Le stade Marc-Vivien Foé à Lyon, en France, est un hommage vivant à l’un des plus grands footballeurs que le Cameroun ait jamais produits.
Devoir de mémoire. La ville de Lyon en France a de nouveau rendu un vibrant hommage à Marc Vivien Foé, de regretté mémoire, en érigeant un complexe sportif en son nom. Le Complexe Sportif Marc-Vivien Foé est un espace dédié au sport. Plus connu sous le nom de stade Marc-Vivien Foé est un véritable joyau de la ville de Lyon. Il propose une variété d’équipements sportifs, dont un terrain de basket/volley, un terrain de football à 11, un terrain de football à 9, une piste d’athlétisme et une aire de lancer. Il est également équipé de vestiaires préfabriqués construits pour l’Euro 2016.
Le stade a récemment fait l’objet d’améliorations pour le rendre conforme aux normes de la Fédération française de football. En plus des vestiaires existants, un nouveau bâtiment modulaire a été construit pour augmenter la surface des vestiaires. Le projet a été dirigé par la Direction des Sports de la Ville de Lyon et les travaux se sont déroulés de juin à septembre 2015. Ce complexe sportif impressionnant incarne l’héritage de Foé et continue à d’inspirer les futurs talents sportifs.
Une vue du Stade Marc Vivien Foé
Marc-Vivien Foé, né le 1er mai 1975 à Yaoundé, au Cameroun, et décédé tragiquement à Lyon le 26 juin 2003, était un footballeur international camerounais. Sélectionné à 64 reprises en équipe du Cameroun, Foé est décédé des suites d’un malaise cardiaque survenu lors d’un match de son équipe nationale face à la Colombie lors de la Coupe des confédérations 2003.
Une femme a traduit le fils aîné de son mari en justice pour des faits qualifiés de blessures légères. Elle accuse ce dernier d’avoir commandité son assassinat avec la complicité de son père. Le mis en cause plaide non coupable.
Le compte rendu d’audience est fait par Kalara. « Tu veux me tuer pourquoi ? J’ai travaillé toute ma vie pour avoir l’héritage que nous avons accumulée aujourd’hui, mais toi tu veux me tuer pour jouir de ça avec tes enfants ». Cette déclaration a été faite par Mme Ambadiang, lorsque le Tribunal lui a demandé de poser des questions à M. Biongolo, son époux et témoin de son fils, prévenu dans cette affaire.
Cette femme qui avoisine la soixantaine, est déterminée à faire condamner M. Koum, son beau-fils, par le Tribunal de première instance (TPI) de Yaoundé, centre administratif. Elle a saisi cette juridiction pour les faits qualifiés de blessures légères reprochés à l’accusé, qui comparaît libre. Ce dernier clame son innocence. Les débats ont été ouverts dans cette procédure le 7 novembre 2021 en présence de toutes les parties opposées au progrès.
Première à prendre la parole, Mme Ambadiang a déclaré au tribunal que depuis quelques mois, elle avait constaté que son époux et son fils issus de premier lit complotent pour la tuer. C’est ainsi qu’en août 2021, au cours d’une altercation, M. Koum, qui était en possession d’une machette, a voulu la frapper à la tête. La dame dit avoir bloqué le coup avec sa main gauche, et trois de ses doigts ont été blessés provoquant une incapacité de travail de trois jours.
Pour soutenir son accusation, Mme Ambadiang a produit dans le dossier de la procédure son certificat médical et des photographies. Elle a également fait comparaître un témoin, qui s’est présenté comme étant l’oncle de son époux. Ce dernier a confirmé les déclarations de la plaignante.
Jalousie
Pour sa défense, M. Koum a déclaré au tribunal que le jour des faits, il se rendait dans un chantier en construction, lorsqu’à sa grande surprise, sa belle-mère a bondi sur lui et a saisi la machette qu’il tenait en main. « Elle a arrêté la lame de la machette, et ne voulant tirer, elle s’est blessée », a-t-il déclaré.
Cette déclaration a été corroborée par une voisine, qui dit avoir vécu la scène. « Lorsqu’elle s’est blessée, elle a directement accusé son beau-fils de l’avoir fait, pourtant c’est faux. Son époux est arrivé plus tard et l’a conduite à l’hôpital », a-t-elle confié. Biongolo a également pris la défense de son fils au cours de ce procès. Il a déclaré au tribunal que sa vie conjugale n’est pas au beau fixe et que son épouse voit le mal partout. Appelée à poser des questions à son épouse, la plaignante a laissé entendre qu’elle a plusieurs fois été victime de menaces de mort de la part du témoin qui est en réalité un officier de police judiciaire.
Ce dernier menaçait de la tuer avec son fusil. Pour elle ce n’était pas le fruit du hasard que M. Koum ait tenté de la tuer à l’aide d’une machette. « Si je voulais la tuer, je devais le faire lorsqu’elle partait souvent coucher chez mon oncle. Quand cette femme boit le vin, elle devient incontrôlable. Elle insulte et bagarre avec tout le monde. Je n’ai jamais comploté avec mon beau-fils pour la tuer, sinon je ne l’aurais pas emmené à l’hôpital après l’incident », a soutenu M. Biongolo.
Lors des réquisitions finales, le représentant du ministère public a demandé au tribunal de déclarer l’accusé coupable de l’infraction qui lui est reprochée. Il a jugé que les faits sont caractérisés et que le mis en cause a expressément blessé sa belle-mère. L’avocate de M ; Koum a quant à elle plaidé pour la relaxe de son client. Elle évoque la jalousie comme étant le moyen utilisé par la plaignante pour se rendre en justice.
« Mme Ambadiang est une personne qui voit les complots partout. Elle est venue en mariage avec rien, et n’a pas eu d‘enfant avec son époux. Sachant qu’elle va bientôt mourir, elle a commencé à avoir peur des enfants du premier lit de son mari. Raison pour laquelle elle veut envoyer cet homme en prison. Elle utilise votre bras pour arriver à ses fins », a relaté l’avocate. Le verdict est attendu le 22 novembre prochain.
Pour un ensemble de logements, deux femmes se battent devant les tribunaux de Douala. Entre contestation de l’état civil, mariage en difficulté, appartenance aux nouveaux mouvements religieux chrétiens et violences, le conflit perdure depuis onze.
Les faits sont rapportés par Kalara. Qui est N. K. ? Comme piquée au vif, la petite dame ronde entre deux âges a lâché : « C’est la bordelle de mon mari ! », provoquant un remous dans le prétoire. La juge l’a avertie immédiatement : « Soignez votre langage madame… ». L’avocat de la partie civile à ce procès venait seulement de commencer à lui poser des questions quand elle a craqué.
Une indication de la trame de fond de l’affaire inscrite au rôle du Tribunal de grande instance (TGI) du Wouri en ce mardi 9 novembre 2021 mentionne simplement que Minette Nganya Tchapetchet répond à l’accusation de l’Eglise témoin du Christ : « pillage en bande, violences et blessures légères ».
D’après la communauté religieuse, la dame a entrepris une expédition privée d’expulsion forcée des lieux qu’elle occupe pour son ministère à Bonamoussadi, un quartier résidentiel de Douala. L’assaut aurait eu lieu à 4h du matin le 18 décembre 2018. Dans la série de témoignages, le vigile de l’église claironne que la dame a même demandé qu’il soit tué.
Exhibant une bosse sur son épaule qu’il a dénudé en levant le manche de son t-shirt, il dit à la juge que la protubérance est bien la preuve des violences alléguées. Tout comme ces cicatrices qu’il porterait sur la tête. Tout cela résulterait de l’irruption de malabars armés de gourdins, marteaux et autres machettes qui ont fracassé des équipements, bastonné et obligé les fidèles à fuir les lieux alors qu’une nuit de prière s’y déroulait.
Malade chronique
L’accusée, Mme Nganya Tchaptchet, nie la majeure partie du récit. Si elle s’est bien rendue sur les lieux, c’était à 7h du matin, en compagnie de son neveu uniquement. «Je voulais qu’ils quittent la concession, car j’ai une décision de justice qui l’ordonne », explique-t-elle. Les déclarations qu’elle et son neveu ont faites à la police et devant le juge d’instruction, corroborent ce que disent les plaignants ?
Elle ne les reconnaît point. Et de se lamenter sur son sort de veuve, malade chronique, assaillie par diverses plaintes liées à la même affaire, alors qu’elle « ne cherche qu’à utiliser les biens de ses enfants pour les envoyer à l’école et nourrir la famille ». Son avocat et elle-même suggèrent que c’est l’intervention des voisins, exaspérés par la situation, qui a pu causer quelques dégâts.
Dans les habituelles digressions autour de l’objet du procès, l’on apprend en effet que l’époux de Mme Nganya Tchaptchet, feu Nouamo, est décédé le 31 décembre 2009, dans des circonstances spéciales. L’homme a passé ses derniers jours auprès de N.K. et c’est dans l’église que les obsèques ont eu lieu.
Par ailleurs, une procédure pour destruction des preuves d’un acte de mariage oppose le même N.K. à l’accusée. Cette dernière reconnaît que sa rivale a gagné le procès au Tribunal de première instance de Douala-Bonabéri. Toutefois, souligne-t-elle, l’officier d’état civil interpellé « a dit qu’il ne reconnaît pas avoir dressé » l’acte querellé.
De sorte que depuis onze ans, les deux parties se battent pour contrôler l’héritage. Mme Nyanga Tchaptchet se prévaut d’un jugement « définitif » qui lui reconnaît l’usufruit et déclare sa fille héritière. Après une première expulsion manu militari longtemps avant, qui a donné lieu à un procès similaire devant le même tribunal et à un non-lieu à son profit, elle est revenue à la charge contre les occupants.
Son avocat crie « l’église frustre, provoque, pousse au crime. Quoi qu’il en soit, rétorque le défenseur de l’église Témoin du Christ ; la décision qui lui attribue le droit de percevoir les loyers est limitée par un appel et n’aurait pu être mise en œuvre que par un huissier de justice. L’homme insiste pour que soit sanctionnée le recours à la violence et à la « cupidité » de l’accusée.
Roi Salomon
A propos de l’argent et «des biens de cette terre», interroge l’avocat de la mise en cause : ne serait-ce pas de l’autre côté qu’il faut voir de l’immortalité aggravée par la présentation présumée de l’adversaire comme autorité morale, l’église Témoin du Christ et la dame N.K. ayant offert de racheter l’ensemble immobilier en question ? «Pensez à la justice de Salomon dans la bible !
Comme l’enfant qu’une des femmes accepta de voir diviser en deux, voici une femme qui propose d’acheter à une autre un bien qu’elles sont supposées posséder (chacune à bon droit). C’est-à-dire clairement qu’il y en a une qui connaît la valeur de ce qu’elle a pour avoir contribué à le bâtir », sérine l’avocat de Mme Nganya Tchaptchet.
Le procureur de la République aussi semble épauler Mme Nganya. Elle n’aurait cependant pas dû tenter d’exécuter par ses propres moyens la décision dont elle se prévaut. Aussi, requiert-elle soit condamnée uniquement pour avoir pillé, bien que les autres auteurs du pillage ne soient pas dans le box des accusés. Personne ne reconnaissant qu’elle a porté la main sur quiconque. Les deux autres chefs d’accusations tombèrent du coup.
Avant de clore les débats qu’elle va sanctionner le 23 novembre prochain, la juge a ouvert une fenêtre, précisant qu’il s’agit de renseignements. Pourquoi demandera-t-elle au pasteur de l’église Témoin du Christ, n’avoir pas apaisé ou quitté les lieux alors que le conflit perdure ? « On a voulu concilier mais ça n’a pas marché », répond le plaignant. Raison de plus pour aller chercher un logement ailleurs, insiste la juge. L’homme se justifie : « Nous ne voulions pas laisser le feu après nous ».
En fait de feu, le conflit a de quoi être alimenté, bien au-delà de l’aspect affectif. Car, l’échange entre le juge et le pasteur, l’on apprendra que l’héritage en question porte sur 17 chambres ou studios et une salle de réunion qui servent l’église pour l’essentiel.
Et la juge d’insister pour connaître le prix du loyer, le standing du quartier : « C’est bien ça que vous louez à 125 000f par mois à Bonamoussadi ? », oui répond le pasteur, à la satisfaction visible du camp opposé qui tient à ajouter que le tribunal sortirait de ses gongs si, d’aventure, en plus de la réduction du loyer qu’aurait organisée N.K. avec les concurrents, greffier-séquestre, des sommes payées depuis lors à Mme Nganya Tchaptchet.
La procédure d’hérédité a été initiée par Wilson, il y a un mois. Cet homme, qui avoisine la soixantaine, veut ouvrir la succession de Paul, son frère cadet décédé il y a deux ans au Noso. Le compte rendu d’audience est de Kalara.
Militaire de profession, le défunt a laissé un compte bancaire bien fourni et des biens en nature. Il était également père de trois enfants issus de deux relations différentes, qui n’ont pas abouti au mariage. Malgré son grade de capitaine dans l’armée, Paul n’a jamais été marié à une seule femme, aux dires de Wilson.
Après son décès en 2019, sa famille s’est réunie et un procès-verbal de conseil de famille a été dressé. Cette affaire a retenu l’attention du tribunal de premier degré de Yaoundé mercredi dernier. Dans ce document qui a été présenté au tribunal, les cinq frères et sœurs de Paul ont été désignés comme ses cohéritiers. L’administration des biens a été donnée à Wilson.
Les membres de famille présents à l’audience en qualité de témoins dans cette procédure ont corroboré la version des faits de Wilson. Seulement, une question du tribunal a voulu troubler la sérénité observée dans cette affaire. « Le défunt n’a-t-il pas eu d’enfants ? » a interrogé le juge avant de faire remarquer à Wilson qu’il existe trois autres actes de naissance dans le dossier, différents de ceux des héritiers désignés.
«La voie de représentation est fermée monsieur le président. Le défunt a eu trois enfants, qui n’ont pas été reconnus de son vivant. C’est par honnêteté que nous avons tenu à vous présenter leurs actes de naissance. Ils ne sont pas proches de la famille», a déclaré l’avocat de la famille. Convaincu par le témoignage de l’homme en robe noire, le tribunal a mis l’affaire en délibéré pour le 13 octobre 2021.
Issus d’une famille polygamique, certains enfants nés avant le mariage n’ont pas été reconnus du vivant de leur père. Ils ont été ignorés dans le procès- verbal du conseil de famille et demandent à être introduit dans la succession.
Les faits sont relatés par le journal Kalara, spécialisé dans l’information juridico-judiciaire. C’est une famille nombreuse qui s’est présentée devant le Tribunal de premier degré (TPD) de Yaoundé le 15 septembre dernier. Elle est venue ouvrir la succession de Max, leur père et époux, décédé en janvier 2020. Hilary, la seconde épouse du défunt, est l’initiatrice de cette procédure. Gendarme de profession, Max a laissé derrière lui une veuve, plusieurs enfants, et un grand patrimoine, qui aiguise les appétits des uns et des autres.
Dès l’appel du dossier, cette famille paraissait plutôt fusionnelle. Tout se passait comme sur des roulettes, jusqu’à ce que le Tribunal pose sa traditionnelle question à la veuve. « Etes-vous sûr que le défunt n’a pas eu d’autres enfants ? ». La réponse à cette interrogation a changé le cours des débats, qui devront se poursuivre le 6 octobre prochain.
En effet, c’est depuis un mois déjà que Hillary a saisi le tribunal. Elle et ses enfants veulent entrer en possession de la pension de réservation de Max, son défunt époux. Ce dernier est décédé le 26 janvier 2020 des suites de maladie. Le défunt a au cours de sa vie accumulé d’autres biens constitués, entre autres, d’immeubles et véhicules. Il était polygame et père de plusieurs enfants.
Sa première épouse l’a précédée au pays des morts cinq ans plus tôt. Après le décès de Max, sa famille s’est réunie. Au cours de ce conseil de famille, il a été décidé que tous les enfants reconnus du défunt soient déclarés cohéritiers, Hilary a bénéficié de son droit d’usufruit et a été désignée administratrice de biens successoraux. Toutes les résolutions prises lors de cette assise ont été consignées dans un procès-verbal, qui a été annexé dans le dossier de la procédure soumise à l’appréciation du tribunal.
Le journal Kalara indique que dans ce document que Max a laissé, quatre enfants vivants et trois autres sont décédés avant lui. Parmi les enfants disparus, une de ses filles a eu trois enfants, qui ont été alignés dans la succession de Max, en représentation de la défunte mère. Tout semblait normal jusque-là, aucune contestation n’a été signalée.
La coutume
Au regard du nombre de personnes présentes devant elle, la juge a voulu savoir si le gendarme polygame n’a pas eu d’autres enfants. Il y a eu une minute de silence avant que Paul, l’un des enfants issus du premier mariage, déclare au tribunal que leur défunt père a eu plusieurs autres enfants, qui n’ont pas été pris en compte dans le procès-verbal de conseil de famille.
« Je suis une enfant naturelle reconnue par mes grands-parents. Je suis né avant le mariage de mes parents, et mes grands-parents m’ont reconnue selon notre coutume », a déclaré l’aînée de la fratrie. Plusieurs autres enfants de Max qui sont dans la même situation se sont signalés au cours de l’audience pour réclamer leur part d’héritage.
« Vous comprenez maintenant pourquoi leurs noms n’apparaissent pas dans le procès-verbal de conseil de famille que nous vous avons présenté. Ils ne sont pas reconnus par le défunt. Seuls les enfants reconnus ont droit à l’héritage de cet homme selon la loi. Je n’ai voulu frustrer personne », a souligné l’avocat de la famille.
En prenant connaissance du dossier de procédure, le juge en charge du dossier a constaté qu’effectivement, les enfants qui souhaitent entrer dans la succession du gendarme n’ont pas été reconnus par ce dernier. Leurs actes de naissance ont le nom d’un père autre que celui de Max. De plus, les actes de décès des enfants disparus de Max n’ont pas été produits dans le dossier. Toute chose qui a obligé le tribunal à reporter l’audience pour que la famille produise ces documents, qui sont très importants pour la compréhension de ce dossier. Débat à suivre le 6 octobre 2021.
Lire d’autres histoires aussi croustillantes dans le dernier numéro de Kalara.
Suite au jugement d’hérédité qui a désigné la veuve tutrice des enfants et administratrice des biens de son défunt fils, une dame, qui conteste la gestion de sa belle-fille, s’oppose à la décision de justice.
Le compte rendu d’audience est fait par Kalara. « Dès que ma belle-fille a reçu la pension de mon fils, elle a complètement changé. Elle ne s’occupe pas des enfants ». C’est cette phrase répétée à plusieurs reprises au cours de son témoignage que Babette a entamé son récit devant le tribunal de premier degré (TPD) de Yaoundé le 9 septembre 2021. Assise au premier banc de la salle d’audience, elle attendait impatiemment l’appel de l’affaire.
La dame dont l’âge avoisine la soixantaine, est repartie déçue de la salle d‘audience à cause de la tournure prise dans ce dossier. Elle n’a pas été contente de la décision du tribunal de renvoyer l’affaire à une date ultérieure dans le but de convoquer Arlette sa belle-fille. « Elle ne viendra pas ici. Je lui ai déjà laissé plusieurs messages pour qu’elle se présente devant le tribunal, elle n’a jamais répondu à un seul », a-t-elle déclaré.
Au cours de sa déposition devant le tribunal, Bebette a déclaré que Arlette et Georges, son fils, se sont unis par les liens du mariage il y a plus de quinze ans. Ils avaient opté pour le régime monogamique et la communauté des biens. De leur union sont nés trois enfants encore en bas âge. Le premier a 13 ans et le cadet 7 ans.
L’homme était militaire et Arlette ménagère. La petite famille était heureuse jusqu’au décès de Georges, qui laissé sa femme et ses enfants sans abri. Après le décès de Georges en 2020, un procès-verbal de conseil de famille a été dressé dans le but d’ouvrir la succession du jeune militaire mort à 32 ans. Lors de cette assise, tous les enfants du défunt ont été reconnus comme ses cohéritiers, l’administration des biens et la tutelle des trois enfants du couple avaient été confiées à Arlette, qui n’avait que 26 ans. « Je me suis opposée aux résolutions du conseil de famille devant le tribunal parce que je jugeais que ma belle-fille était trop jeune pour gérer les biens de mon fils. Mais le juge avait rejeté la requête dans laquelle je revendiquais le statut de coadministratrice ».
Trois millions
Poursuivant son témoignage, la plaignante a relaté qu’elle a construit une maison à sa belle-fille et à ses petits-enfants, qui habitaient déjà dans sa maison pour qu’ils ne s’éloignent pas de la famille. Elle soutient en outre qu’elle a usé de ses moyens financiers et relationnels pour que le dossier de pension de Georges, aboutisse. Seulement, Arlette n’a pas informé sa belle-mère des décaissements qu’elle avait déjà effectués à son insu.
« C’est quand je suis allée à la délégation pour me renseigner sur l’avancement du dossier que j’ai découvert la supercherie de ma belle-fille. J’ai été informée qu’Arlette avait déjà décaissé l’argent. Elle a perçu plus de trois millions de F CFA », a-t-elle confié.
Mais le courroux de Babette provient surtout du fait qu’Arlette a dépensé la totalité de l’argent de la pension de son mari avec d’autres hommes. De plus, depuis qu’elle a empoché les trois millions, elle n’est plus stable. « Je suis allée chez elle à plusieurs reprises, mais elle n’est jamais là. Je n’ai plus de ses nouvelles. Je ne suis pas sûre qu’elle habite toujours dans la maison que j’ai construite pour elle. Ma belle-fille ne s’occupe pas des enfants. Elle s’est détournée de ses obligations dès qu’elle a reçu l’argent ».
Pour ce qui est de la situation actuelle des enfants, le journal Kalara rapporte que Babette a déclaré qu’ils sont à Bertoua chez l’une de ses filles, qui a pris en charge leur scolarité depuis le décès de Georges. Elle déclare enfin que sa pension retraite ne lui permet pas de s’occuper de ses petits-enfants. Babette souhaite que le tribunal lui confie l’administration de biens de son fils pour le bien de ses petits-enfants. « J’aime les enfants de mon fils. Je suis mieux placée pour connaître ce qui est bien pour eux ou pas. Je ne veux plus que ma belle-fille continue à dilapider leur argent. Elle est encore jeune et peut décider de se marier avec un autre homme », a-t-elle conclu.
Attentive tout au long du récit de Babette, la juge a décidé de faire entendre Arlette avant de prendre sa décision finale dans cette affaire qui met en mal les intérêts des enfants mineurs. La jeune veuve est attendue à la prochaine audience, prévue le 16 septembre.
Suite au décès du chef de famille en 2015, l’enfant adoptif du couple veut partager son héritage avec la veuve. Cette dernière, qui n’a pas pu contenir ses émotions au cours de l’audience, soutient que son fils consulte des marabouts pour l’anéantir.
Véronique, la soixantaine sonnée, a vu le monde envahi par Apollinaire à qui elle a offert son hospitalité en 1996 en le faisant partir du village pour venir vivre chez elle. En effet, la dame a saisi le tribunal de premier degré de Yaoundé d’une plainte dressée contre son ancien hôte qui se réclame fils légitime de son défunt époux. Apollinaire estime avoir droit à l’héritage légué par son défunt mari de sa tutrice au même titre qu’elle. L’affaire a été appelée le 7 juillet 2021. Le compte rendu d’audience est relaté par Kalara.
De corps et voix tremblants, Véronique avait de la peine à expliquer clairement la situation qu’elle vit actuellement. Elle affirme être sortie de l’hôpital, où elle y a passé deux semaines suite à un choc émotionnel dont elle a été victime suite à ce litige qui l’oppose à son « fils ». Dès l’entame de son témoignage, la dame a été prise d’émotion et a sollicité un report d’audience. « Je ne suis pas à mesure de venir à bout de mon témoignage car je crains de m’évanouir »a-t-elle déclaré. Le juge a accédé à sa demande et a renvoyé l’affaire au 6 août 2021.
Cauchemar
Approchée à la sortie de la salle d’audience pour comprendre cette affaire, Véronique a expliqué au reporter que Kalara, qu’elle est envoutée par Apollinaire. Selon elle, l’homme qu’elle a hébergé pendant 25 années, est son pire cauchemar parce qu’elle est la proie et la principale cible du mis en cause qui réclame sa quote-part dans l’héritage que lui a laissé son défunt époux. Elle raconte que son fils est constamment au village et fréquente des marabouts, d’où son impression d’être envoûtée par le jeune homme. Elle affirme que ce dernier aurait enterré une chèvre au village symbole de pratique occulte. Véronique déclare ensuite qu’elle fait des rêves dans lesquels elle est pourchassée par un homme dont elle ne voit pas le visage.
Véronique raconte que c’est en 1996 qu’elle a adopté Apollinaire quittant le village pour s’installer à Yaoundé dans la maison qu’elle occupait avec son défunt époux. Le jeune garçon est le fils d’une cousine à elle et n’avait alors que 10 ans à cette époque-là. Il faisait le bonheur du couple qui s’était marié depuis plusieurs années mais n’avait pas eu d’enfant. Elle affirme avoir pris en charge la scolarisation d’Apollinaire jusqu’à l’obtention de son baccalauréat. Selon la dame, c’est une pratique habituelle de sa culture qui implique au couple n’ayant pas eu d’enfant d’adopter un ou de recueillir un ou plusieurs enfants pour que celui-ci ou ceux-ci stimulent et boostent leur chance d’en avoir. Malgré cela, elle n’est pas parvenue à avoir un enfant issu des entrailles. Néanmoins, elle dit avoir continué à aimer et s’occuper d’Apollinaire comme si c’était son propre fils.
Héritage
La plaignante relate avoir offert une atmosphère paisible en le mettant à l’abri de tous leurs problèmes de couple à chaque dispute. Elle souligne que malgré les intempéries que traversait le foyer, le couple est resté solide n’eut été la mort de son époux survenue en 2015 suite à une longue maladie qui, après l’avoir secouée pendant plusieurs années, a eu raison de lui. Elle révèle qu’après le décès de son époux, Apollinaire a changé de comportement. Ce dernier a commencé à rentrer saoul à la maison et à des heures tardives. En 2018, il a définitivement quitté le domicile pour s’installer ailleurs. Elle ne le reverra qu’en 2019, lorsque cette affaire déclenche.
Véronique déclare que son époux a laissé derrière lui une fortune composée de plusieurs lopins de terrains, de maisons en location et une somme considérable dans son compte bancaire. C’est un patrimoine qui est à l’origine des disputes aujourd’hui entre elle et son fils. Selon elle, Apollinaire a commencé à réclamer un droit à l’héritage et face à son refus, il aurait usé de manœuvre pour sceller le compte bancaire de son défunt époux. Elle explique par ailleurs que le mis en cause ne détient aucun document qui le rattache à sa famille et qui justifierait qu’elle partage les biens avec lui.
Son acte de naissance est dressé au nom de ses parents biologiques et dit s’être opposé au partage de biens sollicité par Apollinaire. La veuve ajoute que c’est ainsi que son quotidien s’est transformé en cauchemar. La plaignante n’a pas manqué d’exprimer sa déception face à cet état de chose car surprise de voir que c’est principalement cet enfant à qui elle a ouvert les portes de sa maison qui est l’auteur de ses déboires. D’ où le choc émotionnel qui l’a envoyé directement sur un lit d’hôpital pendant deux semaines…
Une dame a saisi la justice pour ouvrir la succession de son époux. Mais, l’un des fils du défunt issu d’une précédente relation, qui n’a pas été reconnu, fait obstacle à la procédure et souhaite faire partie de ses cohéritiers.
« Il n’est mentionné nulle part le nom de ce défunt dans votre acte de naissance ». C’est par cette remarque que le juge du Tribunal de premier degré de Yaoundé (TPD) de Yaoundé a atténué les tensions entre Eveline, la veuve, et Daniel, le fils aîné de Valentin. Les deux parties se disputent le patrimoine laissé par ce commerçant. Le linge sale n’ a pas pu se laver en famille, c’est désormais devant la justice que les problèmes de ce foyer vont être réglés.
Ces faits sont rapportés par le journal Kalara. C’est Evelyne qui a saisi le Tribunal. Elle souhaite ouvrir la succession de Valentin, son défunt époux. Ce dernier est décédé à Yaoundé de suite de longue maladie. Il est propriétaire de plusieurs boutiques au marché central de Yaoundé et avait des véhicules de transport. Le défunt était également bailleurs dans plusieurs cités universitaires.
Depuis son décès en 2018, ses ayants-droit peinent à désigner les véritables propriétaires de ses biens. D’un côté, la veuve aimerait que seuls ses enfants héritent, tandis que Daniel soutient qu’il a droit à son part d’héritage. Les débats ont été ouverts dans cette affaire le 21 juin dernier en présence des deux parties.
Eveline a raconté au Tribunal qu’elle s’est unie par les liens du mariage avec Valentin en 2017, après 15 ans de concubinage. De leur relation sont nés quatre enfants encore en bas âge. Elle soutient qu’elle a été la maîtresse de Valentin pendant des années, car ce dernier était encore marié à sa première épouse lorsqu’ils se sont rencontrés. Ce n’est qu’après le divorce qu’elle a décidé d’aller vivre avec lui sous le même toit.
De ce premier mariage est né un enfant, prénommé Daniel. « Mon mari m’avait expliqué que cet enfant est né avant leur mariage et qu’il ne l’avait pas reconnu à cause des problèmes entre leur deux familles. Il n’avait que 16 ans et la fille 15. Cinq ans plus tard, la famille de la fille, très catholique, avait alors organisé leur mariage et forcé la mère de son enfant à l’épouser », a-t-elle relaté.
Droit d’aînesse
Après le divorce entre Valentin et sa première épouse, cette dernière refait sa vie et a eu d’autres enfants. Evelyne déclare que Daniel a toujours vécu sous leur toit, sans aucun problème, jusqu’au lendemain du décès du chef de famille. « Il a commencé à revendiquer son droit d’aînesse et son droit de chef de famille, que je ne conteste pas. Seulement, il veut gérer tout seul le patrimoine de son défunt époux ».
Pour régler ce différend, la famille a décidé d’ouvrir la succession de Valentin. Un conseil de famille a été organisé à cet effet et un procès-verbal a été établi. Dans ce document qui a été annexé au dossier de la procédure, tous les enfants d’Evelyne ont été désignés cohéritiers de leur défunt père. L’administration des biens et le droit d’usufruit ont été reconnus à la veuve. Daniel n’est pas du tout d’accord avec ces résolutions. Il souhaite non seulement hériter de son père, mais aussi être associé à l’administration des biens du défunt.
Mariage ou pas ?
Prenant la parole au cours de cette audience, Daniel contexte aussi le lien de mariage qui existe entre Eveline et son père. Il soutient que leur acte de mariage est un faux. « J’ai vécu avec mon père depuis l’âge de 8 ans. Je n’ai jamais assisté à une cérémonie de mariage entre cette femme et mon père. Je ne sais d’où sort l’acte de mariage qu’elle brandit ici aujourd’hui. Elle n’est que la concubine de mon père », a-il-déclaré.
Pour ce qui est de la succession de Valentin, Daniel déclare qu’il est connu de tout le village qu’il est le fils du défunt, et qu’il n’a besoin d’aucun document pour le prouver. « Mes oncles et tantes ici présents peuvent le témoigner. Je suis la photocopie de mon père. Je suis son fils ». Toutes les personnes venues pour soutenir cette famille dans ce procès ont corroboré à la version des faits des deux parties. Certains ont dit avoir assisté au mariage entre Valentin et Evelyne, d’autres par contre n’ont jamais été au courant d’un tel évènement. Pour mettre un terme à la discussion, le Tribunal a demandé à voir l’acte de naissance de Daniel.
Malheureusement, ce dernier n’a jamais été reconnu du vivant de son père. « Tu ne peux hériter de cet homme devant la loi. Il n’est pas ton père. Mais pour le bien de la famille, je peux t’associer à l’administration des biens avec la veuve. Ainsi, vous seriez obligé de vous entendre », a conseillé le juge. L’affaire a été renvoyé à ce 1er juillet 2021 pour enquête et réquisitions du ministère public.
La justice a condamné Akere Muna à trois ans de prison avec sursis pour avoir falsifié des documents liés à l’héritage de son père, Salomon Tandeng Muna.
L’ancienne ministre des Arts et de la Culture, Ama Tutu Muna, l’emporte au tribunal sur son frère Akere Muna qu’elle accusait de l’avoir écarté du partage de la succession de leur père. Il répondait des faits de déclaration mensongère, de dissimulation de procédures, de faux et usage de faux en écriture privée ou de commerce, et diverses autres infractions.
Dans le détail, Ama Tutu avait accusé Akere Muna de ne l’avoir pas convié à la réunion de famille qui avait, en 2002, conduit à l’ouverture de la sucession de l’ancien ministre Solomon Tandeng Muna, d’avoir imité sa signature dans le procès-verbal ayant sanctionné ces assises.
Saisi sur ce dossier, le Tribunal de première instance de Yaoundé a disculpé mardi, 25 octobre, Akere Muna des faits de déclaration mensongère. La juridiction le reconnait toutefois coupable de de dissimulation de procédures, de faux et usage de faux en écriture privée ou de commerce.
Celui qui a porté les couleurs du Front populaire pour le développement (FPD) à l’élection du 7 octobre 2018 est condamné à une peine de trois ans de prison avec sursis pendant cinq ans, au paiement d’une amende de 1 million de Francs CFA ainsi qu’auc dépens liés à la procédure, soit 511 000 Francs CFA. Il devra par ailleurs verser 10 millions de Francs CFA de dommages et intérêts.
En réponse aux accusations portées contre lui par sa sœur Ama, Akere Muna a fait savoir vendredi que l’ancienne ministre des Arts et de la Culture aurait des dettes, réglées avec les revenus des immeubles laissés par leur père.
Akere Muna a donné sa version des faits sur l’affaire d’héritage de Tandeng Muna qui l’oppose à sa sœur Ama Tutu Muna. Celle-ci l’accuse d’avoir imité sa signature sur des documents requis pour l’ouverture de la succession de leur père et de l’avoir lésée dans le partage des biens.
Le candidat déclaré à la présidentielle camerounaise de 2018 dresse d’Ama Tutu Muna, le portrait d’une entrepreneure peu prospère, qui aurait, plusieurs fois, fait faillite. Au bout du compte, celle-ci aurait accumulé des dettes d’abord soldées par son père, puis par ses frères.
« Elle va gagner deux marchés de construction des bâtiments devant abriter la Cour d’appel du Nord-Ouest à Bamenda et le Tribunal de grande instance de Banso sous le couvert de la société Femi construction. Pour garantir les avances financières, elle va approcher Afriland First bank. La banque a exigé une caution. Ama Tutu va donc approcher notre père qui, connaissant la mauvaise gestion de ses précédentes sociétés, a refusé de prendre ce risque financier», explique -t-il.
« La santé de papa était déclinante. Il rendra l’âme le 22 janvier 2002. J’ai suggéré de convoquer un conseil de famille en vue de l’obtention d’un jugement d’hérédité. Pour ce faire, on s’est réuni à Douala et tout le monde a signé le procès verbal et à l’unanimité, Daniel Muna a été désigné l’unique administrateur des biens et moi j’ai été mandaté pour représenter toute la famille à l’audience. Un jugement d’hérédité est intervenu», ajoute Akere Muna.
La plaignante soutient qu’elle n’a jamais été informée de ce jugement d’hérédité. Elle affirme, par ailleurs, avoir appris, par voie de presse, que la succession de son père était déjà réglée. «Mes frères ont organisé un flou total autour de la gestion de la succession, pour preuve, je n’ai jamais touché de mes mains, ni même aperçu l’acte de décès de mon père. Ils ont usé de subterfuges pour chaque fois demander ma CNI [Carte nationale d’identité, Ndlr] sans explications aucunes. Par respect pour mes aînés j’ai toujours obtempéré», écrit Ama Tutu Muna dans une lettre adressée au ministre de la Justice, Laurent Esso, le 11 avril 2018.
Selon Akere Muna, il n’en est rien. «L’expédition dudit jugement du 18 juillet 2002 a été remis à Ama Tutu qui devait prendre rendez-vous avec la banque Afriland pour la signature de la convention d’hypothèque. Courant 2010, j’apprends d’Ama Tutu, qui me transmet certaines sommations, que la banque menace de pratiquer une saisie immobilière pour non paiement de la dette de Femi, d’un montant de presque 400 millions de francs CFA. Je lui ai demandé les documents et elle a dit ne pas les détenir et ne se rappeler de rien. J’ai donc dû envoyer un avocat à Bamenda pour demander à la banque de nous communiquer tous les documents pouvant justifier la créance. A travers l’étude de ces pièces, je vais découvrir qu’elle avait hypothéqué deux immeubles au lieu d’un seul ; qu’elle a encaissé trois ans de loyers ; qu’elle a soutiré l’AVI du Minfi et s’est fait payer directement par la trésorerie générale de Bamenda, et qu’aucun paiement fait par l’Etat n’est passé par le compte ouvert à Afriland», explique Akere Muna qui était soutenu pour sa communication par son frère Bernard.
Il continue en indiquant qu’ «en ce qui concerne le 2ème contrat sur la construction du Tgi de Banso, elle a abandonné le chantier. Vu la gravité de tous ces faits et en prenant en compte la réputation de la famille, j’ai entrepris de régler cette affaire à l’amiable. A la date d’aujourd’hui, la succession reste débitrice d’un montant qui est réglé à partir des loyers dus à la succession».
Ama Tutu Muna a intenté une procédure judiciaire contre ses quatre frères ouverte au Tribunal de première instance de Douala le 19 février 2018. Une plainte a été déposée en avril 2018. Elle vise Akere Muna seul, pour déclaration mensongère, dissimulation de procédure, faux et usage de faux en écriture privée ou de commerce.
L’avocat est accusé par sa sœur, Ama Tutu Muna, d’avoir ouvert la succession de leur père en son absence. Elle réclame le partage équitable des biens.
Le candidat annoncé à l’élection présidentielle 2018 Akere Muna est cité à comparaître en personne devant le Tribunal de première instance de Yaoundé (TPI). Il devra y répondre des charges portées contre lui par sa sœur Ama Tutu Muna et relatives au partage des biens laissés par leur père Tandeng Muna, ancien président de l’Assemblée nationale du Cameroun.
Il est précisément accusé de déclaration mensongère, de dissimulation de procédures, de faux et usage de faux en écriture privée ou de commerce, et diverses autres infractions.
Elle date de 2002 la dispute entre Ama Tutu Muna – l’ancienne ministre des Art et de la Culture – et ses frères Bernard, Akere et Fombad. Tandeng Muna vient alors de mourir et ses enfants se réunissent pour désigner leur aîné Daniel comme administrateur unique de la succession. Le Tribunal de première instance de Douala entérine cette décision. Daniel décède en 2009 et c’est Akere qui le remplace.
Ama Tutu Muna remet aujourd’hui cette histoire en question alors que l’accusé tente de réaliser ses ambitions présidentielles. Selon l’acte de citation directe commis contre son frère Akere Muna, celle-ci dit n’avoir été ni conviée, ni présente à la réunion de famille qui a abouti à l’ouverture de la succession de son père. Il y est mentionné que le TPI de Douala s’était basé uniquement sur le procès-verbal de ladite réunion, lequel avait été signé par Akere Muna en ses lieu et place.
Elle attend de la Cour qu’elle reconnaisse son frère coupable des actes qui lui sont reprochés et lui inflige les sanctions adéquates. Que ce cette juridiction le condamne à lui payer des dommages et intérêts et qu’elle mette toutes les dépenses liées à la procédure à sa charge.
Le bassiste camerounais va interpréter son nouvel album «Heritage» dont les soties officielle est prévue vendredi
Le musicien bassiste camerounais Richard Bona est programmé pour la 37e édition du « Festival Django Reinhardt » qui se tiend dans le département de Seine-et-Marne, en France. Il interprètera son album «Héritage», dont la sortie officielle coïncide avec sa prestation prévue vendredi, 24 juin 2016.
«Richard Bona n’est pas seulement le bassiste le plus doué de sa génération, c’est aussi l’un des artistes les plus recherchés pour sa virtuosité, sa grâce vocale et ses mélodies», indiquent les promoteurs sur le site du festival.
Richard Bona sera accompagné par Osmany Paredes au piano, Roberto et Luisito Quintero aux percussions. La trompette sera jouée par Dennis Hernandez. La trompette sera jouée par Rey Alejandre et Ludwig Afonso sera à la batterie. Tous membres du groupe « Mandekan Cubano » avec qui Richard Bona partage les droits d’auteur dudit album.
Heritage est un mélange de sonorités cubaines et Sawa. L’album est par ailleurs ponctué des ballades (avec deux pistes) et des intermèdes chantés dans la pure tradition Sawa (Esèwè).
Dans cet album qui sortira officiellement en juin 2016, le bassiste camerounais y explore les musiques cubaines. « Je me considère comme un éternel étudiant de la musique », explique-t-il
Consacré aux musiques cubaines, le nouvel album de Richard Bona« sortira bientôt ». La déclaration a été faite par le chanteur lui-même, au cours d’une interview accordée au Huffpost Maroc. C’était à l’occasion du festival Jazzablanca tenu le 17 avril dernier.
Bassiste camerounais de renommée internationale, Richard Bona prépare ce nouveau recueil de compositions depuis deux ans. « J’ai commencé à travailler dessus juste après la sortie de « Bonafield » (son dernier album, paru en 2013, ndlr) », indique l’artiste musicien.
Intitulé « Héritage », ce nouvel album sortira en juin prochain. Dans le même temps, Richard Bona annonce déjà la sortie future d’un autre album flamenco (musiques du Sud), qui suivra « Héritage ». « Je ne suis pas encore en studio pour l’enregistrer, mais il se peut que je le sois vers la fin de l’année, et je travaille déjà sur de petites maquettes de l’album à venir », précise-t-il à ce sujet.
« Je me considère comme un éternel étudiant de la musique, qui a besoin d’aller la chercher, la découvrir, et d’écouter de nouveaux sons. J’aime particulièrement ces moments de découverte. Je considère que ce sont des rites de passage », déclare Richard Bona qui explique ainsi le renouvellement permanent de ses choix musicaux.
Un autre projet qui l’intéresse, c’est un album « gnaoua ». « L’idée m’est venue quand j’étais à Essaouira, et le problème qui s’était posé, c’est qu’il fallait enregistrer cet album ici (Essaouira, ndlr), ce qui signifie qu’il fallait trouver un bon studio, héberger les musiciens, etc. je pense que je travaillerai sur ce projet après l’album flamenco », annonce Richard Bona.
Selon l’artiste camerounais, pour apprendre, il faut affronter : « Je ne suis pas un musicien gnaoui, mais j’ai envie d’affronter cette musique. Je ne vais donc pas rester à New-York, mais je vais aller au combat avec les gnaouas ».
Les quatre prochains mois qui précèdent la fin de l’année 2015 seront déterminants pour l’avenir notre planète Terre et l’héritage que nous laisserons aux générations futures. En effet, l’humanité s’apprête à vivre deux événements majeurs internationaux qui pourront ouvrir la voie à un nouveau chapitre de la lutte contre le changement climatique.
Du 30 novembre au 11 décembre 2015, les États membres des Nations Unies devront se réunir à Paris, dans le cadre de la 21e conférence internationale sur les changements climatiques, pour conclure un accord contraignant sur le climat. Cet accord aura pour objectifs de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) et ainsi limiter à 2 degrés Celsius le réchauffement climatique mondial, conformément à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC).
La conférence de Paris sera précédée par un sommet des Nations Unies à New York, du 25 au 27 septembre 2015, consacré à l’adoption d’un nouveau programme de développement durable pour l’après-2015. Il s’agit en effet des nouveaux Objectifs de Développement Durable (ODD) que les États veulent se fixer pour orienter leurs actions en faveur d’un développement durable et équitable, afin d’améliorer les conditions de la vie humaine. Ces nouveaux Objectifs s’appuieront naturellement sur les huit Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) qui arrivent à échéance à la fin de l’année 2015.
Mais, même s’il convient de reconnaitre que des progrès notables ont été réalisés pour atteindre les OMD, il y a lieu de noter néanmoins que la pauvreté est loin d’avoir été éradiquée. Certaines régions du monde n’ont pas encore un accès à l’eau potable indispensable à la vie et à l’énergie électrique nécessaire pour une activité économique.
Il est donc important que les décideurs politiques et économiques, tant au niveau international, national qu’au niveau local, prennent conscience que le réchauffement climatique est irréversible et nuit énormément au bien-être des humains. Et, qu’il est temps maintenant de prendre des mesures d’urgence et des solutions novatrices réalistes pour lutter efficacement contre le changement climatique.
Tous les efforts de lutte contre le changement climatique devraient tenir compte à la fois des problèmes liés au développement durable, au développement socioéconomique, à l’équité et l’égalité sociale pour réellement combattre la pauvreté et améliorer les conditions de la vie humaine.
La forêt comme une des solutions au réchauffement climatique
Les scientifiques spécialisés dans les questions de changement climatique sont d’avis que l’augmentation des émissions de GES expose inévitablement la planète Terre au réchauffement climatique. Ils reconnaissent également que les forêts jouent un rôle important dans le processus de réduction des émissions de GES, dans la mesure où elles contribuent au stockage de carbone et à l’atténuation des émissions anthropiques. En effet, les arbres retiennent le CO2 par le mécanisme de la photosynthèse, rejetant l’O2 et stockant le carbone atmosphérique.
Dans une étude menée par les chercheurs de University College London et University of Leeds au Royaume-Uni, les auteurs notent par ailleurs que les forêts tropicales représentent plus de la moitié du patrimoine boisé mondial et sont le principal foyer de biodiversité.
L’Assemblée générale des Nations Unies a, dans une résolution déclarant l’Année internationale de la forêt, rappelé également que: «Les forêts sont une partie intégrante du développement mondial durable : les activités économiques relatives aux forêts ont une incidence sur l’existence de 1,6 milliard de personnes au plan mondial, apportent des bienfaits socioculturels, servent de fondement aux savoirs autochtones et, en tant qu’écosystèmes, jouent un rôle primordial en matière d’atténuation des répercussions des changements climatiques et de protection de la biodiversité».
Incontestablement, la forêt fait partie intégrante des solutions pour un développement durable.
Forêt du bassin du Congo et lutte contre le changement climatique
Avec plus de 200 millions d’hectares de la forêt tropicale, le bassin du Congo en l’Afrique centrale est le second poumon écologique du monde et le plus grand réservoir de biodiversité en Afrique. Cette forêt libère de l’oxygène indispensable à la vie de toute l’humanité, mais force est de reconnaitre honnêtement que les populations locales qui se privent des avantages qu’ils auraient pu tirer de son exploitation, ne reçoivent pas nécessairement une rétribution juste et équitable, correspondant aux sacrifices qu’ils endurent pour garder intact cette forêt au bénéfice de toute l’humanité.
Nous ne devons pas perdre de vue qu’en Afrique subsaharienne, la forêt est un élément vital du mode de vie traditionnel et une ressource socio-économique pour les populations locales. Plusieurs centaines de millions de personnes ne disposant pas de l’énergie électrique, dépendent quasi quotidiennement de la forêt pour leur survie, notamment en se servant du bois pour la construction de cabane; de la biomasse pour cuisiner, se chauffer, s’éclairer; de la chasse et la cueillette pour se nourrir; mais aussi des racines et écorces d’arbre (substances médicamenteuses) pour se soigner, etc.
Accès au financement pour lutter contre le changement climatique
Pour utiliser le langage politiquement correct, disons que certains pays pauvres ne sont pas en mesure d’aller chercher suffisamment des ressources financières disponibles au niveau international pour assumer les coûts d’adaptation et d’atténuation aux effets climatiques. En effet, plusieurs obstacles d’ordre technique se dressent à eux, les empêchant d’accéder équitablement aux instruments de financements internationaux destinés à soutenir tous les efforts d’adaptation et d’atténuation aux effets climatiques.
Très souvent, en entend également dire que les pays pauvres manquent des ressources humaines capables de comprendre la complexification des mécanismes internationaux de financement et de présenter à temps des projets qui répondent aux exigences des bailleurs de fonds. Ceux qui parviennent tout de même à présenter des projets selon les standards exigés, reçoivent des sommes «dérisoires» qui ne correspondent pas du tout aux besoins d’adaptation et d’atténuation aux effets du climat.
Au regard de tout ce que précède, il apparaît clairement que la préservation de l’immense ressource forestière du bassin du Congo n’est pas seulement pour le bien-être de populations locales, il l’est également pour l’humanité toute entière, dans la mesure où cette forêt contribue à la réduction des émissions de GES à échelle mondiale.
Investir dans le développement des énergies renouvelables pourrait faire d’une pierre deux coups dans la préservation de la forêt : à la fois procurer de l’énergie à un prix abordable à la population locale qui utilise la biomasse pour cuisiner, se chauffer et s’éclairer; mais également stimuler l’activité économique pour sortir l’humain de la pauvreté.
Par contre, ne pas investir dans la préservation de cette importante ressource forestière qui contribue à limiter le réchauffement climatique mondial, c’est laisser le bassin du Congo à la merci de «prédateurs», à la recherche effrénée du lucre, qui coupent à la tronçonneuse les arbres et saignent à blanc la forêt tropicale pour extraire des grumes de bois brut destinées à l’exportation.
Ainsi, avec la déforestation qui se poursuit à une vitesse grand V, la dégradation de la forêt du bassin du Congo aura des conséquences néfastes, non seulement pour les populations locales qui en dépendent, mais également pour population mondiale qui bénéficient du bienfait de cette forêt.
Le matérialisme à outrance ne fait pas école dans nos sociétés sans impact négatif sur les valeurs morales et la gestion de la mémoire des disparus. Auparavant, les testaments étaient plus ou moins transmis sous forme orale et la parole semblait avoir une place sacrée, tant dans la conscience individuelle que collective. De nos jours, on ne sait plus à quel Saint se vouer. Ni la parole, ni les écrits ne semblent plus inspirer confiance.
Si ce n´est pas l´authenticité du testament qui pose problème, c´est son contenu qui surprend et taraude les enfants, rendant alambiquée la gestion post mortem et semant de la zizanie: les immeubles scellés, les pratiques magico-maléfiques, les comptes bancaires bloqués. Or dans nos m urs, aborder le sujet du testament chez les parents, même à un âge avancé, serait synonyme de vouloir «précipiter leur mort». Que peut-il donc expliquer un tel mutisme? Le refus d´envisager l´inévitable (la mort) ou l´attachement au matériel? La méfiance ou la déception face à la cupidité de la famille?
Même si les biens constituent en général l´objet de la convoitise, les familles les moins nanties ne sont pas non plus épargnées des conflits ouverts ou « froids » de la succession. Là où il y a absence de biens matériels, c´est souvent autour du nom ou du titre honorifique que se cristallisent les querelles. Quelques facteurs pouvant compliquer la gestion de l´héritage: le testament, la polygamie, le rôle de la famille et l´implication des amis.
Le testament
Écrire son testament revient à envisager l´éventualité d´une fin, mais surtout à laisser des consignes claires pour une vie paisible après son départ. Il est sans doute difficile d´imaginer ce point où, dirait-on en langage sartrien, on cesse d´être le « Pour-soi » pour devenir l »´En-soi ». Toutefois, rédiger un testament bien détaillé, le laisser aux bons soins d´une personne de confiance et d´un notaire/d´un avocat, s´avère primordial pour clarifier et légitimer la gestion et le partage post mortem des droits et des devoirs entre les légataires.
Et pourtant, lorsqu´on aborde cette question avec certains proches, on est vite confronté aux tabous, aux superstitions et même aux soupçons. C´est ainsi qu´ils mettent entre parenthèses la rédaction du testament et finissent par « tirer leur révérence », en ne laissant que de l´incertitude derrière eux.
Certains testaments révisés sont si différents de la première version que les héritiers se demandent si leur parent affaibli n´avait pas subi de manipulations de la part des personnes tapies dans l´ombre. À ceci s´ajoute une répartition injuste des biens, laquelle privilégie parfois les enfants déjà autonomes et néglige les plus faibles, n´en parlons pas des filles. Aussi faut-il noter la difficulté d´intégrer les enfants du défunt nés hors mariage, présentés aux veuves que pendant les obsèques.
De leur vivant, certains parents nourrissent l´espoir mais aussi l´illusion que leur successeur continuera à gérer la famille comme eux (les parents). Administrateur des biens, le successeur devra éduquer et élever ses jeunes frères/s urs et les aider à trouver leur chemin dans la vie. Une mission chargée de bonnes intentions, mais qui en l´absence du fondateur de la famille, peine à se concrétiser. Avec le soutien de la famille, certains héritiers sont à la hauteur de cette lourde tâche à eux assignée tandis que d´autres, se retrouvent, malgré les efforts fournis, isolés et frustrés à cause des critiques pas les moins acerbes.
On assiste aussi à des cas où les successeurs se laissent emporter par l´égoïsme et l´égocentrisme, lesquels les poussent à placer leurs droits au dessus des devoirs.
Il est curieux de voir que dans certaines familles, ces conflits se sont vite adaptés aux clivages politiques au point qu´on entend désigner le « clan » du successeur par « le parti au pouvoir » et celui de ses détracteurs par « l´opposition ». Une conception binaire des choses qui ne laisse point de place à la neutralité.
La polygamie, la famille, les amis.
Les familles monogamiques ne sont pas épargnées des litiges liés à l´héritage. D´ailleurs les guerres de succession entre les enfants d´une même mère vont crescendo. Si l´équation n´est pas simple avec une seule épouse, alors, dans le foyer polygamique, les problèmes peuvent se multiplier par le nombre de femmes. En cas de controverses autour de la succession, les veuves se livrent des batailles, généralement par le biais de leurs enfants. Les oncles, les tantes et même les amis du défunt jouent leur partition, les uns pour apaiser les tensions et chercher une sortie de la crise, les autres pour envenimer le problème. Le recours pas le moins périlleux aux forces magico-maléfiques n´est pas exclu.
L´avidité de certains oncles et tantes n´est pas à négliger. Alors que du vivant de leur frère, ils n´étaient jamais impliqués dans la gestion du foyer et des biens de celui-ci, après sa mort, ils affûtent vite les armes pour imposer leur volonté sur la gestion de l´héritage; certains usant de tous les moyens physiques et psychiques pour intimider, infantiliser, voire mettre sous tutelle la veuve. C´est ainsi que la souffrance, les besoins, l´éducation et l´avenir des orphelins sont relégués au second rang.
Si l´absence d´un testament chez ceux qui malheureusement trépassent à la fleur de l´âge est tout à fait compréhensible, il reste cependant problématique de voir des chefs de famille succomber des suites d´une longue maladie, et laisser le suspense planer sur leur héritage. En l´absence du testament, certains enfants usent de leur position politique ou économique pour se tailler la part du lion, au détriment des plus démunis.
Pour poser les jalons d´une harmonie durable après le départ, il est capital pour les parents de régler leur héritage et leur succession au moyen d´un testament qu´ils peuvent actualiser au fil des ans, afin de partager les droits et les devoirs de façon à ne pas léser et frustrer d´autres enfants, particulièrement les moins aisés. Le plus important n´étant pas de cumuler les biens matériels et de les léguer à la postérité, il importe de créer un environnement propice à l´épanouissement de la famille, d´inculquer aux enfants les valeurs morales, une bonne éducation et de leur donner les mêmes chances de réussite. Un proverbe camerounais ne dit-il pas: «le tuteur vaut mieux que l´héritage»?
La pérennité de la langue française a été le thème central de cette célébration, pourtant le bilan politique et économique est très lourd
L’Afrique espoir de survie de la langue française
La francophonie a célébré ses quarante ans ce samedi 20 Mars 2010. Une célébration marquée au Cameroun par une semaine d’activités diverses. Le thème central de cette commémoration a tourné autour de la pérennité de la langue française. Défendre notre langue, défendre les valeurs qu’elle porte, c’est au fond se battre pour la diversité culturelle de notre monde. Le problème n’est pas l’anglais, le problème c’est le monolinguisme, c’est le prêt-à-porter culturel, c’est l’uniformité a déclaré Nicolas Sarkozy, le président français qui recevait pour l’occasion, les représentants des pays membres de la francophonie en France. Selon certains observateurs, la sérénité apparente du président français cache mal sa déception de constater la perte de vitesse de la langue française au niveau international. Une perte de vitesse qui ne se vit pas en Afrique. Dans les quinze pays où est utilisé le français, la progression est constante. Le nombre de personnes parlant le français dans le monde est estimé à 200 millions, ce qui en fait, en termes de quantité, la 9e langue parlée dans le monde. Sur ces 200 millions, une majorité (96,2 millions) vit en Afrique et le continent est, de loin, le principal réservoir de locuteurs. L’alphabétisation croissante des Africains et leur dynamisme démographique permettent d’envisager 700 millions de francophones dans le monde en 2050, selon les projection des experts.
Une volonté initiale louable
Ces chiffres et informations recadrent dans un contexte, la vision du président Nicolas Sarkozy sur l’importance culturelle de la langue française. Dans la charte de la francophonie l’article premier résume les objectifs de l’organisation. [La Francophonie, consciente des liens que crée entre ses membres le partage de la langue française et souhaitant les utiliser au service de la paix, de la coopération et du développement, a pour objectifs d’aider: à l’instauration et au développement de la démocratie, à la prévention des conflits et au soutien à l’Etat de droit et aux droits de l’homme; à l’intensification du dialogue des cultures et des civilisations; au rapprochement des peuples par leur connaissance mutuelle; au renforcement de leur solidarité par des actions de coopération multilatérale en vue de favoriser l’essor de leurs économies] peut-on y lire.
Les pays africains francophones parmi les plus pauvres de la planète
L’exemple de l’Afrique déroge à cette volonté. Ils sont quinze pays francophones qui ont acquis leur indépendance en 1960: Bénin, Burkina, Cameroun, Centrafrique, Congo-Brazzaville, RD Congo, Côte d’Ivoire, Gabon, Madagascar, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad et Togo. Ces pays comptent parmi les plus riches en ressources sur le continent. À première vue, leur situation économique s’est bien améliorée. Le PIB global est passé de 8 milliards de dollars en 1960 à 156 milliards en 2010. C’est une multiplication par presque 20 en cinquante ans. Mais elle est de moitié inférieure à celle qui a été réalisée par les trente-trois autres pays d’Afrique subsaharienne réunis.
Logo de la journée internationale de la Francophoniefrancophonie.org)/n
Aujourd’hui, 50 ans an après les indépendances, presque tous ces pays sont pauvres et très endettés. A l’exemple du Cameroun, où un récent rapport officiel relève que 40% de la population vivent avec moins de 500 francs CFA par jour. Pour la France, seuls ses intérêts comptent. Dans le cadre de certaines de ses interventions, Alain Joyandet le ministre français en charge de la coopération a été clair. L’implantation des entreprises françaises en Afrique est l’une de mes priorités (lejdd.fr, le 20 mai 2008); ou encore: On veut aider les Africains, mais il faut que cela nous rapporte (Libération, le 24 juin 2008).
L’impératif de changement d’attitude de la France?
Sur le plan politique la situation a évolué. 55% des effectifs des opérations de maintien de la paix de l’ONU sont déployés dans des pays francophones. Ce problème politique a été posé lors d’un symposium international sur le bilan des pratiques de la démocratie, des droits et des libertés dans l’espace francophone qui avait eu lieu à Bamako, au Mali. De nombreuses divergences étaient apparues. Certains parmi ses membres étaient d’avis que la francophonie devrait se cantonner aux secteurs de l’éducation et de la culture dans ses activités et ses concertations. Mais peut-on parler d’éducation et de culture sans parler de développement, et de développement sans parler de politique souligne des observateurs avertis. La francophonie politique fait aujourd’hui le constat de sa transformation. Son champ d’action reste dans tous les cas, limité à l’exigence du compromis entre les positions de ses États membres. D’où la subtile distinction entre ce que la francophonie peut faire et ses prises de position et les débats que les États membres peuvent avoir entre eux. La conséquence, des chefs d’état en poste durant des décennies, et là où il y a eu des mutations, les coups d’états institutionnels ou militaires ont souvent été la règle. Pour certains historiens, si la France et les autres grandes nations francophones (Suisse, Canada, Belgique) ne restent pas vigilantes, le seul héritage et le seul visage de la francophonie pour les générations à venir risque d’être les conflits, la misère et la pauvreté.
Les drapeaux de quelques Etats membres de la Francophoniefrancophonie.org)/n