Cameroun : l’OAPI célèbre son 60ème anniversaire

Le lancement des activités relatives à cette célébration a eu lieu mardi 13 septembre 2022, à l’occasion de la journée africaine de la technologie et de la propriété intellectuelle.

 

C’est un double évènement que l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI) a organisé mardi 13 septembre dans la ville de Yaoundé : le lancement des activités liées à la célébration de ses 60 années d’existence et la commémoration de la journée africaine de la technologie et de la propriété intellectuelle. Pour l’occasion, une réflexion scientifique a réuni un panel d’experts.

Le thème choisi pour la circonstance était « propriété intellectuelle, levier de l’industrialisation et de la diversification économique en Afrique ». Il s’est agi à travers ce thème, de relever les obstacles à l’industrialisation et à la diversification des économies africaines. Il était aussi question de ressortir des opportunités favorisant une émergence économique à travers l’industrialisation et la diversification économique.

Des échanges et des partages d’expériences des experts ont meublé cette rencontre.

« Aujourd’hui on a besoin de machines agricoles. Il faut que l’Etat nous aide à avoir des machines qui vont nous permettre de transformer nos matières premières. En 2002, quand nous avons lancé notre premier produit sur le marché, il était question qu’en moins de 5 ans, on ait 70 produits locaux sur le marché. Aujourd’hui on n’en compte que 34 après 7 ans. Nous avons des difficultés à obtenir un certificat d’implantation et la problématique de la main d’œuvre fiable », énumère Bertin Tchoffo, PDG de Pafic Sarl.

Pour le Pr Kengne Fodouop, « On ne peut pas parler de levier sans parler de défis. Il y a des défis de la diversification de l’économie comme il y a des défis de l’industrialisation. Et l’un des premiers défis de la diversification de l’économie dans l’espace OAPI, c’est le fait que les pays de l’espace OAPI sont dominés depuis leur accession à l’indépendance par l’économie de rente. »

A la question de savoir comment faire face à ces défis, l’universitaire indique que ces 17 pays de l’espace OAPI doivent « mettre en place un processus de production ; avoir des machines de production et rompre avec ce passé. »

Notons que le même thème servira le fil d’ariane au sommet des chefs d’Etat et des gouvernements de l’Union africaine sur l’industrialisation et la diversification économique qui se tiendra du 20 au 25 novembre 2022 à Niamey, au Niger.

Cameroun : 14 mets locaux en voie de labélisation

Un séminaire relatif au lien entre la propriété intellectuelle et les traditions culinaires du Cameroun a eu lieu vendredi 24 juin 2022.

Ce séminaire s’inscrit dans la cadre du projet « propriété intellectuelle et tourisme gastronomique au Pérou et dans d’autres pays en développement ». L’organisation mondiale de la propriété intellectuelle met en œuvre cette initiative au Cameroun  depuis trois ans.

Les travaux de cette rencontre nationale tenue sous la conduite du ministre d’Etat ministre du Tourisme et de loisirs ont porté sur « l’analyse des segments de la chaîne de valeurs des traditions culinaires du Cameroun préalablement sélectionnées, qui ont un lien avec la propriété intellectuelle ».

Dans les faits, il a été question d’entretenir les participants sur deux points essentiels. D’abord sur les avantages de la propriété intellectuelle et ensuite ses outils qui peuvent être employés en vue de la promotion des 14 mets camerounais. La sélection de ces derniers s’est faite le 7 décembre 2021 au cours d’une table ronde. Ces mets vont à l’instar du Miel d’Oku dans le Nord-Ouest ou du poivre de Penja dans le Littoral, vendre l’image du Cameroun en Afrique et dans le monde.

Le ministre Maigari Bello Bouba a saisi cette occasion pour situer l’importance des mets locaux dans la promotion du tourisme camerounais. « Quand un touriste arrive quelque part, il va au restaurant et demande la cuisine locale. C’est cette cuisine qu’il garde en mémoire et qui lui donne envie de revenir pour visiter la destination », explique-t-il.

Cameroun – Pr Joseph Fometeu : « la propriété intellectuelle est l’un des vecteurs de la croissance »

Le cabinet de conseils juridiques, dénommé juriste d’affaires internationales «Juridaf», né à Libreville au Gabon vient d’ouvrir une filiale à Yaoundé. Le Pr Joseph Fometeu, expert en droit de la propriété intellectuelle et droit processuel, a été désigné à la tête de cette nouvelle société anonyme. A travers cette interview, il présente les opportunités de cette extension gabonaise en terre camerounaise.

 

Question: Il y a déjà au Cameroun plusieurs cabinets d’affaires. Vous allez donc évoluer dans un marché très concurrentiel.  Qu’est ce qui fait votre particularité par rapport aux concurrents ?

Réponse : C’est le caractère international de notre équipe. Notre équipe inclut plusieurs nationalités. La deuxième chose qui fait notre particularité, c’est qu’elle regroupe à la fois les universitaires et les gens qui sont sur le terrain.  Donc si vous voulez, notre équipe inclut les experts qui sont à la fois au niveau stratégique et au niveau opérationnel. Ça fait en sorte que nous ayons au sein de l’équipe une très grande complémentarité qui nous permet d’aborder toutes les questions juridiques qui nous sont posées avec à la fois le regard des stratèges que sont les universitaires en générale et le regard des opérationnels que sont les huissiers, les magistrats les avocats.

Donc voilà les deux grands éléments qui font la force de notre cabinet. Et je peux vous dire que malheureusement je ne peux pas citer  les références de manière express ici pour ne pas faire de publicité. Je peux vous dire que les opérateurs économiques qui ont sollicité les services de Juridaf Gabon qui a donné naissance à Juridaf Cameroun peuvent témoigner qu’effectivement avec Juridaf la complémentarité est le caractère international de l’équipe a permis de sauver pas mal de dossiers.

(Q) Comment vous est venue l’idée de créer une filiale au Cameroun ?  

(R) La création de Juridaf est née au Gabon et à la suite des résultats obtenus au Gabon, où nous avons accompagné des opérateurs économiques, ils se sont dit que les hommes d’affaires du Cameroun devraient avoir besoin de la même expertise et la même méthodologie du travail.  C’est pour ça qu’ils sont venus proposer une filiale exactement au Cameroun. Nous avons bon espoir de ne pas nous  arrêter  à ce niveau. Nous allons nous attaquer à d’autres pays de l’espace Ohada, espace Oapi, espace Cima, comme la Côte d’ivoire, les deux Congo etc.

(Q) Votre cabinet s’appuie sur deux pieds dans la propriété intellectuelle, est- ce que vous pouvez nous dire sur quoi est fait ce choix ?

(R) Vous avez raison de poser cette question. Le premier pied sur lequel est fait cette question, c’est le contentieux bancaire : nous nous sommes rendus compte qu’un très fort taux de créances non recouvré par les établissements bancaires sont dus probablement parce qu’au niveau stratégique, la conception de la stratégie de recouvrement de créance n’est pas forcément bien faite.  Naturellement comme vous le savez lorsqu’au niveau stratégique ce n’est pas bien conçu au niveau opérationnel ça ne marche pas.

Et donc nous nous sommes dits, si nous apportons notre concours déjà au niveau stratégique puis au niveau opérationnel on peut peut-être améliorer les taux de recouvrement.  Notamment,  dans les établissements bancaires et ça c’est d’un de deux points. On s’est également rendu compte que même dans la gestion du compte bancaire par les établissements de cette catégorie économique, même dans la gestion de leur contentieux évidemment le fait que les opérationnels qui gèrent les dossiers sur le terrain ne perçoivent pas forcément toutes les questions techniques stratégiques qui se posent. Finalement, on s’est rendu compte que l’appui des universitaires doit être important pour débloquer un certain nombre de choses.

Voilà pourquoi nous avons estimé qu’il était important de nous attaquer au contentieux bancaire maintenant pour  la propriété intellectuelle la raison est très simple. L’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (Oapi) et toutes les organisations internationales chargées de la propriété intellectuelle reconnaissent désormais que la propriété intellectuelle est l’un des vecteurs de la croissance.  En termes simples, ça veut dire que les entreprises qui gèrent la propriété intellectuelle sont celles qui résistent le mieux aux crises et au choc économiques.

Mieux, les entreprises qui ont un important portefeuille de propriété intellectuelle sont celles qui réussissent à résister le mieux aux crises et autres.  Nous nous sommes dit que si on pouvait avoir quelques-uns qui perçoivent cela, nous leur montrons comment elles peuvent utiliser leurs propriétés intellectuelles pour leur développement.  Ça pourrait les aider et à côté de cela, il y a les missions plus basiques comme celle de formation, de la sensibilisation à l’intérêt qu’on pourrait avoir pour la propriété intellectuelle.

(Q) Pourquoi le choix de Yaoundé pour implémenter votre siège alors qu’on sait que Douala est la capitale économique ?

(R) On n’a pas voulu être tellement dans le feu de l’action, je pense que Yaoundé est plus propice à la réflexion stratégique.  Je ne suis pas élitiste au niveau du choix de la clientèle.  Mais je suis élitiste par rapport au lieu d’où la réflexion doit partir.  La preuve c’est qu’au Gabon Juridaf est basé à Libreville.  C’est certes la plus grande ville mais comme vous le savez ce n’est pas la capitale économique du Gabon donc c’est un peu la même stratégie qu’on a voulu déployer ici et puis Yaoundé n’est pas assez éloigné de Douala.  C’est à 3h30 ou 4 h par voiture  donc s’il y a un besoin à Douala ce n’est pas compliqué pour s’y rendre.  Nous nous sommes dit que Yaoundé est plus approprié pour la réflexion stratégique et maintenant l’opérationnalisation peut se faire à Douala si on le souhaite.

Propos recueillis par : Emile Zola Ndé Tchoussi

Cameroun : le Directeur général de l’OAPI suspendu de ses fonctions

La présidente du Conseil d’administration de cette institution Alimatou Shadiya Assouman a signé une décision portant suspension  Denis Bohoussou Loulou (en photo) , le 14 octobre 2021.
Cette décision fait suite au refus du Directeur général de l’Oapi d’exécuter une instruction d’audit de la gestion de l’Organisation.
L’audit  était d’après la cellule de communication,  demandé en vue de clarifier les soupçons de mal gouvernance et de malversations financières mettant en péril les intérêts de l’Organisation.
Par conséquent, Jean-Baptiste Wago, Directeur général adjoint est chargé de la liquidation des affaires courantes pendant la durée de suspension.

OAPI : les représentants des 17 pays membres réunis à Yaoundé

Ils suivent une formation sur la gestion axée sur les résultats au menu de cette première rencontre annuelle présidée par la nouvelle équipe dirigeante.

Les dix-sept pays membres de l’Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle (OAPI) sont en concertation depuis ce mardi 6 mars 2018, à Yaoundé. C’est un rendez-vous annuel qui réunit les pays-membres ou structures nationales de liaison (SNL) de l’OAPI et l’instance dirigeante de cette institution.

La cérémonie d’ouverture était présidée par le nouveau directeur général de l’OAPI, Denis Loukou Bohoussou.  Pour lui,  « cette réunion vise à faire le point sur les dossiers que nous avons en commun avec les Etats membres, et surtout lorsqu’il s’agit d’un début d’exercice, de mettre en œuvre tous les éléments de notre programme d’activités au cours de l’année ».

Cette session sera également consacrée, selon le directeur général, à la formation des pays membres sur « une gestion axée sur les résultats ». Cette formation des SNL sera assurée par des experts venus de L’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI) et du cabinet Deloitte. L’objectif visé étant de leur faire faire le maximum, « d’exercices pratiques », souligne madame Maya Bachner de l’OMPI.

La rencontre ayant démarré ce mardi prend fin vendredi prochain.  Et, du côté des participants, on formule déjà le vœu que l’atelier de formation tienne la promesse des fleurs : « C’est vrai que ce sont des exercices que nous allons effectuer durant la formation, mais nous souhaitons que tout cela se traduise par des actes concrets et que réellement, on constate les effets sur nos économies », affirme la représentante du Burkina Faso, KI Micheline Marie Claire.