Cameroun-crise anglophone : HRW accuse les séparatistes de « violations graves » des droits humains

Depuis janvier 2022, des combattants séparatistes armés ont tué au moins sept personnes, en ont blessé six autres, ont violé une fille et ont commis d’autres violations graves des droits humains dans les régions anglophones de Cameroun, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui.

Dans un contexte de recrudescence de la violence, les séparatistes ont également brûlé au moins deux écoles, attaqué une université, enlevé jusqu’à 82 personnes, dont 33 élèves et cinq enseignants, et menacé et battu 11 élèves.

« Des groupes séparatistes armés enlèvent, terrorisent et tuent, des civils dans les régions anglophones apparemment sans craindre d’avoir à rendre des comptes, que ce soit à leurs propres dirigeants ou aux autorités judiciaires camerounaises », a déclaré Ilaria Allegrozzi, chercheuse senior sur l’Afrique centrale à Human Rights Watch. « Les dirigeants des groupes séparatistes devraient immédiatement ordonner à leurs combattants de cesser leurs exactions contre les civils, et de livrer les combattants ayant commis des abus pour qu’ils soient poursuivis. »

Le 10 juin, des rebelles présumés ont incendié un hôpital à Mamfe, dans le Sud-Ouest, privant 85 000 personnes d’accès aux soins. « Les forces gouvernementales ont également commis des violations des droits humains, notamment des incendies de villages (…), des meurtres, des tortures, des mauvais traitements, des détentions au secret et des viols de civils », affirme HRW. Début juin, neuf civils, dont un bébé, avaient été tués par des soldats dans le Nord-Ouest, l’armée reconnaissant une « réaction disproportionnée » de ses hommes.

Des combattants séparatistes ont agressé physiquement, menacé et humilié un groupe de 11 élèves, dont au moins 4 filles, âgés de 14 à 18 ans, qui se rendaient au lycée Bokova le 12 janvier. Ils ont détruit ou saisi le matériel scolaire de ces élèves et ont tiré dans la jambe droite de l’un d’entre eux.

Des combattants séparatistes ont tué par balle un chauffeur de taxi de 30 ans et un autre homme dans la zone du marché de Bwitingi, le 12 janvier.

Ainsi, ces exactions sur élèves, malades, civils etc, ont amenées l’ONG à pointer du doigt la responsabilité des séparatistes dans cette guerre qui dure depuis 5 ans.

Le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) avait placé début juin le Cameroun anglophone à la troisième place sur la liste des dix crises « les plus négligées » de déplacement de population, en se fondant sur trois critères : le manque de volonté politique de la communauté internationale pour y trouver des solutions, de couverture médiatique et de financement des besoins humanitaires.

3000 milliards Fcfa pour la reconstruction des régions anglophones (Rdpc)

La déclaration a été faite par Jacques Fame Ndongo, chargé à la communication du Rassemblement démocratique du peuple camerounais par ailleurs ministre de l’Enseignement supérieur.

3000 milliards et 500 millions de Fcfa. C’est à ce coût que le Cameroun devrait reconstruire les localités affectées par la crise qui secoue depuis trois ans, les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. C’est du moins l’avis de Jaques Fame Ndongo, chargé à la communication du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), relayé par le média d’Etat, CRTV.

Lors du Grand dialogue national tenu du 30 septembre au 04 octobre 2019, assises qui visaient entre autres l’apaisement dans les régions anglophones, la commission intitulée Reconstruction et développement des régions touchées par le conflit, avait émise quelques recommandations pour revitaliser ces régions en souffrance, ainsi que celle de l’Extrême-Nord.

«La reprise immédiate des projets qui ont été suspendus au cours des trois dernières années en raison de la crise, tels que les routes Babajou-Bamenda, Loum-Tombel-Kumba, Mundemba-Akwa, etc. la réhabilitation des installations et des infrastructures publiques détruites ou rendues obsolètes du fait de leur inutilisation en raison de la crise, en particulier dans les 13 secteurs de l’éducation, de la santé, des transports, de l’énergie, de l’eau et des communications», sont quelques pistes que la commission composée entre autres de Pierre Ngambo Fonjo, Simon Forbi Chinda, Célestin Tawamba et Jean Jaques Ekindi ont élaborées.

La remise à flot des entreprises publiques agro-industrielles telles que la CDC, Pamol, Unvda, Semry ou encore Sodecoton, faisait également partie des nombreuses propositions faites par cette commission. Une planification qui devrait coûter la rondelette somme de 3000 milliards et 500 millions de Fcfa, selon Jaques Fame Ndongo.

Cameroun: trois personnes interpellées à Mamfé pour trafic de munitions

Les trois personnes soupçonnées de trafic de munitions ont été arrêtées le long de la frontière Cameroun-Nigeria.

Au moins trois personnes ont été arrêtées le mercredi 23 janvier au motif du trafic de munitions dans le pays. Elles ont été interpellées à Mamfé à Bamenda dans la région du Nord-Ouest Cameroun par la légion de gendarmerie.

Les suspects étaient passagers de véhicules de transport en commun qui se rendaient à Bamenda. Les sources sécuritaires ont déclaré avoir trouvé des balles enfuies dans des sacs d’arachide. Des enquêtes ont été ouvertes pour éclaircir la situation. Les trois suspects sont maintenus en garde à vue et les deux bus ont également été saisis et stationnés au poste de gendarmerie.

Alors que les conflits se sont embrasés dans les régions anglophones, les autorités administratives ont instruit un renforcement des mesures sécuritaires. Le nombre de victimes de cette crise sociopolitique ne cesse de s’accroitre au quotidien.

Selon des sources sécuritaires, cinq agents de sécurité ont été tués le week-end dernier dans de nouvelles violences dans les régions anglophones du Cameroun où des séparatistes ont déclaré l’indépendance de leur pays. Quatre gendarmes ont été tués à Esu, un village proche de la ville de Wum, dans la région du Nord-Ouest, lors d’une attaque dans leur unité le 20 janvier.

Crise anglophone : le président camerounais menace à nouveau

Paul Biya a une fois de plus mis en garde les bandes armées qui sévissent dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, le 18 janvier à Yaoundé.

 

C’est la troisième déclaration du genre de la part du chef des armées en trois mois. Le 6 novembre 2018, dans son discours d’investiture du nouveau septennat, Paul Biya déclarait : « à ces entrepreneurs de guerre, qui mettent à mal notre unité nationale et prônent la sécession, il faut qu’ils sachent qu’ils se heurteront non seulement à la rigueur de la loi, mais aussi à la détermination de nos forces de défense et de sécurité. Je leur lance un appel à déposer les armes et à retrouver le droit chemin. J’en appelle tout particulièrement aux jeunes qui se sont laissé entraîner dans une aventure sans lendemain ».

Plus tard, le 31 décembre, le chef de l’Etat opérait une gradation de la mise en garde : « comme j’ai eu à le rappeler récemment, il est de mon devoir de veiller à l’ordre républicain, à la paix sociale, à l’unité de la Nation et à l’intégrité du Cameroun.

J’ai à cet égard, instruit que tous ceux qui ont pris les armes, qui exercent des violences ou qui incitent à la violence, soient combattus sans relâche et répondent de leurs crimes devant la justice ».

Malgré ces menaces, la violence ne faiblit pas dans les régions anglophones. Le week-end dernier, une trentaine de morts ont été enregistrés dans les violences dans ces deux régions.

Régions anglophones : au moins trois morts et six blessés en marge de la Fête de l’unité

Un officier de police a succombé à des blessures que lui ont infligées de présumés sécessionnistes ce dimanche à Ekona, région du Sud-Ouest. De nombreuses attaques ont eu lieu ce jour dans la zone anglophone.

Au moins trois morts et six blessés parmi les forces de sécurité et de défense camerounaises. Tel est le bilan enregistré après une série d’attaques survenues dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest ce dimanche, 20 mai 2018, alors que le Cameroun célèbrait son unité.

De présumés sécessionnistes ont attaqué le poste de sécurité de la ville de Ekona (département du Fako, région du Sud-Ouest). Dans le même temps, des roues enflammées ont été posées en barricade sur la route Muyuka – Buea. Un échange de coup de feu s’en est suivi avec les éléments de la police déployés pour mener la riposte.

Un mort a été enregistré du côté des forces de sécurité. Il s’agit de l’officier Moulong  Azang. Il a été blessé au cours des affrontements et a succombé à ses blessures. Deux militaires ont également été blessés.

Des éléments du Commandement central du Groupement mobile d’intervention de la police (CCGMI) a ont par la suite été envoyés en renfort à Ekona. Ils ont été victimes d’un accident après avoir roulé sur de l’huile de moteur versée en route par les assaillants. Leur voiture a effectué cinq tonneaux, faisant un autre blessé.

D’autres attaques ont visé ce jour le poste de l’armée à Nkongle, Konye, Andek (Nord-Ouest), le poste de péage de Banga Bakundu et la brigade de gendarmerie de Tinto… Deux soldats ont été tués et trois autres sont blessés.

Des coups de feu ont également été entendus dans la ville de Batibo. Les populations sont de ce fait restées chez elles.

 

Cameroun : week-end sanglant dans les régions anglophones

Une dizaine de soldats ont été tués ce week-end dans des affrontements entre forces de défense et de sécurité et des combattants acquis à la cause séparatiste.

Le week-end clôturant la Fête de la jeunesse a été l’un des plus sanglants observés au Cameroun depuis le début de l’année 2018. Pas moins de dix militaires et gendarmes ont perdu la vie dans des affrontements contre des sécessionnistes dans le Sud-Ouest et le Nord-Ouest.

De nombreux blessés sont aussi enregistrés selon des sources officieuses. Le bal des violences s’est ouvert vendredi à Mundemba, département du Ndian (Sud-Ouest). Des échanges de tirs ont causé la mort d’au moins deux militaires et fait quelques blessés.

Dimanche, des éléments des forces de défense de l’Ambazonie (ADF) ont enlevé le sous-préfet de Batibo. Cela est survenu après une attaque au cours des manifestations de la Fête de la jeunesse, le 11 février.

De violents affrontements armés ont eu lieu le même jour dans la localité de Kembong, département de la Manyu dans la région du Sud–Ouest. Un groupe d’individus est entré dans la ville pour semer le trouble et a fait face à une riposte des forces de défense et de sécurité. Au moins six soldats sont morts. L’on y comptait également des blessés.

Un scénario similaire a été observé lundi à Mamfé, où environ six militaires auraient été tués au cours d’échanges de coups de feu avec des sécessionnistes, selon certaines sources. Quelques blessés ont aussi été enregistrés.

De nombreux sécessionnistes ont été tués au cours des évènements tragiques de ce week-end. Leur nombre n’a pas été communiqué.

Fête de la jeunesse : quelques clichés de la célébration dans les régions anglophones

Si à Buea et Bamenda le défilé a eu lieu sans incident, dans des villes comme Mundemba, les élèves se sont fait attendre. A Tombel, les manifestations du 11 février ont été annulées pour des raisons de sécurité.

La célébration de la fête de la Jeunesse dans les régions anglophones s’annonçait tendue. Certaines autorités administratives avaient pris des dispositions pour éviter des débordements. Dans le Sud-Ouest, par exemple, le gouverneur a demandé que les écoliers des maternelles soient exemptés de la parade du 11 février. En outre, des responsables d’institutions administratives avaient même signé des notes pour imposer à leurs collaborateurs d’assister aux parades prévues dans les différentes villes des régions anglophones.

Si cette dernière consigne a été suivie, dans des localités comme Mundemba (Sud-Ouest), ce sont les élèves qui se sont fait attendre. Journal du Cameroun a appris que les élites de la ville, installées à la tribune, ont attendu en vain. Les populations ne sont pas sorties de chez elles. Il n’y a donc pas eu défilé. A Tombel, toujours dans la région du Sud-Ouest, la parade a été annulée, pour des raisons de sécurité.

En revanche, à Buea, capitale régionale du Sud-Ouest, la parade a eu lieu sans incident. A Bamenda, dans le Nord-Ouest, les jeunes ont défilé sous haute surveillance. Certaines sources ont signalé à Journal du Cameroun que des hélicoptères ont sillonné le ciel de la ville, même longtemps après le défilé. En outre, des enseignants ont dénoncé avoir été brutalisés par des militaires.