Le Cameroun et l’Organisation internationale du travail (OIT) ont signé, mercredi à Bamenda, un accord visant à recruter près de 2 500 jeunes du Nord-Ouest dans le cadre du projet de construction de la Ring Road.
D’un linéaire total d’environ 365 km, la Ring Road sert d’interconnexion à cinq des sept départements de la région du Nord-ouest et forme une boucle (Bamenda-Bambui-Ndop-Babassi-Kumbo-Nkambe-Misaje-Nyos-Wum-Bafut-Bamenda) avec un raccordement à la frontière nigériane à partir de la localité de Misaje.
« Nous sommes dans un objectif de recruter les jeunes qui seront formés dans les différents domaines des métiers du génie civil. Cet accord a une enveloppe d’environ un milliard de FCFA », a déclaré à la radio nationale le délégué régional des Transports publics.
Ce projet à haute intensité de main-d’œuvre (Himo) prévoit de recruter les jeunes dans l’ensemble des communes de la région, à en croire stopblablacam. L’opération est placée sous la supervision des mairies qui sont chargées de sélectionner les candidats. Les modalités de recrutement ont été précisées aux autorités municipales locales lors d’un atelier de formation et de sensibilisation organisé à cet effet le 15 février dernier.
Le rôle de l’OIT sera de donner des compétences à ces jeunes de façon à pouvoir « renforcer leur employabilité » et les organiser en coopératives, selon le représentant du Bureau international du travail (BIT), Cyrano Ombolo.
Cet accord, vise à lutter contre l’enrôlement des jeunes dans les groupes armés qui sévissent dans la région en crise du Nord-Ouest, théâtre depuis plus de cinq ans d’un conflit sanglant entre les forces de l’ordre et les séparatistes anglophones. Selon plusieurs experts, le niveau élevé de chômage et la pauvreté, notamment chez les jeunes, nourrissent la criminalité et le terrorisme.
Dans son adresse à la nation le 31 décembre dernier, le chef de l’État a annoncé le démarrage ou la poursuite de nombreux projets dans divers secteurs, notamment les infrastructures. Paul Biya présente ceux-ci comme des « niches d’emplois » à exploiter par les jeunes.
« Nous allons résolument poursuivre nos efforts en faveur de la relance et de la diversification de notre économie, ce qui ne manquera pas de créer de nouvelles opportunités d’emplois pour notre jeunesse », a annoncé le président le 10 février, à l’occasion de la 57e édition de la Fête de la jeunesse.
Le Plan de Travail et Budget Annuel (PTBA) du Projet de Relance et de Développement de la Région du Lac Tchad (PROLAC) pour le compte de l’exercice 2023, a été adopté le lundi 06 février, au cours de la 2ième session ordinaire du Comité National de Pilotage du PROLAC.
Les travaux de cette deuxième session ont permis aux membres du Comité National de Pilotage, d’évaluer les réalisations physiques et financières du Projet de Relance et de Développement de la Région du Lac Tchad, et d’examiner le rapport du Comité Technique de Suivi, les manuels de mise en œuvre du projet, le rapport d’activité 2022 et le Plan de Travail et Budget Annuel (PTBA) de l’exercice 2023.
Le Comité a validé les documents examinés et a adopté le Plan de Travail et Budget Annuel (PTBA) du PROLAC pour le compte de l’exercice 2023, qui s’élève à la somme de 16 000 261 993 FCFA contre 6 milliards de FCFA en 2022.
Ce financement permettra notamment : la réhabilitation de 314 km de routes en terre, la construction de 16 bassins de rétention d’eau par la méthode HIMO, le reboisement grâce à 690 000 arbres plantés et la restauration des sols dégradés, la construction des débarcadères et des infrastructures de conservation pour faciliter les activités de pêche, l’octroi d’une centaine de bourses de recherches aux étudiants et chercheurs, la création de nombreux emplois directs et indirects impactant plus de 300 000 personnes.
Le PROLAC est une initiative sous régionale qui regroupe quatre pays : le Cameroun, le Niger, le Nigéria et le Tchad. Le volet Cameroun est financé conjointement par le Gouvernement et la Banque Mondiale à hauteur de 60 millions de dollars US (soit environ 35,94 milliards de francs CFA). Il vise à contribuer au redressement de la Région du Lac Tchad en soutenant la coordination régionale, la connectivité et les moyens de subsistance agricole des populations riveraines du bassin du Lac Tchad.
La secte nigériane Boko Haram a débuté ses exactions au Cameroun en 2014. Elle agit dans la région de l’Extrême-Nord où les jeunes, en grande partie désoeuvrés, constituent une cible privilégiée pour les recrutements.
Extrême. Le vocable désigne avec justesse l’Extrême-Nord Cameroun où sècheresse et pluviométrie abondantes se relaient avec force dans l’environnement, laissant très souvent des populations désemparées et sinistrées.
Les malheurs ne s’arrêtent pas là dans la région de l’Extrême-Nord. La secte islamiste Boko Haram y opère depuis 2014, paralysant l’économie locale et augmentant ainsi la pauvreté au-delà des localités ou ses membres mènent des attentats. Le gouvernement craint l’enrôlement des jeunes. Personne ne résiste à l’instinct de survie. Hommes ou femmes, la tentation est grande.
Pour résorber ce problème, le gouvernement camerounais, à travers le PNDP a initié l’opération Haute intensité de main d’œuvre (Himo) dans la région de l’Extrême-Nord. Elle est menée avec l’appui de l’Agence française de développement dans le cadre du C2D (contrat de désendettement et de développement). La deuxième phase en cours dans 20 communes de l’Extrême-Nord a bénéficié d’un financement de 6,6 milliards de Francs CFA du Fonds fudiciaire d’urgence de l’Union européenne. Objectifs : fournir de l’emploi à quelques 3 500 jeunes et d’en insérer 2 500 grâce à l’entrepreneuriat.
Dans le détail, il est question pour cette phase de mener des projets de développement dans 20 communes de l’Extrême-Nord en utilisant la main d’œuvre locale. Les jeunes ainsi employés peuvent, au terme des chantiers, créer des activités grâce aux retenues effectuées sur leur paye journalière. Soit 1000 Francs d’épargne pour 3000 Francs de salaire journalier.
Ce département de l’Extrême-Nord abrite huit projets de développement réalisés dans le cadre de la 2e phase de l’opération Himo.
Doga Maoundé dans le département du Diamaré (région de l’Extrême-Nord). Un troupeau de bœuf boit de l’eau dans des abreuvoirs spécialement aménagés. La ressource est captée en saison pluvieuse dans deux mares artificielles (une de sédimentation et un bassin de rétention). Cette eau est ensuite distribuée dans des abreuvoirs via un château d’eau.
Dopga Maoundé, comme les autres localités du septentrion est en pleine saison sèche en ce mois de mars. Pour les éleveurs, cette saison est synonyme de transhumance. Ces opérateurs parcourent alors souvent des dizaines de kilomètres avec leurs bêtes à la recherche d’eau. Il n’en est plus ainsi à Doga Maoundé. Les éleveurs peuvent mener une vie sédentaire. Grâce à cet ouvrage, ils n’auront plus à abandonner femmes et enfants pour mener leurs activités.
La mare artificielle de Doga Maoundé est un projet de la commune de Maroua 2e appuyé par le Programme national de développement participatif (PNDP) via son opération à Haute intensité de main d’œuvre (Himo). Pour en profiter, les éleveurs vont payer 100 Francs CFA par mois pour chaque bête du troupeau.
A Gawel, dans la commune de Ndoukoula, l’on commence tirer bénéfice de la mare artificielle qui y a été créée. Une somme de 200 000 Francs a déjà gagné après deux mois d’utilisation. C’est que l’élevage des bovins y est intensif. 10 000 têtes dans toute la circonscription contre 4000 pour le seul village de Gawel. Cet argent servira à l’entretien et à la sécurité du site.
Huit projets sont actuellement implémentés dans le Diamaré dans le cadre de Himo. Ils portent notamment sur la construction d’un magasin de stockage de céréales à Djagalaye, de cinq mares artificielles d’eau accompagnées de forages à énergie solaire…
Il y a également la réhabilitation de 83 kilomètres de routes. Qu’elles soient en terre ou bitumées. Et dans le genre, la piste Guinadji-Ngaba, près de 25 kilomèttres du parc de Waza, s’illustre. Le tracé, long de huit kilomètres dont trois déjà réalisés, est en réfection et seul l’état des surfaces aux alentours témoignent encore de l’ampleur des dégâts.
a piste Guinadji-Ngaba en cours de réhabilitation dans la commune de Maroua 3e. (c) Journalducameroun
L’ouvrage doit être livré avant le retour des pluies à l’Extreme-Nord, à la mi-mai. « Le problème dans le Diamaré c’est que la terre n’est pas surélevée et donc il y a un problème d’évacuation des eaux. C’etst pour cela que l’on essaie de construire des dalots », expliquait Frederic Bandon, le coordonnateur national de Himo par ailleurs responsable des infrastructures au PNDP, à l’occasion d’une visite sur le chantier en mars 2019.
Ce sont 7800 personnes qui verront leur circulation améliorée lorsque les travaux seront terminés. Le commerce des céréales pourra alors reprendre de l’ampleur dans cette localité.
Les projets réalisés sur don de l’Union européenne, 6,6 milliards de Francs CFA, bénéficient à la population à double titre, notamment au niveau de la main d’œuvre qui est recrutée dans les villages impactés par les travaux. « Pendant les travaux, un ingénieur qualifié dirige les ouvriers [les jeunes recrutés dans le village, Ndlr]. Pour les dalots par exemple, nous leur montrons ce qu’il faut faire. Donc il y a un volet formation qui est important », revèle Cedric Awamba, ingénieur de Tarmac, l’entreprise adjudicataire du projet de réhabilitation de la route Guinadji-Ngaba. Reste plus qu’aux personnes désignées dans le village d’entretenir les infrastructures construites.
Ladite opération a permis de fournir de l’emploi à quelques 4100 jeunes dans la région entre décembre 2016 et mars 2019.
Robert Ngatoussia est mototaximen. Tous les jours, il transporte des clients entre Maroua, Dargala et Bogo (dans le département du Diamaré). Cette activité lui permet d’améliorer les conditions de vie de sa famille, une femme et trois enfants encore en bas âge, et de pallier à ses activités sociales. Au-delà des questions pécuniaires, ce boulot lui a apporté de la stabilité. «Avant je voyageais dans le grand Sud pour travailler dans les chantiers. Il m’arrivait de faire même neuf mois là-bas avant de rentrer. Pendant ce temps, j’envoyais de l’argent, souvent une fois tous les trois ou quatre mois», raconte Robert Ngatoussia.
Le jeune homme, 28 ans, est l’un des 168 bénéficiaires de la 2e phase de l’opération Himo – dont 122 hommes et 46 femmes – que mène le Programme national de développement participatif (PNDP) dans la localité de Ngassa, commune de Dargala. Une mare artificielle y a été construite pour fournir de l’eau au bétail, ainsi qu’un forage à énergie solaire, une borne fontaine et un château d’eau. Robert Ngatoussia y a travaillé entre août 2017 et juillet 2018. Sa rémunération journalière : 3000 Francs CFA dont 1000 Francs CFA étaient systématiquement virés dans son compte bancaire à Crédit du Sahel. Cette somme représente une épargne qui est obligatoire dans le cadre de Himo.
L’épargne de Robert Ngatoussia a constitué une grande partie du coût de revient de sa moto. Soit 102 000 Francs CFA. Il également pu compter sur la contribution de son épouse, une détaillante de poissons fumés, 29 000 Francs, et de ses cotisations au sein d’une association organisée entre bénéficiaires de l’opération Himo, 74 000 Francs. Robert Ngatoussia fait désormais des rentrées d’argent quotidiennes pouvant aller jusqu’à 3000 Francs CFA.
La deuxième phase de l’opération Himo est menée dans huit des neuf communes du Diamaré avec pour objectif de lutter contre la pauvreté. Il est question d’y réaliser des infrastructures de développement tout en limitant la mécanique afin d’employer un maximum de jeunes dans les villages impactés. Ce, dans un rayon maximum de 5km pour éviter des coûts dus au transport.
-Non à une dépendance à l’assistance –
Les recrutements sont opérés par des organisations qui collaborent avec les leaders des jeunes dans les villages. Celles-ci n’hésitent pas à faire du porte-porte afin de toucher le maximum de jeunes. Sont qualifiés, les jeunes de 18 à 35 ans, ainsi que des jeunes n’ayant encore jamais bénéficié de financements dans le cadre d’autres projets. « On n’est pas là pour encourager les jeunes à s’abonner à l’assistance. On ne voudrait pas qu’un jeune qui a bénéficié d’un projet et qui n’a rien fait puisse encore être aidé. Nous on veut faire la promotion des jeunes ambitieux, qui veulent s’en sortir », explique Hamadou Ousmane, expert Himo.
Près de 1430 jeunes ont été recrutés dans les seules localités de Ngassa, Baba-Deli, Koza, Mbardam, Doga Moaundé, Guinadji, Ngaba, Gawel Marvak, Dargala, qui ont reçu sept des vingt projets de la 2e phase de Himo. Quelques 453 d’entre eux ont déjà été insérées. Les autres attendent encore la fin de la livraison des chantiers avant d’être guidés dans l’entrepreneuriat.
Mars 2019. Kadoumaï fabrique des pavés pour le magasin de stockage de Djagalaye, Maroua 1er. (c) JDC
– Moins de drogue et plus d’occupation –
La méthode Himo est également implémentée à Djagalaye, dans l’arrondissement de Maroua 1er. Quelques 100 jeunes ont été formés à la fabrication des briques de terre comprimée, des pavés et des tuiles. Un savoir qu’ils exercent pour la construction du magasin de stockage de la commune. «Avant, ces enfants étaient abandonnés à eux-mêmes, ils passaient leur temps sous les arbres, à prendre de la drogue. Mais aujourd’hui, ils sont occupés du matin au soir et rentrent fatigués le soir pour dormir. Le revenu qu’ils reçoivent par semaine leur permet de s’occuper de leur famille. C’est vraiment quelque chose d’extraordinaire que nous apprécions à sa juste valeur et que nous entendons même dupliquer dans d’autres circonstances », indique le maire de Maroua 1er, Hamadou Hammidou.
Kadoumaï, 27 ans, y fabrique les briques de terre sous un chaud soleil en ce mois de mars 2019. Elle nourrit ses quatre enfants, soutient son mari pour les charges du foyer et apporte une assistance financière à ses parents, entre autres.
Kadoumaï n’avait pas encore eu d’emploi avant le chantier. Elle aidait ses parents dans leurs plantations et peinait à subvenir aux besoins de ses enfants. Partie à l’église un dimanche, il y a un peu plus de cinq mois, elle est informé du recrutement des jeunes de Djagalaye et décide de postuler. « On nous a examiné chez un médecin et après on nous a amené à Bogo pour nous former pendant 15 jours. Après nous avons commencé à travailler ici », raconte-t-elle.
Aucun traitement de faveur ne lui est accordé. Kadoumaï est soumise aux mêmes horaires que les hommes de Himo. Il en est de même pour l’exécution des tâches. Celles-ci ne sont pas reparties en fonction des sexes. Tout le monde fait de tout, c’est la règle imposée.
Le chantier sera livré avant la fin du mois de mai et Kadoumaï a déjà un plan de carrière pour la suite. Elle veut faire de la couture. Elle bénéficiera d’une formation de trois mois dans le domaine sous l’encadrement de l’Ong Insertion, partenaire du PNDP dans le cadre de l’opération Himo. L’organisation l’accompagnera dans son installation et veillera à lui fournir des machines à coudre. Cela est fait pour tous les bénéficiaires de Himo dont l’insertion nécessite d’importants moyens.
Le gouvernement, à travers le PNDP, mène une opération dite de haute intensité de main d’œuvre (Himo) qui vise à construire des infrastructures en employant les jeunes des localités impactées par ces ouvrages.
Le Programme national de développement participatif (PNDP) est à pied d’œuvre dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun. A travers son approche à Haute intensité de main d’œuvre (Himo), cet organisme assure sa mission principale en œuvrant pour l’amélioration de la situation socio-économique des populations.
Il est question de recruter des jeunes en situation de chômage, de les former puis de les recruter dans les chantiers d’infrastructures du PNDP et de les accompagner, par la suite, dans des activités d’entrepreneuriat. Un impératif de lutte qui vise à empêcher les jeunes de rejoindre les rangs de Boko Haram, ainsi que de réduire la prostitution et la consommation des stupéfiants.
Dans le détail, le PNDP et les Ong partenaires (care, Insertion, entre autres) recrutent des jeunes de 17 à 35 ans dans les villages abritant les sites de construction. Après des contrôles médicaux et divers tests de conformité, les recrues sont intégrées au sein des équipes des entreprises adjudicataires des marchés qui les rémunèrent à hauteur de 3000 Francs CFA par jour. L’intégralité du salaire n’est pas reversée à ces travailleurs. Ceux-ci ne perçoivent que 2000 Francs CFA. Les 1000 autres Francs CFA sont conservés à titre d’épargne pour servir à l’investissement personnel une fois le chantier achevé.
L’opération Himo en est à sa deuxième phase. Celle-ci est menée avec l’appui de l’Agence française de développement (AFD) sur financement du Fonds fudiciaire d’urgence de l’Union européenne par dérogation à l’AFD (Agence française de développement). Elle a cours dans cinq départements de l’Extrême-Nord : Diamaré, Mayo-sava, Mayo-Tsanaga, Mayo kani, Mayo Danay… Dans 20 communes précisément. Il est prévu d’employer 3 500 jeunes et d’en insérer 2 500 tout au long de cette phase (décembre 2016 à juin 2019). Plus de 4 100 jeunes ont été recrutés à ce jour.
« Les jeunes ont généralement un problème de financement des activités génératrices de revenus pour réduire la pauvreté. Conscient de cette réalité, le gouvernement camerounais a sollicité la France à travers l’AFD pour l’accompagner dans la recherche des solutions afin de développer les communes, mais aussi lutter contre la pauvreté », explique le directeur de l’AFD, Benoît Lebeurre.
L’opération Himo est implémentée dans la région de l’Extrême-Nord depuis le 03 novembre 2014. Elle a été conçue au plus fort de l’activité terroriste de la secte islamique Boko Haram, pour empêcher l’enrôlement des jeunes. Sa phase pilote a été menée dans les communes de Bourha, Gobo, Guidiguis, Hina, Mindif, Moutourwa, Petté, Wina, Kaélé, Kar Hay et Mokolo. 1130 jeunes en ont bénéficié dont 350 femmes.
Le Cameroun, à travers le PNDP, a initié un projet de lutte contre la pauvreté dans onze arrondissements de l’Extrême-Nord afin de combattre l’enrôlement des jeunes dans les rangs de Boko Haram.
Le projet se présente sous la dénomination « méthode Himo (Haute intensité de main d’œuvre) ». Il est implémenté au Cameroun depuis le 03 novembre 2014 dans le cadre du Programme national de développement participatif (PNDP), lequel vise à améliorer la situation socio-économique des populations dans les communes tout en y renforçant les actions en faveur de la décentralisation.
Ce projet est mis sur pied alors que le groupe islamiste Boko Haram mène des incursions armés dans l’Extrême-Nord. Les populations déjà affectées par une crise alimentaire subissaient aussi les activités terroristes de Boko Haram. Le groupe y trouvait des volontaires pour renforcer ses effectifs, par des enlèvements ou l’enrôlement volontaire. Les jeunes ainsi recrutés étaient formés à l’art de la guerre puis renvoyés pour mener des attaques dans leurs propres localités.
1130 jeunes environs (dont 350 femmes) ont été recrutés durant la phase pilote du projet Himo. Ils ont bénéficié d’une formation, d’un suivi médical et psychologique avant d’être recruté au sein des entreprises ayant accepté de collaborer avec le gouvernement dans le cadre de ce projet.
Les bénéficiaires ont préalablement été coachés sur l’entreprenariat. Travaux aux termes desquels ils ont individuellement choisi un domaine d’investissement. Pour financer les activités, ils ont d’abord eu droit à un emploi sur divers chantiers de développement dans leurs arrondissements d’origine. Ils y travaillaient cinq jours sur sept et avaient droit à des salaires journaliers minimum de 3000 Francs CFA « fixé selon les pratiques localeset après la prise en compte des épargnes nécessaires pour réaliser l’investissement», a indiqué le responsable technique du PNDP, Fréderick Bandon, à l’occasion de la présentation des résultats de la première phase de la méthode Himo, vendredi.
Un pourcentage de 30% était prélevé chaque jour sur les salaires de ces jeunes. Ces fonds sont conservés par l’établissement financier Crédit du Sahel et serviront plus tard pour le lancement des projets individuels des bénéficiaires.
La 1ere phase de l’opération Himo a été menée par l’Ong Care dans les communes de Bourha, Gobo, Guidiguis, Hina, Mindif, Moutourwa, Petté, Wina, Kaélé, Kar Hay et Mokolo. Elle a été financée par l’Agence française de développement à hauteur de 3,5 milliards de Francs CFA. 907 jeunes ont été insérés professionnellement durant cette phase ce qui aura permis, entre autres, de faire reculer le vol, la prostitution, l’enrôlement des jeunes dans des groupes armés et la pauvreté dans lesdits arrondissements.
Les projets de Haute intensité de main d’ uvre au Cameroun répondent, selon le ministre de l’Economie, aux normes et conventions du BIT
Les projets de Haute intensité de Main d’ uvre (Himo), mis en uvre depuis 2012 pour la réalisation de certaines infrastructures dans les communes, ne sont pas une forme d’esclavage pour les jeunes camerounais, défend le ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire. «Ce n’est pas de l’esclavage. Nous prenons des dispositions pour que les ouvriers soient assurés et affiliés à la CNPS, qu’ils portent des équipements de protection individuelle (EPI), bref qu’ils soient traités décemment suivant les normes et conventions du BIT», assure Emmanuel Nganou Djoumessi dans le quotidien gouvernemental, édition du 13 janvier.
L’approche HIMO est une initiative qui vise la résorption du sous-emploi parmi les jeunes sans qualification ou peu qualifiés. Selon les données officielles, les projets HIMO ont déjà permis de créer 1200 emplois directs dans les communes. 13 Collectivités territoriales décentralisées ont déjà signé un partenariat en la matière avec le Minepat.
Les jeunes qui sont recrutés pour la réalisation de projets Himo sont formés dans divers domaines au sein desquels ils peuvent s’auto-employer: ferraillage, maçonnerie des caniveaux, taille et pose des pavés de pierres ; fabrication et pose des pavés de béton, curage des cours d’eau, entre autres. «La réduction de certains fléaux sociaux dans la zone des projets (agressions, banditisme, oisiveté des jeunes) sont également à mettre à l’actif de cette expérience», renseigne le Minepat.
Grâce à un partenariat avec le Minepat, de nombreux jeunes sont appelés à déposer leurs candidatures jusqu’au 25 juillet 2014
La commune de Ndom dans le département de la Sanaga Maritime, région du Littoral, a lancé depuis le 09 juillet dernier et ce jusqu’au 25 juillet 2014, un recrutement pour la réalisation d’une infrastructure retenue à titre de projet à Haute intensité de main d’ uvre (HIMO).
Le maire de Ndom, Luc Bati, informe qu’il s’agit de la réalisation d’une route de 7 KM allant de Hika jusqu’à Makou pour le désenclavement du bassin de production de cette localité. Le recrutement de la main d’ uvre pour ce projet répond, selon Luc Bati, à l’objectif de «valoriser les ressources locales dans la réalisation des projets d’intérêt communautaire».
Les personnes désireuses de participer au projet de la commune de Ndom sont priées de se rapprocher de la mairie de cette localité. La construction de la route Hika-Makou devrait générer plus de 150 emplois, selon le Minepat. Des responsables de la commune, joints au téléphone par Journalducameroun.com, indiquent qu’il est simple de faire acte de candidature : Une demande d’emploi non timbrée et la photocopie de la Carte nationale d’identité suffisent.
La construction de la route Hika-Makou, longue de 7 Km devrait générer plus de 150 emploismintp.cm)/n