé, et d’autre part l’impact de la sécheresse et de l’effet du recul de l’insécurité sur l’offre des produits locaux dans certaines dans les régions de l’Extrême-Nord et de l’Est).

Cette atténuation des tensions inflationnistes pourrait également provenir de la remontée des prix des produits avicoles, après la crise de la grippe aviaire intervenue en mai dernier.


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Hausse du prix du cacao au Cameroun: les producteurs se frottent les mains

Le prix du cacao est passé de 1750 FCFA contre les 1550 pratiqués en novembre dernier

Les producteurs de cacao au Cameroun se frottent les mains depuis quelque temps avec la hausse significative du prix du cacao dont le kilogramme se négocie actuellement à 1750 francs CFA contre 1550 FCFA au mois novembre dernier.

Dans certaines zones de forte production comme les arrondissements de Ndom et de Nyanon dans la région du Littoral, les producteurs dictent leur loi aux acheteurs qui, pour l’une des rares fois, sont en difficulté.

« Nous laissons le prix du kilogramme à 1750 FCFA. Ceux qui ne veulent pas acheter nos produits à ce prix peuvent toujours aller voir ailleurs. Raison pour laquelle nous nous sommes organisés en coopérative, ceci pour nous éviter le diktat des acheteurs », a affirmé Jean Nguimbis, président d’une coopérative agricole à Ndemè, dans département de la Sanaga-Maritime, région du Littoral.

« Cette remontée des cours ne va pas sans regrets pour des producteurs étant donné que ce sont nos derniers récoltes que nous mettons sur le marché », a-t-il souligné.

A en croire les producteurs, d’ici le mois de février, il n’y aura plus de cabosses, car, disent-ils, « ici chez nous, nous vendons nos dernières récoltes de cacao entre les mois de janvier et de février ».

De quoi avoir des regrets au plus fort de la production lorsque le prix du kilogramme du cacao se négociait à 1200 francs CFA.


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La LCC contre une éventuelle hausse du prix du riz au Cameroun

Selon la Ligue des consommateurs camerounais, une hausse de 200 F en valeur absolue et 60% en valeur relative est de nature à asphyxier de nombreux ménages dont le riz constitue l’aliment de base

Des associations de défense des droits des consommateurs au Cameroun multiplient des initiatives visant à amener le gouvernement à ne pas appliquer l’article 2 de la loi de finances 2016, sur le paiement des taxes et droits de douane, du riz au taux du Tarif extérieur commun (TEC), fixé à 5 pour cent alors qu’il doit être de 0 FCFA comme c’est le cas depuis sept ans.

A en croire ces organisations, notamment la Ligue des consommateurs camerounais (LCC), l’entrée en vigueur de cette loi entraînerait la hausse du riz dont le kilogramme passerait de 350 francs CFA à 550 francs CFA.

Une hausse de 200 francs CFA en valeur absolue et 60 pour cent en valeur relative est de nature à asphyxier de nombreux ménages dont le riz constitue l’aliment de base.

« Dans un contexte de misère galopante, au vu des chiffres alarmants, qui relèvent que, de 2007 à 2014, il y a eu augmentation de plus d’un million de pauvres, dans notre pays. Malgré que le kilogramme de riz, produit consommé par 2 camerounais sur 3, coûte à partir de 350 F CFA. Si cette taxe est instituée, son prix avoisinerait 550 F Cfa le kilo ; un calcul rapide vous permet de mesurer l’ampleur du désastre chez ces consommateurs au faible revenu », écrit la LCC.

Selon des chiffres, la demande nationale avoisinerait 300.000 tonnes de riz par an pour une production nationale avoisinant 100.000 tonnes par an.

Cette situation devrait permettre de maintenir l’Ordonnance présidentielle du 7 mars 2008 portant exonération de droits de douanes à certains produits de grande consommation à l’instar du de la farine, du riz, du poisson, ou du sel.

L’ordonnance a été publiée au lendemain des émeutes contre la faim qui avaient fait une cinquantaine de morts.


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Ayos accueille la campagne cacaoyère 2015-2016

La cérémonie de lancement est présidée ce vendredi par le ministre du Commerce. Une occasion de dresser le bilan de l’édition passée qui a connu une hausse de la production de plus de 20 000 tonnes

Le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, préside ce vendredi, 07 août 2015, à Ayos, dans la région du Centre, la cérémonie de lancement officiel de la campagne cacaoyère 2014-2015. Cette autre édition démarre dans un contexte marqué par la multiplication des actions en vue de la relance de la filière.

A cet effet, un bilan de la campagne cacaoyère 2014-2015 a été dressé.

Close le 15 juillet dernier, la campagne précédente s’est achevée avec une production nationale commercialisée en hausse. Soit 232 530 tonnes, contre 209 905 tonnes pour la campagne 2013-2014. Ce qui correspond à une hausse de la production de plus de 20 000 tonnes.

Selon l’analyse du Conseil interprofessionnel du cacao et du café (CICC), les facilités offertes par le gouvernement dans le cadre du programme d’appui aux initiatives de transformation locale du cacao devraient favoriser la création de nouvelles unités dans les bassins de production. D’après les estimations du CICC, l’on peut chiffrer à 100 000 tonnes de fèves la capacité de broyage supérieure attendue de l’ensemble des unités de transformation.

Le 28 juillet dernier, le gouvernement camerounais a signé deux mémoranda d’entente avec la World Cocoa Foundation pour l’harmonisation des manuels utilisés pour la formation des producteurs. L’objectif visé pour le cacao est la production de 600 000 tonnes de fèves à l’horizon 2020.


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Cameroun: le prix du cacao en hausse

D’après les chiffres des pointages du SIF obtenus mercredi, le prix du cacao a augmenté, après que le prix bord champs de fèves a franchi la barre de 1530 F le kilogramme contre 1200 F le mois dernier

Le prix du cacao a connu une hausse significative depuis quelques jours, après que le prix bord champs de fèves a franchi la barre de 1530 francs CFA kilogramme contre 1200 francs CFA le mois dernier, d’après les chiffres des pointages du Système d’information des filières (SIF) obtenus mercredi.

Cette nouvelle progression des cours du cacao est la conséquence de la faiblesse de l’offre alors que la saison cacaoyère 2014/2015 arrive à son terme en juillet prochain.

Selon des explications concordantes, étant donné que l’on s’achemine vers la fin de la campagne et que la plupart des producteurs ont déjà écoulé leurs productions, les rares cargaisons restantes s’achètent à prix d’or.

Cette augmentation des prix avait déjà été observée en début d’année 2015 et s’expliquait principalement par la saison sèche qui facilite les approvisionnements et induit une concurrence plus rude entre les acheteurs.

De manière générale, les producteurs ont réalisé de bonnes affaires, puisque le prix du kilogramme est passé de 1000 francs CFA à 1200 francs CFA, puis à 1530 francs CFA actuellement.

Exportation cacao.
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Cacao camerounais: les exportations à la hausse

Sept mois après le début de la campagne cacaoyère 2014-2015, l’Office national du cacao et du café (Oncc), fait état d’une augmentation de 19% par rapport à l’exercice précédent

Les exportations du cacao camerounais sont en hausse, sept mois après le début de la campagne cacaoyère 2014-2015 qui a vu le Cameroun exporter déjà 166 699 tonnes de fèves. Selon l’Office national du cacao et du café (Oncc), le Cameroun assiste à une augmentation de 19% par rapport à l’exercice précédent.

A titre d’exemple, l’Oncc indique qu’au cours du seul mois de février 2015, 19 806 tonnes de fèves ont été exportées, contre 6580 tonnes seulement sur la même période de la campagne précédente, soit une augmentation de plus de 300 pour cent. Au mois de janvier dernier, ce sont 30 942 tonnes de cacao qui avaient été exportées, soit le plus grand volume enregistré depuis le début de la saison cacaoyère en cours.

Ces exportations auraient pu être plus importantes selon le Conseil interprofessionnel du cacao et du café (Cicc) qui se plaint de la longueur des procédures au port de Douala.

Malgré les instructions du gouvernement autorisant l’ouverture d’un corridor spécial pour accélérer les exportations du cacao, environ 74 000 tonnes de fèves sont encore stockées au port de Douala, à cause des lenteurs observées dans les opérations d’import-export, affirme le Cicc.


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Echanges commerciaux entre le Cameroun et ses partenaires à la hausse

Selon le Minepat, les échanges commerciaux entre le Cameroun et ses partenaires ont atteint 1 476,6 milliards de F CFA au 3e trimestre 2014, une hausse de 5% par rapport au 2ème trimestre

Les échanges commerciaux entre le Cameroun et ses partenaires ont atteint 1 476,6 milliards de F CFA au 3e trimestre 2014, soit une hausse de 5% par rapport au deuxième trimestre de la même année et de 3,5% en glissement annuel, selon le ministère en charge de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire.

Le déficit s’étant réduit de 31,4 milliards de F CFA par rapport au deuxième précédent pour se situer à 339,7 milliards de F CFA, ce qui représente en glissement annuel, une réduction de 41,2 milliards de F CFA.

Ces évolutions résultent d’une hausse des exportations conjuguées à une baisse des importations hors pétrole. En s’établissant à 444,4 milliards de F CFA, le déficit hors pétrole a connu une réduction de 47,5 milliards de F CFA par rapport au trimestre précédent et de 61,3 milliards de F CFA en glissement annuel. En outre, le taux de couverture des importations par les exportations a été de 62,6% au troisième trimestre 2014.

Quant aux exportations, elles ont progressé de 9,8% pour se situer à 568,5 milliards de F CFA au 3e trimestre 2014 et par rapport au trimestre précédent. Le ministère justifie cela par l’évolution aux ventes des cafés qui ont augmenté de plus 107,5%, du cacao brut en fève dont les ventes ont connu une augmentation de 63,3%, des bois et ouvrages en bois qui ont connu une hausse de 17,1%, de l’aluminium brut dont les ventes ont excédées 38,5%.

Il en est de même de la vente des huiles brutes de pétrole qui a connu une hausse de 4%.
Par ailleurs, la conjoncture a été morose pour l’huile de palme dont la vente a baissé de 11,7% en quantité et de 18,9% en valeur, du caoutchouc brut dont la vente a chuté de -26,4% à -44,5%, et aussi du coton brut dont la vente a plongé de -50,1% à -54,6%.

En glissement annuel, les exportations qui ont augmenté de 8,9%, s’explique par les ventes des carburants et lubrifiants. Les principaux produits exportés pendant la période indiquée sont les huiles brutes, notamment le pétrole qui a couvert 54% des exportations totales, les bois et ouvrages en bois 12,5% dont 7,2% pour les bois sciés, le cacao brut en fèves 7,8%, les carburants et lubrifiants 5,1%, l’aluminium brut 2,3%, le coton brut 2,1% et les cafés 1,9%.


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Les mesures de compensation retardent la hausse des prix du carburant

Le ministre du Travail et de la sécurité sociale, a confirmé aux syndicats et associations le 1er août 2012 que la hausse était inévitable

Proposition du Premier ministre
Dès l’entame de son propos liminaire, Grégoire Owona crache le morceau. « La hausse des prix à la pompe est désormais évidente », informe-t-il, en calmant les ardeurs des syndicalistes, et des représentants des associations des consommateurs. « A présent, le gouvernement est à la recherche des meilleures mesures d’accompagnement de cette hausse des prix », poursuit le Mintss, avant d’ajouter «le gouvernement travaille d’arrache-pied pour dégager les mesures d’accompagnement pour affiner la meilleure stratégie d’ajustement des prix à la pompe. Si l’augmentation est inéluctable, le gouvernement accompagne tous les citoyens, pour qu’on s’en sorte mieux ». Grégoire Owona consacre donc l’essentiel de l’entretien au lavage de cerveaux des syndicalistes, dont plusieurs ont invité les populations à investir les rues pour mettre la pression sur le gouvernement. Mais, le Mintss n’a pas été explicite sur les fameuses mesures d’accompagnement qui doivent contrebalancer la hausse des tarifs. Il faut se référer à la rencontre du 24 juillet entre le Premier ministre et les syndicats, pour avoir une idée des mesures que compte prendre le gouvernement. Ce jour-là, en effet, après avoir dévoilé les intentions du gouvernement, Philémon Yang a survolé quelques mesures à prendre pour amortir le choc. Le maintien des prix du pétrole lampant et du gaz, la réduction de l’impôt libératoire pour les taxis, la réduction des frais de stationnement pour les taxis, l’harmonisation des numéros des portières du taxi en ville, l’allègement des barrages routiers entre les bassins de production des vivres et les centres de consommation, la rationalisation des contrôles de police et de gendarmerie, l’accélération de l’application du code de procédure pénale en matière de transport, concernant la mise en fourrière notamment.

Encadrement des PME
On le constate, aucune mesure en faveur des automobilistes ordinaires, des promoteurs des industries et autres entrepreneurs, des fonctionnaires et des salariés du secteur privé qui, d’après l’Institut national de la statistique (Ins), sont deux fois plus nombreux que ceux du secteur public. Mais, le mystère plane toujours sur la date d’entrée en vigueur des nouveaux prix. Surtout que le Mintss n’a donné aucun indice. «Le gouvernement ne s’est pas précipité et il ne se précipitera pas. Il est au travail, et il est à la recherche des solutions », indique Grégoire Owona, qui a longuement cuisiné les leaders des associations et des syndicats, en sollicitant d’eux esprit républicain et citoyen. Malheureusement, les associations et syndicats ne fléchissent pas, même d’un iota, leur position. «Nous sommes contre cette hausse », fulmine Paul Gérémie Bikidik du réseau associatif des consommateurs de l’énergie (Race), auteur d’une kyrielle de tracts invitant les populations de Douala à boycotter cette hausse, si elle intervient. Concernant ces mesures de compensation, le Mouvement des entrepreneurs du Cameroun (Mecam) a une autre vision. « Le c ur du problème c’est l’entreprise. C’est l’entreprise qui crée des emplois, c’est encore elle qui crée de la richesse. J’entends que parlant des mesures de compensation, l’Etat se prépare à relever le salaire des fonctionnaires. Même en le faisant, le problème démeure car les fonctionnaires ne représentent rien sur le territoire national. Il faut plutôt investir dans le développement des Pme. Or, 75 à 80% de ces Pme sont dans l’informel. L’Etat doit trouver des moyens pour accroître la durée de ces entreprises qui est de cinq ans », déroule le vice-président et porte parole du Mecam. « Nous pensons aussi qu’il faut renforcer plutôt les capacités des Pme qui représentent plus de 85% des entreprises au Cameroun, et leur accorder des mesures incitatives. Il faut aussi résoudre le problème de l’accès au crédit des Pme qui continuent d’emprunter à un taux très élevé et développer un système de tutorat bancaire. Donc, si l’Etat résout l’équation des Pme, le pouvoir d’achat va considérablement augmenter et l’annulation des subventions n’aura aucune incidence. D’après l’institut national de la statistique (Ins), il y a 91.000 Pme au Cameroun. Si chaque Pme recrute seulement un employé, on est à 91.000 nouveaux employés et vous pouvez imaginer l’impact », ajoute Anselme Kemva.

Les prix des produits pétroliers vont augmenter au Cameroun
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Emploi des jeunes: Un léger mieux dans le Littoral en 2011

Les offres collectées par l’agence du Fonds national de l’emploi (Fne) ont connu une légère hausse. Tout comme les postes offerts. Mais, le chômage est toujours présent

Statistiques
La 12e édition de la Semaine pour l’emploi des jeunes s’est ouverte ce lundi 6 février 2012, à Douala. La cérémonie de lancement était présidée par le chef de la division des affaires administratives et juridiques à la région du Littoral. Rachel Sen Kong a saisi cette occasion pour divulguer quelques statistiques sur l’emploi compilées par l’agence régionale du Fne, organisatrice de cette semaine, qui a pour principale cible les jeunes des classes terminales des lycées et collèges et des étudiants. On retient qu’en 2011, 3765 offres d’emploi ont été collectées par l’agence du Fne pour le Littoral pour 13763 postes offerts. Ces chiffres connaissent une légère amélioration par rapport à ceux de 2010 qui affichent 3077 offres d’emploi pour 13501 postes offerts. Soit un ratio de progression de 8,1% pour les offres d’emploi collectées, et de 9,8% pour les offres d’emploi offerts aux jeunes dans le Littoral. C’est cette information qui retient le plus l’attention. En ce qui concerne la région du Littoral, le marché de l’emploi a évolué dans un environnement difficile, certes, mais on observe une hausse des recrutements des jeunes dans les tissus de production, soutient Rachel Sen Kong. Mais, cela demeure toujours insuffisant au regard de l’ampleur du chômage et les moyens insuffisants mis à la disposition du Fne, tempère la représentante du gouverneur à cette cérémonie, en appelant les nombreux jeunes présents à la salle du Castel Hall à la patience. L’espoir est permis en 2012, car 2012 est l’année des grandes réalisations et des grandes réussites, l’année où le Cameroun se transformera en un vaste chantier, l’année de décollage du Cameroun vers son émergence à l’horizon 2025 et de réalisation de nombreux projets structurants, martèle Rachel Sen Kong.

Mesures d’appui
La semaine pour l’emploi des jeunes fait partie intégrante des mesures d’appui que le Fne organise tous les ans dans le sillage de la fête nationale de la jeunesse. L’édition de 2012 va s’achever le 9 février. Cette semaine vise trois principaux objectifs. Informer les jeunes sur les programmes et mesures existant en leur faveur, sensibiliser les jeunes sur la nécessité d’une bonne orientation professionnelle et susciter la contribution de tous les partenaires du marché de l’emploi, notamment les entreprises pour promouvoir la formation et l’insertion professionnelle. En organisant cette semaine, le Fne vise à établir un dialogue avec les jeunes sur leurs préoccupations actuelles ou futures par rapport aux problèmes d’emploi, explique le Directeur régional du Fne pour le Littoral. Elle répond à un besoin crucial ressenti par les jeunes, en matière d’information sur l’emploi, insiste Benjamin Kisso. D’après lui, plusieurs activités vont être déployées tout au long de la semaine. Entre autres, des ateliers d’information et de présentation des activités du Fne, des conférences-débats sur les thèmes relatifs à l’emploi des jeunes, des carrefours métiers. En termes d’innovations, il y a le lancement à l’attention des jeunes du concours de la meilleure idée de projet. Cette manifestation qui se déroule simultanément à Yaoundé, Maroua, Bertoua, Limbe, Bafoussam, Ngaoundéré et Bamenda a été initiée par le Fne. Le thème central de cette année est «Notre offre de service pour l’emploi des jeunes».

Les jeunes en recherche d’emploi lors du recrutement des 25000 par la Fonction publique
Nkul-Beti)/n

CEMAC: 4% de taux de croissance en 2010

En même temps, les pressions inflationnistes s’atténuent à 2,1% contre 4,3% en 2009

4,8% de taux de croissance en 2011
C’est confirmé, le taux de croissance dans la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (CEMAC) pour 2010 s’établira à 4% contre 2,1% en 2009. Le Comité de politique monétaire (CPM) de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) a actualisé ses prévisions économiques, monétaires et financières pour 2010 au cours de sa quatrième et dernière réunion de l’année qui s’est déroulée le vendredi 10 décembre 2010 à Douala. Ceci sous les auspices de Lucas Abaga Nchama, gouverneur de la BEAC et président statutaire du CPM. Ce dernier justifie cette légère embellie par la hausse de la production de pétrole brut et du gaz, la bonne tenue du secteur non pétrolier et en particulier le secteur minier, l’accroissement des investissements publics et privés, la bonne conjoncture internationale et l’assainissement des finances publiques. Cette même tendance sera observée en 2011, prophétise l’équato-guinéen. En 2011, en effet, il est projeté un taux de croissance de 4,8%. Car, la bonne orientation de l’économie devrait se confirmer, voire s’accentuer, en relation avec une forte hausse de la production pétrolière et la mise en uvre de projets structurants, explique-t-il.

Une reprise fragile
Une avancée remarquable est également notée au niveau du taux de l’inflation dans la zone CEMAC, car d’après le CPM, les pressions inflationnistes s’atténueraient à 2,1%, contre 4,3% en 2009 et pourrait atteindre 1,8% en 2011 si le même rythme est maintenu. C’est une bonne nouvelle pour Lucas Abaga Nchama: C’est une bonne chose pour la monnaie en tout cas parce que la baisse des prix entrainera une relance de la consommation. Les ménages vont consommer plus et cette baisse des prix va se traduire au niveau de la monnaie et de la baisse du coût de l’argent, détaille le gouverneur de la BEAC. Ces légères avancées n’ont pas empêché cependant les membres du CPM de briller par leur vigilance surtout que jusqu’ici le président du CPM parle d’une reprise fragile. C’est ainsi qu’après examen des facteurs des risques susceptibles de peser sur la stabilité monétaire, le CPM a décidé de maintenir inchangés les principaux taux directeurs de la Banque centrale. Il s’agit spécifiquement des conditions d’intervention de la Banque centrale, les taux d’intérêts sur les placements publics, les coefficients de réserves obligatoires et le taux de rémunération de ces réserves. Les taux en vigueur sont donc ceux communiqués lors de la deuxième réunion ordinaire du CPM le vendredi 23 juillet 2010 à Douala.

Illustration CEMAC
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Prévision des risques et relance de l’économie
Ce jour-là, après avoir pris acte de la fragilité de la reprise économique, de l’atténuation des tensions inflationnistes et de la nécessité d’inciter au recyclage des excédents de liquidité dans l’économie réelle, le CPM a décidé de baisser de 25 points de base le taux directeur de la Banque centrale (taux d’intérêt des appels d’offres), baisser de 25 points de base le taux d’intérêt sur placements des banques et les taux d’intérêt sur les placements publics de 20 points de base pour le mécanisme de stabilisation des recettes budgétaires et de 25 points de base pour les dépôts spéciaux. Toutes ces précautions visent dans l’ensemble à prévenir tout risque éventuel et surtout à favoriser la relance de l’économie. La croissance dans la sous-région reste fragile et insuffisante au regard des potentialités des économies de la sous-région, lesquelles sont confrontées à de nombreux défis, analyse le président du CPM. Pour lui, ces défis sont liés essentiellement à l’étroitesse de la base productive et des exportations, à la persistance des déficits énergétiques, au faible développement et au manque de profondeur du système financier.

Illustration d’un taux de croissance en hausse
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La hausse des tarifs de l’électricité au Cameroun est-elle justifiée?

Analyse de Maxime Kamdem sur la base des évolutions de tarifs et de réglémentation

Dans le cadre des réformes engagées au Cameroun à partir des années quatre vingt dix, le gouvernement a entrepris de rationaliser la gestion des entreprises du secteur public et parapublic à travers la restructuration de certaines, la liquidation et la privatisation d’autres. C’est dans cette optique qu’est intervenue le 18 juillet 2001, la cession de la Société Nationale d’Electricité (SONEL) qui devint l’AES-SONEL. Les principales causes de cette privatisation sont notamment la dégradation de la structure financière et l’insuffisance des investissements. A ces dernières s’ajoute aussi des insuffisances au niveau des tarifs appliqués à la clientèle, qui ne permettaient pas d’équilibrer les finances de la SONEL, étant donné qu’il avait été établit que les consommateurs basse tension subventionnaient ALUCAM. Cette privatisation a été marquée par deux principales innovations en ce qui concerne la basse tension, dont on va précisément s’intéresser dans le cadre de cette réflexion : la configuration de la clientèle et la nouvelle grille tarifaire.

L’évolution des grilles tarifaires au Cameroun
C’est à partir de 2003 (deux ans après la privatisation) que l’on a connu au Cameroun la première hausse des tarifs. La grille établie segmente les clients en fonction des usages : usages domestiques, usages professionnels et éclairage public. Un consommateur appartient à la première catégorie lorsqu’il utilise l’électricité à des fins exclusivement domestiques (éclairage, électro-ménager, etc). Dans la seconde catégorie, il s’agit des consommateurs qui utilisent l’électricité exclusivement pour des activités commerciales, artisanales, et de services, toutes branches confondues (pharmacie, moulin à écraser, restaurant, débits de boissons,.), soit lorsque les activités ci-dessus sont couplées aux usages domestiques. L’éclairage public concerne exclusivement les communes, de 18h30 à 6h00 dans le cadre de l’éclairage des voies publiques. Avant la privatisation, la structure des tarifs était complexe : 24 prix étaient appliqués en moyenne tension et basse tension, et ceux-ci dépendaient déjà des usages. Les prix de vente dans la catégorie basse tension étaient de 50FCFA pour une consommation inférieure ou égale à 90 kWh et 58,15FCFA au-delà des 90kWh. L’innovation apportée dans la tarification après la privatisation a été l’introduction de la saisonnalité : une saison sèche (1er janvier au 30 juin) et une saison humide (1er juillet au 31 décembre). Le prix du kWh varie donc désormais en fonction de ces saisons.
Pour les usages domestiques : Pour le tarif social, les consommations sont exonérées de TVA et pour les autres, seuls les 110 premiers kWh sont exonérés de TVA.
Pour les usages professionnels : Le tarif appliqué à ce segment se compose de deux termes : un terme fixe appelé prime fixe mensuelle et un terme proportionnel au niveau de consommation et de la durée d’utilisation de la puissance souscrite. Le terme fixe est de 2000FCFA, et le montant total de la prime fixe mensuelle à payer est proportionnel à la puissance souscrite lors de l’abonnement ; si celle-ci est de 2,2 kVA (kilo Volt Ampère), ce montant sera de 4400 FCFA (2000*2,2).
Pour l’éclairage public : les prix de vente de l’électricité aux communes sont de 40FCFA/kWh en saison humide et46,5FCFA/kWh en saison sèche.


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En 2007, une nouvelle grille tarifaire fût mise en place pour les abonnés basse tension, et est marquée par la suppression de la prime fixe et de la tarification par saisons. La principale information de cette nouvelle tarification est l’augmentation de la tranche sociale qui est passée de 50 kWh à 110 kWh. Ce tableau montre que la suppression de la saison (saison sèche et saison humide) dans la tarification a conduit à un plafonnement des tarifs, qui se situe désormais à 85 FCFA/kWh pour les abonnés utilisant l’électricité à des fins domestiques, et à 92 FCFA/kWh,pour ceux utilisant l’électricité à des fins non domestiques (usage professionnel). Ce plafonnement est connu sous le nom de price-cap, qui a fait son apparition en Grande-Bretagne lors de la privatisation de certaines entreprises de services publics.
Depuis avril 2010, une nouvelle grille tarifaire a été mise en place par l’AES-SONEL, et se présente comme suit : Cette grille indique à nouveau un plafonnement des tarifs d’électricité, se situant à 95 FCFA/kWh pour les abonnés domestiques et à 96 FCFA/kWh pour les abonnés professionnels. L’analyse ainsi faite indique qu’en une décennie, l’on a assisté à trois augmentations des tarifs d’électricité. Cette dernière a ainsi marqué le point de discorde entre la tutelle (Ministère de l’Energie et de l’Eau-MINEE), l’Agence de Régulation du Secteur de l’Electricité (ARSEL), et le concessionnaire du service public AES-SONEL. Toutefois, ces augmentations sont elles réellement justifiées ?

La hausse des tarifs de l’électricité est-elle réellement justifiée ?
La loi 98/022 du 24 décembre 1998, régissant le secteur de l’électricité avait pour objectif de préparer la privatisation de la SONEL, et consistait à mettre en place un cadre réglementaire adéquat à la gestion du secteur. Elle a été marquée par la création de l’ARSEL (titre 4, chapitre 2), qui est chargée entre autre, comme le précise l’article 42 :
– De veiller aux intérêts des consommateurs et assurer la protection de leurs droits pour ce qui est du prix, de la fourniture et de la qualité de l’énergie électrique;
– De mettre en uvre, suivre et contrôler le système tarifaire établi, dans le respect des méthodes et procédures fixés par l’Administration chargée de l’électricité (.).
La création de l’Agence de Régulation avait donc pour but de contrôler le repreneur quant aux abus dont les consommateurs pouvaient être victimes, étant donné que la privatisation devait automatiquement s’accompagner d’une augmentation des tarifs de l’électricité.
En parcourant le contrat cadre de concession et de licence en son article 5 (tarifs de vente au détail exclusive), l’on s’aperçoit effectivement que des augmentations sont prévues durant les deux premiers quinquennaux suivant la privatisation, ainsi que les formules de contrôle des tarifs de l’électricité. Ces augmentations sont de l’ordre de 3% pour la première période quinquennale, et de 5% pour la deuxième ; l’ajustement devant se faire sur la base d’une révision d’au moins 10%. La lecture de ce contrat indique donc que les consommateurs devaient faire face à deux augmentations au maximum au bout de dix ans, c’est-à-dire jusqu’en 2011. Cependant, qu’est ce qui peut justifier la troisième augmentation dont on a été victime en avril dernier ?


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Pour répondre à cette interrogation, l’on va se référer à l’alinéa 2 de l’article 5 du contrat cadre de concession et de licence.

Par dérogation, (.), les formules de contrôle des tarifs, les formules de contrôle des tarifs dérivés ou les formules de contrôle des revenus dérivés pourront être révisés de manière exceptionnelle et à tout moment en cas d’événement imprévisible et extérieur à la volonté de la SONEL ou de l’Agence. (.) A cet effet, la SONEL fera une proposition de révision à l’Agence. La révision de formules de contrôle des tarifs, des formules de contrôle des tarifs dérivés ou des formules de contrôle des revenus dérivés sera effectuée par l’Agence en concertation avec la SONEL. Cette révision pourra s’accompagner, également sur décision de l’Agence, et après consultation de la SONEL, d’une modification des obligations quantitatives et qualitatives de la SONEL (.).
l’alinéa 2 de l’article 5 du contrat cadre de concession et de licence

On constate que cette clause autorise la révision des tarifs de l’électricité à tout moment, à condition que survienne un événement imprévisible. De quel événement imprévisible s’agit-il ? Aucune précision n’est faite à ce niveau dans le contrat, et l’on aimerait bien avoir une liste, fût-elle exhaustive des événements que l’on pourrait caractériser d’imprévisibles selon l’AES-SONEL. En se référant au dictionnaire français, l’imprévisible renvoie à ce qui ne peut être prévu. Il s’agit en effet d’un événement dont la survenance est inattendue. S’il n’est certes pas aisé de caractériser un tel événement, l’on peut tout de même recenser ceux qui sont jugés normaux ou conventionnels, afin de se faire une idée de ceux que l’on pourrait classer parmi les événements imprévisibles. Il y a une faille à ce niveau qui donne une marge de man uvre assez importante à l’AES-SONEL en ce qui concerne les propositions de révision des tarifs auxquelles l’ARSEL ne peut réellement s’opposer. Toute opposition devant entrainer des compensations, comme le précise l’alinéa 3 de l’article 5 : « (.), l’Agence pourra, à titre exceptionnel s’opposer à la révision des tarifs proposés par la SONEL. Dans ce cas, l’Agence, le Ministre chargé du secteur de l’Electricité et le Ministre chargé des Finances détermineront, après consultation de la SONEL, toute forme de compensation appropriée au profit de cette dernière pour compenser son manque à gagner à ce titre. ». Ceci confirme effectivement la marge de man uvre importante qu’à l’AES-SONEL sur le gouvernement camerounais.

L’augmentation des tarifs de l’électricité a conduit à la diffusion d’un communiqué, sommant l’AES-SONEL de revenir à l’ancienne grille tarifaire. Cette prise de position a marqué une fracture entre le MINEE et l’ARSEL. Cette dernière étant accusée de n’avoir pas respecté l’une des ses obligations contractuelles qui est de préserver les intérêts des consommateurs. L’on a donc assisté à la remise en cause du rôle des uns et des autres. Cependant, l’Agence peut elle réellement s’opposer à l’augmentation des tarifs quand le contrat et le cahier de charges le prévoient ? Nous avons vu ci-dessus que toute opposition ne peut s’accompagner que des mesures compensatoires de la part de l’Etat et après consultation de l’AES-SONEL. Ces mesures ont donc été apportées par l’Etat camerounais, ou alors le seront, pour compenser les manques à gagner de la société. Cette opposition à la hausse des tarifs de l’électricité, par le Ministre de l’Energie, sonne plutôt comme une mesure visant à apaiser les tensions sociales déjà créées au sein des consommateurs. En somme, on observe que la troisième hausse des tarifs n’est pas une surprise et pourrait ne pas être la dernière sur cette décennie, étant donné que le contrat le prévoit. Toute opposition devant entrainer une compensation de la part du l’Etat. Mais l’Etat aura-t-il les moyens nécessaires pour compenser à chaque fois la hausse des tarifs proposée par le concessionnaire ? Bien que l’augmentation des tarifs ait constitué le point de discorde entre le MINEE et l’ARSEL, on doit par ailleurs noter qu’elle est bien justifiée et était prévisible d’après l’article 5, al 2 du contrat cadre de concession et de licence.
Les défaillances observées montrent que la privatisation de la SONEL a été mal menée, étant donné que plusieurs clauses sont à l’avantage du repreneur. Tout a donc été biaisé dès le départ et l’on se demande comment tout un Etat s’est laissé emporté et berné par un groupe d’intérêts étranger ? En se focalisant uniquement sur l’article 5 du contrat, l’on pense que sa modification est impérative, afin qu’il ne soit pas uniquement à l’avantage du concessionnaire, cependant l’on devra encore attendre jusqu’en 2021, date butoir de la fin dudit contrat, c’est-à-dire dans dix ans. Gardons espoirs et restons patients.


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