De nombreux engagements, mais aucun objectif chiffré lors de cette 13ème rencontre des chefs d’Etat de la francophonie
Beaucoup de déclarations de bonnes intentions
C’est un Africain qui va continuer à défendre la francophonie. A 75 ans, Abdou Diouf, ancien président du Sénégal, a été réélu à l’unanimité à la tête de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), qu’il préside depuis huit ans. La 13ème rencontre des chefs d’Etat des pays membres de la francophonie s’est achevée ce dimanche 24 octobre à Montreux en Suisse. Au final, pas de déclaration particulièrement forte, pas d’engagements chiffrés. La « Déclaration de Montreux », adoptée par tous les Etas membres s’articulait autour de trois points. Sur le thème de la Francophonie comme acteur des relations internationales et sa place dans la gouvernance mondiale, les dirigeants francophones ont réfléchi sur les nouvelles pistes qui correspondent aux réalités actuelles du monde. L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) réclame « une réforme urgente du Conseil de sécurité des Nations Unies ». L’Organisation a aussi prôné le renforcement de la coopération « les graves menaces transversales que sont le terrorisme, la piraterie, la criminalité organisée, le trafic de drogue et de personnes ainsi que la corruption, qui compromettent la paix et la stabilité ». Autour du thème du développement durable, la Déclaration de Montreux met l’accent sur les solidarités francophones face aux grands défis, notamment la sécurité alimentaire, le changement climatique et la diversité biologique. L’OIF s’est engagée à promouvoir de manière concertée la recherche dans les domaines de l’agriculture, de l’alimentation et de la gestion de l’eau. L’Organisation s’est en plus, engagée, « à rechercher des positions concertées en vue du Sommet sur le développement durable de Rio en 2012 ». En ce qui concerne la langue française, il a été retenu l’organisation en collaboration avec le gouvernement du Québec, d’un Forum mondial de la langue française au printemps 2012.
Paul Biya le président du Cameroun a participé activement à ce 13ème sommet, en marge duquel il a eu des rencontres bilatérales. Une de ces rencontres a été celle avec Doris Leuthard, la présidente de la confédération Suisse, et une autre avec Mikkeli Sakachvili, le président géorgien, dont c’était la première rencontre entre les deux hommes. Prenant la parole lors de l’ouverture du sommet, le président Paul Biya a fait montre de constance. Il est resté conforme à la perception générale des chefs d’Etats présents. Le président Biya a sans surprise invité la francophonie en tant qu’acteur de la communauté internationale, à être présent auprès de ses membres dans des situations économiques difficiles. «La Francophonie ne saurait évidemment rester indifférente aux nouveaux défis auxquels je faisais allusion plus haut, en l’occurrence la crise alimentaire et le réchauffement climatique, phénomènes globaux qui n’épargnent personne et qui sévissent avec plus d’acuité dans les pays du Sud » a fait savoir le président camerounais. Mais Paul Biya a aussi relancé la promotion des conclusions de la conférence Africa 21, organisé à Yaoundé lors de la célébration du cinquantenaire des indépendances du Cameroun. « C’est une vision voisine que j’ai développée lors de la Conférence Internationale de Yaoundé – Africa 21, », a-t-il rappelé une fois encore. Le président camerounais est encore revenu sur la nécessité d’une place pour l’Afrique au sein du conseil de sécurité et de la création d’un fond de solidarité pour « faire face aux éventuelles catastrophes d’ampleur considérable qui pourraient survenir dans l’espace francophone ». Le président Biya enfin, n’a pas manqué de faire la promotion de son pays et de ses atouts

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Aider les pays démunis de l’espace francophone, dont la majorité se trouve sur le continent africain dans les anciennes colonies françaises, c’est aussi la position qu’a défendu Nicolas Sarkozy. Le président français a dans son discours, mis l’accent sur ses quatre priorités: la réforme du système monétaire internationale et de la gouvernance mondiale, la lutte contre « la volatilité extravagante » du prix des matières premières et le développement des aides au développement des pays pauvres. Il a insisté aussi sur la nécessité d’ouvrir plus largement les instances internationales aux pays africains, majoritaires au sein de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF). « Nous représentons le tiers des Etats membres de l’ONU », a-t-il affirmé. « Qu’est-ce qui nous empêche de porter ensemble, devant l’Assemblée générale, la réforme indispensable des Nations unies pour adapter l’organisation aux réalités du XXIe siècle ?» a suggéré le président français. Sur la question de l’aide au développement, le président français a mis l’accent sur le respect de la parole donnée par les grandes puissances. « A Copenhague, a-t-il lancé, nous avons apposé notre signature sur un document qui prévoit 100 milliards à partir de 2020 pour l’Afrique et les pays les plus pauvres [.] Si on veut tenir notre parole, alors il faut poser la question des financements innovants. Peu m’importe s’il faut une taxe sur les transactions financières, une taxe sur les conteneurs de bateaux, les connexions Internet », a-t-il indiqué. Les experts restent sceptiques sur cet appel de la France leader des pays francophones. Plusieurs des 70 membres de cette organisation comptent parmi les pays les plus pauvres du monde. En Afrique l’économie des pays francophone a connu certes un bond spectaculaire en 50 ans. Mais cette performance reste très en deçà de celle de l’ensemble des pays anglo-saxons deux à trois fois mieux structurés. Le gros des interventions militaires onusiennes se trouve en Afrique francophone. Sur le plan économique, malgré la présence de la France dans certains de ses pays membres, plusieurs millions de ressortissants francophones vivent dans une extrême pauvreté.

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