Ces atouts dont se targue le Cameroun et qui sont mal connus à l’étranger

Croissance moyenne et régulière de 5 %, inflation à 2,7 %, taux endettement relativement maîtrisé à 38 % du PIB…Pour un Français, ce serait Noël!

Pays organisateur de la CAN (Coupe d’Afrique des Nations) en 2019, le Cameroun et ses «Lions indomptables» mettent les bouchées doubles pour attirer les investisseurs privés pouvant changer le visage du pays et accélérer son développement. C’est ainsi que les autorités camerounaises ont organisé, du 17 au 18 mai, à la veille de la fête nationale du 20 mai à Yaoundé, la ville aux sept collines, une conférence économique internationale intitulée «Investir au Cameroun, terre d’attractivités». Avec le concours de Stéphane Fouks, de Havas Worldwide, pour lui donner plus d’audience.

Ouverte par le président Paul Biya, cette conférence a réuni quelque 800 chefs d’entreprise et décideurs du monde politique, économique et financier pour des tables rondes consacrées à mettre en lumière les «perspectives de croissance» et «l’attractivité financière» du pays et des rencontres B to B visant à conclure ou à faire avancer des projets concrets (pré-sélectionnés par l’Agence de promotion des investissements et le cabinet «One2five») dans des secteurs clés et porteurs comme l’agro-alimentaire, l’assainissement de l’eau, le BTP, l’énergie, les infrastructures, les mines, les transports ou l’économie numérique.

Le Cameroun, «une Afrique en miniature»
À 83 ans révolus, le président du Cameroun, qui est apparu en forme pour ce grand rendez-vous économique et médiatique, a longuement mis en évidence les «atouts» du Cameroun «qui est une Afrique en miniature et ne vient pas les mains vides» mais a décidé bien au contraire de faire le maximum pour «attirer la faveur des investisseurs» du secteur privé.

Avec 22 millions d’habitants, le Cameroun est le pays le plus peuplé de la zone CEMAC – la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale. Le pays compte plus de 1 500 km de frontière commune avec le Nigeria (première économie d’Afrique) et donc la CEDEAO – la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest. Il constitue par exemple la deuxième réserve hydro-électrique d’Afrique et s’enorgueillit d’afficher «l’un des meilleurs taux de scolarisation» du continent et, bien sûr, une «grande stabilité politique» qui – se plait à souligner le chef de l’Etat – est «un atout majeur pour les investisseurs»! Car le Cameroun – dont l’objectif est d’atteindre l’émergence à l’horizon 2035 – «est par-dessus tout déterminé, insiste-t-il, à favoriser l’investissement privé».

Pour donner plus de lustre et d’écho à cette Conférence, le Cameroun avait convié plusieurs personnalités comme le Français Pascal Lamy, ancien directeur général de l’OMC, ou le Portugais Jose Manuel Barroso, ancien président de la Commission européenne. «L’Afrique est la grande réserve de croissance mondiale», a ainsi déclaré ce dernier, soulignant que «L’Europe a besoin de plus de croissance» et que celle-ci «peut venir de l’Afrique en raison de sa proximité géographique et culturelle».

«C’est le lieu où il faut investir»
«En ma qualité de banquier, j’ai appris à repérer les bons marchés, et le Cameroun est le lieu où il faut investir», s’amuse à observer le Nigérian Tony Elumelu, dont la banque UBA (United Bank for Africa) revendique aujourd’hui 11 millions de clients dans dix-neuf pays. [i «Nous avons commencé en 2008 au Cameroun et nous y sommes restés [car] nous sommes des investisseurs à long terme [et] avons confiance ici dans l’environnement des affaires»]. Et le chantre de l’«africapitalisme» d’ajouter: «C’est le moment opportun pour le faire car l’Afrique du Sud, le Nigeria ou l’Angola sont en proie à d’énormes difficultés économiques alors que le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Cameroun connaissent de véritables booms économiques».

Le ministre camerounais des Finances, Alamine Ousmane Mey observe que son pays connaît «une croissance stable et durable de 5 % de moyenne sur les cinq dernières années», avec un budget 2016 de 4 242 milliards de Francs CFA, en hausse de 13 % par rapport à 2015, et «des finances publiques que l’on peut qualifier de saines» avec une augmentation de 50 % de la collecte d’impôts, en 5 ans.

Ancien patron de BNP Paribas (de 2003 à 2014), Baudouin Prot s’étonne d’ailleurs «que les performances économiques du Cameroun soient aussi méconnues». Une croissance moyenne et régulière de 5 %, une inflation à 2,7 % et un taux endettement relativement maîtrisé à 38 % du PIB, «ce sont des données macro-économiques assez satisfaisantes, qui nous feraient bien rêver », observe-t-il. Pour un Français, ce serait Noël!»

Paul Biya a présidé l’ouverture de la conférence internationale « Investir au Cameroun » le 17 mai 2016 au Palais des congrès de Yaoundé.
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«La locomotive de la zone CEMAC»
«Grâce à la diversification de son économie, le Cameroun est la locomotive de la zone CEMAC», assure pour sa part le Marocain Mohamed El Kettani, PDG d’Attijariwafa Bank, en se félicitant lui aussi des investissements réalisés dans ce ce pays. Coactionnaire, avec l’État, «pour démocratiser l’accès au secteur bancaire», son groupe très actif en Afrique subsaharienne est aujourd’hui la première banque du Cameroun, avec 54 agences.

Selon Mohamed El Kettani, le Cameroun bénéficie de nombreux atouts, mais il doit aussi relever plusieurs défis: [i «Ce pays est confronté aujourd’hui à une accélération nécessaire dans les réformes et les chantiers pour résorber les déficits en infrastructures, estime-t-il. [Mais] il est conscient qu’il doit améliorer un certain nombre de leviers pour attirer de plus en plus d’investisseurs et, sincèrement, le Cameroun a la capacité de quintupler les investissements directs étrangers par rapport au chiffre actuel qui est de l’ordre de 500 millions de dollars par an en moyenne».] Et de conclure: «En tant que banque marocaine, nous avons confiance dans le pays, dans sa gouvernance et dans son potentiel».

Les grands chantiers du «pays béni de Dieu»
«C’est un pays béni de Dieu!», renchérit le Camerounais Paul Fokam, président-fondateur d’Afriland First Bank, en soulignant que «le Cameroun regorge de beaucoup de trésors» avec son agriculture, la richesse de son sous-sol et son ouverture sur la mer, utile à toute la CEMAC, grâce notamment au port en eau profonde de Kribi, dont le groupe Bolloré Africa Logistics a obtenu la concession en août dernier. Et le Dr Fokam de rêver à voix haute d’une fusion avec le Nigeria voisin, «indispensable pour notre décollage économique» et qui constituerait un marché de 320 millions de consommateurs!

Sans attendre cette grande Conférence, le Français Pierre Damnon, directeur général de Cimencam (Les Cimenteries du Cameroun) avait annoncé dès le 3 mai que le groupe Lafarge Holcim (qui détient déjà près de 50 % du marché) allait investir 23 milliards de Francs CFA pour construire près de Yaoundé une nouvelle usine à béton, dont la capacité de production sera dans un premier temps d’un million et demi de tonnes. Un investissement lourd qui témoigne, lui-aussi, de la bonne santé économique du pays.

Dernier chantier important: la révolution numérique. La ministre des Postes et Télécommunications, Minette Libom Li Likeng, affectueusement surnommée «Maman Androïd», est fière de souligner que le Cameroun dispose déjà à ce jour de 19 millions d’abonnés aux différents réseaux de téléphonie mobile, d’un taux de pénétration d’Internet évalué à 26 % et se lance dans un programme ambitieux de fibre optique: 2 000 km déjà réalisés et 10 000 km en construction. Avant de conclure: «En matière d’innovation, le Cameroun, qui bénéficie d’une population jeune et bien formée, est souvent en tête. Que chacun change donc de logiciel pour transformer la société et réduire la facture numérique».

Reste que le Cameroun, qui se dit une terre d’attractivité et d’opportunités, connaît aussi encore bien des disparités économiques et sociales.


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Discours: Barroso en toute incohérence

Pour attirer plus d’investisseurs, l’ancien président de la Commission de l’UE encourage notamment de renforcer l’intégration régionale. Parallèlement, il félicite le Cameroun d’avoir conclu un APE

Il y a comme un dédoublement de la personnalité chez Jose Manuel Barroso, l’un des invités spéciaux de Paul Biya à la conférence économique internationale de Yaoundé. L’analyse du discours de l’ancien président de la Commission de l’Union européenne (UE) tenu le 17 mai dernier à l’ouverture de cette grand-messe, met en exergue un conflit entre l’expert en Économie d’un côté et de l’autre, le VRP de l’Europe. «L’un des problèmes de l’Afrique c’est qu’elle ne fait pas le commerce avec elle-même». Dans cette déclaration, on reconnait l’enseignant d’Économie. Dans sa lancée, ce dernier encourage le continent à renforcer l’intégration régional pour créer de grands marchés capables d’attirer des investisseurs.

Pour lui, c’est même «une illusion de penser qu’on peut s’intégrer dans une économie globale sans avoir une emprise sous régionale». Dans la même allocution, l’agent commercial de l’UE s’exprime aussi. On le voit quand monsieur Barroso y suggère que le libre-échange est la meilleure forme de coopération commerciale entre l’Afrique et l’Europe. Cette option intègre pourtant l’Afrique à l’économie globale sans qu’elle n’ait consolidé son intégration régionale comme le déconseille Barroso. Le Premier ministre du Portugal de 2002 à 2004 postule même que «seuls les APE (Accords de partenariat économique) peuvent mobiliser les grandes entreprises». Aussi, salut-il le Cameroun pour avoir été le seul pays en Afrique centrale à conclure un tel accord avec l’Union européenne. On a l’impression à ce moment-là d’écouter le président de la Commission de l’UE. Pendant les 10 années (2004-2014) passées à la tête de cette institution, le portugais a été le principal artisan des APE entre les 28 et les ACP (les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique). Ces accords rendent les produits européens compétitifs sur le marché africain.

Dans son intervention, Barroso prône donc d’un côté l’intégration régionale et de l’autre, salue l’APE bilatéral entre le Cameroun et l’UE. En effet, pour tous les experts, cet accord (encore appelé accord d’étape ou accord intérimaire) va faire cohabiter dans l’union douanière de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cemac), deux tarifs extérieurs communs (le Tec Cameroun du fait de l’instauration d’une zone de libre-échange avec l’UE et le Tec Cemac) dès le 04 août 2016. Cette situation «devrait déclencher une modification du territoire douanier et la suspension de la libre circulation des marchandises entre le Cameroun et les cinq autres Etats membres de l’union douanière», soutient l’ingénieur financier Babissakana, dans un opuscule intitulé «Le Cameroun face à l’APE avec l’Union européenne: Menace ou opportunité», paru en novembre 2015. Au point où les échanges inter-régionaux devraient baisser de 3% pour les importations et 1,8% pour les exportations. Les projections sont de Samuel Yemene. Cet ingénieur statisticien conseille le gouvernement du Cameroun sur les questions d’APE. Le commerce inter-régional qui sera ainsi affecté ne dépasse pas déjà, à ce jour, 3% du volume total des échanges de la région.

Omission
Dans sa promotion du libre-échange, l’ancien premier ministre du Portugal positionne même l’ouverture commerciale comme «une condition sine qua non pour le progrès économique». «Je ne connais aucun pays dans le monde qui s’est développé en se renfermant sur soi.» affirme-t-il. Mais, l’invité spécial de Paul Biya s’abstient de préciser que l’ouverture commerciale intervient au moment où un pays produit des biens et des services capables de faire concurrence à ceux des Etats avec lesquels il se met en libre-échange.

«L’expérience des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du sud) montre que les pays dits émergents n’ont pas appliqué et n’appliquent toujours pas la théorie du libre†échange prônée pourtant par l’OMC», affirme Alain Symphorien Ndzana Biloa. Cet inspecteur principal des impôts est l’auteur de l’ouvrage «La fiscalité, levier pour l’émergence des pays africains de la zone franc: Le cas du Cameroun».

Le 07 mai 2016, lors de son passage à l’émission Réussite, diffusée sur Canal+, Guy Gweth, CEO de Knowdys, un cabinet spécialisé en intelligence économique, soutient en plus que, même l’Europe continue de pratiquer le protectionnisme. Selon cet expert, l’UE le dissimule dans les normes sanitaires et phytosanitaires. Normes d’ailleurs appelées à juste titre barrières non tarifaires au commerce.

José Manuel Barroso (g) et Paul Biya (d) au lancement de la conférence internationale « Investir au Cameroun », le 17 mai 2016 au Palais des congrès de Yaoundé
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Le Port de Kribi aura des taux de manutention de 10% en deçà des tarifs de Douala

Le Groupe Bolloré, attributaire du port, a profité de la tenue de la conférence internationale « Investir au Cameroun » pour présenter ses perspectives dans les domaines portuaire et ferroviaire

Les importateurs et les exportateurs qui solliciteront le port en eau profonde de Kribi se verront appliqués des taux de manutention de 10% en deça des tarifs du Port de Douala. La mesure a été présentée par le Groupe Bolloré lors de la récente conférence internationale « Investir au Cameroun », organisée les 17 et 18 mai 2016 au Palais des congrès de Yaoundé.

La multinationale que dirige Vincent Bolloré a remporté, en août 2015, le contrat de concession du terminal à containers de ce port situé dans le Sud du Cameroun, aux côtés de CMA-CGM et CHEC.

Au Palais des congrès de Yaoundé, où une centaine de responsables du Groupe se sont rendus mardi et mercredi lors des travaux présidés par le chef d’Etat camerounais, Paul Biya, l’on a été édifié sur les conditions qui auraient fait basculer la balance au profit de Bolloré lors de l’attribution du Port en eau profonde de Kribi, lequel a suscité quelques vagues. « Le Groupement BCC a fait une offre supérieure de plus 55% à celle du 2ème candidat. Cette offre financière couvre les droits d’entrée, de redevance fixe et redevance variable de concession », indiquent les responsables de la communication du Groupe Bolloré au Cameroun.

L’ambition est de « faire de Kribi un hub régional de transbordement pour toute la façade atlantique de l’Afrique, du Sénégal au Gabon, relié par des navires de grande capacité aux marchés européens et asiatiques. Il permettra aussi l’approvisionnement des pays dépourvus d’accès maritimes comme le Tchad ou la République Centrafricaine », se projette-t-on déjà du côté du Groupe.

La multinationale est présente au Cameroun depuis 1947, dans les domaines ferroviaire, portuaire et logistique. Elle revendique 7000 employés.

Perspectives
Dans le domaine ferroviaire, le Groupe Bolloré opère sur le réseau du chemin de fer, dont il est le concessionnaire depuis 1999, à travers sa filiale Camrail. En termes de projets, la société compte mobiliser, avec l’Etat, la somme de 224 milliards de F CFA, à investir sur la période 2016-2020 pour le renouvellement de 500 km de voie, le lancement de nouveaux services voyageurs sur les lignes Douala-Yaoundé et Douala-Kumba. Camrail souhaite aussi « promouvoir l’extension du réseau jusqu’au Tchad à partir de Ngaoundéré, dans le cadre de l’interconnexion des économies régionales de la Cemac; et d’Edéa vers Kribi. »

Depuis 2005, le Groupe Bolloré développe le terminal à conteneurs du port de Douala dans le cadre d’une concession accordée à sa filiale Douala International Terminal (DIT), dont il partage le capital avec le groupe AP Moller/Maersk à hauteur de 40 % chacun. DIT projette de mettre en service, « au premier trimestre de l’année 2017 », un troisième portique de quai au terminal à conteneurs du port de Douala. La commande a été effectuée en Chine auprès de ZPM, leader mondial dans la construction d’outils portuaires.

« L’ensemble des activités du groupe au Cameroun produisent un chiffre d’affaires annuel supérieur à 220 milliards FCFA », indiquent des sources officielles.

Le Groupe est aussi actif dans le domaine des énergies renouvelables. Depuis mai 2014, une expérience est menée à l’université de Yaoundé I avec la mise en service de trois bus d’une capacité d’environ 20 places chacun, pour le « transport gratuit » des étudiants et des enseignants sur un trajet de 5 Km au sein du campus. Particularité des « Blue Bus »: ils fonctionnent grâce à l’énergie solaire captée par des panneaux solaires et stockée dans des batteries LMP d’un site Blue Solutions, installé au sein de l’université. Coût de l’investissement: 1,4 milliard de francs CFA, « entièrement financé par le groupe Bolloré ».

Les activités du Groupe Bolloré au Cameroun sont gérées à travers Bolloré Africa Logistics Cameroun.

Voir la présentation des activités et des projets du Groupe Bolloré au Cameroun.

Un terminal au port en eau profonde de Kribi (Photo pour illustration)
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Cameroun: Tony Elumelu demande au gouvernement d’encourager les entrepreneurs locaux

Le milliardaire nigérian a indiqué mardi à Yaoundé que le meilleur moyen d’attirer des investisseurs, c’est d’avoir un secteur privé local fort

Même dans les fora, Tony Elumelu ne transige pas sur sa philosophie: l’Afrique doit d’abord compter sur elle pour son développement. Le milliardaire nigérian, président de United Bank for Africa (UBA), l’a rappelé mardi matin à Yaoundé, en présence du chef d’Etat camerounais, à l’ouverture de la conférence internationale « Investir au Cameroun »; conférence pour laquelle le pays espère intéresser quelques grands investisseurs à s’engager dans ses projets de développement.

Invité à prendre la parole, après José Manuel Barroso, ancien président de la Commission de l’Union Européenne (2004-2014), et Chung Un-Chan, ancien Premier ministre sud-coréen (2009-2010), Tony Elumelu a suggéré au gouvernement de s’intéresser à l’environnement des affaires au Cameroun. « Les investisseurs aiment aller dans des pays où il y a des entrepreneurs locaux prospères », a expliqué le banquier nigérian. « Si vous voulez attirer les investisseurs, faites d’abord la charité chez vous », a redit l’homme d’affaires, tout en insistant aussi sur une bonne régulation des affaires.

Les propos de Tony Elumelu ont été accueillis par des salves d’applaudissement dans une salle solennelle du palais des Congrès de Yaoundé réunissant des personnalités politiques de renom et une belle brochette d’hommes d’affaires.

Le Cameroun figure à la 172e place (sur 189 économies) dans le classement Doing Business 2016 de la Banque mondiale qui donne des indications sur la facilité à faire des affaires dans le monde.

« Investisseur sur le long terme »
M. Elumelu, qui fait partie des plus grandes fortunes du Nigéria et du continent, a toutefois souligné que le Cameroun est un bon risque, à prendre. « Je le dis d’expérience », a-t-il tenu à rassurer. Pour illustration, d’après son président, UBA, installé au Cameroun depuis huit ans et disposant aujourd’hui d’une quarantaine d’agences, a trouvé sur le terrain un important « capital humain ». Trois Camerounais auraient ainsi été nommés à des postes décisionnels dans les autres filiales de UBA.

« Soyez assurés que je suis un investisseur sur le long terme », a-t-il déclaré, en s’adressant au président Paul Biya.

Tony Elumelu (53 ans) dirige simultanément l’une des grandes banques du continent, United Bank for Africa (UBA), présente dans une vingtaine de pays, aux Etats-Unis et à Londres; Transcorp, le plus important conglomérat coté en Bourse au Nigeria; et Heirs Holdings, société d’investissements qui détient des parts dans divers secteurs tels que les hydrocarbures, les services financiers, la pétrochimie, l’agriculture, les infrastructures, l’énergie et l’hôtellerie.

Pour illustrer ce dernier point, le fringant homme d’affaires a rappelé à des journalistes lundi en soirée, lors d’une conférence de presse organisée au Hilton Hotel de Yaoundé, que le chef de l’Etat camerounais avait par exemple pris ses quartiers au Transcorp Hilton Hotel d’Abuja – hôtel appartenant à la société Heirs Holdings – lors de sa récente visite au Nigéria, les 03 et 04 mai 2016.

Le PCA de UBA a pris la parole à l’ouverture de la conférence internationale « investir au Cameroun » mardi, 17 mai 2016, au Palais des congrès
twitter.com/TonyElumelu)/n

Un prochain Aliko Dangote ou Tony Elumelu
Philanthrope et promoteur de l’« Africapitalism » – une vision centrée sur un développement endogène du continent avec les initiatives des Africains – Tony Elumelu a engagé avec sa fondation un programme pour promouvoir l’entreprenariat dans plusieurs pays africains: le Tony Elumelu Entrepreneurship Programme (TEEP). Objectif de ce programme: financer 1000 entrepreneurs chaque année, pour atteindre 10 000 sur 10 ans. Coût global: 100 millions de dollars.

En 2016, 25 start-up camerounaises ont été retenues dans ce programme, contre 19 en 2015. Son initiateur souhaite que plus d’entrepreneurs camerounais prennent part aux prochaines éditions du TEEP, le nombre de nationaux étant encore largement inférieur pour le moment à 1/10e d’entrepreneurs nigérians choisis dans le programme en 2015 ou en 2016.

Foi dans le potentiel de la jeunesse. Selon une étude sur la population mondiale publiée fin juillet 2015 par l’ONU, les moins de quinze ans représentent actuellement 41 % de la population africaine, les moins de 24 ans 60 %. En 2050, l’Afrique devrait être la seule région du monde à avoir moins d’un quart de sa population âgée de plus de 60 ans.

Pour résoudre le dividende démographique en Afrique, la solution réside dans l’entrepreneuriat, croit le PCA de UBA, qui l’a réaffirmé mardi au Palais des congrès.

Dans les cuvées du TEEP, on espère qu’on aura « le prochain Steve Jobs, le prochain Aliko Dangote, ou le prochain Tony Elumelu », rêve le magnat de la finance africaine

Tony Elumelu a accordé une conférence de presse au Yaondé Hilton Hotel lundi, 16 mai 2016
Journalducameroun.com / Eugène C. Shema)/n

Le Cameroun veut attirer des « investissements productifs » sur son sol

Paul Biya l’a déclaré mardi, 17 mai, au Palais des congrès de Yaoundé, à l’ouverture d’une conférence internationale. L’intégralité de son discours

Distingués invités, mesdames messieurs,

Je tiens tout d’abord à exprimer ma profonde gratitude à l’ensemble des hautes personnalités du monde politique, économique et financier, réunies ici en ce jour.

Je les remercie d’avoir accepté notre invitation.

Le Cameroun est très sensible à votre présence à ces assisses. Pour nous, elle est la marque insigne de l’intérêt que vous portez à la modernisation de notre économie et à l’amélioration des conditions de vie de ses populations.

Qu’il me soit maintenant permis de rappeler l’objet, au demeurant pluriel, de la Conférence qui nous réunit aujourd’hui.

Dans un premier temps, il s’agit d’examiner l’économie du Cameroun dans ses composantes essentielles ; de voir dans quelle mesure le secteur privé peut contribuer à son expansion. Et après cette examen, d’évaluer l’attractivité réelle du pays en vue de son intégration à l’économie globale, de manière plus judicieuse et plus bénéfique.

Les conclusions de cette revue seront d’une grande importance pour la conduite de notre politique économique. Elles pourront, peut-être bien, servir à d’autres pays du continent dont la situation présente des analogies avec la nôtre.

Dans un second temps, et ce sera sans doute le point culminant de nos assises, nous allons favoriser la rencontre entre porteurs de projets, tant publics que privés et investisseurs, tant étrangers que nationaux. Et pour emprunter au langage des économistes, cette conférence est une occasion idoine de créer ici même, un véritable marché de l’investissement.

Il ne me revient pas de dresser ici un tableau général de l’économie camerounaise. Cela sera fait sans doute pendant la table ronde consacrée à la situation macroéconomique et aux perspectives de croissance.

Je voudrais pour ma part plutôt relever quelques faits significatifs, de portée générale, de manière à laisser transparaître nos vues profondes ainsi que nos aspirations réelles pour une prospérité durable dans un contexte géostratégique du moment.

Je dirais d’abord quelques mots sur le continent.

Réputé mal parti dans les années soixante, l’Afrique serait devenu, selon certains commentateurs, un continent d’avenir. Je m’en réjouis sincèrement, mais en même temps, je vous avoue resté plutôt prudent sur les prévisions pas trop optimistes et sans nuance de certains. Ceux-ci mettent en avant des taux de croissance qui vont, selon les pays, de 5% à 10% au fil des années.

Il faut pourtant se rappeler que la croissance n’est pas une fin en soi. Bien plus, il est reconnu, y compris par les plus grandes institutions économiques internationales, qu’il faut aller au-delà de la mesure numérique du taux de croissance pour rechercher une amélioration palpable des conditions de vie des populations.

Ce qui est en jeu ici, c’est d’abord notre capacité à mettre l’homme réellement au centre de nos initiatives à caractère économique.

Le service de la personnalité humaine et son bien-être intégral doivent être au principe et à l’aboutissement de nos choix d’investissement et de nos priorités de création de richesses.

De même, la gestion durable des ressources de la planète est seule à-même de nous garantir une vraie prospérité. Cette exigence est globale, mais elle touche particulièrement l’Afrique compte tenu du retard à combler, et aussi du fait des iniquités nombreuses qui subsistent dans l’environnement international et que subit souvent le continent sans véritable moyen de défense.

Sa position marginale lors de la crise financière des années 2007-2008 lui a certes évité d’en subir le choc de plein fouet. Mais le continent n’en a pas moins essuyé les effets différés tels que l’effondrement des cours de pétrole et des autres matières premières, le ralentissement des investissements, etc.

Il est vrai que progressivement, l’Afrique s’intègre dans la globalisation. L’on pourrait même prévoir que le rôle du continent gagne en importance au fil des ans dans l’économie globale.

La forte croissance démographique et l’augmentation de sa classe moyenne créées les conditions d’un marché attrayant et à la fois pour la grande consommation et pour la construction d’infrastructures diverses.

La jeunesse et le dynamisme de sa population sont source d’optimisme.

Les jeunes africains notamment constituent un atout majeur pour le continent et doivent demeurer à l’avant-garde de la technologie pour assurer à l’Afrique un bon arrimage à une économie dans laquelle l’innovation s’avère, aujourd’hui plus qu’hier, un facteur déterminant de compétitivité.

A cela, il faut ajouter les richesses naturelles nombreuses et variées mais qui devraient faire l’objet d’une plus grande transformation locale pour être encore plus bénéfiques à nos économies.

Nul doute que tous ces éléments caractéristiques feront de l’Afrique un partenaire sans cesse convoité par les pays plus avancés aujourd’hui et à la recherche d’un second souffle pour leur économie.

Dans un monde marqué par une interdépendance toujours accrue des économies et des sociétés, le défi est celui de la construction d’espaces authentiques de prospérité partagés. Il s’agit de bâtir de nouveaux types de relations économique et socio-politique autour de l’idée de bénéfice mutuel entre partenaires.

Dans une telle relation, certains apportent leur capacité de financements et leurs technologies là où les autres peuvent offrir des opportunités uniques à saisir, des richesses rares à transformer dans un échange juste et équitable.

C’est ce nouveau type de relation que nous devons rechercher dans les accords de partenariat économique avec l’Union européenne par exemple, et aussi éventuellement avec d’autres partenaires.

Le secteur privé devra jouer un rôle essentiel dans un tel schéma.

L’Afrique où souvent l’Etat tient une place prépondérante dans l’économie va devoir favoriser le développement de l’entreprise.

C’est ce que le Cameroun recherche. Il poursuivra ses efforts dans cette voie pour s’assurer que les investisseurs nationaux et étrangers bénéficient du meilleur accompagnement possible.

Ici aussi, il est important de promouvoir l’établissement de vrais partenariats gagnant-gagnant entre les entreprises locales et les grandes firmes internationales.

Distingués invités, mesdames et messieurs,

Comme vous le savez, notre objectif au Cameroun est d’atteindre l’émergence à l’horizon 2035.

Cet ambition est, je crois, largement partagée par le peuple qui en a fait une cause nationale. Toutes nos politiques publiques sont orientées dans cette direction et en particulier la gestion de nos finances publiques.

Notre politique budgétaire en expansion privilégie la qualité de la dépense contenue aux alentours de 25% du PIB. Notre dette publique fait l’objet d’un suivi rigoureux et doit rester à un niveau toujours soutenable tout en nous procurant des moyens de financement productifs.

Nous avons bon espoir que la consolidation de ces conditions saura nous attirer plus encore la faveur des investisseurs.

J’aime d’ailleurs à rappeler que le Cameroun, Afrique en miniature, ne vient pas les mains vides dans ce rendez-vous du donner et du recevoir. Il dispose en effet de nombreux atouts qui fondent son attractivité.

Pays le plus peuplé de la zone Cemac, partageant plus de 1500 kilomètres de frontières avec le Nigeria, première économie d’Afrique, le Cameroun se distingue par sa position stratégique au carrefour de l’Afrique de l’Ouest et du Centre à l’intersection des zones Cedeao et Cemac.

Sa façade atlantique, son réseau ferroviaire, ses trois aéroports internationaux et ses cinquante mille kilomètres de route, tout cela en constant développement, favorisent sa bonne intégration au commerce régional et mondial. Ses ressources naturelles sont abondantes ; la diversité des sols, climat et milieux naturels y sont propices à l’agriculture.

Deuxième potentiel hydroélectrique d’Afrique et disposant des réserves significatives de gaz naturel, le Cameroun s’est engagé dans une construction d’infrastructures énergétiques variés et de grande envergure avec la mise en service programmée de celles-ci.

Ce sont de bonnes perspectives qu’il convient d’envisager pour la disponibilité d’une énergie viable, suffisante et permanente.

En outre, le pays est doté d’un tissu industriel qui s’enrichit et se diversifie avec de nombreuses PME-PMI bien disposées pour des contrats de sous-traitance et de co-traitance.

La main d’ uvre est abondante, jeune et qualifiée pour un pays qui présente l’un des meilleurs taux de scolarisation d’Afrique au sud du Sahara.

Le Cameroun est par-dessus tout déterminé à favoriser l’investissement privé. Un cadre légal, propice, a été aménagé à cet effet.

Articulé autour d’une loi sur les incitations à l’investissement, ce cadre permettra le développement des secteurs structurels prioritaires que sont : l’agro-industrie, les infrastructures de transport, l’énergie, le logement social et l’aménagement urbain, les industries extractives, les nouvelles technologies.

Toutes ces dispositions témoignent à suffisance de la volonté forte du Cameroun d’attirer sur son sol toujours plus d’investissements productifs en vue d’accélérer la croissance économique et la prospérité pour ses populations

Le Cameroun est un havre de paix, un Etat de droit, un pays de liberté. Ses Institutions sont stables, fonctionnelles et harmonieuses. Elles savent s’adapter aux évolutions de la société pour garantir en tout temps la paix sociale, la sécurité des personnes et des biens et la stabilité politique du pays.

Dans le monde d’aujourd’hui et singulièrement en Afrique, il s’agit là, nous semble-t-il, d’un atout majeur pour les investisseurs.

Distingués invités, mesdames et messieurs,

Par votre présence ici, vous nous exprimez votre détermination de contribuer à la réalisation de ces aspirations légitimes de notre pays.

Le Cameroun s’en souviendra.

Je souhaite à tous des échanges fructueux en vue de partenariats mutuellement bénéfiques.

Et à nos nombreux visiteurs,

Je souhaite, bien évidemment, un agréable séjour au Cameroun,

Je vous remercie.

Paul Biya
Yaoundé, le 17 mai 2016.

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Paul Biya prononçant le discours d’ouverture de la Conférence économique « Investir au Cameroun », mardi 17 mai au Palais des Congrès de Yaoundé.
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La Conférence économique «Investir au Cameroun» s’ouvre mardi

L’évènement qui se tient du 17 au 18 mai 2016 à Yaoundé a pour objectif de présenter, aux investisseurs locaux et internationaux, le potentiel économique du pays

Annoncée depuis quelques jours, la Conférence économique internationale « Investir au Cameroun » s’ouvre officiellement mardi, 17 mai 2016 à Yaoundé, par le discours du président de la République camerounaise, Paul Biya.

Il s’agit pour les organisateurs de l’évènement, de présenter aux investisseurs locaux et internationaux « l’immense potentiel du Cameroun et d’identifier les nombreuses opportunités d’investissements dans les grands projets du pays ».

A la rencontre de Yaoundé placée sous le thème : « Investir au Cameroun, Terre d’attractivités », les acteurs économiques et investisseurs auront l’occasion de renforcer leur présence au Cameroun.

Pendant deux jours, les participants attendus, sur invitation « uniquement », seront réunis autour de plusieurs sujets qui feront l’objet de tables rondes. Ils échangeront notamment sur la « Situation macroéconomique du Cameroun », « le rôle du secteur privé dans la croissance en Afrique », « l’attractivité financière du Cameroun », etc.

Au rang des intervenants, le programme annonce, entre autres, la ministre camerounaise Postes et Télécommunications, Minette Libom Li Likeng, le Directeur général adjoint du groupe Orange et Président Directeur général d’Orange Middle East and Africa Bruno Mettling, le Président Directeur général & Fondateur Himore Medical Marc Arthur Zang, le Président Directeur général de Kerawa.com Nino Njopkou, le Vice-Président Huawei Afrique de l’Ouest et Centrale Jiguang Li, et le Fondateur et Président de la chaîne de télévision panafricaine Africa 24 Constant Nemale.

Programme de la Conférence économique internationale

La journée du 17 mai 2016
Mot de bienvenue : Par Gilbert Tsimi-Evouna, Délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Yaoundé.
Discours d’ouverture : Par Paul Biya, Président de la République du Cameroun, Chef de l’Etat.
Discours d’honneur : Renforcer le partenariat économique entre l’Europe et l’Afrique et dynamiser les investissements européens à destination du continent africain. Par José Manuel Barroso, Président de la Commission européenne (2004-2014);

Conférence internationale « Investir au Cameroun »: les atouts que le pays veut vendre

Position géographique qui ouvre sur un marché de 350 millions d’habitants, taux de croissance annuel de plus de 5%, pays possédant le deuxième potentiel hydrographique en Afrique, etc.

Le Cameroun accueille les 17 et 18 mai prochains une conférence internationale pour présenter les « opportunités réelles » que possède le pays aux investisseurs locaux et internationaux.

« Ce qu’il faut comprendre, c’est que nous avons besoin d’attirer les investisseurs. Nous avons besoin d’attirer les investisseurs. Nous avons un ensemble de projets à besoin de financement qui peuvent, sinon, devraient les intéresser. la conférence qui s’annonce pourrait donc être qualifiée d’opération de charme pour promouvoir la destination Cameroun et vanter les avantages comparatifs que nous avons sur les autres pays de la sous région », explique le ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat), Louis Paul Motaze.

Et en terme d’atouts: « le Cameroun possède un fort potentiel de croissance encore faiblement exploité et surtout une position géographique qui l’ouvre sur un vaste marché de plus de 350 millions d’habitants, pour ne pas dire de consommateurs. Et, outre la stabilité du cadre macroéconomique, notre pays dispose de ressources naturelles abondantes et diversifiées, ainsi qu’une main d’oeuvre qualifiée », relève le Minepat.

« Vous noterez que le Cameroun dispose du deuxième massif forestier d’Afrique avec plus de 40% fu territoire national couvert, soit 22,5 millions d’hectares, ainsi que le deuxième potentiel hydrographique d’Afrique. Aussi, la variété des zones écologiques favorisent la pratique de plusieurs types d’agriculture et d’élevage, avec environ 40 millions d’hectares de terres arables dont seulement 20% sont actuellement exploitées. Nous avons, par ailleurs, 360 Km de côtes maritimes et plusieurs barrages hydriélectriques favorables à la pêche ».

Autre avantage et non le moindre, la diversification de l’économie. « Nous avons aussi, comme vous le savez, le privilège de disposer de l’économie la plus diversifiée de la sous-région, ce qui offre des opportunités d’affaires en termes d’exportations et d’importations (…) le Cameroun, terre d’attractivités et surtout d’opportunités, c’est loin d’être un slogan, mais bien une réalité qui s’impose et dons nous entendons tirer le meilleur parti », assure le Minepat.

Des hommes d’affaires tunisiens ont effectué une mission de prospection multisectorielle au Cameroun du 04 au 07 avril dernier. Le vice-président de la Conect International, Adnen Bouassida, qui a co-organisé cette mission, a fait le constat, dans la presse tunisienne, que l’économie camerounaise présente de nombreux problèmes au niveau interne. A titre d’illustration, il a notamment relevé: « l’insuffisance ou le caractère étroit du marché intérieur, dû essentiellement à la faiblesse de pouvoir d’achat des Camerounais et au coût élevé des produits manufacturés; l’insuffisance de capitaux, étroitement liée à la faiblesse de l’épargne intérieure; l’absence ou l’insuffisance d’une main-d’ uvre qualifiée. ». A cela il faut ajouter « le coût des facteurs de production, qui s’avère être assez élevé », reconnaît le ministre camerounais de l’Economie, qui souligne cependant que le Cameroun met progressivement en place des mesures pour faciliter les opérations des investisseurs au niveau de la fiscalité, des douanes, etc.

Point positif que le vice-président de la Conect a jugé toutefois intéressant: l’ouverture vers un marché de 250 millions de consommateurs dans la sous région, potentiel que le Minepat évalue pour sa part à 350 millions d’habitants.

Des personnalités, invitées pour l’événement, effectueront le déplacement de Yaoundé pour prendre part à la Conférence internationale  »Investir au Cameroun ». Il s’agit, entre autres, de: José Manuel Barroso, ancien président de la Commission de l’Union Européenne (2004-2014); Chung Un-Chan, ex-Premier ministre de République de Corée (2009-2010) et Docteur en économie; Donald Kaberuka, ex-président de la Banque africaine de développement (2005-2015); Pascal Lamy, qui a assuré les fonctions de directeur général de l’Organisation mondiale du commerce de 2005 à 2013.

Le logo officiel de la conférence
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