Cameroun : la chaîne de télévision Canal+ Elles bloquée

L’interruption de la diffusion est consécutive à la décision du Conseil national de la Communication en date du 22 septembre dernier.

La chaîne de télévision Canal+ Elles est absente des bouquets Canal+ au Cameroun. Depuis la journée du lundi 25 septembre 2023, la recherche de la chaîne sur le canal 3 des bouquets aboutit plutôt à un message inhabituel qui se donne à lire à l’écran. « Programme bloqué. La chaîne ne dispose pas des droits de diffusion pour ce programme et nous a donc demandé de l’occulter. Retrouvez le prochain programme à la fin de l’occultation », mais une fin qui n’est pas déterminée et ce, « jusqu’à nouvel avis », comme l’a décidé l’autorité au Cameroun.

En effet, les ondes de Canal+ Elles sont brouillées sur le sol camerounais sur commande du Conseil national de la communication (Cnc), instance nationale chargée de la régulation des médias. Dans un communiqué du 22 septembre dernier, l’organe gouvernemental a « demandé à l’opérateur de télédistribution Canal Plus International de suspendre sans délai et jusqu’à nouvel avis de ses bouquets reçus au Cameroun la diffusion de la chaîne dénommée Canal Plus Elles », a décidé le président du Conseil Joseph Chebongkeng Kalabubse.

La chaîne Canal+ Elles bloqué au Cameroun
Bloqué jusqu’à nouvel avis du CNC

Cette décision s’inscrit dans le cadre de la lutte contre les programmes télévisuels « véhiculant des pratiques obscènes à tendance homosexuelle et portant atteinte aux lois et valeurs de la République ». Selon le Conseil, l’opérateur Canal Pus International écope de la sanction pour n’avoir pas tenu ses engagements après « une première mise en garde ». Ces mesures allaient de l’incitation à l’usage du code parental, « la révision des programmes de l’opérateur international pour les conformer aux lois et aux coutumes de notre pays ».

Le Conseil national de la communication remporte ainsi la victoire dans ce combat qu’il mène contre les programmes médiatiques qui promeuvent l’homosexualité au Cameroun. Il s’agit de faire respecter la loi qui réprime les pratiques homosexuelles dans le pays. Outre l’exigence légale, la culture camerounaise ne reconnait pas la place de cette pratique considérée comme contre-nature, mais que les médias d’origine étrangère tentent d’imposer.

Cameroun-Médias : propos violents dans les débats télévisés, le CNC émet un ultime avertissement

Le Conseil national de la Communication met en garde les animateurs de programmes interactifs dans lesquels les intervenants multiplient des attitudes inappropriées.

« Ecoute Boney je peux te gifler ! je peux te gifler là… Ah mouf ! Chien (…) », a-t-on suivi le dimanche 17 septembre 2023 au cours de l’émission Club d’élites sur Vision 4 télévision. Des propos avancés par le Pr. Jean Bahebeck, universitaire et membre de l’Union des populations du Cameroun (UPC), à l’endroit du présentateur du programme, Boney Philippe. Cette bourde n’a pas manqué de susciter au sein de l’opinion des critiques et la déception à l’encontre du médecin chirurgien orthopédiste.

C’est sans doute l’une des principales raisons de la sortie mesurée du Conseil national de la communication. Dans un communiqué en date du 19 septembre, cette instance de régulation déclare avoir observé dans les contenus des émissions de débats et de programmes interactifs, « la généralisation des attitudes et des propos pour le moins discourtois, abjects, indécents et violents ». Selon l’organe, cet état de fait qui ne cadre pas avec la fonction des médias, est de nature à engager la responsabilité des animateurs de programmes concernés.

Ainsi, le CNC appelle les professionnels de médias au respect de l’obligation « de procéder à un choix conséquent de leurs panélistes et de veiller à un encadrement professionnel de leurs émissions ». Le respect de cette exigence vise à éviter « la prolifération des joutes langagières épiques, d’attitudes insolites et inappropriées qui sont de plus en plus présents dans les contenus audiovisuels ».

Au cas contraire, les contrevenants vont désormais écoper es sanctions qui vont de l’avertissement à la suspension temporaire des professionnels de médias, de leurs programmes, des supports médiatiques, de leurs promoteurs, à l’interdiction d’émettre.

Football : Youssoufa Moukoko aurait triché sur son âge

Le footballeur Germano-camerounais, du Borussia Dortmund, est au cœur d’une grande polémique qui secoue les milieux du football.

La polémique sur l’âge de Youssoufa Moukoko ne cesse de s’amplifier. Le joueur qui affirme avoir 18 ans aurait en réalité 22 ans, écrivent certains médias, qui accusent l’attaquant de Dortmund d’avoir triché sur son âge selon l’extrait de l’acte de naissance publié. En effet, sa tricherie sur son âge serait subvenue au moment de l’établissement de l’acte d’adoption. Né sous le nom de Mohamadou, il porte désormais le nom de son père adoptif, Moukoko.

Joseph Moukoko, le père adoptif, qui est accusé d’être celui qui aurait confirmé à la presse allemande que Youssoufa aurait 22 ans au lieu de 18 et d’avoir remis son véritable acte à certains journalistes allemands, dément tout en bloc.

Joint par le journaliste Colbert Yompang, Joe Moukoko se dit surpris par la campagne qui vise son fils et lui : « Youssoufa est né le 20 novembre 2004 à Yaoundé, si vous calculez bien ça fait 18 ans. Je rappelle que son acte a fait l’objet de vérification et de confirmation d’authenticité par les autorités allemandes lors de sa procédure d’adoption et lors de la signature de son premier contrat. Que les gens arrêtent de raconter des idioties ».

Cependant, en 2017 déjà, le manager des moins de 23 ans de Dortmund, Timo Preus, déclarait que le joueur avait l’air plus âgé : «Avec Youssoufa, je peux imaginer que son âge n’a été que deviné. Peut-être qu’en réalité, il a un ou deux ans de plus. Mais il n’a certainement pas 17 ans. Pour lui, c’est très difficile».

Il avait ajouté que le joueur originaire du Cameroun ne devait pas être blâmé pour si peu. En effet, d’après son ancien manager, son comportement est irréprochable.

Cameroun : la classe politique s’indigne contre l’assassinat de Martinez Zogo

Les hommes politiques Cabral Libii, Akere Muna, Serges Espoir Matomba ou encore Jean de Dieu Momo condamnent l’assassinat du journaliste.

Des hommes politiques connus du public camerounais expriment leur colère suite à l’assassinat du journaliste Martinez Zogo.

Cabral Libii, président national du Parti camerounais pour la réconciliation nationale a appris dimanche « avec une grande sidération la nouvelle du lâche assassinat de l’animateur radio Martinez Zogo. À cet instant une immense colère et un dégoût indescriptible m’envahissent le corps et l’esprit. Dans un pays de droit et en plein jour, un homme de média est enlevé, torturé et froidement assassiné dans la plus abjecte indifférence et inadmissible veulerie des autorités et forces de sécurité publiques. Un niveau choquant sur l’échelle de la barbarie de ce régime vient d’être franchi », s’indigne l’opposant.

Tout comme lui, le président national du Parti uni pour la rénovation sociale exprime son indignation. Pour lui, cet assassinat est « inconcevable ». «Non, Non et Non intolérable ce qui est arrivé à Martinez Zogo (…) Dans un pays où chaque citoyen devrait se sentir en sécurité, la disparition de Martinez Zogo est inacceptable. Dans un territoire où la justice semble régner et où la sécurité n’est plus garantie, il s’avère urgent et vitale de mettre la vérité à nue concernant cette affaire. Beaucoup de courage aux familles, amis, collaborateurs et entourage proche (…) Ce crime ne doit pas rester impuni », condamne Serges Espoir Matomba.

Maître Akere Muna, candidat à la présidentielle de 2018 dit être « horrifié par l’enlèvement et assassinat du journaliste Martinez Zogo. L’intégrité dans notre pays a disparu. L’impunité est la règle. Cette terre perd son âme. La pratique de déshumanisation qui a commencé dans le NW(Nord-Ouest) et SW (Sud-Ouest) est maintenant un modus vivendi. Que Dieu nous aide », regrette l’avocat et homme politique.

Pour le ministre délégué auprès du ministre de la Justice c’est « Inacceptable (…). Nul n’a besoin de ça. Et c’est nous qu’on va accuser !!! On ne tue pas les journalistes ni personne parce qu’elle parle. Moi-même je serais passé de vie à trépas. Toute la lumière doit être faite », s’indigne Jean De Dieu Momo, le président des Patriotes démocrates pour le développement du Cameroun (Paddec).

Hiondi Nkam IV : « La presse ne fait plus rêver, le pouvoir de Yaoundé s’est attelé à détricoter… »

Le journaliste et producteur revient sur la descente aux enfers de la profession de journaliste au Cameroun.

En une dizaine d’années, la presse privée camerounaise a basculé dans l’indigence économique et le délitement déontologique. Au grand bonheur d’un pouvoir qui trinque sur sa misère. Chronique d’une descente aux enfers programmée.

Permettez-moi toutefois d’évoquer un pan de mon expérience professionnelle pour camper le décor. En 2002,  je suis jeune reporter (stagiaire en pré-emploi) au journal Le Messager. Contre toute attente, ma hiérarchie décide de me confier la lourde tâche de la couverture de la Coupe d’Afrique des Nations au Mali.

Avec Honoré Foimoukom (l’autre envoyé spécial), nous suivons d’abord un séminaire de photojournalisme sur place à Douala. Les billets d’avion sont  achetés bien à l’avance et le Rédacteur en chef nous remet à chacun l’équivalent d’un million de Fcfa en dollars américains.

Perturbé par un tel pactole que je n’avais jamais vu de ma vie, j’en viens à perdre mon passeport en plein aéroport et c’est Honoré qui passait par là qui sauvera la mise.

Nous recevons chacun un autre million de Fcfa une fois au Mali. Deux millions pour une mission d’une vingtaine de jours. Et ce n’était pas tout. Les logements étaient gracieusement affrétés par le Comité d’organisation local (Cocan).

La nourriture nous était servie par la « magnanimité de la Première Dame » qui avait convoyé des cargaisons de vivres frais pour satisfaire la délégation camerounaise qui se plaignait (curieusement) de la qualité de la bouffe malienne.

Et comme le Cocan s’occupait aussi du transport des journalistes, je pouvais patiemment palper ma petite fortune en mijotant des plans d’un beau début de carrière.

Le rêve était permis.

La délégation camerounaise sous l’instigation du ministre Bidoung Mkpatt avait beau m’exclure de son festin quotidien à cause, m’avait-on dit, de mes papiers trop corsés et irrévérencieux, il m’en restait suffisamment pour savourer les délices de la cuisine malienne et même offrir quelques verres à mes potes Michel Emvana, Simon Meyanga, Bouba Ngomena et autres, Brice Mbeze et  Hervé Penot qui savaient me rendre la pareille.

Le retour au Cameroun fut tout aussi excitant. Un voyage dans l’avion des Lions, une invitation (déclinée, et oui !) au palais de l’Unité et une promotion comme chef du service des Sports. De quoi ignorer l’offre d’un poste d’attaché de presse à l’Ambassade d’Allemagne qui m’était promis. Une belle carrière m’attendait dans la presse. J’allais vivre ma passion.

Après une dizaine d’années de pérégrinations internationales et d’expériences professionnelles diverses, je suis de retour au pays natal. Au quotidien Le jour. Mon collègue David Eyengue est désigné pour la couverture de la Coupe des Confédérations  de 2017 en Russie.

« Désigné » est un bien grand mot car mon confrère qui est aussi passionné que déterminé doit quasiment s’y prendre seul. Il se bat comme un beau diable pour obtenir un billet d’avion grâce notamment à des échanges de service.

Le Directeur de la publication plonge dans les caisses désespérément vides du journal pour lui trouver quelques billets de banque pour l’aider à subsister en Russie. L’acharnement du professionnel fera le reste. Le reporter rendra une excellente copie. Mais à quel prix ?

Du rêve au cauchemar

David n’est plus tout jeune et sa fille a décidé de le suivre dans ce métier ô combien périlleux. Mais chaque jour elle hésite, recule. Voyant son père tirer la langue, elle refuse de s’abandonner à pareil sort. La presse ne fait plus rêver. Que s’est-il donc passé entre-temps ?

Bien de choses pourrais-je dire. Il y a d’abord ce marché de la publicité qui s’est rétréci comme peau de chagrin. Les télévisions sont nombreuses, les radios foisonnent, les journaux se dédoublent, le tout sans la moindre perspective économique. La presse cybernétique a fait une entrée tonitruante et les réseaux sociaux sont devenus la principale source d’information de bien de Camerounais.

La main du pouvoir

Mais le plus pernicieux est ailleurs. Savamment, méticuleusement, le pouvoir de Yaoundé s’est attelé à détricoter les velléités d’entreprise de presse privée au Cameroun. Il a touché où ça fait mal : Le porte-monnaie. Dans la quasi-totalité des nations modernes qui reconnaissent le droit à l’information, l’entreprise de presse est soutenue. Au Cameroun, l’ingénierie politique a surtout consisté à la fragiliser, à la paupériser.

L’accord de Florence qui aurait permis une exonération sur le prix du papier et induit une baisse du coût du journal n’a jamais été ratifiée. Le tabloïd est vendu 400 Fcfa au Cameroun alors qu’il coûte 100 Fcfa au Sénégal.

En guise d’aide à la presse privée, le pouvoir sert une pitance humiliante qui renseigne sur le mépris qu’il éprouve pour la profession. 240 millions de Fcfa pour près de 15O médias en 2020. La moitié l’année suivante. Une insulte ? Mieux, une belle blague.

Un mépris… royal. Mieux encore, les médias dits publics ont un quasi-monopole sur les annonces légales et le marché de la publicité alors même qu’ils sont grassement subventionnés par les impôts des Camerounais. Une vraie trouvaille sous les tropiques.

Des patrons à la table

Ankylosée dans un complexe quasi incurable, la présidence de la République arrose les médias occidentaux en même temps qu’elle infantilise la presse locale à laquelle elle jette quelques os à ronger comme on nourrirait des chiens en errance.

L’aumône pitoyable est vite absorbée par les patrons de presse qui mènent grand train et confinent leurs personnels à l’indigence. Un pôle de contestation politique semble porté par une presse de gauche. Le peuple y croit, ignorant tous des accointances insoupçonnées de certains directeurs de publication qui dînent eux aussi avec le diable.

Le pouvoir avait déjà assujetti la presse à capitaux publics en lui assignant la seule et unique mission de tresser les couronnes de louanges au Prince et à son gouvernement. Cela ne suffisait manifestement plus.

Presse à gage

Des pontes du régime sont eux-mêmes rentrés en jeu en créant  leurs médias via des prête-noms. Ils y ont recruté des tontons flingueurs qui exécutent prestement leurs adversaires politiques en longueur de journée. Et quand on a affaire à un « opposant radical » qui menace la « stabilité du régime », le tir est groupé. La haine monte d’un cran. La presse à gage se met en mission. Ainsi, le pouvoir ne laisse qu’une alternative au journaliste qui veut exercer au Cameroun. Rallier la horde de laudateurs (si on en a les moyens) ou crever la dalle par conviction ou par résignation. Et quand on y ajoute la répression brutale et sauvage des reporters qui osent le professionnalisme, on en arrive à un kaléidoscope aseptisé où règnent la pensée unique et l’affaissement éthique. Triomphant, le pouvoir peut boire du petit lait au dessert. La presse a été mangée. Dans la sauce ! »

Cameroun : les 11 décisions du Conseil national de la communication

A l’occasion de sa 31è session extraordinaire du 28 juillet 2022, l’instance en charge de la régulation du secteur de la communication sociale a rendu 11 décisions portant sur les 17 plaintes reçues.

Il y avait du pain sur la planche au Conseil national de la communication (Cnc) ce jeudi 28 juillet 2022. L’instance que dirige Joseph Chebongkeng Kalabubse a tenu sa 31è session extraordinaire. Au cours des travaux, les membres du conseil ont statué sur 17 plaintes. 11 décisions ont été rendues dont 02 non-lieux, un avertissement et 8 suspensions individuelles ou collectives.

Le programme « Tour d’horizon » cité

En effet, le Conseil suspend les journalistes Bruno Bidjang et Mathieu Berthand Seme Ekong et Thaddé Owona de l’exercice de la profession de journaliste pour une durée d’un mois. Ils sont reconnus coupables de manquement à l’exigence professionnelle d’investigation et d’équilibre dans le traitement de l’information. La sanction est liée à l’affaire opposant les concernés à Richard Olivier Mangan. Ce dernier a saisi le Conseil contre « Vision 4 » pour des propos offensants tenu contre lui au cours de l’émission « Tour d’horizon » du 17 mai 2022.

Emeline Mvogo fait tomber des têtes

Dans l’affaire Mvogo Emeline, chef de centre des impôts du Centre I contre la chaîne « Vision 4 », le journaliste Bienvenue Christophe Bia NNama écope d’une suspension de deux mois. Le Conseil a jugé un reportage de ce dernier d’un style prétendument satirique, contenant des propos insinuant, offensant, injurieux et dévalorisant à l’encontre de Emeline Mvogo. Ledit reportage a été diffusé au cours de l’émission « Tour d’horizon » des 16 et 17 mai 2022.

Emeline Mvogo a aussi saisi le Conseil contre l’organe de presse écrite « L’information », son directeur de publication et son journaliste Vanessa Inelle Kengne. La plaignante les a accusés d’avoir publié dans le N°044 de propos prétendument non fondés de nature à porter atteinte à son image. Le directeur de publication est suspendu de l’exercice de la profession et de sa fonction pour  une durée d’un mois pour défaut d’encadrement de son personnel. La journaliste quant à elle est suspendue de l’exercice de la profession au Cameroun pour insuffisance professionnelle.

Sept journaux trébuchent face à Maurice Kamto

Le Cnc a suspendu les directeurs de publication des organes de presse dénommés « L’expression », « La République », « L’élite », « Le PELICAN », « PERSPECTIVES d’Afrique », « Le Quotidien », « Le National » de l’exercice de leurs fonctions et de la profession pour une durée d’un mois. Ils ont manqué aux exigences professionnelles d’investigation et d’équilibre de l’information. Maurice Kamto a accusé lesdits organes d’avoir présenté le Mrc comme conspirateur visant à déstabiliser le Cameroun.

Un député met les DP en difficulté

Dans une autre affaire les opposant au député Gabriel Nkoah Songo, les directeurs de publication des journaux « Le National » et « L’expression » écopent encore d’une suspension de l’exercice de leur fonction et de la profession pour une durée de deux moi. « Le National » et « L’expression » quant à eux sont suspendus pour un mois.

Par ailleurs, le journaliste Sismondi Barlev Bidjocka écope d’une suspension de sa fonction de directeur de publication de « Ris radio » et de l’exercice de la profession de journaliste pour une durée de trois mois. Il lui est reproché la diffusion de propos se rapportant à une scène obscène.

Dans une affaire l’opposant à Martnez Zogo, chef de chaîne de la radio « Amplitude FM », le journaliste Saint Clément Olama Omgba écope d’une suspension d’un mois, pour propos offensants et dégradants à l’encontre du plaignant.

Le journaliste Saint Clément Olama Omgba a reçu un avertissement dans l’affaire l’opposant à Mbombog Mbog Matip Emmanuel.

Le Conseil a prononcé deux non-lieux. Un dans l’affaire Ahmadou Sardouna, directeur de la Société immobilière du Cameroun contre « Direct info) et son directeur de publication. L’autre dans l’affaire Deffosokeng Jean Collins contre Royal FM et le journaliste René Francis Ngogang.

Shanda Tonme : transition au Cameroun, « la presse doit faire preuve de maturité »

Le médiateur universel de la presse parle des rumeurs de plus en présentes dans l’environnement camerounais sur Camer.be. Ces rumeurs sont par exemple relatives à la transition au sommet de l’Etat, en insistant sur une potentielle révision constitutionnelle pour réinstaurer le poste de vice-président de la République.

Dans un contexte de plus en plus dominé par toutes sortes de rumeurs liées aux attentes et espoirs légitimes sur la transition au sommet de l’exécutif dans notre pays, la presse dans toutes ses versions est devenue un acteur crucial, un référentiel de pensée, de programmation, d’évaluation, d’éducation et d’information, mais aussi et hélas, un agent pathogène de désinformation, d’intoxication, de provocation, d’injures, d’intrigues et d’inquisitions.

Chaque jour apporte ses nouvelles révélations, supputations et annonces, bien souvent sans aucun soutien effectif ni certitudes avec preuves irréfutables. Certes, nous devons beaucoup à la presse en termes d’émancipation de nos populations, d’ouverture et de sensibilisation des cercles de décision de la gouvernance au plus haut niveau.

Cependant, il demeure que les enjeux auxquels est confronté notre société, commandent dorénavant un sens plus élevé de responsabilité, et une attention toute particulière sur tout ce qui est dit, publié, raconté et montré. L’amour propre des uns et des autres, des intimités familiales, des secrets d’Etat de même que des documents douteux fabriqués de toute pièce, animent des débats sulfureux au profit de manipulateurs véreux aux desseins funestes.

Plus que jamais, la presse doit mieux se prendre en mains, en faisant preuve de maturité pour éviter moult désagréments, remords et accusations. Ne rien dire, montrer ou écrire qui ne soit prouvé, et ne rien cacher ni retenir lorsque la conviction de la véracité existe au-delà de tout doute./.

Yaoundé, le 05 Juillet 2022

SHANDA TONME

Pr Claude Abe’e : «la montée de la violence dans les établissements est une situation d’échec»

Le professeur de sociologie politique a accordé une interview à Signatures. Face à la montée des violences dans les établissements scolaires au Cameroun, le Pr Claude Abe’e détermine les causes profondes de cet état des choses.

Professeur, qu’est ce qui peut expliquer  la montée de violence actuelle au sein de nos établissements scolaires ?

La première chose qu’il faut relever c’est que la violence est inhérente à la vie avec les autres. Il n’existe à ce sujet aucune société sans violence. Il n’illustre également que l’ordre social s’est construit chaque fois contre la violence. L’enjeu de tout contrat social c’est la maîtrise et le contrôle de la violence. La montée de la violence dans les établissements scolaires tient là une des clés de sa compréhension parce qu’elle interroge l’efficacité des mécanismes de régulation de la violence dans la société camerounaise en générale.

Il est en effet facile de constater que la montée de la violence dans les établissements traduit la faillite des mécanismes de régulation des tensions sociales. Au sommet de l’Etat, le dialogue avec ceux qui portent les revendications ne constitue pas une option. Au-delà que la manipulation consistant à se donner bonne conscience, il suffit de voir comment les gouvernants règlent les crises sociales et politiques pour s’en rendre.

Les communautés préfèrent également l’option de la violence pour résoudre leurs différends comme le montrent les violences intercommunautaires un peu partout. Les Kotoko et les Arabes Choa sont une illustration à ce sujet. Dans les ménages, beaucoup d’époux règlent leurs malentendus exclusivement à coup de poing.

Si l’on ajoute à cela l’exposition de la société camerounaise à la culture de la violence que l’on retrouve dans l’industrie cinématographique, l’on a fait le tour pour comprendre que la situation qui prévaut à l’école est la reproduction d’une dynamique globale. La crise de cette dernière c’est d’abord la crise de la société dont elle ne représente qu’un échantillon.

Par ailleurs, dans le cas précis du Cameroun, les établissements scolaires jouent aujourd’hui un rôle auquel ils n’ont pas été préparés. Tous les rebus de la société sont relégués aux établissements publics et à ceux qui sont souvent désignés par les populations comme étant écuries. Et ces délinquants, dont le projet dominant n’est pas la scolarisation, transforment les établissements en excroissance de leur terrain d’opérations. C’est ce décalage entre la réalité quotidienne de l’école et ses capacités qui expliquent également cette montée de la violence en son sein.

Peut-on dire que la côte d’alerte est atteinte voire dépassée au vu du nombre croissant d’agressions des enseignants ?

Ce n’est pas un problème de nombre d’agressions enregistrées. Même une seule agression c’est déjà beaucoup, car ce n’est pas la mission de l’école de servir de terrain à l’exercice de l’agressivité. Plus grave quand on parle déjà d’assassinat d’un enseignant comme ce fut le cas au lycée de Ngolbisson. Enseignants et élèves vivent une sorte de Far-West qu’ils n’avaient aucunement rêvé en s’engageant à inscrire leurs vies dans ces chemins de l’éducation. La ligne rouge a longtemps été franchie.

Les parents ne se sont-ils pas dérobés en refilant la patate chaude aux enseignants ?

C’est effectivement cette stratégie de démission de leurs missions activée par certains parents irresponsables qui est en cause dans bien des situations.

Quelle est à votre avis la part de responsabilité des réseaux sociaux, de la télévision, du développement technologique, de l’évolution vers une société dite moderne dans la délinquance actuelle de l’éducation des enfants au Cameroun ?

Ce ne sont pas les médias traditionnels et les réseaux sociaux qu’il faut accuser, mais une consommation passive de ces derniers. Il ne fait aucun doute que les réseaux sociaux ont massivement contribué à la libération de l’agressivité dans société camerounaise venant se conjuguer avec la culture de la violence à laquelle les médias satellitaires soumettent les jeunes camerounais. L’on peut ainsi constater l’importance du rôle joué par ces technologies de l’information sur le façonnement des comportements des jeunes camerounais, notamment, à l’ensemencement de la violence dans leurs réflexes. Ce conditionnement est surtout lié à la manière dont –ils consomment les produits de ces médias. Il faut donc une éducation à la consommation des médias.

Cette violence n’est-elle pas à l’image même de la gestion du pays avec ce que l’on pourrait qualifier «d’administration par embuscade» ?

Je l’ai souligné plus haut. L’école est victime du mode de gouvernement qui le met en œuvre. De la même manière que l’on tend des embuscades aux citoyens dans les divers services publics ainsi les élèves le reproduisent sur les enseignants. Chaque mode de gouvernement à l’école qu’il mérite pourrait-on dire.

Cameroun : Equinoxe TV écope d’une triple suspension ce 1er avril 2022 (officiel)

Le Conseil national de la communication a suspendu ce 1er avril 2022 le patron de la chaîne Sévérin Tchounkeu, le présentateur vedette du journal de 20h Cedrick Noufélé Nfonga et l’émission « droit de réponse » pour  une durée d’un mois.

Elle tombe le 1er avril mais n’est pas un poisson d’avril. La décision vient du Conseil national de la communication (Cnc), instance de régulation du secteur de la communication sociale au Cameroun.

« Le Conseil, après avoir établi la responsabilité » du patron d’Equinoxe télévision et de son rédacteur en chef, « a décidé de suspendre M. Sévérin Tchounkeu pour une durée d’un mois de l’exercice de la profession de journaliste au Cameroun et de la fonction de directeur de publication d’Equinoxe télévision (…) de suspendre M. Noufele Nfonga Cédrick, journaliste en service à Equinoxe tv de l’exercice de la profession de journaliste au Cameroun pour une durée d’un mois (…) de suspendre pour une durée d’un mois, l’émission intitulée droit de réponse », peut-on lire sur le communiqué en date du 1er avril 2022.

Le document signé du président du Conseil Joseph Chebongkeng et rendu public au terme de la 34è session ordinaire du Conseil tenue ce vendredi, énonce les motifs des différentes suspension. Le promoteur de la chaîne bleue siégeant à Douala est doublement sanctionné.

D’abord en qualité de journaliste, pour « affirmations et accusations non fondées au cours de l’émission spéciale diffusée le 21 mars 2022 sur Equinoxe tv »  au titre du directeur de publication, pour diffusion dans le même organe de propos non fondés, insinuants, offensants, et pour déformation de la vérité des faits dans le cadre de l’émission « droit de réponse » du 27 février et du journal télévisé de 20 heures du 17 mars 2022 .

Puis en tant que directeur de publication, « pour diffusion dans le même organe de propos non fondés, insinuants, offensants, et pour déformation de la vérité des faits dans le cadre de l’émission « droit de réponse » du 27 février et du journal télévisé de 20 heures du 17 mars 2022 », explique le communiqué.

« Propos conflictogène »

Quant au rédacteur en chef Cedrick Noufele Nfonga, il est sanctionné pour deux raisons selon le Conseil. D’abord pour « manquement professionnel consécutif à un défaut d’encadrement des panélistes dû à un défaut de maîtrise d’antenne » en tant que présentateur du programme droit de réponse du 27 février 2022. Lequel, selon l’instance, a « conduit à la diffusion au cours dudit programme des propos à caractère conflictogène émanant de certains représentants des partis politiques et susceptibles de conduire à l’amplification d’une revendication sociale potentiellement explosive »

Ensuite, pour « déformation de la vérité des faits suite à la diffusion inappropriée au cours du journal télévisé de 20heures du 17 mars 2022 de l’extrait d’une vidéo amateur du 06 octobre 2020 en guise d’illustration des menaces d’un sous-préfet de la région de l’Ouest à l’encontre des enseignants revendiquant leurs droits », précise le communiqué du Conseil.

L’émission « droit de réponse » n’échappe pas à cette série de sanctions. Elle est aussi suspendue pour une durée d’un mois, pour « diffusion au cours de ce programme le 27 février 2022 de propos à caractère propos conflictogène et susceptibles de conduire à l’amplification d’une revendication sociale potentiellement explosive », argue le Cnc.

Pour rappel, les sanctions prononcées ce jour par le Conseil ont été précédées des menaces de l’autorité administrative. Dans une correspondance adressée au patron de la chaîne Equinoxe télévision,  le gouverneur du Littoral accusait la chaîne « d’incitation répétée à la révolte populaire ». Dieudonné Ivaha Diboua mettait de ce fait le promoteur « en garde contre toute récidive face à laquelle sera appliquée la loi dans toute sa rigueur car, lorsque le seuil de la provocation atteint l’intolérable, la liberté d’expression perd tout son sens », concluait-il.  

Cameroun : le gouverneur du Littoral s’attaque à Equinoxe télévision

Samuel Dieudonné Ivaha Diboua met en garde le promoteur de la chaîne de télévision Equinoxe, Sévérin Tchounkeu, contre l’ « incitation répétée à la révolte populaire ».

Le ton est martial, le style menaçant et la démarche argumentative. « Je vous mets de ce fait en garde contre toute récidive face à laquelle sera appliquée la loi dans toute sa rigueur car, lorsque le seuil de la provocation atteint l’intolérable, la liberté d’expression perd tout son sens », ainsi lance le gouverneur de la région du Littoral au promoteur de la chaîne Equinoxe télévision.

En effet, depuis le 28 février 2022, le torchon brûle entre le patron de la circonscription administrative régionale Samuel Dieudonné Ivaha Diboua et le patron de la chaîne bleue Sévérin Tchounkeu.

En effet, la plus haute autorité administrative de la région accuse Equinoxe Tv de s’illustrer « par une ligne éditoriale outrancièrement belliqueuse ». Et ce depuis des années.

Selon lui, par le biais de certaines productions, le média privé d’informations générales « s’active avec véhémence dans l’apologie de la violence et de la déstabilisation, qui consiste à présenter ou à commenter les faits très souvent malicieusement déformés, avec un cynisme déconcertant, en vue d’attirer des passions, dans l’espoir de susciter une révolte contre les institutions républicaines ».

Les derniers faits illustratifs remontent au dernier jour du mois de février 2022. Le représentant du chef de l’Etat et du gouvernement dans la région invoque une édition de l’émission « Droit de réponse », diffusée le 28 février 2022.

Au cours de ce programme, « l’un de vos panelistes, au terme d’une analyse incongrue, a clairement appelé les parents et les élèves à rejoindre le mouvement d’humeur des enseignants, l’objectif étant d’obstruer les efforts du gouvernement dans la recherche d’une issue heureuse à la crise », rappelle le gouverneur, qui détaille que cet appel a « même eu l’effronterie de s’inspirer des manifestations de 2016 ayant débouché sur la crise sécuritaire » des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

Cette mise en garde bien que n’ayant pas précisé ce qui arriverait à la chaîne en cas de récidive, vise sans doute des sanctions administratives qui relèvent de la compétence de ministère de l’Administration territoriale. Il s’agit de la suspension, de la fermeture ou du retrait de l’autorisation de fonctionner, à la chaîne qualifiée de plus suivie par les Camerounais parmi la trentaine de chaînes à capitaux privés.

A noter qu’au Cameroun, en raison des coûts élevés liés à l’exploitation, la majorité de chaînes de télévision tourne grâce à la tolérance administrative. Du coup, leur fonctionnement ne tient qu’à un fil. L’on se rappelle qu’en mars 2020, le ministre Paul Atanga Nji a mis en garde certains médias dont Equinoxe Tv en les traitant de « radios de mille collines » et  leur rappelant le proverbe « celui qui vend les œufs ne cherche pas la bagarre ».

Cameroun : le procureur général en guerre contre les abus des acteurs des médias sociaux

Luc Ndjodo a dressé un réquisitoire accablant contre certains journalistes et activistes d’internet peu soucieux du respect de la déontologie, de l’ordre public et de la vie privée.

Parlant principalement des réseaux sociaux qui bousculent les habitudes, les mœurs et font une immixtion impromptue dans le fonctionnement des institutions publiques et dans la vie privée des personnes physiques, le haut magistrat, tout en reconnaissant l’importance de ces nouveaux médias, a rappelé les dispositions légales particulièrement dissuasives prévues pour sévir contre les contrevenants.

En cette occasion particulière, vous voudrez bien me permettre de faire quelques observations sur la préservation de l’ordre public face au défi de la prolifération des médias. À côté des médias classiques que sont la presse écrite, la télévision, la radio, l’affichage et Internet, moyens impersonnels de diffusion d’informations, coexistent les médias sociaux qui sont des applications web permettant la création et la publication de contenus générés par l’utilisateur et le développement de réseaux sociaux en ligne.

Aujourd’hui, les médias sociaux sont fortement sollicités et consultés par rapport aux médias classiques. Dans sa publication intitulée : «Comment Google mangera le monde1», Larry Page, l’un des fondateurs de Google, fait remarquer que «ce service de recherche sur le web fait partie du quotidien d’un grand nombre de gens, au même titre que brosser les dents.» Cette affirmation illustre combien il est difficile de nos jours, de mener une vie déconnectée des médias en général et des réseaux de communications électroniques en particulier.

Les supports de l’environnement électronique, les nouvelles technologies de l’information et de la communication (TIC) ont envahi la vie sociale au quotidien. Les nouveaux médias bousculent les habitudes et les mœurs, ils s’imposent à la science et sont même pris en compte par les politiques publiques de gouvernance. En témoigne l’évolution du vocabulaire avec des néologismes tels : «Liker, follower, influenceur, youtubeuse, poster, instagrameuse…»

La science du droit n’est pas en reste, notamment celle du droit international, laquelle fait surgir une quatrième génération de droits dite droit aux nouvelles technologies de l’information et de la communication. C’est dire que les médias sociaux sont désormais, aux côtés des médias classiques, une réalité avec laquelle il faut composer.

Selon les statistiques rendues publiques par le ministère des Postes et Télécommunications, en janvier 2021, le Cameroun comptait 9,5 millions d’internautes et près de 5 millions d’utilisateurs de réseaux sociaux, 4 millions d’abonnés sur Facebook, 600.000 abonnés sur Instagram, 422.000 abonnés sur Twitter, 200.000 abonnés sur Tik Tok. Cet engouement s’explique par les potentialités indéniables qu’offrent les médias sociaux, lesquels sont devenus des vecteurs incontournables de la communication et des échanges.

L’on assiste en effet à l’envahissement des espaces tant publics que privés par les médias sociaux. Ils rejoignent les médias classiques dans l’animation de l’ordre social. Leurs outils concourent à l’efficience de l’action des administrations publiques, grâce notamment à la disponibilité de l’information par voie de stockage, la fiabilité et la sécurisation des données. Ils facilitent la diffusion en temps réel des connaissances, des valeurs et des cultures.

Par la diffusion de l’information, ces médias contribuent à l’éducation et la formation des masses. Le droit à la liberté de communication, à la liberté d’expression, à la liberté de presse reconnue aux citoyens par la Constitutions’exerce davantage par leur intermédiaire.

En outre, les médias sociaux établissent une inter connectivité entre des personnes qui ne se connaissent pas, dispensent les parties prenantes des rencontres physiques. Ainsi, ils contribuent au développement des flux économiques, en favorisant de manière significative la parturition d’une économie planétaire compatible avec les nécessités de l’urgence, grâce à la connectivité élargie offerte aux partenaires d’affaires, la possibilité d’obtenir des prestations en temps réel, et la réduction considérable des frais générés par les transactions commerciales et financières.

L’irruption des médias sociaux sur la scène internationale a constitué une véritable révolution. Il est même admis que les analphabètes du 21è siècle seront ceux qui ignorent les applications de ces moyens modernes de communication. La facilitation de l’accès à l’information et à la communication accompagne par conséquent l’exercice des droits fondamentaux de la personne humaine et du citoyen. Elle contribue à leur promotion.

Cameroun- Crypto monnaie : encore du chemin à parcourir

L’avènement de cette activité monétaire est diversement apprécié par les experts et suscite beaucoup de questionnements.

 

 

Pour comprendre le phénomène de la crypto-monnaie, un séminaire d’information sous le thème : « crypto monnaie : réalités et défis pour le Cameroun », a été organisé à l’intention des Hommes de médias, en collaboration avec l’Association des journalistes économiques du Cameroun (Press Eco).

C’était le 23 décembre dernier. Les échanges ont porté sur la définition et l’origine de la crypto monnaie, ses avantages et inconvénients, les possibilités de règlementations et de régulations. Aussi, pour renforcer les compétences des professionnels des médias traitant des questions économiques, et surtout celles liées aux crypto monnaies ou aux valeurs monétaires virtuelles.

Le Cameroun est le 27ème  pays en termes d’adhésion à la crypto monnaie.  Il est seulement le 105ème  en termes de développement de plateforme de change. Sachant que la crypto monnaie est interdite en zone Cemac (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale), et que le pays prépare une régulation nationale  de cette activité, le ministère des Postes et télécommunications (Minpostel) a organisé un séminaire le 15 novembre dernier sur les « enjeux, opportunités et risques de la crypto monnaie au Cameroun ».

Objectifs visés étaient, entre autres, d’examiner les mécanismes de régulation des crypto monnaies et la prise en main par les pouvoirs publics ; de présenter la nécessité d’une co­-régulation à l’heure  d’une convergence de la société toute entière ; dresser une cartographie complète des crypto monnaies sur le continent africains et ceux présents sur le territoire camerounais.

Niches d’activité économiques

Comme l’a indiqué le conseiller technique 2 au ministère des Postes et Télécommunications (Minpostel), les crypto monnaies présentent des avantages en termes d’inclusion financière et même de niche d’activités économiques, mais aussi des inconvénients notamment du fait qu’elles ne sont contrôlées par aucun gouvernement ou autorité monétaire.

« La crypto monnaie pose plusieurs problèmes : à savoir le risque d’éviction de la monnaie classique et donc l’affaiblissement des autorités politiques, le développement des activités illicites et illégales… Pour minorer ces problèmes, il est nécessaire pour les Etats ne pas se détourner de la crypto monnaie mais de la réguler à travers la maitrise des opérations de change entre les crypto monnaies et les monnaies classiques (FCFA, pour la Cemac). Pour cela, il faut encourager la formation des jeunes dans ce domaine et le développement des plateformes de change locale », a-t-il souhaité. Aussi d’après l’expert financier, l’inclusion numérique met les institutions financières classiques devant un défi : s’adapter ou mourir…

Corégulation

Pour l’expert Blockchain Jeff Koumbou, il est possible que le Cameroun soit le meilleur d’Afrique francophone en termes de crypto monnaie. Pour cela, il conseille de changer le regard négatif sur cette activité, et favoriser une action synergique entre les acteurs privés et publics. Et cela ne saurait être possible, sans l’existence d’une loi.

Le Sous-directeur de la Règlementation des télécommunications et des TIC au Minpostel évoque la nécessité de règlementer et réguler. Et dans sa communication sur les grands défis de la réglementation et la régulation de la crypto monnaie, Joseph Nnemete Beyeme a relevé que l’unique porte de sortie était la corégulation.

Cameroun – Medias : Jean Jacques Ze limogé de Cam10 télévision

Il a été viré  vendredi 17 décembre 2021,  pour de « manquements graves ».

 

 

 

 

Le séjour n’a pas été long pour  Jean Jacques Ze,  au sein de la chaîne de « télévision républicaine »  Cam10Tv. Ce dernier n’a passé qu’environ  6 mois dans cette chaîne en tant que Directeur général et présentateur de plusieurs émissions. Notamment, le 20H, The Guest et l’émission On refait la presse.

Lors de l’annonce de son limogeage au journal télévisé de 20 heures du 17 décembre, (Cam10 TV), il a été donné  pour  motif « manquements grave », sans autres précisions.

Rappelons qu’avant d’arriver à Cam10Tv,  Jean Jacques Ze  venait de la chaîne de télévision Vision 4 où il a connu le même sort.

 

Cameroun : Douala, capitale de la lutte contre les discours de haine en Afrique centrale

Du 26 au 29 octobre 2021,  il abritera un Forum régional de sensibilisation et de renforcement des capacités des médias sur la prévention des conflits liés aux discours de haine et la lutte contre ce phénomène en Afrique centrale.

Ce forum sur la prévention des conflits liés aux discours de haine permettra de faire un inventaire des mots de la haine généralement utilisés dans les médias des pays invités au Forum.

L’événement qui cible prioritairement les journalistes, est organisé par le Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (UNOCA) et  la Commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale  (CEEAC),  en  collaboration  avec  le Gouvernement camerounais, le Centre des Nations Unies pour les droits de l’homme et la démocratie en Afrique centrale (CNUDHD-AC), le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme en RDC (BCNUDH), la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) et le Bureau de l’UNESCO pour l’Afrique centrale.

Les participants viennent notamment du  Burundi, du Cameroun, de la République centrafricaine (RCA), du Congo, de la République démocratique du Congo (RDC), du Gabon, de la Guinee équatoriale, du Rwanda, Sao Tome-et-Principe, et du Tchad

Cameroun : l’Unesco encourage les médias à promouvoir la paix et le vivre-ensemble au profit de la jeunesse

C’est à travers un atelier d’échange et d’orientation sur la conception, la production et la diffusion des microprogrammes audiovisuels qui s’est ouvert le 11 août et se referme demain à Douala, financé par le Fonds de Construction de la Paix de l’ONU.

Pour l’Unesco, il est nécessaire de mobiliser l’opinion publique sur l’intérêt de consolider la paix et de promouvoir le vivre ensemble à travers les médias.  Ce d’autant qu’elle constate que la jeunesse est plus active sur les nouveaux médias mais garde un œil sur les médias traditionnels.

C’est pourquoi, en partenariat avec la Commission Nationale de Promotion du Bilinguisme et du Multiculturalisme (CNPBM), le bureau régional pour l’Afrique Centrale de l’UNESCO dirige un atelier d’échange et d’orientation sur la conception, la production et la diffusion des microprogrammes audiovisuels. Des contenus médiatiques destinés à la population en générale, mais à la jeunesse en particulier, afin de l’associer à la consolidation de la paix durable, la promotion du bilinguisme, du multiculturalisme et du vivre-ensemble harmonieux au Cameroun.

Dans un contexte sociopolitique marqué par la montée en force des relents de replis identitaires, des conflits armés dans les régions du Nord-Ouest, du Sud-Ouest, et de l’Extrême-Nord, Yvonne Matuturu, représentante du Directeur du bureau Afrique centrale de l’Unesco, regrette que : « l’espace civique camerounais souffre d’une forme d’incivisme qui compromet la paix et le vivre-ensemble : faible taux de participation aux élections et donc par ricochet, la non-participation aux processus de prise de décision ; propagation de fausses nouvelles, aidée en cela par les nouveaux médias dont le caractère novateur fondamental et fonctionnel est de faciliter l’accès à l’information dans un espace civique participatif, inclusif et libre ».

La diffusion des microprogrammes audiovisuels en langues nationale et locales devrait sensibiliser les jeunes dans les zones urbaines, ainsi que dans les zones rurales où le taux de pénétration d’internet n’est pas assez élevé, en leurs fourniraient des informations de qualité.  Car : « les jeunes sont le socle de la nation, ceux sur qui reposent les efforts de construction ; ceux pour qui les politiques sont formulées et mises en œuvre. Ils sont les agents de paix et de cohésion sociale et la génération de demain qui devrait aspirer à vivre en paix et en harmonie », soutient l’Unesco.

Cameroun – Vision 4 : le journaliste Boney Philippe hérite du poste sensible de Directeur

Il a été nommé le 5 août 2021 Directeur de la télévision basée au quartier Nsam à Yaoundé. Il remplace Jean Jacques Ze démis de ses fonctions il y a quelques mois.

Boney Philippe, journaliste sportif ayant roulé sa bosse dans plusieurs médias, est le nouveau Directeur de la télévision Vison 4. L’ex employé de Radio Tseumeni Siantou, et des télévisions Canal 2 international et Vox Africa, se lance dans un nouveau challenge.

Huit mois après son arrivée dans cette télévision comme producteur d’une émission de sport, il se voit attribué un rôle administratif majeur.  Philippe Boney devient le 7eme Directeur de la « télévision africaine » depuis sa création.

Le poste de Directeur dans cette télé est réputé éjectable en raison de la cascade de nominations puis de limogeages effectuée par le PDG  du Groupe l’Anecdote, Jean Pierre Amougou Belinga. Les trois prédécesseurs de Boney Philippe ont tous été mis de côté (presque) sans ménagement. A savoir  : Ernest Obama Nana, parti humilié de la télévision dit-on pour trahison, Parfait Ayissi, écarté soudainement à l’issue d’une courte restructuration du groupe l’Anecdote, et Jean Jacques Ze, viré suite à des désaccords avec sa hiérarchie.

Le journaliste de sport qui les succède est connu pour sa force de caractère, sa rigueur dans le travail, sa fierté et son attachement au respect de l’éthique et de la déontologie. La question que l’on se pose est de savoir s’il bénéficiera de suffisamment de temps pour imprimer sa marque à la tête de Vision 4.

A noter que dans ce vent des nominations, Eddy Armand Matchouako a été promu Directeur des rédactions du journal l’Anecdote. Il remplace Martial Owona, qui n’aura juste passé  que 4 mois à ce poste.

Cameroun : un ouvrage démontre comment la tolérance administrative musèle les médias

Le livre de Simon Ngono (2021), qui vient de paraitre aux éditions L’Harmattan, décrypte le flou qui caractérise le système de régulation des médias au pays de Paul Biya.

L’ouvrage de 202 pages fait remarquer qu’au Cameroun, hormis la radio et la télévision publique nationale (CRTV), aucun des médias audiovisuels camerounais n’est en règle. Ce qui n’est point un hasard selon Simon Ngono,  auteur de l’ouvrage intitulé : « Médias audiovisuels et tolérance administrative au Cameroun. Enjeux communicationnels et logiques d’acteurs », récemment paru chez l’Harmattan à Paris.

Il démontre que la tolérance administrative qui consiste à laisser les médias exercer sans remplir toutes les conditions, notamment le paiement des frais exigés pour mettre en service une radio ou une télévision,  est une technique de musellement des acteurs médiatiques jugés hostiles à l’establishment. « Le rationnement de l’attribution des licences est le corollaire de ce pouvoir, autorisant ainsi, certains médias audiovisuels privés à émettre. L’enjeu pour l’État est de tirer les ficelles en ce qui concerne la qualité et la quantité des informations qui circulent dans le pays », analyse Simon Ngono.

L’enseignant-chercheur en Sciences de l’information et de la communication à l’Université de La Réunion en France, regrette que l’écart tende à s’ériger en norme.  Il n’absout cependant pas les patrons des médias. Son ouvrage établit que quelques-uns tirent profit de l’opacité juridique entretenue par le pouvoir politique, afin de se déjouer du contrôle étatique. Ceux-là deviennent «  implicitement des personnalités apparentées au système en place ».

« Médias audiovisuels et tolérance administrative au Cameroun. Enjeux communicationnels et logiques d’acteurs », s’inscrit dans le domaine de la sociologie politique des médias, du droit de la communication. L’auteur de « La Communication de l’Etat en Afrique, discours, ressorts et positionnements », paru en 2020, range par ailleurs son nouvel ouvrage dans l’analyse communicationnelle des régimes de continuité autoritaires. Il coûte 13 500 FCFA (environ 21 euros).  Simon Ngono le recommande à tous les passionnés de la communication, les consommateurs des produits médiatiques aussi.

Cameroun : grève annoncée des patrons de presse le 03 mai 2021

La  manifestation de colère des hommes et femmes des médias vise à revendiquer l’application des résolutions des états généraux de la communication tenue en 2012.

Les patrons de presse sont mécontents. Ils reprochent à l’Etat du Cameroun sa lenteur dans la mise en œuvre des recommandations issues des états généraux de la communication de 2012. Ils projettent pour cela de descendre dans la rue le 03 mai prochain à l’occasion de la journée internationale de la liberté de la presse.

Pour leur compte,  François Mboke, Directeur de publication du journal Diapason, a déposé le 27 avril une déclaration de manifestation à la Sous-préfecture de Yaoundé 1er. Il indique que la manifestation va se tenir de 10 à 11 heures sur l’itinéraire Hôtel de ville de Yaoundé – Ministère de la Communication. A l’arrivée, une pétition sera remise pour transmission à « la haute hiérarchie ».

En rappel, du  5 au 7 décembre 2012, les professionnels et les experts des médias, de la publicité s’étaient réunis au Palais des Congrès de Yaoundé, à la faveur desdits états Généraux de la Communication. De ces assises, il en est sorti des propositions et résolutions concrètes, qui ne sont malheureusement appliquées huit ans plus tard.

Cameroun : des conseils de journalistes internationaux pour les jeunes confrères

Des dizaines de professionnels de l’information, travaillant pour des médias en Europe, en Afrique et en Asie, partagent leur expérience pour aider leurs jeunes confrères du monde, dont du Cameroun.

Une formation pour mieux décrypter l’information et développer un journalisme constructif. CFI, en partenariat avec RFI, France24 et Monte Carlo Doualiya, lancent à cet effet le site internet « Conseils de journalistes », où les jeunes journalistes peuvent retrouver plus de 70 vidéos instructives.

70 vidéos pédagogiques et ludiques réunies en 5 collections thématiques : journalisme et environnement, santé, infox et fact-checking, égalité de genre, journalisme de solutions.

Les vidéos d’une durée moyenne de 5 minutes ont été produites pour une utilisation sur mobile, selon les usages de consommation des supports pédagogiques des jeunes journalistes, notamment en Afrique. A noter que les vidéos sont disponibles gratuitement, en français, en anglais et en arabe.

Cameroun ; le gouvernement s’attaque à la désinformation et au lynchage médiatique

Le ministre de la Communication René Emmanuel Sadi a dénoncé  ces maux le 13 juillet dernier. Des fléaux qui   pour lui, prennent de l’envergure dans certains médias et sur les réseaux sociaux.

Ci-dessous l’intégralité de sa déclaration.

A tout prendre, ces contre-vérités et autres informations généralement inventées de toutes pièces ou délibérément biaisées, sont de nature à mettre à mal la cohésion sociale et le vivre ensemble des populations.

Nous notons pour le déplorer et le dénoncer que ces actions de désinformation portent la plupart du temps sur les questions les plus préoccupantes et les plus sensibles de l’heure.

 Sans être exhaustif, j’évoquerai parmi ces questions, celle de la pandémie du coronavirus, à laquelle notre pays fait face depuis cinq mois, à l’instar de l’ensemble des pays du monde entier.

A ce sujet, de nombreux contempteurs et autres censeurs auto-investis ont, sous divers profils, écumé toutes sortes de médias, pour mettre en cause et discréditer la stratégie nationale de riposte contre cette pandémie, mise en oeuvre sous la houlette de Monsieur le Premier Ministre Chef du Gouvernement, et sous la Très Haute Impulsion du CHEF DE L’ETAT, SON EXCELLENCE PAUL BIYA.

Certains parmi ces esprits mal avisés ont ainsi tenté de contester les statistiques diffusées par le Ministère de la Santé Publique sur l’état de la pandémie, décrier les mesures de prévention édictées par le Gouvernement et recommandées par l’Organisation Mondiale de la Santé, sévèrement critiqué les mesures d’assouplissement prises par le Gouvernement en vue de la prise en compte des impératifs économiques, invalidé sans aucun argument valable le protocole de prise en charge thérapeutique retenu par les autorités sanitaires, douté des compétences des personnels de santé ou encore, organisé de véritables croisades médiatiques contre le décision prise par le CHEF DE L’ETAT, de faire reprendre les cours et d’assurer l’organisation des examens dans les établissements primaires, secondaires et d’enseignement supérieur.

Pourtant, aujourd’hui, cinq mois après le début de la mise en oeuvre de la réponse du Cameroun à la pandémie du coronavirus, il y a lieu de constater pour s’en féliciter, l’efficacité de notre stratégie de riposte, s’agissant notamment de la pratique des tests massifs au sein des communautés et de la décentralisation de la prise en charge des cas déclarés, des résultats de la thérapie usitée au regard du nombre de personnes guéries, ainsi que des données encourageantes enregistrées en matière de prévention et des efforts soutenus pour une prise de conscience accrue de la dangerosité de la pandémie et de la nécessité de l’implication de tous pour la vaincre.

Cette frénésie manipulatrice et déformatrice est encore plus accentuée dans le traitement médiatique de la situation sécuritaire dans les Régions du Nord-ouest et du Sud-ouest.

A ce sujet, d’aucun ont délibérément opté de dénaturer les faits, selon les circonstances dans lesquelles ces faits se présentent, et ceci à des fins inavouées.

C’est ainsi que, de manière systématique, des bandes armées, des assassins, des pilleurs et des violeurs impénitents et totalement déshumanisés sont présentés par certains acteurs médiatiques comme des anges innocents, victimes de la tyrannie du Gouvernement et de nos Forces de Défense et de Sécurité.

Diabolisation et stigmatisation de l’armée

De la même façon, les nombreuses exactions commises par les bandes armées dans ces régions sont occultées, cependant que l’Armée camerounaise, pourtant légitimement engagée dans un combat pour la préservation de notre intégrité territoriale et la sécurité des biens et des personnes, est constamment conspuée, diabolisée et stigmatisée.

Qui plus est, au moment où le CHEF DE L’ETAT a, à la satisfaction de toute la communauté nationale et internationale, organisé Grand Dialogue National en vue du retour définitif à la vie normale dans les régions perturbées, et que les recommandations de ces assises historiques prennent progressivement corps à travers des actes concrets, certains acteurs médiatiques du reste coutumiers du fait, n’ont de cesse de relativiser, voire de nier ces évolutions positives, en attisant le feu à tout bout de champ par des allégations mensongères, d’une nocuité fortement dommageable à la stabilité de la nation.

Le Gouvernement, par ma voix, saisit cette occasion, pour affirmer, une fois de plus, que l’offre de paix adressée par le CHEF DE L’ETAT, SON EXCELLENCE PAUL BIYA aux groupes armées et rebelles sécessionnistes dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest, en vue de l’arrêt des hostilités qu’ils ne cessent d’entretenir, demeure plus que jamais de mise.

Nous en voulons pour preuve, les dernières statistiques en évolution constante à la date du 12 juillet 2020, fournies par le Comité National de Désarmement, de Démobilisation et de Réintégration (CNDDR), qui font état de 164 ex-sécessionnistes ayant choisi de se rendre au centre régional du CNDDR du Nord-ouest à Bamenda, 130 au centre régional du CNDDR du Sud-ouest à Buéa, auxquels s’ajoutent 186 repentis de Boko-Haram, dont 44 dans la même journée la semaine dernière, au centre de transit de Méri dans la région de l’Extrême-nord, soit un total de 483 redditions depuis le début de cette opération.

Selon des renseignements dignes de foi, d’autres redditions du même type vont certainement se poursuivre dans les prochains jours.  Il faut sans doute préciser que ces repentis, qu’il s’agisse des ex-combattants Boko-Haram ou de ceux ayant déposé les armes dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest, reçoivent dès leur arrivée dans les différents centres d’accueil, des soins médicaux et un encadrement psycho-social approprié, pour leur déradicalisation et leur réarmement moral.

Une désinformation qui n’épargne plus personne

Des formations leur sont également dispensées en matière d’activités génératrices de revenus telles que l’agriculture, l’élevage, la conduite, l’informatique, la coiffure, la manucure, la maçonnerie, pour ne citer que celles-là. Il s’agit là d’un processus, dont l’aboutissement est l’intégration des intéressés dans la vie normale, à court terme et au cas par cas.

 En outre, pendant leur séjour dans les centres, des mesures sont prises pour les mettre autant que possible, à l’abri du COVID-19.

Au vu de cette présentation, on se rend bien compte de ce que, contrairement aux allégations portées par certains milieux et relayées par une frange d’acteurs médiatiques, les centres CNDDR ne sont, ni des prisons déguisées, ni des pièges masqués, faits pour attirer des membres de groupes armés, et encore moins une branche de l’Armée où ces ex-combattants subiraient toutes sortes de sévices.

 Ces centres sont aux contraire des lieux d’accueil de nos jeunes compatriotes naguère égarer, mais qui, ayant pris conscience de la nécessité de tourner le dos à la perdition on choisit de retrouver la voie de la sagesse au sein de la communauté républicaine, en acceptant l’offre de paix et de pardon faite par le CHEF DE L’ETAT, SON EXCELLENCE PAUL BIYA.

Face à cette campagne de désinformation qui n’épargne plus personne, ni aucun secteur de la vie nationale, le Gouvernement en appelle à la prudence, au discernement et à la vigilance de l’ensemble de la communauté nationale, afin qu’elle ne se laisse pas prendre au jeu macabre de ceux qui dans l’ombre, tissent la toile de cette ignoble duperie.

Cette vigilance est d’autant plus impérative que, de manière visible, les cibles privilégiées de cette entreprise de destruction englobent l’Etat de droit, les Institutions de la République et ceux qui les incarnent, avec au bout du compte, la mise en péril de la paix et de la stabilité du Cameroun.

Dans un tel contexte, il apparaît nécessaire de faire quelques mises au point, en ce qui concerne précisément la liberté de la presse et l’usage des réseaux sociaux.

 Au sujet de la liberté de la presse dont le citoyen camerounais jouit pleinement aujourd’hui, je veux faire remarquer que celle-ci n’a jamais été nulle part où elle aura prospéré à travers le monde, synonyme de libertinage ou de prétexte au désordre, à la cacophonie ou à l’anarchie. C’est dire que la vocation de la liberté de la presse, qui est l’un des piliers fondamentaux de la démocratie et de l’Etat de droit, ne saurait servir à bâtir des zones de non-droit et de délitement du tissu social.

Il en a d’ailleurs toujours été ainsi à travers le monde, depuis l’éclosion des sociétés de liberté dont la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 marque l’impulsion en stipulant, en son article 11 que « la libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’Homme. Tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. »

De la même façon, le Pacte International relatif aux Droits Civil et Politique adopté à New-York le 16 décembre 1966 stipule en son article 19 alinéa 2 que « Toute personne a droit à la liberté d’expression ; ce droit comprend la liberté de rechercher, de recevoir et de répandre des informations et des idées de toute espèce, sans considération de frontières, sous une forme orale, écrite, imprimée ou artistique, ou par tout autre moyen de son choix. ». Le même Pacte précise tout autant en l’alinéa 3 du même article, que l’exercice de ces libertés « comporte des devoirs spéciaux et des responsabilités spéciales. Il peut en conséquence être soumis à certaines restrictions qui doivent toutefois être expressément fixées par la loi et qui sont nécessaires au respect des droits et de la réputation d’autrui, ainsi qu’à la sauvegarde de la sécurité nationale, de l’ordre public, de la santé ou de la moralité publiques. »

Ainsi perçue, la liberté de la presse qui est une liberté publique, en tant qu’elle s’exerce dans l’espace public et met en concurrence et en situation de préservation réciproque les différentes libertés individuelles, ne peut exister que si elle prend en compte ses indispensables corollaires que sont, la responsabilité sociale, le respect des valeurs sociétales et celui du socle de légalité en tant qu’expression de la volonté générale et impersonnelle.

C’est donc dire que, s’il n’y a pas de démocratie sans liberté de la presse, il n’y a pas non plus de liberté de la presse sans responsabilité sociale, sans préservation des libertés d’autrui, sans respect des valeurs sociétales et sans conformité au droit applicable.

Au Cameroun, la liberté de la presse est garantie et organisée dans le cadre de la loi du 19 décembre 1990 relative à la communication sociale, modifiée et complétée par celle du 04 janvier 1996 abrogeant notamment la censure administrative sur les organes de presse.

Le mauvais usage de la liberté peut être périlleux

L’ensemble de cet arsenal juridique consacre un véritable champ de libertés, pour l’expression des idées et des opinions à travers tous les médias exerçant d’une manière ou d’une autre sur le territoire national. L’environnement juridique ainsi créé, de par la volonté du CHEF DE L’ETAT, met en place un système de libertés, qui exige en retour que chaque acteur médiatique et d’une manière générale, tous ceux qui choisissent de s’exprimer dans l’espace public à travers les médias, aient à se conformer non seulement aux règles éthiques et déontologiques qui gouvernent l’exercice de cette profession, mais aussi, qu’ils se soumettent au primat des valeurs fondamentales en vigueur au sein de la République.

Par ailleurs, il importe de ne pas perdre de vue que pour un pays aussi jeune que le nôtre, la progression vers une société de libertés est allée de manière ascendante, avec un rythme d’accélération particulièrement remarquable.

En ce qui concerne le secteur des médias, si je ne prends que cet exemple, créer un simple journal pour une personne autre que l’Etat, relevait il y a trente ans seulement, d’un véritable parcours du combattant ; et une telle entreprise était encore plus ardue, voire impossible en ce qui concernait de la radio ou de la télévision.

Au plan des contenus, une simple évocation critique dirigée contre une institution publique ou une personnalité officielle pouvait valoir à son auteur ou à celui qui l’employait, toutes sortes de déconvenues, pouvant aller selon le cas jusqu’à sa privation de liberté ou la cessation de son activité.

Vous convenez avec moi que tout ceci n’est aujourd’hui qu’un lointain souvenir.

Les réseaux sociaux n’ont pas été créés pour détruire

Les résultats des réformes entreprises dans ce secteur depuis la fin des années 90 sont suffisamment évocateurs.

A ce jour en effet, les organes de presse écrite déclarés auprès des administrations compétentes se comptent en plusieurs centaines, 600 environ, dont plus d’une dizaine de quotidiens. On dénombre plus de 200 stations de diffusion de radio sonore de toutes catégories (radios commerciales, confessionnelles, thématiques, communautaires …), une trentaine de chaînes de télévision, 200 opérateurs de télédistribution, sans oublier la multitude de médias cybernétiques qui peuplent le réseau Internet.

 Ce constat étant fait, c’est à présent aux professionnels des médias désormais nantis de ces outils de liberté, qu’il appartient de faire en sorte que le meilleur bénéfice en soit tiré pour la société camerounaise tout entière et pour l’image à travers laquelle le monde extérieur perçoit le Cameroun.

Pour ce faire, ils doivent toujours garder présent à l’esprit qu’ils tiennent entre leurs mains des instruments stratégiques pour la vie de la nation. C’est pour cela que nous n’avons de cesse d’en appeler à leur professionnalisme, à leur responsabilité et à leur citoyenneté dans l’exercice de leur métier.

Car, le mauvais usage de cette liberté peut, contre toute attente, devenir périlleux pour les équilibres de la nation qui est la leur.

 Mal exploité, abusé et dénaturé, à l’instar de ce que nous observons avec désolation ces derniers temps dans notre pays, l’usage de cette liberté peut aussi bien déconstruire, voire détruire.

Il ne s’agit donc pas d’un instrument qu’il faut prendre à la légère, mais qu’il faut au contraire appréhender, dans la pleine mesure de son caractère à la fois sensible et stratégique.

Notre presse se doit par conséquent de se regarder en face, si elle ne veut pas courir le risque de passer à côté de l’enjeu d’édification de ce Cameroun stable et prospère dont elle a elle-même grand besoin, au moins autant que le peuple camerounais tout entier.

Au sujet de l’usage pernicieux des réseaux sociaux devenus de véritables fourre-tout déviants et déconcertants, l’on doit malheureusement se rendre à l’évidence de leur regrettable détournement, par rapport aux objectifs qui leur furent assignés à l’origine.

Dans le registre du courant médiatique en perte de repères que nous venons de décrire s’agissant des médias classiques, les réseaux sociaux se distinguent encore plus par leur inclination prépondérante à la diffusion et au partage de fausses nouvelles encore appelées «Fake News », aux attaques personnelles et autres règlements de compte à ciel ouvert, aux atteintes à l’intimité de la vie privée, au non-respect du secret des correspondances, qu’elles soient publiques ou privées et d’une manière générale, à la violation des règles de base nécessaires à une vie sociale saine et tolérante.

Un tel dévoiement situe l’usage des réseaux sociaux aux antipodes de leur vocation première qui est celle d’un dialogue communautaire autant constructif qu’édificateur, permettant des interactions sociales virtuelles et sans limites géographiques, grâce aux vertus des technologies numériques, même en situation de mobilité.

Les réseaux sociaux n’ont donc pas été créés pour détruire l’ordre et les valeurs du monde, mais plutôt pour les construire, les fortifier et les mettre à contribution pour l’épanouissement de l’Homme et de la société.

C’est pourtant le contraire que nous vivons dans le contexte camerounais aujourd’hui, où l’appropriation des réseaux sociaux par de nombreux acteurs sortis de nulle part, mus allègrement en journalistes improvisés, transforme ces espaces de communication privilégiés en de véritables foires d’empoigne, où seuls la déformation des faits, les mutations de vices en de fausses valeurs, les discours de haine, les attaques personnelles, les allégations mensongères et les affirmations sans fondements, ont droit de cité.

Toute cette panoplie est, comme on peut le constater aisément, de nature à faire le lit d’une destruction des valeurs communautaires et d’une implosion des ferments sociaux.

Ici encore, le Gouvernement de la République dénonce cette tendance nocive à la construction du modèle social auquel tout camerounais est en droit d’aspirer, mais qui au fil des jours et de manière pernicieuse, s’enracine dans les moeurs médiatiques de notre pays.

Le Gouvernement en appelle dès lors à la prise de conscience de tous et de chacun, pour se recentrer sur les idéaux de départ de ces formidables outils de communication rendus accessibles à tous, et démocratisés grâce à l’expansion de l’Internet, autant qu’il condamne fermement les déviances grandissantes constatées dans l’usage de ces mêmes réseaux.

En tout état de cause, le journalisme, le vrai et le bon journalisme, doit rester noble par excellence.

Le journaliste n’est ni un aventurier, ni un tireur à gages, ni un factotum à la solde d’idéologies honteuses et nocives.

 Le journaliste doit demeurer cet historien du présent, dont la seule matière première réside dans le caractère factuel du traitement qu’il fait de l’actualité et des situations qui l’entourent avec, à chaque fois, une considération scrupuleuse des impératifs qui fondent la société et des valeurs structurantes de sa communauté.

A ceux parmi les professionnels des médias, qui ont choisi de s’identifier à cette noble idée du journalisme, le Gouvernement apporte et continuera d’apporter son soutien dans l’exercice de leur métier.

Aux autres qui, par ignorance ou par naïveté, se laissent encore entraîner par les déviances du déni professionnel, le Gouvernement lance un appel pressant en vue d’un sursaut de responsabilité et un recentrage sur la vocation de ce métier et de ses canons universels.

Les uns et les autres doivent de toute façon savoir que c’est à eux et à eux d’abord, qu’il revient de réécrire les lettres de noblesse de leur métier et de mettre toutes les énergies à contribution pour qu’ils redeviennent ce qu’ils n’auraient jamais dû cesser d’être, à savoir, une boussole des aspirations et de l’épanouissement des peuples.

En d’autres termes, pour ce journalisme que nous appelons de tous nos voeux, il faut voir les choses telles qu’elles sont, et non telles que nous pensons qu’elles sont, ou que nous voulons qu’elles soient.

Je vous remercie de votre aimable attention.

Le ministre de la Communication René Emmanuel Sadi

Cameroun : plusieurs journaux en grève ce lundi 4 mai 2020

Presse-morte pour une dizaine de titres ce 4 mai 2020. Au lendemain de la Journée mondiale de la liberté de la presse, des Editeurs manifestent leur mécontentement contre le faible accompagnement de l’Etat.

Plusieurs journaux privés au Cameroun observent une journée « presse morte »  ce 4 mai. 10 points traduisent la colère des patrons de presse. Entre blocages, lenteurs et intimidations de l’administration, les journalistes se disent fragilisés au quotidien. Outre le mouvement d’humeur de ce 4 mai, les éditeurs de presse ‹‹ se réservent le droit d’entreprendre d’autres actions énergiques susceptibles de restaurer la Presse dans son rôle d’information, d’éducation et de baromètre de la démocratie. Les Editeurs de presse. Ils restent ouverts à toute proposition venant principalement du gouvernement pour la résolution des différents points soulevés. ››

 Ci-dessous les 10 plaintes des éditeurs de presse :

1- le refus de l’État de soutenir la résilience de la presse à capitaux privés face à la pandémie du Covid-19;

2- L’accentuation de la fragilité économique de la presse du fait des mesures de restriction prises par l’État dans le cadre de la lutte contre le Covid-19;

3- Le non déblocage à temps de l’appui institutionnel de l’État anciennement appelé (aide à la presse) aux médias à capitaux privés;

4- L’accumulation des arriérés de payement des prestations dues à la presse par les organismes et administrations publiques;

5- L’accès très limité des journaux à capitaux privés à la commande publique, en ce qui concerne les insertions publicitaires;

6- L’amaigrissement croissant du portefeuille publicitaire et les prolongements inexpliqués des dates de payement desdites publicités par les entreprises;

7- La mévente des journaux consécutive aux difficultés de distribution sur l’étendue du territoire;

8- La fiscalité inadaptée à l’entreprise de presse et le non respect des conventions et des accords nationaux et/ou internationaux;

9- La non mise en œuvre des recommandations pertinentes des États généraux de la Communication de 2012, notamment le non toilettage de la loi sur la communication sociale au Cameroun;

10-Les arrestations arbitraires des journalistes dans l’exercice de leur fonction et le maintien des peines privatives de libertés pour des faits de presse en contradiction avec les standards et engagements internationaux du Cameroun.

Cameroun : les patrons de presse annoncent une grève le lundi 4 mai 2020

Les Editeurs de presse du Cameroun ont décidé d’observer une journée « presse morte »  le 4 mai prochain à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de la Liberté de la Presse.

Les Éditeurs de presse informent l’opinion qu’au terme de leur réunion le 28 avril dernier, ils ont décidé de faire  »presse morte » le 4 mai prochain. A l’occasion de la 27e édition de la Journée mondiale de la Liberté de la presse dont le thème est : « le journalisme sans crainte, ni complaisance ».

Les patrons de presse expriment leur mécontentement à l’endroit du gouvernement qui n’a pris aucune mesure pour soutenir les médias en ce temps de crise sanitaire.  Ils dénoncent aussi les blocages et les lenteurs de l’administration qui contribuent à davantage fragiliser le secteur. Ci-dessous les 10 griefs des éditeurs de presse :

1- le refus de l’État de soutenir la résilience de la presse à capitaux privés face à la pandémie du Covid-19;

2- L’ accentuation de la fragilité économique de la presse du fait des mesures de restriction prises par l’État dans le cadre de la lutte contre le Covid-19;

3- Le non déblocage à temps de l’appui institutionnel de l’État anciennement appelé (aide à la presse) aux médias à capitaux privés;

4- L’ accumulation des arriérés de payement des prestations dues à la presse par les organismes et administrations publiques;

5- L’ accès très limité des journaux à capitaux privés à la commande publique, en ce qui concerne les insertions publicitaires;

6- L’ amaigrissement croissant du portefeuille publicitaire et les prolongements inexpliqués des dates de payement desdites publicités par les entreprises;

7- La mévente des journaux consécutive aux difficultés de distribution sur l’étendue du territoire;

8- La fiscalité inadaptée à l’entreprise de presse et le non respect des conventions et des accords nationaux et/ou internationaux;

9- La non mise en œuvre des recommandations pertinentes des États généraux de la Communication de 2012, notamment le non toilettage de la loi sur la communication sociale au Cameroun;

10-Les arrestations arbitraires des journalistes dans l’exercice de leur fonction et le maintien des peines privatives de libertés pour des faits de presse en contradiction avec les standards et engagements internationaux du Cameroun.

Les éditeurs de presse ‹‹ se réservent le droit d’entreprendre d’autres actions énergiques susceptibles de restaurer la Presse dans son rôle d’information, d’éducation et de baromètre de la démocratie. les Editeurs de presse. Ils restent ouverts à toute proposition venant principalement du gouvernement pour la résolution des différents points soulevés. ››

Cameroun : une presse sans fonds se défonce contre le Coronavirus

Sans appuis du gouvernement ni d’une quelconque organisation, les médias camerounais, malgré leur fragilité économique, font chorus contre le Coronavirus.

Les journaux accordent l’essentiel de leur publication à la pandémie du Covid-19. Un temps d’arrêt est observé face à la crise sanitaire . Un déploiement particulier des équipes de reportage dans les hôpitaux, les ménages, les administrations et dans la rue où l’on note une faible application des mesures de l’Organisation mondiale de santé (OMS) et du gouvernement camerounais.

Des chaines de télévisions et de radios sont aussi au four et au moulin. La plupart d’entre elles ont bouleversé leurs programmes pour faire place à des spots de sensibilisation et à des programmes spéciaux sur le Covid-19.

Les sites d’informations en ligne, tel que journalduCameroun.com, donnent la mesure sur l’actualité,  minute by minute, pour permettre à tous les citoyens et même aux  compatriotes de la diaspora, de savoir ce qui se dit, et se fait au pays  en simples  cliques.

Un déploiement des médias que vient de saluer le ministre de la Communication. Lors d’une communication donnée le 25 mars dernier, René Emmanuel Sadi déclare :  ‹‹ Face à la situation d’urgence nationale qui prévaut aujourd’hui dans notre pays, je réitère aux professionnels des médias, l’appréciation du Gouvernement, pour leur implication dans cette campagne de sensibilisation des populations ››.

Le ministre en  demande toutefois davantage.  ‹‹ Je leur demande (aux professionnels des médias. Ndlr, de s’engager davantage dans cette dynamique constructive, en vue d’apporter à nos concitoyens, une information fiable, tant il est vrai que la guerre contre le coronavirus est une affaire de tous, les médias aux avant-postes, qu’il soient publics ou privés. Cette sensibilisation accrue de la Nation entière face à cet ennemi commun qu’est le coronavirus, est le gage de la réussite de la riposte du Cameroun face à ladite pandémie. Il en va de notre survie commune ››, reconnait René Sadi.

Le même dynamisme de la presse s’observe  dans d’autres pays, où la presse est clairement engagée dans le plan de lutte contre cette pandémie.

Au Sénégal par exemple, le Chef de l’État  Macky Sall, vient de lancer un ‹‹ Fonds de riposte contre le Coronavirus ›› chiffré à 1000 milliards de FCFA. Les médias auront droit au chapitre, en raison  des changements induits dans ses programme et du rôle de service public qu’ils jouent dans le contexte de la crise.

Cameroun- médias : vers la création d’une mutuelle pour les communicateurs

Accompagner dignement les professionnels des métiers de la communication en cas de maladie ou de décès et réaliser des projets d’envergure, sont quelques missions de la Mutuelle des professionnels de la communication (Muprocom), dont l’assemblée générale constitutive est annoncée le 29 février à Yaoundé.

C’est dans l’auditorium du ministère de la Communication à Yaoundé que va se tenir  le 29 février prochain, l’Assemblée générale constitutive de la Mutuelle des professionnels de la communication (Muprocom).

Selon les initiateurs du projet, la Muprocom a vocation de fédérer les professionnels des métiers de la communication autour des projets et des actions d’intérêt. De façon concrète, elle se donne pour mission d’accompagner dignement ses membres en cas de nécessité à travers une caisse de solidarité ; de réaliser des projets d’envergure,  tel que se doter des structures suivantes : imprimerie, bibliothèque, médiathèque, tabloïd, publicité, marketing, etc. La Muprocom s’investira aussi dans l’épanouissement de ses membres à travers des partenariats sur le plan national et international avec des ambassades, les organismes internationaux entre autres.

Portée par des noms bien connus de l’univers médiatique camerounais, à l’instar de Alain Blaise Batongue (secrétaire exécutif du Gicam), Mireille Bisseck (coordonnatrice du social média CRTV Web), la Muprocom  est ouverte aux communicateurs de tout bord. Ces derniers sont d’ailleurs conviés à s’inscrire pour participer à sa première Assemblée générale constitutive.

Cameroun – Médias : Martinez Zogo déféré à Kondengui

Accusé de : « cybercriminalité, atteinte à la vie privée et chantage », l’animateur et chef de chaîne de la radio Amplitude FM est incarcéré depuis hier 22 janvier à la prison centrale de Yaoundé.

L’information barre la Une du quotidien Le jour de ce matin. Le célèbre animateur de l’émission « Embouteillage » sur Amplitude FM est en détention provisoire à la prison centrale de Yaoundé Kondengui. Accusé de « cybercriminalité, atteinte à la vie privée et chantage », il est victime d’une plainte déposée par l’épouse du Directeur du cabinet civile  à la présidence de la République.

Une issue que présageait déjà son avocat dans une interview accordée au journal Le Jour. « On peut le libérer soit sous caution, soit sous garant, et la procédure suit son cours normal. Donc en fait, il peut passer en audience libre. Le procureur peut également le placer sous mandat de dépôt, en l’envoyant en prison peut-être parce que les charges sont suffisantes pour le faire. Il peut également décider de le renvoyer à l’unité d’enquête préliminaire, c’est-à-dire à la gendarmerie pour complément d’enquête. Car, dans la même procédure, le patron d’Amplitude Fm est également recherché. C’est même lui le principal mis en cause », expliquait Me Jules Anyuozoa.

Depuis son arrestation beaucoup d’hommes de médias témoignent leur solidarité. A travers notamment  des appels à solidarité.

Martinez Zogo est un animateur bien connu du paysage médiatique, passé par Radio Siantou et Amplitude FM. Son émission « Embouteillage » diffusée de lundi à vendredi entre 10 heures et 12 heures manquera certainement aux auditeurs d’Amplitude FM  dont-t-il est par ailleurs le chef de chaine.

Cameroun: corruption dans la presse, sujet tabou?

Un séminaire sur la corruption dans les médias s’est tenu du 19 au 20 novembre dernier à Bertoua.

Les médias semblent faire l’autruche, dès lors qu’il s’agit de parler du malaise que connait la presse. Pourtant le mal est profond: mauvaises conditions de travail, salaires non payés, intimidations, corruption au sein des médias, sont des maux qui minent ce milieu professionnel au Cameroun.

Hommes de médias, membres des Organisations de la société civile (Osc) et autres spécialistes ont été invités à discuter des faits de corruption qui gangrènent ce corps de métier, les 19 et 20 novembre à Bertoua dans la région de l’Est.

Tous les panélistes qui ont entretenu l’assistance constituée des journalistes venus des régions de l’Adamaoua, Centre, Nord-Ouest, Sud,…ont reconnu l’urgence d’opérer des changements dans la presse afin qu’elle joue pleinement son rôle de quatrième pouvoir et se prémunit contre la corruption. Pour Nta à Bitang, enseignant à l’Ecole supérieur des sciences et techniques de l’information et de la Communication (Esstic), ces réformes passent tout d’abord par une formation adéquate. Formation qui devrait être guidée par la déontologie et l’éthique. Normes d’ailleurs contenues dans plusieurs textes dont le décret du 24 septembre 1992 du Premier ministre, complétant la loi de 1990 sur la communication sociale.

Le respect de la déontologie confère aux professionnels de la plume une certaine crédibilité. A ce sujet, Georges Alain Boyomo, directeur de publication (Dp) du quotidien Mutations a précisé que «le journaliste doit se faire un nom, doit soigner sa signature pour imposer le respect du public» et éviter d’être à la solde des politiques et autres sources d’informations. Lors de son exposé empreint d’expériences de vie, Christophe Bobiokono, Dp du journal Kalara a résumé en un mot l’arme des journalistes contre la corruption et autres pressions pouvant biaiser leur rendu: le professionnalisme.

Autant de préceptes édictées qui ne demandent plus qu’à être implémentées. En attendant, le séminaire en question a déjà le mérite d’avoir crevé l’abcès. A propos, M. Assale, délégué régional de la Communication pour l’Est a indiqué que le processus de résolution d’un problème est enclenché dès lors qu‘on décide d’en parler.

Cette rencontre ayant pour thème «L’état de la corruption dans les médias au Cameroun», était organisée par le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club po) en partenariat avec l’ambassade des Etats-Unis au Cameroun.

Cameroun: passe d’armes entre médias et organisateurs du Dialogue national

Le troisième jour des travaux au palais des Congrès, le 02 octobre dernier a été marqué par cinq séparatistes qui ont rejoint les travaux. Evènement qui arrive alors que des médias camerounais et occidentaux ont relayé l’absence des sécessionnistes au dialogue.

Un timing parfait. Cinq sécessionnistes ont fait le déplacement pour le palais des Congrès afin de prendre part au dialogue, le 02 octobre. Rendu au troisième jour des travaux, leur porte-parole, «Le général capture and destroy», aujourd’hui repenti, a raconté devant la presse les actes qu’il a commis en tant que séparatiste et s’est fendu en excuses pour les atrocités commises. Ces invités spéciaux avaient pour pseudo Général Capture and Destroy, Commandant Pussy, EZEMO, gardien du temple, Commandant « No Mercy» et Commandant « Champion ». Une présence remarquée au moment où des médias ont rapporté l’absence de ces leaders à cette grand-messe.

Leur apparition est donc une victoire que Georges Ewane, porte-parole du dialogue a brandi lors du traditionnel point de presse quotidien «Comme vous le constatez, les sécessionnistes sont bel et bien avec nous et ils participent au Grand dialogue national. Nous sommes donc loin d’un dialogue de sourds, tel que le prétendent certains médias occidentaux. Je voudrais en conséquence réitérer ceci : le dialogue c’est ici et nulle part ailleurs. Il est sans exclusive», ajoute-t-il.

En effet, depuis l’ouverture du Grand dialogue national, le 30 septembre, des médias occidentaux ont relayé l’absence des leaders séparatistes à ces assises. Ainsi France 24, dans un reportage daté du 1er octobre indique qu’«Au Cameroun, le « dialogue national » pour la paix est lancé sans les séparatistes anglophones». Dans la même lancée, BBC Afrique a relaté que «l’évènement est boycotté par les principaux leaders séparatistes qui continuent de réclamer une médiation neutre.»

A cela Georges Ewane réitère «cinq autres membres de groupes armés sécessionnistes ont répondu favorablement à l’offre de paix du chef de l’État, Son Excellence Paul Biya. Ils nous ont rejoints ici au palais des Congrès pour prendre part au Grand dialogue national.» Il a par ailleurs précisé que Joseph Dion Ngute, président du dialogue, a reçu les leaders sécessionnistes en question.

En ce qui concerne les nombreuses démissions enregistrées notamment du côté de l’opposition, depuis le début de ces travaux, qui ont également fait couler beaucoup d’encre et de salive, le porte-parole du dialogue a tenu à préciser que «les acteurs politiques de poids que compte notre pays continuent de nourrir les travaux de leurs riches avis. Il en est ainsi du chairman Ni John Fru Ndi du SDF, que le président du Grand dialogue national a reçu ce jour (02 octobre 2019 Ndlr).»

Pour Jean-Jacques Ekindi, président du Mouvement progressiste, qui avait annoncé plus tôt se retirer du dialogue avant de faire un rétropédalage le lendemain, Georges Ewane rappelle que ce dernier «participe comme membre aux travaux de la Commission sur la reconstruction et le développement des régions touchées par le conflit.»

Une star nigériane dénonce la faible médiatisation de la crise anglophone

L’actrice Stella Damasus a reproché lundi aux médias camerounais d’ignorer «le génocide» perpétré dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

La Nigériane Stella Damasus s’intéresse aux conflits en cours dans les régions anglophones du Cameroun. Sur son compte twitter, le 17 juin dernier, elle s’en est prise aux médias camerounais qui, déplore-t-elle, ne font pas une couverture médiatique proportionnelle à la crise dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest.

«C’est un génocide et nous agissons comme si de rien n’était, déclare-t-elle. Nous devons parler de la situation au Cameroun. Le pays a besoin d’aide».

Ce n’est pas la première fois que la crise anglophone polarise l’attention d’une star nigériane. En 2018, la romancière Chimamanda ngozi adichie – deux fois prix Nobel de la paix – racontait la violence subie par la population anglophone du Cameroun. A travers l’histoire de son ami Théo, elle a narré le sentiment de discrimination partagé par les générations d’anglophones dans le pays.

Cameroun: la Fédipresse opposé aux menaces du CNC

Les éditeurs de presse mettent le CNC en garde contre toute tentative de suspension ou d’interdiction des organes de presse qui relayent les informations sur la crise dans les régions anglophones

Le torchon brûle entre la Fédération des éditeurs de presse du Cameroun (Fedipresse) et le Conseil national de la Communication (CNC). En effet, le CNC a récemment menacé de fermer plusieurs organes de presse qui couvrent et relayent les manifestations des populations du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du pays.

De son côté, la Fedipresse s’inscrit en faux contre cette approche du régulateur qui considère le travail des journalistes sur ledit sujet comme une «atteinte à la forme républicaine, à l’unité et à l’intégrité territoriale et aux principes démocratiques qui régissent l’Etat». D’ailleurs, l’Organisation professionnelle dénonce une approche «confuse» du CNC sur la question de la sécession, qui est une atteinte à l’intégrité territoriale, et celle du fédéralisme, qui est une des formes que peut adopter d’un Etat républicain, dans lequel le Cameroun a vécu d’octobre 1961 à mai 1972. Les patrons de presse camerounais estiment que la restriction que tente d’imposer le CNC n’est rien d’autre que «la fin du journalisme».

Une limitation de la liberté de presse préjudiciable à l’image du Cameroun
Pour la Fedipresse, la démarche actuelle du CNC représente une tentative de limitation de la liberté de presse qui pourrait porter gravement atteinte à l’image de marque du Cameroun. L’organisation dénonce le fait que l’Etat n’agisse que pour réprimer la presse et demeure aux abonnés absents, lorsqu’il s’agit de la viabilité économique et du développement de celle-ci.

Même son de cloche du côté de la Fédération internationale des journalistes (FIJ) qui appelle les autorités camerounaises à mettre fin aux menaces contre les médias et les journalistes. Les organisations professionnelles de presse fustigent également le musellement de la liberté d’expression avec le blocage de l’Internet dans les régions anglophones du Cameroun depuis le 17 janvier 2017.

Les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, des régions anglophones manifestent depuis décembre dernier pour un fédéralisme de l’Etat camerounais. D’aucuns même prônent la sécession, dénonçant la marginalisation de ces régions. L’absence d’Internet empêche les populations locales d’utiliser les réseaux sociaux pour échanger des informations sur les manifestations de protestation. Sachant que les médias ne sont pas autorisés à couvrir ce soulèvement.


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Cameroun: des médias sur la défensive après la mise en garde du CNC

Le régulateur de l’activité médiatique avait menacé de suspendre provisoirement ou définitivement les médias qui ferait l’apologie de la sécession du pays ou du fédéralisme

Le communiqué du Conseil national de la communication (CNC), sous forme de mise en garde, a été accueilli avec surprise au sein de la rédaction de Canal 2 International, l’un des médias nommément cités et sur lequel pèse la menace de suspension temporaire ou définitive.

[i «Nous sommes surpris par ce communiqué du président du Conseil national de la communication qui nous indexe au sujet du traitement de l’information [i «liée à ce qui est aujourd’hui appelé « le problème des anglophones »», explique Jean Bruno Tagne, directeur général adjoint en charge de l’information dans ce média camerounais.

«Nous ne nous souvenons pas, à aucun moment donné, avoir eu un traitement partial de cette affaire. Nous aurions aimé que le Conseil national de la communication nous indique précisément qu’est-ce que nous avons fait qui soit contraire à l’éthique ou à la déontologie journalistique», a-t-il précisé.

«Il n’est pas question de nous interdire de traiter du problème»
La chaîne, l’une des plus regardées du pays, n’entend néanmoins pas reculer dans le traitement de cette actualité chaude. «Il n’est pas question pour nous de nous interdire de traiter du problème qui se pose dans la partie anglophone du Cameroun. C’est un problème camerounais. Nous sommes une chaîne de télévision camerounaise. Donc nous allons en parler», scande Jean Bruno Tagne.

Frédéric Boungou, directeur de publication du quotidien Le Messager également cité dans le communiqué du CNC, est quasiment sur la même position. «Le journal, indique-t-il, réserve sa réponse au CNC dans sa prochaine parution, demain lundi, avec en prime un autre dossier sur la crise anglophone.» Autant dire que la presse camerounaise, sur cette question, est prête à engager le bras de fer avec le régulateur.


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