Suite à l’agression du Dr Cécile Koumou en service à l’hôpital d’Efoulan par les membres de la famille d’un patient, le ministre de la Santé, l’Ordre des médecins et les directeurs des autres hôpitaux mettent en garde les uns et les autres contre de tels actes.
« J’ai été très choqué ce matin (04 novembre Ndlr), en apprenant qu’un personnel de la santé a été agressé alors même que celui-ci s’activait à sauver une vie. Je condamne avec fermeté cet acte. je voudrais mettre ses auteurs en garde car nous porterons désormais plainte contre ces derniers », a écrit sur son compte twitter, le ministre de la Santé publique, Manaouda Malachie.
Dans la même mouvance, l’Ordre national des médecins du Cameroun (Onmc) prévient dans un communiqué que dorénavant, de tels actes feront « l’objet d’une répression implacable ». Le directeur de l’hôpital central de Yaoundé n’a pas attendu avant de prendre des mesures. Dans une note de service affichée dans les couloirs de la formation hospitalière, il informe sur les peines de prison et amendes encourues pour toute personne qui viendrait à agresser un personnel médical.
Dans la nuit du 03 au 04 novembre 2019, Dr Cécile Koumou a été agressé par un groupe de quatre individus alors qu’elle s’occupait d’un patient, à l’hôpital d’Efoulan, à Yaoundé. Les présumés agresseurs exigeaient que le médecin délaisse le patient en question pour s’occuper de leur malade. D’où la correction qu’ils lui ont infligé. Au passage, ils ont également blessé un agent de sécurité qui a tenté de défendre le Dr Koumou.
L’Onmc a dépêché un responsable de l’Ordre afin de s’enquérir de la situation et apporter leur soutien à leur consœur.
Ainsi s’est exprimé le Minat mardi pour appeler les opposants camerounais au respect des lois liées aux manifestations publiques.
Le ministre camerounais de l’Administration territoriale (Minat), Atanga Nji, se montre menaçant envers les opposants camerounais. « Le processus électoral est terminé », leur a-t-il lancé vendredi en guise d’avertissement avant d’indiquer que toutes les manifestations doivent désormais « de nouveau » être autorisées.
La menace ouverte d’Atanga Nji s’adresse à tous les candidats– même ceux n‘ayant pas participé à l’élection présidentielle- mais surtout à Maurice Kamto dont un épilogue des actions parait dans la déclaration d’Atanga Nji.
Le Cameroun connait quelques tensions depuis le 8 octobre, date à laquelle Maurice Kamto s’était déclaré vainqueur de du scrutin du 7 octobre. Même si le gouvernement avait répondu à cela en mettant en l’exhortant au respect de la loi, la présence des policiers et gendarmes dans les domiciles et quartiers généraux des opposants avait, lui, auguré une répression certaine.
Plusieurs manifestations des candidats – Maurice Kamto et Cabral Libii et Jean Michel Nintcheu- ont par ailleurs été interdites. Loin de se laisser intimider les principaux opposants à Paul Biya multiplient des initiatives pour exprimer leurs contestations. Cabral Libii a reporté pour la troisième fois sa conférence de presse. Maurice Kamto a, quant à lui, appelé les populations à investir les locaux de certaines administrations ainsi que le pont du Wouri en guise de manifestation.
« L’administration a, jusqu’alors, fait preuve de retenue. Il est toutefois de mon devoir de prévenir que désormais nous n’allons tolérer aucun désordre. Toutes les tentatives de troubles à l’ordre public seront traitées avec la plus grande fermeté. A ma connaissance, la qualité d’ancien candidat à l’élection présidentielle ou membre d’un parti politique ne confère aucune immunité », fait savoir le Minat.
Sur Internet, des médias camerounais et africains s’insurgent contre la condamnation de 10 ans de prison infligée au journaliste. Certains y voient un «musellement» de la presse.
«Le verdict est finalement tombé hier soir, relève le site Cameroon-Info, sur l’affaire opposant le Ministère public à Ahmed Abba, le correspondant en langue haoussa de RFI au Cameroun. Le juge du tribunal militaire de Yaoundé a décidé d’une condamnation de dix ans de prison ferme pour le reporter qui devra également payer une amende de 55 millions de francs CFA. Le juge n’a donc pas suivi la requête du procureur, pointe encore le site camerounais, qui demandait la prison à perpétuité. Il a choisi la peine minimale en termes de réclusion.»
En effet, précise Cameroon-Info, «des trois chefs d’accusation retenus contre le journaliste camerounais, le principal, à savoir : complicité d’acte de terrorisme a été écarté. Après le désistement des témoins de l’accusation, l’accusé a été déclaré non coupable sur ce point. En revanche, les charges de non dénonciation d’actes terroristes et blanchiment des produits de terrorisme, ont été maintenues. Maître Charles Tchoungang, avocat de la défense, qui avait émis le vœu de voir sa peine réduite promet de faire appel de ce verdict dès ce mardi 25 avril.»
Hier, dans un communiqué, RFI s’est dite «consternée par ce verdict […]. C’est la liberté d’informer et d’être informé qui est mise en cause. RFI en appelle à la mobilisation générale de tous ceux qui dans le monde se battent pour défendre ce droit fondamental.»
Répression
De nombreux médias emboitent le pas, à l’instar du Monde Afrique : «comment comprendre cette condamnation qui ne s’est basée que sur un téléphone, lequel aurait appartenu à un “terroriste” puis à “une victime du terrorisme”, selon les accusations changeantes du parquet, et dont la sauvegarde numérique aurait été retrouvée dans un des ordinateurs du cybercafé que tient le journaliste à Maroua ? “Il y a une rationalité limpide, estime un bon connaisseur du pays cité par Le Monde Afrique. C’est d’empêcher tout regard extérieur sur ce qui se passe réellement dans le nord du Cameroun. Il s’y produit une politique de répression dont le coût humain est catastrophique”.»
L’Observateur Paalga au Burkina s’insurge également : « comment imaginer qu’Ahmed Abba puisse s’être rendu coupable d’une telle forfaiture quand bien même il aurait pu, dans l’exercice de son métier, approcher les jihadistes d’Abubakar Shekau ? De fait, tout au long de la vingtaine d’audiences, l’accusation ne sera jamais parvenue à administrer les preuves irréfutables de ce présumé pacte avec le diable. Du coup, même allégé par rapport à la peine qu’il encourrait initialement, ce verdict sonne comme un médiacide. C’est ce qu’on appelle se tromper d’ennemi, car pendant qu’on s’acharne sur un journaliste qui ne faisait que son métier, les vrais collabos de la nébuleuse, eux, continuent de prospérer et par conséquent de sévir. »
Musellement «Le tribunal militaire de Yaoundé a creusé de profondes entailles dans le corps de la liberté d’expression et de la presse au Cameroun, renchérit Aujourd’hui, toujours à Ouaga. Car qu’avait Abba sauf un micro ? Et il ne faisait que son travail d’informer. En tapant durement sur le journaliste de RFI, la justice militaire camerounaise se fait fossoyeuse de la liberté des médias. Et si l’on se rappelle la longue coupure d’Internet dans les régions anglophones – levée depuis la semaine dernière–, cette condamnation n’est donc pas le fruit du hasard.»
Le Pays, toujours au Burkina, hausse encore le ton en estimant que le tribunal militaire de Yaoundé a été «d’une inclémence répugnante. En un mot comme en mille, poursuit le journal, cette condamnation est un coup de poignard porté à la liberté de la presse […]. Il faut le rappeler, pointe Le Pays, Abba a été arrêté, torturé et condamné dans le cadre de l’exercice de son métier de journaliste. En lui infligeant cette lourde peine pour une prétendue “collusion” avec Boko Haram, la justice camerounaise veut ainsi envoyer un signal fort aux médias du pays de Paul Biya pour qu’ils se tiennent tranquilles. Tout indique qu’il y a bien une intention de museler la presse camerounaise sous le prétexte de lutte contre le terrorisme. Au-delà du cas d’Ahmed Abba, s’exclame encore Le Pays, c’est l’ensemble des journalistes camerounais qui doivent craindre pour leur métier. Toujours est-il que ce n’est pas en condamnant ou en intimidant les journalistes, conclut le quotidien burkinabé, que l’on pourra venir à bout du terrorisme dans nos contrées.»
La faiblesse principale des intellectuels camerounais indignés de ces dernières décennies, ceux de l’intérieur comme de l’extérieur, est qu’ils n’arrivent pas à s’indigner ensemble. Chacun aboie de son côté et la caravane passe. De sa cellule de prison à Birmingham, Martin Luther King, en réponse à ses critiques qui lui reprochaient d’être « extrémiste » et impatient, écrivait : « Notre génération n’aura pas seulement à répondre des mots et des actes haineux des méchants ; il lui faudra aussi répondre du silence consternant des gens de bien. Le progrès humain ne coule pas de source. Il se forge au prix des efforts inlassables de ceux qui se veulent les artisans de Dieu, et sans leur dur labeur, le temps lui-même se fait l’allié des forces de l’inertie sociale. » (Cf. La résistance non violente, Paris, Payot, 1965, p. 120). Oui, sans la solidarité des forces de changement, le temps se fait l’allié des forces d’inertie sociale. C’est cela l’un des problèmes du Cameroun.
La crise anglophone qui secoue le Cameroun a sérieusement polarisé l’opinion publique camerounaise. Là n’est pas le problème ! Il est permis de ne pas être d’accord, surtout quand chaque partie est de bonne foi. Le problème est que chaque jour qui passe les arrestations et emprisonnements des compatriotes du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, la privation d’internet, et bientôt de réseaux téléphoniques, les procès en cours de l’élite anglophone contestataire, etc. Bref, la solution de répression adoptée par le régime Biya va entraîner le Cameroun dans le gouffre. Et c’est le rôle des intellectuels de tirer la sonnette d’alarme, et si possible, de la tirer ensemble. Chaque jour qui passe, ces mesures de répression forgent une conscience collective anglophone qui ne peut se poser qu’en s’opposant au reste du Cameroun, celui-là qui n’a pas été privé d’internet depuis plus d’un mois. Chaque jour qui passe, la répression radicalise les anglophones.
Nous sommes nombreux à tirer la sonnette d’alarme dans les médias et les réseaux sociaux. Nous sommes nombreux à ne pas approuver la manière dont cette crise est gérée, mais seulement, comme par le passé, nous n’arrivons pas à nous indigner ensemble. Chaque chien aboie de son côté et la caravane passe. Quel gâchis !
La maladie qui frappe les partis politiques et la société civile du Cameroun, notamment leur incapacité à faire des synergies gagnantes contre l’insanité politique et sociale qui sévit au pays, semble miner aussi la diaspora intellectuelle camerounaise qui brille plus par des succès individuels que par des prouesses collectives.
Comment font les Maliens, les Sénégalais, etc. pour avoir des diasporas si bien organisées au point qu’un gouvernement ne peut les ignorer qu’à ses dépens ? Le Cameroun n’en est-il pas capable ? Comment s’étonner en effet que face à cette crise anglophone dans laquelle le Cameroun s’enlise et se fissure, qu’on n’entende pas parler d’un sommet de la diaspora Camerounaise en vue de faire entendre sa voix dans la recherche de solutions. C’est en guérissant de ses propres forces d’inertie que la diaspora camerounaise en général et sa diaspora intellectuelle en particulier contribueront à guérir le Cameroun. Une renaissance !
Le même Martin Luther King écrivait : « L’injustice est comme un abcès : pour y remédier, il faut l’exposer à la lumière de la conscience humaine et à l’air de l’opinion nationale, sans craindre la tension qui en résulte. Vous affirmez que nos actes sont condamnables parce, si pacifiques soient-ils, ils provoquent la violence. Est-ce logique ? (…) On n’a pas le droit de contraindre un individu à renoncer à obtenir ses droits fondamentaux, sous prétexte que ses démarches pourraient entraîner la violence. » (Idem, p. 119). Le moins que l’on puisse dire est que la crise anglophone expose l’abcès d’une injustice dont souffre la majorité Camerounais, mais qui ne se décline pas dans toutes les régions du Cameroun de la même manière ou avec la même intensité. On peut apprécier différemment les solutions proposées par les leaders de la contestation pour sortir de la crise. Mais si on est intellectuel au vrai sens du terme, on ne peut pas approuver la gestion actuelle de crise qui s’apparente à une punition des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. J’appelle donc tous les intellectuels Camerounais de la diaspora qui pensent que la répression n’est pas une solution durable à constituer un front unique d’indignation pour se désolidariser de la persécution de l’élite anglophone et pour proposer une alternative qui passe nécessairement par le dialogue.
Comment ne pas conclure par ces autres mots de Martin Luther King : « Ainsi, malgré ma déception première d’avoir été catalogué comme extrémiste, j’ai fini, en y réfléchissant, par en être flatté. (…) Alors, il ne s’agit plus de savoir si nous sommes ou non des extrémistes, mais à quelle sorte d’extrémisme nous appartenons : celui de la haine ou celui de l’amour ? Celui qui protège l’injustice, ou celui qui propage la justice ? (Idem, p. 123-124) Le Cameroun a aujourd’hui plus que jamais besoin de ses intellectuels, de la coalition des forces de ceux-là qui ont choisi de mettre leur science au service de la dignité humaine et du bien commun. Ils ne sont peut-être pas nombreux, mais l’union fera leur force.
L’Etat au Cameroun, probablement plus qu’ailleurs, est un Etat essentiellement répressif. Il a continué dans la lancée de l’Etat colonial. Cela est une conséquence directe de la décolonisation singulière qu’a connue le pays. Toutes les fois qu’il y a eu des manifestations publiques, il a frappé, et les morts se sont comptés par dizaines, voire par centaines, sans que nul ne soit inquiété en quoi que ce soit du côté des «forces de maintien de l’ordre». L’Etat leur garantit une totale impunité. Il est ainsi, par ce comportement, un des plus grands murs contre lequel se heurte l’exercice de la démocratie au Cameroun.
A – Pleins pouvoirs et candidature unique à l’élection présidentielle
Paris a commencé par imposer à l’Assemblée Législative du Cameroun, ALCAM, le 29 octobre 1959, l’octroi des pleins pouvoirs à Ahmadou Ahidjo, afin de lui permettre d’appliquer la première constitution du pays, totalement anti-démocratique, et véritablement monarchique, conçue par la France. Le point de vue du député Kemajou Daniel, est assez édifiant sur ce point:
« M. Kemajou : Le projet gouvernemental sur les pleins pouvoirs soulève de notre part plusieurs observations. Les pleins pouvoirs permettraient (.) d’élaborer le projet de Constitution hors de l’Assemblée, de préparer une loi électorale, de résoudre par des échanges de lettres les problèmes d’ordre international, d’élaborer des conventions avec la puissance tutélaire qu’est la France, et, enfin, de concentrer, entre les mains d’une seule et même personne les pouvoirs législatifs, exécutifs et judiciaire, c’est-à-dire d’instaurer une dictature, le pouvoir personnel ou, en d’autres termes, le règne du bon plaisir, de l’omnipotence policière, des camps de concentrations, des déportations, des arrestations et emprisonnements arbitraires, des exécutions sommaires, des pendaisons, des licenciements arbitraires et abusifs des fonctionnaires, des persécutions des étudiants dans les lycées et collèges, du chômage, de la misère noire, des injustices sur injustices, de l’esclavage, etc, etc, etc.» (1)
(.) Au nombre des cibles privilégiées de l’Etat dictatorial mis en place par Ahidjo, figuraient en bonne place les étudiants.
1973-1976-1981: «l’ordre régnera par tous les moyens»
1973. Fin novembre, début décembre. Grève à l’Université de Yaoundé. Les étudiants se plaignent pour diverses raisons. Jean Fochivé, le terrifiant patron de la police politique du régime, est le premier sur les lieux. Comme à l’accoutumée, son diagnostic, connu d’avance, est énoncé : les étudiants sont manipulés par les opposants au régime, ces «pêcheurs en eau trouble» qui, bien que vaincus,«n’ont pas baissé les bras». C’était le genre de propos qu’adorait entendre Ahmadou Ahidjo. Aussitôt, l’armée est dépêchée sur les lieux. Elle tire. Combien de morts il y-a-t-il eu ce jour-là ? Le samedi d’après la fusillade, le ministre des Forces Armées, Sadou Daoudou, au cours de l’émission de Radio Cameroun consacrée aux militaires, «Honneur et fidélité», justifie l’action de l’armée :
«.ce pays a beaucoup trop souffert pour obtenir la paix, nous ne transigerons pas devant les fauteurs de troubles. Ce n’est pas parce que l’on est étudiant que l’on peut se permettre de faire de la subversion. Si c’était à recommencer, nous recommencerons.» (2)
Inutile de dire que cette déclaration du ministre d’Ahmadou Ahidjo avait glacé d’effroi la population (.)
1976: nouvelle grève des étudiants. Cette fois-ci, des tracts du Manifeste National pour l’Instauration de la Démocratie, Manidem, de Woungly Massaga, avaient inondé le campus. Ils y avaient été distribués en l’espace d’une nuit. Sans autre forme de mesure, l’armée avait de nouveau été déployée sur les lieux. Il s’en était suivi de nombreuses arrestations d’étudiants. La répression qu’avaient subie ces malheureux avait été terrible. Cette fois-là, par bonheur, l’armée n’avait pas trouvé le moyen de tirer, car la cible était inexistante. Néanmoins, elle avait fracassé de nombreuses portes de chambrettes d’étudiants, tout autour de Ngoa Ekele, à la recherche de tracts. Ce faisant, elle avait bastonné un grand nombre d’étudiants, violé des jeunes filles. Les malchanceux identifiés comme «meneurs», s’étaient retrouvés entre les mains du sinistre Jean Fochivé. Une camarade d’enfance de l’auteur de ce livre, prénommée Rité, est tombée hémiplégique, à la suite des effroyables tortures subies, pendant plusieurs années, dans les geôles de la BMM. Sa vie est, aujourd’hui, détruite.
Au mois de juin de la même année, quelque temps après ces arrestations, Ahmadou Ahidjo s’était retrouvé en vacances en France. Entre deux promenades, il avait accordé une interview à France Inter, (ne pas confondre avec RFI), au cours d’une émission dénommée Radioscopie, animée par un journaliste du nom de Jacques Chancel, et diffusée quotidiennement à 17 h. La communauté camerounaise en France, dans sa grande majorité, l’avait suivie, de bout en bout.
Nous nous trouvions, à l’époque, à la cité universitaire de Rouen, dans le Nord-Ouest de la France. A la question posée sur la nature de son régime et les événements de l’université de Yaoundé, celui qui aimait se faire appeler «père de la nation», avait ainsi répondu, tout de go : «.l’unité nationale et la paix sont fragiles au Cameroun, il faut, en conséquence, de la fermeté pour préserver ces précieux acquis du peuple camerounais.» (3)
(.) 1991: Paul Biya est déjà au pouvoir. Les étudiants de l’université de Yaoundé, dans leur majorité, sont plutôt partisans de la tenue d’une Conférence Nationale Souveraine. Le régime ne l’entend pas de cette oreille. L’armée est déployée dans le campus. Sa barbarie est telle qu’elle demande aux étudiants d’entonner un chant qu’elle avait spécialement composé pour ceux-ci :
«.mon C.E.P.E. dépasse ton baccalauréat, chante ! encore ! mon C.E.P.E. dépasse ton baccalauréat, chante ! encore ! mon C.E.P.E. dépasse ton baccalauréat, chante ! encore !»
On connaît la suite de la chanson: «zéro mort.». Morts imaginaires ou pas, il y a toutefois une chose à retenir (.)
Les événements de février 2008 (.)
Mais, pendant la chaude semaine du 25 au 29 février, à sa plus grande stupéfaction, Yaoundé a cessé de «respirer». Panique générale. Le président de la République est alors apparu, totalement transfiguré par la colère et le désarroi, à la télévision. Sa déclaration ? (.)
De ce discours lu sans exécution, préalable, de l’hymne national, trois choses importantes sont à retenir :
1/- la mise en cause de la jeunesse:«. des bandes de jeunes auxquels se sont mêlés des délinquants attirés par la possibilité de pillages .»
2/- l’Etat va sévir:«.Tous les moyens légaux dont dispose le Gouvernement seront mis en uvre pour que force reste à la loi.»
3/- Le Cameroun est un Etat de droit: c’est la rhétorique habituelle au Cameroun. Toutefois, ce que se gardent bien de dire ceux qui y ont recours, est que des lois ont été confectionnées pour protéger un groupe d’hommes, et pas forcément toute la population.
C’est ainsi que les régimes les plus terribles sont basés sur le droit. Ils sont bel et bien des Etats de droit. Le régime hitlérien, le régime mussolinien, le régime stalinien, le régime colonial, l’apartheid, en Afrique du Sud, tous ces régimes iniques se réclamaient du droit, et sont de ce fait, bel et bien des Etats de droit. Ils n’agissent pas de manière arbitraire. Ils respectent le droit, leur droit. En conséquence, lorsque l’on a recours à l’argument selon lequel un Etat quelconque est un Etat de droit, cela ne signifie guère que celui-ci est un Etat juste, qui garantit le bien-être général de la population. Pas du tout.
(.) De même, les soldats ont effectué une descente dans le campus de l’université de Yaoundé I. Ils y ont éventré d’innombrables portes, tabassé des dizaines d’étudiants, au motif que ces derniers hébergeaient des «apprentis sorciers», selon l’expression du président de la République, s’ils ne l’étaient pas, eux-mêmes. Le lendemain de leur descente infernale dans le campus, plusieurs étudiants avaient des yeux au beurre noir, des lèvres tuméfiées, des bras et des jambes cassées. Ces victimes du retour musclé à l’ordre par tous les moyens «.Tous les moyens légaux dont dispose le Gouvernement seront mis en uvre pour que force reste à la loi.»
« . Les étudiants Ntyam Freddy Lionel, Zambo Franck Thierry, Bikoé Jean Renaud, Ebo’o Félicien, Esselem Irénée ont eu des blessures profondes au niveau de la tête et des jambes brisées. Des dégâts matériels fort importants ont également été enregistrés (des portes de chambres défoncées, des scènes de pillage, etc.)
Plusieurs étudiants de diverses universités du pays, arbitrairement interpellés, ont été victimes de mauvais traitements, de tortures et de détentions tout aussi arbitraires dans les commissariats et brigades de la République. En l’état actuel de ses investigations, l’ADDEC en a établi une liste – non exhaustive : Abia David, University of Buea, Ancien Président de l’UBSU, signataire de la déclaration du Conseil patriotique et populaire de la Jeunesse (CPPJ) du 17 février dernier ; Ngoya Carlos, University of Buea, ex-Vice-président de l’UBSU ; Tchiengwa Djomo Paul Merlin, Université de Yaoundé I, Faculté des Sciences, Filière Sciences de la Terre Niveau 4 ; Sandjong Yannick, Université de Yaoundé I, Faculté des Sciences, Filière Chimie (CH3) ; Njutapmvoui Ernest Dubois, Université de Yaoundé I, Faculté des Arts, Lettres et Sciences Humaines -FALSH- Histoire Niveau 3 (Histoire 3) ; Onvoha Ernest Lincoln Université de Yaoundé I, Faculté des Arts, Let-tres et Sciences Humaines, FALSH, Arts du Spectacle (AS); Signs Kasiney Gama, Université de Yaoundé I, Faculté des Arts, Lettres et Sciences Humaines, FALSH, Linguistique Générale Appliquée Niveau4 (LGA4) ; Osake Robert, University of Buea, Level 300, Economics ; Oben Benjamin, University of Buea, Level 200, Education ; Nyemo Betumami Charles, University of Buea, Level 200, Environmental Science ; Engwoh Ngoh Abia, University of Buea, Level 300, Sociology ; Ngu Bongen Blandon University of Buea.» (4)
Quant aux arrestations, les soldats ont conduit au parquet, plus de 1600 jeunes gens, qui ont écopé de peines de prisons s’étalant de deux à quinze ans ! Ainsi que l’avait annoncé le président de la République, «.force reste à la loi». Lors du conseil des ministres du vendredi 07 mars 2008, qui a suivi cette barbarie, ce dernier n’a pas desserré les dents.
«.Il a à peine tendu la main au Premier ministre, certainement parce qu’il était à côté de lui. Puis, il s’est mis à lire sa communication spéciale. D’abord d’un ton calme. Et, subitement, d’un ton grave. Je n’ai jamais vu le président dans un tel état. remarque un membre du gouvernement. Au bout de 20 minutes, il a conclu et s’est levé pour partir. Face aux hésitations de son protocole, Paul Biya demande s’il n’y a personne pour lui ouvrir la porte. Sur ces entrefaites, M. Badel Ndanga Ndinga, officiant dans son rôle de secrétaire des conseils ministériels, fait un saut inespéré, man uvre rapidement et ouvre la porte au Chef de l’Etat qui laisse derrière lui un gouvernement quelque peu perdu voire désemparé.» (5)
Pour sa part, le Conseil Patriotique et Populaire de la Jeunesse, a rendu public la déclaration suivante :
«. Les jeunes condamnent cet usage disproportionné et scandaleux de la violence d’Etat, mobilisée contre les civils désarmés émeutiers, mais citoyens malgré tout. Ils s’étonnent en outre que la gestion des émeutes urbaines ait pris des allures d’une guerre contre le peuple, au vu de tous les corps de la police, de la gendarmerie et de l’armée (corps d’élites compris) mobilisés contre les populations, de l’artillerie lourde (canons et chars d’assaut) aperçue dans certaines rues de Yaoundé en cette circonstance, et surtout au vu de la centaine de vies humaines supprimées à travers le pays du fait des tirs sans sommation des forces armées et de l’usage des balles réelles contre les manifestants. (.) les jeunes dénoncent les conditions de détention, les mauvais traitements et les actes de torture infligés aux milliers de jeunes prévenus, ainsi que la diabolisation et la stigmatisation facile des émeutiers qui ne rendent pas compte de la complexité des problèmes et ne contribuent pas à la compréhension des causes du mal.
Les jeunes dénoncent tout autant la caporalisation du pouvoir judiciaire par l’exécutif, avec pour conséquence des procès expéditifs et commandés, la violation préméditée des droits de la défense, les multiples abus des juges manifestement aux ordres, les pression sur le barreau au fin d’empêcher l’exercice équitable de la justice et la violation scandaleuse du code de procédure pénale (.) par ailleurs, les jeunes ont du mal à comprendre que le bas peuple et les émeutiers de la faim, victimes de la mal gouvernance en vigueur, soient livrés à la mort ou à la prison sans jugement pour avoir exprimés leur ras-le-bol, alors même que le pillage de la fortune publique, infiniment plus dévastateur et perpétré depuis des décennies par des criminels à cols blancs souvent dissimulés dans le gouvernement ou au parlement, restent globalement impunis, bénéficiant, au contraire, de la complaisance hypocrite des autorités publiques. Remarquent que, à situation de crise comparable, au Burkina Faso pendant la même période, il y a eu 200 interpellations, et à peine 29 condamnations.» (6)
Dans un rapport, l’organisation de protection des droits de l’homme accuse les autorités de se servir des institutions publiques pour empêcher les opposants de s’exprimer et de manifester
En RDC, Amnesty International s’inquiète d’une « répression systématique » des personnes qui s’opposent au maintien au pouvoir de Joseph Kabila au-delà de son mandat. Dans un rapport intitulé « Répression de la liberté d’expression sur fond de retard des élections en République démocratique du Congo », l’organisation de protection des droits de l’homme accuse les autorités de se servir des institutions publiques pour empêcher les opposants de s’exprimer et manifester.
Menaces, harcèlement, interdiction de manifester ou encore problèmes fiscaux et démêlés avec la justice, le dernier rapport d’Amnesty International est sans appel. A en croire l’organisation, la vie se complique dès qu’un Congolais choisit de s’opposer au maintien au pouvoir de Joseph Kabila.
« On a vu clairement à Lubumbashi que quand l’opposition veut accueillir son leader à l’aéroport, les autorités évoquent l’interdiction générale de manifestation politique. Mais quand deux jours ou une semaine plus tard, quelqu’un de la majorité présidentielle arrive à l’aéroport, cette manifestation est facilitée par les services de sécurité, explique Evie Franck, représentante d’Amnesty International à Nairobi. C’est une violation de la loi congolaise, mais aussi d’un droit humain, notamment le droit à la liberté d’association. »
Le porte-parole du gouvernement s’oppose à ces critiques. Pour Lambert Mendé, il est impossible de parler de campagne d’intimidations d’opposants politiques en RDC.
« Aujourd’hui, même si vous lisez la presse congolaise, vous trouverez probablement une dizaine de titres où le président est traité de tous les noms, mais personne ne réprime ces gens-là, affirme Lambert Mendé. Il y a bien sûr des opposants qui ont des problèmes de droit commun, des problèmes de spoliation de biens privés. Mais pourquoi voudriez-vous qu’on aille voir la justice pour lui dire de ne pas poursuivre quelqu’un parce qu’il fait de la politique ou qu’il est dans l’opposition ? »
Avec ce rapport, Amnesty International appelle les autorités congolaises à libérer, sans condition, tous les prisonniers politiques et abandonner les charges qui pèsent contre eux pour décrisper le climat politique. C’est aussi l’une des volontés de l’opposition congolaise dans le cadre du dialogue avec le pouvoir.
Affrontements entre police et jeunes du rassemblement de l’opposition autour des sièges des partis politiques d’opposition avant l’ouverture du dialogue.Droits réservés)/n
Jeunes soldats, ils ont choisi de ne pas rentrer chez eux au terme de leur mission à l’étranger craignant la répression qui s’abat sur les militaires suspectés d’être proches de l’opposition
Ce sont de jeunes soldats. Ils sont Burundais et ils ont choisi de ne pas rentrer chez eux au terme de leur mission à l’étranger. Leur raison : ils craignent la répression qui s’abat au Burundi sur les militaires suspectés d’être proches de l’opposition et qui cible en particulier les jeunes officiers tutsis, selon plusieurs rapports d’ONG ainsi que des Nations unies. Selon les informations recueillies par RFI, ils sont au moins 14 dans ce cas, dont des policiers et des officiers supérieurs.
Thomas* est un jeune militaire burundais en mission dans la Corne de l’Afrique. Il a décidé de désobéir à ses supérieurs et de ne pas rentrer au pays en raison de la répression qui y sévit : « Toutes les arrestations arbitraires, ces tortures, ces exécutions extrajudiciaires sont effectuées conjointement par les services de renseignement et la milice Imbonerakure, [la ligue des jeunes du parti au pouvoir, ndlr]. Ils se sont octroyé le pouvoir d’arrêter les militaires burundais, surtout ceux de la minorité tutsie et les jeunes officiers. Ils s’en prennent à leurs familles les arrêtent, les insultent, les torturent et parfois ils les tuent. »
Selon plusieurs rapports d’ONG, les officiers tutsis sont particulièrement ciblés par la répression. Le 12 août 2016, le comité des Nations unies contre la torture s’est dit « alarmé par les informations concordantes faisant état d’assassinats et disparitions forcées d’officiers des anciennes Forces armées burundaises », ex-FAB, l’ancienne armée dominée par la minorité tutsie. Des informations corroborées par plusieurs rapports du Haut-Commissariat des Nations unies pour les droits de l’homme depuis quelques mois.
Rivalité « Il faut prendre en compte la rivalité entre les différentes factions de l’armée pour comprendre le phénomène », explique Anschaire Nikoyagize, président de la ligue Iteka, une ONG burundaise de défense des droits de l’homme. « Il y a une volonté d’ethniciser le conflit, mais la crise est avant tout politique. Elle porte sur le troisième mandat brigué par le président en 2015 », ajoute-t-il. Pour certains observateurs, cette tendance pourrait constituer une atteinte à l’équilibre ethnique au sein de l’armée consacré par les accords d’Arusha à la fin de la guerre civile.
Thomas et trois de ses camarades affirment avoir trouvé leurs noms sur une liste de militaires à surveiller qui circule sur les réseaux sociaux et avoir reçu des menaces de la part de leurs collègues. Ils prennent alors la décision de désobéir : « Nous avons eu peur d’être arrêtés comme ça a été le cas d’un militaire à l’aéroport de Bujumbura alors qu’il rentrait de mission en Centrafrique, il y a quelques jours », explique-t-il.
Plusieurs défections
Ils ne sont pas seuls : dans un autre pays d’Afrique, deux soldats ont demandé l’asile, selon une source officielle. Par ailleurs, au moins deux policiers ne sont pas revenus au terme de leur mission en Centrafrique et en Europe, deux jeunes qui suivaient les cours d’une école militaire ont fait défection. Sur un autre continent, trois de plus ont décidé de ne pas rentrer, car ils craignent pour leur sécurité. Certains ont entamé des démarches pour demander l’asile politique.
Combien d’autres se cachent ? Selon une source onusienne, le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) se prépare actuellement à une multiplication des demandes d’asile de militaires burundais.
Joint par RFI, le colonel Gaspard Baratuza, porte-parole de l’armée burundaise, affirme être au courant de certains de ces cas. Mais il dit ne pas comprendre les motivations de ces soldats. « S’ils ont été manipulés et font maintenant de la politique, alors je m’en lave les mains », dit-il.
M. Baratuza ajoute qu’il ignore également les raisons qui ont poussé son prédécesseur, le lieutenant-colonel Adolphe Manirakiza à présenter sa démission puis de prendre le chemin de l’exil lorsque s’est achevé son mandat comme porte-parole de la Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca). De bonne source, ce dernier craignait pour sa vie s’il venait à rentrer. Aujourd’hui, Thomas et ses camarades se cachent et lancent un appel à l’aide : « que quelqu’un vienne nous sortir de là ».
Des militaires assurent la sécurité à Bujumbura, le 2 mai 2015. (Photo d’illustration)Droits réservés)/n
Suite à l’incendie provoqué le 31 mai dernier par l’inflammation du carburant frelaté, le gouverneur du Nord vient d’instruire une opération «coup de poing» entamée par Garoua 1er
La lutte contre l’utilisation du « zoua-zoua » se poursuit au Nord. Le gouverneur de cette région vient d’engager, dans la ville de Garoua, une opération d’inspection et de répression du phénomène de stockage du carburant frelaté et de contrebande dans les lieux d’habitation et quartiers résidentiels.
Cette initiative rentre dans le cadre des mesures annoncées par gouverneur du Nord au sujet de l’activité autour du «zoua-zoua», après l’incident survenu le 31 mai 2016 au niveau de l’avenue Moussa Yaya Sarki Fada à Garoua, à savoir l’incendie provoqué par l’inflammation du carburant frelaté.
La campagne actuelle, conduite par le sous-préfet de l’arrondissement de Garoua Ier, Saïdouna Ali, est assortie d’un arrêté formel interdisant le stockage à domicile du carburant. Au terme d’une première descente sur le terrain, tous les magasins de stockage inspectés ont été vidés, les fûts et autres bidons contenant du carburant saisis, annonce Saïdouna Ali.
Une opération similaire sera lancée dans les prochains jours à Garoua IIe, a informé le sous-préfet dudit arrondissement, François Mabaya. Et par la suite, d’autres communes et départements leurs emboîteront le pas.
La police congolaise a été déployée ce mardi pour empêcher la tenue des conférences-débats organisées par l’opposition à cette occasion
En République démocratique du Congo, retour sur les manifestations qui s’étaient déroulées à Kinshasa il y a tout juste un an. Le 19 janvier 2015, des manifestations contre la révision de la loi électorale avaient été suivies de répressions. Plusieurs dizaines de personnes avaient été tuées. Pour commémorer ces évènements, l’opposition congolaise a organisé des conférences-débats, mais la police est déployée pour empêcher la tenue de ces réunions.
A la terrasse d’un bar de Kinshasa, il n’y a pas de réunion. Elle devait avoir lieu, mais le bar a été fermé et investi par des policiers. Un homme, qui est entré pour demander où était son fils, a appris qu’il avait été arrêté. Selon les organisateurs de cette conférence-débat, 25 personnes qui se trouvaient à l’intérieur auraient ainsi été arrêtées par la police.
Les forces de l’ordre, de leur côté, disent tout simplement que la loi interdit de faire cette manifestation ici, et la presse n’est pas autorisée à rentrer. Depuis, les policiers sont partis et se sont postés au bout de la rue pour suivre l’évolution de la situation.
Des scènes identiques se sont déroulées dans d’autres lieux de la capitale. Les prêtres de certaines églises ont été surpris de voir des policiers arriver et leur dire qu’il ne fallait pas qu’il y ait des messes en souvenir de ces victimes, que c’était un ordre du gouvernement en raison d’un risque de troubles. Un de ces prêtres estime que cette intervention est une atteinte à la liberté de confession.
Manifestation contre l’adoption d’une nouvelle loi électorale, à Kinshasa, RDC, le 19 janvier 2015.Droits réservés)/n
Une descente de la Brigade de contrôle et de la répression de la fraude du ministère du Commerce a permis de constater la stabilité des prix dans certains marchés de Yaoundé
La Brigade de contrôle et de répression de la fraude du ministère du Commerce (Mincommerce) a effectué vendredi, 15 janvier 2016, une descente inopinée dans certains marchés de Yaoundé. Objectif s’assurer de l’observation des recommandations du mincommerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, au sujet du prix du riz.
« Il serait compréhensible que les ménages camerounais paient un impôt que l’Etat n’aura pas récupéré. Il n’est pas question que les commerçants gagnent le moindre franc sur le dos des consommateurs », a indiqué le chef de la Brigade de contrôle et de répression de la fraude, Martin Charles Abessolo Monefong cité dans le quotidien national édition du lundi, 18 janvier 2016.
Au cours de la descente, force a été de constater que la plupart des commerçants de la capitale politique camerounaise respectent les prix. Mis à part quelques commerces qui ont été sanctionnés, les prix du riz sont restés inchangés.
C’est au terme d’une rencontre, le 13 janvier dernier, avec les opérateurs privés de ce secteur que le Mincommerce avait annoncé que, malgré la réinstauration du droit de douane, il n’est pas question d’une augmentation du prix du riz au Cameroun.
« Nous avons vu en fin d’année que le pays disposait de stocks de l’ordre de quatre à cinq mois. Lesquels stocks ont été acquis à un certain niveau de prix et sont entrés en exonération des droits de douane », a indiqué Luc Magloire Mbarga Atangana dans une interview publié par le même journal.
Le ministre du Commerce a donné des instructions pour une reprssion des contrevenants aux indications Droits réservés)/n
Ces sanctions, que le Conseil doit formellement adopter jeudi, consistent en une interdiction de visa et le gel des avoirs dans l’UE, des personnalités responsables de la récente répression
Après les Etats-Unis, l’Union européenne devrait adopter jeudi, 1er octobre, des sanctions contre quatre proches du président burundais Pierre Nkurunziza. Ces sanctions ont obtenu l’accord de principe des 28 Etats membres de l’UE la semaine dernière, mais elles devraient formellement être adoptées jeudi par le Conseil de l’Union européenne. Elles consistent en une interdiction de visa et le gel de leurs avoirs dans l’UE, des personnalités responsables de la répression de ces derniers mois.
Les discussions ont été longues pour établir la liste des quatre. Selon des sources diplomatiques, il s’agit de fonctionnaires ayant un poste à responsabilité dans les services de sécurité, des personnalités considérées comme directement impliquées dans les violences de ces derniers mois.
«Il ne s’agit ni de personnalités politiques, ni d’exécutants, mais bien de donneurs d’ordres», précise une source diplomatique européenne. «On est dans le registre du symbolique», commente toutefois un autre diplomate européen, reconnaissant qu’il était peu probable que les personnes visées aient des comptes en banque à l’étranger ou l’intention de voyager.
Article 96 de l’accord de Cotonou
La décision de principe de prendre des sanctions cette semaine a surpris plus d’un diplomate à Bujumbura. Certains estiment qu’il aurait peut-être été plus judicieux de commencer par l’autre procédure lancée par l’Union européenne, à savoir l’ouverture de discussions autour de l’article 96 de l’accord de Cotonou. Cet accord fixe la coopération entre l’Union européenne et les pays tiers. Ces discussions pourraient aboutir à la rupture de toute coopération si des progrès notables n’étaient pas enregistrés en termes de respect des droits de l’homme, des libertés publiques et d’ouverture démocratique.
Pourquoi prendre des sanctions avant de proposer des négociations? Les deux procédures auraient pu coïncider, mais le commissaire européen chargé de la coopération internationale, Neven Mimica, avait renvoyé la décision sur l’article 96 à la mi-octobre toujours selon des sources diplomatiques, le temps d’obtenir un complément d’information. Neven Mimica souhaitait également en discuter avec les chefs d’Etat de la région. Il était au Rwanda, en Ouganda et au Kenya mi-septembre.
Le président Nkurunziza avec ses deux vice-présidents, le 20 août 2015.Droits réservés)/n
Déclaration relative à la reconnaissance par Monsieur François Hollande, président de la République française, sur les souffrances infligées au peuple camerounais à travers la répression du mouvement nationaliste indépendantiste.
Lors de sa conférence de presse tenue durant son escale à Yaoundé, monsieur François Hollande, Président de la république française, a pour la première fois clairement reconnu les souffrances infligées au peuple camerounais, à travers la répression barbare que les troupes coloniales et leurs supplétifs locaux, menèrent contre les valeureux, intrépides et admirables dirigeants, militants et sympathisants du mouvement nationaliste incontestablement incarné par l’Upc, Union des populations du Cameroun.
S’il est incontestable que le pays Bassa et le pays Bamiléké subirent les plus sanglantes destructions assimilables au génocide selon la propre définition des nations unies et des conventions internationales y relatives, il est absolument indécent, faux, inapproprié, inopportun et dangereux, de vouloir réduire, voire circonscrire les souffrances du peuple camerounais à ces régions et à leurs ressortissants. C’est dans le sud profond, que le patriote Ossendé Afana fut lâchement assassiné alors qu’il tentait d’ouvrir un front, pour ne citer que cet exemple. Il faut donc éviter d’insulter la mémoire vive et collective de tout le peuple camerounais, par une telle interprétation.
En tout état de cause, la Commission indépendante contre la corruption rappelle avec force et patriotisme, que tous les Camerounaises et Camerounais, du nord au sud et de l’Est à l’Ouest, ont souffert de la répression colonialiste à un moment ou à un autre. Ils ont, tous ensemble sans discrimination, un égal intérêt au progrès du pays, à son développement dans la bonne gouvernance, la démocratie et des élections libres et transparentes.
Il reste néanmoins indéniable, que des compatriotes qui ont vu des têtes coupées, des villages entièrement rasées et brûlées au napalm par les soldats français fous revenus d’Indochine, ont vécu un traumatisme exceptionnel et une expérience particulière.
Suspension des licences de transports, retrais des permis de conduire, mise en fourrière des véhicules, ont été annoncées par le ministre Robert Nkili à l’attention des indisciplinés du secteur
Le ministre des Transports, Robert Nkili, a annoncé, vendredi, de nouvelles mesures sanctionnant les conducteurs indisciplinés sur la route. Il s’agit de la suspension des licences de transport, du retrait des permis de conduire et de la mise en fourrière des véhicules.
Les contrôles routiers de répression seront accentués avec le déploiement du matériel roulant dotés de radars. La réception solennelle de ce matériel acquis par le ministère des Transports a eu lieu le 17 avril dernier à Yaoundé, au cours d’un séminaire d’évaluation de la situation.
Ces mesures prises par le Mintrans ont pour objectif de réduire les accidents mortels sur des axes routiers. «Le facteur humain explique à 90% les accidents de la circulation. Ce sont les excès de vitesse, la conduite en état de fatigue et en état d’ébriété, le mauvais dépassement et stationnement», a indiqué le chef de division des études, de la planification, de la programmation et de la coopération du ministère des Transports, Valérie Ongolo Zogo, cité dans le quotidien national ce mardi.
Il propose par ailleurs que «les administrations, les acteurs et les associations professionnels du secteur de transport se mettent ensemble pour identifier les actions pertinentes, définir un chronogramme de mise en uvre desdites actions et les responsabilités concrètes pour l’exécution de ces actions en vue de réduire le nombre de morts sur la route».