Du 09 au 12 février 2023 s’est tenu le congrès de la société africaine d’endocrinologie et diabète de l’enfant (ASPE) dans la capitale camerounaise.
Cette cérémonie très attendue à connu la présence aux Palais des Congrès d’un grand nombre d’invités venus des quatre coins du monde. Parmi lesquels le Pr Carine de Beaufort venue du Luxembourg. Le thème de ce 14e sommet est » Diabète et maladies endocriniennes de l’enfant en Afrique : continuum des soins du nouveau-né à l’âge adulte à l’ère des innovations technologiques »
Dans une ambiance chaleureuse et conviviale, le Palais des Congrès de Yaoundé, a accueilli pendant deux jours, le congrès de la Société africaine d’endocrinologie pédiatrie et adolescents. Placé sur la tutelle du ministère de la Santé publique, les endocrinologues et pédiatres se sont réunies dans l’objectif de faire le point de leurs spécialités.
Le but de cette assise était l’harmonisation et l’amélioration des conditions de prise en charge des enfants diabétiques, des enfants présentant une obésité et des enfants de petite taille. Étant une association continentale, l’ASPAE entend mener un plaidoyer à l’échelle africaine afin d’engager toutes les parties prenantes des maladies de l’enfant et si possible une augmentation des budgets alloués à leurs prises en charge.
Au cours de la leçon inaugurale, le Pr Carine de Beaufort a insisté sur la nécessité de mettre un accent sur la santé de l’enfant tout en déplorant les pertes en vies humaines.
Après l’ouverture officielle du congrès, les travaux en ateliers se sont suivis, questions de mieux expliquer les différentes problématiques qui touchent l’enfant. Pendant ces deux jours, les participants ont été édifiés sur la dangerosité de cette maladie et ont décidé ensemble de trouver les stratégies communes pour diminuer la mortalité infantile.
Dr Clémence Vougmo est secrétaire générale adjointe de la Société camerounaise de pédiatrie et présidente de l’association « Viallaite Cameroun » en faveur de l’allaitement maternel. Dans cet entretien accordé à JDC TV, elle déconstruit certains préjugés sur la nutrition des bébés. Nous l’avons rencontrée à l’occasion de la Semaine mondiale de l’Allaitement maternel, célébrée du 1er au 8 août 2020.
La structure jadis à l’abandon a été réhabilitée grâce à l’action des fondations médicales Ad Lucem et St Martin
Le ministre de la Santé (Minsante),André Mama Fouda, a officiellement ouvert vendredi, 28 janvier 2106, l’hôpital d’Otélé. La structure située entre Makak et Ngoumou dans le Mefou-et Akono (région du Centre), a été rebaptisée « Hôpital Ad Lucem Hikoa-Maen : père Urs Memorial clinic ».
L’hôpital jadis à l’abandon a dorénavant une capacité d’accueil de 50 lits. On y trouve un service d’urgence ouvert 24h/24 ; un service de chirurgie, de maternité, de pédiatrie, de radiologie. Le personnel soignant constitué de 20 personnes est aussi formé dans la médecine générale, la santé maternelle et infantile.
« Le but de la réhabilitation de cet hôpital est d’étendre notre réseau et de répondre à notre priorité qui est d’offrir des soins de santé de qualité aux populations des zones rurales, dont les démunis », a indiqué le directeur général de la fondation Ad Lucem, Bidjogo Atangana.
S’il est vrai que le nombre avancé est assez insuffisant, un calcul simple donne une répartition de 11 pédiatres pour chacune des 10 régions du Cameroun
Poliomyélite, rougeole, choléra, tétanos néonatal, infections respiratoires, etc. : les pédiatres camerounais proposent leurs services pour l’appui aux campagnes de vaccination afin de réduire les risques pour la santé de l’enfant, reste que ces services sont déjà peu perceptibles pour les besoins quotidiens de la population, à satisfaire par seulement 110 praticiens.
Pour un effectif de 6.290 médecins répertoriés par l’Ordre national des médecins, contre une population d’environ 22 millions d’habitants, le Cameroun souffre d’un déficit chronique de personnels adéquats pour s’occuper tous les jours de la santé de ses quelque 22 millions d’habitants et spécifiquement des affections liées à plus de 5,5 millions d’enfants vivant dans les 10 régions du pays.
« Nous sommes actuellement inscrits, au niveau de la SOCAPED ( Société camerounaise de pédiatrie, ndlr), 110 pédiatres et il y a une cuvée d’une dizaine qui va sortir très bientôt. Notre société s’appelle Société camerounaise de pédiatrie parce que nous avons estimé que les pédiatres seuls ne peuvent pas améliorer la santé de l’enfant au Cameroun », a souligné à Xinhua le Pr Pierre Fernand Tchokoteu, président de cette association.
S’il est vrai que le nombre avancé est assez insuffisant, un calcul simple donne une répartition de 11 pédiatres pour chacune des 10 régions du Cameroun. A tout le moins, Yaoundé et Douala, les deux principales villes du pays, peuvent être perçues comme celles ayant moins de problèmes d’accès à ces professionnels de la santé.
Mais ce n’est pas le cas, puisque pour la plupart d’entre eux les cliniques privées, réputées hors de portée pour la bouse des couches modestes, passent pour le lieu de travail le plus évident pour les rencontrer, au détriment des hôpitaux publics, affublés du surnom de « mouroirs » en raison de la qualité des soins jugée sujette à caution.
« Les pédiatres de Yaoundé sont pour la plupart des universitaires, c’est-à-dire c’est des enseignants. Pour cela, ils sont plutôt dans les hôpitaux universitaires », explique en outre le Pr Tchokoteu par un argumentaire partiellement convaincant, car, même au Centre hospitalier universitaire de Yaoundé (CHUY), il fait allusion, le nombre de patients frustrés de ne pas accéder à un pédiatre ne se compte pas.
La SOCAPED dit avoir trouvé une parade en admettant en son sein « l’ensemble du personnel qui s’occupe de la santé de l’enfant, donc les sages-femmes, les infirmiers, etc ».
« Nous étendant ainsi, assure son professeur émérite de pédiatrie de président, nous formons un peu en cascade les autres personnels pour qu’au niveau périphérique les enfants ne soient pas abandonnés à eux-mêmes. L’un des objectifs de la Société camerounaise de pédiatrie est que le pédiatre puisse aller dans la communauté et puisse vraiment être le plus proche possible des malades ».
En marge de son 13e congrès tenu fin novembre à Yaoundé avec la participation de représentants d’organisations similaires d’autres pays africains, la SOCAPED a consacré sa réflexion sur la » nutrition de l’enfant africain : quel bilan à l’aube du 3e millénaire ? », suite au constat selon lequel « les carences nutritionnelles sont répandues et contribuent largement au fort taux de décès ».
D’après les estimations publiées à cette occasion, « la carence en fer est la plus commune chez les enfants de moins de 5 ans. On estime à 7,6 millions le nombre d’enfants anémiques en Afrique de l’Ouest. Les carences en vitamine A et en iode ont considérablement baissé,grâce à des programmes de prévention. On enregistre environ 20% d’enfants de moins de 5 ans souffrant de carence en zinc ».
Au Cameroun, l’UNICEF déclare 3 enfants sur 10 en proie à la malnutrition. Le Fonds a organisé début novembre une opération de collecte de fonds sous le nom de NUTRITHON, qui a permis de mobiliser plus de 20 millions de francs CFA (40.000 dollars) sur 615 millions (1,23 million de dollars) recherchés pour la prise en charge de 300.000 enfants malnutris.
Pour la représentante-résidente de l’UNICEF au Cameroun, Félicité Tchibindat, une telle mobilisation de ressources, au-delà du montant collecté, est une avancée, « parce que ce n’est pas dans la mentalité des gens. Vous voyez, les gens ont tendance à dire qu’ on a attend que ce soit l’Occident qui donne pour que nous puissions faire dans le domaine social ».
« Nous devons changer la mentalité des Africains, a expliqué la Congolaise dans un entretien à Xinhua, parce que les Africains doivent apprendre à se prendre en charge, mais aussi apprendre à contribuer au développement humain. Je suis sûre que dans une année on aura plus que ça, parce que ça vient et on doit le faire aussi dans la transparence.On va cibler les individus spécifiques, on va cibler la diaspora. »
Elle a saisi l’occasion de la commémoration du 25e anniversaire de la Convention relative aux droits de l’enfant, couplée à l’ édition 2014 de la Journée internationale des droits de l’enfant le 20 novembre pour déplorer « une méconnaissance des droits de l’ enfant, que ce soit au niveau des parents, des familles ou des communautés ».
Un autre constat est fait au sujet d' »un certain nombre de normes sociales qui constituent une violence aux enfants. Nous voyons les mariages forcés, nous avons des mutilations génitales, nous avons le phénomène des +money women+ dans certaines régions où la fille est vendue depuis le ventre de la mère pour payer une dette de la famille. Donc, on a des choses qui concernent la façon dont la société a été organisée et qu’il faut absolument régler ».
Pour Mme Tchibidant encore, « la troisième contrainte, c’est les disparités que l’on voit au niveau du pays entre les différentes populations, qui sont des disparités qui ont tendance à s’ accentuer,au lieu de s’amenuiser. Si vous prenez un enfant qui est né à Yaoundé et que vous le comparez à un enfant qui est à Kousseri (Nord), ce n’est pas le même accès, ce n’est pas la même opportunité ».
Avec d’autres partenaires internationaux comme l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’UNICEF est fortement impliqué dans la lutte contre la poliomyélite que le gouvernement mène en ce moment en multipliant les campagnes de vaccination des enfants de moins de 5 ans.
Pour les priorités, « cette année, c’était la nutrition. On a eu des caravanes. L’année prochaine, ce sera l’eau, l’hygiène et l’ assainissement. C’est un domaine où on a vraiment de gros besoins. C’est ça qui explique qu’on a des épidémies de choléra. Déjà dans les grandes villes vous voyez qu’on a des difficultés », indique Mme Tchibindat.