Le Tchad exporte aujourd’hui environ 110.000 barils de pétrole par jour. 15.000 autres barils alimentent la raffinerie de Djarmaya
Le ministre tchadien du Pétrole, des Mines et de l’Energie, Djérassem Le-Bémadjiel, s’est déclaré fier du partenariat fructueux entre son pays et la Chine.
M. Le-Bémadjiel, qui veut « parler sur des faits », a déclaré vendredi à Xinhua qu’avant la mise en exploitation de la raffinerie de Djarmaya (au nord de N’Djaména) par la société chinoise CNPCI, le Tchad importait 100% de ses carburants et le volume de ces importations représentait plus de 500 milliards F CFA (1 milliard USD) par an, ce qui était extrêmement lourd pour un pays dont les revenus étaient maigres.
« Aujourd’hui, grâce au partenariat bilatéral avec la Chine, nous avons la raffinerie qui satisfait la demande interne, et nous avons un surplus qui ravitaille le nord du Cameroun, sans parler du polypropylène qui est exporté vers le Nigéria et le Cameroun », se réjouit le ministre tchadien du Pétrole. « Nous sommes passés de consommateurs à exportateurs », ajoute-t- il.
La Chine, depuis le rétablissement de ses relations diplomatiques avec le Tchad il y a sept ans, est très active dans le secteur pétrolier de ce vaste pays d’Afrique centrale, notamment dans l’exploration, l’exploitation et le raffinage.
L’un des fruits les plus importants de cette coopération pétrolière reste la raffinerie de Djarmaya, détenue par la CNPCI à 60% et par le Tchad à 40%. Cette raffinerie était alimentée, à ses débuts, par environ 8.000 barils de brut par jour. Cette consommation a presque doublé, sur trois ans, pour atteindre 15. 000 barils.
« C’est un signe que notre pays se porte bien », note M. Le- Bémadjiel.
Le ministre tchadien du Pétrole n’exclut pas, pour son pays, l’ idée d’une seconde raffinerie, car « on ne sait jamais ».
« Un pays comme le nôtre doit avoir plusieurs raffineries. Il faut même une troisième raffinerie par exemple dans les zones du sud où le brut exploité est lourd et peut servir à produire de la bitume », explique-t-il.
« Une autre option reste », ajoute-t-il. La raffinerie de Djarmaya est extensible et sa capacité actuelle qui est de 20.000 barils par jour, peut être élargie à 50.000 barils par jour.
Selon M. Le-Bémadjiel, la « CNPCI est un partenaire très réactif « qui développe très rapidement ses champs. Pour le projet pétrole de Doba, exploité au sud par un consortium mené par l’américain Exxon Mobil, le premier baril est sorti en 2003 alors que l’accord avait été signé en 1988.
Le Tchad exporte aujourd’hui environ 110.000 barils par jour. 15.000 autres barils alimentent la raffinerie de Djarmaya. Ces chiffres sont très en deçà des prescriptions faites au début de l’ ère pétrolière (en 2003) et du pic de 2004 où la production a atteint 250.000 barils par jour.
Depuis le mois de juin, le prix du baril sur le marché international a baissé de 50% et avoisine actuellement les 60 USD. Pour le gouvernement tchadien, cette baisse est naturellement une mauvaise nouvelle pour nous, mais l’on reste optimiste.
« Ça va remonter et avec notre production qui va également augmenter, le Tchad a de très belles perspectives à moyen et long terme », affirme M. Djérassem Le-Bémadjiel.
Le 22 décembre, la CNPCI a ouvert une vanne dans ses champs du Grand Baobab, à 400 kms au sud de N’Djaména, exportant 44.000 barils par jour. L’année prochaine, deux ou trois compagnies qui sont à l’oeuvre devront également envoyer du brut sur le marché international.
« Nous sommes encore au début de l’ère pétrolière du Tchad et l’avantage ici, c’est que nous avons une certaine stabilité; nous ne sommes pas dépendants d’un seul champ », conclut le ministre tchadien du Pétrole.
Le Tchad a un potentiel pétrolier et minier très énorme qui reste inexploité. Et il compte sur l’appui et l’expérience de son partenaire chinois, deuxième puissance économique du monde, pour le mettre en valeur. Déjà parmi toutes les compagnies qui sont présentes sur son territoire, la CNPCI a la plus grande part des blocs pétroliers à explorer, soit 68.000 km2.

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