Guinée équatoriale : silence, on chasse les Camerounais !

Les autorités équatoguinéenes parlent d’une campagne de lutte contre l’immigration clandestine.

Les Camerounais vivant en Guinée équatoriale passent de sales moments. Les images sont d’une rare violence. Des personnes battues, traînées à même le sol et rouées de coups. C’est le sort réservé aux Camerounais vivant en Guinée équatoriale. Ces derniers jours, ils sont pourchassés, traqués pratiquement jusque dans leurs résidences.

Plusieurs médias révèlent qu’il s’agit d’une opération de contrôle entreprise par les autorités en vue de recenser ceux qui sont installés de manière frauduleuse.

Des commerces appartenant aux Africains ont ainsi été scellés. Les victimes déclarent en revanche que même ceux d’entre eux qui possèdent les papiers de séjour ont été victimes de torture. Accusées, les autorités équato-guinéennes tentent de se défendre en indiquant que la police et la gendarmerie font parfois face sur le terrain à la résistance des personnes qui sont interpellées.

Mais elles rejettent les accusations de violence formulées contre les hommes en tenue. L’ambassadeur du Cameroun en Guinée équatoriale interrogé sur ce phénomène qui refait surface, fait savoir que plusieurs compatriotes possèdent de faux documents. Ils auraient fait recours à des réseaux illicites pour avoir les documents et une fois le poteau rose découvert, ils sont interpellés.

 Plusieurs Camerounais ont été jetés en cellule et après y avoir passé quelques jours, ont été mis dans des bateaux en direction du Cameroun. Ils ont ainsi accosté à Kye Ossi ville frontalière entre les deux pays. Ce n’est pas la première fois que de telles pratiques sont décriées dans ce pays voisin au Cameroun. Ceci alors que la Guinée équatoriale a ratifié tous les accords de la libre circulation des personnes et des biens en zone Cemac.

 Des africains sont très souvent la cible des hommes en tenue, qui profitent des opérations de contrôle d’identités pour faire usage de violence vis à vis des étrangers.

Les Etats-Unis accordent l’asile temporaire à des immigrants camerounais

Le Secrétaire à la Sécurité intérieure, Alejandro Mayorkas, a accordé leur a accordé une protection temporaire, le 15 avril dernier, permettant ainsi de rester dans le pays pendant 18 mois et de demander un permis de travail.

Seuls les Camerounais vivant aux Etats-Unis au 14 avril sont éligibles au Statut de Protection Temporaire, TPS, dont bénéficient généralement les immigrants sans papiers et ceux dont les visas arrivent à expiration.

Une loi sur l’immigration de 1990 autorise le DHS à accorder une protection aux personnes issues de pays confrontés à la guerre, à des catastrophes naturelles et à d’autres conditions extraordinaires et temporaires.

Dans la décision à l’endroit des Camerounais, le DHS a cité le conflit armé qui dure depuis des années dans les régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest du pays et une augmentation significative des attaques du groupe terroriste Boko Haram, opérant dans la région de l’Extrême-Nord.

Des responsables américains ont déclaré que des centaines de milliers de Camerounais déplacés n’avaient pas accès à des services essentiels tels que des soins de santé et l’éducation, et que la violence avait déclenché une « crise humanitaire » d’insécurité économique et alimentaire ».

Alejandro Mayorkas a déclaré que les conditions rendaient dangereux le retour des Camerounais chez eux.

« Les États-Unis reconnaissent le conflit armé en cours au Cameroun et nous fournirons une protection temporaire à ceux qui en ont besoin », a-t-il déclaré dans un communiqué.

« Les ressortissants camerounais résidant actuellement aux États-Unis qui ne peuvent pas rentrer en toute sécurité en raison de la violence extrême perpétrée par les forces gouvernementales et les séparatistes armés, et l’augmentation des attaques menées par Boko Haram, pourront rester et travailler aux États-Unis jusqu’à ce que les conditions dans leur pays d’origine s’améliorent » renseigne la décision.

Cette désignation ajoute pour la première fois le Cameroun à une liste croissante de pays tels que le Soudan, Haïti et l’Ukraine vers lesquels Alejandro Mayorkas a utilisé son autorité exécutive pour empêcher l’expulsion d’immigrés. Le DHS a estimé vendredi qu’environ 11.700 Camerounais seront éligibles pour demander la protection.

La désignation prend effet lorsque l’avis est publié dans le Federal Register, et les candidats doivent payer des frais et des vérifications d’antécédents.

Le statut temporaire offre une certaine stabilité aux Camerounais qui sont dans l’incertitude depuis des années, mais il est loin du statut juridique permanent que beaucoup espéraient sous l’administration Biden.

Le président Joe Biden a envoyé un projet de loi au Congrès qui créerait une voie vers la citoyenneté pour les quelques 11 millions d’immigrés sans papiers, y compris les Camerounais, aux États-Unis, mais la mesure a gagné peu de terrain au Congrès dans un contexte de frustration face à un afflux record de migrants, à la frontière américano-mexicaine cette année.

L’administration Trump avait tenté de réduire considérablement l’utilisation du statut de protection temporaire, se plaignant qu’il est souvent prolongé longtemps après la fin de l’urgence initiale. Les Salvadoriens, le plus grand groupe avec TPS, ont le statut depuis 2001.

La Conférence des dirigeants sur les droits civils et humains, une coalition de plus de 230 organisations nationales, a appelé à la «désignation immédiate du TPS pour le Cameroun en février. Il a cité un rapport de Human Rights Watch, qui a révélé que les forces de sécurité gouvernementales et d’autres ont soumis des immigrants expulsés et les membres de leurs familles à des passages à tabac, à l’extorsion et au viol de 2019 à 2021.

Affairisme : six Camerounais condamnés pour faux passeports au Bénin

Ils viennent d’écoper de trois ans de prison ferme devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet).

L’affaire de faux passeports béninois délivrés aux Camerounais en République du Bénin ouverte en décembre 2021, connait son dénouement. Six Camerounais sont condamnés à une peine privative de liberté d’une durée de trois ans, à compter du 07 mars 2022, pour « faux et usage de faux » passeports. Une fois cette peine purgée, les condamnés sont interdits de fouler le sol béninois pendant 10 ans.

Le commissaire divisionnaire en charge de la direction de l’Emigration et Immigration Florent Edgard Agbo écope lui, de 10 ans de prison ferme. Il était accusé d’avoir signé et délivré de faux passeports aux Camerounais. Comme chef d’accusation, la justice a retenu contre ce haut gradé de la police béninoise  l’« abus de fonction » et la « légèreté », sa signature étant celle qui se trouve sur les documents jugés frauduleux. Au moins 12 autres policiers étaient cités dans l’affaire, mais la majorité a été relaxée.

Durant les différentes audiences qui ont eu lieu avant le jugement, un Camerounais a fait une déclaration à l’encontre du directeur de l’Emigration. Selon lui, c’est dans les locaux de la structure que la fraude a été orchestrée avec des attributions de nouveaux noms béninois. Trois de ses compagnons ont reconnu avoir déboursé chacun  quatre millions de francs CFA pour l’établissement des passeports béninois. L’argent confié à un certain Abdoulaye, qui est en encore cavale.

Selon les médias béninois, l’affaire commence un peu avant mi-décembre. Six voyageurs veulent se rendre en Equateur en Amérique du Sud en passant par Istanbul. Ils se présentent à l’aéroport de Cotonou pour accomplir les formalités policières. La police des airs constate que les passeports béninois dont ils sont détenteurs sont de qualité douteuse. La direction de l’Emigration et Immigration est saisie, les présumés faussaires gardés puis relâchés, relate Rfi.

Les investigations de la Brigade économique et financières engagées après vont aboutir à une nouvelle arrestation de ces voyageurs. Ceux-ci sont des Camerounais présentant des titres de voyage béninois. Dans cette mouvance, un chef de quartier est aussi interpellé. Il aurait facilité l’établissement des attestations de résidence sans lesquelles aucun titre de voyage ne peut être délivré. Les enquêtes se sont poursuivies jusqu’à l’arrestation de six policiers béninois vendredi 21 janvier 2022.

Bénin : six Camerounais poursuivis pour faux passeports, leur procès renvoyé

La Cour de répression renvoie l’affaire des six Camerounais, du commissaire divisionnaire Florent Edgard Agbo et ses autres co-accusés poursuivis dans l’affaire des faux passeports, au lundi 07 février 2022.

Le commissaire Florent Edgard Agbo, six Camerounais, des policiers béninois et un chef de quartier étaient devant le juge ce lundi 24 janvier 2022. Ils sont poursuivis pour « abus de fonction », « faux et usage de faux » dans une affaire de faux passeports délivrés aux Camerounais.

Le procès s’est ouvert ce lundi comme prévu et le juge de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) a renvoyé l’audience dans deux semaines. Par conséquent, les accusés n’ont pas été fixés sur leurs sorts aujourd’hui. Ils retournent à la prison où ils séjournent depuis le 30 décembre  2021 en attendant la nouvelle date fixée par le juge.

La Criet reproche à l’ancien directeur de l’Emigration et de l’Immigration au Bénin d’avoir fait preuve d’abus de fonction en délivrant de faux passeports. Ce commissaire divisionnaire, haut gradé de la police républicaine, était chargé de la délivrance des titres de voyage au Bénin.

L’affaire commence un peu avant mi-décembre. Six voyageurs veulent se rendre en Equateur en Amérique du Sud en passant par Istanbul. Ils se présentent à l’aéroport de Cotonou pour accomplir les formalités policières. La police des airs constate que les passeports béninois dont ils sont détenteurs sont faux. La direction de l’Emigration et Immigration est saisie, les faussaires gardés puis relâchés, relate Rfi

Les investigations de la Brigade économique et financières engagées après vont déboucher sur l’arrestation des voyageurs. Ceux-ci sont des Camerounais présentant des titres de voyage béninois. Le chef de quartier est aussi interpellé. Il aurait facilité l’établissement des attestations de résidence sans lesquelles aucun titre de voyage ne peut être délivré. Les enquêtes se sont poursuivies jusqu’à l’arrestation de six policiers vendredi 21 janvier.

France : la mobilisation n’a pas sauvé une Camerounaise de l’expulsion à Rennes

Des dizaines de soutiens, dont le directeur de la maison de retraite où travaille Bienvenue Lewa Gouezé, s’étaient déplacés devant le tribunal administratif de Rennes (Ille-et-Vilaine), le 18 novembre 2021. La Camerounaise, agent de soins, défendue par Me Élise Gaidot, y contestait son avis d’expulsion.

Le journal Ouest-France présente  Bienvenue Lewa Goueze, née au Cameroun il y a 39 ans, comme étant un agent de soins en France, dans une maison de retraite, à Noyal-sur-Vilaine (IIIe-et Vilaine). Elle travaille à l’Ehpad Saint-Alexis, depuis septembre 2019.

L’actuel directeur de l’établissement était à ses côtés le 18 novembre 2021, à l’audience du tribunal administratif, devant lequel elle contestait son expulsion. Il a exposé avoir besoin d’elle à l’Ehpad. « Très vite, les valeurs qu’elle porte ont été remarquées, ainsi que sa rapide intégration au sein des équipes, a déclaré Bruno Lassalle. Bienvenue a aidé la maison Saint-Alexis à traverser la période Covid. Aujourd’hui, nous comptons quatre postes vacants. Bienvenue fait partie de notre équipe. »

Le préfet d’Ille-et-Vilaine a refusé la délivrance d’un titre de séjour à Bienvenue, le 14 avril 2021, l’obligeant à quitter la France dans un délai de trente jours.

Habitants, collègues, bénévoles associatifs…

Le quotidien régional explique que des dizaines de personnes, habitants de la commune, collègues, bénévoles d’associations, lui avaient également apporté leur soutien, devant le tribunal, où elle était représentée par l’avocate Élise Gaidot.

La décision est tombée il y a quelques jours. Le tribunal rejette sa requête.

 Il estime que Bienvenue « ne démontre pas être exposée au Cameroun à des risques personnels et actuels, pour sa sécurité et sa liberté ». Il estime qu’elle « n’établit pas être exposée, en cas de retour, à des peines ou traitements contraires à l’article 3 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales ».

Bienvenue Lewa Gouezé est traitée en France pour une pathologie peu soignée au Cameroun. Pourtant, le tribunal estime qu’il s’agit là d’une « argumentation inopérante, en ce qui concerne l’obligation qui lui est assignée de quitter le territoire français ».

Guinée équatoriale : des Camerounais pourchassés par la police

Depuis le 1er novembre 2021, 1es forces de l’ordre opère une vaste traque des étrangers sans motif officiel. L’ambassadeur du Cameroun dit avoir approché les autorités équatoguinéenes sans obtenir des explications.

Depuis lundi des camerounais sont interpellées et retenus au Complexe Multisport de Malabo (Banapo) aux côtés de nombreux autres ressortissants étrangers vivant dans la capitale équato-guinéenne. Selon des informations reçues par l’ambassadeur du Cameroun, une opération similaire se déroule sur la partie continentale depuis le samedi 30 octobre 2021. « Les étrangers retenus seraient gardés au Stade Omnisport de Nkoantoma et dans divers postes de Police de la ville de Bata », écrit S.E. Jean Désiré Owono dans un communiqué publié hier.

« L’Ambassade, une fois informée, a immédiatement saisi les Autorités du Pays d’accueil, à l’effet de solliciter des informations relativement à cette vaste opération d’interpellation d’étrangers », ajoutant qu’aucune réponse ne lui a été donnée.

« En attendant les informations officielles sollicitées, l’Ambassade a procédé, aux premières mesures urgentes d’assistance consulaire aux compatriotes détenus à Malabo, en leur fournissant le mardi 02 novembre 2021, notamment des denrées alimentaires, des produits hygiéniques et sanitaires de première nécessité. »

S.E. Jean Désiré Owono invite ses compatriotes à « garder leur calme, en abstenant d’alimenter les campagnes de désinformation ayant cours dans les réseaux sociaux, comme celles annonçant des rapatriements à bord d’aéronefs militaires équato-guinéens, des mauvais traitements dans les lieux de détention et l’inertie de l’Ambassade face à la situation ».

La Guinée équatoriale et le Cameroun, deux pays qui entretiennent des relations d’amitié, mais régulièrement marquées par des tensions aux frontières ou à l’intérieur du pays de Théodoro Abiang Nguema.

Voyage vers la France : voici la nouvelle procédure au Cameroun

Dès le 3 février 2020, les candidats aux visas devront tout effectuer en ligne. Le tout en quatre étapes.

L’ambassade de France renforce le processus de digitalisation de ses offres et services. À partir du 3 février 2020, une nouvelle procédure de demande de visa pour la France entre en vigueur au Cameroun. Désormais, les prises de rendez-vous se font en ligne et gratuitement.

Quatre étapes sont à observer. La première, compléter sa demande visa en ligne sur France-visas à l’adresse france-visas.gouv.fr

Ensuite le candidat au voyage dans le pays d’Emmanuel Macron doit prendre rendez-vous en ligne. Ceci via le site de l’ambassade, dans la  rubrique  ‘’aller en France’’. Puis il doit déposer son dossier, soit au consulat général de France à Douala, ou au siège de l’ambassade à Yaoundé.

La dernière étape va simplement consister  à suivre sa demande de visa en ligne sur France visas. A l’adresse france-visas.gouv.fr

A travers cette mesure, la France veut sans doute mettre fin au phénomène d’alignement des demandeurs de visas devant ses représentations diplomatiques.

Immigration : retour de Camerounaises en détresse au Koweit

L’origine des financements pourvus pour le retour des huit jeunes femmes fait débat au sein de l’opinion camerounaise depuis que l’une d’entre elles a déclaré qu’elles sont rentrées grâce aux efforts de leurs proches.

Les jeunes camerounaises libérées de l’esclavage au Koweit sont arrivées au Cameroun le dimanche 14 octobre 2018 en début d’après-midi. L’identité des infortunées n’a pas été révélée, exception faite de Prudence Kenem-Beni par qui leur triste sort a été porté à l’opinion publique. Celle-ci avait à cet effet, diffusé une vidéo sur les réseaux sociaux le 23 septembre dernier.

Elle y expliquait être arrivée au Koweit pour travailler en tant que femme de ménage. Le sort n’avait pas joué en leur faveur et Prudence Kenem-Beni et ses compagnes ont subi toutes sortes d’humiliation et de violence avant de fuir les domiciles de leurs employeurs. Informé de la situation, le gouvernement camerounais a promis de faciliter le retour de toutes ces femmes au plus tard le 10 octobre.

Leur retour s’est fait une semaine quelques jours de retard. Le ministère des Relations extérieures s’est félicité lundi de l’heureux dénouement. Ledit département a rappelé les efforts qui ont été déployés pour rendre ce retour possible. Une version que rejette Prudence Kenem-Beni donne une autre version. « Le directeur du centre d’où nous avons fait la vidéo nous a dit que le gouvernement ne les a jamais appelé. Le 10 octobre est passé et on a toujours pas eu de signe. On a changé de prison. Ce sont les koweitiennes qui ont coupé nos tickets. On a pris le vol samedi après avoir fait l’appel ».

 

Une dizaine de camerounaises en détresse au Koweit

Leur sort a été porté à la connaissance de l’opinion publique le 21 septembre dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux. Selon le ministère des Relations extérieures, ces jeunes femmes devraient bientôt revenir au Cameroun.

Le gouvernement camerounais suit dorénavant le dossier de quatorze jeunes femmes d’origine camerounaise, parties travailler au Koweit, et victimes d’exploitation et de maltraitance par leurs employeurs. Dans un communiqué publié lundi, le ministère camerounais des Relations extérieures fait savoir que des laisser-passer ont été accordés à ces dernières afin de faciliter leur retour au Cameroun, « d’ici le 10 octobre ».

Ces Camerounaises s’étaient rendues au Koweit afin d’y travailler en tant que femmes de ménage dans des foyers. Objectif : gagner beaucoup d’argent. Elles étaient loin de s’imaginer les dures réalités qui les attendaient.

«  Ici, nous ne dormons pas, nous travaillons comme des robots. On frappe sur nous. Tu ne dois pas te plaindre. Pour eux, tu es un esclave et l’esclave est appelé à travailler à tout moment, à toute heure. Quand tu te lèves à 5h, tu vas te coucher à 1h. Tu tombes malade personne ne t’amène à l’hôpital. Tu restes-là avec eux et si tu ne supportes pas tu fuis », raconte l’une des infortunées dans une vidéo largement diffusée sur les réseaux sociaux le 21 septembre.

Les jeunes femmes concernées ont eu recours à des intermédiaires pour des procédures liées à leur voyage ainsi que pour l’obtention de leurs emplois. La pratique est courante au Cameroun  et connue sous le vocable « réseau ».

Les membres des réseaux locaux sont le plus souvent des camerounais. Ceux-ci, par le biais d’affichage dans les rues ou du bouche à oreilles, proposent un service d’immigration avec l’assurance de la formation et/ou de l’emploi à l’étranger. Le Qatar, le Koweit et Dubaï font partie des destinations proposées. La personne qui requiert leurs services leur reverse la somme exigée et le « réseau » se charge de la procédure administrative et du placement dans les familles.

Les clients voyagent, pour certains, sous de fausses identités. Cela n’est toutefois pas une règle. A l’arrivée dans le pays choisi, ils sont accueillis par leurs employeurs ou un autre intermédiaire.

Grosse surprise. Une fois dans le foyer, leurs documents officiels et téléphones sont confisqués. Le réseau a omis de leur dire qu’ils ont été vendus et non recrutés à distance. Ils n’ont pas été préparés à ce qui les attend sur place. Le réseau, pour sa part, est au courant de tout.

« Quand tu appelles les gens qui se sont chargés de nous faire voyager, ils te disent que tu ne dois pas fuir, qu’ il faut rester, qu’il faut supporter, supporte ça va finir. Quand tu te plains que ça ne va pas, il dit non, c’est comme ça ici. Pourtant au départ ce n’est pas ce qu’ils nous ont dit », témoigne l’une des camerounaises en détresse, actuellement prises en charge par le ministères des Affaires sociales du Koweit.

Une histoire d’immigration

On m’a dit : «Michel, s’il te plaît, viens prendre un pot avec nous». Sans hésitation, j’ai rejoint le groupe. C’était à Schaerbeek, Bruxelles, Belgique. Non loin de la gare du Nord, vers vingt et une heures, dans un lieu où certaines personnes d’origine africaine et autres se regroupent pour refaire le monde autour de quelques bières et des prompts pas de danse.

Entre deux bonnes bières belges, s’introduit le sujet de l’immigration…

Tout a commencé par ce jeune Équato-Guinéen, il a dit : «avez-vous vu les attaques contre les étrangers en Afrique du Sud ? C’est inadmissible ! Chez moi, ce n’est pas comme ça !» Vient ensuite un Gabonais, il a dit : «C’est horrible, c’est scandaleux !». Un Centrafricain a dit : «Mandela n’est pas gentil». Tout le monde s’est tourné. On lui a dit : «Il est mort, Mandela». Il a continué en disant : «Je voulais dire Thabo Mbeki». Quelqu’un a dit : «C’est qui ça ?» Une autre personne a répondu : «C’est le président de l’Afrique du Sud». Un Camerounais a dit : «tu ne comprends pas le nom ? Il y a que ces gens-là pour s’appeler béquille». Un Togolais a dit en riant : «En plus on s’étonne qu’il rapatrie les gens». Un autre a dit : «Ce n’est pas Zuma machin là ?». «Zuma quoi ?», reprit un Congolais. «Je dis Zuma quelque chose», continua le Togolais. L’Ivoirien dit : «Ah oui, sur internet on dit que c’est Jacob Zuma». Le Centrafricain reprit la parole, il dit : «il n’est quand même pas gentil»…

Ça parlait. Ça riait. Ça se discutait. Ça s’insurgeait. Ça buvait aussi. Ça s’abreuvait sans limites. Il y avait des professeurs. Il y avait des étudiants. Des docteurs en je-ne-sais-plus-quoi. Des vrais docteurs aussi. Il y avait un mélange fou. Des diplômés aux non-diplômés. Tout le monde avait la parole. Tout le monde s’insurgeait…

Et là, il y a ce Camerounais qui a dit : «Jacob Zuma est fou». Quelqu’un a dit : «Tu savais qu’il est polygame, le mec ?» Un autre dit : «Oui polygame, il n’est africain que quand il veut la femme. Après, il devient comme européen et rapatrié». Un Béninois dit : «heureusement que Talon est là pour épargner ce genre d’humiliation à d’autres Africains». Une personne ressemblante à un Burkinabé dit : «Il faut en finir avec cette histoire de visa entre-africain.» Un Camerounais dit : «Contrairement à certains pays, au Cameroun, tout le monde est le bienvenu»…

 

Pendant ce temps, assis tranquillement, je buvais mes bières… Eh oui, pour une fois, j’avais décidé de ne pas parler et d’observer les gens. Ça ne servait à rien de militer. Ils étaient tous contents d’être enfin d’accord. Chacun condamnait fermement ces gens en Afrique du Sud qui chassent les étrangers. Ce qui m’intriguait est de voir comment chacun parlait de son pays comme d’un lieu où ce genre de chose n’existe pas. Chacun évitait de mal parler de son pays d’origine. Ils confondaient l’orgueil et la réalité. Ils étaient tous humanistes et les politiques de leurs pays aussi. Le monde semblait tout beau chez eux. J’étais estomaqué par cet abrutissement ou semblant d’ignorance.

Je m’explique :

— Je me suis rendu compte qu’il y avait des Camerounais qui ne savaient pas qu’au Cameroun on rapatrie les sans-papiers. Qu’ils sont arrêtés, placés en cellule, frappés quotidiennement, jusqu’à ce qu’ils trouvent un moyen de rentrer chez eux ! Ce fut le cas d’un Béninois qui me racontait son calvaire camerounais…

— Le visa pour le Ghana est l’un des plus exorbitants en Afrique. Et en plus, les policiers frappent les sans-papiers avant de les rapatrier.

— En Côte d’Ivoire, on rapatrie les sans-papiers, c’est un fait !

— Le Gabon, l’Angola et la Guinée équatoriale sont les champions d’Afrique centrale en matière de rapatriement ! Très souvent, ils entassent les gens dans des bateaux avant de les renvoyer.

— Etc.

Alors, que certains arrêtent de croire qu’il n’y a que chez les Européens que l’on rapatrie les gens. Les Africains aussi sont champions en la matière. L’Afrique du Sud n’est pas l’exception. Après avoir dit cela, je précise quand même, bien sûr, que je suis contre le rapatriement des personnes…

 

Le riche, le plus fort!

Par Michel Tagne Foko

On parle d’immigration.
On parle d’immigration.
On parle d’immigration.

Au fond des choses, si on veut bien se pencher sur la question, si on veut bien regarder, observer minutieusement, on finit par comprendre que l’on ne parle pas de l’immigration, à proprement parler.

À proprement parler, ce n’est pas de l’immigration que les gens parlent. Que les politiques scandent. Non, ça serait trop facile sinon. Il suffirait de fermer de manière hermétique les frontières et le tout est réglé, ce qui, en passant, est impossible, mais ce n’est pas le sujet ici.

Il s’agit des pauvres. De la manière qu’il faut s’occuper des pauvres. On cache «pauvre», avec «immigration», de peur de choquer et de paraître inhumain. Oui, la vraie appellation c’est «pauvre» et non pas «immigration». On parle surtout des pauvres. Oui, des pauvres. Il s’agit tout le temps des pauvres. Aucun pays ne veut les pauvres des autres, certains pays prennent des mesures drastiques en le cachant derrière la phrase «combattre l’immigration illégale».

Fort heureusement, il existe encore certains pays dans le monde, où les pauvres des autres viennent se mêler harmonieusement avec les pauvres du pays et cela ne crée aucun scandale. Je me souviens des paroles de ma grand-mère. Elle disait : «durant les périodes de grande immigration au Cameroun, en pays bamiléké, dès que l’on arrivait dans un endroit, on allait toujours demander refuge chez le pauvre, car il a eu froid dans sa vie, il sait de quoi il s’agit, alors il lui serait difficile de rester insensible en nous refusant refuge». Oui, il y avait une certaine solidarité entre pauvres, à cette époque-là, en pays bamiléké.

Si on prend la phrase : «combattre l’immigration illégale», et que l’on se met à la décortiquer, on comprend tout simplement, et tout de suite, qu’il ne s’agit pas de l’immigration en général, mais de ceux qui sont là alors qu’il ne devrait pas être là, c’est-à-dire «les pauvres»., je m’explique :

On parle de durcir les conditions d’admission des candidats à l’immigration, mais ce que l’on ne dit pas aux gens, c’est que dans les ambassades, ce sont les pauvres qui se font refuser les visas et jamais les riches. Le riche demande un visa d’une semaine, pour les États-Unis, on lui donne un visa de 10 ans, pour un séjour valable six mois par an, alors qu’il ne demandait qu’une semaine. Le pauvre, quant à lui, demande le visa de trois jours pour la France, on le lui refuse. Et après, on parle de lutter contre l’immigration illégale ! La réalité c’est ça ; c’est ça la réalité ! Il suffit de regarder les pièces qui constituent une demande de visa pour comprendre que tout a été mis en place pour que seul le riche puisse avoir le droit de voyager partout dans le monde.

On dit qu’il faut rapatrier les sans-papiers, mais le vrai message derrière cela c’est qu’il faut renvoyer le pauvre chez lui, puisque les politiques de régularisation qui sont mises en place par plusieurs pays se basent généralement sur les revenus de subsistance ; on ne dit jamais ouvertement aux gens qu’il suffit d’être riche pour avoir facilement sa carte de séjour. Oui, on ne dit jamais cela aux gens. Un riche vient dans un pays, il crée une entreprise et embauche les gens, que ça soit en France, au Portugal, aux États-Unis, etc., il est régularisé sans problème. Dans certains pays, lorsque le riche crée des emplois, on lui envoie son titre de séjour par courrier postal, pour le remercier.

Alors, pourquoi se cache-t-on derrière le mot «immigration», alors que ce n’est pas de cela qu’il s’agit ? Pourquoi ne pas nommer les choses ? Le riche, le plus fort !

Michel Tagne Foko
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Bilck Bassy plaide en faveur de l’abolition des visas en Afrique

Invité mercredi à la 10e édition du festival de jazz de Kinshasa, le musicien camerounais est revenu sur l’immigration, le sujet de son roman «Le Moabi cinéma»

Le chanteur et guitariste camerounais, Bilck Bassy, était invité à la 10e édition du festival de jazz de Kinshasa (JazzKif) le 01er juin 2016. Il a accordé un entretien à Radio Okapi dans lequel il a plaidé pour l’abolition des visas dans les pays africains.

Revenant sur la sortie de son tout premier roman, «Le Moabi cinéma», paru aux éditions Gallimard le 11 mai et portant sur l’immigration, Blick Bassy a indiqué que l’abolition des visas permettrait à tout citoyen de circuler facilement et surtout faciliter aux bantous d’être ensemble et unis.

«C’est un roman à travers lequel, je parle de mon expérience. Je suis installé en France depuis dix ans, j’ai connu beaucoup de problèmes d’immigration. A force de voyager, je découvre des non-dits et des mensonges autour de cette problématique. Il suffit de se dire que chaque être humain a vocation a partir d’un lieu à un autre. L’être humain est comme ça, donc il n’est pas normal que ceux qui sont venus décider de nos frontières, nous impose un visa par exemple aujourd’hui. Il y’a deux jours je venais ici j’ai failli repartir parce qu’il me fallait un visas», a-t-il expliqué à Radio Okapi.

«Aujourd’hui on a interêt à se mettre ensemble pour être fort demain, avec le Cameroun, le Nigéria, l’Afrique du Sud, le Congo avec tous les pays. Et quand on est ensemble la première chose c’est la libre circulation. Je plaide pour cette libre circulation», a-t-il souligné.


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Afrique: et si les «immigrés» etaient masochistes ?

Par Cédric Christian Ngnaoussi Elongue, Enseignant/Blogueur

Avant le XVème siècle l’Afrique était prisée mais après elle a commencé à être méprisée et est devenue la risée des autres continents. Ses enfants loin de vouloir la soutenir l’abandonne. Elle est tellement exsangue et au bord du gouffre que ces derniers risquent tout pour la quitter. On croirait qu’Hadès y a installé son royaume ! Et pourtant !

Lugubre constat.
Combien de vies perdues dans les traversées de désert, dans les trains d’atterrissage d’avions sans oublier celles ravagées par les vagues impitoyables de la Méditerranée représentant le chemin vers l’espoir d’une vie meilleure ? Que ce soit par voie maritime, aérienne ou terrestre, des milliers de jeunes sont prêts à tout et se ruent comme des termites (parasites) vers l’Occident chaque jour. On croirait l’Afrique victime d’une Peste.

Combien de familles disloquées, attristées et déboussolées suite au départ de leur fils, père, frère vers l’Etranger ? Combien de campagnes médiatiques annoncent et dénoncent les conditions précaires des immigrés à l’Occident ? Des images d’hommes, de femmes et d’enfants, terrorisés par les gardes côtes, terrassés par le froid, affamés, esseulés et désorientés à bord des navires « de fortune » à la quête d’une éventuelle fortune. Les miraculés font face à des problèmes de sécurité sociale et professionnelle insurmontables.

Combiens de récits de témoignages d’aventures échouées de nos s urs, amies, mères, cousines avons-nous déjà écoutés ? Les candidates au mariage y sont tombées sur des proxénètes, se retrouvant à faire de la prostitution pour pouvoir manger, se retrouvant violées moralement et sexuellement, se retrouvant déshumanisées et humiliées en ayant des rapports avec des animaux.. Quelle tragédie humaine ! Et nos frères. Ils y côtoient et tutoient la galère, la misère et y vivent tel des hères. Tel des animaux, ils sont constamment traqués, matraqués, débusqués et emprisonnés (parfois sans jugement). Les plus chanceux sont expulsés comme des troupeaux de bêtes contaminées que l’on refoulerait à l’abattoir. La politique de lutte contre l’immigration s’est désormais réduite aux moyens de répressions contre celle-ci.

Combien de jeunes diplômés de l’enseignement supérieur se retrouvent comme gardiens de nuit ou femmes de ménage ? Combien de jeunes, se plaignant de pauvreté, déboursent des millions pour aller « tenter leur chance » vers l’Etranger ? Combien d’africains seraient prêt à tout abandonner ou à tout vendre s’ils étaient sûrs d’avoir un visa pour l’occident ? » Nombreux, nous le savons sont ceux qui seraient prêts à le faire. C’est vrai et c’est ça la tragique et froide réalité ! Face à cette croissance dangereuse du phénomène migratoire, on est à même de se demander : Quelles sont les véritables raisons qui poussent les jeunes africains à immigrer clandestinement ? Ces derniers ont-ils raisons ou torts ? J’ai donc essayé de comprendre les vraies raisons qui pourraient justifier cette course vers l’occident de la jeunesse africaine. Et le premier constat auquel je suis parvenu est d’ordre psychologique : il s’agit, non pas d’un problème économique ou politique mais d’un obstacle psychologique. En effet, au regard des paradoxes sus évoqués l’on est forcé à se rendre compte que les facteurs intrinsèques pouvant justifier cet attrait maladif vers l’Etranger réside dans les mentalités c’est-à-dire la force d’attraction de l’imaginaire, des images et des représentations que les africains ont de l’Etranger. Si tel n’était pas le cas on pourrait penser que la jeunesse africaine est sadomasochiste. Le serait-elle par ailleurs ?

Immigration et masochisme.
Le masochisme est la recherche du plaisir dans la douleur. De même l’Africain recherche l’Ailleurs (plaisir) dans la douleur. Cette douleur peut être psychologique ou physique. Elle est psychologique à travers les récits (mensonges) que ceux qui y vivent déversent chez ceux qui sont restés au pays. Ils créent ainsi une excitation voire une incitation à vouloir aller Là-bas. Cette douleur morale s’amplifie avec la séparation des familles et le début du voyage. Durant ce dernier, la douleur physique est visible à travers la traversée du désert dans des conditions inhumaines ou la traversée de la méditerranée dans des conditions insupportables.

Les pratiques sadomasochistes sont fondées sur un contrat entre deux parties : un pôle dominant et un pôle dominé. L’échange contractuel utilise la douleur, la contrainte et l’humiliation ou la mise en scène de divers fantasmes dans un but érogène. En rapport avec la migration africaine, on comprend très bien que l’Ailleurs est considéré comme le pole dominant. Les africains sont donc doloristes. Une fois Là-bas, ils acceptent une fois de plus de nombreuses contraintes afin de se faire accepter et intégrer le pays d’accueil. Malgré cela il n’en demeure pas moins qu’ils sont continuellement victimes des pires humiliations et discriminations mais passivement se résignent. Le masochiste est celui qui, dans la vie de tous les jours, « tend toujours la joue quand il a la perspective de recevoir une gifle » (Sigmund Freud, Névrose, psychose et Perversion). L’immigré quant à lui, risque toujours sa vie dans la perspective de réussir sa vie. Heureusement, ils sont aidés en cela par ces marchands de la mort qui généreusement les conduisent à la dérive ! Et aussi ces policiers insensibles qui chaleureusement les piétinent, les matraquent et les animalisent joyeusement ! C’est en fonction de l’estime ou de la perception qu’on a de soi que les autres nous perçoivent également. Si vous bradez vos vies, bravo ! les océans ne se lasseront jamais de s’en emparer. Et parfois même gratuitement !

Paul-Laurent Assoun dans ses Leçons de psychanalyses sur Le Masochisme démontre que, le masochiste se met en scène en se plaçant dans « la gueule du lion de la castration ». Il est même prêt à y laisser « la peau des fesses », dit-il. et il poursuit, [ « c’est là qu’il acquiert ses grades de champion. (…) D’être systématiquement perdant ne l’empêche pas, mais plutôt le fonde, en son « mythe individuel » et à se vouloir « magnifique ».] Il est « déchet royal de l’Autre » (…) Victime triomphante à lui revient la palme du martyr. Et il devient témoin héroïque « de la Passion de la castration. Ces propos résument à merveille l’attitude de la jeunesse africaine vis-à-vis de la migration. En effet, certains idéalisent l’Ailleurs qui serait « Canäan », la terre promise, où coule le lait et le miel. Et comme ce fut le cas pour le peuple juif conduit par Moise dans le désert, ils sont prêts à tous les sacrifices pour y parvenir. Une excitation infantile anime ces immigrés qui parfois, bien qu’étant encore en Afrique, fantasme déjà sur un futur ou un avenir hypothétique. D’autres vont jusqu’à faire des promesses de mariage, contractant des dettes, ou se clamant de « benguiste » avant même d’avoir entrepris le voyage. Les conséquences de ces départs sont immenses. Nous assistons donc passivement à une perte en capital humain, culturel et économique.

Un problème de mentalités
Sigmund Freud tout comme Frantz Fanon s’accordent sur le pouvoir de la pensée dans la détermination de l’agir et du faire des individus. Alors, si la pensée est malade et constipée, c’est tout l’organisme qui est par conséquent attaqué. Ainsi si comme nous venons de le démontrer le problème de l’immigration est davantage d’ordre psychologique, c’est là qu’il faudrait chercher les mécanismes pour démanteler et déconstruire ce sentiment d’infériorité que l’on continue à noter auprès des africains.

L’essentiel de la mentalité africaine est formaté sur un modèle externe. Pour nous, PARIS rime avec PARADIS, l’AILLEURS se trouve être le synonyme de MEILLEUR, LOIN devient le voisin de BIEN, EUROPE s’ouï comme HOPE, MARSEILLE et OSEILLE ne font plus qu’un ! Nous avons des africains qui maitrisent mieux la géographie, l’histoire et les présidents étrangers que ceux de leur propre pays. Alain Mabankou en fait d’ailleurs une satire ironique dans son roman Bleu, Blanc, Rouge avec Massala-Massala, qui voulant imiter, son ami Charles Moki qui étalait sa richesse au pays, ira à Paris mais y sera plongé dans un univers froid, glacial et impitoyable où les plus forts mangent les plus faibles.

C’est justement pour éviter de cultiver et d’entretenir l’idée d’un ailleurs idyllique que je recommanderais à toute la communauté diasporique de bien vouloir être franc, honnête et sincère dans leur rapport avec ceux restés au pays. D’arrêter de leur faire miroite une vie idyllique, de les amener à comprendre que la réussite se trouve dans l’effort. Un adage de chez nous dit clairement que la vraie magie c’est le travail. Le bonheur n’est point une donnée complète et suffisante en elle-même, il se construit, est relatif et évolutif. Il est toujours là près de nous mais nous refusons de le voir. Nous regardons très loin et finissons pas le perdre de vue. Savourons l’instant présent et laissons le temps au Temps.

Que faire ?
La question de l’immigration se pose en une problématique à laquelle il serait difficile de trouver une réponse facile et aisée. La première chose à faire est dans l’éducation qui aura la lourde tâche de démythifier l’Ailleurs. Du fait du mythe que les africains ont de l’occident, les immigrés deviennent eux-mêmes des « mythes ». Les mentalités colportent des images, représentations et attitudes qui façonnent notre manière d’être et de faire. Pour déconstruire donc les mentalités, il faudrait procéder par identifier les pôles d’émission et partant les constructeurs de l’imaginaire tant africain que de l’ailleurs. Pour ce qui est de l’Afrique, on notera que l’image médiatisée du continent se réduit aux guerres, à la pauvreté, aux maladies, à la dictature.Il faudrait donc parvenir à constituer de véritables pôles de traitement et de diffusion d’informations sur l’Afrique et en Afrique. Bien que cette lourde entreprise ait déjà été initiée de façon sporadique dans certains pays, il n’en demeure pas moins que les principaux canaux de réception sont monopolisés par les médias étrangers qui modifient donc ainsi considérablement non seulement l’image de l’Afrique mais aussi celui de l’Ailleurs.

Ensuite, une forte implication des pouvoirs publics africains qui doivent créer une stabilité intérieure et un cadre politique et économique propice afin d’encourager les expatriés à revenir implantés les compétences acquises au profit du Continent. En réalité, l’Africain sait pertinemment que la vie « en métropole » n’est pas facile, et resterait volontiers en Afrique si les opportunités d’emploi ne s’étaient singulièrement réduites sous la pression de politiques d’ivoirisation, de gabonisation, de camerounisation etc. Il rêve donc d’aller crapahuter ailleurs, faute de trouver à s’employer chez soi ou dans un pays voisin. Les politiques africaines « d’africanisation » sont alors les meilleures garanties de la pérennité d’un discours xénophobe d’un Le Pen ou d’un Sarkozy.

La jeunesse africaine ne rêve plus, n’entreprend pas (sinon pas assez), se contentant de gémir, d’attaquer l’Etat, le rendant responsable de tous leurs maux. Je n’occulte point la responsabilité de l’Etat dans ce phénomène mais de nombreux jeunes oublient qu’avant de demander ce que la Nation a faite pour toi, l’on devrait au préalable se demander ce qu’on a fait pour la Nation. (John Kennedy) Cette déresponsabilisation est le commun des africains qui depuis la colonisation et la traite se plaisent dans une identité victimaire. Se réjouissent des aides au développement, oubliant qu’on ne développe pas mais qu’on se développe (Joseph Ki-Zerbo).

Je ne suis point contre l’immigration mais qu’elle se fasse dignement et honorablement. Arrêtons de nous humilier, de nous rabaisser aux yeux du monde. Car avec la mondialisation et la révolution numérique, un simple fait solitaire ou singulier peut être très rapidement diffusé à l’échelle planétaire. Par conséquent, avant de te lancer dans l’immigration clandestine ou de poser n’importe quel acte, faudrait essayer un tant soi peu d’imaginer les retombées de cette action sur l’image de ta famille, ta Nation et surtout celle, déjà suffisamment ternie, de l’Afrique.


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Danemark: un étudiant expulsé vers le Cameroun pour avoir trop travaillé

Marius Youbi, qui travaillait à temps partiel comme agent d’entretien pour financer ses études, s’est vu reprocher d’avoir dépassé la durée de 15 h de travail par semaine à laquelle il avait droit

Le Danemark a expulsé un étudiant vers le Cameroun pour avoir dépassé le nombre d’heures permis pour un travail à temps partiel, a déploré samedi l’université d’Aarhus.

Marius Youbi, 30 ans, qui étudiait l’ingénierie, a dû retourner au Cameroun le 7 janvier, un arrêté lui enjoignant de quitter le Danemark au plus tard le 8 janvier.

Le petit pays scandinave, qui a une des politiques les plus strictes en matière d’immigration, a encore durci ses règles en la matière ces derniers mois pour dissuader les étrangers d’y rechercher une nouvelle vie.

Marius Youbi, qui travaillait à temps partiel comme agent d’entretien pour financer ses études, s’est vu reprocher d’avoir occasionnellement dépassé la durée de 15 heures de travail par semaine à laquelle il avait droit.

L’université a demandé aux services de l’immigration de reconsidérer leur décision, mais en vain, a indiqué à l’AFP son porte-parole, Anders Correll.

« Marius Youbi est l’un de nos meilleurs étudiants », avait souligné le recteur Brian Bech Nielsen dans une lettre adressée en décembre à l’administration.

Un porte-parole de l’agence danoise pour l’immigration, Jesper Wodschow Larsen, a souligné pour sa part que la décision avait été prise « conformément aux règles en vigueur».

Dans une interview à la radio danoise juste avant son départ pour le Cameroun, Marius Youbi s’est dit « triste et déçu ».

« Mon travail est gâché : quatre ans et demi sont partis en fumée », a-t-il ajouté. « J’ai construit quelque chose ici au Danemark. J’y ai beaucoup d’amis, de la famille que je laisse derrière moi. C’est difficile de dire au revoir à tant de choses », a-t-il dit.

Marius Youbi a ajouté qu’il gardait cependant l’espoir de pouvoir revenir au Danemark pour reprendre ses études.


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Diviser les Camerounais pour mieux régner

Par Boris Bertolt

Il n’ y a pas de bons ou de mauvais camerounais. Il n’y a pas de camerounais de naissance ou des camerounais d’origine. Il n’y a que des camerounais. Tout le débat autour de la double nationalité s’inscrit dans une logique de fragmentation de la société et de construction des différences.

Que tu sois à Magba, Kolofata, Melbourne ou Washington chaque camerounais garde ses racines et revendique fièrement son appartenance à ce pays. Des études ont récemment démontré que même au sein de la communauté noire aux USA, les immigrés africains cherchent à se différencier des afro américains. Ils ont tendance à affirmer clairement leurs origines. C’est dire que tous nos compatriotes qui se sont installés en Europe ou aux USA ont pleinement conscience de leur appartenance.

Contrairement à ce que certains pensent un passeport est un document légal qui ne définit pas l’identité. Donc il est du point de vue philosophique absurde de penser que la détention d’un passeport européen ou américain fait de nous des européens ou américains.

Il s’agit simplement pour beaucoup d’opportunités pour exercer leur profession.

Imaginez-vous qu’un passeport camerounais vous permet de circuler sans visa dans seulement une trentaine de pays dans le monde alors que un visa français, britannique, américain ou norvégien vous offre plus de 130 pays. Voilà des réalités qu’il faut avoir lorsqu’on appréhende le débat sur la double nationalité. Beaucoup de nos compatriotes travaillent pour des multinationales, des organisations internationales, des lobbys et think thank… cet élément leur offre la possibilité de mener à bien ce pourquoi ils sont payés. Pour certains on le leur propose simplement, comme c’est le cas avec les hommes de culture ou les sportifs.

Ainsi il n’y a pas qu’une immigration économique, il y a le brain drain (fuite des cerveaux) et tout cela rend complexe l’analyse de la question.

Le Cameroun est aujourd’hui en Afrique l’un des rares pays où l’acquisition d’une autre nationalité entraîne la perte de la sienne. Ce qu’il faut savoir c’est que ce code de la nationalité a été édicté par Ahmadou Ahidjo dans un contexte où en crise permanente de légitimité, la diaspora était perçue comme une menace permanente pour le pouvoir. La preuve en est que le statut des femmes est différent. Paul Biya a poursuivi dans la même logique.

Mais aujourd’hui nous devons résolument ouvrir le débat sur ce texte qui participe à construire les bons et les mauvais camerounais. Ceux qui ont conservé leur nationalité et ceux qui ont perdu la leur. Or les choses sont plus complexes. Le Cameroun a besoin de tous ses enfants pour se développer.

Mais tout cela relève d’une stratégie politique. Notre devoir c’est de la dénoncer.


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Immigration: Nouveau coup de massue sur Rigoberte Mbah!

La préfecture de la localité où vit la camerounaise footballeuse professionnelle et internationale a rejeté sa demande de régularisation

Pas de séjour en France pour la camerounaise
Pour la camerounaise Rigoberte Mbah, le séjour en France semble virer au drame. La préfecture du Pas-de-Calais a rejeté ses arguments en faveur d’une régularisation de son statut en France. Au terme d’une bataille juridique difficile et de la mobilisation de nombreux acteurs associatifs, Rigoberte avait obtenu l’annulation d’un arrêté de reconduite à la frontière et le réexamen de sa demande de régularisation au mois en février 2011. Elle est aujourd’hui de nouveau sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français. L’affaire avait fait beaucoup de bruit à ses débuts.

Dans son jugement du 24 février 2011, on se souvient que le tribunal administratif de Lille avait enjoint le préfet du Pas-de-Calais de réexaminer la demande de régularisation de la jeune femme. Les arguments présentés son avocate, Me Emmanuelle Lequien, semblent n’avoir pas été efficaces. Le 21 juin, Rigoberte M’Bah s’est vu notifier un refus de titre de séjour, assorti d’une obligation de quitter le territoire français. Mais la camerounaise peut encore rester en France au moins quatre mois. Elle a, en théorie, un mois pour quitter la France. Son avocate a cependant annoncé son intention de faire appel de cette décision en déposant un recours devant le tribunal administratif de Lille dans le courant de cette semaine. Une fois ce recours déposé, le tribunal a trois mois pour se prononcer. Ce sera le dernier recours possible. L’avocat de la camerounaise pense que le tribunal a exploité une faille importante dans la situation de Rigoberte. Elle a des enfants, des filles qui sont restées au Cameroun. Le ministère public se serait demandé pourquoi une maman s’acharne à vivre dans une situation qui la sépare de ses enfants. Un argument de poids dans une société française moralisatrice et prudente envers les immigrés qui abandonnent tout pour venir en France.

La mobilisation des associations encore attendue
Pour les associations de défense des droits des immigrés, cette situation n’a d’autres causes que des penchants racistes. Le drame que vit cette jeune femme, mère de deux enfants, témoigne du caractère éminemment raciste et esclavagiste; du traitement qu’elle subit de la part de certains dirigeants du Football Club D’Henin Beaumont depuis 2008, date à laquelle, elle a intégré ce club, faisait savoir dans un communiqué, le Comité des sans papiers (CSP 59), au mois de février 2011. Une situation que présente aussi en des termes différents l’avocate de la joueuse. Le club d’Hénin-Beaumont n’a jamais entrepris des démarches pour qu’elle soit régularisée, car il avait tout intérêt à maintenir ma cliente dans un état d’isolement et de dépendance, et empêcher ainsi qu’elle aille jouer ailleurs. Il s’agit d’un comportement scandaleux qui relève de l’exploitation pure et simple, avait déclaré maître Emmanuel L’équien, selon des propos rapportés par des médias français. Les autorités camerounaises ne se prononcent jamais publiquement sur ce type situation. En mai 2009 alors qu’il y était en visite officielle, le premier ministre français François Fillon avait signé avec le Cameroun un accord d’immigration concertée. L’accord avait été présenté comme décisif par les autorités camerounaises et françaises. On peut se demander aujourd’hui quel en sont les termes, au regard de ce que subissent de nombreux camerounais parfaitement intégrés dans leur communautés aujourd’hui en France.

La préfecture de police du Pas-de-Calais a rejeté la demande de régulation de Rigoberte Mbah
M.LIBERT / 20 MINUTES)/n

Serge Teupé, le passeport ambulant de l’immigration canadienne

Il enseigne depuis début février, les méthodes d’obtention des visas aux camerounais

La société canadienne en charge des questions d’immigration dont je suis membre a constaté qu’il y a plusieurs africains qui se font arnaquer. Nous avons donc décidé de venir dans les pays africains, pour expliquer aux uns et aux autres comment il faut faire pour obtenir des papiers en fonction de leurs demandes. Beaucoup arrivent sur place au Canada parfois avec des visas de séjour permanent ou de séjour temporaire et sont surpris de constater que c’est juste pour passer quelque temps sur le sol canadien ou pour exercer des activités précises. Pourtant, ces personnes ont dépensé des sommes colossales pour en arriver là. Notre souci est de dire la vérité aux gens.
Serge Teupé

Serge Teupé est au Cameroun depuis début février 2011. Son séjour va jusqu’en fin mars prochain. La sécurité des africains qui veulent découvrir d’autres horizons le tient à c ur. Et il en fait son cheval de bataille à travers la compagnie « Veritas aide à l’immigration » dont il est président depuis dix ans déjà. Il s’agit d’une compagnie spécialisée dans l’accompagnement légale des personnes dans le processus d’obtention de visa de séjour permanent, séjour temporaire, et de la citoyenneté canadienne. Kribi, Limbé et Yaoundé attendent la visite de cet hôte de marque. Il n’y a pas d’obstacles sur le chemin du visiteur. Car, il a un casier judiciaire vierge. Il s’exprime clairement en français et en Anglais. C’est donc un exemple de bilinguisme comme l’exigent les lois d’immigration.

L’étape du Cameroun n’est qu’une parmi d’autres pour Serge Teupé. L’homme a offert ses services aux français, roumains, espagnols, mexicains et bien d’autres actuellement installés au Canada. C’est d’ailleurs son quotidien : parler de l’immigration, sauver « les ignorants » du domaine. Ceci en leur indiquant les étapes à suivre en cas de désir d’obtention de visas. C’est fort de son bagage intellectuel et du rang qu’il occupe dans les organisations canadiennes qu’il est dépêché au Cameroun pour faire la lumière sur le processus d’obtention de visas. Sa position sur la question des arnaques est claire : « Si les gens se font arnaquer, c’est tout simplement parce qu’ils ne sont pas informés. Ce n’est pas la faute du gouvernement du pays d’accueil. Chaque citoyen pour sa propre gouverne doit être informé. Tout y va de l’implication de tout le monde » dit-il. Les habitants de la capitale économique ont l’aubaine de l’écouter ces derniers jours dans tous les medias. L’hôte du Cameroun a des conseils à donner aux jeunes désireux de s’envoler pour l’étranger : « Nous leur recommandons juste de se confier aux individus accrédités par le gouvernement canadien pour éviter d’avoir des regrets surtout qu’il ne sera plus possible de se faire rembourser » mentionne Serge Teupé.

Serge Teupé enseigne les méthodes d’obtention des visas canadiens aux camerounais
Intégration)/n