Il y a 30 ans, 1800 Camerounais perdaient la vie au bord du lac Nyos

La catastrophe du Lac Nyos, due à une explosion de gaz, était survenue Le 21 août 1986, Aujourd’hui le risque d’un nouveau drame est contenu grâce à une opération de dégazage

Le lac Nyos, perché à 1 100 mètres d’altitude, est formé sur le cratère d’un ancien volcan aujourd’hui éteint. L’explosion qui a tué 1 800 personnes une nuit d’août 1986 est une explosion de gaz. Un nuage hautement toxique s’est répandu et des centaines de personnes qui se trouvaient dans ce périmètre sont mortes asphyxiées.

Quelques jours après la catastrophe, un médecin camerounais s’était rendu aux abords du lac Nyos pour secourir les victimes. Au micro de RFI, il témoignait : «Presque 36h après la catastrophe, le spectacle était absolument insupportable. Il y avait des corps nus partout, aussi bien dans les maisons que dans les champs, aussi bien des enfants que des adultes, femmes, hommes. Il y en avait partout.»

A l’époque, le gouvernement camerounais interdit aux survivants de revenir vivre aux abords du lac. Les rescapés sont accueillis dans des camps à une centaine de kilomètres de la région.

Dioxyde de carbone
L’origine de l’explosion a longtemps fait débat dans le monde scientifique. Par contre, tous s’accordent à dire que c’est le dioxyde de carbone qui a tué la population sur place. Le gaz carbonique n’est pas un poison mais il provoque une ventilation mécanique.

François Le Guern chercheur français au CNRS expliquait ce phénomène au micro de RFI. «Quand cette bulle est sortie, elle a provoqué une petite explosion. Une vague qui a détruit toute la végétation sur le pourtour du cratère. Et cette bulle de gaz, qui est probablement faite de CO2, s’est promenée dans la campagne environnante en asphyxiant la population, qui n’a pas eu le temps de partir.»

Deux ans plutôt en 1984, une autre irruption de lacs, appelée irruption limnique dans le jargon scientifique, avait tué 37 personnes à Monoun.

Opération de dégazage
Le risque d’explosion semble aujourd’hui écarté. Une opération de dégazage du lac a été menée par une équipe de scientifique pour éviter un nouveau drame. Pour prévenir d’une nouvelle explosion, une équipe de scientifique a installé des colonnes dans le lac pour le dégazifier. Ses colonnes ont vocation à contenir les jets de gaz qui sortent du lac et peuvent exploser à nouveau avec la pression.

Le scientifique français Michel Hablwachs a mené ces opérations qui ont démarré en 1987 : «En 2001, il y avait au milieu du lac Nyos un jet naturel qui montait à 50 mètres de haut. Lors des dernières mesures qu’on a faites en avril 2016, on était passé à deux mètres de haut. On doit être à 90% du gaz qui a disparu. Il n’y a plus aucun risque que ça explose dans l’état actuel.»


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La difficile renaissance du lac Nyos au Cameroun

La vie reprend timidement à Nyos, trente ans après la catastrophe. Mais le village, composé en majorité d’enfants, manque de tout

Une odeur d’ uf pourri, et comme un bruit de gros cailloux jetés dans l’eau. Puis, un long trou noir. A son réveil au petit matin, l’hécatombe. El Hadj Gaï est l’un des rares à avoir survécu. Le vieillard de 88 ans affirme pourtant être mort le 21 août 1986, en même temps que sa famille et le reste du village.

Cette nuit-là, dans une région montagneuse des Grassfields, dans le nord-ouest du Cameroun, à 320 kilomètres de la capitale Yaoundé, l’explosion subite du lac Nyos, un lac de cratère perché à 1 100 mètres d’altitude, laisse échapper plus d’un kilomètre cube de gaz carbonique. Près de 2 000 personnes meurent asphyxiées dans leur sommeil, tout comme plusieurs milliers de bovins, dans un rayon de 20 kilomètres. C’est la plus grande catastrophe naturelle qu’ait connue le pays.

Assis devant sa case en terre battue, El Hadj Gaï, autrefois éleveur de zébus, observe d’un regard triste « la vallée qui a pris la vie de toute une contrée ». Après la tragédie, sonné, il trouve la force de marcher en direction d’un village du Nigeria voisin où il se réfugie. Il ne reviendra à Nyos qu’au début de 2015, « pour y mourir ».

Dans le petit bourg de Nyos, la vie a repris. Mais trente ans après, la mort rôde toujours. Pour atteindre cette vallée reculée aux confins du Cameroun et du Nigeria, il faut parcourir en moto depuis Wum, la ville la plus proche, une centaine de kilomètres sur une route rocailleuse et truffée de nids-de-poule. Il faut aussi pouvoir dompter une savane haute et menaçante qui débouche sur ce qui était la place du marché avant la catastrophe. A cet endroit, une petite école a surgi de terre, bâtie avec trois fois rien, des planches et des tôles. Samuel Kum Missom, trapu et le visage fermé, dit l’avoir construite par instinct de survie.

« Je suis rentré pour aider mon village à se reconstruire »
« La renaissance commence par l’instruction, l’école doit nous sauver du malheur », explique celui qui venait à peine de prendre femme « lorsque cette chose est arrivée et l’a emportée ». Contraint, comme tous les survivants, de quitter les lieux, il est revenu s’installer à Nyos il y a deux ans, avec sa nouvelle famille, son épouse Victorine et leurs cinq enfants. « Le village est l’endroit où l’on doit finir sa vie », songe déjà cet homme vigoureux de 47 ans au verbe haut. Au départ, les seuls élèves de l’école étaient ses enfants. Elle en compte une soixantaine depuis que Guiobert Ndong en a pris la direction en septembre 2015. Lui aussi est un survivant. Il avait 5 ans la nuit du drame.

« Je suis rentré pour aider mon village à se reconstruire avec ce que la vie m’a permis d’apprendre », fait remarquer le jeune homme dégingandé, à la démarche hésitante, en faisant visiter le bâtiment. « Nyos ne doit pas être oublié, nous vivons comme des réfugiés, comme des gens perdus », ajoute l’instituteur. Autour de l’école, un ensemble d’une centaine de cases disséminées dans la vallée, chacune étouffée par de hautes herbes qui servent aussi de pâturage au bétail.

« Nous sommes obligés de nous cacher sur nos propres terres », s’énerve Bouba Hassan Namodji, pour expliquer la broussaille devant les maisons. La communauté est estimée à 300 personnes. En 1986, lorsque le lac Nyos a dégagé du gaz toxique, ce Peul, l’ethnie majoritaire dans la région, avait 13 ans. « Ici, la terre est fertile et je peux gagner ma vie. Dans les camps de recasement, c’est impossible », affirme Bouba Hassan, qui n’a jamais pu aller à l’école, et qui s’exprime en pidgin english, langue véhiculaire au Cameroun. En réalité, l’éleveur ainsi que les autres habitants du village sont des clandestins sur leurs propres terres.

le Le village Nyos, composé en majorité d’enfants, manque de tout.
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« Le danger n’est pas écarté »
Car après la catastrophe, le gouvernement a interdit l’accès au lac et installé les survivants dans des camps à une centaine de kilomètres de la région. En novembre, cette interdiction a été réitérée après la publication des recherches d’une équipe de scientifiques japonais indiquant que « le danger n’est pas écarté ». « Nyos est situé au-dessus d’une poche magmatique. Il existe des lignes de failles qui partent de cette poche et entrent en contact avec le fond du lac. C’est une zone de volcanisme actif. Les émanations gazeuses s’accumulent donc en permanence », a expliqué le géochimiste Minoru Kusakabe, qui a dirigé l’équipe de chercheurs.

« Depuis trente ans, il ne s’est plus rien passé. Cela veut dire qu’il n’y a plus rien, veut pourtant croire Asta Bami, qui égrène du maïs devant sa maison entourée de ses enfants. Le gouvernement nous interdit de revenir chez nous, mais il a reconnu l’école et a fait construire un puits. Alors, quel est le problème ? »
Depuis son bureau de l’Institut de recherche géologique et minière du Cameroun, à Yaoundé, le géologue Gregory Tagni Léké répond : « L’injonction ne sera pas levée tant que la zone ne sera pas sécurisée. Or, le lac se recharge continuellement en gaz. Nous essayons de déterminer les zones qui pourraient éventuellement être touchées en fonction de la quantité de gaz présente au fond de l’eau. »

S’il ne fait plus de doute que c’est l’explosion d’un nuage de gaz carbonique qui en est à l’origine, elle a pourtant donné lieu à une bataille homérique entre deux scientifiques très médiatiques à l’époque.

Le Français Haroun Tazieff, qui défendait la thèse d’une éruption volcanique de gaz ayant abouti à la libération de CO2, et l’Islandais Haraldur Sigurdsson, soutenant la thèse limnologique : un dégazage des eaux du lac chargées en CO2 du fait de la présence du volcan. Puis, comme après avoir secoué une bouteille de soda, le lac Nyos a laissé échapper une immense bulle de CO2. Le second remporta le duel. Mais pour les survivants, l’une des explications est à trouver dans les mythes liés aux traditions locales, avec des monstres qui auraient surgi du lac.

Mohamadou Amadou est l’un des seuls survivants de la catastrophe de 1986.
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Incompréhension des familles des victimes
Sur place, la situation est toujours confuse. Le lac Nyos, 210 mètres de large et 90 mètres de profondeur, peut-il se réveiller et tuer à nouveau ? Depuis 2011, le géophysicien français Michel Halbwachs supervise à Nyos une opération de dégazage progressif du lac. Un tube et une pompe font remonter l’eau riche en gaz dissous. « De 360 millions de mètres cubes de CO2, nous avons pu le réduire à 60 millions. D’ici deux ans, nous pensons pouvoir expurger les 15 % restant, affirme le scientifique. La recharge naturelle est contrebalancée par le dégazage artificiel. Le danger nous semble donc écarté, même avec un bouleversement de type tremblement de terre. »

De quoi accroître l’incompréhension des familles des victimes. Leur porte-parole, Abubacar Suleiman Maoko, 36 ans, lui, n’est pas retourné vivre dans son village natal. Il travaille à Ukpwa, à une centaine de kilomètres de Nyos, où il est directeur d’école. L’homme pointe un problème de taille. « Les autorités empêchent tout retour, mais pendant ce temps, des personnes d’autres régions viennent s’y installer, passent pour des familles de victimes et accaparent les terres. Si rien n’est fait, un conflit ethnique peut s’ouvrir dans cette zone », craint-il.

M. Maoko estime que seules les autorités peuvent contenir l’afflux de « non-victimes ». Il regrette que les données du recensement effectué après la catastrophe ne soient pas accessibles. Bien sûr, en trente ans, les familles se sont agrandies, « mais nous nous connaissons tous », assure l’enseignant.

« Demander aux personnes qui ne sont pas originaires de Nyos de partir alors que certaines y sont depuis vingt ou vingt-cinq ans ne sera pas possible, mais l’Etat doit trouver le moyen de ne pas les considérer comme des victimes dans l’éventualité d’une indemnisation », estime Olivier Bagneken, responsable de l’association pour l’éducation dans la famille (Emida), une ONG qui aide à la réinstallation des populations dans la zone d’influence du lac Nyos.

Le lac Monoun, distant d’une centaine de kilomètres, avait, lui aussi, laissé échapper du gaz carbonique en 1984, tuant une quarantaine de personnes. Ces deux lacs camerounais, en plus du lac Kivu, à la lisière de la République démocratique du Congo et du Rwanda, sont les seuls au monde en mesure de produire une éruption limnique. Et, selon les spécialistes, la quantité de gaz contenue dans le lac Kivu est proportionnelle à sa taille imposante : une surface de près 2 700 km2 et 480 mètres de profondeur. Un danger encore plus colossal que celui qui a failli rayer Nyos de la carte.

La couleur rougeâtre du lac Nyos est la même que celle observée après l’explosion de gaz carbonique qui a provoqué la mort de 2 000 personne, le 21 août 1986.
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Cameroun: bientôt la fin du dégazage du lac Nyos (officiel)

Le gouvernement a indiqué que la sécurisation du lac Nyos dans le Nord-ouest est en bonne voie alors que le Cameroun a commémoré ce vendredi, le 29è anniversaire de la tragédie du 21 août 1986

Le gouvernement camerounais a indiqué que la sécurisation du lac Nyos (Nord-ouest) dont une émanation du gaz toxique le 21 août 1986 avait entrainé la mort de 1750 personnes et plus de 4000 animaux, est en bonne voie alors que le Cameroun a commémoré ce vendredi, le 29è anniversaire de ce tragique événement. La tragédie du lac Nyos demeure la pire des catastrophes naturelles qu’ait connu le Cameroun.

Dans un communiqué, le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (Minatd), René Emmanuel Sadi, rappelle que «le gouvernement a mis en uvre, avec l’appui du Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD), diverses activités dans le cadre du Programme national de sécurisation et de réhabilitation du Lac Nyos».

Les principaux résultats déjà enregistrés, a souligné René Emmanuel Sadi, sont entre autres, la réception des travaux de construction et d’implantation de deux colonnes supplémentaires permettant d’accélérer le dégazage du lac, de même que la réception provisoire des travaux de renforcement du barrage naturel du lac afin d’endiguer tout risque d’inondation.

Le ministre de l’Administration territoriale a par ailleurs relevé l’accompagnement constant des survivants de la catastrophe, à travers une assistance humanitaire permanente des pouvoirs publics et l’aménagement d’une voie d’accès au lac.

Ces réalisations ont permis aux riverains de renouer avec des activités agropastorales, sans oublier que près de trois décennies plus tôt, des centaines de personnes ont été brutalement arrachées à la vie, dans un rayon de 10 km.

Lac Nyos.
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Mais pourquoi meurt-on au lac Nyos?

Grand reporter devenu romancier, le Néerlandais Frank Westerman relate la tragédie qui a causé la mort d’au moins 1200 personnes en 1986 au Nord-Ouest, et en épuise les multiples interprétations

«Yaoundé, le 25 août 1986. Dans une vallée retirée de l’ouest du Cameroun, 1 200 personnes au moins sont mortes pour une cause encore inconnue.» Sans fioritures, une dépêche de l’agence Reuters ouvre ce récit enquête. Les faits sont là, bruts, inexplicables, réels.

La tragédie s’est produite dans la vallée de Nyos, à 300 km environ au nord-ouest de la capitale camerounaise, dans la nuit du 21 au 22 août, il y a presque trente ans. «La plupart des victimes semblent avoir péri pendant leur sommeil. On ne relève aucune trace de destruction, ni sur les habitations ni sur les plantations.» En revanche, les animaux sont tous morts, chiens, vaches, oiseaux, insectes…

[i «Le soir du 21, une explosion a été entendue dans les alentours. Des témoins disent avoir vu les eaux claires du lac Nyos], tout proche, se colorer en rouge après qu’un coup de vent soudain eut causé des vagues gigantesques.»

Grand reporter devenu romancier, le Néerlandais Frank Westerman entend non seulement relater l’événement, mais encore en épuiser les multiples interprétations. En cela réside l’originalité de ce livre inclassable et sa folle ambition. Phénomène géologique, châtiment divin, essai nucléaire, revanche magique des esprits ? Ne pas se fier à l’humilité de l’écriture: Frank Westerman veut tout dire, tout comprendre – rien de moins.

Page de garde du livre « La vallée tueuse » de Franck Westerman
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Le plus extraordinaire est qu’il y parvient: il y a chez cet ancien correspondant de presse un fantasme d’exhaustivité qui rappelle Georges Perec. L’auteur raconte la monumentale querelle scientifique qui a opposé Haroun Tazieff aux vulcanologues anglo-saxons menés par l’Islandais Sigurdsson. Car «les hommes sont vaniteux. Ils veulent asseoir leur réputation», par conséquent il n’est pas de vérité scientifique sans rapports de pouvoir, montre tranquillement l’enquêteur.

Parallèlement, des «faiseurs de mythes» ont «fourbi la fable de l’essai nucléaire (américain) dans la vallée de Nyos pour dénoncer l’exploitation bien réelle du Cameroun anglophone». Moralité, «les histoires évoluent, elles sont élaborées puis transformées», et Westerman n’a pas son pareil pour en cartographier les méandres, dans l’ouvrage « La Vallée tueuse ».

Une vue aérienne du lac Nyos
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Opération de sécurisation du Lac Nyos: le Pr Minoru Kusakabe propose la surveillance

À la suite de ses recherches, le géochimiste japonais donne des astuces pour parer à d’éventuelles catastrophes

Le Pr Minoru Kusakabe est formel, le dégazage du lac Nyos est pratiquement atteint. Mais en tant que géochimiste, acteur de l’opération, il a tout de même des appréhensions. «Le lac Nyos a été vidé d’une bonne partie de gaz. Seulement, le magma est encore endormi», a-t-il relevé. Au cours d’un point de presse tenu vendredi dernier au siège de l’Agence japonaise de coopération internationale (Jica), en présence de Umemoto Shinji, représentant-résident, le scientifique a tenu à faire connaître le résultat de ses recherches sur l’origine de la catastrophe survenue en 1986 et les pistes pour éviter une éventuelle résurgence.

Le 21 août 1986, dans la soirée, le lac Nyos, au Nord-Ouest du Cameroun a explosé et libéré environ un kilomètre cube de dioxyde de carbone (Co2) causant des milliers de victimes et de déplacés. Le processus de dégazage avait démarré en 2001 avec une seule colonne de faible diamètre: 15 cm contre les colonnes de 26 cm installées par la suite. L’opération a connu une accélération en 2011 avec l’installation de deux autres colonnes de deuxième génération, lesquelles ont permis d’accroître les quantités évacuées.

Gregory Tanyi Leke, chercheur à l’Institut de recherches géologiques et minières (IRGM), avait confié en 2013 que: «du gaz demeure dans le lac Nyos. Cependant, 70% des émanations du lac ont déjà pu être évacuées à ce jour». S’agissant des quantités restantes, Sigha-Nkamdjou, hydrologue/géochimiste à l’IRGM, avait expliqué que dans trois ans, le dégazage complet du lac pourrait être envisagé. Même si, d’après lui, le système de dégazage n’empêche pas la recharge en Co2 provenant des chambres magmatiques. Un fait sur lequel le Pr Minoru Kusakabe voudrait attirer l’attention, car d’après lui, «le lac Nyos est un lac de cratère situé au-dessus d’une poche magmatique. Il existe des lignes de failles qui partent de cette poche magmatique et entrent en contact avec le fond du lac. C’est donc une zone de volcanisme actif. Les émanations gazeuses s’accumulent en permanence au fond du lac.

« Les instances en charge du dégazage du lac Nyos, notamment le ministère de la Recherche scientifique et de l’Innovation (Minresi), le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (Minatd) et l’Irgm, doivent assurer le monitoring en veillant au fonctionnement continuel du dispositif installé dans le lac», a-t-il affirmé.

L’opération de sécurisation du Lac Nyos arrivera à son terme en 2016.

Lac Nyos, Nord-Ouest, Cameroun
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Vers la fin du dégazage du lac Nyos

Le taux de dégazage du lac Nyos (Nord-ouest du Cameroun) a atteint plus de 90 pour cent, selon le Comité de pilotage du Programme national de sécurisation et de réhabilitation de ce site

Le taux de dégazage du lac Nyos (Nord-ouest du Cameroun) dont une émanation toxique a provoqué la mort de plus de 1200 personnes en 1986, a atteint plus de 90%, selon le Comité de pilotage du Programme national de sécurisation et de réhabilitation du lac Nyos (PNSRLN).

Cette structure qui a tenu sa sixième session, le 26 décembre dernier, a révélé que l’installation de deux colonnes supplémentaires de seconde génération a permis l’extraction de plus de 90 pour cent du gaz contenu dans le lac.

« Le site du lac Nyos et les localités environnantes jadis exposées à ces deux menaces sont à ce jour quasiment sécurisés », ont rassuré les autorités camerounaises.

Le dégazage du lac Nyos a commencé il y a une dizaine d’années sous la coordination du gouvernement camerounais avec l’appui des bailleurs de fonds, en l’occurrence le Programme des nations unies pour le développement (PNUD), l’Union européenne, les Etats-Unis, la France et le Japon, entre autres.

Le 22 août 1986, l’émanation d’un gaz toxique a tué plus de 1200 morts et plus de 2000 têtes de cheptel, occasionnant le départ des riverains qui ont dû être recasés dans d’autres localités.

Une vue aérienne du Lac Nyos
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Lac Nyos: La sécurisation du site se poursuit

Après la mise en place des colonnes de dégazage et la construction d’un barrage du lac, le gouvernement entame la matérialisation du périmètre de sécurité, 28 ans après la catastrophe

Le 21 août 2014 marquait la commémoration du 28ème anniversaire de la catastrophe du lac Nyos dans le Nord-Ouest du Cameroun. Pour l’occasion, le gouvernement camerounais à travers le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, informe qu’il a lancé en mars 2008, avec l’appui du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), un Programme national de sécurisation et de réhabilitation du lac Nyos. La journée du 21 août 2014 était l’occasion pour le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, René Sadi, de présenter le bilan de ce programme et les perspectives.

Les réalisations effectuées concernent la construction d’un barrage naturel, à l’effet d’endiguer tout risque d’inondation ; l’aménagement d’une voie d’accès au lac et la construction et implantation de deux colonnes supplémentaires pour accélérer le dégazage du gaz. Hier, le gouvernement a remis des aides aux survivants. Ce 22 août 2014 marque le lancement de la matérialisation du périmètre de sécurité autour du lac.

On se souvient que le 21 août 1986 dans la nuit, dans un petit village près de l’arrondissement de Wum, dans le département montagneux de la Menchum, région du Nord-Ouest, une explosion dans le lac Nyos, fit près de 1800 victimes, asphyxiées par l’inhalation de gaz contenant du dioxyde de carbone (CO2). Des cheptels entiers appartenant aux populations furent également décimés.

Le Cameroun a entamé des actions pour éviter la survenue d’une pareille catastrophe. Depuis, des opérations de dégazages ont été mises en place sous la coordination de l’Institut de recherches géologiques et minières (IRGM). Une fois le processus de sécurisation du site achevé, le gouvernement compte faire rentrer la totalité des populations rescapées dans sur leurs terres. Depuis la catastrophe, elles avaient été installées dans des campements, dans les départements du Boyo et de la Menchum.

Des colonnes de dégazage ont été installés dans le lac sous la coordination de l’IRGM
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