Cameroun : Yap Abdou va présider la Chambre des comptes de la Cour suprême

Le tout premier président du Tribunal criminel spécial dirige désormais l’une des trois Chambres de la Cour suprême.

Il est de ces magistrats dont la carrière provoque des vocations. Après avoir fait les premières heures du Tribunal criminel spécial (Tcs), le magistrat Yap Abdou a été appelé à apporter son expérience à la Cour suprême du Cameroun.

D’abord comme avocat général au parquet général près la Cour suprême (depuis juin 2017), puis désormais comme président de la Chambre des comptes de cette juridiction.

C’est l’une des conclusions du Conseil supérieur de la magistrature qui s’est tenu le 10 août 2020 à Yaoundé. Ce Conseil a vu des nominations, des changements de grade ou encore des affectations.

Le magistrat Hors-hiérarchie Yap Abdou va apporter sa touche de la lutte contre la prévarication des deniers publics à la Chambre des comptes.

En effet, d’après la loi n° 2003/005 du 21 avril 2003 fixant les attributions, l’organisation et le fonctionnement de la Chambre des comptes de la Cour suprême, cette instance « contrôle et juge les comptes ou les documents en tenant lieu des comptables publics patents ou de fait : de l’Etat et de ses établissements publics ; des collectivités territoriales décentralisées et de leurs établissements publics ; des entreprises du secteur public et parapublic ».

L’article 3 de ce texte souligne que « La Chambre des comptes produit annuellement au président de la République, au président de l’Assemblée Nationale et au président du Sénat un rapport exposant le résultat général de ses travaux et les observations qu’elle estime devoir formuler en vue de la réforme et de l’amélioration de la tenue des comptes et de la discipline des comptables. Ce rapport est publié au journal Officiel de la République ».

Pour ainsi dire, la Chambre des comptes est un important instrument de prévention et de lutte contre les détournements de deniers publics. A charge pour le magistrat Yap Abdou de renforcer ce rôle.

Il faut dire qu’il a le profil de l’emploi, selon des connaisseurs du domaine. Né le 15 novembre 1956 à Foumban (région de l’Ouest), Yap Abdou intègre l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (Enam) en 1985. Il est nommé à sa sorti substitut du procureur de la République  près les tribunaux de la Lekie (région du Centre). Un an plus tard, en 1988,  il officie comme procureur à Mfou, puis comme juge au tribunal de première instance de Yaoundé.

Yap Abdou ira par la suite dans le département du Dja et Lobo où il est président des Tribunaux de première instance puis Vice président de la Cour d’appel du Centre et juge au tribunal militaire de Yaoundé.

En 2003 trois, il est affecté au Secrétariat général de la présidence de la République comme chargé de mission et en 2012, il devient le Premier président du Tcs. Il occupera cette fonction jusqu’en 2017.