Cameroun : un homme ne veut plus de son épouse qui s’oppose à la polygamie

Marié sous le régime de la polygamie, le couple n’a pas eu d’enfants après plusieurs années. Le chef de famille, qui est à la recherche d’une descendance, veut divorcer de la première épouse pour en prendre une autre.

Les faits sont relatés par Kalara. Dans ce couple, la dame s’oppose et refuse de partager son homme avec une autre femme. «Mon père avait cinq femmes et 28 enfants», a affirmé cet époux mercredi devant le Tribunal de premier degré de Yaoundé. Il demande le divorce à sa femme, car cette dernière l’empêcherait de prendre une seconde épouse.

Il a donné sa version des faits au cours de cette audience. D’après Raymond, 38 ans, l’idylle avec Carole commence en 2014. «Nous étions voisins dans un quartier de Yaoundé et, très vite, nous sommes tombés amoureux l’un de l’autre. Deux ans plus tard, nous nous sommes mariés », s’est-il souvenu.

Les problèmes commencent en 2017, lorsque les jeunes mariés n’arrivent pas à avoir des enfants. Raymond, agent commercial, affirmé que c’est Carole le problème. Selon ses déclarations, cette dernière serait stérile. Les époux, qui vivent désormais séparés, auraient fait le tour des hôpitaux et tradipraticiens pour pallier cette situation. En vain.

C’est ainsi que Raymond, marié à Carole sous le régime de la polygamie et la communauté de biens, a donc décidé  de prendre une seconde épouse pour assouvir son désir de devenir papa. Il dit avoir donné l’explication suivante à sa femme : «En bon Bamileké, je ne peux mourir sans lancer de descendance. Tu seras toujours ma femme, mais je vais en épouser une autre. Je veux les enfants ».

Une décision à laquelle Carole se serait farouchement opposée, le menaçant de mettre à feu leur domicile conjugal. Raymond dit également avoir donné l’opportunité à son épouse de lui chercher cette femme selon sa convenance, mais cette dernière s’y oppose toujours.

Fatigué des pourparlers qui n’aboutissent pas aux résultats tant attendus, Raymond a demandé le divorce à Carole pour opposer dans crainte cette autre femme. Le chef de famille n’a pas fini de parler avant d’être interrompu par Carole.

Amour et folie

«Tu es un sacré menteur», s’est-elle  écriée. Contrairement à ce que son mari a voulu laisser croire, la dame explique que Raymond était conscient de ses problèmes de stérilité lorsqu’il l’a prise pour épouse. «Il me disait que son bonheur est d’être avec moi, et que les enfants ne sont que des accessoires», a-t-elle raconté.

Carole s’est étendue dans son témoignage en laissant entendre que le désir de son époux de prendre une seconde épouse ne serait plus un vœu, mais désormais une réalité. Selon elle, ce dernier a convolé en juste noces avec une autre femme alors qu’elle était à l’étranger.

De retour de son voyage, Carole dit avoir eu du mal à entrer chez elle, car sa rivale et coépouse lui barrait la voie, brandissant sous son nez leur acte de mariage nouvellement signé avec Raymond. Carole conclut son récit en déclarant qu’elle éprouve encore des sentiments  pour lui. « J’aime encore mon mari, je refuse de le partager», a-t-elle conclu.

A la question du Tribunal de savoir à quoi s’attendait-elle en acceptant de signer l’acte de mariage sous le régime de la polygamie ? Carole a déclaré que ce dernier lui avait dit que «chez les Bamileké, tout le monde signe  sous le régime polygamie juste pour remplir les formalités. Je n’avais pas pensé qu’il prendrait réellement une seconde épouse », s’elle-t-elle justifiée.

Le tribunal va l’instruire en expliquant à Carole  que son mari est dans  son droit de prendre une seconde épouse, et le moins qu’elle puisse faire serait de les respecter. Les réquisitions du ministère public sont attendues.

Cameroun : un homme abandonne son épouse italienne pendant leur lune de miel

Après avoir financé leur cérémonie de mariage et le voyage des membres de sa belle-famille du Cameroun pour l’Italie, la dame, qui a dépensé plus de 19 mille euros a été abandonnée par son homme dans une chambre d’hôtel à Paris lors de la lune de miel.

L’enquête est menée par Kalara. C’est une histoire d’amour drôle qui a retenu l’attention du tribunal et du public présent dans la salle d’audience ce 25 février 2022. Après avoir investi dans l’organisation de leur pompeux mariage et le voyage des membres de sa belle-famille en Italie où elle réside, Claudia, se retrouve abandonnée de tous. «Tout comme les membres de sa famille, Léopold a lui aussi disparu laissant ainsi son épouse en pleurs avec l’acte de mariage en main. Ils venaient tout juste de célébrer leur mariage».

Ces paroles ont été prononcées par l’avocat de Claudia, une jeune dame d’origine camerounaise et de nationalité italienne. Elle poursuit Léopold, son époux camerounais, pour les faits qualifiés d’abus de confiance et escroquerie. Les deux tourtereaux, qui venaient de s’unir pour le meilleur et le pire en Italie, ne vivent plus ensemble à cause de l’instabilité supposée du chef de famille. Appelé à la barre du Tribunal de première instance (TPI) de Yaoundé pour se défendre des accusations de son épouse, Léopold ne s’est jamais présenté. Claudia, qui ne sollicite pas le divorce, se fait représenter à toutes les audiences par son conseil.

En effet, Léopold et Claudia se sont rencontrés sur les réseaux sociaux il y a cinq ans. Après plusieurs années de fréquentation virtuelle, les deux amoureux ont décidé de sceller leur union dans le monde réel. Léopold, qui vivait au Cameroun, avait alors rejoint sa bien-aimée en Europe. Claudia raconte que son homme avait exigé que leur mariage soit célébré en Italie dans un hôtel de luxe.

Il avait également sollicité que sa fiancée finance le transport de certains membres de sa famille invités à cette occasion. Aveuglée par l’amour, la dame avait alors effectué des virements dans les comptes bancaires des membres de sa future belle-famille pour l’obtention des visas, passeports et billets d’avion. La plaignante évalue les dépenses à hauteur de 19 mille euros, soit 12,3 millions de francs.

Amour platonique

La joie était donc à son comble. En décembre 2015, Léopold et Claudia ont enfin scellé leur union. La dame ignorait les intentions qui se cachaient derrière ce mariage pompeux et populaire. Quelques jours après le mariage, Claudia dit avoir constaté que les membres de sa belle-famille avaient disparu. Néanmoins, le couple est resté soudé. Pour leur lune de miel, les jeunes mariés ont décidé d’aller à Paris, capitale de la France.

Tout se passait comme prévu, jusqu’à ce soir fatidique où, de retour d’un shopping, Claudia a remarqué l’absence de son époux dans leur chambre nuptiale. «Léopold n’était plus là. Ses effets personnels non plus. Il avait également disparu comme les membres de sa famille et n’était plus joignable au téléphone. Pourtant, rien ne présageait cet incident. Il n’y avait pas eu de disputes entre eux», a déclaré l’avocat de la dame.

Déçue par le comportement de son époux et abusée par sa belle-famille, Claudia a décidé de venir au Cameroun pour mener son enquête sur l’homme qu’elle a épousé. Elle a alors découvert que Léopold avait utilisé de faux documents pour s’installer en Italie avec elle. Pire : parmi les personnes qu’elle a fait voyager à l’occasion de leur mariage, se trouve une femme, qui serait l’épouse légitime de son Léopold.

Abusée et escroquée, Claudia a saisi la justice par voie de citation directe dirigée contre son époux. Elle lui réclame la somme totale de 22,3 millions de francs représentant le préjudice matériel et moral qu’elle dit avoir subi.

L’absence du mis en cause à l’audience ne lui permettra pas de donner sa version des faits dans cette affaire. Pour sa part, le représentant du ministère public a estimé que les éléments de preuve sont suffisants pour que Léopold soit reconnu coupable des faits d’abus de confiance et escroquerie qui lui sont reprochés. L’avocat de la plaignante est allé dans le même sens que le parquet dans sa plaidoirie.

Il a ajouté que sa cliente a épousé un escroc, qui lui a promis amour et fidélité après leur mariage. «Derrière cette union se cachait en réalité une intention malveillante de faire voyager sa famille en Europe. Il a escroqué ma cliente, qui l’aimait d’un amour inconditionnel. Cet homme est méchant. Il a détruit le rêve de cette femme qui était de fonder une famille avec lui», a conclu l’avocat. Le juge compte se prononcer sur la culpabilité ou non de Léopold le 25 mars 2022.

 

Cameroun : un homme conteste la pension alimentaire exigée par sa maitresse

Un père réfute les termes d’une décision de justice rendus à son insu ordonnant le versement mensuel de 100 mille francs à sa copine et mère de ses enfants mineurs.

Les faits sont rapportés par Kalara. C’est un homme débordé de colère qui s’est présenté devant le Tribunal de premier degré (TPD) de Yaoundé. Ousmane s’oppose à une décision de justice rendue en 2021 à son insu. Ce jugement l’oblige à verser mensuellement à Mireille, son ex-compagne et mère de ses deux enfants, la somme de 100 mille francs représentant la pension alimentaire de ses gosses. Il dit avoir été en concubinage avec Mireille pendant 4 ans. Et que de leur idylle sont nés des enfants jumeaux, aujourd’hui âgés de 13 ans.

Ousmane déclare que la dame a mis fin à leur histoire d’amour lorsqu’elle l’a abandonné pour aller chercher fortune à Douala. Livré à son propre sort, il s’était occupé tout seul de la scolarité des jumeaux pendant trois ans alors qu’il n’était que temporaire dans une entreprise privée. Un jour, il a décroché un emploi de cadre au sein d’une société publique et sa vie a changé. C’est aussi en ce moment que sa vie familiale a basculé.

Informée de son ascension professionnelle, Mireille, avec qui il n’entretient plus aucune relation, a multiplié des scènes de jalousie dans son lieu de service, ce qui lui a valu des sanctions de la part de son patron. Non contente de fragiliser sa situation professionnelle, la dame a également saisi le ministre des Affaires sociales (Minas) pour se plaindre de son irresponsabilité.

Il se serait rendu au sein de cette administration pour répondre à une convocation de son ex, mais aurait trouvé les locaux fermés. Il dit avoir été reçu ce jour-là par un agent de la sécurité, qui lui aurait  conseillé de revenir quelques jours plus tard signé un procès-verbal d’accord avant la date de la prochaine audience. Il dit avoir été surpris deux jours plus tard de recevoir une sommation d’huissier de justice évoquant le non-respect d’un procès-verbal d’accord.

C’est ce document qui va terminer sa course devant la justice et donner lieu à la décision querellée rendue en son absence. Ousmane a expliqué au tribunal qu’il n’est pas à mesure de respecter cette exigence du tribunal pour la simple raison qu’il est non seulement malade, mais, qu’il a aussi d’autres engagements, notamment une épouse et les enfants.

 Allocations familiales

Pour sa part, Mireille a raconté qu’en quatre années de relation amoureuse avec Ousmane, elle était la pourvoyeuse des fonds de leur couple. À cette époque-là, elle avait un bon emploi et s’occupait intégralement des besoins de son chéri. En plus, pendant ce temps, elle l’a hébergé chez elle et l’assiste dans les bons et les mauvais moments. Ce qui l’exaspère le plus est le fait que le père de ses enfants l’a abandonnée lorsqu’elle a perdu son emploi. Il a épousé une femme de son village avec qui il vit actuellement. Déçue et abandonnée à son sort, la dame s’est rendue à Douala où elle a commencé à faire du commerce à la sauvette. «Cet homme est de mauvaise foi. Dès qu’il a eu son boulot, il a disparu», a-t-elle lancé avec une rage non contenue.

Elle soutient en outre que Ousmane ne veut pas montrer son lieu d’habitation aux jumeaux depuis qu’il s’est marié. Quand ils se rendent à son lieu de service, ils attendent pendant des heures avant d’être reçus par leur père. Ce qui attise davantage le courroux de Mireille, c’est le fait que leurs jumeaux ne bénéficient pas des allocations familiales bien qu’étant reconnus par leur géniteur.

En réplique à toutes ces accusations, Ousmane a déclaré au tribunal qu’il voulait récupérer les enfants pour qu’ils vivent avec lui et sa nouvelle famille, mais, leur mère s’est toujours opposée. L’affaire a été reportée au mois prochain pour la suite des débats, avec la comparution des témoins des deux parties opposées au procès.

L’homme idéal existe. Il est québécois-Diane Ducret

Par Michel Tagne Foko, Ecrivain, Militant des droits humains

Lorsque j’ai ouvert ce livre, j’ai ri. Dès les premières pages, je ne pouvais m’empêcher de rire. Et cela du début à la fin. C’était tellement agréable et bienfaisant, que je l’ai relu trois fois, toujours avec le même enthousiasme. À chaque fois, je riais de plus belle. Ce style humoristique et très imagé, qui est la recette d’une bonne comédie romantique, est allé me décrocher de ma bulle pour m’inonder de bonheur. Cette uvre est totalement réussie. Je la recommande vivement, c’est un excellent antistress rempli d’anecdotes délectables. C’est une invitation au voyage, tant au niveau de la barrière linguistigue qui peut exister entre deux pays partageant la même langue. C’est également un partage philosophique, rempli également de quiproquos.

Par un de ces rendez-vous de la vie, la narratrice rencontre Gabriel. Entre eux naît une alchemie. Il l’invite chez lui, au Canada, et elle accepte. Et ce pendant l’hiver !!! Au fil des pages, elle nous dépeint son parcours amoureux avant de croiser le chemin de ce prince. Est-il vraiment « charmant » ?

Interview exclusif avec Diane Ducret

Qui est réellement Diane Ducret ?
Une auteur passionnée avec un drôle d’accent, qui n’a pas peur des grands écarts littéraires, puisque aimant passer des « femmes de dictateur » et de la géopolitique des dictatures à la comédie romantique sans vergogne !

Qu’est-ce qui vous a donné envie d’écrire ce livre?
Le Québec! Savez-vous qu’il n’y a jamais eu, dans l’histoire de l’humanité, autant de célibataires qu’aujourd’hui, en Occident? J’ai eu alors envie d’écrire non plus sur l’amour dans l’histoire, mais une belle histoire d’amour. Dans laquelle on rirait de nos attentes, nos clichés sur l’amour, notre indécrottable envie de séduire, d’être parfaites.

Les différences linguistiques, qui sont d’ailleurs très joliment commentées par l’héroïne, sont-elles une indication que vous ayez vécu au Québec?
Il m’est en effet arrivé de ne pas du tout comprendre mon interlocuteur, et certaines expressions sont pour une française assez déroutantes! Quand un homme vous dit que vous êtes chaude, cela ne veut pas du tout dire ce que vous pensez. De même, s’il vous dit de garder vos shorts, ou de pas vous exciter le poil des jambes, mieux vaut être prévenue!

Le fait de ne pas donner un nom à l’héroïne, est-ce une façon d’emmener chaque jeune femme à s’identifier à elle?
Oui, totalement! Le sous-titre du livre pourrait être « tout ce qui se passe dans la tête d’une femme lorsqu’elle rencontre un homme et qu’elle n’ose jamais dire ». Ainsi, l’histoire vécue par l’héroïne, les bonheurs et catastrophes des premières fois, c’est l’histoire de chacune d’entre nous!

Diane Ducret.
Droits réservés)/n

Extraits:

«Il a osé me faire faire plus de cinq mille kilomètres pour m’emmener «magasiner», comme il dit! C’est même pas français, ce mot!».
«-Tu branles dans le manche?

Il veut que je fasse quoi?! Et devant son fils?
-ça te dit, oui ou non?

Mais il a toujours parlé comme ça, ce gars-là? C’est quand même pas la première fois qu’il ouvre la bouche! J’étais trop occupée à le regarder, j’ai pas dû écouter. C’est un cauchemar.»
«-Il t’achale mon fils?

Sérieusement, quoi, c’est une caméra cachée? Un coup posthume de Marcel Béliveau?
-Hésite pas à le dire s’il t’étrive

Je suis loin de chez moi, bien plus loin que là où j’ai jamais accepté d’aller pour un homme.»


Droits réservés)/n

Ces images qui troublent les consciences

Par Michel Lobé Etamé, journaliste

Il y a en Europe des clivages qui s’inscrivent dans une logique sociétale: c’est le cas des migrants qui envahissent l’Europe. Les avis sont partagés. Les pays des Balkans qui ignoraient jusqu’ici l’existence d’un autre monde se trouvent aussi malgré eux, confrontés à la mondialisation. Celle-ci se traduit par de nouveaux réfugiés. Nous pouvons comprendre leur réticence, leur étonnement, leur peur et leur désarroi face à un flux humain que rien ne laissait présager.

Le monde bouge. Pour quelques-uns, il devient un cauchemar. Pour d’autres, ceux qui vivent dans la paix et la sécurité, les guerres sont lointaines, hors de leurs frontières. Elles troublent plus ou moins leur conscience.

Les enjeux politiques sont pourtant de taille. Ils vont dessiner un nouveau monde. La perception de ce nouveau monde échappe au citoyen ordinaire. Il sera l’ uvre des décideurs d’aujourd’hui. Ne soyons pas surpris de voir aux portes de l’Europe des groupuscules dangereux et prêts à tout. Ils s’appellent Al Qaida, Etat Islamique, Daesh, Aqmai, Talibans, Shebabs.

Les horreurs rapportées de ces «contrées lointaines» et si proches à la fois sont insupportables. Il n’est pas loin ce temps où la guerre a jeté dans les rues des enfants, des femmes et des hommes en Europe. Les plaies ne sont toujours pas cicatrisées et les images sont fréquentes sur nos écrans de télévision pour nous rappeler que le mal peut encore sévir.

L’homme est capable de toutes les monstruosités. Nous savons aussi qu’il a la mémoire courte et sélective. Mais, des questions se posent: pourquoi ces guerres? Pourtant l’Occident fait preuve ici d’une solidarité sans faille: il faut éradiquer les extrémistes musulmans. Un monstre sans queue ni tête dont l’objectif premier est la destruction de la civilisation judéo-chrétienne.

Voilà un argument qui a du poids et qui mobilise. Nous comprenons en conséquence la détermination des américains à user de leur artillerie lourde pour venir à bout de ce diable. A ses côtés, les européens ne se font pas prier. Ils s’investissent. L’ennemi est commun.

Nous refusons d’admettre que les monstres qui sont à nos portes sont nés de l’intervention américaine en Irak. Cette guerre injuste est à l’origine des foyers brûlants qu’il nous sera difficile d’éteindre.

Il s’impose à nous un examen de conscience. Nous ne pouvons imposer au reste du monde notre culture. Et si c’est le cas, il faut le faire par étape. Les changements de sociétés se font avec le temps, avec une pédagogie où le respect des autres civilisations doit être la règle essentielle. La force n’y peut rien.

Les armes n’auront pas raison des peuples. L’histoire le montre bien. Les japonais ont échoué en Chine et en Corée. Les américains surarmés n’ont pas eu raison des vietnamiens. Ces enseignements n’ont pas éclairé les dirigeants actuels convaincus que la puissance militaire peut mettre à genou des idéologues fous. Ils se trompent.

En attendant que les robots meurtriers entrent en scène, les drones planent sur les têtes et tuent sans distinction de sexe ni d’âge.

Le monde est fou! Toutes les guerres déclenchées à travers le monde n’enrichissent pas les états. Elles servent les intérêts particuliers. Le chômage et la pauvreté vont continuer à précariser le monde. Où est donc ce monde meilleur que les politiques à la gâchette facile nous promettent?

Les solutions ne sont ni militaires, ni politiques comme le conçoit l’Occident. La solution est économique. Il faut sédentariser les populations, éradiquer la faim et favoriser l’émergence d’une culture démocratique. Dans un monde où la croissance est anémique, les armes montrent leur limite. Seul un développement structurel et non conjoncturel dans les pays pauvres ou en guerre mettra fin à l’exode des populations.

La photo d’un enfant gisant sur une plage en Turquie a-t-elle réveillé les consciences? Nous pouvons en douter. La guerre du Vietnam a livré les mêmes images où les bombes au napalm ont jeté dans la rue des enfants. Au Soudan, nous avons vu les images d’un enfant affine et agonisant sous le regard d’un rapace qui attendait sa pitance. Longtemps, nous avons cru que le monde civilisé prendra conscience de l’ampleur et de l’inutilité de la guerre. Il n’en est rien.

L’histoire ne nous a rien appris. Les nouvelles images largement diffusées en Méditerranée vont troubler nos consciences l’espace d’un jour. Et la guerre repartira. Comme d’habitude!

Demain, d’autres foyers de guerre vont s’ouvrir. La fatalité n’existe pas. Nous la provoquons pour l’égoïsme d’une poignée de financiers qui agissent à la place des politiciens corrompus et sans charisme.

Des foyers dépouillés par la guerre.
Droits réservés)/n

Hypertrophie bénigne de la prostate,comment le savoir

Plus de 50 % des hommes âgés de 60 ans en sont atteints, et 90 % de ceux de plus de 80 ans

L’hypertrophie bénigne de la prostate se caractérise par une augmentation de la taille de la prostate. Une prostate volumineuse comprime l’urètre tout en faisant pression sur la vessie, ce qui engendre un besoin fréquent d’uriner et divers problèmes de miction, selon le cas (débit plus faible et intermittent, douleurs, etc.). Presque tous les hommes sont sujets à l’hypertrophie bénigne de la prostate, en vieillissant. En effet, plus de 50 % des hommes âgés de 60 ans en sont atteints, et 90 % de ceux de plus de 80 ans. Cependant, tous n’en souffrent pas : environ 1 homme atteint sur 2 est incommodé par des symptômes urinaires. Cette affection n’est pas d’origine cancéreuse. Elle n’augmente pas le risque de cancer de la prostate, mais n’empêche pas non plus son développement. On appelle aussi cette affection « hyperplasie bénigne de la prostate ». L’hyperplasie désigne la prolifération des cellules de la prostate. Le terme hypertrophie, quant à lui, fait référence à l’augmentation du volume de la prostate.

Causes
Les causes de l’hypertrophie bénigne de la prostate ne sont pas clairement identifiées. Il existe probablement une prédisposition héréditaire car certaines familles sont plus affectées que d’autres. Toutefois, d’autres facteurs entrent en jeu. Par exemple, on sait que la testostérone et son dérivé actif, la dihydrotestostérone, jouent un rôle important. Aussi, les oestrogènes, des hormones sexuelles féminines présentes en petite quantité chez l’homme, pourraient être impliquées. Pour le moment, on ignore les mécanismes exacts par lesquels ils agissent. Il est possible qu’avec l’âge, la prostate devienne plus sensible à ces hormones.

Conséquences et complications possibles
Les hommes atteints d’hypertrophie bénigne de la prostate risquent davantage de rencontrer l’un ou l’autre des problèmes suivants. Cependant, la majorité d’entre eux n’en souffrent pas.
Des infections urinaires : une vessie qui ne se vide pas complètement favorise la prolifération de bactéries. Si les infections urinaires se produisent à répétition, une chirurgie pour réduire le volume de la prostate et désobstruer les voies urinaires peut être envisagée ;
La rétention aiguë d’urine dans la vessie : lorsque l’urètre est complètement comprimé, il devient impossible d’uriner ; ce qui cause des douleurs aiguës. Il s’agit d’une situation d’urgence médicale. Un cathéter est introduit dans l’urètre pour vider la vessie ;
Des calculs dans la vessie : des dépôts de minéraux peuvent se produire et causer des infections, irriter la paroi de la vessie et obstruer l’évacuation de l’urine ;
Une distension des parois de la vessie : l’hypertrophie bénigne de la prostate peut accélérer le vieillissement de la paroi de la vessie; avec le temps, celle-ci perd du tonus et ses contractions sont moins efficaces. Il arrive que la vessie reprenne du tonus après une chirurgie de réduction de la prostate ;
Des dommages aux reins : la rétention chronique d’une certaine quantité d’urine dans la vessie et les infections urinaires à répétition peuvent compromettre les fonctions rénales, à long terme.

Diagnostic
Il est important de consulter un médecin en cas de symptômes. On réduit ainsi le risque de complications sévères. Toutefois, il faut savoir qu’il n’y a pas toujours de relation entre les symptômes ressentis et le volume de la prostate. En effet, certains hommes ont une prostate volumineuse sans avoir de symptômes, alors que d’autres en présentent malgré une plus petite prostate. Par un toucher rectal, le médecin peut détecter une prostate hypertrophiée et en suivre l’évolution. Ce test sert aussi à détecter la présence de nodules dans la prostate et d’évaluer le risque qu’il y ait un cancer. Une analyse d’urine et un test sanguin pour mesurer le taux d’antigène prostatique spécifique (APS) peuvent être effectués, selon le cas.

Plus de 50 % des hommes âgés de 60 ans en sont atteints, et 90 % de ceux de plus de 80 ans
sante.planet.fr)/n

Gaston Sorgho: «Le Cameroun gagnerait à prendre en compte l’aspect genre»

L’expert répond aux problématiques du genre après la sortie d’un rapport de la Banque Mondiale consacré à cette question

Quelles sont les défis actuels de la question du genre en Afrique centrale en général, et au Cameroun en particulier?
Je voudrais de prime abord dire que la question du genre est aujourd’hui au c ur de la stratégie de la Banque mondiale dans son statut de partenaire du développement en Afrique. Pour ce qui est des défis que pose le problème de genre, surtout pour ce qui est de la situation de la femme, il est question de l’égalité des hommes et des femmes devant la loi, l’accès équitable aux services sociaux tels que la santé, l’éducation la protection sociale, l’accès aux droits fonciers, voila un peu les défis auxquels il faut faire face tant en Afrique centrale qu’au Cameroun en particulier.

Comment est ce que la Banque Mondiale intervient dans l’aspect genre en ce qui concerne le développement?
Dans le cadre de sa stratégie de soutien au continent africain, la Banque Mondiale a retenu le genre comme une préoccupation transversale. Dans l’ensemble de son engagement auprès de ses partenaires la question du genre trouve une place de choix dans les différents projets. En matière de santé par exemple, domaine où je suis le plus compétent, la question se pose en permanence de savoir ce qui différencie, l’accès des hommes de celui des femmes dans la société camerounaise et de manière logique on se penche sur la question de savoir comment on peut agir de sorte à améliorer un meilleur accès des femmes aux services de santé. La question semble anodine mais lorsqu’on examine de près, on se rend compte de son importance. Par exemple on est parvenu à établir des corrélations entre des mauvaises conditions de grossesse et le taux élevé de mortalité chez la mère et l’enfant au Cameroun. Autre secteur, celui de l’éducation. On doit en permanence comprendre pourquoi il existe un gap entre le niveau de scolarisation chez les hommes et celui des femmes. Notre objectif au niveau de la Banque est de faire en sorte que ces différences remarquables puissent être réduites à chaque niveau d’intervention dans le développement. Donc, il n’existe pas un programme spécifique dénommé genre, mais la question genre se retrouve dans à tous les niveaux d’intervention.

En Afrique centrale votre zone de compétence, si on devait faire un classement quels seraient les bons élèves et les moins bons?
Les problèmes dans les différents pays de la sous-région ne se posent pas de la même manière. Si on prend le cas du Cameroun, on relèvera qu’il a fait de nombreux efforts par rapport à la scolarisation de la femme. Dans d’autres domaines le Cameroun a encore des efforts à faire. Si on observe la représentation des femmes au niveau du parlement, on constate qu’il y a encore des choses à faire. Il faudrait encore qu’un nombre plus important de femmes puisse avoir accès aux sphères de prise de décision dans la gestion des affaires de la nation. Nous avons entamé une étude pour effectivement établir un rapport sur l’état d’avancement de cette question du genre dans chaque pays. Après avoir mené cette étude, cela permettra de voir le type d’intervention que la Banque devra apporter aux pays pour améliorer ce point là. Pour chaque pays, il y a des efforts spécifiques à fournir et la Banque sera là pour les accompagner en cas de besoin.

Gaston Sorgho
Journalducameroun.com)/n

Dans sa nouvelle approche comment est ce que la Banque Mondiale envisage d’intervenir pour l’amélioration de la situation au Cameroun?
Vous avez raison de dire que le Cameroun a connu des avancées sérieuses du point de vue normatif. Mais le problème récurent est celui de savoir comment est ce qu’on peut traduire cette avancée normative en des actes concrets. Par exemple, je conviens personnellement avec vous qu’il n’est pas seulement bon d’avoir des textes, il faudrait encore que ces textes là servent à quelque chose de concret. C’est précisément à ce niveau qu’intervient la Banque mondiale. Dans le cadre de sa nouvelle stratégie elle mettra d’abord en place le partenariat, l’apport de connaissances et ensuite le cas échéant, les financements. Dans cette perspective, nous allons intensifier autant que cela se pourra notre collaboration avec la société civile. Il existe des expériences passées, nous en tirerons des leçons et nous introduirons des axes d’améliorations. Nous avons par exemple dans le cadre de la dernière foire aux idées, discuté de projets d’améliorations de la question genre. Donc nous y travaillerons d’avantage pour améliorer la satisfaction des besoins de développement dans ce secteur.

Quel est l’impact économique des violences faites aux femmes? Que gagnerait le Cameroun à y remédier?
Le Cameroun gagnerait beaucoup à combattre les violences faites aux femmes. Tout pays y gagne en fait. Déjà les femmes constituent une bonne majorité de la population. Vous imaginez bien que si une majorité de la population n’a pas la possibilité d’être active, c’est un manque à gagner à double niveau. On perd en capacité de production et on perd aussi parce que la quantité par individu s’en trouve diminuée. Mieux que le facteur de production, le fait de négliger la santé des femmes où de provoquer leur déséquilibre est facteur de sous développement. Des études ont démontré que la première cause de maladie chez les femmes est d’ordre psychologique. Je ne dis pas qu’au Cameroun il y a plus de violences faites aux femmes qu’ailleurs, mais je pense que pour tous les pays, chaque fois qu’on a fait l’effort de réduire les violences faites aux femmes, la société a connu une meilleur progression. Pour ce qui est du Cameroun une fois encore, il existe encore des entraves terribles, comme les mutilations de la jeune fille, la situation des veuves dans les familles et bien d’autres. On gagnerait énormément à réduire ces cas de violences pour un meilleur développement de la société

On continue de reprocher à votre institution de travailler avec les Etats alors que les destinataires du développement ne sont pas toujours touchés, que répondez-vous à cela?
Parfois on se plaint de ce que les actions menées n’améliorent pas toujours la situation des bénéficiaires. Ce qu’il faut comprendre, le développement n’est pas une mince affaire, il y longtemps que le problème serait résolu. Effectivement on réalise parfois que des programmes sont mis en uvre et ne trouvent pas toujours un écho favorable auprès des populations bénéficiaires. On peut faire des reproches au système, mais on en a besoin. La stratégie de la Banque commande de travailler avec les gouvernements. Aujourd’hui, nous élargissons le champ de nos concertations avec la société civile. Si cela marche c’est un challenge. Il faudra savoir pourquoi cela ne marche pas et chercher à arranger les choses. C’est ce qui rend complexe toute intervention sur la question de l’amélioration de la condition humaine.

La question du genre préoccupe la Banque Mondiale
corbis image)/n

Cameroun: Les droits de l’homme bientôt inscrits dans les programmes scolaires

La Commission Nationale des Droits de l’Homme et des Libertés procède actuellement à la formation des enseignants

Après le recensement en 2004 des experts en vue de l’élaboration du cahier pédagogique sur l’éducation aux droits de l’homme au Cameroun, ce support d’enseignement a finalement été validé en février 2006. C’était là, la première phase de la mise en uvre de ce programme. La deuxième phase quant à elle a été celle de l’élaboration des modules d’enseignement au niveau de l’enseignement de base et des enseignements secondaires. Après l’année 2006, l’accent a été mis sur la formation des formateurs, soit 100 inspecteurs nationaux de pédagogie. En 2007, la formation s’est poursuivie avec les inspecteurs régionaux de pédagogie et ce sont ces inspecteurs régionaux qui procèdent actuellement à la formation des enseignants et des encadreurs administratifs sur le terrain. Dans région de l’Adamaoua, les sessions de formation se sont déroulées du 22 au 23 mars 2011 dans la salle des cérémonies de la délégation régionale du ministère de la promotion de la femme et de la famille.

Le cahier pédagogique et le guide de l’enseignant qui étaient les deux manuels sur lesquels portait cette formation sont rédigés en français et en anglais. Ces support de formation mis à la disposition des enseignants, répertorie les différentes matières des droits de l’homme qui seront dispensés dans les différents ordres d’enseignement. Outre le cahier pédagogique, il y a le guide de l’enseignant qui contient des directives et des orientations devant permettre une meilleure transmission de ces matières dans le primaire et dans le secondaire. Organisé par la Commission Nationale des Droits de l’Homme et des Libertés (CNDHL) du Cameroun, le programme national d’éducation aux droits de l’homme a ouvert cet atelier de formation ce mardi 22 mars 2011 et ce, pour deux jours. Sont intervenus tour à tour, Monsieur Biyok Michel, inspecteur au ministère de l’éducation de base et Mme Mispa, inspecteur général des enseignements. Après la photo de famille et la présentation du programme, Mme Eva Etongue Mayer, épouse Elangue, chef de la division de la protection et de la promotion des droits de l’homme, a déroulé un exposé portant sur la notion de protection des droits de l’homme, ses classifications ainsi que sur les instruments et mécanismes internationaux, régionaux et nationaux relatifs aux droits de l’homme. Pendant deux jours, les ateliers se sont succédés dans la salle des cérémonies de la délégation régionale de la promotion de la femme et de la famille de l’Adamaoua. Il était essentiellement question au cours de cette formation d’aider les enseignants du primaire et du secondaire à s’imprégner des techniques d’enseignement des droits de l’homme par l’usage du cahier pédagogique et du guide de l’enseignant. Cette formation avait aussi pour but d’amener les encadreurs administratifs à faciliter et à encourager cet enseignement dans leurs établissements respectifs. « Nous demandons à tous ces responsables de faire appel à la CNDHL qui pourra les soutenir en termes de manuels, parce que nous avons produit un certain nombre de manuels », a déclaré Mme Eva Mayer. Sur les sources de financement de ces activités, elle a ajouté que « ces manuels ont été financés avec les fonds qui nous ont été donnés par l’Etat du Cameroun, notamment le MINEPAT. On a eu 50 millions en 2009, 50 millions en 2010 et cette année, on aura encore 50 millions. Ces fonds aident non seulement dans la formation que nous faisons en ce moment, mais aussi dans la production des manuels ».

Un programme qui vient à point nommé, lorsqu’on sait que la deuxième décennie des Nations-Unies pour la protection des droits de l’homme arrive à son terme en 2014. En effet, à la suite de la déclaration universelle des droits de l’homme du 10 décembre 1948, les états membres des Nations Unies ont été appelés à éduquer leurs populations par la diffusion de cet instrument juridique international. Dans cette optique, l’Unesco qui est l’organe spécialisé des Nations-Unies en charge de l’éducation a fait adopter deux décennies en vue de l’éducation aux droits de l’homme, respectivement de 1994-2004 et 2004-2014. Il s’agit là des plans d’action des Nations-Unies visant la mise en uvre de l’éducation aux droits de l’homme dans les différents Etats membres.

Les droits de l’homme bientôt inscrits dans les programmes scolaires au Cameroun
Journalducameroun.com)/n

Marché de l’emploi: Encore de grandes disparités homme-femme en Afrique

Ces conclusions sont le fruit d’une étude menée par la banque mondiale dans plusieurs pays du continent, dont le Cameroun

Des écarts encore trop importants entre hommes et femmes
Les inégalités entre les sexes demeurent une préoccupation sur le marché du travail en Afrique, même si l’on note des variations d’un pays à l’autre. C’est la conclusion d’un nouvel ouvrage publié par la Banque mondiale intitulé Gender Disparities in Africa’s Labor Market (Disparités entre les sexes sur le marché du travail en Afrique). Selon l’ouvrage, il existe globalement un écart de 17 points de pourcentage entre le taux de participation à la population active des hommes et celui des femmes, situés à 78,3% et 61 % respectivement. Le livre analyse des données issues d’enquêtes menées auprès des ménages et collectées au début des années 2000 dans 18 pays africains. Ces données tiennent compte de la dimension genre dans la répartition de l’emploi, du chômage, de l’écart salarial, ainsi que l’impact éventuel du niveau d’instruction des individus concernés. Des données qui dans le contexte camerounais, sont confirmés par le dernier recensement général des entreprises (RGE)

Les entreprises recensées lors du RGE emploient 386 263 travailleurs permanents dont 281 972 hommes (73%) et 104 291 femmes (27%).
Recensement général des entreprises, Cameroun

Ainsi les taux de participation des femmes au marché du travail varient de moins de 40 % en Ethiopie, au Kenya, au Malawi et en Ouganda, à 80 % et plus au Burkina Faso, au Burundi, en Gambie, au Ghana, en Guinée et en Sierra Leone. Pour l’Afrique subsaharienne dans son ensemble, le ratio emploi-population des femmes pendant la période couverte par l’étude était selon l’ouvrage, inférieur de 25 % à celui des hommes, soit respectivement 53% et 70 %. Les données indiquent également que dans un certain nombre de pays africains, les femmes ont presque deux fois plus de chances que les hommes de se retrouver dans le secteur informel, et environ deux fois moins de chances d’obtenir un emploi formel que ce soit dans le secteur public ou privé. Bien qu’élevé, l’écart salarial entre les hommes et les femmes varie grandement d’un pays à l’autre.

La discrimination n’en est pas la seule cause
L’étude est arrivée aux conclusions selon lesquelles les disparités entre hommes et femmes sont particulièrement importantes en Afrique dans le secteur de l’emploi. Dans nombre de ces pays, les femmes ont moins de chances d’obtenir des emplois rémunérés. Un nombre disproportionné d’entre elles se retrouve dans des emplois informels et précaires, et elles sont moins bien payées. Même après avoir pris en compte les facteurs qui expliquent habituellement les revenus générés sur le marché de l’emploi, notamment le capital humain (niveau d’études, formation et expérience), il reste un écart de salaire entre les hommes et les femmes. Si cette composante inexpliquée est souvent interprétée comme la discrimination à l’égard des femmes sur le marché de l’emploi, d’autres facteurs apportent des explications à la situation.

Plusieurs facteurs entrent en ligne de compte et ont tendance à interagir en se renforçant mutuellement. Les différences sur les plans de l’éducation et d’autres variables du capital humain, combinées aux normes socioculturelles et à l’absence de pouvoir des femmes dans les ménages, semblent selon l’étude, être des facteurs importants qui conduisent à la détérioration des résultats des femmes sur les marchés africains de l’emploi. Jusqu’ici cependant, il existe peu d’éléments en Afrique qui puissent permettre d’indexer la discrimination comme cause des disparités entre les sexes dans les pays pauvres, en particulier ceux dont le marché du travail est étroit et ne peut offrir des emplois formels qu’à une petite partie de la population. Sur la question des disparités cependant, l’inégalité d’accès à l’éducation semble une des causes fondamentales identifiées. Dans cette logique, la banque mondiale pense que les pays africains devraient aussi s’engager à garantir l’égalité entre les sexes à tous les niveaux d’éducation et à augmenter d’une manière générale le niveau d’instruction de la population.


www.futura-sciences.com)/n

Emmanuel Assana: «La découverte est une avancée contre la cysticerose porcine»

Le chercheur camerounais à l’Institut de médecine tropicale d’Anvers a expérimenté avec succès au nord Cameroun, un vaccin contre un parasite du porc

En collaboration avec un laboratoire et des chercheurs australiens, ce Camerounais, chercheur au département de santé animale de l’Institut de médecine tropicale d’Anvers en Belgique a expérimenté avec succès dans la région du nord Cameroun, un vaccin contre un parasite du porc à qui certains experts attribuent le rôle de vecteur de risque d’épilepsie chez L’homme.

M. Assana Emmanuel, voulez-vous vous présenter pour nos lecteurs?
Je suis Camerounais, Chercheur au Département de Santé Animale de l’Institut de Médecine Tropicale d’Anvers en Belgique.

Vous venez de publier les résultats d’une expérience de lutte contre le ténia du porc par la vaccination, dites-nous quel est l’impact d’une telle découverte?
C’est une expérience de vaccination contre la cysticercose porcine à Taenia solium. Le terme «ténia du porc» est inapproprié. Le porc héberge le stade larvaire du ver (les cysticerques), tandis que l’homme peut être le porteur du Ténia adulte (Taenia solium) dans l’intestin. L’Homme peut aussi être infesté des cysticerques causant la cysticercose humaine ou plus précisément la neurocysticercose si les cysticerques se développent au niveau du cerveau causant la folie, des crises épileptiformes, l’hydrocéphalie, migraines chroniques etc. Cette découverte donne de l’espoir pour le contrôle de cette zoonose en vaccinant le porc pour rompre le cycle biologique du parasite et réduire indirectement de nouveaux cas de neurocysticercose chez l’homme.

Comment est née l’hypothèse d’expérimenter un vaccin contre le ténia du porc, parlez-nous de la découverte de ce vaccin?
La cysticercose à Taenia solium est une zoonose dangereuse car elle provoque non seulement des pertes économiques chez l’éleveur de porc (saisie des porcs malades dans les abattoirs, baisse des prix ou expulsion de porcs infestés sur les marchés), mais aussi, elle est source de neuropathologie chez l’homme dans beaucoup de pays d’Afrique, d’Asie et de l’Amérique latine. Jusqu’à présent les approches de contrôle de cette zoonose sont basées sur le traitement de masse de la population humaine contre les vers intestinaux (traitement expérimenté en Amérique latine), l’éducation de la population pour l’utilisation des latrines, l’interdiction de système d’élevage en divagation etc. Mais ces approches n’ont pas toujours eu les résultats attendus. L’idée de développer un vaccin comme une approche alternative de contrôle de la cysticercose a émergé au sein des groupes de recherche sur le complexe Taeniose-Cysticercose à Taenia solium. Plusieurs groupes de chercheurs sont en train de travailler sur différents candidats vaccins. Notre groupe de recherche, constitué autour du Professeur Marshall Lightowlers de l’Université de Melbourne en Australie qui a une longue expérience sur le développement des vaccins contre les cestodes, a eu la chance de trouver l’antigène le plus efficace contre la cysticercose et surtout de bénéficier de l’appui financier de Wellcome Trust pour expérimenter ce vaccin dans les conditions d’élevage au Cameroun.

Sous quelle forme et par quel procédé inocule-t-on le vaccin?
La publication dans «International Journal for Parasitology» d’avril 2010 est très précise sur le protocole de vaccination. Ceux qui s’intéressent au protocole de vaccination peuvent bien s’y référer. L’article est accessible sur internet. En bref, le vaccin TSOL18 est une protéine identifiée dans l’oncosphère ( uf du Taenia solium) et produite par génie génétique à l’université de Melbourne en Australie. Ce vaccin est inoculé au porc sous forme purifié associée à un adjuvant commercialisé sous le nom de Quil A (un dérivé de la saponine sans effet sur les cellules animales).

La méthode est-elle assimilable par des paysans pas toujours instruits et qui possèdent une bonne partie des élevages?
Nous sommes encore à un stade de recherche. Le vaccin n’est pas encore commercialisé sous forme utilisable directement par l’éleveur.

Est-ce que l’efficacité de ce vaccin peut aussi être étendue au b uf, puisqu’on sait qu’il peut aussi être porteur des ufs de Ténia.
Les b ufs ne portent pas les ufs du Ténia dont nous parlons. L’homme héberge une autre espèce de Ténia appelé Taenia saginata dont les cysticerques, provenant de l’éclosion des ufs du vers contenu dans les excréments humains déposés au pâturage, se développent chez les bovins. Il existe un vaccin contre la cysticercose bovine développée dans le même laboratoire d’Australie, mais qui est resté au stade de recherche à cause du fait que la cysticercose à Taenia saginata n’affecte pas l’homme, donc sans grand intérêt économique pour les firmes pharmaceutiques.

Dans quelle partie du Cameroun a été menée l’expérience et pourquoi ce choix là?
La vaccination contre la cysticercose porcine a été faite dans le département du Mayo-Danay à l’Extrême-Nord du Cameroun. Le Mayo-Danay est une importante région d’élevage du porc au Cameroun. Cet élevage s’est développé grâce au son du riz provenant de la SEMRY (Société d’Expansion et de la modernisation de la Riziculture de Yagoua) et grâce au développement du commerce des porcs dans tout le bassin du Logone, y compris le Sud du Tchad. Chaque année, 50000 à 60000 porcs vifs en provenance du bassin du Logone sont acheminés jusqu’à Yaoundé et Douala. Des études préliminaires ont montré que les porcs sont en divagation et la prévalence de la cysticercose porcine est très élevée (plus de 20 % des porcs sont infestés). Plus de 40 % des ménages dans les zones d’élevage ne possèdent pas de latrines. Aucun plan de traitement de la population humaine contre le Ténia ou autre vers intestinaux n’existe dans la région. En plus, il n’existe pas de peste porcine africaine pouvant interrompre l’expérimentation vaccinale de longue durée. Tous ces paramètres ont contribué au choix du Département du Mayo-Danay comme site idéal pour cette vaccination expérimentale.

Emmanuel Assana le chercheur
Journalducameroun.com)/n

Comment ont réagi les populations cibles durant le test?
Tous les éleveurs impliqués dans cette vaccination étaient coopératifs. Nous avons pris du temps avant la vaccination pour leur expliquer l’objectif de l’étude. Les éleveurs sélectionnés ont bénéficié d’un soutien financier du projet pour nourrir les animaux tout au long de la période de vaccination.

L’avancée est-elle définitive et opérationnelle dans l’immédiat ou il y a-t-il d’autres améliorations à apporter au vaccin?
C’est un candidat vaccin très efficace, mais encore en laboratoire. Il faut qu’il sorte du laboratoire c’est-à-dire qu’il soit enregistré, produit et commercialisé par une firme pharmaceutique pour être accessible au niveau des élevages.

Quels pourra être approximativement le coût de revient du vaccin aux populations?
Pour le moment nous ne pouvons pas estimer le coût d’une dose de vaccin commercialisable. Mais puisque le vaccin est une protéine recombinante, sa production aura un coût faible dont accessible à tout éleveur de porc.

Quel est aujourd’hui le taux de contamination des porcs au ténia?
La prévalence de la cysticercose porcine varie d’une localité à l’autre. D’un pays à l’autre.

Comment réagit le gouvernement camerounais face à cette découverte?
Il n’y a peut-être pas eu une réaction particulièrement après la publication des résultats de la recherche sur la vaccination au Cameroun, mais le ministère de l’Enseignement supérieur et le ministère de l’Elevage, des Pêches et des Industries animales sont au courant de ce travail de recherche dès le début du plan expérimental et ont participé à l’aboutissement de ce travail à travers leurs personnels de terrain. Je pense ici à l’antenne de l’université de Dschang à Maroua et à la Délégation de l’élevage, des pêches et des industries animales du Mayo-Danay.

Peut-on dire que le vaccin contre le ténia du porc est une solution fiable contre la maladie cérébrale connue sous le nom d’épilepsie?
Je voudrais répéter ici que Taenia solium est un ténia de l’homme et du porc. Le porc n’est qu’un hôte intermédiaire dans le cycle biologique du parasite tandis que l’homme est à la fois hôte et porteur potentiel des cysticerques. En vaccinant le porc, le cycle biologique est rompu, donc pas de nouveau cas de ténia adulte chez l’homme et indirectement réduction des cas de neurocysticercose chez l’homme aussi. L’épilepsie n’est pas uniquement causée par la cysticercose à Taenia solium. Il y a d’autres causes que les spécialistes de la santé humaine peuvent bien énumérer. Un vaccin contre la cysticercose porcine ne peut donc pas éliminer totalement l’épilepsie chez l’homme, mais réduire le cas de l’épilepsie due au Taenia solium.

Les porcs en expérimentation
Journalducameroun.com)/n