Cameroun: les villes de Yaoundé et Douala comptent “environ 100 000” motos-taxis (pouvoirs publics)

D’après le ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et du Développement durable, ces engins constituent le gagne-pain d’une partie de la population jeune “sans emploi stable et fiable”. Un parc en constante progression

 

Les capitales politique et économique du Cameroun – Yaoundé et Douala – ont vu ces deux dernières décennies “l’émergence du mode de transport motorisé à deux roues qui, avec un parc en constante augmentation et estimé à environ 100 000 engins, représente à ce jour non seulement le moyen de transport le plus usité par les populations mais également le gagne-pain d’une partie de cette dernière sans emploi stable et fiable”, affirme le ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et du Développement durable (Minepded).

Ces motocyclettes “constituent une source importante d’émission des polluants atmosphériques”, met en exergue le Minepded, Hele Pierre, dans un document publié ce mois d’août et relatif à un projet envisagé par son département ministériel pour étudier “la qualité de l’air” dans les deux plus grandes agglomérations du Cameroun.

Criminalité à Bertoua: le gouverneur restreint la circulation des motos taxis

Après minuit, ils ne sont plus autorisés à circuler. En l’espace d’une semaine, plusieurs conducteurs de motos taxis auraient été assassinées dans la ville.

L’alerte est au rouge dans la région de l’Est Cameroun. «Suite à la montée en puissance de la criminalité dans les villes de Bertoua et de Mandjou, […], la circulation des motos taxis est interdite sur toute l’étendue de ces agglomérations de minuit à 6h», précise une décision du gouverneur de la région de l’Est et datée du 30 juillet.

La criminalité tisse sa toile dans cette zone du pays. Le président régional du Syndicat des motos taxis de l’Est le déclare sans ambages aux confrères de Cameroon Tribune «en l’espace d’une semaine, au moins cinq professionnels de notre corps de métier ont été tués par des malfrats».

Des meurtres sur des populations d’autres corporations sont également enregistrés régulièrement à Bertoua et à Mandjou dans la région de l’Est Cameroun.

Un univers d’insécurité qui a poussé des motos taximen a manifesté leur ras-le-bol le 19 juillet dernier. Ceci, en protestation de l’assassinat de l’un des leurs, la veille. Ils ont barricadé des voies d’accès, empêchant ainsi aux usagers de circuler.

Pour endiguer ce phénomène, le gouverneur de la région de l’Est, Grégoire Mvongo a convoqué des autorités administratives à une réunion afin de trouver des solutions à la criminalité montante. Assises qui auront accouché de la restriction de circulation des motos taxis.

Crise anglophone : les motos-taxis de nouveau autorisées dans la Mezam

Le préfet de la Mezam a pris mardi une décision fixant les modalités d’exercice de l’activité de moto-taximan dans la Mezam. Les propriétaires de motos personnelles sont également soumis aux mêmes conditions.

Le transport par moto peut reprendre dans le département de la Mezam (région du Nord-Ouest) et particulièrement à Bamenda. C’est ce qu’il ressort d’un arrêté préfectoral signé par René Pierre  Songa le 12 mars. Ledit document fixe par ailleurs les conditions qui devront être remplies par les opérateurs du secteur à savoir, jouir d’une carte nationale d’identité valide, pouvoir justifier d’n certificat d’enregistrement de la moto, peindre le réservoir à essence de la moto en jaune et arborer les gilets officiels, se faire enregistrer dans les services municipaux.

A Bamenda, les moto-taximen doivent par ailleurs circonscrire leur zone de travail au moment de leur enregistrement.

La circulation des motos-taxis avaient été suspendue dans la Mezam au courant de l’année 2018 pour des raisons de sécurité. Cette interdiction avait également été adoptée dans certains arrondissements de la région du Sud-Ouest. Cette décision, avaient expliqué les autorités, visait à freiner les actions des combattants qui avaient pour but de mener des attaques dans les villes à bord de motos.

« Il parait que de plus en plus, le mode opératoire des terroristes sécessionnistes consiste à lancer des assauts successifs à l’aide d’une dizaine de motocyclettes ayant  chacune à son bord un conducteur et malfrat armé. Ce mode opératoire a déjà permis à ces terroristes d’assassiner 27 éléments des forces de sécurité et d’incendier plusieurs édifices publiques », avait expliqué en mars 2018, le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji.