Cameroun: l’ONU s’inquiète de l’accru massif des déplacés et des réfugiés

Selon Najat Rochdi, au cours des six derniers mois, le nombre de Camerounais déplacés est passé de 60 000 à 190 000

Les attaques continuelles de Boko Haram au Cameroun ont accru massivement l’insécurité alimentaire et jeté près de 200 000 personnes sur les routes de ce pays devenu un terreau fertile pour le recrutement de djihadistes, a averti l’ONU.

Selon la coordinatrice humanitaire de l’ONU au Cameroun, la Marocaine Najat Rochdi, les djihadistes continuent à attaquer, à l’ombre des projecteurs, des villages et brûler des maisons et des champs à un rythme quotidien.

Elle a notamment appelé à la vigilance: « L’impact des violences par Boko Haram n’est pas terminé, et nous devons rester vigilants, car les attaques actuelles attirent moins l’attention mais restent dévastatrices. »

De 60 000 à 190 000 réfugiés en six mois
Selon Najat Rochdi, au cours des six derniers mois, le nombre de Camerounais déplacés dans leur pays est passé de 60 000 à 190 000, qui s’ajoutent aux 60 000 réfugiés venus du Nigeria et des 312 000 de République centrafricaine, pour un total de plus de 500 000 personnes déplacées.

Et en raison des attaques et de la présence de Boko Haram dans les champs et sur les routes d’approvisionnement alimentaire, le nombre de personnes menacées par l’insécurité alimentaire a grimpé de 900.000 à 2,4 millions depuis janvier.

« C’est une sorte de crise silencieuse, c’est un vrai danger », a déclaré Najat Rochdi, avertissant que si l’aide humanitaire n’était pas acheminée, le pays risquait de surcroît d’assister à une « radicalisation » de ses jeunes.

Le risque d’une augmentation des recrutements de Boko Haram
Najat Rochdi avertit: « Si les gens n’ont pas d’espoir, la seule alternative pour eux sera Boko Haram ». Selon elle, seulement 30% des 280 millions de dollars réclamés pour cette année en aide humanitaire pour le Cameroun sont financés. « Le fossé en terme d’aide humanitaire est tout simplement dramatique » et concerne également la stabilité du pays, a-t-elle déclaré. « Il s’agit aussi de d’assurer qu’il n’y ait pas de terrain fertile pour le recrutement par Boko Haram », a-t-elle dit.

Boko Haram a eu plus de succès l’année dernière dans ses recrutements au Cameroun, a ajouté cette responsable de l’ONU.

Le mouvement islamiste armé Boko Haram a provoqué la mort d’au moins 20.000 personnes depuis 2009 et fait déplacer 2,6 millions de personnes.

Une force multinationale du Nigeria, du Niger, du Tchad, du Bénin et du Cameroun a depuis l’année dernière affaibli le groupe Boko Haram, sans réussir à le vaincre.

Najat Rochdi, Coordinatrice humanitaire de l’ONU au Cameroun
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HCR: des réfugiés centrafricains manifestent à Bertoua

Ils protestent depuis lundi devant le bureau du Haut-commissariat aux réfugiés à l’Est du Cameroun, s’insurgeant contre les retards observés dans le traitement de leurs dossiers

Ils se plaignent des retards observés dans le processus de traitement et d’enregistrement de leurs dossiers, ces réfugiés centrafricains qui manifestent depuis lundi devant le bureau du Haut-commissariat aux réfugiés (HCR) à Bertoua dans l’Est du pays.

Les opérations d’enregistrement biométrique entamées le 26 décembre 2015 avancent faiblement. En cause, « une mauvaise organisation des responsables du HCR », indiquent les réfugiés.

Après la ville de Bertoua lundi, c’était autour des réfugiés centrafricains à Douala et Yaoundé de prendre le relais de la protestation. De manière générale, ils dénoncent « le peu de considération » dont ils sont l’objet, et ont décidé de « manifester bruyamment pour se faire entendre ».

Selon eux, la situation est insupportable. « On nous demande de venir nous faire enregistrer, et nous attendons parfois jusqu’à 2 heures du matin sans qu’on soit reçu », fulminent-ils de colère.

« Cela fait trois jours que nous n’allons pas à l’école. Après plus de deux jours d’attente, on ne nous dit rien », a révélé un élève dans un collège à Douala.

Les opérations d’enregistrement des réfugiés conduites par le HCR se sont intensifiées ces derniers mois, surtout depuis que les autorités centrafricaines ont engagé un long processus référendaire et électoral devant déboucher sur le retour à l’ordre institutionnel au plus tard le 31 mars prochain.

« Nous voulons nous faire enregistrer parce que nous espérons rentrer dans notre pays et participer à sa construction avec le retour à la paix », expliquent les réfugiés.

Contacté mercredi par APA, les responsables du HCR qui n’ont pas voulu s’exprimer, ont néanmoins promis de « faire une mise au point » avant la fin de la semaine, tandis que des mesures de sécurité ont été renforcées pour contenir la colère des manifestants.

D’après des sources, quelque 300 000 réfugiés centrafricains vivent au Cameroun, notamment dans la région de l’Est, frontalière de la Centrafrique.


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Cameroun: Les nouvelles sages-femmes améliorent la qualité des soins de santé maternelle des réfugiés centrafricains à l’Est

Par Unfpa-Cameroun

Bertoua, le 19 Août 2015 – En l’espace de six mois, 24 sages-femmes et maïeuticiens tout juste diplômés de l’Ecole des sages-femmes de Bertoua ont amélioré les indicateurs de santé de la reproduction dans les établissements de santé accueillant les réfugiés centrafricains où ils ont été déployés avec l’appui du Fonds des Nations Unies pour la Population(UNFPA).

En effet, la région de l’Est compte à ce jour près de 128 000 réfugiés dont des femmes en âge de procréer, des femmes enceintes, de nombreux adolescents et des jeunes. Cette forte affluence, ajoutée à un manque de personnel de la santé de reproduction en qualité et en quantité à savoir les gynécologues-obstétriciens et sages-femmes, a contribué à augmenter la charge de travail au niveau des établissements de santé hôtes. L’affectation des nouvelles sages-femmes dans ces structures sanitaires, avec l’appui de L’UNFPA, a permis une meilleure prise en charge de cette population qui avait des difficultés à accéder aux services de santé maternelle et infantile, de santé de reproduction des adolescents et VIH/SIDA/IST, ainsi que de planification familiale et fistules obstétricales. «Avec l’arrivée des sages-femmes, le nombre de femmes qui viennent pour les consultations prénatales est passé de 20 à 50 – 60 par mois et le nombre d’accouchement de 15 à 30-35 par mois et ce malgré la forte culture locale qui veut que les femmes accouchent à domicile», indique M. Yves Bertrand OYONGO, Chef du Centre de Sante Intégré de Mbile.

En 2011, seulement 129 sages-femmes avaient été recensées au Cameroun, – dû entre autres au fait de la suspension de leur formation depuis 1987-, pour un besoin estimé à 5400, selon les normes internationales.

Suite à ce constat et en raison de l’augmentation du taux de mortalité maternelle au niveau du pays ces dernières années (de 430 en 1998 à 782 décès pour 100 000 naissances vivantes en 2011), dix écoles de sages-femmes ont été créées à travers le pays par le Ministère de la Santé avec l’appui technique et financier de l’UNFPA. 24 des 183 sages-femmes et maïeuticiens de la première promotion issue des nouvelles écoles et diplômée en 2014, ont été déployés par binôme dans les formations sanitaires qui accueillent les réfugiés de la République Centrafricaine vivant à l’Est.

Au bout de six mois, à savoir de Décembre 2014 à Mai 2015, on note une amélioration spectaculaire du taux de fréquentation des établissements de santé. Par ailleurs, les réfugiés ont pu bénéficier d’une meilleure offre de service en termes de qualité. «Le taux de partogramme bien rempli a augmenté de façon significative dans les formations sanitaires où les sages-femmes travaillent au moins en binôme», explique Dr Joseph Réné Boum, responsable du Sous-bureau UNFPA de Bertoua dans la région de l’Est. Estimé à 32,14% en Décembre 2014, ce taux est passé à 63,64% en Mai 2015. Une progression justifiée par la qualité des services rendus par les sages-femmes.

Les sages-femmes nouvellement formées ont pu acquérir plus d’aptitudes et l’impact de leur présence particulièrement ressenti: 41% des accouchements, 62% des consultations prénatales et 35% des conseils en planification familiale ont été effectués par ces dernières. «J’ai eu l’opportunité de renforcer mes capacités en planification familiale, surtout en pose jadelle et injectable à cause de nombre plus élevé de réfugiées qui demandaient cette méthode», a déclaré OMGBA Murielle Calixte, sage-femme en service à l’Hôpital de district de Garoua Boulai, dans la région de l’Est.

Outre le renforcement des ressources humaines dans les établissements de santé autour des sites des réfugiés, l’appui de l’UNFPA a permis de renforcer la qualité de l’offre de services des établissements de santé à travers des dons en matériels et équipements. «L’assistance apportée par l’UNFPA aux réfugiés vivant dans la région de l’Est s’inscrit dans le cadre de la réponse humanitaire conjointe du Système des Nations Unies. Depuis le début de l’année 2015, 1 365 femmes réfugiées ont bénéficié des accouchements gratuits grâce aux kits obstétricaux prépositionnés dans les établissements de santé; 40 complications obstétricales y compris 8 cas de césarienne ont été pris en charge par les VNU; 1 400 femmes enceintes ou allaitantes ont bénéficié des kits de dignité visant à leur assurer un minimum d’hygiène dans ces conditions difficiles. Des séances de sensibilisation ont été organisées afin d’informer les populations réfugiées sur les méfaits des violences faites aux femmes. Le dispositif communautaire se renforce avec la formation et le déploiement des agents de santé communautaire (ASC) et du fonctionnement des «Espaces ados/jeunes» à l’effet d’assurer la mobilisation communautaire sur les thématiques de SR/VBG et la prise en charge spécifique des besoins en SR des adolescents et jeunes», Dixit Gabriel Tchokomakwa, Responsable humanitaire à l’UNFPA Cameroun.

Cette initiative de l’UNFPA s’inscrit dans le cadre de l’appui à la mise en uvre du programme de renforcement de ressources humaines en santé de la reproduction initié par l’Etat du Cameroun en particulier et du Programme Multisectoriel de lutte contre la Mortalité Maternelle, Néonatale et Infantile en général. qui bénéficie d’un appui financier et technique du Fonds des Nations Unies pour la Population.


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Cameroun: Comment les réfugiés centrafricains se réinventent pour survivre

Plus de 131 000 réfugiés originaires de RCA ont trouvé refuge au Cameroun depuis la montée des violences en décembre 2013. L’afflux a mis à rude épreuve les communautés hôtes et les organismes d’aide

MEIGANGA, Cameroun, 12 août (HCR) Le ronflement des haut-parleurs d’une mosquée à proximité rompt le silence d’une nuit sans lune. Une ombre se glisse hors d’un abri. Elle ferme la porte derrière elle et blottit ses mains dans son pagne. Il est 04h30 du matin et le froid est mordant.

Philomène Issa, 50 ans, vient de commencer sa journée. «Je me rends dans les champs pour faire des plantations», a-t-elle expliqué dans un français hésitant, sa langue maternelle étant le sango.

Comme beaucoup d’autres qui ont fui les massacres en République centrafricaine (RCA), l’ancienne directrice d’école maternelle a dû se réinventer après avoir fui le Cameroun il y a un an. Elle vit en périphérie de Meiganga, une ville de 70 000 personnes dans l’est du Cameroun. Elle y a quelques connaissances et elle réussit presque à subvenir à ses propres besoins.

«Je gagne entre 500 à 750 francs CFA (0,75 à 1,10 euros) par jour», dit-elle. Elle espère gagner encore davantage pour payer le loyer. «J’ai déjà remboursé 2000 francs, mais j’en dois encore 3000 au propriétaire».

Philomène compte parmi plus de 131 000 réfugiés originaires de République centrafricaine ayant trouvé refuge au Cameroun depuis la montée des violences en décembre 2013. L’afflux a mis à rude épreuve les communautés hôtes et les organismes d’aide. Toutefois, le financement de l’aide humanitaire a atteint à peine 18 pour cent de la somme nécessaire s’élevant à 145 millions de dollars cette année. Par conséquent, le HCR et ses partenaires ont dû faire des choix difficiles. «La priorité était de sauver des vies», a déclaré José Katunda, qui dirige le bureau régional du HCR dans la région de l’Adamaoua.

Le HCR a enregistré les réfugiés et a aidé à leur transfert en toute sécurité loin de la frontière instable, vers des camps où l’aide humanitaire est fournie. Cette approche permet de maximiser l’impact de l’aide. Toutefois, il est également difficile d’atteindre les personnes qui, comme Philomène, avaient choisi de s’installer dans des villes et des villages dispersés le long de la frontière. La moitié des réfugiés centrafricains au Cameroun vivent désormais dans des camps proches des villages, en vue d’une meilleure intégration. Les réfugiés y reçoivent des abris, de soins de santé gratuits et une allocation mensuelle de nourriture.

L’autre moitié de la population réfugiée s’est installée dans des villes et villages des régions de l’Est et de l’Adamaoua. Certains l’ont fait par choix, en y voyant une façon plus digne de vivre leur exil. D’autres, comme Philomène, y sont arrivés car ils ne disposaient d’aucune information sur les camps. Au total, ces réfugiés vivant hors des camps sont dispersés à travers plus de 300 lieux différents. Beaucoup d’entre eux se trouvent dans des endroits isolés, où l’aide internationale ne peut pas toujours être mise à disposition. «Avec des ressources limitées, nous avons dû concentrer notre action dans les activités liées à la protection: l’enregistrement des réfugiés et la délivrance de documents d’identité», a déclaré José Katunda.

Le HCR encourage désormais l’installation des réfugiés dans des villages plutôt que dans des camps ou des installations, où des conditions de surpopulation peuvent exacerber les tensions sociales. Afin de faciliter leur intégration et de les aider à devenir autonomes, ces réfugiés reçoivent de micro-crédits pour leur permettre de lancer des activités commerciales – en particulier ceux qui sont isolés et vulnérables, comme Philomène.

Le HCR fournit également «une assistance sous forme d’articles ménagers, d’eau potable et de nourriture», qui leur manquent souvent, a ajouté José Katunda. Ce sont des bonnes nouvelles pour Philomène.

Elle a trouvé du travail en tant que journalière pour un Camerounais, où elle cueille et replante le zom, un légume local. Travailler est sa seule option pour survivre.

«Si je me croise les bras et que je reste à la maison, qui va me donner de quoi vivre?» dit-elle.

Philomène a trois fils et ils lui manquent. « Ils étudient déjà à l’université de Bangui. La dernière fois que j’ai eu de leurs nouvelles, c’était il y a un an. Je suis seule ici et je n’aime pas ça », murmure-t-elle. Quand le conflit a éclaté, les communautés ethno-religieuses se sont attaquées les unes les autres. Des miliciens ex-seleka ont brûlé sa maison et tué plusieurs de ses voisins.

«Aujourd’hui, je ne sais pas si mes frères sont morts ou vivants.» Elle a seulement réussi à sauver deux pagnes et un exemplaire de la Bible dans lequel elle conserve une vieille photo de sa maison. Aujourd’hui, Philomène trouve du réconfort en Dieu et elle se rend à l’église tous les dimanches.

En dépit de la violence, Philomène ne ressent aucune haine envers ses agresseurs. «Les musulmans centrafricains appartiennent à la République centrafricaine. Ils souffrent aussi, ils veulent aussi rentrer à la maison.» Elle a appelé la communauté internationale à rétablir la paix dans son pays. «Une chose est certaine, je vais voter à l’élection présidentielle prévue en 2015. Ce sera ma propre contribution au rétablissement de la paix.»

Philomène, une réfugiée centrafricaine, était directrice d’une école maternelle à Bangui. On la voit ici dans le champ où elle travaille près de Meiganga à l’est du Cameroun
HCR / Laban-Mattei)/n

Est-Cameroun: le combat contre la malnutrition gagne du terrain dans les camps de réfugiés

C’est le constat établi par l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) grâce à des programmes déployés via des financements de la Commission de l’Union européenne

Maïmouna Aliou (22 ans) vit dans le camp de réfugiés centrafricains de Timangolo (Est-Cameroun) depuis environ un an. Elle y est arrivée en compagnie de son mari et de leurs deux enfants, respectivement âgés aujourd’hui de 05 et 03 ans, en provenance de Boda, au sud de la RCA, l’un des épicentres de la crise qui secoue ce pays depuis décembre 2013. La famille n’a pas pu arriver avec son bétail, une soixantaine de b ufs d’après les estimations de Maïmouna, à Timangolo, site déployé en mai 2014 et situé à 45Km de Gbiti, localité centrafricaine à la frontière avec le Cameroun.

La silhouette effilée, l’allure frêle, un poids de 43,6Kg supporté sur 1,50m de taille, Maïmouna sait que de nombreux programmes sont déployés pour les réfugiés dans les camps. Raison pour laquelle elle se rend ce jeudi dans un espace aménagé pour l’accueil des personnes malnutries en vue d’évaluer son état. Les réfugiés reconnus comme tels bénéficient d’une prise en charge gratuite et d’intrants nutritionnels. L’espace aménagé à Timangolo, constitué de grandes tentes suffisamment aérées, est tenu par du personnel de Fairmed, en attendant que le relais soit passé à Action contre la faim, nous explique-t-on.

«Votre état de santé est normal», lui informe Odile Alliance Mengue, une infirmière travaillant pour Fairmed après avoir pris ses paramètres. Cette fois, Maïmouna Aliou rentrera sans posologie ni prescription médicale.

La silhouette effilée, l’allure frêle, un poids de 43,6Kg supporté sur 1,50m de taille, Maïmouna sait que de nombreux programmes sont déployés pour les réfugiés dans les camps. Raison pour laquelle elle se rend ce jeudi dans un espace aménagé pour l’accueil des personnes malnutries en vue d’évaluer son état. Les réfugiés reconnus comme tels bénéficient d’une prise en charge gratuite et d’intrants nutritionnels. L’espace aménagé à Timangolo, constitué de grandes tentes suffisamment aérées, est tenu par du personnel de Fairmed, en attendant que le relais soit passé à Action contre la faim, nous explique-t-on.

«Votre état de santé est normal», lui informe Odile Alliance Mengue, une infirmière travaillant pour Fairmed après avoir pris ses paramètres. Cette fois, Maïmouna Aliou rentrera sans posologie ni prescription médicale.

«Plumpy sup»
Fortune différente pour la petite Fadimatou Djibrilla (4ans), qui arrive quelques minutes après Mme Aliou, accompagnée de sa s ur ainée, deux ans plus âgée qu’elle. Après la prise de ses paramètres (périmètre du bras, calcul poids-taille, entre autres), le diagnostic conclut à un cas de «malnutrition aigüe modérée».

Il lui est remis séance tenante, sous les soins de sa grande s ur: de l’Albendazole, un antiparasitaire ; de la vitamine A en comprimés ; ainsi que 15 sachets de «Plumpy Sup», une marque d’intrants nutritionnels destinés au traitement des cas de malnutrition aigüe modérée. Il est recommandé à Fadimatou de prendre un sachet par jour et de revenir effectuer la consultation après une quinzaine.

Maïmouna Aliou (g) en consultation au Centre nutritionnel de Timangolo a un état de santé normal, de l’avis de l’infirmière (d) de Fairmed
Journalducameroun.com)/n

Dans ce camp, comme à Gado-Badzere, Lolo et Mbile, la prise en charge des réfugiés pour des problèmes d’ordre nutritionnel est assurée par des partenaires de l’Unicef, bénéficiaire d’un financement de la Commission de l’Union européenne, étalé en principe sur la période juin 2014 – juin 2015. Le financement d’un montant de 500.000 Euros, comprend également un volet éducation.

A Timangolo, la prise en charge est organisée dans des centres nutritionnels. Il en existe deux types: Le Centre nutritionnel ambulatoire pour malnutris modérés ; le Centre nutritionnel ambulatoire pour malnutris sévères. Entre août 2014 et juin 2015, 126 réfugiés ont été pris en charge dans le premier Centre; et 40 dans le second.

«La cible est comprise entre 6 et 59 mois», confie une infirmière. Ce qui n’empêche pas toutefois de recevoir des réfugiés plus âgés, nuance-t-elle. Le personnel de Fairmed à Timangolo est constitué de 13 personnes dont huit assistants en soins et cinq infirmiers diplômés d’Etat.

L’Unicef dispose d’un magasin de stockage à Belabo (photo), à partir duquel les différents sites sont approvisionnés
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Les cas compliqués de malnutrition sont référés au Centre nutritionnel thérapeutique interne (CNTI), implanté dans la localité hôte. Les malnutris de Timangolo se rendent au CNTI de Kette (les deux localités sont séparées par environ 35 Km); tandis que ceux de Gado-Badzere sont référés au CNTI de Garoua Boulaï, à 25 Km du camp.

A Gado1, le centre nutritionnel est sous la responsabilité du personnel de la Croix-Rouge française. Fernande Kamwa, la logisticienne de cette organisation assure qu’elle dispose de quantités pouvant permettre de tenir pendant sept semaines. Dans le magasin qui est sous sa supervision, on retrouve des cartons d’huile, des sacs de céréales, des cartons de «Plumpy nut» (intrants nutritionnels pour des cas de malnutrition aigüe et sévère), des cartons de «Plumpy sup» (intrants nutritionnels pour malnutrition modérée).

Armel Koung Bial, le responsable de la logistique d’Unicef (au centre) présente des réserves de « Plumpy nut » entreposés au magasin de Belabo. Les sites n’ont pas encore connu de rupture de stocks
Journalducameroun.com)/n

«Félicitations!
Ici comme à Timangolo, les organismes chargés d’exécuter la prise en charge de la nutrition pour le compte de l’Unicef ne parlent pas encore de rupture de stocks.

«On ne peut pas vraiment se plaindre parce que lorsque les stocks s’épuisent, un seul coup de fil et toutes les équipes se déploient pour assurer le réapprovisionnement rapide», déclare la logisticienne de la Croix-Rouge française à Gado.

«Je n’ai rien à dire ici. Si je ne dis rien, c’est que vous faites du bon travail, félicitations!», s’exclame Keme Etame Rose, gestionnaire de programme au bureau Cameroun de la direction générale de l’aide humanitaire et de la protection civile de la Commission de l’Union européenne. C’est l’institution qui a octroyé le financement pour ce programme sur la période allant de juin 2014 à juin 2015. Rose s’est rendue sur le terrain avec une délégation de l’Unicef entre le 22 et le 26 juin afin d’évaluer les réalisations faites dans les camps de réfugiés.

Avant le programme, le taux de malnutrition dans le camp (celui de Gado1, ndlr) était de 40%. Aujourd’hui il est descendu à 9%, apprécie, M. Mahamat, le responsable du HCR sur ce site.

A Gado1, le taux de malnutrition est passé de 40% avant le programme à 9% aujourd’hui, selon le responsable du HCR sur le site
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Les réfugiés centrafricains se mettent à l’école en terre camerounaise

Depuis un an, les réfugiés situés dans les camps de la région de l’Est bénéficient d’activités éducatives mises en uvre par l’Unicef à travers des financements de l’UE. Des résultats palpables

«Bonjour monsieur!» salue un enfant à l’entrée d’une tente aux couleurs de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) à Gado Badzere 1, site de réfugiés centrafricains situé dans la région de l’Est-Cameroun, à 25km de Garoua-Boulaï, localité frontalière de la RCA, dans le département du Lom et Djerem. Il y en a aussi qui s’essayent à l’anglais. «Good morning!», dit un autre enfant que nous rencontrons sur notre chemin. «My name is. », et il réfléchit durant des dizaines de secondes, au moment de donner son nom, cherchant la fin de l’expression, qu’il ne trouvera pas.

A Gado 1, site qui compte plus de 10.000 réfugiés, la plupart des enfants, comme ceux qui saluent le reporter de Journalducameroun.com en cette matinée du 23 juin, vont à l’école depuis un an. Ceci grâce à des activités éducatives mises en uvre par le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) à travers des financements du service de la Commission européenne à l’aide humanitaire et à la protection civile (ECHO). Les activités sont implémentées sur le terrain par PLAN, une ONG internationale partenaire de l’Unicef.

L’apprentissage à petits pas
«Au début les enfants étaient incapables de parler un seul mot de français», s’enthousiasme Philippe Goliké Madoukou face aux résultats enregistrés entre juin 2014 et juin 2015, année de mise en uvre du financement accordé par Echo: soit 500.000 Euros, attribués aux volets éducation et nutrition dans les camps de réfugiés centrafricains. Philippe fait partie de la vingtaine d’instituteurs titulaires du Capiemp (Certificat d’aptitude pédagogique des instituteurs des écoles maternelles et primaires), recrutés pour le programme.

A Gado, les activités sont organisées autour des ETAPEs (Espaces temporaires d’apprentissage et de protection). On retrouve ici deux types d’ETAPEs, celles liées à la protection (concernant les enfants en âge préscolaire: 2-5ans); et les ETAPEs éducation (pour les enfants en âge scolaire). Dans ce dernier cas, les jeunes réfugiés ont la possibilité de fréquenter de la Sil au Cours élémentaire II (CE2). Ils sont ensuite référés aux écoles publiques des localités environnantes, nous explique Augustin Kedai-Tao, le chef équipe Protection du HCR à Gado1.

Au sein des ETAPEs éducation, les réfugiés reçoivent tous les enseignements à l’exception de la géographie, détaille Philippe Goliké Madoukou. Le calendrier scolaire est aligné sur celui du système éducatif national. Actuellement en vacances, les enfants reprendront les cours en septembre. En termes d’effectif, renchérit l’instituteur, 989 personnes ont pris part aux compositions au cours de l’année 2014-2015, avec 654 admissions et 335 échecs.

Au sein des ETAPEs protection, les gosses ne vont pas véritablement en vacances. De lundi à mercredi, ils sont conviés à des activités de sensibilisation; et de jeudi à vendredi, ils prennent part à des activités récréatives (jardinage, couture, cuisine, etc.), le tout sous l’encadrement de six intervenants psycho-sociaux et 20 animateurs.

La participation est importante, explique Yacouba Diallo, l’un des animateurs rencontrés à Gado. Cependant, explique-t-il, il faudrait pouvoir retenir à l’avenir uniquement les enfants en âge préscolaire (2-5 ans). Actuellement, même les plus âgés prennent du plaisir à participer aux activités réservées aux plus petits.

Au sein des ETAPEs protection, les enfants réfugiés sont encadrés toute l’année, y compris pendant les vacances
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Des réfugiés contents de leur sort
Autre site, autre réalité. Nous nous rendons à Timangolo. Selon des données enregistrées par le HCR à la mi-juin 2015, près de 7000 réfugiés y sont recensés. Le camp de Timangolo est situé à l’Est, dans le département de la Kadey dont le chef-lieu est Batouri. Ici, 1353 élèves réfugiés ont été inscrits dans les ETAPEs pour la mise à niveau au cours de l’année scolaire 2014-2015. Seuls 916 d’entre eux ont suivi la formation jusqu’à la fin. Rassemblés dans une salle, certains parents d’élèves témoignent de l’impact des activités éducatives auprès d’une mission de l’Unicef et de la direction générale d’ECHO, venues s’enquérir sur l’usage fait des financements de la Commission de l’Union européenne.

Ça n’a pas été facile de suivre ces 916 enfants jusqu’au bout, renseigne Adamou Daoudou, le président du Coges (Comité de gestion des ESPACEs) de Timangolo. Au mois de mars de l’année en cours, une mine d’or a été découverte à environ 6 Km du camp. Les réfugiés l’ayant appris ont préféré aller y chercher quelques opportunités en délaissant l’école. «Les effectifs dans les ETAPEs avaient chuté à 300. Deux semaines après, on a pu remonter la pente et atteindre 900 après avoir discuté avec le sous-préfet de Kette», explique M. Daoudou.

Le sous-préfet de Kette, arrondissement auquel appartient Timangolo, a proscrit le travail des enfants réfugiés centrafricains dans la mine, grâce à un plaidoyer des parents et de l’Unicef.

Des instituteurs, titulaires du Capiemp, sont recrutés au sein des ETAPEs education. Ici, des instituteurs en poste à Gado1
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«Nous, en République centrafricaine, on n’avait pas fréquenté. Et aujourd’hui, avec la chance qu’on a eu d’arriver au Cameroun, nos enfants pourront faire ce qu’on n’a pas réalisé: faire les études», estime Ibrahim Nyiwa, un homme d’un âge respectable, assurant la vice-présidence du Comité de gestion des ESPACEs de Timangolo.

«Avant de venir au Cameroun, je ne savais pas qu’une fille pouvait faire des études et trouver un emploi convenable. En voyant des femmes qui travaillent ici à Timangolo – et elles sont nombreuses! – j’ai désormais plus de considération pour l’éducation de la fille, ajoute un autre réfugié, qui assure avoir inscrit toutes ses filles (une demi-dizaine d’après ce qu’il dit), dans les ETAPEs. La conversation s’effectue ici à l’aide d’un traducteur, les membres du Coges s’exprimant principalement en haoussa.

«C’est très important de donner la parole, la voix, à la communauté des femmes centrafricaines dans le camp», leur recommande Sabrina Avakian, chef du sous-bureau Unicef de Bertoua. Le camp de réfugiés de Timangolo bénéficie de 15 salles de classes pour les cours ; et de l’encadrement de 15 volontaires auxiliaires dont 12 dans les ETAPEs et trois dans le programme d’alphabétisation pour les parents, indique Charles Brice Nken, Education field officer de l’ONG Plan sur le site.

«Quel que soit le niveau d’ignorance de l’enfant ou du vieux ici, dans le camp, il aura accès à l’éducation», soutient un parent.

Du 29 juin au 20 août 2015, soit près de neuf semaines, Plan – qui est le partenaire d’exécution du projet Education pour l’Unicef dans les sites – annonce des séances spéciales pour la réinsertion des enfants déscolarisés ; et celles destinées à la préparation à l’entrée au primaire pour ceux qui ont rejoint les programmes en retard ou qui ne sont jamais allés à l’école. Ceci afin de permettre au plus grand nombre de démarrer la rentrée scolaire du bon côté en septembre.

Rose Etamé, la gestionnaire de programme du Bureau Cameroun de la DG ECHO, s’est entretenue avec les responsables des COGES, à Timangolo, le 25 juin 2015
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Matériel inadapté
Si les bénéficiaires du programme soulignent essentiellement des retombées positives, il n’en demeure pas moins des points susceptibles d’être améliorés. A Gado, camp qui compte quatre secteurs et 26 salles de classes, de nombreux bâtiments ont été élevés sur de la terre vierge, sans ciment. «Il faudrait que les enfants qui viennent propres puissent rentrer propres après les classes», relève un animateur.

Les instituteurs titulaires du Capiemp souhaitent pour leur part qu’ils puissent bénéficier d’attestations prouvant qu’ils ont travaillé dans des camps de réfugiés «en situation d’urgence», plaide l’un d’entre eux.

Grief émis à Gado comme à Timangolo, le retard mis dans les paiements. Tous les encadreurs se plaignent de recevoir leurs paiements généralement à partir du 20 de chaque mois alors que cela devrait être au début du mois, assurent ces derniers. La responsabilité est vite rejetée sur Express Union (un opérateur de transfert d’argent), qui recevrait les paiements à temps, vers le 06, et qui prendrait au moins deux semaines pour servir les bénéficiaires.

«Quel que soit le niveau d’ignorance de l’enfant ou du vieux ici, dans le camp, il aura accès à l’éducation», soutient un parent à Timangolo
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Les animateurs et enseignants se plaignent également du retard mis dans l’acheminement du matériel didactique devant les servir dans leurs activités. «Ils nous ont dit (l’Unicef, ndlr) que c’est déjà à Batouri», affirme Joseph Ngaré, délégué des enseignants de Timangolo.

Pour ne pas laisser le doute dans l’esprit de la mission d’Echo et des journalistes, au lendemain du séjour à Timangolo, le responsable de la logistique d’Unicef, Armel Koung Bial, nous conduira à Belabo, où se trouve le grand magasin du Fonds, pour témoigner de la présence du matériel didactique pour les enseignants et des centaines de kits éducatifs et récréatifs pour les élèves. Ils commenceront avec le matériel en septembre, assure-t-il.

Petite erreur d’appréciation à souligner: le délégué des enseignants à Timangolo nous fait remarquer que l’Unicef a commandé des cahiers destinés à des élèves de niveau Cours moyen 2 (CM2) pour des enfants qui ne savent pas encore lire et écrire et qui commencent à peine le primaire. «Alors qu’il leur faut les doubles lignes», s’étonne-t-il.

Même si elle n’a pas pu voir ce qui se fait à Lolo et Mbile (deux autres camps de réfugiés à l’Est), et dans la communauté hôte de Kette, Keme Etame Rose – gestionnaire de programme au bureau Cameroun de la direction générale d’Echo – a conclu la descente sur le terrain sur une note positive, après avoir écouté les différentes parties prenantes à cette activité qui enrichit le séjour des réfugiés centrafricains en terre camerounaise.

Les kits éducatifs sont déjà disponibles, assure-t-on du côté de l’Unicef. Et le responsable de la logistique a tenu à présenter le contenu des caisses entreposées au magasin de l’Unicef de Belabo. Photo prise le 26 juin 2015
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Coopération Cameroun-Allemagne: 4 milliards de F pour les réfugiés

Cette enveloppe va permettre de soutenir le déploiement d’infrastructures pour l’amélioration du quotidien des réfugiés se trouvant sur le territoire camerounais

L’ambassadeur de la République fédérale d’Allemagne au Cameroun, Klaus-Ludwig Keferstein, et le ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat), Yaouba Abdoulaye, ont signé jeudi à Yaoundé un accord de coopération financière pour la prise en charge des réfugiés présents sur le territoire camerounais. Il s’agit de réfugiés venant de la République centrafricaine, du Nigéria et les déplacés internes.

Ledit accord accorde au Cameroun un appui financier de 6 millions d’Euros (environ 3,94 milliards de F CFA) de la République fédérale d’Allemagne, à travers son bras financier, la KFW.

Ces fonds vont servir à soutenir les initiatives d’autonomisation des réfugiés (création de petites et moyennes entreprises) et au développement des infrastructures sociales.

En termes de priorités, le Cameroun compte mettre l’accent dans un premier temps sur la fourniture d’eau potable dans les camps de réfugiés afin de lutter contre les maladies hydriques.

Cette contribution de l’Allemagne s’ajoute à celles reçues ces derniers mois par le Cameroun aux fins de prise en charge des centaines de milliers de réfugiés présents sur son territoire.

Il y a deux mois, le Haut-Commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés (HCR) déplorait le sous-financement de la crise humanitaire causée par les membres du groupe terroriste Boko Haram. Le HCR indiquait alors avoir reçu seulement 6,8 millions de dollars de contributions, sur 71 millions attendus à cette période. L’ONU a lancé, le 09 avril dernier, un appel afin de récolter près de 161 millions d’Euros pour quelque 200.000 réfugiés nigérians au Cameroun, au Tchad et au Niger.

Le Cameroun accueille près de 80.000 réfugiés nigérians sur son territoire et plus de 244 000 réfugiés centrafricains, dont près de 139 000 ayant fui le pays depuis décembre 2013.

L’ambassadeur de la République fédérale d’Allemagne au Cameroun, Klaus-Ludwig Keferstein (g) et le ministre camerounais de l’Economie (d). Photo pour illustration
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L’afflux des réfugiés centrafricains provoque l’inflation des prix à Batouri

la ville de Batouri, située à moins de 150 km de la frontière centrafricaine et à 90 km du chef- lieu de la région de l’Est-Cameroun doit trouver des ressources pour 250.000 personnes aujourd’hui

250 000 personnes. Voilà désormais le nombre d’habitants que la ville de Batouri, située à moins de 150 km de la frontière centrafricaine et à 90 km du chef- lieu de la région de l’Est-Cameroun doit gérer. Depuis l’éclatement de la crise politique en République centrafricaine, des affrontements inter-communautaires entre Anti-balaka et ex-séléka ont entraîné un afflux massif de réfugiés vers le Cameroun voisin et plus particulièrement dans le département de la Kadey. Dans ce département peuplé par environ 200 000 habitants, plus de 50 000 hommes, femmes et enfants, fuyant la guerre, sont venus s’ajouter. 10 000 personnes à Bilé, 13 000 à Tolo, 20 000 à Gado, et 8 000 réfugiés à Timangolo.

Cette surpopulation brusque a eu des effets sur Batouri, chef-lieu du département de la Kadey, et pivot du ravitaillement en produits alimentaires, médicaux etc. Augmentation du prix des produits alimentaires et manufacturés, fait de Batouri une ville aussi chère que Yaoundé.

Les ONGs rafflent tout
Selon Laure Tchuidjan, employée dans un établissement de microfinance à Batouri: «Avant l’arrivée des refugiés, l’approvisionnement était aisé. Les cultivateurs notamment pour les vivres frais ont baissé les prix. Avant on pouvait avoir un seau de 5 litres de macabo au prix de 500 francs Cfa mais à présent, c’est la quantité divisée par trois qui est vendue à ce prix. Un poulet s’achetait à 2000 francs, mais aujourd’hui avoir le même poulet au prix de 8000 francs cfa relève d’un exploit. C’est pareil pour un régime de banane plantain», s’indigne t-elle.

Gwladys Ngansop Fanmegne, infirmière à Action Contre la Faim- Paris, Batouri est devenu au fil des mois, la plaque tournante entre, l’Est-Cameroun et la Centrafrique. «Avec l’arrivée des ONG comme MSF (Médécins sans Frontières), la Croix Rouge, ACF (Action Contre la Faim), le HCR (Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, etc, la population des humanitaires est assez importante et donc les besoins aussi. La concurrence suscite la flambée des prix constatée. Les choses n’ont pas toujours été ainsi à Batouri».

Effectuant de grosses commandes et n’ayant pas le temps de négocier une revue des prix à la baisse, les ONG attirent les gros producteurs. René, l’un des plus grands producteurs de volaille de la ville, fait partie de ceux qui ont abandonné les étals des marchés pour les magasins des ONG. «Par le passé, je recevais des commandes de manière sporadique. Avec le temps, le montant des commandes a augmenté. Aujourd’hui, je ne livre plus qu’aux ONG, qui approvisionnent les camps de réfugiés», nous explique-t-il.

Ce marché prospère des denrées destinées aux camps de réfugiés, alimente désormais des idées expansionnistes d’autres fermiers locaux. Ibrahim, originaire de l’Ouest-Cameroun, s’est installé à Batouri il y a dix mois, et s’est spécialisé dans la culture de la tomate. « La hausse des prix des denrées de premières nécessités liée au flux des réfugiés centrafricains est une manne venue du ciel. Mes bénéfices ont presque triplé. J’entends étendre ma surface utile lors de la prochaine saison de culture », projette-t-il.


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La Chine offre près de 20 millions de F aux réfugiés centrafricains

Ce don en appui aux victimes du terrorisme a été remis jeudi par l’ambassadeur Wei Wenhua au Minrex

L’ambassadeur de la République populaire de Chine au Cameroun a remis, jeudi 09 avril 2015, une enveloppe d’un montant de près de 20 millions de F CFA au ministre camerounais des Relations extérieures. C’était au cours d’une audience, à lui, accordée à Yaoundé par le Pr Pierre Moukoko Mbonjo. Ce don de la Croix rouge chinoise vient contribuer à la prise en charge de plus de 245 000 réfugiés centrafricains recensés au Cameroun et basés dans la région de l’Est, du fait de la crise actuelle en République centrafricaine.

Le diplomate de «l’Empire du milieu» a également indiqué à la presse, que les préparations étaient «très avancées pour la tenue prochaine de la Grande commission Chine-Cameroun. Il reste juste à harmoniser les agendas très chargés du Minrex et de son homologue Wang Yi».

A la suite du diplomate chinois, l’ambassadrice de France au Cameroun, Christine Robichon, a également été reçue par le Minrex, Pr Pierre Moukoko Mbonjo. Les deux personnalités ont échangé sur la crise centrafricaine, ses conséquences et le tour d’horizon de la coopération entre les deux pays dans la lutte contre Boko Haram.

La diplomate française était accompagnée de Véronique Vouland, directrice adjointe d’Afrique au Quai d’Orsay (siège du ministère français des Affaires étrangères et du Développement international). Cette dernière a indiqué à la presse qu’elle est venue au Cameroun pour «prendre part à la réunion des attachés de défense de la France, qui ont choisi le Cameroun pour tenir leur assise régionale annuelle».

Réfugiés centrafricains à l’Est du Cameroun.
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La France accorde 1,5 million de dollars pour les réfugiés nigérians et centrafricains

Les fonds, qui seront versés durant le premier semestre 2015, seront alloués au HCR. Les pays voisins de la RCA et du Nigéria bénéficiaires

La France va accorder une «contribution financière» de 1,5 millions de dollars (environ 910 millions de F CFA) en «solidarité de la France à l’égard des populations réfugiées et déplacées victimes de la crise centrafricaine et des exactions de Boko Haram», rapporte un communiqué publié par l’ambassade de France au Cameroun en début de semaine. Ces fonds seront alloués au Haut-commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés (HCR) au compte du premier semestre 2015.

Concrètement, il s’agit d’un million de dollars (environ 606 millions de F CFA) «supplémentaires» qui serviront au financement de l’assistance aux «Centrafricains déplacés internes et réfugiés dans les pays voisins, dont le Cameroun» ; et de 500.000 dollars (environ 303 millions de F CFA) pour le financement d’actions du HCR au Tchad et au Cameroun en assistance aux «réfugiés et déplacés chassés de leurs villes et villages par la violence de Boko Haram.»

Le Haut-commissaire des Nations-Unies pour les réfugiés, Antonio Guterres, a effectué une visite au Cameroun du 24 au 25 mars 2015. Au cours de son séjour, il a appelé la communauté internationale à être plus solidaire des réfugiés centrafricains et nigérians.


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Aider les réfugiés centrafricains au Cameroun à surmonter les traumatismes

Par Philippe Lévêque, Directeur général de l’ONG CARE

Deux ans après le coup d’Etat en Centrafrique, près de 450.000 personnes ont fui les combats et les massacres pour se réfugier dans les pays voisins. 138.500 Centrafricains ont rejoint le Cameroun. Beaucoup souffrent de traumatismes liés aux violences dont ils ont été témoins. Les équipes de l’ONG Care ont rencontré Jamila et son fils Paul*, réfugiés dans le site de Timangolo. Ils reçoivent une aide psychosociale de Care.

Jamila, professeure, et son fils Paul de 16 ans ont dû fuir leur maison en Centrafrique, abandonner leurs proches et tous leurs biens pour échapper à la mort :

« Je venais de perdre mon mari lors d’affrontements lorsque notre maison a été attaquée. Des hommes armés ont tiré sur moi et mes trois fils. Paul a vu son petit frère mourir dans ses bras. Mon autre fils a également été tué. Les hommes armés s’apprêtaient à brûler notre maison quand nous nous sommes échappés sous les balles et les coups de machette. »

En racontant son histoire, Jamila lance plusieurs regards à sa main gauche et ses trois doigts amputés.

« J’ai été touchée d’une balle avant de passer la nuit dehors, cachée, à quelques kilomètres de ma maison. J’ai perdu conscience. Le lendemain, on m’a emmenée à l’hôpital. »

Paul, lui, a le regard tourné vers le sol. Il a du mal à expliquer les atrocités qu’il a subies.

« Nous avons été séparés lors de notre fuite. Mon fils a reçu plusieurs coups de machette à la tête, aux bras et aux mains. Il est tombé dans un trou très profond et nos agresseurs l’ont laissé là pour s’attaquer à d’autres familles. Il est resté dans ce trou pendant 12 heures. C’est une équipe chargée de récupérer les corps des victimes qui l’y a trouvé, pétrifié et ensanglanté », explique Jamila.

Cette cache lui a sauvé la vie mais ne l’a pas protégé du traumatisme. Il garde en mémoire l’image de ses frères sans vie ainsi que la douleur physique et les cicatrices.

Après s’être retrouvés, Paul et Jamila ont pris part à un convoi humanitaire avant de terminer leur fuite vers leur Cameroun à pied.

Ils sont désormais pris en charge par des psychologues de l’ONG Care, qui les aident à réapprendre à vivre et à gérer ces scènes de violences qui les hantent nuit et jour. Jamila est soulagée d’avoir quelqu’un qui l’écoute, qui l’aide à surmonter le deuil de ses fils et à évacuer ce traumatisme qui la ronge.

« Je voudrais rejoindre mon frère et les demi-frères et s urs de Paul, réfugiés dans d’autres sites au Cameroun. Je voudrais retrouver une vie de famille ainsi qu’un travail. Mon fils, lui, souhaiterait juste retourner à l’école. »

Philippe Lévêque, DG de l’Ong CARE
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Consultations avec les Centrafricains du Cameroun sur la sortie de crise

Une délégation séjourne depuis dimanche soir au Cameroun en vue de recueillir des propositions pour la sortie de crise en RCA

Le ministre conseiller chargé du dialogue politique et social à la présidence centrafricaine, Clément Anicet Guiyama-Massogo, conduit depuis dimanche au Cameroun une mission officielle consacrée aux « consultations à la base » avec les Centrafricains vivant dans ce pays voisin sur la crise qui sévit depuis 2012 à Bangui et le reste du territoire centrafricain.

Arrivée à Douala, la métropole économique camerounaise, la veille, la délégation comprenant le président de la Ligue centrafricaine des droits de l’homme, Joseph Bindoumou, membre du Conseil national de transition (CNT, Parlement provisoire), séjourne depuis lundi soir à Yaoundé, où elle mène aussi des contacts avec les autorités du Cameroun et des partenaires internationaux.

Elle fait partie de 25 équipes de travail mandatées par les autorités de transition de Bangui pour « faire un diagnostic et recueillir des propositions de sortie de crise » à travers des séances d’écoute de la population dans les 16 préfectures du pays et quatre pays voisins dont, en plus du Cameroun, le Congo- Brazzaville, la République démocratique du Congo (RDC) et le Tchad, selon les explications officielles.

« Le but de la mission est de rencontrer les composantes de la société centrafricaine établies aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, pour pouvoir donner la possibilité à chacun de s’exprimer sur la situation vécue », a indiqué à Yaoundé mercredi, Clément Anicet Guiyama-Massogo.

Conduite au Tchad par Léonie Banga Boti, ministre conseiller diplomatique à la présidence; au Congo-Brazzaville par Isabelle Gueaudueille, ministre des Eaux et Forêts; puis en RDC par Jeannette Detoa, ministre de la Réconciliation nationale; c’est une mission de préparation du Forum de réconciliation nationale prévu par l’accord de cessez-le-feu du 23 juillet 2014 à Brazzaville et désormais projeté en mars, un report de quatre mois par rapport au calendrier initial de novembre 2014.

D’une durée de 15 jours, elle comporte trois pistes de réflexion principales axées sur les thématiques de « vérité, justice, réparation et réconciliation », de « restauration de l’autorité de l’ Etat » et de « gouvernance politique et économique », a précisé le ministre conseiller chargé du dialogue politique et social au sein du cabinet de la présidente de transition centrafricaine Catherine Samba-Panza.

Face à elle, la délégation reçue mercredi à Yaoundé par le délégué général à la Sûreté nationale du Cameroun, Martin Mbarga Nguelé, a indiqué que toutes les franges de la communauté centrafricaine dans ce pays sont visées, qu’il s’agisse des cadres d’institutions régionales et internationales, des exilés politiques, des étudiants, des travailleurs du secteur informel ou encore des réfugiés.

Avec ses neuf colonies de Yaoundé auxquelles s’ajoutent quatre autres à Douala, d’un effectif estimé à environ 2.000 membres chacune, le Cameroun accueille sur son sol une importante « diaspora » centrafricaine.

Suite au coup d’Etat de François Bozizé de 2003 et à la crise militaro-politique de 2012, il enregistré en outre plus de 240.000 réfugiés. La mission Guiyama-Massogo prévoit à cet effet des visites à Bertoua, Garoua-Boulaï et Kentzou, dans l’Est du pays, région qui concentre le plus grand nombre de ces réfugiés avec la région de l’Adamaoua.

Des réfugiés centrafricains au Cameroun – Juin 2014
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Des réfugiés centrafricains au Cameroun sensibilisés pour la présidentielle de 2015

Une mission de sensibilisation de l’Autorité nationale des élections de la RCA (Ane) s’est rendue à Douala

Une mission de sensibilisation de l’Autorité nationale des élections de la République centrafricaine (Ane) a été dépêché pour sensibiliser des réfugiés centrafricains à Douala (littoral), au Cammeroun, aux élections présidentielles de 2015, a indiqué à Anadolu, le président de l’Ane, Dieudonné Kombo-Yaya.

«Nous avons commencé cette mission par le Cameroun parce que le pays abrite le plus grand nombre des réfugiés centrafricains, soit environ 280 000 réfugiés. Nous sommes là pour leur dire de participer à l’avenir de la Centrafrique. C’est ensemble et main dans la main que nous pouvons avoir une RCA prospère», a expliqué Kombo-Yaya, à Douala, lundi soir.

Se référant à la résolution 21-49 d’avril 2014 des Nations Unies qui appelle au vote des réfugiés, le président de l’Ane a indiqué que «ce ne sera pas la première fois que des réfugiés votent car il y a eu un exemple en Albanie, au Kosovo et en Afrique il y a eu le Mali.»

«La Rca sera le 4 ème cas où les réfugiés centrafricains seront appelés à voter aux prochaines élections présidentielles de 2015», a-t-il assuré sans toutefois précisé la date exacte de ces élections.

Kombo-Yaya a prié les 7864 réfugiés centrafricains de Douala, (selon les chiffres communiqués, lundi, par le Haut Commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés (Hcr)) d’apporter «leur contribution à ce vote pour le retour à la paix afin que l’économie démarre et le succès suive». Le vote n’est pas obligatoire mais «volontaire», a-t-il précisé.

«Après ces missions de sensibilisation que nous comptons poursuivre au Tchad, dans les deux Congo et au Soudan, nous allons envoyer des observateurs lors des élections pour assister les réfugiés et assurer leurs votes», a déclaré le président.

De leur côté, les réfugiés qui ont apprécié l’initiative de l’Ane émettent cependant des réserves. «C’est facile de sensibiliser. Mais nous n’avons aucune garantie que les candidats qui se présenteront seront de nouvelles personnes qui n’ont rien à voir avec les autres dirigeants. Nous avons trop souffert et nous voulons que la Rca redevienne un pays de paix», a expliqué à Anadolu, Brice Moutchoulogo, un ex-militaire centrafricain réfugié à Douala depuis 5 ans.

«Cette participation aux élections présidentielles de 2015 va permettre aux réfugiés de s’exprimer véritablement et d’élire des hommes qui pourront assurer l’avenir de leur pays et le leur, une fois rentrés au pays», s’est réjoui pour sa part Oscar Sanguepe, Secrétaire général du collectif des réfugiés centrafricains de Douala.

La Centrafrique a plongé depuis 2012 dans un cercle infernal de représailles interconfessionnelles acculant les habitants, essentiellement de confession musulmane, à fuir leurs quartiers vers des pays limitrophes.


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Le Cameroun, un havre de paix pour les réfugiés centrafricains?

Le pays continue d’accueillir les personnes fuyant la crise en RCA tandis que le Tchad voisin, qui ne souhaite plus recevoir de réfugiés, a fermé ses frontières avec la Centrafrique en avril

Ils sont 127 500 hommes, femmes et enfants à avoir fui depuis décembre 2012 l’insécurité en Centrafrique pour se réfugier dans des camps à l’Est du Cameroun. C’est le résultat du recensement le plus récent du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR).

Ces réfugiés vivent dans des grandes tentes de plastique blanc, aux toits de branchages. «Pour arriver jusque-là, certains ont marché jusqu’à quatre mois», constate Camille Bargain de Care.

Cette ONG est responsable de l’eau, de l’hygiène et de l’assainissement du camp de Timangolo, ainsi que des consultations psychologiques pour les réfugiés qui le souhaitent dans les trois camps tenus par le HCR dans cette région du Cameroun, juste après la frontière.

La majorité des réfugiés qui fuient les troubles en Centrafrique ont pris le chemin du Cameroun. Le mouvement s’est accéléré entre avril et août derniers. Le Tchad, lui, ne souhaite plus accueillir de réfugiés et a fermé ses frontières avec la Centrafrique en avril. Le Soudan ou la République démocratique du Congo ne réunissent pas des conditions d’accueil acceptables.

Dans le camp de Timangolo
Dans ces conditions, le Cameroun est vu comme un havre. Cette partie du pays est éloignée des régions camerounaises qui ont à subir, plus à l’Ouest, les incursions des islamistes de Boko Haram, venus du Nigeria.

«Dans le camp de Timangolo, 95 % des réfugiés centrafricains sont des musulmans. La majorité d’entre eux sont des éleveurs Peuls Mbororos qui ont fui la menace de représailles», explique Camille Bargain. Ils étaient en butte à l’hostilité de la population locale qui les soupçonne d’être parties prenante dans le conflit.

Les routes habituelles de la transhumance les ont menés jusqu’au Cameroun. Ces nomades ont fait le chemin avec leurs b ufs. Ils les ont laissés à l’entrée des camps et continuent à prendre soin de leur seul patrimoine.

Tensions entre Camerounais et réfugiés
Ces nouveaux réfugiés en ont rejoint 100.000 autres, venus également de Centrafrique à l’occasion d’autres troubles, il y a environ cinq ans. La région était heureusement peu peuplée. Des tensions sont toutefois rapportées dans les villages entre les Camerounais et ces réfugiés.

Sandra Lamarque, de Solidarités international, travaille sur le site de Gado Badzere. Elle témoigne: «Les camps débordent. Les cas de maladies hydriques ne cessent d’augmenter. Cette situation catastrophique est due à l’accélération des afflux depuis avril, avec des milliers d’arrivées chaque semaine au Cameroun.»

On estime que 180 000 réfugiés centrafricains auront franchi la frontière camerounaise d’ici à la fin du mois de décembre. Et, la saison des pluies est attendue bientôt. «Les forages de puits et les constructions de latrines doivent être finis avant les pluies», précise Frédéric Penard, chez Solidarités International.

Ces réfugiés centrafricains ont le sentiment d’être oubliés. «Il n’y a pas beaucoup d’argent mobilisé pour venir en aide à ces populations, constate Camille Bargain. Nous observons depuis quelques mois que l’attention s’est portée vers d’autres crises humanitaires. Notamment à Gaza, au Kurdistan irakien et au Soudan du sud.»

Dans le camp de Timangolo, 95 % des réfugiés centrafricains sont des musulmans
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Augmentation du nombre de Réfugiés centrafricains au Cameroun

Selon le ministère de l’Administration territoriale, on enregistrerait à ce jour près de 235.000 personnes réparties à travers les diverses régions du pays. En juillet, elles étaient 118.000

L’afflux de réfugiés centrafricains au Cameroun serait passé du simple au double en l’espace d’un mois et demi, rapporte le quotidien privé Mutations ce mardi. «Le point de la situation, à ce jour, fait état de près de 235.000 réfugiés centrafricains répartis dans quatre régions et, de plus de 30.000 réfugiés nigérians, répartis dans quatre régions du pays. A ces chiffres, il faut ajouter un nombre tout aussi important de migrants et de personnes déplacées originaires de divers pays africains», explique le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, René Emmanuel Sadi, cité dans les colonnes du journal.

Selon Mutations, ces chiffres ont été communiqués le 05 septembre dernier, lors de la tenue de la quatrième session du Comité interministériel ad hoc chargé de la gestion des situations d’urgence concernant les réfugiés au Cameroun, que préside René Emmanuel Sadi.

Dans un appel de fonds lancé par l’UNHCR le 22 juillet 2014, Au 22 juillet 2014, l’Agence des Nations-Unies enregistrait pourtant 118.000 réfugiés centrafricains. Comparé aux chiffres délivrés par le ministère de l’Administration territoriale vendredi, ce nombre aurait connu une augmentation impressionnante. A côté de cela, il faut désormais ajouter les déplacés internes camerounais du côté de l’Extrême Nord, qui fuient les localités frontalières avec le Nigéria pour se réfugier dans les villes plus sûres de Maroua et Mora, du fait des attaques de Boko Haram.

En juillet 2014, le Cameroun comptait 118.000 réfugiés centrafricains au Cameroun
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Le Croissant-rouge turc s’implique dans la gestion des réfugiés centrafricains

Une mission de l’organisation humanitaire s’est installée dans les camps de Mbile et Iolo, à l’Est du Cameroun, qui abritent des milliers de réfugiés

Une mission de secours du Croissant-Rouge Turc s’est installée vendredi, 08 août 2014, sur les sites de Mbile et IOLO dans l’arrondissement de Kentzou, chef-lieu du district de la Bombé, dans le département de la Kadey, à l’Est du pays, à la frontière entre le Cameroun et la Centrafrique pour une action en faveur des réfugiés centrafricains.

«Des milliers de réfugiés centrafricains, pour la plupart musulmans, installés dans les sites de Mbile et iolo ,fuient les anti-Balaka et arrivent chaque jour au Cameroun. Ils sont si nombreux (plus de 9000 au total sur le site de Mbile) que les ressources à disposition du Haut-Commissariat des Nations Unies aux Réfugiés, de Plan International, de l’UNICEF, OMS. sont insuffisantes. C’est pourquoi cette action de secours sera reprise sur place par le Croissant-Rouge Turc pour les Réfugiés avec le concours des autres partenaires», a indiqué au correspondant de l’Agence Anadolu, Gokhan Dudu, responsable des programmes internationaux du Croissant-Rouge Turc. Sur place à Mbile, le Croissant-Rouge Turc a installé une tente qui «servira à un centre d’accueil et de prise en charge sanitaire des réfugiés»; a expliqué Gokhan Dudu.

Le Croissant-Rouge Turc entend, par la même occasion, inviter les réfugiés centrafricains installés ici, «à un échange de vues sur des programmes de réinstallation et du cas particulier des personnes atteintes du sida» a souligné le Responsable des programmes internationaux du Croissant-Rouge Turc.

Dans l’arrondissement de kentzou,deux sites ont été créés:IOLO et Mbile qui comptent déjà près de 20 000 réfugiés. «Les données varient au jour le jour», a indiqué à l’Agence Anadolu ; un haut cadre de la Direction de la protection civile au Ministère Camerounais de l’Administration Territoriale et de la décentralisation(Minatd).

Fuyant les violences inter-communautaires dans lesquels a sombré leur pays depuis plus d’une année, des centaines de milliers de Centrafricains ont trouvé refuge dans les pays limitrophes.


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Le HCR cherche 210 millions de dollars pour les réfugiés centrafricains

L’organisation a émis un appel de fonds mardi pour venir en aide aux Centrafricains réfugiés au Cameroun, au Tchad, en RDC et au Congo

Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et ses partenaires ont appelé mardi les bailleurs de fonds à contribuer davantage pour faire face à l’afflux continu et à la détérioration de la condition des réfugiés centrafricains.

En collaboration avec 16 autres agences humanitaires, le HCR a lancé mardi un Plan régional révisé pour l’aide aux réfugiés centrafricains. L’appel de fonds s’élève à 210 millions de dollars pour venir en aide aux réfugiés arrivant en nombre croissant dans quatre pays hôtes – le Cameroun, le Tchad, la République démocratique du Congo et le Congo – jusqu’à la fin 2014.

Ce nouvel appel de fonds est inférieur à celui qui avait été publié en avril et qui s’élevait à 274 millions de dollars. En effet, les prévisions sur les arrivées de réfugiés ont été revues à la baisse en RDC et les rapatriés au Tchad sont désormais exclus, contrairement au premier appel de fonds. Toutefois, les besoins ont augmenté au Cameroun, où arrive la majorité des réfugiés. Dans le plan régional révisé, la somme demandée pour les réfugiés centrafricains au Cameroun s’élève à 111 millions de dollars, soit presque le double de la somme initialement recherchée. Moins d’un tiers du Plan régional révisé est actuellement financé.

Plus de 357.000 personnes ont fui la République centrafricaine vers les quatre pays hôtes depuis l’éruption de la crise en décembre 2012. Ce nombre comprend quelque 160.000 personnes ayant quitté la République centrafricaine après l’intensification des combats entre l’alliance séléka et la milice anti-balaka en décembre 2013. Parmi les personnes ayant fui ces sept derniers mois – en majorité des musulmans – 118.000 d’entre elles se trouvent au Cameroun, 17.500 autres au Tchad, plus de 15.000 en RDC et 9000 au Congo.

Le plan révisé comporte des mesures renforcées pour aider les nouveaux arrivants, y compris la réception, l’enregistrement et leur transfert depuis la zone frontalière vers des sites de réfugiés, et la fourniture de services essentiels comme la nourriture, les soins de santé, l’abri, la planification de site, la distribution d’eau et les installations d’assainissement. Des mesures urgentes sont également nécessaires pour aider les réfugiés vivant hors des sites officiels, ainsi que leurs communautés d’accueil.

« Les nouveaux réfugiés montrent des signes de la violence brutale qu’ils ont fuie en RCA. Ils ont marché pendant des semaines dans la forêt avec très peu à manger ou à boire. En avril et mai, jusqu’à 40% de tous les nouveaux réfugiés, les enfants comme les adultes, souffraient de malnutrition », a déclaré le porte-parole du HCR, Babar Baloch, lors d’une conférence de presse à Genève. « Nous craignons que, pour certains enfants, il soit déjà trop tard ».

Le porte-parole a souligné que les taux de malnutrition sont particulièrement élevés chez les nouveaux arrivants au Cameroun, où « plus de 60% des réfugiés sont des femmes et des enfants, avec un nombre élevé d’enfants non accompagnés ».

Il demeure urgent de transférer les réfugiés hors des zones en proie à l’insécurité ainsi que des localités difficiles d’accès. Il faut également établir plusieurs sites de réfugiés pour assurer leur sécurité. Le début de la saison des pluies soulève des préoccupations quant aux sérieuses lacunes en termes de logement, de distribution d’eau, d’installations d’assainissement et pour l’hygiène.

Malgré les besoins croissants, la crise des réfugiés centrafricains demeure l’une des situations d’urgence les plus mal financées.


Les réfugiés centrafricains sont proches du cercueil (MSF)

Dans une étude consacrée au Tchad et au Cameroun, l’ONG revèle que sur 3449 familles réfugiées à Sido entre le 26 mars et le 8 avril, 2599 personnes sont mortes

Une enquête de mortalité rétrospective menée par MSF entre le 26 mars et le 8 avril 2014 auprès de 3 449 familles centrafricaines réfugiées à Sido, révèle que 2 599 personnes sont mortes entre novembre 2013 et avril 2014.

Lors d’une conférence de presse qui s’est tenue hier au siège parisien de MSF, l’organisation a publié les résultats de cette enquête, ainsi que des témoignages, dans un dossier de presse intitulé : «Réfugiés centrafricains au Tchad et au Cameroun : la valise et le cercueil». Ce dossier met à jour l’ampleur des violences que ces populations ont subies en RCA et au cours de leur fuite.

L’enquête de Médecins Sans Frontières (MSF) révèle que 2 599 membres des familles centrafricaines réfugiées à Sido, au sud du Tchad (soit 8% de la population) sont morts entre novembre 2013 et avril 2014, lors de la campagne de persécutions contre les minorités musulmanes en République centrafricaine (RCA). Avant leur départ ou pendant leur exode vers le Tchad, 91% des décès au sein de cette population sont imputables à la violence. Au Cameroun, les réfugiés qui continuent d’affluer après des semaines d’errance sont épuisés, traumatisés et leur état nutritionnel est alarmant.

A partir de décembre 2013 et janvier 2014, plusieurs centaines de milliers de personnes ont fui les exactions et la violence en RCA pour se réfugier au Tchad et au Cameroun. En décembre 2013, le gouvernement tchadien organise l’évacuation de ses ressortissants par convois militaires, opération à laquelle se greffent des milliers de musulmans centrafricains victimes des persécutions.

96% des décès (soit 2 110 personnes) avant le départ des réfugiés vers le Tchad et 78% des décès (soit 252 personnes) pendant leur exode sont imputables à la violence (balle, arme blanche, éclats de grenades etc.). 33% des familles ont perdu au moins un des leurs ; 28% au moins deux.

Les réfugiés centrafricains qui parviennent aujourd’hui au Cameroun sont épuisés, malades et traumatisés. Leur état de santé et leur statut nutritionnel sont très alarmants. Ainsi, près d’un enfant sur deux souffre de malnutrition.

Alors qu’en à peine quelques mois la moitié ouest de la RCA s’est vidée de la majorité de ses habitants musulmans, des enclaves – protégées par les forces internationales de l’hostilité des groupes armés qui les encerclent – abritent encore quelques milliers d’entre eux, dans des conditions très précaires et sans perspective.

Aujourd’hui, c’est toujours à leurs risques et périls que les populations victimes des anti-Balakas comme des ex-Sélékas, tentent de fuir vers le Cameroun et vers le Tchad – où elles sont confrontées à un nouvel obstacle depuis que le gouvernement tchadien a décidé de fermer ses frontières, y compris aux personnes fuyant les violences en RCA.

MSF est présente en RCA depuis 1997. Plus de 2 300 personnes travaillent pour les 5 sections opérationnelles au sein de projets médico-chirurgicaux situés dans plus de 15 villes centrafricaines. MSF est également présente dans les camps de réfugiés centrafricains du sud du Tchad et à l’est du Cameroun.

A Sido au Tchad, 2 599 personnes sont mortes entre novembre 2013 et avril 2014
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Le directeur régional Afrique centrale de l’UNICEF en visite au Cameroun

Manuel Fontaine, le directeur régional Afrique centrale et de l’Ouest de l’Unicef, vient toucher du doigt, la situation des réfugiés à l’Est du Cameroun

C’est à 19h, heure locale, en provenance de Dakar au Sénégal que le directeur régional Afrique centrale et Afrique de l’Ouest est arrivé au Cameroun, hier, via l’aéroport international de Yaoundé-Nsimalen. Outre les multiples rencontres avec les membres du gouvernement camerounais, Manuel Fontaine entame dès le mercredi 9 juillet à l’Est du pays, une visite de terrain afin de toucher du doigt la situation centrafricaine. Déjà à l’Unicef Cameroun, on inscrit cette visite dans le cadre d’une « situation exceptionnelle d’urgence ».

Si les contours de la visite de ce responsable onusien sont dessinés et rendus publics, il n’en demeure pas moins que les vraies raisons ont un caractère humanitaire. En effet, « il vient pour voir ce qui se passe et faire un plaidoyer au plus haut niveau » apprend t-on de sources onusiennes. A proprement parler, cette visite découle du fait qu’à l’Unicef, « nous estimons que le problème des réfugiés centrafricains n’est pas bien perçu par les bailleurs de fonds ». S’il est aussi vrai que l’Unicef gère bien la situation, force est de reconnaitre que sur le long terme si rien n’est fait à temps, les ressources qui vont s’amaigrir, pourraient contraindre les équipes locales à revoir leur approche. Ce qui ne serait pas de nature à permettre un contrôle de la situation par cette agence du système des Nations unies, afin d’apporter une réponse plus efficace dans le temps.

L’Unicef dénombre en ce moment 100.000 réfugiés dans la région de l’Est dont 40.000 à travers les cinq camps. Il fait surtout remarquer que « la situation des personnes qui arrivent n’est pas bonne ». Au rang de ce constat alarmant « ils (les réfugiés, ndlr) arrivent dans une situation sanitaire déplorable ».

Par ailleurs, « il ne suffit pas de sauver les vies des gens, mais leur présenter des opportunités » indique t-on au sous-bureau de l’Est à Bertoua. Surtout que la visite du directeur régional n’entend pas seulement axer ses préoccupations vers les réfugiés, mais aussi les populations locales. « Nous pensons aussi aux populations locales qui font face à certains problèmes ». Cet élan de c ur est consécutif au constat selon lequel « beaucoup d’enfants ici (Est Ndlr) ne vont pas à l’école, n’ont pas accès aux soins de santé et sont victimes de maladie ». C’est dire que Manuel Fontaine qui arrive au Cameroun dans un contexte particulier, charrie déjà beaucoup d’espoir, tant pour les réfugiés centrafricains au Cameroun que pour les populations hôtes.

L’on entend dire que le mandataire onusien repartira à la fin de sa visite avec plusieurs données qui lui permettront de convaincre aux premiers abords, les bailleurs de fonds, sur la nécessité d’agir en urgence au Cameroun. C’est pourquoi, la visite du site de Gado, le plus important de la région situé à 27 Km de Garoua-Boulai, point d’entrée des réfugiés, lui permettra de voir et d’écouter, l’ensemble des difficultés similaires aux autres sites.

Manuel Fontaine, directeur régional Afrique centrale et Afrique de l’Ouest de l’Unicef
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Crise centrafricaine: Gado ou l’urgence d’agir

L’un des plus grands sites des réfugiés centrafricains au Cameroun quoique maitrisé, est toujours demandeur de soutien

Djaratou, 25 ans, mère de 7 enfants, attend depuis un mois dans un abri communautaire du camp des réfugiés centrafricains de Gado dans l’Est- Cameroun pour avoir, elle aussi, un abri familial. Pour arriver dans ce village situé à 27 Km de Garoua-Boulai, elle a parcouru la distance séparant Bangui la capitale centrafricaine à Gado en 5 mois, fuyant dit-elle, les exactions des anti-balaka. Malheureusement, l’un de ses enfants, Mikaila âgé de 3 ans, souffre de malnutrition aiguë sévère (Mas) depuis leur arrivée. Médecins sans frontière (Msf) et le Fonds des nations unies pour l’enfance (Unicef), l’ont pris en charge et de jour en jour, le petit Mikaila retrouve sa bonne mine. Pendant ce temps, son père passe ses journées aux portes du Haut commissariat des réfugiés (Hcr), dans l’espoir d’obtenir un abri familial parmi les milliers implantés dans ce camp.

Comme eux, ils sont nombreux qui arrivent par centaine toutes les semaines fuyant l’insécurité qui prévaut en Centrafrique. Selon Aka Louis Philippe, chef de camp de la Fédération des sociétés de la Croix rouge et du Croissant rouge (Ficr), « 300 réfugiés ont foulé le camp la semaine dernière ». Ils viennent ainsi gonfler les chiffres dont les organisations internationales aidées par les Ong s’évertuent à contenir. Selon le Firc, l’espace a été aménagé pour 10 000 personnes, cependant l’on dénombre environ 13 000 réfugiés à ce jour.

Les chiffres qui parlent
Selon Gwenael Rebillon chef du sous-bureau de l’Unicef à Bertoua et des sources du Hcr, la région de l’Est et de l’Adamaoua se taillent la part belle du nombre de réfugiés. Il s’agit d’environ 41 932 personnes dûment enregistrées depuis 2014. Si la région de l’Adamaoua n’a qu’un seul site dont Bargop avec ses 9 100 réfugiés, la région de l’Est quant à elle, compte cinq sites dont le plus grand, Gado avec environ 13 000 à 97% musulmans. Lolo avec 10 375, Mbilé 7 385, Timongolo 1 891 et Yokadouma 476. Des sources du système des Nations unies au Cameroun indiquent que pour la seule période allant de mars au 22 juin 2014 le Cameroun a accueilli 71 820 nouvelles venues en provenance de la Rca fuyant la crise sociopolitique qui a cours dans ce pays voisin.

Ainsi, parmi ces réfugiés, l’on dénombre 57% d’enfant de moins de 18 ans tandis que 20% sont des enfants en dessous de 5 ans. 75% sont les femmes et les enfants. Une situation que l’Unicef Cameroun place sous le sceau d’une « situation d’urgence ».

Ces réfugiés font face à plusieurs maux dont la première cause de morbidité ici, reste le paludisme suivie des infections respiratoires. La malnutrition chez les enfants, occupe aussi une place importante et un tour dans le vaste camp de réfugiés, le prouve suffisamment. Outre ces aspects sanitaires, le camp connait des problèmes d’éclairage. « L’éclairage est personnel ici » indique le chef de camp du Firc. Les problèmes en approvisionnement d’eau ; le camp a besoin de 100 000 litres d’eau par jour. Les latrines ne sont pas en reste. Dans cette situation d’urgence, une latrine a été faite pour 50 personnes contre 25 selon les standards internationaux.

Djaratou et ses enfants en attente d’aide
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Les réfugiés de la RCA préfèrent les villes camerounaises

Quelque 226 000 personnes ont fui la RCA pour se réfugier au Cameroun, au Congo, en RDC et au Tchad depuis décembre 2013. Le Cameroun est celui qui accueille le plus grand nombre

Frustrés par leurs conditions de vie, les réfugiés et les autres migrants affluent dans les villes de l’est du Cameroun en quête d’un emploi et d’un nouveau départ. On s’inquiète cependant des répercussions que pourrait avoir cet afflux de migrants dans les zones urbaines et des tensions qui émergent entre les nouveaux arrivants et les habitants locaux. Quelque 226 000 personnes ont fui la RCA pour se réfugier au Cameroun, en République du Congo, en République démocratique du Congo (RDC) et au Tchad depuis décembre 2013. Parmi ces quatre pays, le Cameroun est celui qui accueille le plus grand nombre de réfugiés.

S’installer en ville
Depuis le début de 2014, plus de 80 000 Centrafricains ont fui la recrudescence des violences dans leur pays et traversé la frontière camerounaise. Nombre d’entre eux ont été installés dans des villages, mais pour certains, les villes de l’est du Cameroun présentent plus d’attrait. «La migration des réfugiés vers les zones urbaines complique les efforts mis en uvre pour les protéger et pour brosser un tableau précis de la population de réfugiés dans la région», a dit Faustin Tchimi, de la Croix-Rouge camerounaise, à Bertoua.

«On constate une migration vers la zone urbaine de Bertoua, mais il est difficile d’évaluer le nombre de réfugiés présents dans la ville », fait remarquer M. Tchimi. « Les réfugiés qui vivent dans les camps et les villages présentent déjà un défi important pour les travailleurs humanitaires. Ces derniers peinent en effet à fournir des services suffisants et à assurer la sécurité de tous.»

«De nombreux hommes réfugiés ont quitté le camp pour se rendre à Bertoua et ne sont jamais revenus. Nous n’avons pas eu de nouvelles d’eux depuis», a dit à IRIN Augustin Bolly, chef des réfugiés du camp de Guiwa II, dans l’est du Cameroun. Les informations qui leur reviennent ne sont pas encourageantes. « Certains sont simplement allés acheter des marchandises pour monter de petites entreprises à Guiwa. On nous a dit qu’ils avaient été arrêtés », a-t-il ajouté. Les autorités de l’est du Cameroun ont dit qu’il était difficile de déterminer le nombre exact de réfugiés qui se sont installés dans les villes. Elles signalent cependant l’existence de problèmes sécuritaires devant être résolus.

Les problèmes sécuritaires entraînent de nouveaux contrôles
«Le déplacement des réfugiés vers Bertoua constitue une préoccupation majeure pour les autorités publiques. Nous sommes en train d’élaborer un plan pour gérer leur présence et assurer la sécurité», a dit Irénée Galim Ngong, le préfet du département du Lom-et-Djérem, dont le chef-lieu est Bertoua.

Des responsables de la sécurité de Bertoua considèrent que les étrangers sont responsables de certains incidents sécuritaires et disent avoir renforcé les patrouilles. Alim Aboubakar, un commissaire de police de Bertoua, a décrit les réfugiés causant des problèmes comme « des jeunes hommes qui tentent de survivre en faisant toutes sortes de petits boulots, en volant ou même en commettant des vols à main armée ». Certains locaux se plaignent d’incidents de violence perpétrés par des migrants. «J’ai été victime de deux agressions commises par des migrants», a dit Umaru Sanda, un résident de Bertoua. « De nombreuses personnes se plaignent.» M. Aboubakar, le commissaire de police, a dit qu’au moins cinq migrants étaient arrêtés chaque nuit pour des infractions mineures ou des agressions armées.

On raconte également qu’un ressortissant centrafricain aurait été impliqué dans une bataille avec des résidents locaux à Bertoua. Il aurait sorti une machette, a coupé la main d’un policier qui tentait d’intervenir et blessé quatre autres personnes. Les tensions ne datent pas d’hier. En septembre dernier, des affrontements ont éclaté entre des réfugiés et des résidents lorsqu’un groupe de réfugiés ont quitté leur camp pour se rendre dans les villages voisins. L’armée est finalement intervenue pour arrêter les réfugiés avant qu’ils n’atteignent la ville de Bertoua.

Migrants en détention
Un gardien de la prison centrale de Bertoua qui a demandé à garder l’anonymat a dit à IRIN que 32 migrants de diverses nationalités avaient récemment été amenés à la prison. Il ne pouvait cependant pas dire combien d’entre eux avaient été détenus. Il a seulement dit : « Nous avons de nombreux réfugiés sous notre garde. »

Le gardien a ajouté que les personnes arrêtées étaient détenues. Il a précisé que le HCR avait examiné leurs dossiers, mais que l’agence des Nations Unies avait eu de la difficulté à identifier la majeure partie des détenus, laissant planer l’incertitude quant à leur statut et rendant difficile l’obtention de protection.

En quête d’une vie meilleure
La possibilité de trouver du travail pousse de nombreux réfugiés à s’installer dans les villes. Or, ils y sont souvent exposés à l’exploitation et à la détention – ce qui rend leur survie difficile – parce qu’ils n’ont pas les documents d’identité adéquats et qu’ils ont peu ou pas de compétences de travail. Les réfugiés centrafricains qui vivaient en ville dans leur pays trouvent malgré tout que la vie dans les camps et les villages est insupportable.

La sécurité est renforcée pour faire face à l’afflux de réfugiés dans les villes
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«Je ne peux pas rester dans un village où il n’y a ni électricité ni eau et où les conditions d’hébergement sont aussi mauvaises», a expliqué Jodel Tanga, un étudiant du secondaire qui a quitté, il y a huit mois, le camp de Mborguene, dans l’est du Cameroun, pour se rendre à Bertoua.

«Ici, je sais que je peux travailler et peut-être même épargner pour retourner à l’école un jour», a dit M. Tanga. « J’ai dû esquiver les contrôles policiers pour me rendre en ville. De nombreux autres réfugiés se sont fait prendre sur le trajet entre le camp et Bertoua et on n’a plus jamais entendu parler d’eux. » M. Tanga a souligné que les postes de contrôle ont été renforcés depuis et qu’il est désormais plus difficile d’atteindre Bertoua.

Survivre «envers et contre tout»
Baba Karim, 26 ans, travaille comme chauffeur de moto-taxi depuis trois semaines à Bertoua. Il admet qu’il ne connaît pas encore très bien la ville, mais il insiste sur sa détermination à réussir. « Je ne connais pas les noms des lieux : je dépends donc des clients et des autres chauffeurs pour les indications. Mais je dois survivre envers et contre tout », a-t-il dit.

M. Karim dit qu’il n’a jamais vécu dans un camp de réfugiés auparavant. « Il n’y a rien pour moi dans les camps de réfugiés. Les gens là-bas n’ont pas des vraies vies ; ils dépendent des travailleurs humanitaires et vivent dehors. » M. Karim vit dans un bâtiment en construction avec quatre autres réfugiés qui sont aussi en quête de petits boulots. Ils se font parfois embaucher par les entrepreneurs qui travaillent sur le site.

M. Karim touche un salaire quotidien, mais son travail comporte des risques. «Je gagne au moins 5 000 francs (10 dollars) par jour et je donne 3 000 francs au propriétaire de la moto. Malheureusement, certains jours, je finis par perdre tout ce que j’ai gagné parce que je dois verser des pots-de-vin aux policiers pour qu’on me libère», a-t-il dit. Certains migrants détenus ont été forcés de faire des témoignages incriminants.

«J’ai été placé en détention environ cinq fois parce que je n’avais pas de papiers d’identité. On finit toujours par me libérer parce que les policiers sont frustrés par ma situation et aussi parce que je suis encore jeune», a dit Hassan Abu, 16 ans, qui travaille comme porteur.

«Mais lorsque vous êtes sous leur garde, ils vous forcent à dire toutes sortes de choses. Je connais des réfugiés du Congo et de la RCA qui ont été obligés de faire des déclarations et qui sont aujourd’hui en prison.»

Des réfugiés centrafricains attendent d’être réinstallés dans des villages du Cameroun
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Pour Martial Beti Marace, Les réfugiés centrafricains ne sont pas «une marchandise»

L’ambassadeur de RCA au Cameroun a fustigé l’action de certaines ONG à l’occasion de la célébration de la journée mondiale du Réfugié

D’après les propos de l’ambassadeur de République centrafricaine au Cameroun, Martial Beti Marace, rapportés par le quotidien privé Emergence dans son édition du 23 juin 2014, l’action de certaines ONG en direction des réfugiés centrafricains au Cameroun ne serait pas désintéressée.

Le diplomate a indiqué que certaines ONG prétendent parler au nom des réfugiés, alors qu’au fond elles agiraient pour leurs propres intérêts, sans que leur action n’atteigne les populations cibles. Ces organisations ont fait des réfugiés centrafricains «une marchandise», a dénoncé l’ambassadeur, le 20 juin dernier à Yaoundé à l’occasion de la cérémonie marquant la fin de la formation des volontaires pour la mission d’aide et d’assistance aux réfugiés et populations hôtes à l’Est Cameroun. La journée du 20 juin 2014 marquait également la célébration de la Journée mondiale des réfugiés.

C’est précisément dans la région de l’Est qu’est concentré le plus grand lot de réfugiés centrafricains au Cameroun : plus de 70.000 sur 97.116 réfugiés centrafricains recensés à ce jour] par le Haut-commissariat des Nations Unies aux réfugiés.

Martial Beti Marace a convié ses compatriotes à garder la foi et prier pour le retour d’une situation meilleure en Centrafrique afin qu’ils puissent retourner au pays natal. Le diplomate a révélé que lui-même a été réfugié pendant 20 longues années avant d’être nommé ambassadeur de la RCA au Cameroun. Il est arrivé à Yaoundé le 24 mars 2014 pour occuper ce poste.

L’ambassadeur a demandé à ses compatriotes pour un retour à la situation normale en Centrafrique
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L’ONU interpelle les bailleurs de fonds sur la situation des réfugiés centrafricains au Cameroun

Selon un communiqué de l’ONU publié hier, ces dizaines de milliers de réfugiés souffrent pour la plupart de malnutrition aiguë

JOurnaLa Directrice exécutive du Programme alimentaire mondial (PAM), Ertharin Cousin, et le Haut-commissaire des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR), Antonio Guterres, ont appelé mercredi, lors d’une conférence de presse à Rome, les bailleurs de fonds à apporter rapidement un soutien face à la situation désastreuse des Centrafricains ayant trouvé refuge au Cameroun et qui souffrent souvent de malnutrition aiguë et de maladies. Selon le communiqué de l’ONU, près de 90.000 personnes ont franchi la frontière entre la Centrafrique et le Cameroun depuis décembre 2013. Jusqu’à 2.000 personnes par semaine, la plupart des femmes et des enfants, sont arrivées aux Cameroun en passant par l’un des 30 points d’entrée le long des 700 km de frontière. Les taux de malnutrition aiguë chez les réfugiés atteignent entre 20 et 30% selon les dépistages du PAM et du HCR, bien au-dessus du seuil d’urgence de 15%.

« Les femmes et les enfants arrivent au Cameroun dans un état choquant. Ils ont dû voyager pendant des semaines, parfois des mois, tout en cherchant de quoi manger », a déclaré Mme Cousin, cité par le communiqué. « Après avoir enfin échappé au danger auquel ils faisaient face en République centrafricaine, les enfants et les femmes qui ont fui ne doivent pas mourir de malnutrition ». « Les besoins des réfugiés qui arrivent au Cameroun sont urgents et il est vital d’agir vite », a déclaré M. Guterres.

Actuellement, les opérations du PAM pour nourrir des centaines de milliers des personnes qui ont fui la République centrafricaine vers les quatre pays voisins ont un déficit moyen de 70% ou plus, toujours selon l’ONU.

Selon le communiqué de l’ONU, près de 90.000 personnes ont franchi la frontière entre la Centrafrique et le Cameroun depuis décembre 2013
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La France donne 164 millions de F pour les réfugiés centrafricains au Cameroun

Cet apport financier sera géré par la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge au profit de la Croix-Rouge camerounaise

Le ministère français des Affaires étrangères, représenté par l’ambassade de France au Cameroun, vient de mettre à disposition de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant Rouge pour l’Afrique centrale, la somme de 250.000 Euros (163,9 millions de F CFA). D’après le communiqué publié ce jour par la FICR et l’ambassade de France au Cameroun, cet argent soutiendra la Croix-Rouge camerounaise dans l’assistance dans l’assistance qu’elle apporte aux réfugiés centrafricains, principalement ceux vivant à l’Est du Cameroun.

Cette annonce intervient dans le cadre de la célébration du cinquantenaire de la Croix-Rouge camerounaise. Son président, William Aurélien Eteki Mboumoua, a indiqué hier que le financement constitue la principale difficulté de cet organisme. D’après les indications officielles, l’aide du ministère français des Affaires étrangères permettra de construire des abris d’urgence, d’améliorer l’approvisionnement en eau potable et la construction d’infrastructures sanitaires, pour certains des 48.785 réfugiés centrafricains recensés dans douze villages à l’Est. Sur le territoire national, le Cameroun abrite depuis mars 2013, plus de 79.000 personnes venant de ce pays en crise.

Ce soutien intervient dans le cadre de l’appel lancé par le FICR en septembre 2013 pour assister les réfugiés centrafricains à Guiwa-Yagamo et Bétaré-Oya à l’Est, appel actuellement en révision pour permettre à la Croix-Rouge d’intervenir pour les 50.000 réfugiés de RCA déjà recensés à ce jour dans la région du soleil levant.

Ce soutien financier permettra d’intervenir pour les réfugiés à l’Est
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L’UE double son enveloppe pour l’aide aux réfugiés centrafricains au Cameroun

De 3 millions, elle passe désormais à 6 millions d’euros, selon la commissaire européenne chargée de la Coopération internationale et de l’Aide humanitaire

En visite au Cameroun, la Commissaire européenne chargée de la Coopération internationale, de l’Aide humanitaire et de la Réaction aux crises, Kristalina Georgieva, a officiellement annoncé, hier, à Yaoundé, que l’aide en direction du Cameroun pour la gestion des réfugiés centrafricains doublera. Dans les prochains, jours, a-t-elle précisé, cette aide passera de trois millions à six millions d’euros (près de quatre milliards de F CFA). Ces fonds seront utiles aux différentes parties prenantes dans cette crise et permettront de fournir des médicaments, abris, rations alimentaires, etc. aux réfugiés.

Reçue en audience au Palais de l’Unité par le chef de l’Etat camerounais, Kristalina Georgieva a exprimé sa gratitude au peuple camerounais pour son humanisme et son hospitalité envers les nombreux Centrafricains qui affluent dans le territoire national. La commissaire européenne a par ailleurs indiqué que l’Union européenne enverra une force de 850 hommes en Centrafrique pour soutenir les troupes de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (Misca).

Ce geste de l’Union européenne sera certainement apprécié par la Représentante du Haut-commissariat des Nations-Unies au Cameroun (Unhcr), Mme Ndeye Ndiougue Ndour, qui effectue de nombreux plaidoyers auprès d’agences humanitaires pour soutenir l’institution qu’elle représente et le gouvernement dans la gestion des réfugiés centrafricains. Depuis le déclenchement des conflits en Centrafrique en mars 2013, le Cameroun a accueilli plus de 77.000 réfugiés venant de ce pays voisin. Ce nombre s’ajoute aux 102.000 exilés au Cameroun depuis 2006.

Kristalina Georgieva le 06 mai 2014 à l’audience avec le chef de l’Etat camerounais, Paul Biya
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«la gestion des réfugiés centrafricains pose des défis énormes»

La représentante de l’Unhcr au Cameroun relève l’augmentation sans cesse croissante du nombre de réfugiés de la RCA

D’après le tableau présenté par Mme Ndeye Ndiougue Ndour, Représentante du Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés au Cameroun (Unhcr), dans la presse publique ce matin, le déclenchement de la crise centrafricaine en mars 2013 a, à ce jour, occasionné l’exil de 77.053 réfugiés centrafricains au Cameroun. Ces derniers s’ajoutent aux 102.112 autres qui sont arrivés depuis 2006 à la suite des attaques des groupes armés et des coupeurs de route qui faisaient la loi dans le nord de la RCA. Ces deux vagues portent le nombre de réfugiés centrafricains officiellement recensés au Cameroun à 179.165 personnes. Les régions de l’Est, de l’Adamaoua, du Centre, du Littoral et du Nord sont celles qui accueillent ces réfugiés. La région de l’Est, étant celle qui abrite le plus grand nombre (109.136 dont 49.811 arrivés depuis le début de l’année 2014).

« Il est vrai que la gestion de la situation des réfugiés centrafricains pose des défis énormes, mais nous travaillons main dans la main avec le gouvernement pour trouver des réponses appropriées aux problèmes de protection, de sécurité et d’assistance des réfugiés », a indiqué la représentante. Mme Ndeye Ndiougue Ndour a tenu à témoigner de l’hospitalité des populations camerounaises dans certaines régions qui sont « elles aussi affectées par cette crise dans différents domaines du fait qu’elles ont eu à partager leurs ressources ainsi que les infrastructures existantes avec les réfugiés ». Elle s’est voulue rassurante en indiquant toutefois que l’institution qu’elle représente effectue un plaidoyer pour que les besoins de ces populations soient également pris en compte par les agences humanitaires. A l’instar du Programme alimentaire mondial (PAM), de l’Organisation des Nations-Unies pour l’éducation, la Science et la Culture (Unesco), le Fonds des Nations-Unies pour l’Enfance (Unicef), l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), et ONU Femmes.

En dehors des Centrafricains, un flux important de réfugiés nigérians a été observé ces dernières années au Cameroun. En effet, reconnait la représentante, depuis l’offensive de l’armée nigériane contre les groupes armés dans l’Etat de Borno au Nigéria, 5774 réfugiés nigérians ont été enregistrés par le HCR. Quelque 4000 autres qui ont fui les conflits interethniques et agro-pastoraux ont été recensés ces deux derniers mois au Sud-Ouest. La représentante salue à cet égard le chef de l’Etat et le gouvernement pour le soutien constant aux réfugiés et de manière plus particulière l’action des gouverneurs de région qui continuent à faire du Cameroun une terre « d’hospitalité ».

A ce jour plus de 179.165 réfugiés centrafricains sont arrivés au Cameroun
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Près de 3000 réfugiés centrafricains à Touboro, dans le Nord du Cameroun

Ils fuient les violences en traversant la frontière qui sépare les deux pays dans cette région

Selon les chiffres de la représentation camerounaise du Haut-commissariat des Nations Unies aux réfugiés (Unhcr), 2741 réfugiés centrafricains avaient fui leur pays, au 28 mars 2014, pour trouver refuge dans la localité de Mbaï-Mboum, située à environ 40 km de Touboro, dans l’arrondissement du Mayo-Rey, au nord du Cameroun. Ils devraient être conduits dans le camp de réfugiés de Ngoumi, situé à une soixantaine de kilomètres de la frontière entre le Cameroun et la République centrafricaine, dans cet arrondissement du Mayo Rey. Mesure attendue par les autorités camerounaises qui ont déployé des éléments de la gendarmerie, du Bataillon d’intervention rapide (BIR), de la police des frontières entre autres, pour contrôler les mouvements de va-et-vient des Centrafricains dans cette zone.

Le 28 mars 2014, lors de la première réunion du Comité interministériel mis en place par décret présidentiel pour gérer les situations d’urgence des réfugiés, l’on avait appris que le Cameroun avait déjà recensé 110.000 réfugiés dans son territoire, essentiellement des Centrafricains. L’ONU, le HCR et le Programme alimentaire mondial ont appelé la communauté internationale a mobilisé les fonds pour ces sinistrés qui vivent parfois dans des conditions critiques au Cameroun.

Des jeunes Centrafricains fuyant à travers les plantations
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