Par Marafa Hamidou Yaya, ancien secrétaire général de la présidence de la République du Cameroun



Par Marafa Hamidou Yaya, ancien secrétaire général de la présidence de la République du Cameroun
Par l’association Survie
Lettre ouverte à M. le président de la République française, François Hollande, M. le Premier ministre, Manuel Valls, M. le ministre des Affaires étrangères et du Développement international, Jean-Marc-Ayrault
Survie dénonçait déjà en octobre 2015 (1) le silence diplomatique français au sujet des arrestations politiques au Cameroun. Mais la perpétuation de la coopération militaire et sécuritaire ainsi que le silence complice de la France au sujet des abus liés à la lutte contre le terrorisme au Cameroun alourdissent le poids du soutien français à un régime répressif et liberticide.
Sur le site de la diplomatie française (2), on peut lire que le Cameroun tient, en tant que premier partenaire de la France en matière de coopération de sécurité et de défense, une place particulière au sein du dispositif d’architecture de paix et de sécurité en Afrique centrale et dans le golfe de Guinée. «C’est notamment via l’École d’état-major de Libreville [dans laquelle officient cinq coopérants militaires techniques] que les FFG, Forces Françaises du Gabon, forment de nombreux officiers» camerounais. En 2011, le député Michel Terrot (Les Républicains) écrivait dans un rapport (3) fait au nom de la commission des affaires étrangères sur le projet de loi autorisant l’approbation du partenariat de défense avec le Cameroun que la France «entretient avec le Cameroun une coopération de défense importante, d’un montant de 3,95 millions d’euros en 2011 [.]. L’aide se traduit notamment par la mise à disposition de 17 coopérants permanents, pour l’essentiel basés à Yaoundé et par l’attribution d’une aide logistique directe de près de 300 000 euros. [.] Le budget total des actions de formation de défense menées au Cameroun est de 754 000 euros. [Sans compter] la présence d’un conseiller auprès du ministre de la défense et des hautes autorités militaires».
Cette «aide» n’empêche pas les multiples détentions abusives dans la cadre de la lutte contre Boko Haram dans la région de l’Extrême-Nord. Selon Amnesty International, «les forces de sécurité camerounaises ont arrêté au moins 1 000 personnes qui étaient accusées de soutenir Boko Haram» (Amnesty International, septembre 2015, p. 6), «plus de 160 personnes ont été arrêtées [.] principalement des jeunes hommes âgés de 20 à 40 ans, qui s’expriment généralement en kanuri, en mandara, en hausa, en glavda ou en arabe» (Amnesty International, juillet 2016, pp. 6 et 24 (4)).
Le 31 juillet 2015, soit quelques semaines après l’escale de François Hollande au Cameroun, Ahmed Abba, correspondant-pigiste en langue hausa au nord du Cameroun pour Radio France International (RFI), est arrêté pendant un contrôle de routine à Maroua. Il est depuis abusivement emprisonné, aux côtés de trois journalistes et de deux opposants politiques originaires du Nord, le notaire Abdoulaye Harissou et le chef d’entreprise Aboubakar Sidiki.
Selon son avocat, Maître Charles Tchoungang, c’est suite à la découverte de son profil professionnel qu’il est «accusé de donner des informations aux ennemis du pays» (Reporters sans frontières, 28 juillet 2016). Il est alors transféré dans les locaux de la Direction générale de la recherche extérieure (DGRE), à savoir les services de renseignements à Yaoundé, où il est interrogé sans avocat et torturé. Les autorités refusent pendant trois mois de dire où il se trouve avant de finir par avouer le détenir secrètement. C’est seulement le 13 novembre 2015 que sa garde à vue entre dans un cadre légal. Transféré à la prison de Yaoundé, il est enchaîné pendant un mois et, sans qu’une instruction ait été menée, le parquet le renvoie devant un tribunal militaire (RFI, 30 juillet 2016) (5).
Ahmed Abba est accusé par l’État camerounais de «complicité de terrorisme et non dénonciation des actes de terrorisme». C’est également le cas de trois journalistes camerounais inculpés en octobre 2014, soit deux mois avant la promulgation de la loi antiterroriste le 23 décembre 2014, et qui comparaissent libres devant le tribunal militaire. Baba Wamé, Rodrigue Ndeutchoua Tongue et Félix Cyriaque Ebolé Bola, qui travaillent pour des médias camerounais, risquent un à cinq ans d’emprisonnement et une amende comprise entre 50 000 et 5 millions de Francs CFA (entre 76 et 7620 euros) s’ils sont déclarés coupables. Ahmed Abba, tombé sous le coup de la loi antiterroriste, encourt lui la peine de mort (RSF, 23 janvier 2016 (6) et Amnesty International, 8 mars 2016 (7)). Tous les quatre plaident non-coupables.
Aucun élément de fond allant dans le sens des accusations contre Ahmed Abba n’a été apporté par le rapport d’enquête préliminaire de la gendarmerie ou par l’accusation malgré la tenue de six audiences depuis l’ouverture du procès le 29 février 2016. En outre, les avocats d’Ahmed Abba ont souligné plusieurs entorses à la loi rendant l’accusation caduque : tortures physiques, détention au secret, non-respect de la présomption d’innocence et non production par le commissaire du gouvernement d’une liste de témoins à charge. Mais le président du tribunal militaire a rejeté ces exceptions de nullité, rejetant par là même les demandes de libération sous surveillance et d’abandon des charges présentées par Me Tchoungang. Ahmed Abba est convoqué à une nouvelle audience ce 7 septembre.
Pour démontrer votre «attachement aux principes démocratiques, aux libertés publiques et au respect des droits de l’Homme» dont vous vous targuez à l’envi et pour cesser d’être complices de violations de droits élémentaires, nous vous demandons de prendre position publiquement au sujet de la libération d’Ahmed Abba, en particulier, et de tous les détenus abusivement emprisonnés au Cameroun, en général. La Direction de la coopération de sécurité et de défense étant rattachée au Ministère des Affaires étrangères, nous vous demandons, tout comme pour le Gabon (8), de suspendre immédiatement toute coopération militaire et sécuritaire et de rendre publics les postes et fonctions des différents coopérants français au Cameroun.
Par Joël Didier Engo, Président du CL2P
Une réponse à la lettre ouverte de M. Elimbi Lobe à Paul Biya, après la libération de Me Lydienne Yen Eyoum Loyse.
De grâce cessez de dire du n’importe quoi M. Elimbi Lobe au non d’une pseudo souveraineté qui fleure bon avec du populisme de bas étage, voire du procès de sale gueule anti-français systématique.
Informez-vous bien sur tous les prisonniers que vous citez et vous verrez que jamais les ONG, notamment la nôtre (le CL2P qui s’en est toujours ouvert, notamment auprès du président Hollande) n’ont établi la moindre différenciation selon que les personnalités reconnues prisonniers politiques étaient de nationalité française ou (uniquement) camerounaise.
Ce dont il est question ici, contrairement à l’idée de discrimination que certains d’entre-vous veulent répandre à des fins politiques au Cameroun, c’est la capacité d’un pays en l’occurrence le Cameroun, d’avoir une justice indépendante, bien à l’abri des injonctions du président de la république ou de certains de ses proches collaborateurs.
Et lorsque notre pays (à nous tou-te-s) se fait à de multiples reprises (Engo, Atangana, Edzoa, Lapiro, Kingué, Eyoum, Marafa, Mebara…) rappeler à l’ordre par les instances internationales (ONU, UA…) sur des cas flagrants et incontestables de détentions arbitraires, accuser la France d’ingérence comme vous le faîtes est simplement déplacé. Parce que c’est précisément le Cameroun qui s’est rendu ridicule en essayant encore et toujours de biaiser avec la légalité internationale.
Dois-je vous restituer les mots pour le moins surréalistes tenus par M. Issa Tchiroma sur les ondes de RFI vendredi dernier à propos de l’Avis pourtant contraignant rendu par le Groupe de Travail des Nations Unies sur la détention arbitraire du prisonnier politique Marafa Hamidou Yaya?! Je le cite:
« cet avis, cette opinion n’engage nullement le gouvernement, ne fait pas injonction, ne fait pas obligation au gouvernement camerounais de respecter les conclusions du groupe de travail de cet organe auxiliaire des Nations Unies ».
Lorsque le Cameroun par la bouche de son respectable ministre de la communication et porte parole du gouvernement se met ainsi de lui-même en porte-à-faux avec la légalité internationale, pourquoi voudriez-vous donc que la France laisse moisir ou mourir une de ses ressortissantes – dont le caractère arbitraire de la détention est établie et reconnue – dans une geôle de Yaoundé? Juste parce qu’elle voudrait ou devrait vous convenir; alors même que la première obligation d’un état respecté par ses partenaires est de se conformer au droit international, notamment à tous les traités dont il est signataire (ici le Pacte international relatif aux Droits Civils et Politiques de 1966).
C’est le petit rappel que la France a vraisemblablement fait au Cameroun dans le cas de Lydienne Yen Eyoum. Et je puis vous assurer que ce n’était pas la première fois. Titus Edzoa, Puisque Pierre Désiré Engo, Paul Eric Kingué et bientôt Marafa Hamidou Yaya lui doivent ou devront aussi en partie leurs libérations (intégrales ou conditionnelles). Car contrairement à une opinion assez répandue au Cameroun, la bienveillance française ne trie pas parmi les prisonniers d’opinion, du moins ceux qui sont reconnus par les instances internationales comme des victimes de détention arbitraire.
Je tiens à votre disposition la documentation du CL2P, si besoin est.
Je vous remercie
Par Denis Emilien Atangana, Entrepreneur sociopolitique
Monsieur le Président de la République,
J’aurais aimé ne pas avoir à vous écrire, vous laissant plutôt tout le loisir de continuer à penser que «Ne dure pas au pouvoir qui veut, mais qui peut». Hélas, la situation dans laquelle se trouve notre pays exige que j’attire votre attention une fois de plus et pas de trop sur les risques et les conséquences qu’une provocation de trop de votre régime pourrait engendrer au Cameroun.
Au moment où vos «créatures» et ceux qui bénéficient des largesses de votre régime vous supplient et vous appellent à initier un projet de loi visant la modification de la constitution pour une présidentielle anticipée avec vous comme candidat et l’institution d’un poste de Vice-président, je vous invite à prendre conscience que l’affaire Alvine Monique Koumatéké nous prouve que le peuple camerounais est un volcan endormi qui n’attend que le «Casus Bellis» c’est à dire «la goute d’eau qui va déborder le vase» pour vous chasser du pouvoir par la rue et vous reléguer aux poubelles de l’histoire.
Monsieur le Président de la République, permettez-moi de reprendre ici un extrait de la déclaration de la Jeunesse Consciente et Républicaine du Cameroun publiée le 11 mars 2016: [i «Le Cameroun est devenu le pays le plus corrompu du monde, le pays de la délinquance juvénile pandémique, le pays des hôpitaux mouroirs, le pays des écoles de la prostitution, le pays du chômage endémique, le pays de la famine, le pays des crimes rituels, le pays qui tue sa jeunesse à petit feu, le pays du népotisme, le pays de la gabegie, le pays des fonctionnaires milliardaires, bref pour résumer en citant une éminence grise de notre pays: «un pays qui a écarté la norme et normalisé l’écart». Il faut le reconnaitre même les myopes politiques sont unanimes que votre politique est issue d’un autre âge contraire à toute éthique de gouvernance.
Ce palmarès peu élogieux de votre long règne est source de frustration, d’inquiétude et de mécontentement au niveau des populations, des organisations syndicales, de la société civile et des travailleurs et surtout des jeunes. Ces derniers n’ont aucune perspective d’avenir, vous êtes devenu un obstacle déterminant pour les rêves, les aspirations et l’épanouissement de la jeunesse camerounaise, oui Monsieur le Président, la jeunesse est fatiguée de vos promesses non tenues depuis plus d’un quart de siècles.
Comment peut-on imaginer qu’un homme comme vous qui est entré dans la haute administration à 29 ans, a franchi tous les postes de responsabilités : chargé de missions à la présidence de la République, Ministre, Secrétaire Général de la Présidence, Premier Ministre jusqu’à devenir Président de la République à 49 ans peut se permettre de former un gouvernement de plus de 66 personnes dans lequel aucun ministre n’a moins de 50 ans ? Même le Ministre de la jeunesse a plus de 50 ans, et pourtant selon les textes en vigueur au Cameroun, est jeune celui/celle qui a moins de 35 ans.
Monsieur le Président de la République, les appels à candidature que quelques militants de votre parti, soucieux de préserver leurs privilèges, ont eu une fois de plus, mais alors une fois de trop décidé d’initier, certainement avec votre aval, pour modifier la constitution et satisfaire votre appétit de conservation de pouvoir, ne vont plus passer comme lettre à la poste cette fois-ci ! Le contexte actuel ne joue pas en votre faveur ! Si vous tenter de déposer un projet de loi visant la modification de La Constitution pour une présidentielle anticipée à laquelle vous souhaitez gagner comme d’habitude à la soviétique, je vous mets en garde que vous augmenterez la probabilité de de vous faire chasser du pouvoir par la rue.
Monsieur le Président, les camerounais sont très mécontents de vous, en particulier les jeunes, ils sont très fâchés contre vous et les rapaces qui vous entourent. Ce Projet de loi serait une provocation de trop qui va difficilement passer. Je vous conseille de faire un sondage d’opinions rapide pour savoir ce que les camerounais en pensent. Vos services de renseignements doivent avoir le courage de vous dire la vérité, ils vous diront que ça chauffe dehors contre vous et votre régime.
Monsieur le Président, après déjà 34 ans de règne à la tête de notre pays, je vous conseille de prendre votre retraite et permettre à la jeunesse camerounaise de connaître enfin, les joies qu’offre l’alternance politique, apparemment seule forme possible de redistribution intergénérationnelle, dans un environnement hermétique et patrimonialiste.
Et vu de votre rôle plus que jamais louable dans la résolution pacifique du conflit de BAKASSI et compte tenu du fait que vous aimerez que l’on garde de vous l’image de l’homme qui a apporté la démocratie au Cameroun, vous pourrez alors créer une Fondation Politique chargée de promouvoir la démocratie et la paix dans le monde. Ainsi, vous resterez à coup sûr, visible à jamais et respecté sur le plan international. Et enfin je vous propose de rendre opérationnelle la Cour Constitutionnelle et devenir membre à vie comme en France pour l’ex-Président de la République.
Par Maître Claude Assira Engoute, Avocat au Barreau du Cameroun
Yaoundé, le 30 Avril 2015
Excellence, Monsieur le Président de la République,
Fils d’un ancien haut magistrat qui a fait honneur à la Justice de ce pays, j’ai, après des études couronnées par un Doctorat en Droit pénal et Sciences criminelles de l’Université Panthéon-Assas (Paris 2), l’une des plus prestigieuses universités de droit françaises, exercé comme Avocat au Barreau de Paris de janvier 1998 à novembre 2009, avant de décider, alors que rien ne m’y contraignait, de rentrer au Cameroun, pour tenter d’y apporter ma modeste contribution à la reconstruction du Cameroun que j’aime par-dessus tout, parachevant ainsi le processus initié avec mon inscription au Barreau (du Cameroun) en Mars 2004.
De fait, depuis 2007-2008, j’interviens comme Avocat de plein exercice au Cameroun. A cet égard, par la présente, j’ai le devoir d’attirer l’attention du Président de la République sur la détresse et la désolation dans laquelle se trouvent actuellement les citoyens épris de cette Justice dont vous êtes le Garant constitutionnel de l’indépendance.
Correspondance similaire vous ayant été adressée sans suite, sous la forme conventionnelle le 30 mai 2012, j’ai choisi de vous faire parvenir la présente sous forme de lettre ouverte. Alors que, en conformité avec vos discours qui appellent à une Justice juste, indépendante et objective, vous avez fait adhérer le Cameroun aux différentes Conventions qui consacrent et instituent l’indépendance de la magistrature comme un principe républicain sacré, notre Justice n’a pas cessé, au fil des années, sans qu’aucune des autorités instituées ne semble s’en inquiéter, de se muer en instrument de règlement de comptes, au service de certains.
A titre d’illustration, dans certains dossiers, notamment, ceux concernant les atteintes à la fortune publique encore appelés dossiers de l’«Opération Epervier», la Justice est tant devenue ferment de l’absurde, de l’incompréhension et de l’arbitraire, que seule compte la condamnation de ceux qui sont désormais présentés à la vindicte.
Comment convaincre l’opinion que seule la Justice est recherchée lorsque dans certains dossiers – souvent les mêmes dossiers d’atteintes à la fortune publique – les condamnations paraissent imposées d’avance, dictées par des paramètres étrangers aux griefs imputés aux personnes poursuivies?
Comment justifier juridiquement et légalement que lorsque ces personnes sont acquittées par la Justice qui a été mise en oeuvre pour les juger, elles ne sont pas remises en liberté ? Le Président de la République et le Ministre de la Justice, garde des Sceaux, dument interpellés le 30 mai 2012 sur une de ces anomalies criardes sont restés muets alors qu’il s’agissait d’une violation grave de droits individuels, imputable à des autorités ayant précisément le devoir et la mission de faire respecter la Justice.
Comment peut-on expliquer que lorsque certains magistrats veulent faire correctement leur travail, ils sont muselés ou indirectement sanctionnés ? Tel a été le cas pour tous les magistrats qui, au bout de procédures contradictoirement menées, agissant selon leur conscience et selon la loi, ont acquitté en instance ou devant la Cour suprême les personnes qui leur étaient déférées à tort. Cette façon de faire crée, et cela est perceptible, démotivation et auto-dévalorisation.
Comment expliquer que lorsque la plus haute juridiction de ce pays fait une proposition d’arrêt susceptible d’être favorable à un accusé, la machine et les moyens colossaux de l’Etat sont mis en oeuvre pour empêcher cette occurrence(modification de la composition de la juridiction, mise à l’écart martiale de magistrats irréprochables, compétents et audacieux,etc.) ?
Comment expliquer que des règles élémentaires garantissant l’éthique et l’équité soient si allègrement foulées aux pieds, de sorte que des magistrats qui ont été principaux accusateurs comme procureurs généraux de Cour d’appel, se retrouvent désormais à juger ceux qu’ils accusaient naguère? Quelle impartialité peut-elle être attendue d’eux ?
Et que dire de l’arbitraire des décisions d’arrêt de poursuites, malgré la restitution du «corpus delicti»?
Que dire enfin de la perception que le citoyen camerounais a de sa Justice ainsi malmenée ?
Par tout temps et dans tous les pays, la Justice a été le ciment de l’Unité nationale à laquelle le Gouvernement camerounais dit tenir. Or, toutes les anomalies cidessus décriées sont caractéristiques d’injustice et de violence. Pour Jean-Baptiste-Henri Dominique Lacordaire(1802-1861), religieux dominicain considéré comme un précurseur du catholicisme moderne et de la démocratie chrétienne, L’injustice appelle l’injustice ; la violence engendre la violence. C’est donc le ciment de la haine et de la discorde que nous sommes en train de mettre en place et dont notre pays risque, à l’instar de certains, de pâtir si le Garant de l’unité nationale que vous êtes n’en a pas conscience.
Enfin, pour la profession d’Avocat que j’ai choisie et que j’ai choisi de venir exercer au Cameroun, conformément à l’invitation au retour contenue dans vos discours, quel espoir d’épanouissement, dès lors que les dés sont d’avance pipés ? J’ai conscience que le principe de la séparation des pouvoirs est susceptible d’empêcher le Président de la République, Chef de l’Exécutif, d’intervenir directement dans les affaires relevant intimement du Pouvoir judiciaire, mais, dans le même temps, la Constitution institue le Président de la République Garant de l’indépendance de la Justice et, comme tel, garant des droits individuels de chaque citoyen camerounais.
J’ai donc le respectueux honneur de soumettre à votre bienveillante attention cette préoccupation et de solliciter votre intervention pour que nous revenions à la justice juste et équitable que ce grand pays qu’est le Cameroun mérite. En portant à votre connaissance ces faits, je souhaite, selon mon serment de défense et d’auxiliaire de justice m’assurer de votre complète information, mais je mesure et accepte, par avance le prix de cette démarche.
J’en appelle donc à votre haute autorité, pour que les institutions républicaines séculaires soient respectées. J’en appelle à votre haute autorité pour que les auteurs de violations graves au bon fonctionnement de nos institutions soient invités à respecter les décisions de l’autorité judiciaire.
J’en appelle surtout au Président de la République, chargé de veiller au respect de la Constitution, Président du Conseil Supérieur de la Magistrature,Garant des Institutions et de l’institution judiciaire, pour que la Justice soit respectée et mise en oeuvre, dans toute sa force, qu’elle ait puni ou acquitté.
On ne peut substituer à la Justice de notre pays la vindicte, même si elle prend les allures de mesures juridico-judiciaires. Tous les justiciables, y compris les anciens collaborateurs du Chef de l’Etat aujourd’hui poursuivis dans le cadre de l’Opération Epervier et plus particulièrement Jean-Marie ATANGANA MEBARA dont j’assure spécifiquement la défense, doivent pouvoir bénéficier de la présomption d’innocence et être jugés, conformément au seul Code de procédure pénale récemment entré en vigueur dans notre Pays, lequel proclame solennellement que le juge se prononce selon sa conscience et selon la loi.
J’appelle de tous mes voeux à une Justice honorable, qui agit avec probité, juge avec célérité, respecte les verdicts, traite ses détenus avec humanité et dignité, garantit à tous ses Magistrats la noblesse due à leur lourde mission et notamment un exercice libre et indépendant de la fonction de juger.
Comptant sur votre compréhension habituelle. Je vous prie de bien vouloir agréer, Excellence, Monsieur le Président de la République, l’expression de ma considération distinguée.
Par Enoh Meyomesse
Monsieur le Président de la République,
Je me permets une seconde fois de vous adresser une lettre ouverte pour me plaindre de nouveau de la persécution dont je continue à être l’objet de la part d’une poignée d’individus, ennemis de la justice et de la démocratie, qui figurent dans votre gouvernement.
J’ai été condamné, à tort naturellement, sur la forte pression de ces personnes, à une peine de quarante mois (40) d’emprisonnement ferme, pour «recel aggravé», par la Cour d’Appel du Centre, le 16 avril 2015, alors que cette accusation avait déjà été disqualifiée par le juge d’instruction – juge à part entière au même titre que les juges de jugement – trois années auparavant. Il s’est ainsi agi d’un joker que conservait lâchement dans la poche le ministère public, afin de contrer, le moment venu, l’acquittement évident qui devait clôturer mon procès.
Ayant été arrêté à l’aéroport de Nsimalen le 22 novembre 2011, à ma descente d’avion en provenance de Singapour via Bangkok et Nairobi, la peine de quarante mois (40), qui venait de m’être infligée, a ainsi pris fin le samedi 22 mars 2015, soit il y a un long mois. En toute logique, je ne devais plus retourner en prison que pour faire mes bagages, et non plus y passer une seule nuit.
Actuellement, malheureusement, à la date du lundi 27 avril 2015, soit onze (42) longs jours après ma date de libération, et je continue à me trouver toujours en détention.
A supposer même que la date prise en considération par la justice camerounaise soit celle de mon arrivée à la Prison Centrale de Kondengui, à savoir le 22 décembre 2011, ma peine a également dans ce cas pris fin le mercredi 22 avril 2015. Je me retrouve par conséquent dans cette hypothèse à plus de cinq longs jours après ma libération par la Cour d’Appel du Centre, toujours en prison.
Monsieur le Président de la République, une fois de plus je viens solliciter votre haute intervention pour que je puisse enfin recouvrer ma liberté, quarante mois à Kondengui, vous ne pouvez savoir ce que c’est pour un être humain. Votre vie s’arrête.
Dans cette attente, Je vous prie de croire, Monsieur le Président de la République, à l’expression de ma très haute considération.
Par Enoh Meyomesse
Monsieur le Président de la République,
Il y a quelques années, à l’occasion d’un discours de fin d’année aux Camerounais, vous vous êtes penchés sur la justice camerounaise et en avez dénoncé la corruption. D’innombrables Camerounais ont applaudi des deux mains, se réjouissant de découvrir que vous étiez au courant des indélicatesses de nos magistrats, dont un grand nombre, à peine sortis de l’école, se retrouvent régulièrement à la tête de colossales fortunes sans rapport aucun avec leur salaire réel. Toutefois, nous avons attendu qu’il s’en suive des arrestations massives dans ce corps . et continuons à attendre. Un magistrat ne peut-il donc pas, à son tour, aller en prison ? Nous qui nous y trouvons, y sommes-nous morts ? Ne sommes-nous pas des citoyens comme eux?
Pour l’heure, Monsieur le Président de la République, je viens attirer ce jour votre attention sur la désinvolture caractérisée de ces hommes en noir qui, Code pénal en main, envoient les Camerounais en prison et les y oublient, sur qui nul ne dispose d’aucun pouvoir, excepté vous, en votre qualité de président du Conseil Supérieur de la Magistrature. Je le fais d’autant que j’en suis une grande victime.
J’en suis à vingt et un (21) renvois, pas un de moins, devant la Cour d’appel du Centre, soit 21 mois que je défile devant mes juges sans qu’il ne m’est pas toujours été possible d’ouvrir la bouche sur mon procès.
Je suis extrait de la prison, je monte dans le camion infâmant et nauséabond des prisonniers, naturellement menottes aux poignets car l’on craint que je ne m’évade (sottise monumentale, où puis-je aller, tellement je suis connu), j’arrive dans la salle d’audiences au palais de justice, les magistrats y effectuent majestueusement à leur tour leur entrée, tout le monde se lève, ils s’asseyent, nous également, ils se mettent à appeler les dossiers, appellent le mien, je suis démenotté, je vais me tenir devant eux, c’est vous M. Enoh, oui c’est moi, se mettent à se concerter entre eux, regardent à gauche, puis à droite, demandent si les avocats sont là, oui ils sont là, demandent si les témoins sont là, non il n’en existe guère, ah bon !, demandent si les plaignants sont là, eux non plus n’existent guère, double ah bon !, comme c’est curieux, se concertent de nouveau, se mettent à tapoter leurs crayons sur la table, se concertent encore, me regardent narquois à travers leurs lunettes, puis, au bout de cette gymnastique devenue rituelle et que je connais déjà parfaitement par c ur à force d’en avoir été la victime résignée, (que puis-je faire à un magistrat, l’injurier ?), le président du tribunal m’annonce: «audience renvoyée à l’audience la plus proche pour ouverture des débats, rassurez-vous M. Enoh, nous allons vous juger». Affaire suivante.
Voici 21 fois que j’entends ce vieux disque déjà longtemps rayé et que je connais déjà parfaitement par c ur. Et «l’audience la plus proche» correspond à un mois d’attente, tant pis pour les jours fériés, et les «la cour n’est pas au complet, renvoi», conséquence, au bout de 21 «audience la plus proche, rassurez-vous M. Enoh nous allons vous juger», toute l’année 2013 s’est entièrement et tranquillement écoulée, sans que je n’ai ouvert la bouche pas une seule fois devant mes juges, puis, toute celle 2014, également, s’est entièrement et tranquillement de nouveau écoulée, sans que je n’ai non plus ouvert la bouche, et celle 2015 a recommencé.
«Nous allons vous juger»
A l’audience «la plus proche, rassurez-vous M. Enoh nous allons vous juger» du 18 décembre 2014, j’ai été sorti de prison, comme à l’accoutumée, menottes aux poignets, car ils demeurent persuadés que je vais me sauver s’ils ne le font pas (en fait il faudrait que finalement j’y songe très sérieusement, tellement mes juges sont si peu soucieux du temps qui passe et du préjudice qu’ils me causent en tournant en rond ainsi qu’ils le font avec tant de désinvolture depuis deux ans), ils mont fait grimper dans le camion maudit et nauséabond, j’ai été conduit au tribunal, installé dans la salle d’audiences, et nous tous qui étions venus de Kondengui, nous avons attendu leurs excellences les magistrats, de 11 h à . 15 h 30, soit pendant quatre longues heures, en vain, sans nul ne pointe son auguste et juridique nez dans la salle. Finalement, nous avons supplié les gardiens de prison de rappeler le camion maudit, afin qu’il nous ramène au bagne, là-bas au moins nous ne sommes pas menottés, et jouissons des rayons du soleil. Un tour en ville pour rien, sans même pouvoir la voir, car nous n’apercevons Yaoundé, ses piétons, ses automobiles, ses motocyclistes, ses vendeurs à la sauvette, ses policiers et ses gendarmes (euh . ceux-là, nous n’aimons pas les voir, tellement ils nous ont fait du mal quand nous nous trouvions entre leurs mains, ils nous ont extorqué de l’argent, nous ont torturés, nous ont traités comme des bêtes sauvages), que furtivement à travers le grillage des hublots de ce camion qui nous transporte et qui effraie la ville entière, mais auquel nous, nous sommes déjà habitués.
J’ai demandé ma mise en liberté provisoire. La Cour, «à l’unanimité», selon son président, a déclaré irrecevable ma demande. A «l’audience la plus proche» du mois d’octobre 2014, la Cour, à court d’arguments pour renvoyer à la nouvelle «audience la plus proche, rassurez-vous M. Enoh, vous serez jugé», a enfin consenti à me juger. Mon c ur s’est mis à trépigner de joie dans ma poitrine. Tout le monde dans la salle pousse un immense soupir : enfin ! Mais, patatras : l’assesseur militaire pose la question suivante : «parmi vous il y a bien un militaire, n’est-ce pas ?». Réponse : oui. «Alors, pourquoi n’est-il pas en uniforme ? Je m’oppose à tout procès, tant qu’il ne se présentera pas en uniforme». Il vient le découvrir à la . 17ème audience, pas une de moins, autrement dit, ce militaire défile devant lui depuis 17 mois, sans qu’il ne s’aperçoive qu’il n’a pas revêtu son uniforme de soldat. Nos avocats tentent de rappeler à la Cour qu’il est interdit à un détenu de revêtir quel qu’uniforme que ce soit à Kondengui: rien à faire. «Je m’oppose au procès, tant qu’il ne sera pas en uniforme». Nouveau renvoi «à l’audience la plus proche, rassurez-vous, M. Enoh, vous serez jugé». Depuis cette trouvaille diabolique de l’assesseur militaire pour bloquer le procès, quatre mois se sont de nouveau écoulés, sans que, «à l’audience la plus proche», le procès ne soit entamé. C’était en octobre 2014, nous nous trouvons aujourd’hui en janvier 2015. A la 22ème audience. Je suis ainsi devenu l’un des appelants le plus ancien de toute la Cour d’appel du Centre.
Victime d’un complot
Monsieur le Président de la République, mettez-vous à ma place, comment ne pas penser que je suis victime d’un complot visant à ne jamais me juger, autrement dit, à ne jamais me voir en liberté ? Demande de liberté provisoire: rejet «à l’unanimité des membres de la Cour, mais rassurez-vous, M. Enoh, vous serez jugé». Jugement: «à l’audience la plus proche». Impasse. Les mois s’écoulent. Les années. Tout de ma vie s’écroule tout autour de moi. Mes gosses ne vont plus à l’école. Leur scolarité s’est arrêtée. Ils ont été expulsés de mon logement. Je suis réduit à moins que rien. Une justice qui, comme celle du Cameroun, est là pour détruire l’âme en paix les êtres humains, mérite-t-elle encore d’être appelée «justice»? Les médecins, eux, savent ce qu’est la maladie, puisque régulièrement ils tombent malades. En conséquence, en soignant leurs patients, ils savent combien une perfusion fait mal lorsque l’on perfore la peau à la recherche d’une veine pour la placer. Mais, les magistrats, quant à eux, savent-ils ce que c’est que se retrouver des années durant coupé de tout ? Savent-ils ce que c’est que se retrouver dans une prison à subir des années durant les sifflets, les fouilles au corps jusqu’au sexe, les confiscations de téléphones, et autres humiliations et vexations à répétitions de geôliers ? Faudrait-il rappeler, dans le même temps, que j’ai été l’objet d’un empoisonnement ici à Kondengui, décidé par de puissantes mains de votre gouvernement, ce qui m’a valu une hospitalisation de deux semaines à l’hôpital militaire de Yaoundé?
Je vous demande d’intervenir, en votre qualité de Président du Conseil Supérieur de la magistrature, non pas pour que je sois relaxé, moi-même je m’en charge dans la plaidoirie que j’entends faire, mais simplement que je sois jugé. Je ne vous demande rien d’autre.
Dans cette attente, je vous prie de croire, Monsieur le Président de la République, à l’expression de ma très haute considération.
Pour Grégoire Owona le lieu de l’inhumation de la belle-mère du chef de l’Etat «n’a pas eu à se poser»
Grégoire Owona, secrétaire général adjoint du Comité central du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), demande de respecter «la ligne jaune qui sépare la sphère privée de la sphère publique», en ce qui concerne le décès de la mère de Chantal Biya, dans une tribune publiée vendredi, 17 octobre, dans les différents quotidiens (public et privés) du Cameroun.
«De ma position politique et sociale, j’ai longtemps hésité avant de me décider à prendre la parole, à mon tour, sur ce sujet», explique d’emblée l’actuel ministre du Travail dans cette tribune intitulée: «Lettre ouverte à la presse camerounaise, plaidoyer pour plus de respect face à la mort».
La lettre du ministre est publiée en réaction, écrit-il, au «but recherché par les professionnels de la polémique, qui ont manifestement décidé de faire commerce de la célébration des obsèques de la mère de la mère de la Première Dame». Polémique en référence ici, de manière implicite, à la décision prise d’inhumer la mère de la Première dame dans le village de l’époux de Chantal Biya à Mvomeka’a, et non le village du mari de Rosette Mboutchouang à l’Ouest, encore moins dans le village natal de cette dernière à Nanga Eboko.
«Comme chacun le sait, au plan légal, en général les dernières volontés du cujus s’imposent à tous. Et d’abord aux ayants droits. Or, jamais on n’a entendu la fille (unique !) ou le conjoint survivant, émettre quelque position divergente. Ce qui laisse supposer qu’au plan familial, la question n’a pas eu à se poser, justement parce que la réponse était connue des principaux concernés, parce qu’elle était certainement justifiée et depuis probablement belle lurette», affirme le secrétaire général adjoint du Comité central du RDPC.
«Quant à ce qui relève de la pratique coutumière, il convient simplement de relever que celle-ci n’est pas identique partout au Cameroun», poursuit-il.
«Plus spécifiquement, en ce qui concerne la regretté Madame Mboutchouang née Ndongo Mengolo Rosette Marie, ses origines Bantous et ses affections bantoides ne sont pas en confrontation. Ici, comme là-bas, on est convaincu que « les morts ne sont pas morts ». Ici, comme là-bas, on a le souci de savoir « qui va entretenir la tombe ». Et, sauf à faire assaut de mauvaise foi, la réponse à cette question coule de source dans le cas d’espèce et à l’observation de tous les environnements en présence», soutient Grégoire Owona.
Par Maurice Lohourignon, président du Comité exécutif du Mouvement Solidarité pour Laurent Gbabgo
Monsieur le Secrétaire Général,
Au moment où s’ouvrent les travaux de la soixante-neuvième session de l’Assemblée générale des Nations Unies, le peuple ivoirien tout entier est tourné vers New York aux Etats-Unis où séjourne actuellement Alassane Dramane Ouattara, Président de la République de Côte d’Ivoire, soi-disant, présenter la situation officielle de son pays. A cette occasion, le Mouvement Solidarité pour Laurent Gbagbo voudrait confronter son discours que vous entendrez à la situation réelle sur le terrain.
Monsieur le Secrétaire Général,
L’homme fort de la Côte d’Ivoire exécutera probablement son même couplet habituel sur l’importation de la démocratie en Côte d’Ivoire au bout du canon et au prix du sang. Il vous dira que depuis le bombardement de la résidence du Président Laurent Gbagbo, la Côte d’Ivoire va très bien. Comme à son habitude, il dira que le taux de croissance est très élevé et que les investisseurs se bousculent à la porte de la Côte d’Ivoire ; il dira que la BAD et les autres institutions internationales sont de retour et que le pays sera émergent en 2020.
Ce mensonge d’Etat fait très mal aux Ivoiriens dans leur chair et dans leurs assiettes. La situation des droits de l’homme n’a jamais été pire en Côte d’Ivoire comme aujourd’hui. Le social n’a jamais été absent des politiques publiques comme de nos jours. L’homme fort s’en fout. Il musèle tout le monde par les armes à feu, le gel des avoirs et des comptes bancaires, l’attribution des libertés provisoires et les nominations par intérim.
Monsieur le Secrétaire Général,
Le Président ivoirien ne vous dira pas que les seuls investisseurs qui arrivent en Côte d’Ivoire depuis son coup de force sont uniquement ceux qui trouvent une place dans les avions présidentiels et dans les valises diplomatiques sous l’appellation honteuse d’accords de coopération. Il ne vous dira pas que la Côte d’Ivoire est parmi les champions du monde en matière de surfacturation du commerce extérieur, ce qui est contraire à la libre compétition. Il ne parlera pas de la fracture sociale qui est catastrophique et qui expose le citoyen moyen à la précarité. Il ne parlera pas certainement de l’insécurité qui se prolonge jusqu’à l’intérieur de nos maisons à travers ses milices de dozos, ses groupes de « microbes » et autres groupes armés parallèles que ses proches collaborateurs entretiennent pour semer la terreur au quotidien. Il ne vous parlera pas de la Commission électorale qui est impartiale et indigne d’un pays comme la Côte d’Ivoire.
Monsieur le Secrétaire Général,
Le Mouvement Solidarité pour Laurent Gbagbo vous interpelle sur :
– La maltraitance et le traitement inhumain et indigne réservé aux détenus arbitraires accusés d’être proche de Laurent Gbagbo. Depuis le 1er septembre 2014, ils sont en grève de la faim pour demander leur jugement ou leur libération. La presse ivoirienne parle déjà de « suicide collectif » à la Maison d’Arrêt d’Abidjan ainsi que dans d’autres mouroirs qui tiennent lieu de prison. Il est de votre devoir de suivre ce dossier de très près après votre intervention discutable dans la crise ivoirienne.
– La volonté macabre de Monsieur Ouattara de détenir arbitrairement en détention et sous votre bénédiction les principaux opposants ivoiriens jusqu’à la fin des élections présidentielles de 2015. Il s’agit là d’une autre forme d’ivoirité judiciaire qu’il introduit et qui risque d’avoir les mêmes méfaits que l’ivoirité politique introduite et entretenue par son actuel complice, Henri Konan Bédié. Pour rappel, l’éligibilité des deux complices a été assurée par Laurent Gbagbo qui les a rappelés avec leur rébellion au sein de la République en leur garantissant le financement public de leurs activités politiques. Il est de notre devoir de vous demander quelle leçon de démocratie vous voulez transmettre à la jeunesse africaine lorsque vous accueillez le nouveau dictateur ivoirien les bras ouverts.
– L’occupation arbitraire des maisons et des villages des citoyens accusés d’être pro-Gbagbo par des milices qui défient l’armée régulière et qui contraignent les adversaires politiques à vivre dans l’indigence et sans domicile fixe en vue de les exposer au clientélisme politique. Il est de notre devoir de vous demander si tel était l’objectif poursuivi par votre intervention hautement discutable en Côte d’Ivoire. Votre idéal était-il de soumettre aux pieds des impérialistes les défenseurs de la souveraineté ivoirienne ?
– Le rattrapage ethnique qui attribue la légitimité sociopolitique aux seuls proches de la rébellion du nord. Il est de notre devoir d’attirer votre attention sur l’exacerbation de la tension sociale et le risque d’explosion sociale si vous continuez d’être une caution pour toutes les formes de ségrégation en Côte d’Ivoire.
Monsieur le Secrétaire Général,
Nous voulons croire que les Nations Unies restent une tribune juste et équitable. Nous vous interpellons donc sur la justice des vainqueurs qui a conduit Laurent Gbagbo à La Haye loin des exigences de réconciliation nationale et qui laisse le pays entre les mains des plus violents qui n’ont aucune formation au maintien de l’ordre et au maintien de la paix. L’actualité au Front Populaire Ivoirien (FPI) a montré trois ans après que le seul vrai chemin pour reconstruire la Côte d’Ivoire est la réconciliation avec
Laurent Gbagbo au tour de la table. Nous vous décourageons d’être l’incarnation de ces institutions internationales qui proposent pour des raisons impériales de mauvaises solutions à l’Afrique.
Par Yannick Nya
A Monsieur Guillaume SORO
Cher Monsieur je suis un jeune camerounais qui après longue réflexion bien mûrie j’ai décidé de me pencher sur cette feuille pour vous rédiger cette lettre.
M. SORO, votre arrivée est annoncée dans notre chère nation qu’est le Cameroun et c’est là la raison de ma missive car cette arrivée m’amène à me poser plusieurs questions que je souhaiterais partager avec vous.
Au moment où notre nation va en guerre contre le Boko Haram, votre arrivée me pousse à poser les questions suivantes: quelle est la nécessite de votre visite en ce moment important pour la paix de notre cher et beau pays ? Peut-être nous aider à combattre ces rebelles ? Parce que vous en savez quelque chose car vous-même vous étiez rebelle il n’y a pas longtemps ; ou vous êtes en mission pour vos amis français qui cherchent à déstabiliser notre Cameroun comme ils l’ont fait en Côte d’Ivoire, en Lybie, au Mali ou encore en RCA ? Il est bien évident qu’en Côte d’Ivoire, ces Français ont finis par vous porter, vous les rebelles soit disant Forces nouvelles au pouvoir.
M. SORO, j’ai bien peur et je suis même terrifié que vous ne soyez par un exemple pour la jeunesse camerounaise car même si notre gouvernement est fermement critiqué, la jeunesse camerounaise et surtout les opposants politiques savent qu’en démocratie seule la force des urnes doit mettre fin au mandat d’un président et non la force des armes comme vous l’avez fait en Côte d’Ivoire pendant près d’une décennie.
Les Français et vous-même dites que les Camerounais sont les pro-Gbagbo. Loin de là cher monsieur, permettez-moi de vous dire que les Camerounais ne sont ni des aveugles, ni des télécommandés mais des personnes intelligentes et qui ont un amour pour la paix. Et c’est en cette raison que le peuple camerounais soutient la côte d’Ivoire car c’est un pays frère et ami et tous ensemble nous avons porté le deuil que vous et vos amis avez fait subir à ce grand pays d’Afrique.
Allons-y un peu dans votre sens qui consiste à dire que nous sommes les pro-Gbagbo. Si c’était le cas, rassurez-vous, ça sera avec fierté que nous le sommes, juste pour une raison que je m’en vais vous expliquer : le Président Gbagbo était l’un des premiers opposants voir même le premier au Président Houphouët et ceci durant plus d’une décennie. Malgré des menaces et des emprisonnements du pouvoir Houphouët, il n’a jamais pensé à se retrancher dans les forêts de Bouaké comme vous, pour prôner la rébellion, la violence, le bain de sang comme vous l’avez fait mais il avait dit : « j’arriverais au pouvoir par les urnes et rien que les urnes et ceci peu importe le temps que je mettrais pour y arriver ». Ainsi, M. SORO, vous comprenez qu’avec ce raisonnement de la part du président Gbagbo nous, jeunes camerounais, nous ne pouvons qu’être les pro-Gbagbo voir même des militants de son parti, le FPI.
M. SORO nous vous prions de rester chez vous car vous n’êtes pas la bienvenue tout comme l’a été votre ministre de la Communication. Permettez-nous de combattre vos amis, les rebelles Boko Haram, du moins vos anciens amis car le peuple camerounais et toutes les classes sociales camerounaises tiennent à la paix et à l’amour de vivre ensemble et ceci est une éducation qu’a voulu te donner le Président Gbagbo et que tu as renié. Ainsi, votre venue peut propager ce virus de violence et de sang que vous trainez en vous.
Dites à vos amis qu’ils se trompent au sujet du Cameroun car nous sommes prêts à envahir notre cher beau palais présidentiel d’Etoudi pour protéger notre Président car il incarne notre nation et nous sommes prêts à défendre la paix sur notre territoire national. Vos amis et vous, vous êtes avertis car le Cameroun est une terre des nobles.
Concernant les questions posées plus haut je n’attends aucune réponse de vous mais je souhaiterais que vous répondiez à celle-ci : M. SORO : maintenant que vos amis français vous ont porté au pouvoir, que vous avez tant tués pour ça, est ce que vous combattrez vos amis d’hier ? C’est-à-dire les rebelles bien sûr ?
Dans l’attente de cette réponse je vous prie, monsieur le Président de l’Assemblée nationale, de recevoir l’expression de mes sentiments partagés
Par Me Yondo Black, avocat au Barreau du Cameroun, ancien Bâtonnier de l’Ordre
Douala, le 04 juin 2014
Monsieur le Président,
Excellence,
Dans ce pays jalousement placé sous le règne du droit, l’Homme qui incarne le pouvoir législatif, le premier pouvoir donc, s’il en est, comme émanant directement du peuple souverain, a, face aux oreilles du monde entier, osé déclarer en substance, »Je n’ai jamais trahi le Président BIYA, je ne le trahirai jamais ».
Cet Honorable représentant du peuple plaçait ainsi pitoyablement son pouvoir sous les ordres du pouvoir que vous incarnez, le pouvoir exécutif, faisant fi de ce que le CAMEROUN a placé son organisation institutionnelle sous le règne de la séparation des pouvoirs dont chaque pouvoir tire sa légitimité du peuple souverain auquel il a le devoir de rendre compte. Je ne m’attarde donc pas sur cette ineptie du Président de l’Assemblée nationale, ma préoccupation reposant sur la défense du droit et des libertés au sujet de laquelle je me permets de vous interpeller.
Monsieur le Président de la République, nous venons de connaître la fin d’un dossier qui est loin, »bien loin » d’honorer et le CAMEROUN et sa Justice, je veux dire le dossier portant sur ce qui est communément appelé affaire SIYAM SiÉWÉ, ETONDE EKOTO & autres, poursuivis pour un prétendu détournement de plusieurs milliards , je dis bien, plusieurs milliards de francs CFA, qualifiés de deniers publics, mis au cachot pendant près de huit ans, pour retrouver, à la fin, leur liberté sans peine ni dépens pour crime non établis.
Vous vous imaginez, Monsieur le Président de la République, huit années d’une vie privée de liberté pour un crime que vous n’avez pas commis. Mettez-vous pour un instant de raison à la place de ces citoyens par ailleurs vos compatriotes dont pour certains, vous n’avez eu qu’à vous louer de leurs bons et loyaux services. Comment réagit votre conscience d’homme respectueux des droits et libertés ! En est-elle simplement ébranlée ?
Dans l’organisation de nos pouvoirs publics, s’agissant de la Justice, vous êtes, Monsieur le Président de la République, maître des poursuites, en matière pénale ; il vous est, en effet, reconnu compétence exclusive de mettre en mouvement l’action publique, et à ce titre, le discernement dans l’action doit à tout instant rester votre guide. Vous pouvez poursuivre comme vous pouvez en cours d’instance arrêter les poursuites lorsqu’il est établi que vous vous fourvoyez ou que vos services vous ont induit en erreur.
Il n’y a pas de honte à cela et ni votre pouvoir ni votre amour-propre n’en seront nullement entamés. Cela se passe ailleurs, il n’y a pas de raison qu’il en soit autrement au Cameroun. Je me dois d’ajouter qu’Il n’est pas bon pour vous que vous ayez dans la conscience des morts dans des maisons d’arrêt d’innocents citoyens placés à tort en détention préventive ou condamnés à des peines privatives de liberté alors que les faits qui leur sont reprochés sont loin d’être établis et que la présomption d’innocence reste garante du principe de liberté ;
Cela fait plus de 4 ans que Me Lydienne YEN EYOUM se trouve privée de liberté pour un prétendu crime de détournement de deniers publics, et avec elle, deux anciens Ministres de la République dont un n’a pu résister à l’adversité, il a tiré sa révérence en rendant l’âme le 08 mai 2014, je veux parler de Monsieur Henri ENGOULOU, ancien Ministre délégué aux finances, chargé du Budget. Il méritait de s’en aller libre, lavé de tout soupçon.
A ces compatriotes, il est reproché d’avoir détourné en coaction des deniers publics sur la base d’une saisie attribution des créances abusive. Or, il se trouve que Me Lydienne YEN EYOUM, Avocate de son état, avait été chargée par le Ministère des finances du recouvrement des fonds destinés à la liquidation de l’ex-ONCPB dont il était l’autorité de tutelle, des fonds que la SGBC retenait abusivement à l’idée que ces fonds lui permettraient de se faire payer les sommes que restait lui devoir l’ex-ONCPB.
Le juge saisi ayant estimé que la rétention de ces fonds par la SGBC était abusive, a ordonné leur reversement à l’Etat représentant l’ONCPB en liquidation.
Naît ainsi le procès opposant la SGBC à l’Etat du CAMEROUN que représente le Ministère des finances. Sans entrer dans les détails, le Ministère des finances qui avait confié le dossier de cette procédure de recouvrement à Me YEN EYOUM, donnera à celle-ci l’autorisation de retenir sur les fonds recouvrés la moitié en attendant que l’Etat et son Avocate se mettent d’accord sur les honoraires de celle-ci, ce que Me YEN EYOUM a fait et qui fera tomber sur elle les foudres d’une partie de l’Etat.
En effet, la Société Générale de Banques du Cameroun, débitrice des fonds saisis attribués, a fait feu de tout bois pour récupérer les sommes qu’elle venait judiciairement de perdre en menant au niveau de la Chancellerie une cabale contre Me YEN EYOUM et les Ministres en charge du dossier.
En effet, bien que le Secrétariat d’Etat à la défense ait déclaré en avril 2006 à la suite d’une enquête préliminaire qui lui avait été confiée par l’ex Vice-Premier Ministre, Ministre de la Justice, Garde des Sceaux que la saisie pratiquée sur les avoirs de la Société Générale de Banques du Cameroun était régulière, celui-ci n’a pas hésité à commander une nouvelle enquête, cette fois, à la Direction de la Police Judiciaire sans dessaisir le SED de la première. Ce qui est déjà, je dois le dire, extravaguant du droit.
Mieux, au cours d’une réunion ministérielle entre ses services et le Ministre des Finances, la Chancellerie, à travers le Secrétaire Général du Ministère de la Justice, a affirmé que c’est « le Ministre de la Justice qui a donné des instructions » pour que soit rendu le 24 mars 2004 par la Cour d’Appel du Littoral à Douala, l’arrêt n° 62/REF annulant la saisie attribution des créances pratiquée le 15 juillet 2004. (cf. compte rendu de réunion)
Or, il apparaît clairement de cette décision, bien qu’inique comme portant annulation d’une saisie quatre ans après que celle-ci ait entièrement été exécutée, que les fonds retenus par Me Lydienne YEN EYOUM, ne reviennent pas à l’Etat du Cameroun(cf.arrêt op.cit rôle 33, 2è paragraphe), entrent en effet dans ces fonds des émoluments dus à l’Avocat et aux Huissiers de justice, ainsi que les frais et dépens ;
Comment comprendre donc que ce soit sur la base de cet arrêt que Me Lydienne YEN EYOUM et autres sont détenus à la Prison Centrale de Yaoundé depuis plus de quatre (04) ans alors que l’argent justifiant les poursuites n’appartient pas à l’Etat du Cameroun?
Il faut, Excellence, pour que votre information soit totale et complète dans ce dossier que je vous dise que les déclarations de Madame NGONO Solange. Chef de la Cellule juridique de la direction des affaires juridiques du ministère des finances, que Monsieur ESSIMI MENYE, alors Ministre des finances avait mandatée spécialement pour déposer pour le compte du Ministère des Finances à la Police judiciaire lors de son audition, ont disparu du dossier transmis au tribunalparce que défavorables à l’accusation ; ce qui n’est pas un comportement citoyen, car l’instruction d’un procès se fait à charge et à décharge, et lorsque les faits ne sont pas établis, l’on doit pouvoir rendre une décision de non-lieu qui doit être loin d’un fait de complaisance mais comme participant d’une administration bonne et objective de la Justice.
Que disait en substance cette honorable dame, haut cadre du Ministère des finances ?
-que le ministère des Finances était en accord avec son avocat et ne lui a jamais retiré ni sa confiance ni son mandat jusqu’à son incarcération
-que le ministère des Finances n’a jamais porté plainte contre son avocat.
-que le ministère des Finances a été invité à déposer lors de l’enquête préliminaire de la Division de la police judiciaire en 2008 et s’est expliqué dans cette affaire et a versé de nombreux documents au dossier de l’enquête – que Me YEN EYOUM a des créances d’honoraires au ministère des finances qui se sont accumulés
-qu’elle réclame effectivement une balance des comptes qui n’a toujours pas été faite entre son cabinet et le ministère des finances
-que les services juridiques ont préparé un compte-rendu que la Présidence de la République a demandé dans cette affaire il y a plusieurs mois mais que le ministre des finances en poste ne leur a pas retourné son appréciation si bien que le ministère n’ a jamais répondu à la Présidence de la République.
Et pour finir sa déposition, elle ajoute :
-qu’en 2008, une réunion s’était tenue au ministère de la Justice sur convocation du Garde de sceaux Amadou Ali qui invitait le Ministre des finances de l’époque Monsieur Essimi Menye pour parler précisément des honoraires de Me Yen Eyoum et le Ministre des Finances avait donné la position de son ministère sur ce litige engagé par le Ministère de la justice qui était qu’il maintenait sa confiance à Me Yen Eyoum et qu’il estimait que le procès civil en cours opposant son ministère à la Société Générale de Banque au Cameroun (S.G.B.C) devait se poursuivre jusqu’au bout devant la Cour Commune de Justice d’Abidjan compétente en matière des litiges régis par le traité de l’Ohada.
Le 4 avril dernier cette dame a confirmé cette déposition devant le Tribunal Criminel Spécial en y joignant des pièces à l’appui.
Sa déposition était si claire et disculpait les accusés que l’Avocat général, à la place de la complimenter pour son sens de responsabilité et pour son courage, en était resté pantois et n’a eu pour toute réaction que de s’exclamer : Madame, êtes-vous toujours en fonction au Ministère des finances ?
Voilà qui n’honore pas la justice qui doit toujours et en tout instant rester au service de la vérité.
En rappel, le Bâtonnier Akere Muna, constitué par l’Etat du Cameroun pour recouvrer aux USA des sommes concernant l’affaire de l’avion présidentiel appelée Albatros a perçu les fonds entre ses mains en tant qu’Avocat régulièrement mandaté et a retenu avec l’accord de son client, l’Etat du CAMEROUN (Présidence de la république) ses honoraires, frais et débours?
Il l’a lui-même déclaré publiquement au cours d’une conférence de presse. Il n’a pas été inquiété pour les actes posés parce qu’il était fils d’un ex-dignitaire du pays, mais tout simplement parce dans l’exercice de son ministère ; il n’y avait là que tout de légal.
Pourquoi aujourd’hui faut-il deux poids et deux mesures?
Que font ces accusés devant un Tribunal Criminel Spécial qui n’est compétent que lorsqu’il s’agit de détournement de deniers publics ?
La saisine du juge ne doit pas absolument aboutir à une décision de condamnation ; elle peut aussi aboutir à un »non-lieu » qui ne doit pas nécessairement intervenir au terme du déroulement complet du procès, mais aussi dès l’instant que l’exposé des faits permet de conclure qu’il n’y a pas d’infraction.
Le récent arrêt rendu par la Cour Suprême du Cameroun le 29 avril 2014 dans l’affaire dite PAD contre SIEYAM SIEWE, ETONDE EKOTTO et autres Me ABESSOLO, permet de justifier cet arrêt des poursuites contre Me Lydienne YEN EYOUM et autres sans que vous ayez en conscience à vous reprocher d’avoir fait priver pendant tant d’années de liberté des citoyens auxquels la société n’avait rien à reprocher.
S’il y a un conflit d’honoraires entre l’Avocat et son client, ce conflit relève en 1èr ressort de la juridiction du Bâtonnier de l’ordre des Avocats et de la Cour d’appel en second degré de juridiction, la justice pénale n’a rien à y voir, alors et surtout que dans le cas d’espèce, il n’y a même pas eu de conflit d’honoraires entre Me Lydienne YEN EYOUM et son client l’Etat du CAMEROUN, représenté par le Ministère des finances.
Au contraire, le Ministère des Finances a déclaré n’avoir eu qu’à se louer des prestations de son Avocate, et de n’avoir subi aucun préjudice dans cette affaire, ce qui s’explique parfaitement dans la mesure où l’argent que retient Me Lydienne YEN EYOUM ne lui était pas destiné mais couvrait plutôt ses dépens et ceux des autres intervenants dans cette affaire ainsi les frais de procédure et les droits de recette.
Le Ministre des finances qui a constitué Me Lydienne YEN EYOUM pour assurer la défense des intérêts de l’Etat, ne s’étant nulle part plaint d’un comportement frauduleux de son conseil, et le fait pour l’Avocat de se faire payer ses honoraires sur des sommes recouvrées pour le compte du client n’étant pas prévu dans le code pénal comme constitutif d’une infraction, alors et surtout que ce mode de paiement s’est fait avec l’accord du client, il n’y a pas d’infraction. Et suivant le principe bien connu pas d’infraction sans loi, pas de peine sans loi »Nullum crimen sine lege Nulla pena sine lege ». Nous faisons ici face à une détention arbitraire qui dure depuis plus 4 années.
En tout état de cause, le travail de cet Avocat a permis à l’Etat du Cameroun de rentrer dans ses droits et bien plus encore au détriment d’un débiteur de mauvaise foi qui ne saurait muer l’Etat du CAMEROUN en Agent de recouvrement de la S.G.B.C. Enfin, si la Société Générale de Banque au Cameroun (S.G.B.C), estime avoir payé à tort des sommes qu’elle ne devait pas, la loi a prévu dans ce cas la procédure de répétition de l’indu sans qu’il faille procéder par une voie administrative qui en tout état de cause ne saurait être au-dessus d’une décision judiciaire. La cause n’est pas pénale puisqu’il n’y a ni infraction ni peine sans loi.
Nul ne peut être arbitrairement arrêté, détenu ou exilé sauf à violer les termes de l’article 9 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de l’O.N.U, fondement de l’habeas corpus auquel adhère le CAMEROUN
C’est la raison pour laquelle je me permets de vous suggérer, Excellence, pour sauver les meubles ainsi que la face aux yeux du monde, et éviter de poser de faux problèmes de conscience aux Juges, d’ordonner l’arrêt des poursuites dans cette affaire les lois de procédure vous en donne le droit par l’intermédiaire de vos procureurs généraux qui vous sont hiérarchiquement soumis et subordonnés, et de remettre en liberté sans jugement, Me Lydienne YEN EYOUM ainsi que les autres coaccusés et complices dans cette longue détention arbitraire. Vous aurez ainsi utilisé à bon escient les pouvoirs qui vous sont reconnus par la loi.
Dans l’attente de cette libération, Veuillez croire, Monsieur le Président de la République, Excellence, à l’assurance de ma respectueuse considération.
Par Olivier Bilé, président de l’UFP
Depuis au moins le 19 février 2013, notre pays est sous les feux de la rampe car soumis à des vagues d’instabilité aux frontières, abondamment relayées par les médias internationaux. Cette instabilité se traduit dans la partie septentrionale par des enlèvement d’étrangers et autres attaques à main armée contre nos forces de sécurité, lesquelles sont menées par des commandos de la désormais célèbre organisation militaro-islamiste Boko Haram alors que dans la partie orientale, elle avait commencé un peu avant les premiers rapts de Boko Haram, par des attaques meurtrières menées ensuite à intervalles plus réguliers par des éléments de la SELEKA centrafricaine. Avec le recul du temps, il m’a semblé nécessaire de questionner sérieusement cette inédite situation et de proposer ma modeste lecture de cette soudaine avalanche de soubresauts sur le territoire d’un pays jusqu’ici préservé de ce type de problèmes.
Je voudrais avant tout dire que si, malgré son instabilité politique structurelle que venait encore de confirmer la toute récente actualité faite de nouvelles tueries, la Centrafrique pourrait à moyen terme connaitre un certain apaisement au cas où, sous la houlette et la vigilance de la communauté internationale, des élections honnêtes et équitables y sont organisées par la présidente intérimaire Samba Panza, il y a par contre de bonnes raisons de craindre que le péril BOKO HARAM demeure voire s’intensifie, en raison de son mode opératoire et de son inscription dans la géopolitique des conflits intercivilisationnels contemporains.
En me réjouissant de la récente libération des otages italiens et canadien – religieux kidnappés eux aussi dans le septentrion – ainsi que de tous ceux qui les ont précédés, la question récurrente des modalités et conditionnalités desdites libérations rejaillit toutefois de manière plus lancinante, tant il est vrai qu’elle soulève l’autre problème qui est celui du renforcement des capacités opérationnelles de BOKO HARAM et son corollaire qui est la perpétuation voire la montée en dangerosité de son action à moyen et long termes. Mais la question bien plus fondamentale qu’il convient de se poser est celle de savoir pourquoi tout cela nous arrive aujourd’hui. Comment comprendre ce bouleversement de la conjoncture sécuritaire actuelle en ce qui concerne notre pays en particulier ?
La responsabilité du peuple
Ma thèse, ma conviction profonde est que ce qui nous arrive est la conséquence sur la durée, d’un redoutable Boko Haram mentalitaire de grande ampleur, entretenu par nous-mêmes Camerounais, qu’il est urgent de soigner à la racine. A cet égard, j’identifie deux principaux niveaux de responsabilité dont l’un se situe très clairement au niveau du peuple lui-même. Disons-le sans complaisance, le peuple camerounais est redoutablement passif, insouciant et démissionnaire, chacun le sait désormais. Pourtant, Martin Luther King nous dit que « les grandes nations sont l’ uvre de leurs citoyens » lorsque dans la même veine, Ruben Um Nyobe nous instruit de ce que « la politique touche à tout et tout touche à la politique. Dire que l’on ne fait pas de politique c’est avouer que l’on n’a pas le désir de vivre ».
Les Camerounais sont-ils donc si las de vivre ? Ou alors, espèrent-ils être miraculeusement libérés par une deus ex machina prête à passer l’éponge sur toutes leurs petites lâchetés et démissions ? Disons-le clairement, cela est parfaitement impossible car, même les écritures disent « qu’il te soit fait selon ta foi », c’est-à-dire, selon tes aspirations et tes convictions les plus intimes. Mais alors, la nature ayant horreur du vide, quel sort peut être fait à un peuple qui dans son écrasante majorité, ne manifeste ni aspiration, ni engagement pour un dessein politique et un avenir plus ou moins précis ? Quel destin peut être réservé à un peuple dont l’indolence, l’individualisme et l’hypocrisie (notamment sur le slogan d’une illusoire émergence en 2035) ont atteint les extrémités que nous connaissons ?
Au bout du compte, un peuple qui vit ainsi dans les ténèbres, aux sens propre et figuré, et qui ne manifeste clairement aucune aspiration à autre chose qu’à la gadoue dans laquelle il est englué, ne risque t-il simplement pas, même inconsciemment, de susciter, d’attirer toutes sortes de difficultés, tant il est vrai que l’homme ne saurait être que le produit de ses rêves et désirs les plus ardents ? Sinon en effet, il ne serait rien d’autre que l’ombre de lui-même, une coquille vide, creuse et sans le moindre avenir. Chacun peut observer la manière avec laquelle, sous d’autres cieux, les peuples règlent leurs comptes aux dirigeants impopulaires. Hale Dwoskyn, célèbre penseur américain nous recommande à cet effet que « si vous êtes contre un politicien en particulier, proclamez plutôt que vous appuyez son adversaire parce que souvent, les suffrages favorisent la personne à laquelle les gens s’opposent le plus, car toute leur énergie et leur attention sont dirigées vers elle ». A bon entendeur…
D’autre part, comment tout un peuple peut-il à ce point manquer de sérieux au point de se complaire dans la corruption, la comédie et le faire-semblant, la bière et la futilité, le tribalisme, l’égoïsme et la quête du petit profit personnel, tout en espérant échapper aux démons de l’autodestruction qu’il suscite et charrie inévitablement chaque jour depuis des décennies? Existe-t-il même encore ici quelques prédicateurs et objecteurs de conscience pour rappeler lucidement et courageusement à ce peuple démissionnaire, quel est son devoir et sa responsabilité dans l’orientation et l’action, relativement à la destinée et l’avenir du pays ? Au lieu de se complaire dans l’indolence et l’inaction, tout citoyen digne de ce nom, sérieux et responsable, devrait donc inlassablement rechercher dans la réflexion et l’action, le bien de sa nation tout en priant Dieu en sa faveur car son bonheur à lui dépend du sien. Il est urgent de rétablir la démocratie dans sa définition élémentaire de gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple.
Je suis par conséquent intimement persuadé pour ce premier niveau d’analyse que nos mentalités doivent radicalement changer sur cette cruciale et vitale question de l’engagement pour le pays, faute de quoi, nous susciterions encore d’autres Boko Haram, càd d’autres facteurs d’instabilité infiniment plus graves. Chacun l’aura bien compris, ce propos n’est rien d’autre qu’une sincère et fraternelle mise en garde de mes concitoyens, relativement aux périls de plus en plus imprévisibles qui nous guettent. Par conséquent, mon exhortation au peuple à cet égard est « Debout le Cameroun ! ».
La responsabilité de l’élite dirigeante
L’autre niveau de responsabilité du Boko Haram mentalitaire camerounais se situe au niveau de l’élite dirigeante d’obédience néocoloniale qui depuis plus de 50 ans maintenant, soumet le pays à une gouvernance adossée sur les logiques de la terreur ; la corruption et l’achat des consciences ; la tricherie et le mensonge ; le tribalisme et le clanisme ; les égoïsmes, les injustices et les inégalités sociales ; la rareté et les pénuries diverses ; la culture et l’esprit du pacte colonial.
Par la terreur, le peuple est soumis à une répression soit brutale soit subtile qui l’installe dans tous les cas dans une psychologie de la peur tout en brisant la plupart des ressorts de résistance citoyenne et politique. La conséquence directe en est, malgré le slogan incantatoire de démocratie avancée, un état de dépolitisation massif et quand il existe, un militantisme majoritairement opportuniste de la part de la petite « élite » fonctionnaire et affairiste, au sein des rangs du parti au pouvoir faisant alors office de cambusier et de distributeur des rôles et prébendes. Par la corruption, la plupart des acteurs de la scène nationale ainsi que des pans entiers de la société sont tout simplement achetés et soumis soit à la loi du silence complice et coupable, soit à d’aussi soudaines que brusques entrées dans les rangs du parti organisateur pour prétendument assurer chacun sa propre survie ainsi que celle des siens.
Par la tricherie et le mensonge, une prétendue compétition démocratique est proclamée et entretenue depuis quasiment 25 ans, dans un environnement où les règles éminemment inéquitables du jeu politique en vigueur et à tous les niveaux, ne sont en vérité que la négation même de l’idéal démocratique. Lorsqu’une société est à ce point subvertie et entourloupée par ses propres dirigeants, cad ceux-là mêmes qui devraient être les plus soucieux de son avenir, il est constant, quand on se réfère à l’histoire de l’humanité, qu’elle s’expose à terme, naturellement ou surnaturellement la vie étant constitutive de ces deux réalités placées en tout cas sous le contrôle vigilant du Régulateur suprême et éternel, à un processus de décomposition et de déréliction inéluctable.
Résultat des courses : De la longue crise économique et financière amorcée au milieu des années 1980 ; de la très profonde crise morale à la pollution mentale généralisées ; des innombrables scandales politico-financiers sur fond de détournements de la fortune publique jonchant la trajectoire historique du pays jusqu’aux plus spectaculaires prises de l’opération Epervier au sein des sphères les plus élevées du pouvoir ; du choléra, des inondations et autres souffrances insupportables caractérisant encore et toujours le quotidien des Camerounais ; du phénomène des coupeurs de routes à ceux des crimes rituels en tant qu’asymptote de la criminalité et de l’insécurité urbaines ; du chômage de masse, de la rareté et des pénuries actuelles en matière de commodités élémentaires telles l’eau, l’électricité, la route ou la santé, la liste est loin d’être exhaustive, des signes qui n’ont eu de cesse de matérialiser la décomposition croissante et la prise d’eau des différents compartiments d’un bateau qui n’a jamais cessé d’être dans la tourmente.
Ces diverses tribulations auxquelles s’ajoute la nouvelle forme d’insécurité due à Boko Haram, sont encore une fois loin d’être le produit du hasard. Elles tirent leurs sources profondes du Boko Haram mentalitaire camerounais que j’ai essayé de décrire à travers les précédentes lignes en guise de sonnette d’alarme. Je suggère de nouveau et avec force que tout en travaillant à sécuriser davantage notre territoire, nous nous attelions aussi et surtout à traiter le mal du Boko Haram mentalitaire à la racine. A l’instar de ce qui se fait ailleurs en contexte singulièrement difficile, cela passerait entre autres, par une robuste stratégie de rassemblement de toutes les forces vives les plus essentielles, en vue du salut de la nation.
Que Dieu bénisse le Cameroun !
Par les Congolais de France
Monsieur le Président de la République,
Nous souhaiterions attirer fraternellement votre attention sur l’opération « Mbata ya mokolo » initiée par les administrations de la République du Congo à l’encontre des migrants originaires de la République Démocratique du Congo.
Notre inquiétude ne réside pas dans le fait d’avoir expulsé plus de 83 000 de nos compatriotes qui séjournaient sur votre sol, votre pays étant souverain. Ce sont plutôt les éventuelles conséquences des informations sur les violations des droits fondamentaux de la personne humaine qui nous préoccupent davantage.
Par conséquent, nous, membres de la diaspora RDCongolaise, nous nous demandons avec force et vigueur si les expulsés sont victimes d’un règlement de compte entre Kinshasa et Brazzaville. Nous nous interrogeons sur les véritables motivations de ces refoulements, dans la mesure où les extraditions judiciaires auraient été le processus le plus approprié.
C’est parce que nous privilégions la sagesse que nous voulons connaître les tenants et les aboutissants, ayant débouché sur l’humiliation de nos compatriotes ; c’est parce que nous prenons en compte la dimension étatique que nous souhaitons le rassemblement sur les deux rives du fleuve Congo, au vu des relations millénaires entre nos deux peuples, de tout ce qui est épars ; c’est parce que nous sommes des humanistes que nous avons à c ur de soutenir toute initiative favorable au plus grand bienfait de nos populations et tenons à ce que tout soit entrepris dans le meilleur délai afin de mettre un terme au climat de haine qui s’installe entre nos deux peuples ; c’est parce que nous tenons à sauvegarder les intérêts de nos compatriotes vivant dans votre territoire que nous recourrons à la voix diplomatique en vue de la résolution pacifique, en toute fraternité, des conséquences dues à l’expulsion des plus de 10 % d’entre eux ; c’est parce que nous sommes conscients que l’on ne résout pas positivement les rapports entre Nations par la passion que nous prenons en compte, dans notre démarche, les obligations morales qui cimentent nos rapports, ainsi que l’amélioration et la poursuite d’un bon voisinage.
Aucune entrave au principe inhérent aux obligations morales et fraternelles ne doit être tolérée. La violence n’ayant jamais rien arrangé, l’objectif de notre initiative consiste à chercher la vérité en vue de la solidarité.
Nous estimons que, dans ce moment difficile, nos c urs devront plutôt se rapprocher en même temps que nos mains pour que la grandeur de ce geste et son sens profond puissent lier davantage, comme dans le passé, nos deux peuples dans le temps présent et dans le futur.
Votre tâche, qui consiste à faire en sorte que nos deux peuples vivent en harmonie, n’est pas au-dessus de vos forces – à la condition qu’elle devienne ce qu’elle doit être : l’humanisme au service des populations. L’harmonie, tout comme le bien, se diffuse.
Ainsi espérons-nous avoir des interlocuteurs responsables en vue d’un échange constructif sur des mesures susceptibles de répondre aux pratiques inhumaines ayant porté atteinte à l’honneur d’un peuple frère.
Nous pensons que seules la tolérance mutuelle, ainsi que le respect des autres et de soi-même faciliteront les échanges culturels, traditionnels et économiques, ainsi que l’entente cordiale entre Kinshasa et Brazzaville.
Espérant pouvoir compter sur les relations fraternelles ayant toujours liées nos deux peuples et sur votre compréhension, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de notre très haute considération.
Par Michel Tagne Foko
Brothers,
Je me permets de vous écrire publiquement en français, parce que mon anglais est catastrophique. Je me permets de vous écrire parce qu’aucun intellectuel africain n’a osé le faire, comme d’habitude. Je me permets de le faire même si j’ai peur pour le Nigeria et les pays limitrophes et que la honte que j’ai de vos actes est immense. Je vous écris parce que je crois, je rêve, que vous prendrez conscience de l’énormité de votre cruauté et deviendrez des personnes qui respectent les valeurs humaines.
Etre rebelle ou se rebeller, je croyais que cela se joignait quelques fois avec le fait d’être militant. Est-on toujours militant quand on bascule dans l’extrême ? Souligne-t-on toujours les injustices dans la société en prenant des positions extrêmes ? Pensez-vous que vos dirigeants écouteront vos revendications, en continuant dans l’extrémisme ? Je pensais, et peut-être que je me trompe, que le dialogue justement était le meilleur moyen de se faire entendre, même si en Afrique le droit de manifester publiquement n’est pas encore entré dans les m urs. Je pensais qu’on défendait mieux les causes en restant pacifique. N’avez-vous pas un peu de compassion pour la malheureuse population qui se retrouve aujourd’hui terrorisée par vos actes ?
N’avez-vous pas un peu d’attendrissement pour vos frères et s urs de religion ? Ne pensez-vous pas que vos actes contribueront à la stigmatisation dans le monde de cette belle religion ? Ne pensez-vous pas qu’Oussama ben Laden, aux Etats-Unis, Mohamed Merah, en France, Michael Olumide Adebolajo, au Royaume-Uni, ont largement contribué à ternir gravement l’image de la religion à laquelle vous dites appartenir ? Ne pensez-vous pas qu’il faudrait arrêter de faire peur aux gens en leur faisant croire que la religion que vous pratiquez est la même que celles des millions de personnes pratiquant l’Islam dans le monde ?
Avez-vous calculé combien de millions de pertes les pays Africains ont subi avec le kidnapping de jeunes filles dans les lycées de votre pays ? Avez-vous pensé à tous ceux qui vivent du tourisme en Afrique ?
Savez-vous que la majorité des Occidentaux voient l’Afrique comme un seul pays, et qu’aujourd’hui avec les troubles que vous avez causés au Nigeria, de nombreuses visites touristiques ont été annulées ?
Pensez-vous que l’Afrique sera au rendez-vous du développement, en ayant toujours des coups d’Etat ? Savez-vous qu’en pays de démocratie, les présidents africains sont considérés comme des dictateurs ? En êtes-vous fiers ?
Ne pensez-vous pas qu’il serait préférable de travailler pour gagner sa vie d’une autre façon ? Je vous propose un travail autrement plus noble que celui que vous faites en ce moment : travailler dans mes champs de haricots. Ce n’est pas un travail d’aristocrate mais cela reste un travail. Je reconnais tout de même que mes champs de haricots ne vous donneront pas des milliards, soit beaucoup moins que ce que certains pays vous donnent pour que vous puissiez vous équiper en armements.
Je peux comprendre que vous vous révoltiez contre une sorte de dictature que vous ou votre tribu vivez au quotidien. Je peux comprendre toutes les peines et les injustices que le Nigeria a pu commettre par mégarde. Mais je me refuse à comprendre les viols, les tortures, les meurtres, etc. Tous ces crimes ne se justifieront jamais à mes yeux !
Veuillez agréer l’expression de mon appel à la raison pour le bien-être des citoyens du Nigeria et pour la sécurité des pays alentour. Evitez, s’il vous plaît, d’envoyer ce beau pays qu’est le Nigeria à la catastrophe.
Par le père Ludovic Lado
Chers condisciples de Jésus Christ,
Depuis mon pays de mission qui renaît des cendres d’une sale crise politique, je n’ai pas pu résister à un appel intérieur à partager avec vous quelques unes de mes préoccupations sur la responsabilité sociale et politique du chrétien au Cameroun aujourd’hui. Je vous écris à vous spécifiquement parce que nous avons en commun un même modèle existentiel, un certain Jésus Christ, ce Juif dissident du 1er siècle de notre ère, dont la vie continue d’inspirer des millions de personnes dans le monde. Peu importent nos multiples dénominations ! Après tout Dieu ou Jésus n’est ni catholique, ni protestant, ni évangélique, ni pentecôtiste et je ne sais quoi. L’essentiel est notre référence commune à Jésus Christ qui nous propose un chemin de salut, c’est-à-dire de vie humaine accomplie.
Mais que signifie être chrétien, voire croyant, dans la société camerounaise d’aujourd’hui? A quoi nous servent les religions au Cameroun?
Les recoupements statistiques donnent à penser qu’au moins 60 % de Camerounais s’identifient comme chrétiens. Et si on y ajoute les musulmans et les adeptes de nos dignes religions ancestrales, on atteint au moins 95% de croyants dans la population camerounaise. Mais, et c’est là le paradoxe qui m’intrigue, comment peut-il y avoir tant de mal-vivre, de pauvreté, d’injustices et d’incivismes dans un pays que la nature a comblé de tant de richesses et où presque la totalité de la population est croyante? Croyez-moi, je connais assez bien les lumières et les ombres de la nature humaine pour ne pas rêver du paradis sur terre.
Mais à quoi nous servent toutes ces religions si elles ne nous rendent pas plus humains, si elles ne nous aident pas à bâtir un pays plus juste, plus fraternel et plus solidaire ? J’ai toujours pensé qu’une religion était un chemin d’humanisation divinisante. Les églises, les temples et les mosquées sont remplis les jours de culte mais dans la société c’est la jungle, c’est le règne du « chacun pour soi ». Plus l’offre religieuse croît plus la fraternité et la prospérité semblent foutre le camp. Comment concilions-nous tout cela avec le nom de Dieu? Comment expliquer l’ampleur de la paupérisation dans un pays où presque tout le monde a le nom de Dieu sur les lèvres ? En quel Dieu croyons-nous au juste ?
Où sont et que font les chrétiens au Cameroun?
Que de nouvelles églises ! Que de veillées de prières ! Que de campagnes d’évangélisation ! Quelle effervescence religieuse ! Mais la foi chez nous semble se réduire à une mécanique de formules et à une boulimie rituelle sans véritable incidence sur le vivre-ensemble, sur la relation à autrui. Pourtant, « Le jeûne qui me plaît, dit le Seigneur, n’est-ce pas ceci : faire tomber les chaînes injustes, délier les attaches du joug, rendre la liberté aux opprimés, briser tous les jougs ? N’est-ce pas partager ton pain avec celui qui a faim, accueillir chez toi les pauvres sans abri, couvrir celui que tu verras sans vêtement, ne pas te dérober à ton semblable ? Alors ta lumière jaillira comme l’aurore. » (Is 58, 6-8). Dans ce pays qu’est le Cameroun, où faisons-nous tomber les chaînes injustes ? Où délions-nous le joug ? Où rendons-nous la liberté aux opprimés ? La pauvreté qui déshumanise les Camerounais n’épargne pas les Chrétiens.
Elle est décidément l’une des pires formes de violence, le premier ennemi des valeurs et de la dignité humaine. Si nous avons reçu l’Esprit Saint, comme nous le prétendons, où sont donc nos saintes uvres dans la cité? Jésus a demandé à ses disciples d’être la « lumière du monde » (Mt 4,14) mais nous sommes les ténèbres du Cameroun. Il a béatifié les « persécutés pour la justice » (Mt 5, 10) mais c’est nous qui persécutons par l’injustice. Il nous a demandé d’aimer et de servir sans discrimination (Mt 20, 28), non seulement nous nous servons mais nous asservissons notre prochain. En quel Dieu croyons-nous en réalité ? En ce Dieu défini par la Bible comme Amour et Vie ? A qui ressemblons-nous au juste ? A Jésus Christ qui a dit : « Je suis venu pour que les hommes aient la vie et l’aient en abondance » (Jn 10, 10) ? Quiconque sert un système injuste ne peut être disciple de Jésus Christ, parce qu’il sert les forces de la mort. Dieu est la Vie ! La foi en Dieu n’est rien d’autre que la foi en la Vie qu’on s’engage ici bas à promouvoir en soi et en l’autre.
Pensez-vous qu’il est sensé de demander à Dieu, comme nous le faisons dans nos multiples prières, d’arranger notre vie à nous alors qu’on écrase celle des autres par l’injustice? Je ne le pense pas ! La vie éternelle à laquelle nous aspirons n’a de sens que si elle est le couronnement d’une vie passée sur terre au service de la vie en soi et en l’autre. Encore une fois, je ne rêve pas du paradis sur terre, mais la réalité est que les fils de ténèbres semblent avoir étouffé les fils de lumière dans notre pays. C’est pour cela que le fruit de notre vivre-ensemble n’est pas la justice ou encore l’épanouissement de la vie humaine.
Jésus n’était pas un politicien mais n’oublions pas que c’est à cause de son opposition aux servitudes religieuses et sociales de son temps, de sa défense inconditionnelle de la dignité de tout être humain qu’il a été rejeté et crucifié par les fonctionnaires du sacré et les politiciens de son temps. Cela ne vous étonne-t-il pas qu’avec un tel maître nous soyons si tranquilles dans un pays comme le nôtre rongé par le mal-être? Nous baignons dans un christianisme individualiste tellement centré sur la consommation rituelle pour des besoins personnels qu’il ne constitue plus aucun danger pour les structures qui secrètent l’injustice et la mort. On en vient même à commercialiser le « sacré » aux chercheurs d’emploi, de conjoint, d’enfant, de richesses, etc., tout cela au nom de Jésus Christ. Ce christianisme fétichiste que la pauvreté et son lot de misères sociales font fleurir chez nous n’est pas celui de Jésus Christ ! D’ailleurs nous dit-il : « Ce n’est pas en me disant : « Seigneur, Seigneur ! » qu’on entrera dans le royaume des Cieux, mais c’est en faisant la volonté de mon Père qui est aux cieux. Ce jour-là, beaucoup me diront : « Seigneur, Seigneur, n’est-ce pas en ton nom que nous avons prophétisé, en ton nom que nous avons expulsé les démons, en ton nom que nous avons fait beaucoup de miracles ? » Alors je leur déclarerai : « Je ne vous ai jamais connus. Écartez-vous de moi, vous qui commettez le mal ! » » (Mt 7, 21-23). En réalité, la foi chrétienne est un chemin d’élévation mystique qui libère progressivement en l’homme les forces de l’amour, mais que malheureusement le fonctionnariat du sacré a progressivement émasculée, condamnant ainsi la plupart des chrétiens au « kwashiorkor » spirituel. Le peuple de Dieu se meurt dans les poubelles spirituelles faute de mystagogues, c’est-à-dire de vrais guides initiatiques formés à l’école de Jésus Christ.
Les chrétiens doivent se réveiller au Cameroun et reprendre le flambeau du Maître, celui de la dissidence ! Le christianisme tranquille et sans risques n’est pas celui de Jésus Christ. Un vrai chrétien est un rebelle par essence, parce qu’il ne supporte pas qu’un être humain soit piétiné. La plupart de nos problèmes sociaux sont engendrés par la mauvaise gouvernance qui relève des injustices structurelles. Dieu n’y est pour rien ! Laissons Dieu tranquille et assumons nos responsabilités. Il nous en a donnés les moyens. Où sont et que font les chrétiens sur le champ politique au Cameroun?
Au lieu de courir après les miracles, les chrétiens doivent prendre le risque de subvertir les forces de la mort de leur temps par un engagement responsable au service de la justice et de la paix dans tous les domaines de la vie sociale, y compris la vie politique. Jésus l’a fait et en a payé le prix. Un christianisme conformiste n’est pas celui de Jésus Christ et seuls les hommes libres peuvent être vraiment ses disciples. Beaucoup sont baptisés mais très peu sont chrétiens parce que très peu sont libres. « L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération, et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue, remettre en liberté les opprimés. » (Lc 4, 18). Voilà l’Esprit qui habitait et guidait Jésus, ce maître ambulant qui n’avait même pas où reposer sa tête (Mt8, 20). Est-ce le même esprit qui nous habite, nous qui prétendons être ses disciples aujourd’hui au Cameroun? Que Dieu bénisse le Cameroun !
la tribune de Louis David Lobè, Président du Front des Jeunes du Renouveau, publiée dans le journal camerounais Le Soir
Monsieur le Président,
Le discours que vous avez adressé à vos jeunes compatriotes est bienvenu. Mieux qu’un rituel républicain, il est un moment particulier d’assurance de cette composante de notre pays qui est en proie à l’âpreté du quotidien. Nous vous écoutons toujours avec cette attention soutenue qui ex rime la grande admiration que les jeunes vous portent. A Cameroun, conformément aux dispositions de la polit que nationale de la jeunesse, la jeunesse se situe dans les tranches d’âge allant de 15 à 35 ans. Cette précision est essentielle dans un environnement où les plus âgés, les adultes vieillissants, s’agrippent scandaleusement à cette tranche. C’est donc à nous que vous avez parlé le 10 février 2014.
La rudesse de la vie nous confine dans un chômage avilissant. Nous sommes à la merci de toutes les dépravations. Les étiquettes les plus viles nous sont affublées. Nous sommes sujets à la mésestime.
Loin de nous l’idée de nous dédouaner, relatons les faits afin d’identifier les responsabilités: un jaillissement vertigineux des lieux de débauche autour des sanctuaires du savoir que sont, nos universités, nos lycées, nos écoles, « l’imbécilisation » de nos cadets à travers l’admission à des classes supérieures avec des notes médiocres, promotions collectives’ le silence complice des forces de main¬tien de l’ordre devant les lieux de distributions, de commercialisations, et de consommations des stupéfiants.
La promotion des jeux de hasard comme tremplin vers la félicité. A y voir de près, nous ne sommes pas si coupables. Devant les difficultés nombreuses et multiformes que nous connaissons, vous avez constitué plusieurs départements ministériels pour l’émancipation des jeunes. Ainsi, les ministères en charge des questions d’éducation, le ministère de la Jeunesse et de l’Education Civique, le Ministère de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, le Ministère des Petites et Moyennes Entreprises, de l’Economie Sociale et de l’Artisanat.., nous sont dédiés. Plusieurs organismes de résorption du chômage ont été salués avec une rare frénésie, mais n’ont pas su mériter ni votre haute confiance, ni l’estime folle des jeunes qui y trouvaient des raisons d’espérer.
Il y a un gap entre ces dirigeants froids et les aspirations des jeunes, et nous le disons très respectueusement, nous n’en voulons plus! Nous sommes motivés. Votre adresse nous rappelant que la construction des infrastructures routières, sanitaires, scolaires sera notre tâche, nous interpelle. Vous nous mettez au c ur de nos responsabilités devant la République du Cameroun, devant l’histoire. Cette motivation sera accrue si vous daignez vous appesantir sur ces deux suppliques: la création de l’Observatoire National du profil Administratif qui viendrait émonder l’administration publique de ces resquilleurs, mais surtout veiller à la régularité des concours d’admission dans les grandes écoles, car malgré ce qui est dit, le doute persiste.
Nous souhaitons voir éclore des ministres jeunes au sens propre du terme. Quel bonheur, que de voir un jeune aux côtés de cet illustre compatriote dont la côte d’estime est rayonnante auprès des jeunes! Le retour des valeurs essentielles passe aussi par la refonte des partis politiques. Ils doivent cesser d’être des étals commerciaux qui génèrent des prébendes et garantissent des ascensions sociales à quelques sombres personnes, pour redevenir des lieux d’initiation à l’action militante, d’appropriation d’idées fécondes et concurrentielles dans le sens de la construction du Cameroun.
Dans ce cafouillis tourbillonnant, nous avons choisi le Renouveau. Oui Mr le président, nous sommes les chantres du Renouveau! ce modèle de référence indispensable à la construction d’un Cameroun prospère et fort, véritable prophylaxie devant les errements qui enlaidissent notre quotidien dont le pan visible est une administration publique dans laquelle la corruption, l’absentéisme, la délation se sont sédimentés. Un espace public où intolérance, injures et outrances diverses tiennent lieux de projet politique; où les valeurs normatives se sont galvaudées avec un rare cynisme. Le renouveau que vous inspirez est la rigueur dans la gestion des affaires publiques, la moralisation des comportements, la libéralisation de notre économie, la démocratisation de notre espace publique.
A y voir de près, rien de grand ne se fera sans l’infusion des règles-préceptes du Renouveau dans nos vies.
Tout en vous réitérant notre déférence et notre soutien infaillible, veuillez agréer Monsieur le Président, les salutations des jeunes authentiques.
Par Paul Eric Kingué, maire de Njombé-Penja
Excellence Monsieur l’Ambassadeur
Du fond de ma cellule de la prison de New-Bell, je suis avec grand intérêt, votre déploiement et surtout, votre engagement non voilé à faire entendre la voix bien mieux, la position de la France institutionnelle dans ce qu’il est évident et constant depuis 15 ans, d’appeler l’Affaire Thierry Michel ATANGANA. A cette mission sans doute régalienne de la France, vous semblez y ajouter du vôtre, c’est-à-dire du « Gain » (Bruno), prouvant ainsi au monde entier, en tous cas aux Camerounais, qu’on ne blague pas avec la France mais aussi et surtout, avec la vie de ses citoyens, où qu’ils soient dans le monde. Excellence Monsieur l’Ambassadeur, en même temps que cette politique de la France, qui vise à protéger les siens mérite d’être admirée et saluée par toute personne de bonne foi, en même temps, une curiosité renversante m’oblige à vous poser cette question récurrente dans mon esprit : LA FRANCE MILITE-T-ELLE VRAIMENT POUR LES DROITS HUMAINS UNIVERSELS ? Excellence Monsieur l’Ambassadeur, à cette occasion, aucune esquisse de réponse ne semble me venir à l’esprit. Au contraire mon subconscient, du fait des refoulements dus aux abus de certains réseaux français au Cameroun en particulier et en Afrique en général, me suggère de penser autrement. Pour moi en tout cas, jusqu’à ce qu’il me soit prouvé le contraire, la France sans la grande majorité de son peuple, me semble loin de se préoccuper des droits Humains, pourtant Universels. Pire, au Cameroun comme ailleurs, elle semble faire de cette exigence universelle, ce qu’il y a de plus aléatoire, voire même de plus subjectif. Pour llustrer ma pensée, permettez-moi de m’appesantir sur mon cas : Alors que j’étais Maire de la Commune de Penja, dans le Moungo, j’ai démasqué et dénoncé un vaste réseau de délinquance fiscale entretenu par les plantations françaises P.H.P, S.P.M. et CAPLAIN. Trois mastodontes dont les chiffres d’affaire annuels cumulés tournent autour de 216 milliards de francs CFA.
Trois entreprises dont les promoteurs Sieur FABRE, Sieur O’Quin et Dame CAPLAIN tous français d’origine, ne payent pas les impôts locaux, (même pas la patente que la Bayam-Sellam du Cameroun est contrainte de payer), accentuant ainsi, la paupérisation des populations de ma localité, qui abrite pourtant leurs investissements. Pour avoir osé, en ma qualité de Maire (élu local) demander que ces taxes locales non payées depuis plus de trente an le soient enfin, pour que mes populations écrasées par la faim et les maladies de tout genre, dues par ailleurs aux pesticides mortels qu’utilisent ces Entreprises françaises voient leurs conditions de vie améliorées, je n’ai eu droit qu’à l’emprisonnement ferme, financé par les propriétaires des entreprises PHP, SPM et CAPLAIN à travers leurs bras séculiers camerounais, Marafa Hamidou Yaya et autres sans qu’un seul instant, la France et vous-même, ne vous sentiez concernés. Oui Monsieur l’Ambassadeur, la France et Sieur MARAFA Hamidou Yaya, m’ont jeté en prison avec à chaque fois des condamnations injustifiées et juridiquement non fondées, des condamnations frisant parfois le ridicule, sans que le sursaut du pays militant des droits humains que dit être la France qui explique en partie, votre déploiement ostentatoire dans l’affaire Michel Thierry ATANGANA soit ressenti. J’ai pourtant été condamné à vie monsieur l’Ambassadeur, du fait de la France. Vous deviez à cet effet plus que quiconque, vous sentir concerné par les abus de la France sur un citoyen, mieux élu camerounais innocent, harcelé par une avalanche de procès raccommodés de fils blancs, inspiré par vos compatriotes exploitants de Bananeraies, fleurs et Ananas du Moungo. Je suis moi aussi Monsieur l’Ambassadeur, Citoyen du monde et mérite l’attention de la France et celle de son gouvernement dont la publicité sur la destruction d’un élu au Cameroun n’est pas des plus reluisantes. En parcourant le journal Mutations du 23 Novembre 2012, j’ai été choqué de lire que l’Ambassadeur Français pour les droits de l’homme au Cameroun, Sieur ZIMERAY sera au Cameroun pour les cas des Français Thierry Michel ATANGANA et Lydienne EYOUM. Les droits de l’homme au Cameroun ne se limitant pas à ceux-ci bien que injustement écrasés comme moi, je formule le v u de vous voir porter ma causze auprès de Monsieur François Hollande et son gouvernement, ainsi qu’auprès du parlement et du Sénat Français, car une France qui tue et torture pour piller l’Afrique, n’est pas la France telle que voulue par la majorité de son peuple hospitalier. Mon interpellation ce jour, mérite que dès le séjour de Sieur ZIMERAY au Cameroun, ma cause soit officiellement présentée à celui-ci, afin qu’il touche du doigt la destruction de la vie d’un élu camerounais par la France, pour des raisons économico-maffieuses dont se sont rendus coupables vos compatriotes dans le Moungo avec la complicité des camerounais bien connus et identifiés. En attendant, veuillez croire Excellence Monsieur l’Ambassadeur, à ma parfaite considération.
La victime de la France-Afrique
Paul Eric KINGUE
Produit par Laurent Esso sous le label Tumba La Madiba, cet album est un hors série qui revisite le répertoire national pour lui redonner de la jeunesse
Roméo Dika vous venez de mettre sur le marché du disque un nouvel album intitulé «Lettre ouverte». Pourquoi avez-vous choisi ce titre?
Cette question me permet de restituer un certain nombre de choses importantes. Depuis une dizaine d’années déjà, le centre d’initiation à la culture Duala a été créé par Laurent Esso, et produit un album sous le label Tumba La Madiba qui veut dire en Duala, le peuple de l’eau. C’est sous ce label que j’ai accepté, 27 ans après le début de ma carrière, de me soumettre à l’exercice de l’artiste produit, j’ai donc publié ce nouvel album dont le titre est bien «Lettre ouverte». Les raisons de son choix sont nombreuses, notamment, l’interpellation que j’adresse au peuple Sawa et aux autres, sur certains maux qui rythment notre vie communautaire, maux qui empêchent notre bonne évolution et auxquels, nous devons apporter des solutions urgentes pour que l’avenir commun soit porteur de croissance.
On sait qu’une lettre ouverte a toujours un destinataire. A qui s’adresse cette lettre ouverte de manière particulière?
Les destinataires de cette lettre ouverte se reconnaitront à la lecture de l’ uvre, j’ai écouté de nombreuses chansons de mes aînés, Francis Bebey, Eboa Lottin, Charles Lembe, j’ai constaté que tous, interpellaient l’être humain, de tous les peuples, sur les travers que sont, le manque de solidarité, la méchanceté, la jalousie, la calomnie, la médisance, la gourmandise, l’égoïsme. Ces textes qui datent de nombreuses décennies sont toujours d’actualité. Cette lettre nous interpelle donc tous.
Est-ce que vous pouvez présenter cet album à nos lecteurs?
J’ai remarqué que tu me poses neuf questions, exactement le même nombre de chansons sur l’album.
«Lettre ouverte» est présenté comme le hors série (volume 1). Doit-on comprendre par là que cet album initie toute une série qui doit suivre?
Bien sûr! Le centre d’initiation à la culture Duala et moi avons décidé de revisiter le répertoire national qu’il faudra dépoussiérer et lui redonner de la jeunesse afin que les nouvelles générations profitent de l’âme de notre culture inexploitée.
Roméo Dika, «Lettre ouverte» est aussi et surtout présenté comme un album qui interpelle l’esprit de division chez les Sawa. Est-ce que vous pouvez nous en dire davantage?
Cela peut être une vision mais, l’artiste que je suis n’appartient plus exclusivement au peuple Sawa, les travers dont je fais état dans cet album se retrouvent dans toutes les tribus, même s’ils sont assez visibles chez nous du fait de la misère psychique ambiante. Avant de pointer l’autre du doigt, j’ai voulu commencer par mon peuple, c’est plus juste ainsi.
On se rend compte que vous avez fait beaucoup de reprises telles que «A Mot’a Sawa» d’Eboa Lottin ou encore «Muta na bema» de Charles Lembe, pourquoi ce choix?
Pas seulement ces deux chefs d’ uvres, il y a aussi «Duala o mulema» de Francis Bebey, et un texte inédit du professeur Mbonji Edjenguele. Je puis dire ici, que ce sont des chansons que nous écoutions sans vraiment prêter attention à la profondeur des textes. Monsieur Laurent Esso a réveillé mon attention au cours d’un entretien et j’ai donc décidé de reprendre ces chansons qui entraient en droite ligne de ma vision de la vie, de la société. J’ai voulu les reprendre selon le contexte de leurs enregistrements originels tout en leur apportant, la jeunesse, une qualité de son irréprochable. Vous avez le résultat, moi j’ai terminé, maintenant au public de savourer et de porter son jugement utile à ce travail. Je montre en même temps la ligne à la jeunesse, un bon artiste selon moi doit être capable d’interpréter avec rigueur les uvres des autres compositeurs.
«Lettre ouverte» est une uvre musicalement bien exécutée, qui a vu l’exceptionnelle participation de Toto Guillaume et bien d’autres grosses pointures de notre patrimoine musical. Comment est-ce qu’il se comporte sur le marché du disque quelques semaines seulement après sa sortie?
Comme pour tous mes albums, je ne m’intéresse pas beaucoup au comportement du marché, je laisse toujours le temps au temps. Je mets toujours de la rigueur dans ce que je fais. Je m’engage toujours à fond, je m’entoure toujours des professionnels capables de m’apporter un plus. Pour cet album, je n’ai pas dérogé à mes ambitions de jeunesse. L’album est réalisé dans un métissage certain avec des musiciens et techniciens venant de divers horizons, des camerounais, des cubains, un brésilien, un congolais, un jamaïcain, un anglais, un français, une guinéenne, un burkinabé. C’est de ces rencontres que naît ce qui est entendu dans cet album.
Roméo Dika, que faut-il finalement retenir de cette magnifique uvre produite par Laurent Esso?
Beaucoup de choses importantes, notamment travailler en prenant le temps de maturation qu’il faut, mais aussi et surtout en disposant des moyens matériels et humains susceptibles de nous conduire vers la qualité, l’excellence et le sentiment du travail bien fait. C’est pour moi ici l’occasion de remercier Monsieur Laurent Esso, qui par ce travail, à su réveiller en moi certaines choses que je croyais perdues car, le marché national du disque laissait à désirer et je commençais à me décourager. Heureusement ce projet est arrivé à point nommé.
Votre dernier mot?
Je voudrais commencer par remercier le centre d’initiation à la culture Duala (CICD), toute l’équipe qui aura contribué à la naissance et à la réalisation de ce projet, particulièrement ma femme Mango, mon fils Yvan Roméo, Marcelle Mpessa, Alain Mouangue, Ntumba Minka, Ernest Mvouama, mon personnel de Dri Production et de la Radio des Artistes. J’espère que l’album sera consommé à sa juste valeur. Le dernier mot revient aux mélomanes. Merci aux hommes et femmes de médias.