13 humoristes de 11 pays d’Afrique vont se succéder sur les planches de l’IFC de Yaoundé, pour faire du stand-up, après des journée de formation sur ce genre peu décliné en Afrique
Le stand up, genre d’humour relativement nouveau en Afrique, est une forme d’expression privilégiée de par son originalité, son caractère urbain et contemporain. Un enregistrement de la première saison du concept à Yaoundé se fera à la suite d’un atelier de trois semaines organisé dans le cadre de l’Académie Panafricaine du stand up.
La première saison sera diffusée en exclusivité sur la chaîne de télévision TV5 Monde, avant d’être distribuée en DVD. Des extraits seront également mis en ligne sur le site africastandup.com, plate-forme d’expression, de promotion, de production et de diffusion des uvres des humoristes pratiquant le stand up et vivant sur le continent africain.
Valery Ndongo Comedy Club made in Kamèr, le rendez-vous culturel du mois de juillet à YaoundéJournalducameroun.com)/n
Le Pr Jacques Fame Ndongo réagit aux lettres de Marafa Hamidou Yaya
À travers les médias, les militants du RDPC, les Camerounais et les internautes du monde entier ont assisté, éberlués, à la naissance d’un écrivain camerounais qui rivalise d’inspiration et de ténacité avec les célébrissimes romanciers épistolaires français: Pierre Choderlos de Laclos («Les liaisons dangereuses», 1782), Jean-Jacques Rousseau «Julie ou la Nouvelle Héloïse». 1761) ou encore Madame Marie De Rabutin-Chantal, Marquise de Sévigné (qui écrivit des « lettres » à sa fille, Mme Rabutin-Chantal de Grignan, pendant 30 ans, au 17è siècle). Naturellement, chaque écrivain a son style (« le style, c’est l’homme», nous apprend Georges-Louis Leclerc, comte de Buffon). Autant celui des prosateurs ci-dessus cités est limpide, fluide et étincelant, autant la prose épistolaire du camarade Marafa Hamidou Yaya est rigide, sèche, voire arithmétique. Normal : l’ex-ministre d’Etat, ministre de l’administration territoriale s’inscrit, non dans le registre de la tendresse et de l’amour comme Rousseau, Laclos ou Mme de Sévigné, mais dans la logique du désamour, de la » terreur amoureuse » (dirait Shakespeare) ou du conflit politique que décrit si bien Maurice Duverger, éminent professeur de sociologie politique : » le combat politique se déroule sur deux plans : d’un côté entre des hommes, des groupes et des classes qui luttent pour conquérir, partager ou influencer le pouvoir ; de l’autre, entre le pouvoir qui commande et les citoyens qui lui résistent « . (Introduction à la politique, p.27). Bien que le Président Paul Biya conduise une politique de rassemblement, de concorde et de démocratie apaisée, il semble que d’aucuns préfèrent une politique conflictuelle et haineuse. Ils n’hésitent pas à tenir la dragée haute au Président de la République, quitte à transgresser le devoir de réserve qui est un sacro-saint principe du droit administratif et à vitupérer (comme M. Marafa) celui qui, discrétionnairement, l’a politiquement hissé au firmament, il y a 20 ans (1992. Secrétaire d’Etat aux finances). Mais, cette attitude atypique ne nous surprend guère, l’Histoire étant parsemée de ces reniements aussi loufoques que machiavéliques et spectaculaires. Au niveau du Secrétariat à la communication du RDPC, nous procédons à l’autopsie de la littérature épistolaire du camarade Marafa, à l’aune de trois articulations.
Discipline du Parti
Le camarade Marafa Hamidou Yaya est membre du RDPC, du Comité Central et du Bureau Politique. Jusqu’à preuve du contraire, nous le considérons comme l’un des nôtres, à part entière. Toutefois, si, « de jure », il appartient au RDPC, « de facto », il semble avoir pris ses distances (c’est un euphémisme) avec le RDPC dont il est membre du Bureau politique depuis près de deux décennies et, à ce titre, il est chargé d’assister le Président National du RDPC (S.E. Paul BIYA) dans la conduite des affaires du Parti en dehors des réunions du Comité Central (article 26, alinéa 1 des Statuts). En présentant aux Camerounais son projet de société, il se démarque du RDPC (pour lequel il a battu campagne pendant de longues années) car ce Parti soutient la politique définie par le Président de la République, Président National du RDPC. Je rappelle que le camarade Marafa a toujours approuvé les résolutions de politique générale, de politique économique et financière et de politique sociale et culturelle inhérentes aux différents congrès ordinaires et extraordinaires du RDPC depuis une vingtaine d’années, y compris le Congrès ordinaire de 2011 dont il était l’un des membres de la commission de politique générale. Stricto sensu, » la qualité de membre du RDPC se perd soit par démission, soit par exclusion » (article 9 des Statuts). Je ne sache pas que l’une ou l’autre hypothèse soit validée. Toutefois, le fait, pour un membre du RDPC, de présenter aux Camerounais un projet de société autre que celui du Président National induit, implicitement, que ce camarade déroge sciemment aux dispositions pertinentes de l’article 31 des Statuts. Cela signifie qu’il en tire, lui-même, les conséquences. Le principe aristotélicien du tiers-exclu nous apprend que nul ne saurait » être et ne pas être « .
La politique de la Nation
L’article 5 de la Constitution stipule que » le Président de la République définit la politique de la Nation « . Au RDPC, nous constatons que pendant près de vingt ans (Secrétaire d’Etat aux finances, Conseiller spécial du Chef de l’Etat, Ministre d’Etat Secrétaire général de la Présidence de la République, ministre d’Etat, ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation où il fut en fonction pendant dix ans : 2002 – 2012, président du Conseil d’administration du FEICOM), le camarade Marafa a toujours scrupuleusement appliqué la politique définie par le Président de la République, sans que la moindre disjonction politique ne soit rendue publique entre celui qui l’a nommé par décret cinq fois à des postes on ne peut plus sensibles et lui-même. Un décodage textuel de ses » Lettres « » nous permet de déduire qu’il ne soutient plus cette politique. Mieux, il est porteur d’un projet présidentiel autonome. Qui pis est, il couvre d’opprobre son ancien mentor et promet, selon certaines indiscrétions, de » déféquer » (excuser la métaphore rabelaisienne) encore davantage sur celui qui le nomma ministre d’Etat et le coopta, à 44 ans, au Bureau politique du Parti proche du pouvoir. C’est son droit le plus élémentaire, le Cameroun étant un Etat de droit, une démocratie plurielle et un pays où » il n’est plus besoin de prendre le maquis pour exprimer ses idées « , (dixit Paul BIYA à Bamenda, le 22 mars 1985). Au demeurant, le Chef de l’Etat est un apôtre inoxydable du libre débat d’idées : » Je suis convaincu de ce que la construction du Cameroun moderne exige non seulement la participation active de tous les enfants de mon pays, mais encore et surtout une nouvelle organisation de la vie commune qui repose sur le débat permanent dans la libre confrontation des idées » (Pour le libéralisme communautaire, p. 152). Mais, le bât blesse à trois niveaux : d’abord la diversion ( je ne dis pas la » subversion « , un concept que, fort heureusement, le Renouveau a proscrit du lexique politique camerounais et qui, en d’autres temps, sema la terreur dans de nombreuses familles camerounaises). Le camarade Marafa est attendu sur le terrain judiciaire (au tribunal) ; mais, il s’illustre sur le champ politique, ses contempteurs diraient » politicien » en présentant à l’opinion publique mondiale sa version des faits. C’est un plaidoyer pro-domo, qui, comme chacun le sait (lui-même y compris) peut, à l’instar de tous les plaidoyers pro-domo, se situer à des années-lumière de la vérité ; ensuite le divertissement (j’emprunte ce terme à Blaise Pascal qui, dans Les Pensées, 1670, fustige l’attitude. de l’Homme : incapable de regarder la réalité en face, il cherche un exutoire où il peut s’auto-sublimer). C’est une démarche tout à fait psychanalysable, la sublimation étant un reflet du » ça » ; enfin, le manichéisme : le Chef de l’Etat est peint sur un registre dantesque voire ubuesque (Ubu Roi), lors même que l’image connue et reconnue de S.E. Paul Biya est celle d’un homme d’Etat pondéré, sage, perspicace, patriote, démocrate. Pensons aux trésors de diplomatie, de finesse, de patience qu’il a dû déployer pour affirmer la camerounité de la presqu’île de Bakassi. Et quid de l’image du camarade Marafa ? Selon lui-même, elle est angélique (loyauté, intégrité, engagement, fidélité, rejet de la courtisanerie et de la duplicité, conseils pertinents et perspicaces au Prince). Voire !
Le terrain judiciaire
C’est sur ces eaux véridiques que le peuple camerounais attend, maintenant, le camarade Marafa (et non sur de prétendues » révélations fracassantes » ou sur un narcissisme autopurificateur). À ce sujet, il ne serait pas incongru de rappeler les dispositions de la Constitution : » La Justice est rendue sur le territoire de la République au nom du peuple camerounais » (article 37). Au lieu de jeter l’anathème sur le Chef de l’Etat qui est » le garant de l’indépendance du pouvoir judiciaire » (article 37 de la Constitution) et non le castrateur des ambitions présidentielles de certains Camerounais (peut-on dire, pour prendre un échantillon aléatoire, que Dieudonné Angoula, Gilles Roger Belinga, Joseph Edou, Siyam Siwé, Mme Haman Adama etc. voulaient devenir Président de la République ? Garga Haman, Haméni Bieleu, J.J. Ekindi, et John Fru Ndi sont-ils en prison ? ), le camarade Marafa devrait plutôt préparer avec méthode et rigueur son argumentaire devant la Cour, où il y aura des débats publics et contradictoires, à moins que ses avocats que nous supposons pugnaces et sagaces, ne l’aient déjà fait. C’est au tribunal que l’on » dit le droit » et non sur Internet. Quelle est la problématique ? Convaincre le juge, le moment venu, qu’il doit partir du statut de » prévenu » (qui est le sien actuellement) à celui d’innocent (non coupable), car il bénéficie toujours de la présomption d’innocence que lui reconnait la Loi. Gloser sur les intentions d’Hérode qu’aurait le président de la République, » les insuffisances du code électoral » qu’il appliqua sans sourciller officiellement (avant sa modernisation en 2012) quand il était ministre d’Etat, ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation, les entretiens privés avec le chef de l’Etat, les avis et conseils dont il crédita le Président de la République quand il occupait de hautes fonctions ministérielles (l’avis d’un citoyen, fût-il ministre d’Etat et membre du Bureau Politique, n’engage guère le peuple camerounais qui, seul, peut, souverainement et démocratiquement, par les urnes, décider du maintien ou non, à ses fonctions régaliennes, du Président de la République). Les » Lettres » du camarade Marafa participent de ce que René Descartes appelle » une opinion » (essentiellement relative, voire subjective) et non pas, nécessairement, » la vérité « . Celle-ci requiert les pré-requis méthodologiques suivants : observation, hypothèse, vérification, loi. Seul le pouvoir judiciaire est habilité à transformer une opinion (plaidoyer pro-domo, plaidoirie d’un avocat, articles décapants des médias, tracts subrepticement placardés ou jetés dans la rue pour que le prévenu soit « libéré » etc.) en une vérité, un mensonge ou une demi-vérité. Et la décision de la Cour a une valeur apodictique (encore que les voies de recours soient possibles, grâce à la procédure de l’appel). Ce n’est pas à un Ingénieur pétrochimiste de haut vol que je l’apprendrais, car il s’agit-là, des fondements irréfragables de la démarche scientifique explicités par Gaston Bachelard. En définitive, nous attendons (sans passion, rancune, ranc ur ni haine) ce que dira la Justice. La séparation des pouvoirs que recommande Charles de Secondat, baron de La Brèche et de Montesquieu dans L’Esprit des lois (1748) nous amène à rappeler que le Président Paul Biya ne dit pas le droit, en sa qualité de chef du pouvoir exécutif. Cette prérogative appartient au pouvoir judiciaire qui rend la justice, au nom du peuple camerounais, en toute indépendance.
Son spectacle qui aura lieu ce vendredi 20 avril sera précédé d’une restitution des ateliers réalisés pendant 10 jours dans le pays
Passionné du 7ème Art, le camerounais Valéry NDongo décide à 16 ans que la vie est plus belle loin des bancs de l’école. Il devient rapidement acteur et non comédien sur la scène de l’Institut Français de Yaoundé. Son spectacle autobiographique intitulé Je m’appelle Black, James Black raconte ainsi la passion d’un gars du kwatt (quartier en argot camerounais) pour le cinéma. Parodiant le cinéma français, chinois, les grandes productions américaines, hindoues et africaines, en passant par le pornographique, il parle de ses journées passées à écumer les ciné-clubs et raconte l’évolution de sa carrière à travers le quotidien, les médias, ses principales sources d’inspiration. Quel que soit son public et le pays où il joue, il réussit toujours à écrire pour tous avec ingéniosité et un grand sens de l’humour.
Valéry Ndongo est devenu, en quelques années, le véritable pionnier de cette nouvelle génération d’artistes en quête d’un renouveau culturel au Cameroun. Originaire d’une petite ville de région, Valéry a toujours été attiré par la scène. Il se produit pour la première fois en 2004 à l’Institut Culturel de Yaoundé et conquiert son public. Rapidement, il devient le premier à développer le Stand Up au Cameroun. Dans ce nouveau One Man Show, il nous accueille dans son quartier (traduction de kwatt), à Yaoundé. Les relations entre blanc(he)s et noir(e)s, la drague, les bars, le business… Sujets sensibles traités sur le ton de l’humour. A travers un langage riche, le camfranglais, dialecte des jeunes camerounais émaillé d’expressions africaines et d’anglais, la micro-société du kwatt est dépeinte avec justesse et cocasserie. Dans sa prestation, Valéry évolue en interaction avec son public et n’a de cesse de jouer le jeu, tellement la satire est prenante avec ces histoires qui font partie de notre quotidien.
C’était à l’occasion de la 3ème édition de leur «Stand Up Night Show»
Comme depuis le lancement de ce concept en mai 2009, les deux acolytes ont une fois de plus drainé du monde ce dimanche 12 décembre 2010 à Douala-Bercy. Major Asse, la désormais copine nationale de toutes les dames, a comme à son habitude fait le bonheur de ces dernières tandis que son compère Valéry Ndongo fracassait les côtes du public, pour paraphraser Guy Alain, un fan de l’artiste, rencontré à la sortie du spectacle. Un spectacle riche en émotion et en enseignement, au vue des sujets abordés par les humoristes en cette soirée car pendant près de deux heures et trente minutes, le public s’est régalé, les artistes ont fait le show.
A vrai dire, les deux artistes n’ont pas inventé le fil à couper le beurre. Dans leur habituelle originalité, ils n’ont fait que retourner à leur manière les faits et réalités de la société, des plus banals au plus concrets. Des histoires de prostituées à celles des nanga boko, nom que l’on donne aux enfants de la rue, en passant par ces hommes qui se présentent sous la casquette de vendeur de médicaments dans les bus de transport en commun, la progression des investissements chinois en Afrique, les séquelles de la colonisation ou encore le bilan de 50 années d’indépendance au Cameroun. Tout le quotidien, les sujets du kwat, retranscrits sur scène par ces deux humoristes qui s’affirment de plus en plus comme étant l’avenir de l’humour camerounais.
Major Asse à Douala-BercyJournalducameroun.com)/n
Une pépinière d’artistes
Parlant justement d’avenir, Major Asse et Valéry Ndongo y pensent déjà et c’est d’ailleurs l’un des objectifs majeurs de l’association Africa Stand Up à travers ces Stand up Night Show. En prélude à chaque édition, des séances de formation sont offertes aux jeunes talents et à l’issue de celles-ci, les deux meilleurs sont sélectionnés pour assurer la première partie du show. Pour cette troisième édition, une particularité, ce sont deux jeunes talents féminins qui ont été sélectionnées. Carole et Christelle ont ainsi eu l’occasion de faire leur première apparition sur une si grande scène et surtout, tester leur capacité à pouvoir tenir en haleine un public aussi important. Les éditions précédentes avaient déjà permis au public de découvrir et d’adopter l’un des plus talentueux de sa génération, le jeune Coulibaly. D’autres encore sont en formation, et seront présentés au public lors de différentes éditions de ce concept. Encore une fois le public a pris son pied ce week-end et comme le dit Guy Alain, le fan inconditionnel, on ne se lasse jamais avec ces deux là. Rendez-vous pour une nouvelle édition dans trois mois.
Valery Ndongo à Douala-BercyJournalducameroun.com)/n
Par Charles Ndongo, directeur de l’information à la télévision nationale (CRTV)
Ils ne peuvent pas attendre. Pas même que sèchent leurs larmes. En plus de s’accommoder de la brutale disparition de leur mentor, les héritiers de Pius Njawe doivent ouvrir, sans délai, le débat sur la survie du Free Media Group et son titre phare Le Messager. C’est leur premier vrai et grand test d’aptitude. Les lignes qui suivent participent d’une manifestation de soutien à ces orphelins. Le Messager, ce journal emblématique du paysage médiatique camerounais faisant désormais partie, d’une certaine manière, du patrimoine de la Nation, il ne faut pas s’étonner que, dans une démarche citoyenne, je me sente fondé à faire entendre ma voix.
D’abord, je pense à m’incliner devant la mémoire de ce héros hors pair de la Liberté que fut M. Pius Noumeni Njawe Mba Miaffeu Kwenkam III : que Dieu ait son âme ! Ensuite, j’imagine la violence du vertige pour son équipage, en plein vol, privé de son commandant de bord. Il n’y a rien d’autre à dire en de telles circonstances, sinon souhaiter pour la suite du voyage des temps moins lourds et des vents plus porteurs.
Au-delà, je ne prétendrais pas jouer à l’aiguilleur providentiel, parce que je connais peu l’entreprise que laisse M. Njawe et pas davantage la réalité de son environnement. Néanmoins, certains souvenirs et des archives peuvent bien inspirer une refondation éditoriale. La mort de son fondateur marque-t-elle la fin du «mythe Le Messager» ? Tous les amoureux de la liberté en sont à conjurer pareille perspective. Nombre d’entre eux, nous rassure-t-on, s’organisent pour prolonger et concrétiser l’exceptionnelle chaîne de solidarité constituée après le tragique accident du 12 juillet 2010. Un mouvement transnational, aussi spontané qu’inédit, qui a donné la mesure de la notoriété de Pius Njawe et de la portée historique de son uvre.
Le héros était fatigué
Pour autant, on doit à l’honnêteté de reconnaître qu’au moment où le destin interrompt la glorieuse épopée de Pius Njawe, Le Messager a atteint son apogée : la pluralité menace de banaliser le label ; la morosité plane au sein du groupe ; les projets (Freedom Fm, notamment) sont mort-nés ; le vague à l’âme gagne jusqu’au « patron » lui-même qui, à l’occasion, confesse sa lassitude. Bref, l’âge d’or n’est plus qu’un lointain souvenir, quand il «valait mieux avoir tort avec Le Messager que raison avec Cameroon Tribune» ! Qui ne se souvient de ces «années de braise» ? Le journal de Pius Njawe était attendu et accueilli à Yaoundé comme Le Monde à Paris. Véritable institution consacrée par l’opinion publique et la société civile internationale, Le Messager battait alors tous les records de tirage : 80 000, 100 000, voire 150 000 !!! Comment en est-on arrivé au déclin ? Si les salariés de M. Njawe montraient ce courage qui a caractérisé leur «boss», en le mâtinant de lucidité pour répondre à cette question, ils trouveraient, je le crois, les premières ressources pour remonter la pente. Même s’ils venaient à se réaliser, tous les soutiens annoncés n’auraient pas d’effet durable, sans ce recadrage qui passe par un inventaire exhaustif des options et politiques affichées jusqu’alors.
Il y a seize ans, en célébrant le quinzième anniversaire de ce qui était encore l’hebdomadaire Le Messager, Pius Njawe avait reçu et publié plusieurs opinions de lecteurs sur la perception de son journal. Cinq ans plus tard, j’attirais son attention, dans un article qu’il m’avait lui-même commandé en connaissance de cause, sur ces avis, en lui indiquant qu’il serait bien inspiré d’en tenir compte. Il n’en fit rien.
Relisons ces critiques, en osant à nouveau conseiller qu’elles ne soient pas balayées d’un revers de la main. D’abord quelques mots d’Emmanuel Noubissie Ngankam, un ancien collaborateur, qui regrette que Le Messager soit une «oeuvre gâchée, à cause du caractère patrimonial du journal qui l’a empêché de réussir sa mutation rédactionnelle après les années fastes 1990-1991 ». Puis, Dominik Fopossi, autre chroniqueur occasionnel, qui décrit Le Messager comme un « gros bébé bien fragile », tout en souhaitant que M. Njawe et son équipe se soumettent à un «questionnement sans complaisance du chemin parcouru». Dans la même veine, Célestin Monga, compagnon de front, estime qu’il est «utile de se remettre en question, même si on ne s’appelle pas Paul BIYA, car l’échec d’un pays n’est jamais l’affaire d’un seul individu et la délivrance nationale n’est pas non plus le fait d’un quelconque messie ». Quant à Henri Bandolo, maître en journalisme s’il en fut dans notre pays, il marque son «complet désaccord avec la ligne éditoriale de ce journal Le Messager qui s’affirme indépendant, alors qu’à travers ses colonnes s’exprime un militantisme ardent manifestement inspiré par des mobiles autres que le souci légitime de l’information et de la vérité ».
Les contraintes du modèle le monde
Cette plongée dégage encore ce coup de gueule d’un lecteur qui, s’excusant de son insolence à l’égard de Pius Njawe, explique la chute des ventes du journal par le fait que celui-ci a «abandonné son style formateur et informateur pour adopter la politique, le ton des rêveurs qui ont suivi leurs études à Paris, Londres, Los Angeles ou Moscou ; (.) ce journal a ligué les Bamiléké contre les Béti sous prétexte que Biya est le frère de ces derniers.» Opinion excessive, sans doute, mais révélatrice. La dernière trouvaille est le fait du fondateur du journal soi-même qui, dans son éditorial, réitère son objectif de «rester à l’écoute du peuple, tout le peuple, sans distinction aucune, pour un nouveau pacte scellé pour l’éternité.» Du Njawe pur jus : à cheval sur ses convictions et volontiers messianique ! Transposé au contexte du lendemain de sa mort, cet extrait du directeur de publication de regrettée mémoire n’a pas seulement valeur testamentaire ; c’est aussi la lanterne qui doit éclairer la route de ses héritiers. Ceux-ci paraissent-ils vouloir s’en servir ? J’en doute, au vu de la confusion qu’ils ont optionnellement créée et entretenue autour des circonstances de la tragédie du 12 juillet 2010 ; au vu aussi de ce cafouillage que les mêmes ont provoqué, concernant la place de l’oraison funèbre dans l’ordre des hommages à leur parrain.
Après tout, c’est du «Messager» qu’on aurait dû avoir la bonne information sur la mort de son fondateur. Au lieu de quoi, ce sont des thèses délibérément tendancieuses que le journal a servies à ses lecteurs, jusqu’à ce que M. Célestin Monga vienne simplement établir qu’il s’est agi d’un «terrible, malheureux et banal accident». Une telle attitude, de la part d’un quotidien qui s’est longtemps donné pour modèle son prestigieux confrère français Le Monde, n’est pas de nature à consolider sa crédibilité. Le code d’accès à cette crédibilité que rappelait sans cesse le maître Bandolo, c’est « la bonne information, celle dont l’authenticité et la véracité ont fait l’objet d’une vérification sérieuse. C’est aussi celle dont les faits sont présentés avec une rigoureuse exactitude, sans dénaturation, déformation ou falsification. C’est enfin celle dont le commentaire est honnête, dénué de toute volonté de provocation et d’intoxication, exempte de toute intention malveillante ». Il est bien dommage que dans la presse aujourd’hui ce code ne figure pas en tête de nos soucis!
Pareillement, la querelle sur l’ordonnancement des prises de paroles lors des obsèques de Babouantou a quelque chose d’irréaliste. Toutes les explications développées sur la relation conflictuelle entre M. Njawe et le gouvernement d’une part, et le caractère privé du deuil d’autre part, ne résistent pas à une observation froide de la situation. Le protocole est la clé de voute de toute cérémonie, quelles qu’en soient la taille et la nature. Plus une cérémonie draine du monde (en quantité et, à plus forte raison, en qualité), plus le protocole prend de l’importance. J’ajoute, plus l’autorité publique a le devoir de s’assurer que l’ordre et la sécurité prévalent de bout en bout. En démocratie, s’il est naturel de critiquer l’action de l’Etat, il est aussi de bonne pédagogie de reconnaître le rôle régulateur de l’Etat dont, en l’occurrence, le premier représentant régional est le gouverneur. Un journal qui a le rayonnement du «Messager», qui perd un directeur de la stature de Pius Njawe et qui organise des obsèques à la hauteur de ces deux paramètres, ne perd rien à coopérer pour une fois avec l’Etat, en concédant notamment à celui-ci la gestion des aspects protocolaire et sécuritaire qui sont les plus sensibles de l’organisation. Sinon pourquoi avoir accepté que ce Gouverneur, les ministres actuels et anciens, le représentant personnel du ministre de la Communication, les leaders des partis politiques, les opérateurs économiques et les autorités traditionnelles occupent les premières rangées des tribunes ?
Du Njawe sans Njawe ?
Or donc, par leur parti pris frondeur dans le traitement de l’accident du 12 juillet et les obsèques du 7 août, les orphelins les plus célèbres de la rue des Ecoles à Douala donnent déjà le ton de l’après Njawe. Sauf erreur d’interprétation des premiers signaux, ils entendent perpétuer l’esprit, la ligne et le style du Père-Fondateur. Inclination naturelle et normale que l’on comprend d’autant plus qu’elle cadre parfaitement avec notre bonne vieille tradition africaine. Le problème, c’est que par le passé, cette pratique éditoriale a révélé plus de menaces que d’avantages pour l’équilibre de l’entreprise. A la lumière de cette expérience, il peut y avoir comme une inconséquence à persévérer aveuglément dans cette voie. Et ce n’est nullement faire insulte à ces héritiers que de présumer qu’ils n’ont pas encore les épaules assez larges pour prétendre faire du Njawe sans Njawe !
Que je me résume : ces lignes sont une modeste contribution à la survie d’une oeuvre qui est fondamentale à la démocratie camerounaise, et donc chère à beaucoup plus de Camerounais qu’on n’en a vus autour de la dépouille de M. Njawe. Il s’agit de faire partager une réflexion à des professionnels dont certains ont bien plus d’expérience que moi, mais qui, le nez dans un guidon dont ils héritent sans y être spécialement préparés, peuvent n’avoir qu’un recul et une perspective limités. Le Messager se veut un titre sérieux. Par la force des choses, l’opiniâtreté et la foi de l’homme Njawe, il est devenu une référence. Il s’est donné une ligne éditoriale spécifique que son défunt Directeur lui-même avouait emprunter à Jean-Marie Colombani, ancien homologue du «Monde», et définie comme une «une information qui dérange les consciences assoupies et les consensus commodes, celle qui s’oppose à la communication complice des pouvoirs et ennemie des intelligences ».
Cette option a le mérite d’être claire et assumée depuis les origines par une figure exceptionnelle qui vient de tirer sa révérence. Alors que le journal rentre dans une zone de turbulences où l’incertitude d’un pilotage orphelin va accentuer la combinaison des contrariétés habituelles avec les difficultés qu’affronte la presse sous tous les cieux, il ne serait pas insensé de se débarrasser des nuisances qui parasitent son message. Que les héritiers les identifient donc et ne tardent point à opérer le nécessaire dépoussiérage. Et si telle est la condition de sa survie, pourquoi ne pas «dépiussiser» Le Messager ?
Des rencontres dirigées par le secrétaire général du parti au pouvoir se déroulent dès ce 24 août
Des rencontres exceptionnelles
C’est samedi 21 août dernier que l’information a été rendu publique par Jacques Famé Ndongo, en sa qualité de secrétaire général à la communication du rassemblement démocratique du peuple camerounais, (RDPC). Ce sera la première fois qu’une telle rencontre au niveau du comité central se tient, depuis la nomination de ses membres en 1996 lors du dernier congrès du parti. Cette série de rencontres fait suite à une réunion qui a réuni les gros cadres du parti le jeudi 19 août dernier, tard dans la soirée. Sur les raisons d’une telle initiative, jacques Famé Ndongo a indiqué que ces rencontres rentraient en droite ligne du processus de modernisation du parti. Selon lui, le Secrétaire général voudrait impliquer davantage les membres des diverses instances du parti dans la marche de celui-ci et dans le quadrillage du terrain. La même raison avait déjà été donnée lorsqu’il y a quelques mois, René Sadi, le secrétaire du général parti, avait entrepris une tournée pour rencontrer la base.
Aucune raison officielle connue
Le renouvellement des listes des membres du comité central pourra très bien figurer à l’ordre du jour des rencontres. Depuis 1996, certains de ces membres sont soit décédés, soit en prison. La règle du remplacement par les suppléants n’a jusqu’ici pas encore été opéré. D’un autre côté, les observateurs croient savoir que le comité central du RDPC a cessé d’avoir toute légitimité en raison du fait que le parti au pouvoir n’arrive pas à tenir un congrès ordinaire depuis 2001. Les rencontres de cette semaine se situeraient dans le cadre de la préparation de la présidentielle de l’année prochaine, avec notamment la mobilisation des troupes du parti dans le cadre des opérations d’inscriptions sur les listes électorales. Il n’est pas aussi exclu l’éventualité de la tenue d’un congrès ordinaire. D’où la nécessité de remobiliser un comité central de manière à faire une évaluation du niveau et degré de militantisme pour la tenue de ce congrès. Une autre raison de cette mobilisation des troupes serait que les esprits de la division se font plus présents maintenant que les élections approchent. Paul Biya reste officiellement le candidat naturel du RDPC, mais de nombreuses faits dans le parti restent non réglées créant un vent de revendication. La préparation aux élections constitue un bon moment pour faire la pression sur les instances dirigeantes. Il a enfin été émis l’idée d’une nouvelle modification de la constitution, qui conduirait à la création d’un poste de vice-président de la république. Cette éventualité permettrait au RDPC de véritablement se plonger dans l’avenir et de contenir les appétits de certains de ses membres qui voudraient bien être candidat à la présidence. Bien évidement rien ne permet de confirmer une telle idée qui semble difficile à implémenter.
L’humoriste camerounais se produit jusqu’au 21 août 2010 au Tarmac de la Villette
Plus tard là, quand vous me chercherez, il faudra appeler mon agent. Et ce sera le même que celui de Tom Cruise! C’est par cette phrase que Valéry Ndongo vous répond quand vous lui demandez quelles sont ses ambitions. Ce jeune humoriste a déjà conquis le c ur de la plupart des camerounais et est désormais à la quête d’un espace plus large. Depuis le 10 août, ce fils de Yaoundé se produit au théâtre de la Villette à Paris. C’est la deuxième fois en effet qu’il s’y produit, et cette fois, il a choisi d’inviter les parisiens dans sa banlieue située quelque part dans la capitale camerounaise. Le titre du spectacle en dit long, Bienvenue au Kwat. Un spectacle dans lequel il présente comme à son habitude les réalités du Cameroun et partant, celles de l’Afrique. Bienvenue au kwat développe selon son auteur plusieurs sujets, notamment la progression des investissements chinois en Afrique, les séquelles de la colonisation ou encore le bilan des cinquante années d’indépendance au Cameroun.
Stand-up Night show
Si aujourd’hui Valéry Ndongo peut constamment se permettre ce voyage Yaoundé – Paris, fruit d’une certaine reconnaissance selon lui, c’est sans doute parce qu’il a bossé. A mes débuts, il y avait moins de vingt personnes dans une salle de trois cent personnes, raconte t-il. C’était dans les années 2000, année où il commence à écrire ses premiers sketches. Quatre ans plus tard, il fait sa première salle comble à Yaoundé grâce à L’histoire d’Obegue, également son premier One Man show. C’est également le point de départ de ses Stand Up. Depuis lors, il collecte les salles combles, notamment depuis qu’il a mis sur pied avec son compère Major Asse les très courus Stand-up Night Show. Crée en mai 2009, le concept a lieu quatre fois par an à raison d’une nuit par semestre, et est destiné à former de jeunes acteurs et humoristes camerounais. La prochaine édition devrait se tenir avant la fin de cette année, en attendant, Bienvenue au kwat est à voir dans la capitale française jusqu’au 21 août.
Le jeune comédien présente son nouveau spectacle ce mercredi 12 mai au CCF de Yaoundé
Le spectacle est un riche mélange de couleurs d’odeurs et de sons que la pièce traduit harmonieusement par des dialogues très percutants. C’est sans doute ce qui a séduit la metteur en scène Sonia Ristic pour qu’elle décide de se mettre à son service. Il s’agit pour elle de lui apporter dans un premier temps un regard de dramaturge pour l’aider à creuser son propos, à finir de construire son texte, avant d’être l’ il extérieur dans la finalisation du spectacle et la direction d’acteur, dira-t-elle. Une fois le texte construit, Bienvenu o Kwatt est un régal de sens.
Dans cette représentation d’environ une heure et trente minutes, Valéry invite le spectateur en balade dans son quartier de Yaoundé, le Kwatt. Il commence exactement là où s’arrête son dernier spectacle. Avec toujours la même langue satirique et imagée, bourrée de «camfranglais», il peint le décor d’un Cameroun urbain d’aujourd’hui. L’ambiance est restituée à travers le son et la lumière. La nuit d’une ville africaine, des guirlandes lumineuses pour un air de fête de tous les jours. Et le son, bourdonnement lointain d’un groupe électrogène, une télévision quelque part diffusant les dialogues d’une série insipide. Des voix de femmes se chamaillant, petite rumba désuète ou gros son de coupé-décalé d’une boîte de nuit. Au Kwatt, des personnages hauts en couleurs se succèdent, marabouts, femmes jalouses, jeunes dés uvrés qui rêvent de Mbeng (Paris). Au Kwatt, il y a aussi «les Blancs», européens en quête d’exotisme. Avec drôlerie et tendresse, Valéry Ndongo explore les rapports entre Noirs et Blancs, Africains et Européens, leurs histoires d’amour, d’amitié et de business.
Extraits Je connais une blanche qui a passé environ six mois au Kamèr; cette fille m’a wanda! Un jour, elle me demande de l’accompagner à l’artisanat. Elle voulait acheter des masques «africains». C’est le standard. Un blanc en Afrique ça achète toujours des masques, et un noir en France ça se filme toujours devant la Tour Eiffel. Mais quand même, les blancs me wanda sur cette affaire de masques. C’est-à-dire ces gars t’achètent de ces masques, d’une laideur, le genre de truc, on me donne ça pour rien, je dis «va avec». Mais eux, ils apprécient ça; plus c’est ancien, moche et laid, plus ils adorent.
Ah les blancs! Voilà de vrais gars. On s’entend bien, hein! Le seul problème, c’est que les blancs qui viennent au Kwatt ne sont plus ce qu’ils étaient. Ces gars discutent les prix comme les noirs. Ce qui est bien, c’est la volonté d’intégration. La première chose qu’un blanc intègre en arrivant au Kamèr, c’est l’art de discuter les prix. Les premiers jours, le gars est mboutoukou grave, le genre qui n’est plus bon ; il se fait avoir à tous les coups. Sauf qu’à force de trainer avec les Kamèrs, les gars se mettent à maîtriser les prix et à te discuter ces prix avec une telle maîtrise que même les Kamèrs disent aux gars: Respect!
Valéry Ndongo, mort de rire
En résumé
Valéry Ndongo met le doigt sur ces histoires qui font mal et que l’on préfère aborder sous un angle humoristique. Un peu comme le faisaient les aînées Essindi Mindja ou encore Jean Michel Kakan et autres Kwakam Narcisse. Ceux qui veulent libérer l’angoisse qui les tient par la gorge sont bienvenus au Kwatt. Dans sa prestation Valéry évolue en interaction avec son public et n’a de cesse de jouer le jeu tellement la satire est prenante avec ces histoires qui font partie de notre quotidien. Pour paraphraser les critiques l’humour permet d’interroger l’histoire, de gratter la plaie tout en soufflant dessus, sans jamais verser dans un discours revanchard. Le show de Valéry est un spectacle sur la difficulté d’appréhender l’Autre dans sa différence, sur la complexité de ces rapports issus d’un passé colonial. C’est aussi un spectacle sur l’éblouissement de la rencontre, quel que soit le contexte. C’est surtout un spectacle drôle. Il a été mis sur pied dans le cadre de l’association Africa Stand Up. Car, il y avait un réel besoin des humoristes de disposer d’un espace d’expression professionnel afin de proposer au grand public un nouveau modèle de show inspiré du stand-up américain. C’est chose faite, Ya quoi tonton? Ya rien, c’est juste l’homme qui a peur.
«Le Comité international Miss Afrique (CIMA) est une entreprise familiale qui veut s’étendre à l’international pour le développement et la paix»
En votre qualité de coordonnatrice, parler nous de ce concept Miss Afrique?
Pour être honnête, ce sont des cousins et des frères qui ont commencé, l’aventure par une idée toute simple de créer quelque chose qui s’appelle Miss Afrique parce que ça n’existait pas encore. Ils se disaient que cela peut apporter beaucoup à l’Afrique qu’il y ait une Miss élue par tous les continents. Ils ont démarré leur affaire. Ils ont obtenu les autorisations et moi je les ai rejoints plus tard. Depuis cinq années, nous évoluons de la sorte. Le concept est un titre donné à la gagnante de l’élection du même nom et du label Miss Afrique détenue par le Comité international Miss Afrique qui est une association de droit camerounais. Il permet de faire comprendre que Miss Afrique ne dévalorise pas la femme. Parfois, la conception de l’événement peut être mal perçue. Une Miss d’un pays ou d’un continent a des objectifs qui sont précis. Ce n’est pas une belle femme avec une tête vide. C’est une belle femme qui a un travail et des objectifs à atteindre sur la scène internationale.
Est-ce que vous pouvez revenir sur la dimension familiale de votre entreprise au regard des ambitions internationales que vous visez?
Miss Afrique a d’abord été conçu au sein d’une famille. La famille l’a fait grandir comme on le ferait avec un bébé. Aujourd’hui cet enfant appartient au monde. C’est ce que je veux faire comprendre à travers cette dimension familiale. Maintenant, je ne voudrais pas que cela reste un événement africain, mais que ce soit un événement international à portée universelle. Je voudrais que les gens se reconnaissent entièrement dans ce concept Miss Afrique. Quelque soit l’endroit du monde où l’on se trouve.
Expliquez-nous le choix du thème «Afrique, cultures (beauté) et développement»?
L’événement intègre en son sein l’idée que la dimension culturelle représente un atout majeur et incontournable dans le processus du développement de l’Afrique. C’est pourquoi l’on a retenu ce thème. Le comité international Miss Afrique entend mener un combat pour la reconnaissance d’une Afrique positive, noble et prestigieuse. A cet effet, la candidate élue qui défendra nos valeurs pendant un an sera à juste titre le porte-parole du continent africain.
Quelles sont les difficultés par lesquelles vous êtes passées?
Il y en a eu. Car pour réunir cinquante Miss, c’est beaucoup de déplacements. C’est une énorme logistique. Mais grâce à notre travail et au ciel, nous y sommes arrivés. Nous avons eu des difficultés quelques fois administratives, mais heureusement, l’Etat camerounais nous a accordé son soutien. Cela nous a permis d’être là. La plus grande difficulté aujourd’hui, c’est de faire reconnaître Miss Afrique comme un évènement continental et international. Les gens ne connaissent pas encore le concept. C’est le challenge que nous nous donnons.
Est-ce que ce n’est pas parce que la manifestation a été repoussée deux fois?
Cette décision collégiale a été prise à l’initiative du président du comité international Miss Afrique, car les partenaires que nous avions à l’époque ne nous offraient pas des garanties du succès que nous étions en droit d’espérer. Nous avons choisi de reculer pour mieux sauter. Le mieux pour nous est de repousser un évènement plusieurs fois pour mieux le mûrir. Ce qui a été fait.
C’est quoi le concept de Miss de la diaspora?
Dans certains Etats africains, par rapport à la culture à la religion, l’on refuse qu’il y ait des élections de Miss. C’est là l’une des grandes difficultés, car il y a des jeunes filles qui aimeraient se présenter. Nous avons obtenu que certains de ces pays autorisent leur diaspora à organiser une élection de Miss qui représentera le pays en question à l’élection Miss Afrique. Pour nous, c’est un encouragement. Je remercie les différents gouvernements de ces pays. Nous avons pu leur faire comprendre que le concept même de Miss Afrique ne dévalorise pas la femme.
Un mot sur la fondation Miss Afrique?
C’est une structure que nous souhaitons mettre sur pieds après la première édition. Pendant une année, il y a une Miss qui agit. Il ne faudrait pas qu’après cela le travail accompli disparaisse avec elle. En aval du travail accompli, nous souhaitons qu’il y ait donc cette fondation qui perpétue cette entreprise et pousse la Miss en avant. C’est très ambitieux, je le reconnais.
Est-ce que vous êtes satisfaite du chemin parcouru?
Oui, car je me rends compte que c’est un projet qui aboutit. Il nous apportera beaucoup, non seulement au Cameroun, mais également à l’Afrique toute entière et au monde entier. Pour moi, c’est une grande fierté d’avoir pu participer à ce projet international.
Qui est Christelle Ndongo?
Je suis une jeune dame camerounaise qui a fait ses études au Cameroun, puis à Nice. J’essaie d’imprimer mes marques dans le monde. J’ai une famille normale. J’ai fait des études en sciences économiques. Je crois en ce que je fais et j’essaie de me donner les moyens d’y parvenir. Malgré les peines et les soucis, j’essaie d’aller de l’avant. Mon projet est de réussir le projet Miss Afrique.
Christelle Ndongo, la coordonnatrice du concours Miss AfriqueJournalducameroun.com)/n
Le ministre Jacques Fame Ndongo de l’enseignement supérieur a répondu par l’affirmative
Les quatre examens nationaux organisés par le ministère de l’Enseignement supérieur (BTS, Hnd, Dsep, Hpd) concernent les dix régions de la République, ce sont donc des opérations qui prennent du temps et qui exigent des vérifications méticuleuses. C’est une démarche classique, régulière et orthodoxe (…) Il n’y a aucun retard. Relisez le communiqué que j’ai publié le 13 février 2009 (n°09- 0040/Minesup/Peex/Sex)
Jacques Fame Ndongo, ministre de l’enseignement supérieur, dans une interview accordée au journal Mutations
Cette année encore comme c’est devenu le cas depuis l’affaire Dong en 2007, les résultats du Brevet de Technicien Supérieur (BTS) et autres examens organisés par le ministère de l’enseignement supérieur connaitront une publication tardive des résultats. Se prononçant sur la question sur les ondes du poste national, Jacques Fame Ndongo(MINESUP) a tenu à rassurer que les corrections avaient déjà débuté et que les résultats étaient imminents. Une information qu’il a reprise dans un communiqué rendu public hier. Le ministre de l’enseignement supérieur justifie ce que beaucoup de personnes considèrent comme étant un retard désobligeant, par la nécessité d’être méticuleux et pointu. Le texte dont il est question précise simplement que les résultats devraient être rendus en Août.
Les retards n’ont-ils pas débuté avec l’affaire Ndong Bernard?
En 2007, ce responsable du ministère, en charge de l’organisation de ces examens, s’est enfui avec plus de 200 millions de Fcfa. A la suite de ce forfait, la procédure de déblocage des fonds a été renforcée. Cette information qui n’est pas confirmée par des responsables du MINESUP pourrait justifier la raison pour laquelle les corrections on débuté il y a seulement dix jours.
Face à ces lenteurs, des propositions ont été faites dans le sens d’une décentralisation des examens du BTS, en conférant cette responsabilité aux institutions universitaires. Une solution que n’envisagent pas les responsables du ministère. L’autre solution était de créer un office spécialement chargé de gérer tous ces examens, comme c’est le cas pour le Baccalauréat. A ce sujet précisément. Le ministre a déclaré que J’ai déjà proposé cette solution depuis 2007. J’attends des instructions. Au Cameroun, les questions relatives à l’éducation en général sont du ressort de la loi. Une proposition de loi sur cette voie serait plus judicieuse.
Jacques Fame Ndongo, ministre de l’enseignement supérieurbonaberi.com)/n