Reporters sans frontières vient de livrer son bilan annuel du nombre de journalistes emprisonnés dans le monde.
Reporters sans frontières (RSF) identifie 533 journalistes détenus dans le monde. Parmi, huit sont présentés comme les cas les plus marquants de détention de journalistes en 2022. Amadou Vamoulké, l’ancien directeur général de la CRTV, est compté parmi ceux-ci.
L’étude rajoute que, « Amadou Vamoulké a été conduit 137 fois de sa cellule au tribunal criminel spécial de Yaoundé depuis son arrestation en 2016, dont 57 fois en 2022. Ces audiences à répétition n’ont toujours pas abouti à un jugement ».
Aussi, Amadou Vamoulké a déjà passé plus de 2 000 jours en détention préventive à la maison d’arrêt de Kondengui à Yaoundé.
Toujours selon les chiffres publiés par cet organisme, cinq journalistes sont aujourd’hui emprisonnés au Cameroun. « Le Cameroun figure dans le recensement des journalistes emprisonnés tous les ans depuis 2014. C’est le deuxième pays qui emprisonne le plus de journalistes dans la région, avec cinq détenus de manière arbitraire dans le cadre d’un système judiciaire opaque qui prévoit le recours à des tribunaux militaires pour poursuivre les journalistes, qui sont des civils au regard du droit international », a écrit Comité pour la protection des journalistes dans son rapport annuel.
Depuis son arrestation du 29 juillet 2016 sur la base d’accusations de détournement de fonds, l’ancien directeur général de la radiotélévision publique camerounaise (CRTV) est maintenu en détention « provisoire ».
L’exécutif de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) organise pendant trois jours un séminaire de recyclage des journalistes de sport pour expliquer son projet.
La salle de conférence de l’hôtel Suita de Yaoundé, connait une ambiance d’amphithéâtre ce samedi 25 juin. Sous les patronages des Ministères de la Communication et des Sports, la Fécafoot y organise un séminaire atelier de recyclage des journalistes sportifs et d’imprégnation. L’objectif ainsi visé est de présenter les ambitions et le projet sportif de l’exécutif de Samuel Eto’o pour le football camerounais.
Dans son programme de campagne Samuel Eto’o alors candidat à l’élection du président de la Fécafoot avait annoncé un fonds de soutien à la presse, devant notamment servir pour diverses formations. Six mois après son arrivée à la tête de la Fécafoot, le patron de l’instance faitière du football camerounais matérialise sa promesse.
Une cinquantaine de journalistes sportifs venus de toutes les régions du pays prennent part à ce séminaire. Les travaux vont durer trois jours avec les interventions d’enseignants et journalistes chevronnés à l’instar de Paul Célestin Ndembiyembe, Abel Mbengue, Jean Lambert Nang, Jean Materne Ndi, Marcel Amoko ou Mamadou Coumé du Sénégal.
Luc Ndjodo a dressé un réquisitoire accablant contre certains journalistes et activistes d’internet peu soucieux du respect de la déontologie, de l’ordre public et de la vie privée.
Parlant principalement des réseaux sociaux qui bousculent les habitudes, les mœurs et font une immixtion impromptue dans le fonctionnement des institutions publiques et dans la vie privée des personnes physiques, le haut magistrat, tout en reconnaissant l’importance de ces nouveaux médias, a rappelé les dispositions légales particulièrement dissuasives prévues pour sévir contre les contrevenants.
En cette occasion particulière, vous voudrez bien me permettre de faire quelques observations sur la préservation de l’ordre public face au défi de la prolifération des médias. À côté des médias classiques que sont la presse écrite, la télévision, la radio, l’affichage et Internet, moyens impersonnels de diffusion d’informations, coexistent les médias sociaux qui sont des applications web permettant la création et la publication de contenus générés par l’utilisateur et le développement de réseaux sociaux en ligne.
Aujourd’hui, les médias sociaux sont fortement sollicités et consultés par rapport aux médias classiques. Dans sa publication intitulée : «Comment Google mangera le monde1», Larry Page, l’un des fondateurs de Google, fait remarquer que «ce service de recherche sur le web fait partie du quotidien d’un grand nombre de gens, au même titre que brosser les dents.» Cette affirmation illustre combien il est difficile de nos jours, de mener une vie déconnectée des médias en général et des réseaux de communications électroniques en particulier.
Les supports de l’environnement électronique, les nouvelles technologies de l’information et de la communication (TIC) ont envahi la vie sociale au quotidien. Les nouveaux médias bousculent les habitudes et les mœurs, ils s’imposent à la science et sont même pris en compte par les politiques publiques de gouvernance. En témoigne l’évolution du vocabulaire avec des néologismes tels : «Liker, follower, influenceur, youtubeuse, poster, instagrameuse…»
La science du droit n’est pas en reste, notamment celle du droit international, laquelle fait surgir une quatrième génération de droits dite droit aux nouvelles technologies de l’information et de la communication. C’est dire que les médias sociaux sont désormais, aux côtés des médias classiques, une réalité avec laquelle il faut composer.
Selon les statistiques rendues publiques par le ministère des Postes et Télécommunications, en janvier 2021, le Cameroun comptait 9,5 millions d’internautes et près de 5 millions d’utilisateurs de réseaux sociaux, 4 millions d’abonnés sur Facebook, 600.000 abonnés sur Instagram, 422.000 abonnés sur Twitter, 200.000 abonnés sur Tik Tok. Cet engouement s’explique par les potentialités indéniables qu’offrent les médias sociaux, lesquels sont devenus des vecteurs incontournables de la communication et des échanges.
L’on assiste en effet à l’envahissement des espaces tant publics que privés par les médias sociaux. Ils rejoignent les médias classiques dans l’animation de l’ordre social. Leurs outils concourent à l’efficience de l’action des administrations publiques, grâce notamment à la disponibilité de l’information par voie de stockage, la fiabilité et la sécurisation des données. Ils facilitent la diffusion en temps réel des connaissances, des valeurs et des cultures.
Par la diffusion de l’information, ces médias contribuent à l’éducation et la formation des masses. Le droit à la liberté de communication, à la liberté d’expression, à la liberté de presse reconnue aux citoyens par la Constitution2 s’exerce davantage par leur intermédiaire.
En outre, les médias sociaux établissent une inter connectivité entre des personnes qui ne se connaissent pas, dispensent les parties prenantes des rencontres physiques. Ainsi, ils contribuent au développement des flux économiques, en favorisant de manière significative la parturition d’une économie planétaire compatible avec les nécessités de l’urgence, grâce à la connectivité élargie offerte aux partenaires d’affaires, la possibilité d’obtenir des prestations en temps réel, et la réduction considérable des frais générés par les transactions commerciales et financières.
L’irruption des médias sociaux sur la scène internationale a constitué une véritable révolution. Il est même admis que les analphabètes du 21è siècle seront ceux qui ignorent les applications de ces moyens modernes de communication. La facilitation de l’accès à l’information et à la communication accompagne par conséquent l’exercice des droits fondamentaux de la personne humaine et du citoyen. Elle contribue à leur promotion.
Samuel Eto’o Fils, le nouveau président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) par ailleurs vice- président du Comité d’organisation de la Can, est intervenu en direct à la télé algérienne auprès de son homologue Charaf-Eddine Amara pour présenter ses excuses au peuple algérien après l’agression de trois journalistes à coups de couteau à Douala dimanche.
Au lendemain de l’agression de trois journalistes algériens, dont un légèrement blessé à l’arme blanche, aux alentours de leur hôtel à Douala en marge de la CAN 2021, le président de la Fecafoot, Samuel Eto’o, a condamné cet acte et présenté ses excuses au nom du peuple camerounais à l’occasion d’un discours prononcé ce lundi en compagnie du président de la Fédération algérienne, Charaf-Eddine Amara.
«Nos chers frères journalistes, je tiens à vous présenter nos sincères excuses parce que certains de nos frères ont été agressés à Douala. Je vous demande humblement de dire à ces frères que nous demandons pardon. Ce n’est pas l’hospitalité camerounaise. Je vous prie de leur demander pardon et de leur dire qu’ils sont chez eux», a clamé l’ex-légende du FC Barcelone.
Avant d’ajouter : «Nous allons saisir notre ministre et toutes nos autorités pour leur dire que nos frères sont dans notre pays et ils doivent se sentir en sécurité comme s’ils étaient à Alger. (…) Que Dieu vous bénisse et que votre séjour se passe de la meilleure des manières chez vous au Cameroun.»
De son côté, la CAF a condamné un «acte indigne» et ouvert une enquête en exhortant les autorités locales à investiguer sur cette agression.
Dans son ouvrage intitulé «Ici repose le droit à l’information» publié aux éditions Proximité, l’auteur relève des difficultés qu’ont les professionnels des médias à exercer leur métier au Cameroun. Le livre a été dédicacé le 16 décembre 2021 à Yaoundé, en présence d’éminences comme le Pr Albert Mbida, enseignant de Droit des médias et de la Communication.
Dans son essai de 138 pages, le journaliste et entrepreneur dans les médias Eugène Colliope Shema soulève les obstacles à l’accès à l’information. Or, « dans l’exercice de sa profession, le journaliste doit avoir libre accès à toutes les sources », comme le préconise l’article 09 du code de déontologie de l’Union des journalistes du Cameroun (UJC) adopté le 16 octobre 1996.
Cependant, au Cameroun, les journalistes et autres hommes de médias ont des difficultés pour accéder à l’information. Plusieurs raisons expliquent ce problème. Il s’agit par exemple du « favoritisme dans la collaboration avec les médias, la servitude volontaire des journalistes et patrons de presse ; la non connaissance des principes démocratiques par des décideurs ; l’incompétence de certains décideurs publics e responsables de communication d’institutions publiques ; ainsi que le recours abusif au droit de réserve », regrette le journaliste diplômé de l’Esstic. Ajouté à cela, l’auteur relève que la détention d’une carte de presse ne donne pas accès aux sources d’information de façon automatique. Par ailleurs, l’administration produit plusieurs documents que certains responsables ne veulent pas mettre à la disposition du public.
Pour le patron de Glocal Views, passé par JournalduCameroun.com, le politique est un frein à l’information et l’édification du citoyen. Tout se passe comme si l’Etat s’opposait à son émancipation.
Face à ces blocages, le promoteur d’Energies-media.com émet l’hypothèse de l’élaboration d’une loi obligeant les acteurs publics à donner l’information. Le journaliste pense aussi à une politique de divulgation de données et que les administrateurs doivent cesser de recourir abusivement à l’obligation de réserve.
Le livre qui comporte 04 parties est disponible à la librairie des Peuples noirs à Yaoundé, à FNAC à Douala et dans certains supermarchés et stations-service Ola Energy au prix de 5 000 FCFA.
Face à la décision de la CAF de ne point autoriser à la presse l’accès au stade du Complexe Olembe en vue de la rencontre Cameroun – Malawi comptant pour la première journée des éliminatoires du mondial 2022, en raison de la prévalence du Covid-19, les journalistes protestent. Ce 2 septembre 2021 dans la salle de conférence du Stade Ahmadou Ahidjo, ils ont refusé d’assister à l’échange d’avant-match prévu avec le sélectionneur et le capitaine Vincent Aboubakar.
Ci-dessous, une attitude des hommes de médias amenés par Marc Chouamo de la chaine de télévision Canal 2 international.
Le ministère public estime que la citation directe de l’entreprise spécialisée dans la commercialisation des produits de mer qui saisit la justice comporte des irrégularités entraînant ainsi son irrecevabilité.
L’enquête est menée par Kalara. La procédure judiciaire engagée par Congelcam contre Dieudonné Mveng et Félix Ebole Bola n’a beaucoup de chances d’aboutir. Elle court le risque d’être interrompue prématurément. C’est du moins ce qui ressort des débats tenus devant le tribunal de première instance (TPI) de Yaoundé centre administratif. Le 8 juillet 2021, le représentant du parquet a soulevé une exception d’irrecevabilité de la citation directe (sommation à comparaître déposée par le parquet ou le plaignant lui-même devant une juridiction de jugement correctionnelle) déposée devant la justice par Congelcam contre Dieudonné Mveng, directeur de publication de l’hebdomadaire « Info Matin » et son collaborateur Félix Ebole Bola.
Il estime que cette citation directe ne porte pas toutes les mentions exigées par l’article 41 du Code de procédure pénale. Il s’agit par exemple de la filiation de M. Mveng Dieudonné qui n’est pas la même que celle M. Mveng Bala Dieudonné comparaissait en compagnie de M. Ebole Bola Félix. Cette irrégularité et bien d’autres, ont conduit le représentant du parquet à, demander au tribunal de déclarer irrecevable la citation directe de la société Congelcam. «Lorsqu’on viole une disposition légale comme c’est le cas, cela entraîne l’irrecevabilité. Cela prendra aux professionnels du droit, notamment, les avocats que s’ils n’ont pas l’obligation de résultat, ils ont l’obligation des moyens », a- t-il conclu.
Les avocats de la société Congelcam soutiennent, pour leur part, que le représentant du parquet a évité de demander la nullité de la procédure parce qu’il manquait d’arguments pour le faire. A l’opposé du magistrat du parquet qui s’appuie sur l’article 41 du Code de procédure pénale, les avocats de l’accusation évoquent plutôt, l’article 3 portant sur la violation d’une règle de procédure pénale sanctionnée par la nullité lorsqu’elle préjudicie aux droits de la défense définis par les dispositions légales en vigueur ou porte atteinte à l’ordre public.
Ils poursuivent en évoquant l’article 54 du même code qui dispose la nullité d’une citation directe peut être prononcée lorsque les omissions ou les erreurs relevées par une partie ont porté atteinte à ses intérêts. Or, selon les hommes en robe noire, le ministère public ne démontre nulle part que les erreurs dont il fait allusion dans la citation directe portent atteinte aux droits de la défense. Ils demandent au tribunal de rejeter l’exception soulevée par le parquet.
Irrecevabilité
Les avocats de la défense, quant à eux, pensent que leurs confrères d’en face qui s’échinent à parler de nullité, ont emprunté une fausse piste. Ils expliquent qu’il s’agit plutôt d’irrecevabilité de la citation directe à cause de la forme de celle-ci. «Le fond n’est rien sans la forme. En d’autres termes, la forme conditionne le fond », a déclaré Me Metila.
Me Ntede a, quant à lui, est allé dans le même sens que son confrère en affirmant que les préalables de la citation directe querellée ne sont pas réunies ce qui débouche à l’irrecevabilité de celle-ci. « Le parquet qui est le patron de l’accusation a avoué ses erreurs et a demandé au tribunal de les sanctionner, nous ne pouvons que le suivre », a-t- il déclaré.
Ce procès tire son origine d’un rapport sur l’état de lutte contre la corruption au Cameroun établi en 2017 par la Conac (commission nationale anti-corruption). Ledit rapport indique que du 17 février 2014 au 14 mars 2015, cette institution avait prescrit une mission pour mener des investigations dans les services de la douane, des impôts de la société générale de surveillance, de la société Congelcam et dans les banques domiciliataires des opérateurs commerciales dans les villes de Douala et Yaoundé. Elle avait pour rôle de vérifier les faits de fraude douanière et fiscale, transferts irréguliers de capitaux, pratiques de corruption et détournement de derniers publics, reprochés à la société Congelcam et son directeur général Sylvestre Ngouchingue, par ailleurs sénateur.
La mission de la Conac était donc également chargée d’établir les infractions douanières et fiscales perpétrées par la société Congelcam, de déterminer les auteurs et complices du directeur général de cette entreprise, ainsi que les receleurs des produits des infractions commises, identifier et localiser les sommes et biens obtenus par le biais de nombreuses fautes relevées, récupérer au profit du trésor public, ces sommes et biens en déclenchant des actions administratives et judiciaire appropriés. Cette mission vérifiait en fait une révélation faite par le journal « Info Matin » du 17 mai 2019 suivie d’un article de l’hebdomadaire « La météo » du 17 août 2009.
Au terme des investigations, la mission de la Conac avait établi les responsabilités pénale et civile de la société Congelcam. C’est en réaction aux dénonciations faites par les journalistes corroborés par le rapport de la Conac que l’entreprise Congelcam a engagé des poursuites judiciaires contre M. Mveng Dieudonné et ses collaborateurs Félix Ebola Bola et Labaran Mamouda pour diffamation, injures et fausses nouvelles. Il faut aussi noter que la Conac et le révérend Dieudonné Massi Gams, président de la Conac, font également l’objet des poursuites judiciaires dans le cadre de la même affaire. Le tribunal compte se prononcer sur l’exception d’irrecevabilité soulevée par le parquet le 12 août 2021.
Cela est dit dans le rapport de Reporters sans frontières (RSF) publié le 5 juillet 2021. Selon ce rapport, le pouvoir de Yaoundé exerce une répression massive, via la mise en place d’appareils de censure, l’incarcération arbitraire de journalistes, et l’incitation à la violence contre ces derniers.
Au Cameroun, écrit Reporters sans frontières dans son étude publiée hier, « la presse indépendante et critique fait l’objet de menaces et de représailles systématiques. Entre les nombreuses arrestations et menaces subies dès les années 1980 par les pionniers de la presse indépendante et les détentions prolongées ou condamnations très lourdes prononcées ces dernières années, l’étau ne s’est jamais desserré sur les journalistes. Depuis quatre décennies, les professionnels de l’information vivent sous pression. Celles et ceux qui font preuve d’indépendance en refusant de rejoindre les rangs des porte-voix du régime en subissent directement les conséquences: menaces, surveillance étroite des déplacements et communications, convocations, arrestations, détentions de longue durée…»
L’organisation internationale indexe le chef de l’Etat Paul Biya et le classe parmi les ‘‘prédateurs de la liberté de presse’’. RSF Cite quelques mauvais exemples où son régime serait coupable d’abus sur les hommes de médias. Notamment les cas Amadou Vamoulké, ancien directeur général de la radiotélévision publique camerounaise (CRTV), qui détient le record de la détention provisoire ; le correspondant de RFI Ahmed Abba accusé de “non dénonciation d’acte de terrorisme”, qui a essuyé deux ans et demi de détention arbitraire, libéré en fin 2017 ; Samuel Wazizi, accusé de complicité avec le mouvement sécessionniste, mort dans des conditions « très suspectes » alors qu’il était détenu depuis quelques jours par l’armée.
RSF mentionne que : « tous les journalistes qui ne s’alignent pas sur la ligne du régime subissent les foudres de ce dernier. Ceux travaillant sur les sujets les plus sensibles, comme la lutte contre le terrorisme ou la crise des régions anglophones, sont particulièrement exposés ».
Le gouvernement n’a pas encore réagi à cette dernière publication de Reporters sans frontière. Lui qui vante souvent les mesures prises pour favoriser l’éclosion d’une presse libre et plurielle.
Mimi Mefo, journaliste à Equinoxe Tv comparaît ce lundi 12 novembre devant le tribunal militaire de Douala. Pour cette première audience, les hommes de presse ont décidé d’assister au procès vêtu en blanc.
La consigne vient du bureau du syndicat national des journalistes du Cameroun. Pour apporter le soutient à Mimi Mefo qui comparaît ce lundi 12 novembre à 9 h devant le tribunal militaire de Douala, les journalistes présents dans la ville de Douala sont appelés à se rendre au tribunal habillés en blanc.
Selon Matthieu Nathanaël Njock, secrétaire général du SNJC, cette action vise à « célébrer notre victoire avec l’annonce solennelle du Commissaire du Gouvernement de l’arrêt de toutes les poursuites contre Mimi Mefo. » Toutefois, le syndicat recommande aux journalistes d’avoir une attitude calme au tribunal et de venir surtout avec les caméras et les dictaphones.
Incarcérée dans la nuit du mercredi 7 novembre à la prison de Douala pour propagation de fausses nouvelles, Mimi Mefo a été libérée 2 jours plus tard. Elle passe devant le tribunal militaire de Douala ce lundi. Elle sera notamment défendue par un collectif d’avocat conduit par maître Alice Nkom.
Initialement prévue ce 15 octobre à 15 h, la conférence de presse de Paul Eric Kingue, le directeur de campagne de Maurice Kamto, n’a pas eu lieu.
Des dizaines de policiers ont investi les locaux abritant le quartier général du parti de Maurice Kamto, à Nlongkak (Yaoundé), avant de disperser les journalistes venus nombreux écouter le message de Paul Eric Kingue, le directeur de campagne du candidat du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) à la présidentielle 2018.
« Nous avions prévu une conférence de presse du directeur de campagne aujourd’hui à 15 h au siège du parti. Nous avons été notifiés à 15h 15 min par la police que nous ne pouvons pas tenir notre conférence », a expliqué Bibou Nissack, le porte-parole du candidat Kamto, devant une cinquantaine de journalistes, dans un jardin public situé non loin du QG.
« Nous voulons prendre l’opinion publique nationale et internationale à témoin. Nous sommes dans un pays où la liberté d’expression et les libertés fondamentales sont bafouées. Nos militants sont détenus de façon arbitraire. Nous sommes face à un état terroriste. Jous ne reculerons devant rien », précise le porte-parole visiblement remonté par la tournure des événements.
Interrogé sur le but exact de la conférence de presse, Bibou Nissack a informé la presse qu’il n’était pas autorisé à révéler le message que Paul Eric Kingue entendait transmettre, parce que cela relevait de la responsabilité exclusive du directeur de campagne. Toutefois, il a rassuré les journalistes que ce message sera délivré via des canaux moins tortueux. Précisons que ni Paul Eric Kingue, ni Maurice Kamto n’ont été vus ce lundi après-midi dans le contexte de la conférence de presse convoquée dans leur QG.
Ce mardi 16 octobre, débutent les audiences du contentieux post-électoral devant le Conseil constitutionnel du Cameroun. Les candidats ayant déposé les 18 recours sont notamment attendus.
Le Réseau des journalistes centrafricains pour les droits de l’Homme (Rjdh) ont lancé cet appel à l’occasion de la célébration de la journée internationale de la liberté de presse.
On n’en finit pas de parler de l’affaire Ahmed Abba, condamné le 24 avril dernier à dix ans de prison ferme pour non-dénonciation des actes de terrorisme et blanchiment des produits du terrorisme par le tribunal militaire camerounais. A l’occasion de la célébration de la journée mondiale de la liberté de la presse, le Réseau des journalistes pour les droits de l’Homme se sont mobilisés pour dénoncer la condamnation de leur confrère.
Pour les membres dudit réseau, « la condamnation de notre confrère par ce tribunal n’est autre que la volonté politique de contrôler et mettre les professionnels des médias dans l’angoisse ; pousser les journalistes à choisir la partialité et la dépendance. Journaliste des faits et non d’opinion, notre confrère Ahmed Abba, correspondant de RFI en Haoussa, a payé le prix de sa conviction et son engagement à informer. Le pouvoir politique, loin de venir à bout du terrorisme, préfère s’en prendre au pauvre qui n’a que son micro et sa plume pour informer l’opinion. Ce qui est devenu pour lui un crime de lèse-majesté ». Le Rjdh somme les autorités politiques camerounaises de libérer Ahmed Abba, sans condition.
La réaction du réseau des journalistes centrafricains pour les droits de l’Homme intervient après celle du Manidem (Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie), parti d’opposition camerounais, pour qui la « liberté de la presse n’est pas négociable ». La France, par le biais de son ministère des Affaires étrangères, avait également réagi à cette condamnation. Le pays de François Hollande a exprimé l’espoir que la suite de la procédure (l’appel introduit par les avocats de la défense) connaisse une suite favorable, c’est-à-dire, la libération d’Ahmed Abba.
Ce voyage leur permettra de mieux appréhender les enjeux liés à la lutte contre le dérèglement climatique et à la COP22 qui se tiendra à Marrakech du 07 au 18 novembre prochain
Des journalistes représentant des médias de 28 pays africains effectuent actuellement une tournée au Maroc, à l’invitation du Comité de pilotage de la 22e Conférence des parties à la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP 22), prévue du 7 au 18 novembre à Marrakech.
Ce tournée qui a démarré le 03 septembre 2016, permettra aux 55 journalistes africains de mieux appréhender les enjeux liés à la lutte contre le dérèglement climatique et à la COP22 qui se tiendra à Marrakech du 7 au 18 novembre prochain.
Ces journalistes représentent les médias (presse écrite, télévision et digital) de 28 pays: Cameroun, Mozambique, Kenya, Lesotho, Namibie, Afrique du Sud, Sao Tomé-et-Principe, Sierra Leone, Swaziland, Angola, Cap-Vert, Tchad, Togo, Egypte, Erythrée, Ethiopie, Ghana, Guinée Bissau, Liberia, Malawi, Niger, Nigeria, Ouganda, République Centrafricaine, République démocratique du Congo, CongoBrazzaville, Zambie et Zimbabwe, indique-t-on lundi auprès du Comité de pilotage de la COP22.
Organisé à l’initiative du Comité de la COP22, ce voyage de la presse africaine en 4 langues (arabe, français, anglais et portugais) fait escale à Casablanca, Marrakech et à Ouarzazate. Les journalistes participeront ainsi à la COP Academy et visiteront la Centrale solaire NOOR Ouarzazate et couvriront également le Sommet de la défense et changement climatique, le 7 septembre à
Les représentants des médias africains assisteront en outre aux consultations des négociateurs informels les 8 et 9 septembre avant de participer à l’événement « The Energy Transition, INDCs, and the postCOP21 agenda », organisé par le comité scientifique de la COP22 et l’OCP Policy Center les 8 et 9 septembre, selon la même source.
Il s’agit du deuxième voyage au Maroc organisé par le comité de pilotage au profit de journalistes africains après celui effectué en juillet dernier par une délégation représentant près de 30 médias africains dans le cadre de la préparation à la COP22.
Le continent africain est l’un des plus touchés par le changement climatique. Rareté de l’eau, intensification des phénomènes naturels (sécheresse, inondation, etc.), les conséquences sont nombreuses et déjà visibles. Si rien n’est fait, l’Afrique ne pourra subvenir qu’à 13 pc de ses besoins alimentaires d’ici à 2050. Alors qu’il ne représente que 3pc des émissions de gaz à effet de serre, le continent n’a reçu jusque là que 4% des financements liés au climat.
La montée de la chaîne Afrique Média compte parmi les plus grandes surprises agréables de ce début du 21e siècle en Afrique, et il faut être traître à l’Afrique qui se bat ou être aveugle et sourd pour dire le contraire. Très haut hissée en peu de temps, toute l’inquiétude dorénavant est de savoir si elle va s’y maintenir, vu les points de vue et dires infects de certains esprits qui y passent.
Ceux qui ravalent et émasculent l’Afrique, ce sont surtout ses dirigeants politiques. Pour le reste, les Africains ne sont pas toujours dupes comme on le croit. En Afrique, l’on vous pare d’honneurs avec la même vélocité qu’on vous revêtira de déshonneur et de disgrâce quand vous prenez la voix de la fange.
Certains journalistes et panelistes de cette chaîne seraient en train de faire un travail de sabotage intelligent, guidés par l’argent facile, les petites attentions et petits soins ici et là. Ils oublient cependant que ces faveurs sont des poisons hautement mortels dans des coupes en or qui tuent facilement des esprits comme eux, supposés rechercher, porter et répandre la vérité et la justice.
Il est inadmissible que le terme de panafricaniste (si cher à acquérir) y soit distribué comme de l’aumône par certains irresponsables à des forbans, des mercenaires, des terroristes et grands ennemis de l’Afrique qui ont fait alliance et allégeance à certaines puissances contre leur peuple, et n’osent même pas se repentir de leurs crimes fétides encore tout frais dans les mémoires.
Que ces panelistes ou journalistes qui passent à cette chaîne d’Afrique Media n’oublient pas ceci : le malheur qui sort des honneurs et fleurs dont on recouvre des criminels-assassins et copains de Lucifer est toujours plus profond et dévastateur que tout. Eh oui, faites gaffe !
Cette chaîne fait beaucoup pour l’Afrique et doit être encouragée, malgré le travail un tantinet ambigu de quelques-uns de ses serviteurs. Nous avons foi en l’irréductibilité, l’infaillibilité et l’incorruptibilité de certains de ses journalistes et panelistes dans la recherche, le port et le partage des informations utiles et justes, supports de la libération de l’Afrique.
Selon Amnesty International, les autorités camerounaises doivent abandonner les accusations de «non-dénonciation» portées contre ces trois journalistes appelés à comparaître ce 22 janvier 2016
« Les autorités camerounaises doivent abandonner immédiatement et sans condition toutes les charges retenues contre trois journalistes accusés de n’avoir pas divulgué des informations et leurs sources », ont déclaré Amnesty International et Reporters sans frontières à la veille (jeudi 21 janvier 2016, ndlr) de leur procès devant un tribunal militaire à Yaoundé, capitale camerounaise.
Baba Wame, Rodrigue Ndeutchoua Tongue et Félix Cyriaque Ebolé Bola doivent comparaître devant un tribunal militaire vendredi 22 janvier. Ce sont les premiers journalistes accusés du crime de « non-dénonciation » à être jugés devant un tribunal militaire.
Ils enquêtaient sur des informations faisant état de collusion entre des membres des forces de sécurité et le dirigeant d’un groupe armé de la République centrafricaine, qui avait été accusé d’avoir attaqué une ville dans l’est du Cameroun. Ils sont accusés de ne pas avoir partagé des informations susceptibles de porter atteinte à la sécurité nationale.
« Accuser des journalistes parce qu’ils ont respecté l’éthique de leur profession constitue une violation du droit à la liberté d’expression et un tournant inquiétant au Cameroun », a déclaré Stephen Cockburn, directeur adjoint pour la région Afrique de l’Ouest et centrale à Amnesty International.
S’ils sont déclarés coupables, les trois journalistes camerounais pourraient être condamnés à des peines de prison comprises entre un et cinq ans, et à une amende comprise entre 50 000 et 5 millions de Francs CFA (entre 76 et 7620 euros).
Après avoir reçu des documents sur l’affaire présumée, les journalistes avaient adressé un courrier à la police pour obtenir de plus amples informations. N’ayant pas reçu de réponse, ils ont abandonné l’enquête et n’ont pas publié leur article.
En octobre 2014, ils ont tout d’abord été inculpés au titre de l’article 107 du Code pénal du Cameroun, et placés sous contrôle judiciaire : ils devaient se présenter toutes les semaines au poste et n’étaient pas autorisés à publier dans les médias. Ils ont nié avoir découvert des informations susceptibles de compromettre la sécurité nationale et affirment vouloir protéger leurs sources.
« Le Code pénal du Cameroun doit être modifié dans le respect des normes internationales en vue de protéger la liberté d’expression et la confidentialité des sources. La population a le droit d’être informée et la sécurité nationale ne doit pas être invoquée comme prétexte pour empêcher les journalistes de faire leur travail », a déclaré Cléa Kahn-Sriber, responsable du bureau Afrique à Reporters sans frontières.
Le Cameroun a ratifié la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) qui garantissent tous deux la protection des journalistes et de leurs sources.
Dr Baba Wame, enseignant à l’Ecolse supérieure des sciences et techniques de l’information et de la communication (Esstic).Droits réservés)/n
Monsieur le Président de la République, La « République de la délation » : voilà ce que tente d’instaurer le procès des quatre journalistes qui vont comparaître au Tribunal militaire de Yaoundé, accusés de n’avoir pas informé les autorités camerounaises des menées de Boko Haram. Une République où il est demandé à la population de se transformer en mouchard, pour le bien supposé de tous. Une République où il est exigé aux gens de se substituer aux services de renseignements, pour leur « sécurité ». Bien sympathique, comme idée, de prime abord, mais qui instaure ainsi la terrible équation suivante, aux dérives monstrueuses : « des citoyens qui ne mouchardent pas, égale des citoyens en danger ».
Non à la population agent de renseignement.
Monsieur le Président,
Nous sommes contre cette République à la population policière.
Ce type de République n’est plus démocratique. Ce type de République a été insaturé partout dans le monde où les pires tyrans ont existé. Mao Tsé Toung l’avait instaurée en Chine au temps de sa « révolution culturelle ». Des milliers de Chinois valeureux ont été dénoncés par les prétendus « gardiens de la révolution » ; ils ont été jetés en prison, torturés, massacrés. Leurs familles ont été anéanties.
Ce type de République a été instauré par Benito Mussolini, Staline Franco, Duvalier, Idi Amin, Bokassa, Mobutu, etc., des tyrans qui ont tous finalement marqué au fer rouge leurs peuples.
Nous avons déjà connu cette République au Cameroun.
Cette République, nous l’avons déjà connue au Cameroun, lorsque le Président Ahidjo, très contesté par la population au début de son règne, par son absence criarde dans le combat pour l’indépendance, n’avait pas d’autre choix que de recourir à elle, pour terrasser les Camerounais, et se faire accepter par ceux-ci comme leur Président. Des milliers de gens étaient devenus des mouchards qui émargeaient dans les sinistres registres de Jean Fochivé, le terrifiant patron de la police politique au Cameroun. Ils ont dénoncé d’innombrables fonctionnaires, des commerçants, de simples citoyens, généralement pour régler des comptes, assouvir des vengeances. Ils ont anéanti d’innombrables familles. Les stewards de la Cameroon Airlines étaient des mouchards qui épiaient nos conversations, nous les passagers dans ses avions ; le personnel diplomatique dans nos ambassades était des mouchards qui empoisonnaient notre existence à l’étranger ; des étudiants dans les amphithéâtres, au Cameroun comme en Europe, des élèves dans les lycées, des fidèles dans les chapelles, des chauffeurs de taxis, des savetiers, des coiffeurs, des bayam-sellam, tout le monde mouchardait sur tout le monde.
Vous en savez infiniment mieux que moi.
En votre qualité de proche collaborateur pendant deux décennies du Président Ahidjo, vous en savez infiniment mieux que moi. Vous-même, Monsieur le Président de la République, avez spontanément déclaré à Paris lors de votre toute première visite officielle en France, au sortir de votre tête à tête avec François Mitterrand au palais de l’Elysée, au mois de février 1983, signe que vous désapprouviez totalement ces méthodes abjectes : « au Cameroun, désormais, il n’est plus nécessaire de gagner le maquis pour exprimer ses opinions ».
« Au Cameroun il n’est plus nécessaire de gagner le maquis
pour exprimer ses opinions » : Paul Biya.
Que de millions de Camerounais avaient applaudi !!!!! Car c’est ce qu’ils désiraient entendre de votre voix, pas de quelque porte-parole, non, mais de vous-même, du haut de votre stature de Chef de l’Etat du Cameroun. Vous annonciez l’avènement d’un Cameroun de liberté, la fin du Cameroun de la peur. Et sept années plus tard, au mois de décembre 1989, vous avez joint le geste à la parole. Vous avez effectivement aboli ce Cameroun des citoyens qui se cachent pour parler, se cachent pour prier, se cachent pour chanter, se cachent pour danser, se cachent pour écrire, se cachent pour lire, se cachent pour vivre tout simplement, demandent des autorisations pour ouvrir une vente-emportée, un bar, une boîte de nuit, créer un journal, organiser un deuil, organiser des funérailles, organiser un mariage, partir d’une ville à l’autre, sortir de la vaste prison à ciel ouvert qu’était le Cameroun depuis l’époque coloniale, et que vous avait léguée votre prédécesseur.
Les jeunes générations ne le savent pas, celles qui sont nées depuis votre arrivée au pouvoir et peu avant, et qui ont actuellement 34, 40, 45, voire 50 ans. Mais, c’est ce que vous avez fait, et qui me permet de m’adresser à vous par une telle correspondance aujourd’hui qui hier, aurait coûté mon immédiate arrestation, de terribles tortures, et, en fin de compte, ma déportation à Mantoum, Yoko, ou Tcholliré, d’où probablement je serais revenu aveugle, comme Mbida André-Marie, ou impotent porté sur un brancard, comme le regretté Dr Eyidi Bebey Marcel, un grand homme anéanti par Ahidjo, décédé quelques temps après sa libération, des suites des mauvais traitements subis en prison. Vous avez mis fin à la République de la peur, du silence, des applaudissements, du mouchardage et des dénonciations.
Pourquoi y revenir aujourd’hui ?
N’avez-vous pas déclaré que vous aimeriez entrer dans l’histoire comme l’homme qui a apporté la démocratie au Cameroun ? Mais, la démocratie ne rime pas avec le muselage de la presse, l’intimidation de journalistes, quelle que soit la raison avancée. Ils ne vont pas en prison aux Etats-Unis, en France, en Allemagne, en Angleterre, au Canada, en Suisse, en Belgique, en Italie, en Espagne, en Hollande, en Autriche, etc. Ils ne passent pas devant des tribunaux militaires. Les soldats ne jugent pas les citoyens en démocratie, encore moins les journalistes, non, car ils ne sont pas au-dessus du peuple, c’est plutôt le peuple qui est au-dessus d’eux. C’est dans les dictatures que cela se passe. C’est dans ce type de régime d’un autre temps que l’armée est un allier du pouvoir face au peuple. En démocratie, le pouvoir est allié au peuple, et les militaires protègent le peuple, contre toute agression étrangère. Ils sont au garde à vous devant lui, attendent ses ordres via le chef des armées, le Président de la République, pour le défendre, et non pour lui rendre des jugements. Le diplômé de sciences politiques que vous êtes, est parfaitement au courant de cela.
Non, Monsieur le Président de la République du Cameroun, non, ces journalistes ne doivent pas être jugés. Non. Ce procès ne devrait même pas avoir lieu, car il sonne totalement faux, par rapport à votre rêve de legs aux Camerounais : la démocratie. Sauf si vous y avez déjà renoncé. Mais moi je suis de ceux qui croient que tel n’est pas encore le cas. C’est pourquoi je me permets de vous écrire cette lettre, pour attirer vivement votre attention sur la dérive policière et militariste de votre pouvoir, actuellement.
Appelés à comparaître selon une décision du juge d’instruction de cette juridiction, Bernard Tsuite, ils sont accusés de « non dénonciation »
Les journalistes camerounais Baba Wamé, Félix Cyriaque Ebolé Bola et Rodrigue Tongue, accusés le 28 octobre 2014 de « non dénonciation », vont comparaitre devant le Tribunal militaire de Yaoundé (TMY), selon une décision du juge d’instruction de cette juridiction, Bernard Tsuite.
L’ordonnance de non-lieu partiel a été notifiée aux accusés vendredi dernier, après qu’ils aient passé « près de 5 heures debout, dans un couloir, attendant l’arrivée du juge » qui les avait « pourtant convoqués pour 8h », renseigne un communiqué signé des accusés.
Une fois arrivé, le juge a mis « près d’une heure » pour s’adresser aux accusés avant de leur signifier que les « charges pour non dénonciation » sont « suffisamment établies » pour qu’ils comparaissent devant le tribunal militaire.
Il est reproché aux journalistes, souligne le communiqué, [i « courant juillet-août 14, en tout cas dans le temps légal des poursuites, en temps de paix, [de] n’avoir pas averti les autorités militaires, administratives ou judiciaires de toute activité de nature à nuire à la défense nationale »].
Ces « faits (sont) prévus et réprimés par les articles 74 et 107 du Code pénal », rappelle le communiqué non sans ajouter que les accusés avaient pourtant bénéficié en mi-janvier 2015 de la part de la juge Aline Mbia d’une ordonnance de main levée.
Peu après, la juge a été mutée et remplacée par Bernard Tsuite qui s’est fait fort de reprendre « à zéro » le procès, dénonce le communiqué qui déplore ensuite les tracasseries dont les accusés ont été victimes avant leur renvoi devant le tribunal militaire.
Cette mesure, relève le communiqué, a été prise en toute dénégation des arguments des accusés et en violation du respect des règles des journalistes portant notamment sur la protection des sources et le fait de ne pas servir de « supplétifs » aux « services de renseignement ».
« Nous n’avons jamais eu vent de quelque activité de nature à nuire à la défense nationale », protestent les accusés qui soulignent avoir joué aux patriotes en adressant en vain au chef de la police une demande d’information sur une prétendue exfiltration à partir du Cameroun et vers l’Afrique du Sud d’ »un rebelle centrafricain ».
Un séminaire y relatif organisé par le Comité international de la Croix-Rouge pour l’Afrique se tient depuis lundi à Yaoundé
En tant que citoyen, le journaliste est astreint à un certain nombre d’obligations liées aux conflits armés. Notamment, les discours et positions qu’il ne doit pas prendre et adopter. C’est pourquoi il est nécessaire et utile qu’il comprenne des règles qui sont applicables aux droits des conflits armés. Telle est la raison d’un séminaire organisé par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) lundi à Yaoundé.
La rencontre a pour de but de sensibiliser et d’outiller les journalistes sur les préoccupations humanitaires que posent les conflits armés et le mandat et fonctionnement du CICR. Ainsi que de doter les concernés de quelques concepts clés du Droit international humanitaire (DIH) applicable lors des conflits armés. Sans oublier la protection des journalistes en cas de conflits armés et autres situations de violences.
Selon Apollin Koagne Zouapet, doctorant chercheur à l’Université de Genève en Suisse, le DIH est un ensemble de règles juridiques et de mécanisme visant à protéger ceux qui ne combattent pas et ne participent plus aux hostilités. En même temps, il vise à limiter les moyens et méthodes de combat entre belligérants sur les champs de bataille. L’idée du DIH étant que même la guerre a des limites, il faut donc protéger, limiter et distinguer.
Le DIH peine cependant à se faire respecter par des Etats. C’est pourquoi les Etats ont le devoir d’éduquer et de former l’ensemble de la population civile afin de promouvoir et de favoriser le respect de ce droit. Le CICR quant à lui fournit protection et assistance aux victimes de conflits armés et d’autres situations de violence, apporte une aide humanitaire dans les situations d’urgence, et s’emploie à promouvoir le respect du droit international humanitaire et son intégration dans les législations nationales.
Un journaliste sur le champ de bataille à l’Extrême-Nord du Cameroun où Boko Haram multiplie des exactions. Droits réservés)/n
Par Martine Ostrovsky, membre du Conseil d’Administration de Reporters sans frontières
Indépendance des médias, indépendance des journalistes, le défi est universel. Il n’est propre ni a un pays, ni à un continent, ni même à une époque. Partout dans le monde le pouvoir politique se méfie d’une presse libre. A cela s’ajoutent les pressions économiques ainsi que le manque de soutien de l’opinion publique. Qu’en est-il en Afrique ? Vers quoi s’oriente-t-on ? Comment mieux armer les journalistes pour répondre à ces défis ?
Chaque année Reporters sans frontières publie un classement mondial de la liberté de la presse. Les pays y sont évalués au regard de leurs performances en matière de pluralisme, d’indépendance des médias, de respect de la sécurité et de la liberté des journalistes.
Dans ce tableau les différents pays d’Afrique ne se retrouvent pas toujours bien placés, avec toutefois des disparités importantes. C’est ainsi que l’Erythrée est 180ème et dernier, le Soudan 174ème, la Somalie 172ème mais à l’autre bout de l’échelle la Namibie est 17ème et le Ghana 22ème. Le Gabon, quant à lui, est dans la moyenne à la 95e position.
Quels sont les facteurs qui font obstacle à l’indépendance des journalistes?
Ils sont de plusieurs ordres, certains tenant à des pressions extérieures, d’autres étant imputables à la situation des journalistes dans leurs rédactions. Les régimes politiques autoritaires supportent mal l’expression libre d’opinions dissidentes ; ceux où existe un véritable pluralisme des partis voient chaque camp s’affronter de façon frontale, ce qui se retrouve dans les prises de position des médias. Les journalistes se heurtent aussi à la pression de groupes économiques puissants qui n’acceptent pas les critiques et cherchent à influencer les médias dans le sens de leurs intérêts. Par ailleurs, à l’intérieur des rédactions, les journalistes peuvent être tenus par la ligne politique de médias qui sont l’émanation de partis politiques ou qui sont la propriété de grands industriels. A cela s’ajoute l’incertitude de leur situation matérielle: contrats précaires, rémunérations insuffisantes et manque d’une véritable formation.
De quelles protections peuvent-ils disposer?
Des lois solides, conformes aux standards internationaux sur la liberté d’expression et le respect des médias. Des juges indépendants et conscients de l’importance d’une presse libre et considérée. Des institutions de contrôle elles aussi indépendantes du pouvoir. Une opinion publique suffisamment éduquée pour avoir conscience du rôle majeur de la presse dans l’instauration et la défense d’un débat démocratique.
Dans les différents Etats africains, comme dans d’autres parties du monde, la prise de conscience du rôle des journalistes dans l’émergence d’une société démocratique est en marche. Il appartient aux pouvoirs publics de s’en convaincre et aux institutions régionales et internationales d’ uvrer dans le même sens. Des progrès sont accomplis, accompagnés parfois de soubresauts, de retours en arrière.
Reporters sans frontières, qui assure la promotion et la défense de la liberté d’informer et d’être informé partout dans le monde, soutient les journalistes africains dans leur combat pour obtenir et défendre leur indépendance.
Des journalistes lors d’une conférence de presse à Abidjan, en 2010AFP)/n
Reporters sans frontières (RSF) s’inquiète de la convocation et du long interrogatoire du directeur de publication du quotidien Mutations, Xavier Messe, dans un contexte où les autorités durcissent le ton contre les journalistes camerounais.
Xavier Messe, directeur de publication du quotidien Mutations, reconnu pour son professionnalisme, a été auditionné pendant plus de six heures à la police judiciaire à Yaoundé le 29 juillet 2015. A sa charge, un article rédigé par un des journalistes de sa rédaction, qui décrivait les tensions et heurts entre deux politiciens du parti de Paul Biya. Apparemment la phrase de conclusion affirmant que les élites s’affrontaient à travers le Cameroun sous le regard bienveillant de Paul Biya a été considérée comme un acte « anti-patriotique ».
« Nous sommes extrêmement préoccupés par le long interrogatoire du directeur d’un journal aussi établi, que Mutations, pour un commentaire aussi anodin, déclare Cléa Kahn-Sriber responsable du bureau Afrique de Reporters sans frontières. Nous interprétons cela comme un signe clair de durcissement des autorités camerounaises contre les médias du pays, d’autant plus que d’autres éléments corroborent cette évolution. Certes le contexte sécuritaire est compliqué mais il ne faut l’utiliser à tout bout de champs pour empêcher le moindre commentaire sur le président. »
Les autorités camerounaises ont brillé ces derniers mois par leur attitude répressive à l’encontre des médias du pays. Parmi les cas les plus parlant: Félix Cyriaque Ebole Bola et Rodrigue Tongue, respectivement journalistes pour les quotidiens Mutations et Le Messager, qui sont poursuivis en justice depuis octobre 2014 devant un tribunal militaire pour avoir simplement tenté de vérifier une information auprès de la police. Leur procès traîne en longueur et est toujours en instruction à ce jour.
Le directeur de publication du journal le Zénith, Zacharie Ndiomo, qui avait passé près de cinq mois en prison dans des conditions très difficiles sans avoir accès à ses médicaments, est à nouveau poursuivi en justice par la même personne et pour les mêmes faits que la fois passée.
Ceci est une claire violation du principe légal de base de non bis in idem, qui interdit toute nouvelle poursuite contre la même personne pour les mêmes faits.
En décembre 2014, le vote par le Parlement d’une loi anti-terroriste qui peut être appliquée contre les journalistes n’est pas pour rassurer, alors que le Cameroun n’a toujours pas dépénalisé les délits de presse, et continue d’envoyer régulièrement ses journalistes en prison.
Le Cameroun occupe la 134e place sur 180 dans l’édition 2015 du Classement de RSF sur la liberté de la presse.
Xavier Messe, directeur de publication du quotidien Mutations au CamerounDroits réservés)/n
Exerçant dans le cadre du Réseau des radios transfrontalières pour la promotion de la paix, du développement et des pratiques familiales essentielles, ils sont depuis le 22 mai en formation à l’Est
Des journalistes centrafricains, tchadiens et camerounais, une cinquantaine environ, exerçant dans le cadre du Réseau des radios transfrontalières d’Afrique centrale pour la promotion de la paix, du développement et des pratiques familiales essentielles (Rertac) sont depuis le 22 mai 2015 dans la région de l’Est. En formation à Bertoua, la capitale, ils ont effectué, le 24 mai 2015, une visite de travail dans le camp des réfugiés centrafricains de Gado-Badzéré, par Garoua-Boulai. Il s’agit de l’un des plus grands sites d’Afrique centrale avec, à ce jour en son sein, plus de 26 000 réfugiés centrafricains.
Au cours de cette descente, les journalistes ont échangé pendant près de trois heures avec les populations réfugiées sur des sujets d’intérêt commun relatifs à la paix sociale, la cohabitation pacifique, la vie en communauté, aux bonnes pratiques familles essentielles et à l’hygiène.
Les visiteurs ont ainsi procédé à des réalisations radiophoniques sur la paix, les bonnes pratiques familiales essentielles et le développement communautaire, selon la situation sur le terrain. L’objectif de ces réalisations est d’avoir les témoignages vivants des réfugiés sur ces différents sujets.
Le directeur des affaires générales au ministère de la Communication, Amadou Bello, cité dans le quotidien national, a exprimé le souhait de voir ces témoignages recoupés servir «d’exemple et de vecteur pour la promotion d’une paix durable en Afrique centrale».
Cette visite de travail s’achève ce mercredi, 27 mai 2015.
Un camp des réfugiés centrafricains à l’Est du Cameroun.unhcr.fr)/n
Le Comité de protection des journalistes estime que Jean Marie Tchatchouang peut purger ses deux mois de peine avec un sursis
Le Comité de protection des journalistes, une organisation qui défend les droits des journalistes dans le monde entier, a demandé jeudi 28 mars 2013, que soit libéré Jean Marie Tchatchouang, un journaliste condamné au Cameroun lundi 25 mars dernier à deux mois de prison fermes par un tribunal de Douala la capitale économique du pays. « La justice a condamné notre client à deux mois d’emprisonnement fermes, au paiement de 2 millions de FCFA d’amendes à monsieur Jean Ernest Bibehé le Directeur Général de la SOCATUR et au paiement des dépens de l’ordre de 435 910 FCFA », a fait savoir Alain Zogo, l’avocat du journaliste, selon des informations rapportées par le CPJ. Sur ordre des juges, le journaliste a été immédiatement incarcéré à la prison centrale de New Bell, alors même que le droit pénal camerounais donne une possibilité de condamnation avec sursis. Les avocats d’Alain Tchatchouang envisagent d’interjeter appel de la décision avec d’obtenir sa libération conditionnelle. La condamnation de lundi est la conséquence d’une deuxième plainte de monsieur Bibéhé. En 2011, Alain Tchatchouang avait été condamné à 6 mois d’emprisonnement et son journal « Paroles » avait été frappé d’interdiction.
Son avocat décrie la situation qui consiste à accuser systématiquement les journalistes de diffamations lorsque ceux-ci portent à l’attention du grand public des informations sur des malversations qui auraient été commises. Le Directeur général de la SOCATUR avait porté plainte contre Alain Tchatchouang pour des articles dans lesquels le journaliste faisait savoir que celui-ci avait commis des actes de détournement de fonds et de malversation en compagnie de sa femme qui occupe le poste de directrice des ressources humaines. Monsieur Bibéhé et son épouse ont toujours nié ces accusations et ont accusé le journaliste. De toute évidence, ils n’ont pas aussi joui de leurs droits de réponse et obtenu plutôt la suspension du journal. Les rapports entre les journalistes et les responsables d’administration publiques ou parapubliques sont très complexes au Cameroun. Les faits actuels indiquent pourtant que les informations de corruptions et détournement révélées par la presse ne sont pas toujours de la diffamation. A chacun de ses rapports, la Commission nationale anti-corruption a souvent confirmé des révélations faites dans certains médias. Dans le cadre de l’opération dite épervier, près de 70 anciens hauts responsables et cadres du pays sont aujourd’hui en détention ou condamnés pour des faits de détournements publics. Il a souvent été démontré que des journalistes sont manipulés dans le cadre des guerres politiques entre membres du même parti, notamment le RDPC au pouvoir. Mais à chaque fois, lorsqu’il revient à un juge de se pencher sur la question, le journaliste accusé risque la prison. Le procès en appel d’Alain Tchatchouang débute le 04 avril prochain, a fait savoir son avocat.
Le CPJ exige la libération en appel de Jean Marie Tchatchouang, journaliste camerounaistchadonline.com)/n
Son sous-secrétaire d’Etat aux affaires africaines a entretenu les journalistes, à propos de la question dans les pays d’Afrique
S’entretenant via une téléconférence avec des journalistes d’Afrique, le Sous-secrétaire adjoint américain aux affaires africaines, Michael Pelletier a présenté la position de l’administration Obama, sur les crises qui touchent aujourd’hui certains pays africains. L’impression générale qui se dégage des échanges avec M. Pelletier, est que l’Amérique se montre désormais prudente dans son intervention en Afrique. Concernant le Mali, le diplomate a indiqué que la situation était compliquée. «La question malienne est très complexe. Nous faisons aujourd’hui face à plusieurs difficultés. Déjà il faut démocratiser le pays. Les instabilités ont apporté des troubles dans un pays qui avait fait des avancées importantes sur le chemin de la démocratie et aujourd’hui la stabilité des institutions est mise à l’épreuve. Le deuxième axe est celui du débat politique sur les revendications légitimes des populations du nord du pays. La troisième difficulté est que le pays est aujourd’hui au c ur du terrorisme international. Les discussions se poursuivent à New York entre toutes les parties prenantes et nous espérons qu’une solution rapide sera trouvée», a-t-il indiqué. Sur la crise en République Démocratique du Congo (RDC), Michael Pelletier s’est refusé à répondre à l’accusation indiquant que l’Amérique est complice silencieuse des troubles que connait le pays, en fermant les yeux sur les man uvres attribuées au gouvernement de Kagame, historiquement connu pour être l’allié des américains dans la région. «Dans la situation de la RDC, nous pensons que la solution viendra des Africains eux-mêmes et surtout de la région des Grands Lacs. Nous restons cependant fermes sur notre position qui est celle du respect de l’intégrité territoriale des pays» a expliqué M. Pelletier
Au passage le Sous-secrétaire d’Etat adjoint aux affaires africaines, a refusé de voir dans le nouvel engagement des USA en Afrique, une réponse à l’expansion chinoise. «Nous ne sommes en concurrence avec personne. Les statistiques aujourd’hui montrent que l’Afrique a le plus fort potentiel de croissance. Nous pensons que c’est une opportunité pour tous les acteurs économiques. Simplement, nous souhaitons que l’engagement de l’Amérique s’accompagne de l’amélioration des systèmes de gouvernance, de l’octroi de plus de droits au femmes, de la paix et de la stabilité», a fait savoir Michael Pelletier. Il explique aussi que le gouvernement américain continuera de soutenir les pays africains face aux dangers du réchauffement climatique. «Nous avons fait beaucoup d’efforts nous soutenons le continent dans la mise en place des énergies renouvelables. Nous les soutenons aussi dans l’amélioration de la santé des populations, à travers la lutte contre le paludisme ou le sida. Les femmes ont aussi un rôle important à jouer ainsi que la jeunesse africaine. Nous mettrons toutes ces interventions en synergie pour accompagner l’Afrique dans son développement. Nous croyons fortement que notre stratégie commerciale avec le continent Africain, contribuera de façon significative, à mobiliser les ressources dont il a besoin pour affronter ses différents défis de développement», a conclu M. Pelletier.
Le Sous-secrétaire adjoint américain aux affaires africaines, Michael Pelletier facebook)/n
C’était au cours d’un atelier organisé à Douala par Journalistes en Afrique pour le Développement et l’Union Européenne
Contribuer à une couverture équitable des élections et des activités des partis politiques, c’est le principal but de l’observatoire de la couverture médiatique des élections au Cameroun, qui a été crée vendredi 16 novembre 2012 dernier. C’était au cours d’un atelier organisé à Douala par Journalistes en Afrique pour le Développement, Jade Cameroun, en partenariat avec l’union européenne. La tenue de ces travaux s’inscrivait dans le cadre du programme d’appui aux processus électoraux au Cameroun, PAPE, et précisément dans le cadre du projet relatif à la mobilisation citoyenne pour les élections crédibles, MOCEC. Lors des travaux qui ont regroupé les journalistes et militants des droits de l’Homme, Etienne Tasse le coordonateur de Jade Cameroun, est notamment revenu sur la présentation du projet d’appui aux processus électoraux, et dont le but d’une part, est de produire des articles et des magasines sur les élections, et d’autre part, de sensibiliser les populations à aller s’inscrire sur les listes électorales à travers la production et la diffusion des spots radios et télévisés ainsi que la diffusion des messages dans les journaux. En marge de cela, il était important de mettre sur pied un observatoire pour apprécier le travail effectué par les médias en période électorale, selon Jade Cameroun. Sur place, quatre groupes de travail ont été constitués pour former l’observatoire: le groupe presse écrite et cybernétique, le groupe radio, le groupe télévision et le groupe chargé d’observer la régulation.
Jean Vincent Tchienehom, président de l’observatoire
Selon Florence Lemoine-Minery du Gret, l’observatoire aura pour rôle de « sensibiliser, informer largement les citoyens sur les programmes des candidats et partis, relayer la voix des citoyens, susciter le débat contradictoire pour aider à un choix éclairé des citoyens, surveiller le déroulement du processus électoral et observer les partis politiques, candidats et organisations de la société civile ». En plus des médias, la structure devra aussi observer le déploiement du régulateur en période électorale. Ici, il sera question de « définir les règles du débat démocratique dans les médias, organiser le débat public dans les médias de service public, proposer des formations, séances d’information pour les journalistes, mettre en place une veille et en faire le bilan, rappeler à l’ordre si besoin, et veiller à l’équilibre des tendances exprimées dans les médias privés », poursuit Florence Lemoine-Minery. A cet effet, l’observatoire devra apprécier dans les médias audiovisuels, s’il y a équilibre du temps d’antenne des candidats dans tous les programmes relatifs aux élections. Au niveau de la presse écrite et cybernétique, il sera question de comparer la surface occupée par chaque candidat voire parti politique et ses soutiens dans les pages principales des journaux. Les différents éléments recueillis par l’observatoire, seront contenus dans des rapports qui seront publiés avant, pendant et après les élections. Avant la fin de l’atelier, le journaliste Jean Vincent Tchienehom a été porté à la tête de l’observatoire de manière consensuelle.
Le nouveau bureau conduit par Félix Ebolé Bola tenait sa première conférence de presse le 08 novembre à Yaoundé
Le Syndicat National des journalistes du Cameroun a fait savoir jeudi 08 novembre 2012, qu’il envisageait de boycotter les états généraux de la communication, prévus par le gouvernement au mois de décembre prochain. « Le Syndicat National des Journalistes du Cameroun (SNJC) appelle, dès aujourd’hui, à un boycott actif des Etats généraux de la communication organisés par le gouvernement » en début décembre prochain à Yaoundé sous le thème : « La communication, instrument de consolidation de la paix, de l’unité et de la solidarité nationales, pour un Cameroun prospère et émergent à l’horizon 2035 », peut-on lire dans un communiqué signé de son secrétaire Général. « Pour le moment, nous avons seulement fait part de notre volonté de boycotter l’évènement, mais sans vraiment dévoiler en quoi consistera ce boycott», a fait savoir Noé Ndjebet Massoussi. Ce responsable du SNJC dénonce le fait qu’aucune organisation de la société civile (syndicats professionnels et associations) n’a été associée à l’organisation de cet évènement. « Nous comptons, à notre manière, démontrer au ministère de la Communication en particulier, et au gouvernement en général, que cette manifestation, à l’instar de celle similaire de 1994, est une grande escroquerie politique, une occasion de dilapider l’argent du contribuable », a soutenu Félix Cyriaque Ebole Bola, le président de cette organisation intermédiaire.
Les responsables du syndicat ont aussi fait savoir qu’ils n’accepteraient plus que le gouvernement encourage la distraction des fonds publics au travers de l’« aide publique à la communication privée (.) Une technique qui engraisse les amis du gouvernement introduits dans le milieu de la presse par lesquels les membres du gouvernement et assimilés se règlent les comptes ». L’avis du SNJC risque pourtant de ne pas être partagé de tous les journalistes. Ils sont nombreux à penser que l’organisation de ces états généraux ne présage rien de bon mais confirme pourtant leur participation. « Il y a au moins deux raisons ; d’abord c’est toujours bien d’assister à des cadres de dialogue cela n’est jamais complètement inutile contrairement à ce que les gens peuvent croire. La deuxième raison c’est qu’on est au mois de décembre et en tant que participant, il y aura des rétributions. Même si moi je ne participe, pas, quelqu’un d’autre participera et cet argent-là, c’est l’argent public, j’y ai droit comme tout autre camerounais », a commenté sous anonymat un vétéran de la presse camerounaise. le Boycott des états généraux mis de côté, le SNJC a aussi annoncé son intention de reprendre rapidement de l’action. On y retrouve la sensibilisation des employeurs, du gouvernement et des annonceurs pour l’application effective de la Convention collective des journalistes, le boycott de toutes les chaînes de télévision et de radio dont les patrons refusent aux journalistes de s’exprimer dans d’autres espaces médiatiques, fussent-ils concurrents, et/ou qui leur exige des autorisations expresses et bien d’autres défis.
Félix Ebolé Bola, président du syndicat national des journalistes du Camerounyaoundeinfos.com)/n
La FIJ se joint aux condamnations des violences gratuites contre les journalistes au Cameroun
La Fédération internationale des journalistes (FIJ) s’est jointe aujourd’hui (4 octobre, ndlr) à son groupe africain, la Fédération Africaine des journalistes (FAJ), pour condamner les attaques brutales suivies d’arrestation de plusieurs journalistes qui couvraient dans la région de Buea une manifestation organisée par les supporters d’un mouvement réclamant l’autonomie de la region précédemment appelée Cameroun Occidental.
Selon le Syndicat National des Journalistes du Cameroun (SNJC), un affilié de la FIJ et de la FAJ, au moins cinq journalistes se sont vu refuser l’accès aux différents sites pour couvrir la manifestation et ont été agressés par les agents de sécurité qui ont également détruit leurs équipements. Le SNJC a accusé les autorités de n’avoir pas protégé les journalistes qui couvrent les événements organisés par les opposants au gouvernement, en citant la couverture d’une attaque sur un pont à Douala par un groupe armé où les journalistes n’ont pas été brutalisés.
Parmi les journalistes attaqués figuraient Tamfu et Solomon Amabo, tous deux travaillant pour le service anglophone de la Radio/Télévision Equinoxe; Elvis Tah, Patrick Sianne et Bouddih Adams du journal The Post. Ces trois derniers ont été détenus par la police sous prétexte qu’ils appartiendraient au groupe séparatiste.
Fait remarquable, Bouddih Adams, Secrétaire administratif du SNJC, a été arrêté sur son lieu de travail au journal The Post.
Aux dernières nouvelles, ils ont été relâchés plus tard avec la condition qu’ils doivent se présenter régulièrement à la police judiciaire pour des raisons inconnues.
La FAJ dénonce cette action de la police et appelle les autorités à amener les forces de sécurité à respecter le droit des journalistes à la liberté et à un environnement de travail sain.
« Nous condamnons ces attaques brutales sur les journalistes au Cameroun et demandons que le gouvernement garantisse la sécurité de tous les journalistes en service » a dit le président de la FAJ, Omar Faruk Osman. « Le gouvernement du Cameroun a l’obligation de respecter et de protéger la liberté de la presse et de garantir l’accès à l’information des citoyens, étant donné les plusieurs conventions et traités internationaux qu’il a signé, dont la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples. »
La FIJ soutien la position de la FAJ et du SNJC, estimant que cet incident est une tentative d’indimidation des journalistes dans un pays où la liberté de la presse n’est pas respectée.
« Cette violence gratuite contre les journalistes est une prévue flagrante contre les autorités du Cameroun pour abus de pouvoir et pour incitation à des attaques contre les médias indépendants, » a ajouté Jim Boumelha, président de la FIJ. « Nous soutenons pleinement nos membres en Afrique et au Cameroun dans leur combat pour un journalisme libre, professionnel et fort. »
Le ministre Tchiroma rappelle aux journalistes, l’exigence d’équilibre et la déontologie lors de la couverture des prochaines élections
Le ministre camerounais de la communication a dénoncé mardi 20 septembre 2011, la publication «soudaine de certains câble de Wikileaks». Il a fait une déclaration sur le sujet lors d’une rencontre avec la presse dans cadre de la préparation des élections présidentielles du 09 octobre 2011 prochain. Le ministre Issa Tchiroma a fait savoir que trois raisons au moins justifiaient que l’on «jette à la poubelle», les révélations faites sur ce site internet. D’abord le choix de l’opportunité de la publication à la veille des échéances électorales, la qualité des personnes mise en cause qui démontre une volonté de déstabilisation et enfin la simplicité avec laquelle des informations aussi sensibles sont publiées. «Notre chemin vers le développement ne pourrait pas reposer sur des câbles à l’origine douteuse», a fait savoir Issa Tchiroma. Le ministre a profité de ce fait pour rappeler aux journalistes l’importance de respecter les règles de l’éthique et de la déontologie durant la couverture des élections présidentielles au Cameroun. De nombreux journalistes ont d’ailleurs reçu un guide contenant de nombreuses dispositions juridiques. De manière globale, le ministre de la communication a fait passer le message selon lequel, ceux qui ne seront pas dans la loi seront frappés. «Ce que la loi n’autorise pas, bien évidement elle l’interdit», a rappelé avec force le ministre.
A la suite de cette mise au point, le ministre de la communication est revenu sur la nécessité pour les médias radios, télévisions et presses privées, de respecter les règles d’équilibre lors des prises de parole des candidats à la présidentielle. «Ils sont aujourd’hui 21 et peut être que la Cour suprême en ajoutera d’autres, mais la loi prévoit 60 min. pour les passages à la télévision et 120 minutes pour les passages à la radio, pour l’ensemble des candidats et par jour», indiquait le ministre. Aujourd’hui le nombre des candidats a augmenté. La Cour suprême a validé les candidatures d’Anicet Ekane du MANIDEM et Soh Sone. Ce qui porte à 23 le nombre total des candidats. Suivant les déclarations du ministre qui citait la loi, cela fera 2 min. et six secondes par candidat et par jour pour faire passer son message politique. Dans la foulée les débats politiques sont suspendus. Sur l’inquiétude des médias, le ministre de la Communication a rassuré ils auront le droit à travers des régies de publicité, de vendre des espace de promotion pour les candidats à la présidentielle. La réunion s’est achevée sur un nouveau rendez-vous avec différents secteurs de la presse camerounaise. Les responsables des médias présents ont manifesté leur mécontentement. Il semble difficile cette fois pour eux, d’obtenir l’aide du gouvernement.
Le ministre Tchiroma lors de la conférence de presseJournalducameroun.com)/n
C’est à la faveur d’un séminaire placé sous le thème du renforcement des capacités des médias, pour la promotion des droits de l’homme en milieu carcéral.
Forces de sécurité, membres de l’administration pénitentiaire, défenseurs des droits de l’homme et journalistes tous autour d’une même table, ce n’est pas tous les jours que l’on peut voir pareil rassemblement. Et pourtant cela s’est vu ce week-end à Douala, à l’occasion d’un atelier de concertation entre ces différentes parties sur la question des droits de l’homme. Un projet de renforcement des capacités des médias pour la promotion des droits de l’homme en milieu carcéral, initié par l’ONG JADE Cameroun (Journalistes en Afrique pour le développement), en collaboration avec Ouest Fraternité, et soutenu par l’Union Européenne. Dans son mot de bienvenu, le coordinateur du projet Etienne Tasse a tout d’abord salué la forte mobilisation des parties, un vendredi Saint et de surcroit, jour férié : ce qui témoigne de l’intérêt et de la volonté de tous, de travailler en synergie pour une meilleure promotion des droits de l’homme en milieu carcéral a t-il souligné. Le projet doit permettre la diffusion régulière des informations sur le respect des droits des personnes détenues dans les prisons, les commissariats de police, les gendarmeries ou tout autre lieu privatif de liberté.
D’après l’ONG, divers problèmes entravent en effet une meilleure information du public sur les conditions de détention des personnes condamnées. Il s’agit notamment du manque d’un dialogue constructif entre les responsables pénitentiaires, la police ou la gendarmerie d’une part et les journalistes d’autre part ; l’absence de collaboration entre les organisations de la société civile actives en milieu carcéral et les journalistes, le déficit des moyens financiers nécessaires aux investigations et surtout le manque de formation appropriée de la part des journalistes appuie le coordinateur. Du coup, ceux-ci se limitent au traitement approximatif des informations ou aux dénonciations légères poursuit-il.
Le projet Renforcement des capacités des médias pour la promotion des droits de l’homme en milieu carcéral tente de corriger ces lacunes. Au cours des ateliers du 22 au 23 avril, les participants ont passé au peigne fin des thèmes tels que L’état des relations entre les journalistes et les autres parties prenantes, L’explication du rôle de chaque partie dans la promotion des droits humains et la définition des modes de collaboration entre les journalistes et les autres parties prenantes dans le cadre de ce projet. Car c’est en étant mieux informés que les citoyens, les élus peuvent se mobiliser pour faire mieux respecter les droits des personnes privées de liberté et que les décideurs peuvent être touchés et agir pour améliorer les conditions de détention dans notre système carcéral conclut Etienne Tasse à l’issue de ce séminaire, le troisième du genre, après ceux de Bafoussam et Yaoundé.
Forces de sécurité et Journalistes à l’école des droits de l’homme à DoualaJournalducameroun.com)/n
Communiqué signé le 06 avril 2010 par le ministre de la Fonction publique, Emmanuel Bondé
Recrutés dans la catégorie « A », premier grade de la fonction publique, session 2009, les candidats dont les noms suivent, classés par ordre de mérite :
Ils sont placés en détention provisoire dans une affaire de faux, usage de faux et imitation de signature de hauts responsables de la République
Serges Sabouang, Robert Mintsa et Bibi Ngota, directeurs de la rédaction respectivement des journaux La Nation, Le Devoir et Cameroun Express « ont été inculpés de faux et d’usage de faux » et « placés sous mandat de dépôt à Kodengui (prison centrale de Yaoundé) « , a affirmé une source judiciaire proche du dossier ayant requis l’anonymat. Selon cette source, « ils ont imité la signature du secrétaire général de la présidence de la République (Laurent Esso) sur des documents dont ils se servaient pour faire du chantage » à cette personnalité « dans le but de lui extorquer de l’argent ». Ils « risquent 10 à 20 ans de prison », de même source.
« Victimes de tortures »
Un quatrième journaliste recherché dans le cadre de la même affaire, Simon Nko’o, reporter à l’hebdomadaire Bebela, « est introuvable », selon la directrice de son journal, Henriette Ekwé. Serges Sabouang et Robert Mintsa avaient été arrêtés par la police judiciaire (PJ) à Yaoundé le 26 février, non pas » à cause d’un article de presse, encore moins parce qu’ils sont journalistes, mais bien parce qu’ils avaient fabriqué de faux documents avec lesquels ils posaient des actes incorrects », avait confié un responsable de la police judiciaire.
Serges Sabouang et Simon Nko’o avaient également été détenus pendant près d’une semaine début février à la Direction générale de la recherche extérieure (DGRE), spécialisée dans le renseignement, accusés de détenir « des documents compromettants pour des personnalités de la République, dont Laurent Esso », selon Henriette Ekwé. Les associations de défense de journalistes, Reporters sans frontières (RSF) et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), avaient protesté contre leur détention. Début mars, le Syndicat national des journalistes du Cameroun (SNJC) avait indiqué dans un communiqué que Nko’o et Sabouang avaient été victimes de « nombreux actes barbares de tortures ».
Kiosque à journaux au CamerounJournalducameroun.com)/n
L’affaire dite de la «violation du secret de procédure» avait été renvoyée pour donner du temps à la défense de se préparer
La défense avait demandé un renvoi d’audience
C’est ce jeudi 09 février que vont s’ouvrir véritablement au Tribunal de première instance (TPI) du Wouri dans la ville de Douala, les débats dans l’affaire qui oppose le Ministère public aux journalistes Thierry Ngogang (STV), Ananie Rabier Bindzi (Canal 2 international), Alex Gustave Azebaze (journaliste indépendant, directeur de l’agence d’information cybernétique AGA Médias) et le Dr Aboya Manassé Endong (enseignant à l’université de Douala). L’acte d’accusation porte sur un «viol de secret». L’affaire avait été renvoyée à ce jour, à la demande des avocats de la défense (près d’une dizaine) qui désiraient prendre connaissance du dossier. Le procès ayant été déclenché par une citation directe à comparaitre adressée aux prévenus.
[b Poursuivi pour «violation du secret de procédure»
Selon les termes de l’accusation, les journalistes prévenus auraient sans autorisation, utilisé lors d’un débat télévisé public, des documents de justice concernant une information judiciaire en cours. Le 1er juin 2009, le Dr Aboya et les journalistes Alex Gustave Azebaze et Ananie Rabier Bindzi étaient les invités de l’émission de débat «Cartes sur table», présentée par Thierry Ngogang et diffusée sur les antennes de la chaîne de la chaine de télévision privée STV2. Au centre des échanges, «l’Opération épervier». Lors de la première audience, Me Emmanuel Pensy, l’un des avocats de la défense a posé le problème de la non comparution de Jean-Marc Soboth, un autre journaliste, également présent ce jour-là sur le plateau et qui visiblement n’est pas cité dans cette affaire. Une remarque reconnue comme pertinente par le ministère public qui a répliqué que ce dernier pourrait être cité plus tard dans le cadre d’une autre procédure.
nombreuses incohérences
Bien que l’Etat ait encore le droit d’ouvrir ce procès, des experts du droit se sont étonnés du fait que le procès n’ait été ouvert que 18 mois après la survenance des faits incriminés, alors que les prévenus avaient déjà été entendus et que les enregistrements de l’émission restent disponibles pour toute évaluation. Selon la loi camerounaise sur la liberté de communication, c’est le promoteur de la chaine de télévision concernée qui aurait dû répondre de cette publication d’acte de procédure. L’émission incriminée n’a pas été suspendue seuls ces journalistes sont aujourd’hui inquiétés, pourtant l’affaire «Albatros» avait fait l’objet d’un gros tapage médiatique au Cameroun, avec son lot de révélations. Lors de l’arrestation de certaines anciennes personnalités du régime, la télévision nationale (CRTV) avait montré des images de leurs arrestations et de leurs détentions. Lors de la récente rencontre avec des journalistes il y a quelques jours pour discuter des derniers développements de l’opération d’assainissement de la gestion publique, le ministre Issa Tchiroma de la communication a déploré ce fait, mais aucune poursuite n’est encore annoncée contre les journalistes de la CRTV auteurs de ce reportage.
Le journalisme d’investigation mis à l’épreuve
Le journalisme d’investigation reste une activité difficile au Cameroun, dans un pays où les questions d’ordre public prennent facilement le dessus sur la liberté d’expression. Face au devoir d’informer et à l’absence de communication de la part des autorités camerounaises, la presse reste muselée. Selon les dispositions de l’article 102 du nouveau code de procédure pénale, la seule publication autorisée à la presse est celle accordée par le procureur de la République qui habituellement est silencieux. Récemment l’ONG Reporters Sans Frontières (RSF) a invité les autorités camerounaises à apporter plus de garanties aux journalistes face au pouvoir, surtout dans un contexte de mondialisation, où les sources d’information sont devenues multiples. Dans son rapport 2008, Reporters sans frontières classe le Cameroun 126ème au rang des pays garantissant la protection des journalistes. Les prévenus de cette affaire risquent en cas de condamnation par le juge, jusqu’à trois ans d’emprisonnement ferme et une amende de 5 millions de FCFA. Cette affaire s’ouvre à nouveau alors que, l’Agence France Presse a annoncé hier en soirée que deux journalistes de la presse privée camerounaise avaient été arrêtés vendredi 05 février dernier par les services secrets et étaient toujours détenus lundi pour possession d’«un document compromettant pour des personnalités».