Cameroun : Malachie Manaouda reçoit les doléances de l’industrie pharmaceutique

Le ministre de la Santé publique a la semaine dernière visité les entreprises pharmaceutiques de Douala.

Ecouter et recevoir les plaidoyers de l’industrie pharmaceutique. C’est la raison pour laquelle le ministre de la Santé publique, le Dr Malachie Manaouda, s’est rendu à Douala le 24 novembre dernier. La visite de travail s’est déroulée dans les unités de production pharmaceutique de la ville commerciale.

L’objectif de la visite du ministre était d’écouter les doléances des acteurs concernés. Il souhaitait également se rendre compte de visu des réalités du secteur. La visite a débuté à Cinpharm, où l’association de l’industrie pharmaceutique a remis une pétition au ministre. Les opérateurs, qui se plaignent de la forte concurrence des importations, demandent au gouvernement de les aider à augmenter leur production en leur accordant des facilités.

Après Cinpharm, le ministre de la santé a visité les installations d’Afripharma. Deux autres arrêts, chez Primex et Africure, ont suivi plus tard dans le programme.

 

Cameroun-Pharma-Expo : 05% de médicaments consommés sont produits par des entreprises locales

Le taux de production découle du propos de Franck Nana, président de l’Ordre des pharmaciens du Cameroun, tenu à l’ouverture du salon « Pharma- Expo 2023 ».

La faible production de médicaments par les entreprises locales a retenu l’attention les intervenants le jeudi 21 septembre 2023. C’était au cours de la cérémonie d’ouverture de la première édition du salon international de l’industrie pharmaceutique baptisé « Pharma-Expo 2023 » au Palais des Congrès de Yaoundé. L’événement qui réunit plus de 1 100 participants venus d’une vingtaine de pays se tient au moment où le Cameroun vient de rejoindre la liste des pays qui mettent en œuvre la couverture santé universelle, et juste après la pandémie du Covid-19.

Au cours du lancement du salon, le président de l’Ordre des pharmaciens du Cameroun va rappeler que seulement 05% des médicaments consommés au Cameroun sont produits par des entreprises locales. Ce qui reste un défi à relever, comme celui du trafic et de la commercialisation du faux médicament qui induisent sa consommation de 40%, l’insuffisance de ressources humaines et financières, a ajouté le secrétaire de l’Organisation de coordination de la lutte contre les endémies en Afrique (Oceac).

Pour relever ces défis et bien d’autres, la nécessite s’impose à l’Afrique d’investir dans la production du médicament en ayant recourt à sa pharmacopée, a indiqué le président de l’ordre. Ce qui semble trouver un début de solution dans la Stratégie nationale de développement SND30. Dans ce document de stratégie, l’industrie pharmaceutique est un pilier, à en croire le ministre de la Santé publique. Malachie Manaouda promet de continuer à travailler pour défendre la cause des pharmaciens et pour assainir leur secteur.

Les travaux en cours depuis le 21 septembre, vont s’achever le 23 septembre 2023. Pharma-Expo 2023 a pour but de rechercher et de mener des réflexions  sur des questions se rapportant à la formation, l’harmonisation de la réglementation, le rôle du pharmacien dans le système de santé. La finalité ultime est de ressortir les progrès et les manquements dans en matière de santé.

Le Cameroun importe plus de 95% de ses besoins en médicaments essentiels (officiel)

La valeur monétaire de la demande domestique de médicaments essentiels représente 200 milliards de F CFA en moyenne annuelle, selon le ministère de l’Industrie

 

Le Cameroun couvre moins de 5% de ses besoins en médicaments essentiels, selon les données présentées le 30 avril au Premier ministre, au cours du conseil de cabinet du quatrième mois de l’année, par le ministre de l’Industrie, des Mines et du Développement technologique (Minmidt), Gabriel Dodo Ndocke

“A date, le Cameroun dispose d’une quinzaine d’unités industrielles de fabrication de consommables médicaux et de médicaments, présentés sous forme liquide, sèche ou injectable. Cependant, la production nationale en médicaments essentiels couvre moins de 5% de la demande domestique, estimée en valeur monétaire à 200 milliards de francs CFA en moyenne annuelle, dans un secteur quasi-dominé par les importations”, a expliqué le Minmidt; en contexte de pandémie du Covid-19 qui amène plusieurs Etats à travers le monde à reconsidérer leurs trajectoires dans le domaine de la santé.

Selon Gabriel Dodo Ndocke, le développement de l’industrie pharmaceutique locale fait face à certaines contraintes dont les principales tournent autour des “coûts élevés des facteurs de production”, “importations massives et frauduleuses de médicaments”, “difficultés d’accès aux financements”, “l’insuffisance de médicaments”, “l’insuffisance des matériels et équipements”. 

Pour développer le secteur, le Minmidt suggère, entre autres, de procéder à un “allègement des charges fiscales des unités industrielles existantes”, d’assurer le “renforcement des capacités financières de la Centrale nationale d’approvisionnement en médicaments et consommables médicaux essentiels [Cename, NDLR]”.

Le secrétaire général des Services du premier ministre, Séraphin Magloire Fouda, souligne, dans le communiqué publié à l’issue du Conseil de cabinet du 30 avril, que le chef du gouvernement a demandé au ministre de l’Industrie de “lui soumettre une matrice d’actions pour le développement de l’industrie pharmaceutique au Cameroun, assortie d’un chronogramme d’exécution et de sources de financement potentielles”.