Elecam vivait «une crise qui ne disait pas son nom», commente Fonkam Azu’u

Le président du conseil électoral d’Elections Cameroon se félicite de la publication, mardi, d’un décret présidentiel remplaçant le DG des élections, avec qui la collaboration n’était plus possible

Le président de la République a nommé mardi, 21 juillet, un nouveau directeur général des élections à Elecam, l’institution en charge de l’organisation des élections au Cameroun, et procédé au renouvellement du mandat de six de ses membres. Abdoulaye Babalé, qui était membre du Conseil électoral d’Elections Cameroon, remplace désormais Mohaman Sani Tanimou à la DG des élections. Ce dernier et Samuel Fonkam Azu’u, le président du Conseil électoral, ne s’entendaient plus sur les prérogatives dévolues à chaque organe d’Elecam. Interviewé hier sur la radio publique nationale, le président du Conseil électoral n’a pas caché sa satisfaction. L’intégralité de l’entretien accordé à la CRTV.

M. le président du Conseil électoral d’Elecam, comment-est-ce que vous avez accueilli la nomination de M. Abdoulaye Babale?
D’abord comme une interpellation forte que notre pays est un Etat de droit où force doit toujours rester à la loi. Je le dis parce que le chef de l’Etat, dans l’exercice de ses prérogatives, a donc mis fin à ce qui a été pendant un certain temps une crise qui ne disait pas son nom dans notre institution.

Mais c’était une crise qui était sur la place publique M. le président Samuel Fonkam Azu’u. Qu’est-ce qui s’est passé concrètement pour que l’opinion puisse comprendre quel était le problème?
Cette crise était sur la place publique. Ce n’est pas parce que le Conseil électoral, dont je suis le président, l’a voulu; mais c’est parce que certains ont voulu que cette affaire se retrouve sur la place publique. Cette crise se résume à un refus d’appliquer les lois et règlements de la République. Il s’agissait bel et bien d’un problème de vision. Voilà une institution qui est une et indivisible, un organisme en charge des élections composé de deux organes. Il fallait que cette institution puisse marcher dans l’harmonie et il fallait que tous les canaux de coopération puissent rester ouverts. Malheureusement ça n’a pas toujours été le cas.

Est-ce qu’on peut conclure qu’avec la nomination d’Abdoulaye Babale comme directeur général des élections, le problème est désormais résolu ?
C’est notre souhait à tous. Je crois que M. Babalé lui-même, qui était d’ailleurs membre du Conseil électoral, avec qui nous avons vécu cela, sait où le bât blesse. Je crois qu’il a compris qu’il faut qu’il y ait synergie entre ces deux organes. Il ne doit pas y avoir concurrence, mais plutôt complémentarité.

Est-ce qu’on ne peut pas considérer qu’en fait il y avait un problème dans la configuration même des textes d’Elecam? Est-ce que ce n’est pas de là que vient le problème?
Non, je ne crois pas! Quand la loi dit qu’Elecam est composé de deux organes: Conseil électoral et direction générale des élections; quand cette même loi dit que l’institution, c’est-à-dire Elections Cameroon, est sous l’autorité du Conseil électoral, et ce Conseil électoral a un président qui est en plus président d’Elections Cameroon, comment-est-ce qu’on peut dire que la loi n’est pas claire là-dessus? Quand la loi dit que c’est le Conseil électoral qui veille à l’application de la loi électorale dans tous les intervenants, je crois que cela est clair.

Le fait qu’Abdoulaye Babale provient du Conseil électoral devrait pouvoir permettre de résoudre définitivement au moins les questions de susceptibilité ?
Il ne devrait même pas y avoir de problèmes de susceptibilité. Nous sommes une République, nous sommes tous des sujets de la loi et des règlements de notre pays. Le président de la République, en exercice de ses prérogatives, a bien voulu nous nommer: les membres du Conseil, après consultation des partis politiques représentés à l’Assemblée nationale et la société civile; le directeur général, après consultation des membres du Conseil électoral. Voilà ce que disent les textes. Ce même président de la République vient, en exercice de ces mêmes prérogatives. Ce même article précise que: le président de la République en exercice de ses prérogatives constitutionnelles comme prévu à l’article 5 et 8 de notre Constitution, peut même mettre fin aux fonctions du président d’Elections Cameroon que je suis, de celles de mon adjoint, du vice-président, des membres du Conseil électoral ou bien du directeur général des élections. Le 23 juin, le Conseil électoral avait d’ailleurs pris ces résolutions, constatant la faute lourde du directeur général des élections; et le PV avait été transmis à qui de droit, c’est-à-dire le président de la République.

Le statut de M. Abdoulaye Babalé désormais, lui qui jusqu’à hier était membre du Conseil électoral d’Elecam, qu’est-ce qu’il fait par rapport à ce statut? Est-ce qu’il va prendre part au Conseil électoral en assumant ses responsabilités de directeur général des élections ?
Mais bien sûr! il ne peut pas cumuler ces deux fonctions. Il est désormais directeur général des élections, il assiste aux travaux du conseil électoral, avec voix délibérative.

La dernière interrogation, c’est par rapport à tout ce qui a été dit ces derniers temps sur l’illégalité supposée ou réelle du mandat des membres du Conseil électoral. Est-ce que ce problème est désormais également derrière nous après le second décret signé hier par le président de la République ?
Il y a un décret d’application qui indique que le mandat des membres du Conseil électoral commence le jour de la prestation de serment. Voilà pourquoi un texte d’application a prévu que les membres, même en cas de non renouvellement du mandat, restent en fonction jusqu’à la prestation de serment des nouveaux. Le mandat commence donc ce jour de prestation de serment.

Samuel Fonkam Azu’u, président du Conseil électoral d’Elecam
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Elecam: Abdoulaye Babale, nouveau DG des élections

Membre du conseil électoral d’Elections Cameroon depuis 2008, Abdoulaye Babale a été promu mardi, 21 juillet, directeur général des élections, en remplacement de Mohaman Sani Tanimou

Le président de la République a nommé ce mardi, 21 juillet, Abdoulaye Babale à la tête de la direction générale des élections de Elections Cameroon (Elecam). Le nouveau promu remplace à ce poste Mohaman Sani Tanimou.

Cette nomination devrait permettre d’atténuer les nombreux problèmes qui ont rythmé au moins depuis un an l’actualité de cette institution chargée de l’organisation des élections du Cameroun.

Problèmes caractérisés notamment par un conflit de compétences et/ou de personnes entre le directeur général des élections, Mohaman Sani Tanimou, et le président du Conseil électoral d’Elecam, Samuel Fonkam Azu’u. Des missions et des nominations décidées par l’un de ces organes étaient vite contestées par l’autre, sous prétexte de n’avoir pas été associée aux décisions.

Abdoulaye Babale, qui remplace M. Tanimou, assumait depuis 2008 la qualité de membre du Conseil électoral d’Elecam, avant sa nomination à la DG des élections ce 21 juillet.

IL avait auparavant occupé de nombreuses hautes fonctions dans l’administration publique et le gouvernement. M. Babalé a été, entre autres, ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat (1983-1986); ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (1986-1988); ministre de l’Enseignement supérieur, de l’Informatique et de la Recherche scientifique (1988-1990).

Originaire de Maroua, dans la région de l’Extrême-Nord, l’administrateur des postes et télécommunications de 73 ans a été nommé pour un mandat de cinq ans, «éventuellement renouvelable».

Six membres du Conseil électoral d’Elecam ont vu leur mandat renouvelé dans les textes signés par Paul Biya mardi. Il s’agit de: Monseigneur Watio Dieudonné, Mme Tsanga Delphine, Messieurs Titi Nwel Pierre, Tiku Tambe Christopher, Nsangou Issofa, Mohamadou Boubakar.

Abdoulaye Babale, en 2009, à la Cour suprême, lors de la prestation de serment comme membre du Conseil électoral d’Elecam
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Les élections au Cameroun peuvent se tenir avec 5,4 millions d’inscrits (Elecam)

Sur une population électorale estimée à neuf millions de personnes, l’organe en charge de l’organisation des élections assure avoir déjà inscrit 5,4 millions de personnes sur les listes

Elections Cameroon (Elecam), organe en charge de l’organisation des élections au Cameroun, révèle avoir déjà constitué un fichier de près de 5,4 millions d’électeurs (5.389.594 pour être précis), dans le cadre de ses opérations de révision des listes électorales, opération qui a lieu chaque année, du 1er janvier au 31 août.

«Le fichier électoral doit être prêt à tout moment. Voilà pourquoi le nombre de 5,4 millions que nous avançons est un chiffre réel et s’il y a élection à tout moment, nous pouvons y aller avec ce chiffre», a confié le directeur général d’Elecam, dans la presse publique, le vendredi 15 mai dernier.

Les dernières élections au Cameroun ont eu lieu en 2011, et les prochaines devraient se tenir en 2018, y compris la présidentielle. «Si nous sommes déjà à 5,5 millions, cela veut dire qu’en 2018, si nous faisons encore 1,5 million, nous pouvons atteindre les sept millions d’électeurs», estime Mohaman Sani Tanimou, le DG d’Elecam.

D’après les données de l’organe référendaire, la population électorale au Cameroun tourne autour de neuf millions de personnes sur une population d’un peu plus de 22 millions d’habitants. Les jeunes âgés d’au moins 20 ans peuvent obtenir une carte d’électeur.

Depuis le 2 janvier 2015, Elecam assure avoir inscrit 99.446 personnes sur les listes électorales dont 60.858 hommes et 38.608 femmes. Les jeunes âgés de 20 à 35 ans constituent l’effectif le plus important de ce nombre (75.213). La diaspora affiche une certaine timidité pour l’heure. Avec l’élection présidentielle de 2011, ils avaient été 24.372 électeurs. Depuis le début de la refonte des listes, ils sont quelque 7991 inscrits au niveau de la diaspora. «Ce qui est loin du chiffre de la présidentielle», regrette Mohaman Sani Tanimou.

Mohaman Sani Tanimou, le Directeur général d’Elecam
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Le contrat de l’Allemand Gieseckeund Devrient reconduit pour la gestion de la biométrie

Elecam vient de signer un contrat de maintenance des équipements et de transfert de technologie avec l’entreprise qui a introduit la biométrie dans le système électoral du Cameroun

Le directeur général des Elections, Mohaman Sani Tanimou, a effectué un séjour de travail du 25 au 30 août dernier à Munich en Allemagne. Il était accompagné pour la circonstance, de deux de ses collaborateurs :le chef de la division des Opérations électorales et référendaires (DOER)à Elecam,Thadeus Menang et le chef de la division de l’Informatique, du fichier électoral et des statistiques (DIFES)de l’institution, Abdoul Aziz Mbond.

La mission conduite par le directeur général des Elections avait pour but de négocier les termes d’un contrat de maintenance des systèmes biométriques et de transfert de technologie avec le partenaire technique allemand Gieseckeund Devrient, et de procéder par la suite à la signature dudit contrat.

La maintenance tourne essentiellement autour des kits d’inscription sur les listes électorales, des systèmes centraux et des logiciels et équipements fournis dans les hubs (centres régionaux de biométrie électorale).

Le transfert de technologie est un aspect important qui a été négocié au cours des échanges entre Gieseckeund Devrient et Elecam, afin d’atténuer le degré de dépendance de ce dernier par rapport au premier.

Le séjour allemand de Mohaman Sani tanimou et son équipe s’est achevé par une visite guidée du centre technique de GieseckeundDevrient à Munich. La visite s’est poursuivie dans la ville de Meersburg,au siège d’Atlantic Zeiser, la Société qui fabrique la «persoline», système de personnalisation et d’impression des cartes d’électeurs, fournie à Elecam par Gieseckeund Devrient.

Gieseckeund Devrient, faut-il le rappeler, est depuis 2012 le partenaire allemand d’Elections Cameroon pour l’utilisation de la biométrie dans le système électoral au Cameroun.

Le DG d’Elecam et deux de ses collaborateurs ont rencontré le responsable de Gieseckeund Devrient en Allemagne
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Elecam a inscrit 158.000 personnes en 2014

Le bilan de la révision des listes électorales pour l’année en cours a été présenté jeudi à Yaoundé

La clôture de l’opération de révision des listes électorales au Cameroun, le 31 août dernier, a permis d’enregistrer près de 158.000 personnes. Ce bilan a été présenté jeudi à Yaoundé par le directeur général des Elections à Elecam, Mohaman Sani Tanimou.

Dans le détail, l’organe en charge de l’organisation des élections a enregistré 153.000 personnes à l’intérieur du territoire, approximativement 91.000 hommes et 62.000 femmes. En outre, près de 5000 Camerounais vivant à l’étranger se sont enregistrés dans le cadre de la refonte des listes électorales pour la diaspora. En ce qui concerne ces derniers chiffres, ils représentent les données de 22 pays sur une quarantaine ciblée.

L’opération de révision des listes électorales pour l’année 2014, qui a démarré le 02 janvier pour s’achever le 31 août, permet ainsi d’ajouter les 158.000 nouveaux inscrits sur le fichier électoral qui affiche près de 5,6 millions d’électeurs à ce jour. Le toilettage ramènera certainement ce chiffre à la baisse. En 2013, le fichier électoral comprenait 5,4 millions d’inscrits. «Les chiffres vont évoluer. Peut-être atteindrons-nous 7 voire 8 millions d’électeurs inscrits en 2018 dans une perspective du corps électoral de 9 millions tel que nous connaissons depuis», a indiqué Mohaman Sani Tanimou.

La révision du fichier électoral est une exigence légale du Code électoral qui prescrit de réviser les listes chaque année, du 1er janvier au 31 août. L’opération aura donc lieu chaque année sur jusqu’aux prochaines échéances, prévues en 2018.


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