Rafles policières de masse ce mardi matin à Nkoleton, un quartier de Yaoundé

Selon les agents, cette mesure fait suite à un nombre important d’agressions signalés

Plusieurs jeunes sa cartes d’identité arrêtés
Les habitants du quartier Nkoleton ont trouvé des visiteurs spéciaux ce matin à leur réveil. Plusieurs policiers sont arrivés par vague successives, pour procéder à des vérifications d’identité auprès des populations qui y vivent. De la zone appelée Taba Lonkak jusqu’au niveau du rond-point du même nom, plusieurs maisons ont ainsi été visitées par des hommes en tenue. C’est une mesure du nouveau patron (Martin Mbarga Nguele le patron de la police); on a remarqué ces derniers temps qu’il y avait déjà trop de braquages; les gens se plaignent tous les jours d’agression, surtout dans cette zone-ci, a indiqué un agent de police. La pratique des rafles selon notre source risque de durer encore longtemps. L’opération consiste à vérifier d’abord les identités des personnes interpellées. Ensuite les biens retrouvées dans les maisons sont répertoriées et les factures exigées. Une personne qui ne possède pas de carte d’identité est transportée à la police. Un bien dont on ne réussit pas à montrer les factures est lui aussi emporté. Un autre agent de police a indiqué que ces opérations de rafles avaient déjà permis d’obtenir des résultats satisfaisants. L’opération est une vraie réussite, nous avons mis la main sur de nombreux suspects que nous recherchions, et nous avons aussi mis la main sur certaines armes utilisées couramment pour des agressions de nuit, nous a-t-il indiqué. On peut estimer à près de 80, le nombre de personnes arrêtées, principalement des jeunes et aussi quelques ressortissants étrangers dont la situation était suspecte, nous a fait savoir une source non confirmée par la police, qui s’est aussi refusé de dire quand et où seront menées les prochaines opérations du genre.

Une opération qui divise la population
La mesure est diversement appréciée par les populations. C’est bien parce que ici à Nkoleton, Bata et Lonkak, il y avait déjà trop de voleurs, tu ne peux pas rentrer chez toi la nuit parce que tu crains que les gens ne t’agressent. Je crois qu’il faut que la police fasse comme ça de temps en temps pour que les agressions puissent diminuer, a fait savoir une dame qui venait de se faire contrôler. D’autres sont plus réservés. Mais loin des policiers on fait des commentaires. De nombreux jeunes n’ont pas de carte, faute d’argent pour en faire et d’un autre côté, lorsqu’on achète certains objets, on ne pense pas forcément à garder les factures. Je comprends pas qu’on me demande de justifier une télévision que j’ai depuis dix ans, ou encore un poste radio que je n’utilise même pas, je crois qu’il y a un peu de légèreté, a déclaré pour sa part un habitant de la localité. L’administration policière logiquement n’a pas indiqué quelles étaient les objectifs de ces rafles. Théoriquement une rafle est une arrestation en masse d’une partie ciblée de la population, décidée puis organisée par la police. Ce type d’arrestation est basé sur l’effet de surprise, afin d’empêcher que les personnes visées par les contrôles puissent s’organiser pour y échapper. La pratique des rafles a été très critiquée par le passé au Cameroun, en raison des abus qui en sont souvent découlés. Les agents de police se sont refusés à donner plus d’informations, notamment le sort qui sera réservé à ceux qui ne présentaient pas leurs cartes d’identité ou les factures de certains biens trouvés chez eux. Il reste certain qu’en raison de la surpopulation carcérale, ils ne seront pas retenus longtemps. Un fait remarquable cependant, lors des rafles très tôt ce matin dans le quartier de Nkoleton, les agents de police se sont montrés courtois, et les personnes suspectes plutôt que de s’asseoir par terre ont été conduites par cars vers des postes de police.

Police du Cameroun
Mboablog)/n