Cameroun : lancement d’une opération de paix et de respect des droits de l’Homme

Ce plan d’action vise principalement les régions de l’Extrême-Nord, le Nord, l’Est et l’Adamaoua. Des zones en proie à l’insécurité.

C’est une initiative conduite par les Réseaux camerounais des organisations des droits de l’Hommes, Recodh. Avec l’appui financier de l’Union Européenne et de la technique de l’ONG Avocats sans frontières, le Recodh est engagé à promouvoir la paix et la cohésion sociale.

Pour ce faire, il compte s’appuyer sur trois piliers. Le premier inclut la mise en place et l’animation des cadres de concertation multi-acteurs. Ce qui va baliser le chemin d’un dialogue inclusif pour une promotion de la paix.

Par ailleurs, l’association dans son opération de paix, veut œuvrer au renforcement des approches participatives et les mécanismes communautaires de réponses aux crises menaçant la sécurité collective.

Et comme troisième pilier, il est question de s’appesantir sur les violences basées sur le genre. Un combat qui permet d’ouvrir la voie à une meilleure intégration des femmes dans les structures de gouvernance locale.

Des points présentés comme éléments de solutions aux crises qui perdurent déjà dans ces régions. Et ces démarches sont étalées sur 36 mois.

Que ce soit dans les régions du septentrion ou même à l’Est, on ne parle plus seulement de terrorisme. D’autres maux comme le flux migratoire, le grand banditisme transfrontalier et la manifestation des conflits ethno-identitaires font aussi ombrage à la paix.

Pour le Coordonnateur national du Recodh, Joseph Désiré Zebaze, la société civile doit alors apporter sa touche et accompagner le gouvernement « il n’est pas aisé pour les autorités d’allier les impératifs de sécurité à ceux du respect des droits de l’Homme ».  

Le projet de paix porté par le Réseau camerounais des organisations des droits de l’Hommes, Recodh a reçu la caution institutionnelle de la Commission des droits de l’Homme du Cameroun. Son président, Pr James Mouangue Kobila n’a pas manqué de féliciter les initiateurs du Recodh. Pour lui, les activités du réseau vont en droite ligne avec les idéaux défendus par la Commission.

 

Appui budgétaire : l’Union européenne apporte plus de 33 milliards Fcfa au Cameroun

Cette enveloppe est destinée à financer les politiques du gouvernement dans le développement du monde rural.

Ce lundi 16 décembre à Yaoundé, il y a eu signature de convention entre le gouvernement camerounais, représenté par le ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire ; et l’Union européenne représentée par son chef de délégation au Cameroun.

De convention, il s’agit de l’avenant n° 2 pour le financement du contrat de performance de réforme sectorielle dédiée au développement rural. Montant de l’enveloppe : un peu plus de 33 milliards Fcfa sur la période 2020-2021.

En clair, l’Union européenne va financer la mise en œuvre des politiques inscrites dans les plans d’action des administrations impliquées dans le développement rural, à l’instar des ministères de l’Agriculture et du développement rural ; de la Décentralisation et du Développement local ; des Pêches et des industries animales, de la Sodecoton, du Fodecc, du Capec, Sodecao, etc.

A côté du développement des infrastructures tel le développement du réseau routier rural, ce financement va également servir à l’accélération des procédures administratives. Il est par exemple attendu en 2021, la création effective de quatre interprofessions : coton, cacao, palmier à huile et aquaculture ; et la tenue des assemblées générales constitutives de chacune d’elles.

Les administrations concernées ont de janvier à aout pour atteindre les objectifs fixés de commun accord entre partenaires. Les décaissements de l’Union européenne se font dès décembre, directement au Trésor public et après évaluation des objectifs.

Il est à noter que cet appui budgétaire est le second du genre, après celui de la période 2017-2019 qui avait coûté un plus de 66 milliards Fcfa.

Cameroun-Maurice Kamto : l’Union européenne dénonce des « procédures disproportionnées »

La chef de la diplomatie européenne se montre une fois de plus très préoccupée par la situation sociopolitique au Cameroun.

« L’arrestation et la détention prolongée de plusieurs dirigeants d’un parti de l’opposition, dont son leader Maurice Kamto, et d’un nombre important de manifestants et de sympathisants, ainsi que l’ouverture de procédures disproportionnées à leur encontre devant la justice militaire, accroît le malaise politique au Cameroun ».

Cette déclaration est de Frederica Mogherini, la chef diplomatie de l’Union européenne (UE) ce 05 mars 2019. Dans cette sortie, l’Union européenne demande « une justice équitable et la libération des détenus à l’encontre desquels des preuves probantes ne peuvent être présentées ».

Pour ce qui est de la crise anglophone, l’UE déplore la « persistance de la violence et des violations des droits de l’Homme dans les régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest du Cameroun ». Tout comme « le nombre inacceptable de victimes et un impact lourd en termes humanitaire et économique ».

Le discours tribaliste qui s’exacerbe n’a pas échappé à l’UE. Frederica Mogherini, note « l’émergence de discours de haine basés sur l’appartenance ethnique, tenus par certains médias et acteurs politiques, dont récemment un membre du gouvernement, est un facteur additionnel d’inquiétude ».

L’UE en appel à « un dialogue politique inclusif », car c’est « le socle pour le partenariat entre le Cameroun et l’UE, au bénéfice de tous les Camerounais ».

Crise sociopolitique au Cameroun: « la solution ne pourra être trouvée qu’à travers le dialogue » Union européenne

Maja Kocijancic, la porte-parole du Service européen pour l’action extérieure a appelé jeudi, les différentes parties impliquées dans la crise sociopolitique que traverse le pays à un « dialogue dans un contexte serein et inclusif ». 

A travers un communiqué rendu public ce jeudi soir, Maja Kocijancic, précise aux acteurs politiques camerounais que la situation actuelle du pays peut trouver une solution durable à travers un « dialogue, dans un contexte serein et inclusif, où les libertés fondamentales et l’état de droit sont respectés »  

Dans son communiqué, Maja Kocijancic  dresse un constat des événements corollaires aux marches blanches organisées samedi dernier par le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC). Le faisant, la porte-parole de la diplomatie européenne dénonce « un usage disproportionné  de la force par les forces de sécurité ainsi que de multiples arrestations dont celle de Maurice Kamto, leader du MRC qui au fil du temps s’est érigé en principal parti de l’opposition du pays ».

Dans le même temps,  elle ne manque pas de revenir sur les incidents violents causés par des opposants contre certaines ambassades du Cameroun à l’étranger.

Samedi le 26 janvier dernier, bravant l’interdiction des autorités, les militants du MRC ont tenu des marches dites « marches blanches » sur toute l’étendue du territoire. Percevant ces marches comme un acte de défiance, les forces de sécurité ont « violemment » repoussé les manifestants.

Dans la ville de Douala, où l’événement aura eu plus d’écho, les forces de sécurité auraient blessé par balle deux hauts cadres du MRC dont Célestin Djamen et l’avocate Michèle Ndocki. Réagissant à ces événements,  le gouvernement avait démenti l’usage des armes à feu à Douala.

Il est aussi à préciser qu’après avoir appris que des cadres de son parti avaient été blessés par « balles », Maurice Kamto qu’accompagnait Christian Penda Ekoka, le président du Mouvement Agir s’étaient rendus dans l’après midi samedi à Douala pour s’enquérir de la situation de ces militants hospitalisés.

Toutefois le président du MRC et son compagnon ne reviendront à Yaoundé que lundi après avoir été interpellés à Douala dans le domicile d’Albert Dzongang l’un de ses lieutenants. Plusieurs griefs sont portés à son encontre. Trouble à l’ordre public, hostilité contre la patrie , rébellion de groupe, insurrection, incitation à la révolte, en sont quelques uns.

Lors de la mise sous presse de cet article, des sources concordantes annonçaient sa comparution vendredi 01er fevrier au Tribunal militaire de Yaoundé. Dans le même temps il, ainsi que les autres militants de son parti auraient entamé une grève de la faim au GSO à Yaoundé où ils sont incarcérés.