Présidentielle 2011: En attendant le lancement de la campagne

Dans l’opposition comme dans les rangs du parti au pouvoir, les opérations de charme ont déjà débuté

Le début officiel de la campagne est prévu pour le 25 septembre prochain et dans l’opposition comme dans les rangs du parti au pouvoir, les opérations de charme ont déjà débuté. C’est ainsi que le président Paul Biya du Cameroun a effectué un tour de ville surprise à Yaoundé la capitale du pays le samedi 17 septembre dernier. Un évènement extraordinaire, dans un pays où on aperçoit rarement le chef de l’Etat. Paul Biya a visité des quartiers comme Essos et Biyem Assi. Une opération qui lui a permis de prendre le pouls de sa popularité. «J’étais assis ici où je fais mon call-box et j’ai été surpris de voir des voitures de la DSP (Direction de la sécurité présidentielle), parce que ces voitures là on les voit seulement le 20 mai, où lorsque le président passe en cortège. Ça fait bizarre.» explique Emile un jeune débrouillard de la ville. L’opération a aussi été marquée d’insolites. Alors que le cortège présidentiel arrive au quartier Essos, il tombe dans un embouteillage. L’agent de police en charge de la gestion de la circulation est plongée dans une confusion totale, lorsqu’elle réalise qu’une des files de voiture est celle du cortège présidentiel. Le président Biya homme de mystère et à la tête du pays depuis 29 ans, semble décidé à démontrer un nouveau visage à ses concitoyens. Sa campagne il l’a débuté dès le Congrès de son parti, annonçant des grandes réformes et une place de plus en plus grande pour les jeunes.

Dans l’opposition, on cherche encore la meilleure attitude à adopter. Certains candidats ont annoncé leur volonté de présenter une candidature unique. «Je suis pour une candidature unique de l’opposition» à la présidentielle du 9 octobre, a affirmé Albert Dzongang, le candidat de la dynamique nationale. «Lorsqu’on va à une élection à un seul tour face à un candidat (Paul Biya) qui a tous les moyens de l’Etat avec lui, la seule façon de s’en sortir c’est d’aller en rang serré», a-t-il ajouté. Dans la même communication rapportée par l’agence France presse, Dzongang a également indiqué qu’il avait parlé de cette idée avec d’autres candidats, citant l’avocat Bernard Muna investi par l’Alliance des forces progressistes (AFP), Jean de Dieu Momo, un autre avocat qui se présente sous la bannière du parti Les Patriotes démocrates pour le développement du Cameroun (PADDEC) et Garga Haman de l’Alliance pour la démocratie et le développement (ADD).

La tentative si elle est réaliste risque pourtant de ne pas marcher. Les partis risquent de ne pas s’accorder sur la gestion des fonds de la campagne. L’opposition camerounaise n’a pas présenté de candidature unique depuis très longtemps. En 2004, une tentative à laquelle participait M. Fru Ndi n’avait pas abouti, celui-ci ayant refusé d’admettre qu’une coalition mise sur pied à cet effet porte son choix sur Adamou Ndam Njoya de l’Union démocratique du Cameroun (UDC) qui est également candidat à la présidentielle d’octobre. Le candidat Ndam Njoya justement ne risque pas de faire partie de cette position unique évoquée par Dzongang. Le weekend 17-18 septembre, il a présenté son programme. Un programme basé sur la refondation de l’éthique. Kah Wallah elle, autre candidate en vue, a suggéré plutôt l’idée réaliste de collaboration des partis. Mais cela n’aurait de sens qu’avec des législatives. Dans le cadre de la présidentielle avec un tour unique, une telle démarche est jugée insuffisante. A quelques semaines de l’élection présidentielle tant attendue de 2011, le constat pour les demandeurs de changement ne fait aucun doute. Le RDPC au pouvoir consolide ses positions avec des fortes alliances déclarées, alors que l’opposition elle, se trouve encore en quête de la meilleure stratégie pour se lancer.


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