Cameroun/Mvett Beyeme : une pièce de théâtre contemporain sur les significations du Mvett

Joué en plein air au quartier Mvog Ada à Yaoundé les 12, 13 et 14 Novembre 2020, « Mvett Beyeme » raconte le commencement du Mvett.

 

Si pour la plupart le Mvett n’est qu’un simple instrument de musique traditionnel africain, ce spectacle ne nous le présente pas seulement sous cette forme, mais également comme une philosophie, une manière de vivre, un art de voir et d’appréhender le monde.

Et c’est Martin Ambara – metteur en scène, créateur de l’espace de théâtre OTHNI, fondateur de la troupe « Les Ménestrels » – qui met cet instrument à l’honneur.

Mvett Beyeme, pièce de théâtre déconseillée au moins de 16 ans, raconte l’histoire d’un Bombardier, un jeune homme qui a migré du village pour la ville. Après avoir traversé de nombreux périples, un matin, il se retrouve face à un mur, devant un vieil homme qui, contre toute attente, semble bien le connaître. A cet endroit il découvrira très vite qu’ils sont une centaine de personnes embarquées dans une traversée suicidaire, avec le désir de dépasser le mur en l’escaladant. Miraculeusement ils y parviendront avec, derrière eux, la Muraille de Chine, et devant eux l’Océan atlantique.

Le spectacle « Mvett Beyeme » est un bouquet aux senteurs variées, par l’agencement harmonieux entre musique, danse, chorégraphie, texte, vidéo ou encore jeux de lumière. Il se caractérise également par la diversité de la dizaine d’articles qui, depuis le mois de Septembre dernier, sont en préparation dans la tanière du Laboratoire de théâtre de Yaoundé OTHNI (Objet Théâtral Non Identifié).

Le Mvett, mythe fondateur des peuples de la forêt du Golfe de Guinée, est présent au Cameroun, en Guinée Equatoriale et au Gabon.

MARTIN AMBARA : Je suis entré dans le théâtre en étant au bord du suicide

Martin Ambara a fait du théâtre sa raison de vivre, depuis 30 ans. Dans cet entretien avec Journal du Cameroun TV, le promoteur de la compagnie « Les Ménestrels » et du Laboratoire du théâtre de Yaoundé (Othni) explique l’intérêt de son art.

En s’attaquant au mythe du Mvett (objet d’une performance à Yaoundé du 11 au 14 novembre 2020), Martin Ambara espère continuer à assurer le dialogue culturel entre les peuples du monde.

L’artiste explique aussi, dans cet entretien, comment il parvient à surmonter les difficultés dans un environnement camerounais où le théâtre est peu exploré.

Le laboratoire de théâtre OTHNI célèbre ses 10 ans

La célébration de la  première décennie de ce centre de production et de formation à l’art contemporain se déroule du 09 au 15 mars à Yaoundé. Une série d’activités artistiques au menu.

Objet Théâtral Non Identifié. Le nom de ce laboratoire situé au quartier Titi-garage à Yaoundé en dit long sur ses œuvres. Il est un véritable centre de production et de formation à l’art contemporain. Entre résidence d’écriture, formation et accueil d’artistes internationaux (Dieudonné Niangouna, Rolf Hemke), OTHNI tient à porter haut dans ses murs, l’art et le théâtre africain.

Le centre s’est plusieurs fois attelé à produire des spectacles d’envergure internationale, en les mettant dans un contexte africain. A l’exemple de la pièce de théâtre allemande « Hamlet machine », ou du spectacle « en attendant Godot ». Plus palpable encore, la pièce « les brigands » a été reproduite par OTHNI sous le titre « Nanga Boko ».

C’est une véritable fierté pour le promoteur, Martin Ambara, homme de théâtre, qui reconnait avoir évolué sans subvention de l’Etat. Ce 10ème anniversaire lui permet, ainsi qu’à son équipe, de faire le point, histoire d’évaluer le chemin parcouru, les difficultés traversées et les projets à réaliser.

La programmation prévoit des activités artistiques, cérébrales et de formation à Yaoundé. En dehors des séances prévues à OTHNI, il y aura des spectacles au Goethe Institut et à l’Institut français du Cameroun. Comme principale articulation à retenir de cette semaine de célébration on aura dès le 09 mars :

  • Un atelier sur le théâtre dirigé par l’allemande Anne Bentgens qui va s’intéresser au personnage et son costume ;
  • Des conférences-débats sur l’importance de l’art dans la société, la danse ou encore le théâtre comme thématiques, avec des intervenants tels que le Dr. Bingono Bingono, Elise Mballa, et de nombreux invités venant de l’étranger (Love N’ Live, Yvon Ngassam, Aline Steiner).
  • Et chaque soir, des représentations théâtrales, contes, concerts et danses patrimoniales pourront ravir le public.
  • A ce jour, l’on peut dire qu’OTHNI a tenu le pari de survivre dans un environnement culturel difficile. Le promoteur Martin Ambara s’est au fil du temps, assuré d’avoir tous le matériel nécessaire pour permettre aux artistes de travailler sur place. C’est pourquoi on retrouve une bibliothèque, une salle de danse, des bureaux, etc.

La raison d’être de cet anniversaire est alors de pouvoir rapprocher le public un peu plus de l’art produit en Afrique et surtout au Cameroun.