Cameroun : les Etats-Unis ont injecté 588 millions de F en 3 ans à l’hôpital Laquintinie

 

La somme est repartie dans le renforcement des services de prévention, de soins et de traitement pour toutes les personnes vivant avec le VIH, y compris les enfants, les adolescents, les adultes et les populations clés et vulnérables de l’hôpital.

Hier 12 avril 2022, l’Ambassadeur Christopher J. Lamora a visité l’hôpital Laquintinie de Douala, en compagnie de la Directrice Pays du Centre américain pour le Contrôle et la prévention des maladies (CDC), Dr. Emily Kainne Dokubo.

En partenariat avec le ministère camerounais de la Santé Publique, le CDC fournit des soins et des services de prise en charge par l’intermédiaire des partenaires de mise en œuvre dans 308 formations sanitaires réparties dans les 10 régions du pays.

Par le biais du financement du Plan présidentiel d’aide d’urgence à la lutte contre le SIDA (PEPFAR) des États-Unis, le CDC soutient les services cliniques et de laboratoires de l’hôpital Laquintinie depuis 2009.

« Au cours des trois dernières années, le CDC a investi plus de $975 000 (588 millions de FCFA) pour renforcer les services de prévention, de soins et de traitement pour toutes les personnes vivant avec le VIH, y compris les enfants, les adolescents, les adultes et les populations clés et vulnérables de l’hôpital », indique l’Ambassade.

Cameroun : plus de 16 000 enfants sous antirétroviraux grâce aux USA

C’est grâce au Plan d’urgence du président des USA pour la lutte contre le SIDA (PEPFAR).

 

Depuis 2013, le Plan d’urgence du président des Etats-Unis pour la lutte contre le Sida soutient les efforts du Cameroun. Le PEPFAR offre une subvention annuelle de 51,4 milliards de francs CFA pour la lutte contre le VIH Sida. Dans ce soutien financier, les femmes enceintes et les enfants bénéficient de 3,4 milliards de francs Cfa. En huit ans, ce sont au moins 289 milliards de francs CFA que les USA investissent au Cameroun dans cette  lutte. Pour l’année 2021, le plan de Joe Biden permet de faciliter l’accès aux antirétroviraux à plus de 16 000 enfants au Cameroun. Ces données sont contenues dans un communiqué de presse signée de l’Ambassade des Etats-Unis au Cameroun.

La représentation diplomatique accorde un point d’honneur a la maladie chez les enfants. « Ensemble, protégeons et améliorons les soins fournis à nos enfants et adolescents », préconise-t-elle.

Le soutien des USA à la lutte contre le Sida s’étend au plan mondial. Depuis 2003, le  PEPFAR soutient avoir sauvé 20 millions de personnes et prévenu des milliers d’infections au VIH.

Cette année, le thème mondial « Mettre fin à l’épidémie de VIH : assurer un accès équitable, faire compter chaque voix ».

Cameroun : les filles de 15 à 24 ans, neuf fois plus contaminées au VIH que les garçons

Constat du Comité de lutte contre le Sida, rapporté dans un artiche publié en septembre dernier sur le site officiel du ministère de la Santé Publique.  

Ce 1er décembre est Journée mondiale de lutte contre le Sida. Au Cameroun, d’après les statistiques du ministre de la Santé Publique (Minsanté), les personnes les plus contaminées  par le VIH sont les jeunes filles âgées de 15 à 24 ans. Contrairement aux jeunes garçons de la même tranche d’âge.

Situation inquiétante même si le taux de prévalence est en baisse au sein de la tranche la plus vulnérable. Entre 2004 et 2020 en effet, le Minsanté révèle que « le taux de prévalence du VIH est passé de 5,6% à 2, 7% au sein de la population âgée entre 15 et 49 ans ». Et l’on note une baisse considérable des nouvelles infections  de 47.958 en 2004 à 11.175 (Spectrum 2021).

Cependant, pour poursuivre la lutte contre le Sida, le Minsanté  a élaboré de nouvelles orientations. Notamment l’augmentation de  la couverture en antirétroviraux chez les enfants, les jeunes et les adolescents; La réduction de l’incidence de l’infection à VIH chez la jeune fille dont l’âge est compris entre 15 et 24 ans; La promotion de  l’Auto dépistage comme stratégie complémentaire,  visant à accroître les connaissances sérologiques du VIH et  la rétention aux soins et au traitement des personnes vivant avec le VIH en contexte de Covid-19.

Pour cette journée mondiale de lutte contre le Sida, l’OnuSida met un accent  sur l’éradication urgente des inégalités dans la gestion des pandémies. D’où  le thème : « Mettre fin aux inégalités. Mettre fin au Sida. Mettre fin aux pandémies ».

Cameroun : à la quête du nouveau Fonds de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme

Ce fonds à mobiliser doit permettre une gestion efficiente desdites épidémies, pour garantir à tous un avenir plus sain, plus sûr et plus équitable.

Le Premier ministre Dion Ngute,  préside ce 30 juin 2021, le lancement officiel du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Ce fonds à mobiliser doit permettre une gestion efficiente desdites épidémies, pour garantir à tous un avenir plus sain, plus sûr et plus équitable.

Concrètement, il est question pour le Cameroun de mener une consultation inclusive au niveau national, afin de solliciter le financement du Fonds pour une gestion des trois épidémies pour la période 2020-2023.

Lors de sa participation à la 6e conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial à Lyon (France) du 9 au 10 octobre 2019, le chef de l’Etat, Paul Biya, avait annoncé 5 millions de dollars US, soit environ trois 3 milliards de FCFA comme participation du Cameroun à la reconstitution des ressources de ce Fonds au cours de la période 2020-2023.

A noter qu’au moment où se tient la cérémonie de lancement du nouveau fonds à Yaoundé, l’Organisation mondiale de la Santé et le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme signe un accord de coopération et de financement portant sur la mise en œuvre de 10 initiatives stratégiques destinées à mettre plus rapidement un terme aux épidémies de sida, de tuberculose et de paludisme et à renforcer les systèmes de santé.

Ce nouvel accord, qui couvrira la période de mise en œuvre 2021-2023, vise à remédier à certaines difficultés persistantes qui entravent les progrès de la lutte contre les trois maladies et à assurer les gains durement acquis et aujourd’hui menacés par de nouvelles pandémies comme celle du COVID-19.

Cameroun : des chercheurs révolutionnent la prise en charge du VIH

Rendus à une époque où les antirétroviraux se heurtent de plus en plus à une résistance du virus chez les personnes vivant avec le VIH, une équipe de chercheurs camerounais encadrée par l’Anrs et de l’Unitaid, vient de parvenir à des conclusions porteuses d’espoir. Celles ci permettront d’améliorer le traitement antirétroviral mais aussi, d’offrir une meilleure qualité de vie aux millions de personnes séropositives que compte l’Afrique.

La bonne nouvelle vient de Yaoundé. C’est au coeur de la capitale politique du Cameroun que l’étude Namsal (New Antiretroviral and Monitoring Stratégies in HIV-infected Adults in Low-Income Countries) menée par un groupe de médecins camerounais et co-financée par l’Anrs et l’Unitaid a été menée.

Cette étude avait pour objectif de comparer l’efficacité du Dolutégravir (DTG) à celle de  l’Efavirenz, deux molécules utilisées dans le traitement de première intention chez les personnes séropositives. Elle a permis d’aboutir à la conclusion selon laquelle le traitement de première intention à base du Dolutégravir est une bonne alternative à celui à base de l’efavirenz pour les pays en voie de développement.

 

Le Dolutégravir, une molécule salutaire pour les pays du Sud

Avant l’étude Namsal, il n’existait jusqu’alors aucun travail scientifique comparant directement  l’action du Dolutégravir à celle de l’Efavirenz dans le contexte délicat des pays à ressources limitées comme ceux des situés au Sud du Sahara.

L’étude réalisée auprès de 600 patients volontaires à Yaoundé a démontré la non infériorité du traitement à base du Dolutégravir par rapport à celui à base de l’Efavirinz. Toutefois, les recommandations qui en découlent surclassent de loin le Dolutegravir qui s’avère être une meilleure alternative à l’Efavirinz dans le contexte du traitement des personnes vivant avec le VIH dans les pays pauvres comme c’est la cas du Cameroun.

D’un point de vue clinique, il s’est avéré que le DTG présente une meilleure réponse dans le traitement. Dans le contexte de l’étude, les participants ont montré une tolérance similaire aux deux traitements même si des effets indésirables comme la prise de poids des patients ont été observés chez les patients traités au DTG. C’est d’ailleurs en partie à cause de ces effets que l’étude sera prolongée en 2021 afin de permettre aux cliniciens de mieux contrôler les effets indésirables.

Les conditions de réalisation de l’étude

L’étude en elle même a démarré en juillet 2016. Elle a été menée dans trois hôpitaux de Yaoundé que sont l’hôpital central, l’hôpital militaire,  et l’hôpital de district de la Cité-verte. Promue par l’Anrs Cameroun, l’étude a été dirigée par une équipe de médecins camerounais supervisée par le Dr Charles Kouanfack de la faculté de médecine de Dschang et le professeur Eric Delaporte, virologue à l’Université de Montpellier et coordinateur Nord de l’ANRS.

Les participants à l’étude ont été classés en deux catégories. D’un côté se trouvaient des patients suivant un traitement  à base de Dolutégravir ( participants DTG) et d’un autre côté se trouvaient des patients sous un traitement à base de l’Efavirenz (participants  EFV 400). Après 48 semaines de traitement, 74,5% des participants DTG et 69% des participants EFV 400 présentaient une charge virale VIH plasmatique inférieure à 50 copies virales par millilitre de sang prélevé..

Il est à préciser que la charge virale VIH plasmatique correspond au nombre de copies d’un virus dans un volume de fluide donné.

Le rapport qualité prix

Il est important de souligner que dans ses dernières recommandations, en 2018, l’OMS préconisait déjà un traitement de première intention pour l’infection par le VIH à base de DTG comme alternative d’un traitement à base de l’Efavirenz 400.

L’étude Namsal a permis de démontrer que le protocole à base de DTG est adéquat pour les pays à faible revenus car il coûte moins cher que celui à base de l’EFV et a une meilleure réponse dans le traitement. En effet le DTG est un antirétroviral à haute barrière génétique et donc très efficace pour les virus les plus résistants. Il permet aussi à un patient de rester le plus longtemps possible sur une ligne de traitement.

Rappelons que les patients atteints du VIH sida selon leur niveau d’infection ( nombre de virus présents dans le sang) sont admis sous traitement via des lignes thérapeutiques distinctes.

Au Cameroun, les patients sont classés dans trois différents schémas thérapeutiques (lignes de traitement). De la première pour les moins infectés  à la troisième pour les personnes qui présentent une très grande quantité de virus pour une petite quantité de sang prélevé. Durant la phase de traitement, au fur et à mesure que les patients prennent leur médicaments, plus le virus à son niveau mute et  au bout d’un certain moment devient résistant au traitement. Quand le virus n’est plus sensible au médicament, le patient est admis à une autre ligne de traitement. Or le DTG dont l’efficacité a été prouvée s’avère très efficace dans ce sens qu’il permet au patient qui suit bien son traitement de rester en première ligne le plus longtemps possible. En d’autres termes, les principes actifs du DTG sont si forts que le VIH ne parvient pas à s’adapter ou encore à muter en leur présence.

Petit bémol…

Cependant, par mesure de prudence, le traitement au Dolutégravir reste déconseillé aux femmes enceintes. En effet, une étude réalisée au Botswana a montré un risque potentiel accru de malformation foetal chez les femmes qui ont pris du dolutégravir au début de leur grossesse. Le traitement au DTG jusqu’alors sera préconisé aux personnes séropositives naïves de traitement antirétroviral, les femmes sous contraception, les femmes ménopausées et les patients à charge virale indétectable.

Des économies pour les Etats qui subventionnent le traitement

Du fait des ressources économiques limitées, l’Afrique au sud du Sahara, se démarque par une progression alarmante du nombre de patients en échec thérapeutique.  Eric Delaporte, professeur de maladies infectieuses à l’université de Montpellier, et grande figure contemporaine dans la lutte contre le VIH reconnaît que « dans les pays riches, où les patients bénéficient d’un suivi individualisé et de schémas thérapeutiques “sur mesure”, l’échec thérapeutique est moins fréquent et n’est pas assimilé à un problème de santé publique ». Cependant en Afrique, du fait de la faiblesse des systèmes de santé il est impossible de traiter individuellement les patients ou de mettre au point des protocoles sur mesure.

Plusieurs études ont révélé par exemple qu’en Afrique subsaharienne, les schémas thérapeutiques de 2e ligne coûtent deux fois plus que ceux de 1ʳᵉ ligne. Et pour ceux de 3eme ligne, le coût peut être jusqu’à 14 fois plus élevé.

Cet État des choses pourrait conduire certains gouvernements où la prise en charge du traitement des PVVIH est gratuite,  à intégrer le DTG comme traitement de première intention dans leur prochaine transition vers les nouveaux antirétroviraux. Cela permettra de réduire le nombre d’échec thérapeutiques dans le traitement de première ligne, mais surtout de retenir les patients sur la première ligne qui est la moins coûteuse et donc la plus facile à gérer pour les Etats.

Dans un pays comme le Cameroun où la prise en charge des patients admis entre la première et la troisième ligne est subventionnée par l’Etat, il est de plus en plus difficile pour l’Etat de soutenir la subvention dans un contexte où on dénombre de plus en plus de patients qui par négligence dans le traitement grillent la ligne 1 pour s’installer en ligne 2 ou 3 beaucoup plus coûteuses pour l’Etat.

En ce moment, des études socio économiques sont en cours de réalisation par l’équipe Namsal. Elles permettront de déterminer l’impact économique lié à une transition vers le DTG dans le traitement antirétroviral.

Lutte contre le Sida: des progrès contrastés au Cameroun

Tandis que la neuvième Conférence scientifique sur le VIH se déroule à Paris du 23 au 26 juillet. Le Cameroun continue de se battre pour réduire la transmission du virus de la mère à l’enfant, notamment par l’emploi des ARV qui font souvent défaut.

Des femmes en boubous chatoyants, enceintes ou portant un bébé, sont rassemblées devant un centre de santé de Garoua, au nord du Cameroun. «Nos bénévoles ont fait du porte-à-porte pour les encourager à venir se faire tester», explique Odette Etame, directrice de l’association «Nolfowop» (No limit for women project), soutenue par l’Unicef.

Près de la moitié des Camerounaises séropositives accouchent à la maison : souvent, elles ignorent être contaminées et n’ont pas reçu les traitements qui diminuent le risque de transmission du VIH aux bébés.

Plan de bataille

Couverte d’un voile rose, Clarisse Njama sort du centre en brandissant fièrement le papier attestant qu’elle n’est pas contaminée. C’est son premier dépistage : une petite goutte de sang sur une bandelette et un résultat immédiat. «Mon mari ne voulait pas me donner 2 000 francs CFA (3,20 €) pour venir à la consultation prénatale. Mais les bénévoles m’ont dit que les soins pour le sida étaient gratuits. Alors j’ai payé moi-même la moto, avec l’argent de mon petit commerce».

Selon l’OMS, 560 000 Camerounais (sur 20 millions) sont porteurs du VIH. Le taux de prévalence aurait baissé en 2016, selon des estimations (3,8 %, contre 4,3 % en 2011), grâce à un impressionnant plan de bataille visant à diminuer la transmission de la mère à l’enfant. Ainsi, 87 % des femmes qui vont aux consultations prénatales sont testées et, en principe, mises sous thérapie à vie.

Mais, en 2016, seulement la moitié a reçu des antirétroviraux (ARV). «Le personnel soignant n’est pas assez accueillant, ni assez nombreux», explique Theresa Nduwimana, responsable «Sida» de l’Unicef au Cameroun. L’hôpital de Garoua, qui dessert 2,7 millions d’habitants, n’a qu’une pédiatre et une gynécologue. Il y a aussi de fréquentes pénuries d’ARV, «dues à des problèmes de logistique». Voire de corruption.

Traitées en parias

Comme peu d’hommes sont dépistés, les femmes sont les premières victimes de la stigmatisation, toujours bien réelle, des malades du sida. Chez les Peuls musulmans du nord, il n’est pas rare qu’elles soient chassées de chez elles.

La maigre Amina, au visage usé, veille sur sa petite-fille d’un an. Elles habitent dans un village à 110 km de Garoua. Le bébé, sous ARV, souffre de malnutrition. «On n’a pas de lait, explique-t-elle. Ma fille de 22 ans était très malade et elle est morte après l’accouchement. Je ne savais pas qu’elle avait le sida. Je suis en colère contre son mari, qui avait 36 ans et l’a prise comme seconde épouse». Les mariages forcés de très jeunes filles avec des hommes âgés polygames sont fréquents dans le nord du Cameroun. La prostitution, aussi.

Priscilla Yuballa est sortie très jeune «avec des gars». À 14 ans, elle a eu un bébé séropositif, qui n’a pas survécu. «Ma grande sœur a dit à tout le monde que j’avais la maladie, se lamente-t-elle, tête baissée. Les gens m’insultent avec les yeux. Ma vie est gâtée». Seulement 13 % des 80 000 enfants séropositifs du pays ont été soignés en 2015. Le Cameroun est sur la bonne voie, mais il reste beaucoup à faire pour diminuer la mortalité et lutter contre l’opprobre.

Lutte contre le Sida: Barthélémy Toguo veut «vaincre le virus!»

A l’occasion de la journée internationale contre le Sida célébrée ce 1er décembre, l’artiste-plasticien camerounais présente au Centre Pompidou-Paris une installation de 18 vases en porcelaine

Ce jeudi 1er décembre est placé sous le signe de la Journée internationale de lutte contre le sida. Artiste éminent de son temps et de son continent, l’artiste-plasticien camerounais Barthélémy Toguo présente actuellement au Centre Pompidou-Paris une installation de 18 vases en porcelaine, nommée « Vaincre le virus ! ». Il nous parle de son uvre dédiée au travail des chercheurs contre les virus du sida et d’Ebola et des dates qui l’ont marqué en tant qu’artiste. Entretien.

Et si on vous demandait de citer trois dates qui vous ont marqués en tant qu’artiste ?
Barthélémy Toguo : Alors je pense au 20 juin 2000 quand je participe à la Biennale de Lyon avec le titre Partage d’exotismes. C’est ce jour-là que j’ai réalisé que j’entrais dans ma vie artistique. C’est ce jour-là que j’ai réalisé qu’une nouvelle ère débutait dans ma carrière. Après, je pense à l’année 2004 quand je débute la série Head Above Water qui me permet de quitter mon atelier et d’aller vers les gens, leur donner la parole, pour que les gens écrivent et parlent de leur situation, leur détresse ou leurs v ux, leurs rêves, dans des zones de tension.

Depuis ce jour, j’ai réalisé comment il est important de donner la parole aux gens et de ne pas rester seulement dans son atelier en tant qu’artiste pour regarder son nombril. Albert Camus parlait du rôle de l’artiste. Ce jour-là, j’ai réalisé la signification du rôle de l’artiste dans la société : en allant dans les enclaves en Sergie et au Kosovo, voir des gens vivant dans des zones de tension, ou en allant à Auschwitz-Birkenau, pour donner la parole à des gens dans les camps. J’ai pu découvrir la violence et l’horreur que ces gens avaient vécues. Enfin, je citerais 2016, l’année où je présente mon travail Vaincre le virus ! Au Centre Pompidou-Paris

Vaincre le virus !, est-ce une installation-manifeste ?
Le sida et Ebola, ce sont deux fléaux tellement dévastateurs aujourd’hui, qu’il fallait en parler autrement. Vaincre le virus ! Est un travail dans lequel il y a une dimension sociale énorme, une portée universelle incroyable. Il s’agit de célébrer la beauté de la recherche et de parler de deux fléaux qui menacent en particulier l’Afrique, mais aussi le monde. En tant qu’artiste plasticien de mon temps, je me suis dit qu’il fallait faire un sujet sur cette thématique. Donc je suis allé à l’Institut Pasteur pour travailler avec les chercheurs et utiliser le résultat de leur recherche, réaliser une installation dans laquelle je veux célébrer la recherche, parce qu’il faut encourager cette recherche.

Qu’est-ce qu’on y découvre ?
Ce sont de gigantesques vases, comme des monolithes qui sont dispersés dans l’espace. Et les spectateurs déambulent tout autour sur un espace de près de cent mètres carrés. Sur ces vases sont dessinées, peintes, des cellules infectées du sida et d’Ebola, avec des couleurs très fortes. Mais la dimension graphique des couleurs transcende le côté de la maladie et les vases deviennent juste des monolithes joyeux de beauté.

Au centre de l’installation, il y a une table disposée montrant une table de chercheurs de laboratoire sur laquelle sont disposées encore des cellules infectées, imprimées en trois dimensions. Je voulais utiliser ce procédé de réussite technologique pour montrer aux spectateurs ces virus, sans l’utilisation du microscope. Donc le spectateur déambule de part et d’autres, et sur un fond de murs tout rouge sont disposées des cellules qui « bougent » sur ce pan de mur. Elles sont aussi colorées comme si c’étaient des étoiles qui illuminaient cet environnement.

Le sida et Ebola sont des maladies qui font peur, des maladies où l’on cherche à garder une distance. Vous vous en faites des créations belles et attirantes. Peut-on vaincre ces maladies aussi par la beauté et la poésie d’un artiste ?
Je n’ai pas voulu être lourd en montrant juste le côté douloureux de la maladie. Il faut vivre avec, parce que cela fait partie de la vie, comme la mort fait partie de la vie. En même temps, il ne faut pas que l’installation soit répugnante, bien au contraire. On a tendance à rester dans cette installation, à accepter la maladie, parce qu’elle existe. En même temps, par le fait de montrer sur une table toute blanche ces cellules infectées à partir d’une couleur aussi toute blanche, je souhaite célébrer toute la recherche, le travail que les chercheurs font quotidiennement pour essayer de vaincre ces fléaux.

Les vases sont plus grands que nous et il y a votre portrait dessus, pourquoi ?
Parce que j’ai voulu dire que je suis un artiste de mon temps. Je vis cette époque du sida et d’Ebola. Dans l’histoire de l’art de la Renaissance, les artistes de Florence ont peint le désastre de la peste à Florence. Picasso a peint le désastre de Guernica ou regardez Francesco de Goya. Moi, j’ai voulu être de mon temps. D’où la retranscription de mon portrait sur chaque vase. J’imagine ce que le monde futur dira : voilà, cet artiste a travaillé sur ces fléaux, c’était de son temps. Moi, je pense à cela. D’où l’intérêt pour moi de travailler sur le sujet Vaincre le virus ! Je voulais être un artiste qui ne se soucie pas seulement des échanges entre le Nord et le Sud, non seulement des problématiques des frontières ou des déplacements des populations, comme on le voit aujourd’hui en Syrie et ailleurs, mais je me soucie aussi des problèmes de la médecine, de notre santé, des maladies de notre temps.

La question de la prise en charge des orphelins du Sida réévaluée au Cameroun

Les travaux relatifs à la redynamisation du comité technique de pilotage des programmes et projets y dédiés se sont tenus à Mbalmayo dans la région du Centre

Les travaux relatifs à la redynamisation du comité technique de pilotage des programmes et projets dédiés à la prise en charge des orphelins du Sida au Cameroun se sont tenus à Mbalmayo, département du Nyong-et-So’o, région du Centre.

Aux dires du directeur de la protection sociale de l’enfance au ministère des Affaires sociales (Minas), Rodolphe Soh, il est question au cours de ces assises de faire un diagnostic de ce comité pour voir quelle nouvelle configuration peut lui être donnée. L’objectif étant de mieux répondre aux défis actuels de prise en charge globale des OEV (orphelins et autres enfants vulnérables).

« Le concept OEV qui au départ n’était limité qu’aux orphelins ayant un lien avec le VIH/Sida s’est étendu à d’autres catégories d’enfants vulnérables tels que les enfants de la rue, les handicapés, les victimes de traite et de trafics, etc.», a confié Rodolphe Soh.

Créé en 2005, le comité technique de pilotage des programmes et projets dédiés à la prise en charge des orphelins et autres enfants vulnérables dans le contexte du VIH/Sida, joue notamment le rôle de coordination et de supervision des différentes activités y relatives.

Les travaux étaient présidés par Orok Samuel Otang, inspecteur général au Minas, représentant du ministre des Affaires sociales.


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Le Minsanté appelle à «proposer» systématiquement des test de Sida aux patients

Cette nouvelle instruction du ministre camerounais de la Santé vient en opposition à celle formulée le 22 juin, demandant que soit fait systématiquement le dépistage du Sida sur tout patient

Le ministre camerounais en charge de la Santé publique, André Mama Fouda, vient de demander au personnel médical du pays de «proposer, systématiquement et en routine, le test de dépistage du VIH» à toute personne en consultation dans les services hospitaliers, quel que soit le motif de la consultation.

Dans une lettre circulaire dont APA a pu obtenir copie, il indique que cette directive doit être mise en uvre conformément à la stratégie de conseil et dépistage initié par le prestataire (CDIP), «et dans le strict respect des principes déontologiques en la matière».

La directive du ministre de la Santé, note-t-on, constitue une reculade par rapport à ses instructions aux mêmes personnes, le 22 juin dernier, et qui demandaient de dépister systématiquement toute personne qui se présente dans une formation sanitaire, quel que soit le motif de la consultation».

Dans le même document, André Mama Fouda exigeait de «mettre directement sous traitement toute personne dépistée et confirmée séropositive sans l’obligation d’une évaluation préalable des CD4», dans le but de «rapprocher les services de prise en charge des populations».

Ce retournement de situation intervient également au lendemain de la publication, par la Fondation camerounaise des consommateurs, d’une violente diatribe contre le même membre du gouvernement, dans laquelle l’ONG estime que le dépistage systématique du VIH «viole l’éthique et le droit des patients».

«Le caractère obligatoire contrarie l’approche médicale du consultant et entrave le suivi thérapeutique et psychologique», écrit la fondation pour qui, dans le cas du VIH et du sida, maladie transmissible et non contagieuse, l’annonce du statut de séropositivité, qui concerne la vie à venir de l’intéressé, faite froidement et parfois par simple voie administrative (courrier de laboratoire), «aura le plus souvent des effets négatifs : angoisse, solitude pour le sujet et tentative de suicide».


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Yaoundé: projection d’un documentaire sur les origines du VIH

Ledit film projeté le 06 mai 2016 dans la salle de conférence du Minresi, est une coproduction de l’Institut de recherche pour le développement et de France télévision

Le documentaire «Sida, sur la piste africaine» a été projeté vendredi, 06 mai 2016, sous la présidence du ministre camerounais de la Recherche scientifique et de l’Innovation (MINRESI), Madeleine Tchuinté, en présence de l’ambassadeur de France au Cameroun, Christine Robichon. Ledit documentaire met en exergue les travaux de recherches menées en Afrique par des équipes franco-africaines sur l’origine du VIH. Au Cameroun, les chercheurs du Centre de recherches sur les maladies émergentes et réémergences (CREMER/IMPM) aux côtés de leurs homologues de l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) y ont activement pris part.

Le virus du Sida a fait son nid chez l’homme bien avant qu’il ne soit identifié, au début des années 80 en Occident. Les dernières avancées de la recherche menée par des équipes africaines et occidentales viennent de dater du début 20e siècle l’origine de l’épidémie la plus meurtrière des temps modernes. Mis en lumière par une coopération internationale exemplaire entre médecins, virologues, anthropologues, historiens et géographes fédérés par l’Institut de recherche pour le développement, avec le soutien de l’ANRS, elle a localisé à l’extrême sud-est du Cameroun. Un seul échange de sang entre un chimpanzé et un homme a ouvert les portes d’un drame sanitaire sans précédent.

En suivant le parcours du virus, du Cameroun à Kinshasa puis à Dakar ou Pretoria, le film propose un voyage à travers le continent, dans l’espace et le temps pour montrer comment le virus, indétectable pendant des décennies, a pu se diffuser à « bas-bruit » pendant les temps coloniaux. Comment face à l’émergence du Sida, certains pays ont pu réagir et d’autres adopter la politique de l’autruche. Enfin, le film éclaire les risques toujours latents de « zoonoses », ces maladies qui, comme le sida, passent des animaux aux hommes à la faveur des grands bouleversements de l’environnement et, à l’heure de la globalisation, soulèvent des risques sanitaires à l’échelle mondiale.

Ce documentaire réalisé en 2015 au Cameroun, au Sénégal et en République Démocratique du Congo, est une coproduction Institut de recherche pour le développement (IRD) et Beau comme une image, avec la participation de France télévision (France 5 et France Ô). Sa réalisation au Cameroun a été possible grâce au Ministère de la santé, au Ministère des forêts et de la faune ainsi que le Ministère de la Communication.


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Cameroun: les filles disent stop au Sida

La 9e édition du Forum régional des jeunes de la Cemac en lutte contre le Sida s’est ouverte mercredi à Douala. Objectif, responsabiliser la jeune fille

« Sida : les go disent stop ». C’est le thème de la 9e édition du Forum régional des jeunes de la Communauté économique et monétaire d’Afrique Centrale (Cemac) en lutte contre le Sida (Frejes), ouvert mercredi, 16 décembre 2015, à Douala, la capitale économique camerounaise. Il s’agit, durant ces assises qui se tiendront jusqu’au 18 décembre prochain, d’informer et de sensibiliser les jeunes filles sur leurs responsabilités dans le combat.

« Si vous jeunes filles dites stop au Sida, vos enfants naitront sains », a indiqué le secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Santé, chargé de la lutte contre les épidémies et les pandémies, Alim Hayatou, cité dans le quotidien national ce jeudi 17 décembre 2015.

Durant trois jours, les jeunes camerounais recevront des recommandations qui les aideront à prendront conscience des enjeux du changement de comportement qui devra à terme booster la lutte contre la maladie. Une urgence qu’a relevée le représentant de l’Organisation de coordination des endémies en Afrique Centrale (Oceac), Nicolas Dologuele, qui a par ailleurs précisé que : « la baisse des courbes reste assez timide », jusqu’à présent.


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Des hôpitaux musulmans lancent un projet de lutte contre le Vih/Sida

L’initiative, du Réseau national des formations sanitaires d’obédience musulmane (Renafsom) du Cameroun, vise à sensibiliser les femmes et les jeunes filles musulmanes sur la gravité du mal

Le réseau national des formations sanitaires d’obédience musulmane (Renafsom) a procédé, le samedi, 03 octobre 2015 à Foumban, au lancement d’un projet de lutte contre le Vih/Sida. Le Renafsom entend ainsi sensibiliser les femmes et jeunes filles musulmanes et autres leaders religieux, sur la gravité du mal.

L’initiative est soutenue par le gouvernement camerounais, avec l’appui du Contrat-Désendettement-Développement (C2D). Le projet entend également équiper les hôpitaux d’obédience musulmane en vue de la prise en charge effective des malades, et surtout de garantir la vie aux enfants nés des femmes atteintes.

La campagne de samedi s’est ouverte en présence du préfet du Noun, Donatien Bonyomo, accompagné du président du comité exécutif national du Renafsom, le colonel Housseni Djibo et du coordonnateur régional de l’Unité de coordination du C2D, Dr Raphael Okala.

L’objectif à long terme est de réduire le taux d’infection au sein de la communauté musulmane. En effet, ce taux reste largement supérieur à la moyenne nationale, à cause du manque d’informations, de la stigmatisation et du difficile accès à la prise en charge. Après Foumban, le Renafsom sera à Ngaoundéré le week-end prochain.


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Lutte contre le sida: plus de 40 millions de préservatifs distribués en 2014

Les chiffres ont été communiqués au cours de la réunion statutaire du Comité national tenu à Yaoundé le mercredi 01 juillet

Première du genre, la réunion statutaire du Comité national de lutte contre le sida (CNLS) s’est tenue mercredi dernier dans la capitale camerounaise, Yaoundé. Il s’est agi pour les membres dudit comité d’apprécier les actions menées en 2014 et le plan d’action de 2015 concernant la lutte contre le VIH/Sida.

De l’évaluation sur le terrain, il ressort qu’en 2014, «la prévention a bien évolué. Nous avons eu une action visible à savoir, plus de 40 millions de préservatifs distribués dans le pays. On peut croire que c’est un chiffre important», a relevé le ministre de la Santé publique (Minsanté), président du CNLS, André Mama Fouda. Cela représente 300 000 préservatifs utilisés dans des délais relativement courts, c’est-à-dire 100 000 par jour selon le Minsanté qui a toutefois reconnu que «quand on connaît la population active, ce n’est pas assez. Il faudrait continuer à promouvoir l’utilisation du préservatif».

«Des indications semblent montrer que le taux de prévalence pourrait actuellement se situer à 4% contre 4,3% en 2011. Le pays va engager en 2016, une nouvelle enquête démographique et de santé qui permettra de connaître exactement le nouveau taux de prévalence et comment ce taux est réparti entre les différents groupes d’âge», a indiqué André Mama Fouda.

Autre point positif, selon le Minsanté, plus de 500 000 personnes ont été dépistées et 145 000 personnes sont sous traitement, même si le CNLS veut davantage améliorer ses résultats. «Il faut savoir que la population est constituée de 600 000 personnes séropositives. Nous sommes donc encore loin du compte dans notre objectif de 90% de personnes qui connaissent leur statut sérologique et sont sous traitement. Nous allons continuer à travailler», a-t-il précisé.

Pour 2015, le CNLS envisage de continuer à mettre plus de personnes infectées sous traitement à hauteur de 200 000 personnes. [i «Nous visons aussi des actions fortes en direction des adolescents. C’est pourquoi nous apprécions le programme All in ! (Tous ensemble !) de certaines agences des Nations unies qui va concerner la tranche d’âge de 10 à 19 ans, car cette tranche reste très exposée et surtout que la féminisation reste poussée à 72% », a déclaré André Mama Fouda.


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Sida: Le Cameroun présenté comme l’origine de toutes les souches

Deux des quatre variantes du virus du Sida proviennent de gorilles du sud-ouest du Cameroun, a déterminé une équipe internationale de chercheurs dont les travaux viennent d’être publiés

Deux des quatre variantes du virus du Sida proviennent de gorilles du sud-ouest du Cameroun, a déterminé une équipe internationale de chercheurs dont les travaux viennent d’être publiés dans PNAS. Ainsi, les origines de toutes les souches virales de l’infection chez l’homme sont désormais élucidées.

Les chimpanzés du Cameroun, à l’origine de la pandémie du Sida
GROUPES. Il existe deux types de Virus de l’immunodéficience humaine (VIH) : le VIH-1 et le VIH-2. Le VIH-1 se compose de quatre groupes (M, N, O et P), chacun ayant une origine propre qui a résulté d’une transmission du singe à l’homme à au moins quatre occasions. Alors que l’origine simienne des groupe M et N, en fait des chimpanzés du Cameroun (en particulier la sous-espèce Pan troglodytes troglodytes), avait été identifiée il y a plusieurs années, le réservoir des groupes O et P restait jusqu’alors inconnu, précisent les chercheurs dans leur étude.

Le groupe M du VIH-1, la souche la plus répandue, est responsable de la pandémie de Sida (99 % des infections sur un total de 75 millions). Alors que le groupe P n’a été détecté que chez deux individus jusqu’à présent, le groupe O a pu se propager chez les humains dans plusieurs pays en Afrique centrale et occidentale. On estime qu’il a infecté près de 100.000 personnes. Cette découverte a été réalisée à partir d’analyses génétiques de déjections de chimpanzés et de gorilles du Cameroun, du Gabon, de la République Démocratique du Congo et d’Ouganda (voir carte ci-dessous).


Ryan E. Poplin Creative Commons Attribution ShareAlike 2.0 License.)/n

Mieux évaluer les risques futurs pour les populations humaines
« Cette étude montre que, comme les virus de l’immunodéficience simienne (SIV) infectant des chimpanzés, ceux des gorilles sont aussi capables de traverser la barrière des espèces et peuvent provoquer des épidémies », a expliqué Martine Peeters, virologue à l’Institut français pour la recherche et le développement (IRD) et de l’université de Montpellier. « Ces travaux permettent de mieux comprendre l’origine de cette maladie, et de mieux évaluer les risques futurs pour les populations humaines », a-t-elle ajouté.

TRANSMISSION. Le VIH est donc issu d’une transmission du virus de l’immunodéficience simienne (VIS) infectant naturellement les grands singes du sud du Cameroun. Il aurait franchi la barrière des espèces lors de chasses, par des morsures d’un singe infecté, par des écorchures lors du dépeçage de ces animaux, ou lors de la consommation de viande de brousse, survenus probablement dans les années 1940, précisent ces chercheurs. De nombreux facteurs interviennent ensuite dans sa propagation. Les bouleversements liés aux migrations, à l’urbanisation massive, aux pratiques de médecine de masse (aiguilles non stériles) sont autant de co-facteurs à l’origine de la diffusion épidémique actuelle.

Répartition géographique des gorilles infectés par le SIV (cercles rouges) parmi les gorilles sauvages (cercles blancs et gris). © Martine Peeters / PNAS
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Une campagne contre la stigmatisation des malades du Sida lancée au Cameroun

Elle a été lancée mardi à Yaoundé, à l’initiative de l’Association camerounaise pour le marketing social (ACMS)

A l’initiative de l’Association camerounaise pour le marketing social (ACMS), une Ong locale, le ministre de la Santé publique, André Mama Fouda, a lancé mardi à Yaoundé une campagne nationale de communication pendant l’année en cours sur la lutte contre la stigmatisation et la discrimination vis-à-vis des personnes vivant avec le VIH au Cameroun.

Pour les promoteurs, cette opération consiste à sensibiliser,informer et attirer l’attention à travers des ateliers et des séances de causeries éducatives sur ces deux phénomènes que le président du RECAP+, Michel Iriko, décrit comme « des problèmes cruciaux (qui) progressent plus vite qu’on ne le pense » et « fragilisent la personne infectée ou affectée par le VIH, car, elle se retrouve en position d’accusé ».

Au travers de la diffusion de spots radiotélévisés y compris des affiches, toute la population camerounaise est ciblée, mais la contribution des milieux religieux, du corps judiciaire, des parlementaires et des médias est particulièrement sollicitée afin de susciter une meilleure inclusion socioprofessionnelle des personnes vivant avec le VIH, selon l’ACMS.

Une étude publiée mardi à Yaoundé estime à 12% pour les femmes et 18% chez les hommes la frange de la population camerounaise qui manifeste un comportement tolérant envers les personnes vivant avec le VIH, une tendance fâcheuse que les autorités sanitaires se proposent d’infléchir à travers une campagne nationale contre la stigmatisation et la discrimination.

D’une prévalence rapportée à 4,3% aujourd’hui contre 5,5% dix ans auparavant, sur une population d’environ 22 millions d’ habitants, le Cameroun dénombre plus de 570.000 malades de SIDA parmi lesquels 134.770 sous traitements antirétroviraux (ARV) dont 23.179 femmes enceintes, selon les statistiques officielles.

Selon le ministre de la Santé publique, André Mama Fouda, la lutte contre cette pandémie enregistre peu de progrès à cause de la « stigmatisation et la discrimination (qui) sont réelles dans notre société et constituent des obstacles majeurs à la prévention du VIH, au traitement et au soutien social en ce sens qu’elles favorisent le déni de la maladie par les personnes atteintes et restreignent leur recours aux soins, notamment au dépistage ».

C’est un constat confirmé par les résultats de l’étude sur l’index de stigma réalisée par le Réseau camerounais des associations des personnes vivant avec le VIH (RECAP+) avec l’appui du Projet de prévention du SIDA en Afrique centrale (PPSAC) de l’Organisation de coordination pour la lutte contre les endémies en Afrique centrale(OCEAC), financé par la coopération technique allemande.

D’après cette enquête citée par le ministre de la Santé publique, « la stigmatisation et la discrimination touchent plus sévèrement les femmes comparées aux hommes. 78% de femmes vivant avec le VIH sont exclues des activités ou des manifestations sociales ; 72% de femmes sont exclues des activités religieuses et des lieux de cultes, 81%sont exclues des regroupements familiaux ».

Un taux de 61% est aussi établi pour celles ayant été victimes d’insultes, de harcèlement ou de menaces verbales. « Dans nos communautés, déplore par conséquent le ministre, l’acceptation de la personne vivant avec le VIH est donc encore difficile ».

La campagne lancée mardi à Yaoundé a pour objectif de mettre un terme aux pratiques discriminatoires et stigmatisantes à cause desquelles 23% de ces Camerounais ont perdu leur emploi ou revenu, tandis que 3% d’entre eux ont par ailleurs été interdits d’accès à une institution d’ enseignement et 5% se sont vu refuser des services de santé sexuelle et reproductive, d’après l’étude sur l’index de stigmatisation.


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Des chercheurs encouragent la circoncision pour la lutte contre la SIDA

Selon une récente étude menée en Afrique, les hommes qui ont été circoncis sont plus réticents à avoir des relations sexuelles non protégées

Une campagne qui promeut la circoncision en Afrique subsaharienne pour réduire les risques d’infection par le virus du sida a reçu le soutien d’une nouvelle étude présentée lundi: les hommes qui ont été circoncis sont plus réticents à avoir des relations sexuelles non protégées.

Trois études précédentes avaient déjà montré que pour les hommes hétérosexuels, la circoncision réduit le risque de contracter le virus du sida, le VIH, de 60%. Un résultat qui avait poussé l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à recommander cette opération, sur la base du volontariat, comme moyen de prévention, avec le port du préservatif. Mais certains experts craignaient que les hommes circoncis, persuadés d’être protégés par le biais de cette seule opération, délaissent le préservatif.

Or, une nouvelle étude présentée lundi lors de la 20e conférence internationale sur le sida à Melbourne (Australie) n’a pas trouvé de preuve soutenant cette hypothèse. Des chercheurs de l’université d’Illinois (Chicago) ont interrogé plus de 3.000 hommes âgés de 18 à 35 ans dans la province Nyanza au Kenya, qui avaient été informés en matière de circoncision, relations sexuelles protégées et tests du sida.

Au début de cette étude, la moitié d’entre eux ont décidé d’être circoncis, et l’autre non. Pendant deux ans, tous les participants ont été interrogés, chaque six mois, sur leur vie sexuelle. Lors de ces deux années, leur activité sexuelle (pour les circoncis et les non circoncis) a augmenté, notamment dans le groupe d’âge 18-24 ans. Mais les pratiques sexuelles à risque -partenaires multiples, obtention de relations sexuelles contre de l’argent ou des cadeaux- ont diminué, tandis que l’utilisation des préservatifs augmentait.

Les hommes circoncis pensaient avoir réduit le risque de contracter le sida. Alors que 30% d’entre eux se considéraient comme hautement à risque avant l’opération, ils n’étaient plus que 14% à se classer dans cette catégorie après. Parmi ceux qui ont décidé de ne pas être circoncis, 24% se considéraient comme hautement à risque au début de l’étude et 21% à la fin. Mais cette différence de perception ne reposait pas sur des comportements sexuels différents. Ce n’est pas parce que les hommes étaient circoncis qu’ils utilisaient moins le préservatif que les non circoncis.

Des bons d’achat comme incitation
« Les pays qui ont freiné les programmes de circoncision médicale en raison du manque de preuve sur une baisse des risques ne devraient plus avoir d’inquiétudes à ce sujet », écrit la scientifique Nelli Westercamp dans un communiqué publié par l’université.

Parallèlement, une autre étude présentée à Melbourne, montre qu’offrir aux hommes une compensation sous la forme de bons d’achat pour de la nourriture, de 9 ou 15 USD (6,5 ou 11 euros) était une bonne incitation dans une campagne en faveur de la circoncision. L’OMS et Onusida recommandent la circoncision, sur la base du volontariat, dans 14 pays dans l’est et le sud de l’Afrique, où le virus HIV est fortement répandu.

Mais des chercheurs ont découvert que beaucoup d’hommes renoncent à l’opération en raison de la perte du salaire entraînée par l’intervention et le coût du déplacement vers et au retour de la clinique. Harsha Thirumurthy, de l’université de Caroline du Nord, a mené avec son équipe une étude sur 1.504 hommes non circoncis, âgés entre 25 et 49 ans, toujours dans la province kényanne de Nyanza. Ils étaient divisés en plusieurs groupes, auxquels étaient proposés des bons d’achat de nourriture de montant différent selon les groupes, ou pas de compensation du tout.

Parmi ceux qui s’étaient vu proposer un bon de 15 USD, 9% ont opté pour l’opération au cours des deux mois suivants. Dans le groupe ayant reçu 8,75 USD, 6,6% se sont fait opérer. Dans le groupe qui recevait 2,50 USD, le taux était de seulement 1,9%. Et dans le groupe qui ne recevait aucune compensation, le taux d’acceptation était de 1,6% au cours des deux mois suivants.

La hausse était « modeste » dans l’ensemble mais bien supérieure parmi les hommes mariés ou dans la catégorie des plus âgés de l’échantillon, qui étaient jusqu’alors les plus difficiles à convaincre, note l’étude.

Selon des chercheurs de l’université d’Illinois (Chicago), la circoncision en Afrique Subsaharienne réduit le risque d’infections au VIH
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Pr. Barré-Sinoussi: «Les problèmes en approvisionnement de médicaments au Cameroun inquiètent»

Co-découvreur du VIH et prix Nobel, elle a participé au colloque de l’Agence nationale de recherches sur le SIDA et les hépatites virales

Quels sont, selon vous, les progrès réalisés par le Cameroun dans la lutte contre le VIH-SIDA?
Les progrès, il y a plusieurs niveaux. Il y a les progrès d’un point de vue scientifique et je pense qu’en matière de recherche dans le domaine du VIH-SIDA les choses progressent très bien avec de nouvelles données importantes pour faire des recommandations aux autorités du pays en matière de prise en charge des patients à la fois adultes et enfants, avec des données qui vont être présentées d’ailleurs durant ces journées scientifiques par les investigateurs camerounais qui travaillent sur ces programmes à l’ANRS. Et puis il y a aussi la prise en charge des patients. Nous nous sommes entretenus avec Monsieur le ministre de la Santé des quelques soucis que le Cameroun a en ce moment en matière d’approvisionnement en médicaments, qui nous inquiètent beaucoup, et qui inquiètent aussi Monsieur le ministre de la Santé. Nous sommes en train de réfléchir à trouver une solution peut-être qui impliquerait à la fois la France, à la fois les Etats-Unis pour essayer de régler au plus vite ces problèmes d’approvisionnement en médicaments.

Est-ce que vous estimez l’engagement des pouvoirs publics faible?
Il y a à la fois un problème certainement au niveau des pouvoirs publics d’organisation, de prévoir suffisamment à l’avance. Il est clair que s’il y a un engagement des pays étrangers, j’imagine forcément que ces pays étrangers vont demander à ce qu’il y ait un véritable plan d’action au niveau des autorités du pays pour que ce type de situation ne se reproduise plus dans le futur. Et il faut dire aussi que du côté international il y a eu quelques modifications, une nouvelle organisation au niveau du Fonds mondial qui, peut-être aussi, a joué un rôle dans cette situation au Cameroun aujourd’hui. La dernière fois que j’étais venue ici, j’avais essayé de parler avec un certain nombre de décideurs du pays sur la situation particulière des homosexuels au Cameroun, avec une politique un petit peu répressive vis-à-vis de ces populations. C’est un sujet extrêmement sensible, difficile au Cameroun. Il y a eu une petite évolution à ma connaissance depuis ma venue, avec certains homosexuels qui ont été libérés de prison. Ce n’est pas suffisant, il faut encore continuer. Il faut apprendre progressivement à la population camerounaise de tolérer tout simplement les autres et de leur donner les mêmes droits à la vie.

Etes-vous plus inquiète pour la disponibilité des médicaments eu égard à la persistance de la crise de la zone euro qui fait penser que les financements au niveau du Fonds mondial vont pouvoir diminuer?
Nous sommes bien sûr inquiets. Et cette inquiétude est partagée au niveau international de toute la communauté VIH-SIDA. Elle est là aussi cette communauté pour faire passer des messages. On ne peut pas arrêter tous ces efforts internationaux qui se sont mis en place depuis des années, pour cette politique d’accès universel aux soins, à la prévention et au traitement pour tous et pour toutes. Ça serait un véritable gâchis d’arrêter tous ces efforts et ce d’autant plus qu’on commence à voir les bénéfices de ces efforts aujourd’hui à travers bien évidemment dans certains pays une diminution de l’incidence et de la prévalence de l’infection liées justement à cet accès au traitement dans les pays à ressources limitées. Mais il faut aussi qu’il y ait un engagement de ces pays. Il faut à la fois les efforts internationaux, mais il va falloir aussi un véritable engagement, une mobilisation de ces pays.

Concrètement, ça veut dire qu’il faut accroître les ressources nationales?
Il faut accroître les ressources. Concrètement aussi, il faut trouver de nouveaux mécanismes pour financer justement cet accès aux soins, à la prévention et au traitement pour tous. La France par exemple a annoncé l’année dernière à la conférence internationale sur le SIDA, la mise en place concrète de la taxe sur les transactions financières. Pour l’instant, il y a onze pays qui ont adhéré à la mise en place de cette taxe. Une partie de cette taxe va être pour la santé globale. Ça c’est ce que j’appelle des financements innovants. Dans les pays aussi à ressources limitées, il faut penser à des financements innovants.

Co-découvreur du virus du SIDA avec le Pr. Luc Montagnier et Prix Nobel de médecine avec ce dernier, comment voyez-vous la situation dans les cinq, dix, voire les vingt ans à venir?
Avec les traitements actuels, avec tous les outils que la recherche a apportés, on devrait pouvoir aller vers un monde sans SIDA autour des années 2050. Ça c’est de la théorie. Il faut tendre au maximum vers cela, à travers des politiques nationales et internationales.

Donc, on peut rêver que d’ici à cette date un vaccin sera trouvé?
l ne faut pas se leurrer, il faut aussi continuer la recherche en parallèle : la recherche d’un vaccin, vous venez de le citer, la recherche aussi de nouveaux traitements que les patients pourraient arrêter et donc qui auraient un double bénéfice, un bénéfice pour les patients, parce que c’est dur de prendre un traitement à vie ; un bénéfice bien sûr aussi économique, puisque si c’est un traitement qu’on peut arrêter, ce serait moins cher ; et un bénéficie aussi collectif, puisque lorsqu’on est traité, on transmet moins aux autres.

Pr. Françoise Barré-Sinoussi est inquiète face aux problèmes en approvisionnement de médicaments au Cameroun

« Youth on the move » rentre en gare après Garoua et Pitoa

La caravane de sensibilisation et de prévention contre le VIH initiée par l’Association Camerounaise pour le Marketing Social s’est achevée le 06 décembre au lycée de Pitoa

Au Cameroun, le SIDA frappe encore de nombreux jeunes. Les chiffres et les analyses des experts montrent que la jeunesse est davantage touchée par cette pandémie et constitue la tranche la plus vulnérable au sein de la population camerounaise. Les chiffres qui le démontrent sont alarmants. En effet, bien que la prévalence du VIH soit passée de 5,5% à 4,3% dans la population générale selon les résultats de la dernière Enquête de Démographie et de Santé (EDS IV), les adolescents et les jeunes continuent de payer encore un lourd tribut face à la maladie. Le taux de prévalence chez les jeunes âgés de 15 à 24 ans est estimé à 3,4%. Il demeure encore très élevé chez les filles, du fait de nombreux facteurs de vulnérabilité individuels et contextuels, qui doivent être examinés de façon spécifique en ce qui concerne cette cible. En plus du VIH, les jeunes sont également exposés à d’autres risques qui les empêchent très souvent de poursuivre normalement leurs études : grossesses précoces, viols, IST, traumatismes dus aux relations sexuelles avec des personnes plus âgées, etc.

Pour lutter efficacement contre le VIH et aider à atteindre l’objectif zéro, l’ACMS à travers son projet 100% Jeune, a décidé de passer à l’action en organisant dans les établissements d’enseignements secondaires de Garoua et Pitoa une caravane de sensibilisation dénommée  »Youth on the move », avec le concours de ses partenaires au Nord qui sont l’UNFPA, VSO et le Réseau des Artistes Hip Hop du Septentrion. Au Collège Moderne de la Bénoué, au Lycée Classique et Moderne de Garoua, au Lycée Technique de Maroua ou encore au Lycée de Pitoa, les pairs éducateurs de la caravane  »Youth on the Move » ont diffusé des messages en direction des jeunes pour encourager l’adoption de comportements qui limitent l’infection au VIH, réduire la stigmatisation et la discrimination des PVVIH, et encourager les jeunes à connaître leur statut sérologique. Un dépistage volontaire et gratuit du VIH a été organisé à cet effet au Lycée Technique de Marouaré le mercredi 28 novembre ainsi qu’au Lycée de Pitoa le mercredi 05 décembre 2012 en direction non seulement des élèves mais également des enseignants. Lors de chacune de leur escale, les caravaniers ont réussi à susciter l’adhésion massive des jeunes, cela à travers des sketches, des jeux concours et les shows des artistes conviés pour accompagner l’évènement.

Pour les promoteurs de l’activité, l’objectif général de la caravane  »Youth on the move » était de faciliter l’accès à l’information sur la santé reproductive et encourager la connaissance du statut sérologique auprès des jeunes à travers l’organisation des tests de dépistage gratuit et anonyme du VIH. Et au terme de cette première édition clôturée le 06 décembre à Pitoa, plus de 300 jeunes ont été dépistés et ont retiré leur résultat, près de 1000 jeunes ont été sensibilisés lors des causeries éducatives dans les établissements sillonnés. On note par ailleurs que plusieurs artistes locaux ont associé leur nom et leurs images au projet en prestant lors des différentes animations de masse. Rendez-vous en 2013 pour la seconde édition.

Séance d’information des jeunes élèves aux risques du Sida
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SIDA en Afrique: Taux d’infection et de décès en baisse

Le rapport de la Journée mondiale de lutte contre le sida de cette année montre qu’une accélération de la riposte au Sida génère des résultats au profit des personnes

Selon le rapport de la Journée Mondiale de lutte contre le SIDA 2012, une chute de plus de 50 % des nouvelles infections au VIH dans 25 pays est enregistrée alors qu’il reste 1 000 jours pour atteindre les objectifs mondiaux de la riposte au SIDA. Cette chute est observée à plusieurs niveaux. Chez les enfants, une diminution considérable des nouvelles infections à VIH est observée. Sur les deux dernières années, la moitié de la diminution mondiale des nouvelles infections à VIH a été enregistrée chez les nouveaux nés. Il en est de même pour les décès liés au VIH, le rapport montre d’ailleurs que le traitement antirétroviral s’est imposé comme un outil efficace pour sauver des vies. Sur les 24 derniers mois, le nombre de personnes ayant accès à un traitement antirétroviral a augmenté de 63 % au niveau mondial. Le rapport signale que pour y arriver, les pays augmentent leurs investissements alloués à la riposte au SIDA malgré une conjoncture économique difficile. En 2011, la riposte disposait de 16,8 milliards de dollars, alors que les besoins pour 2015 sont évalués à entre 22 et 24 milliards de dollars. Dans le document, il apparaît qu’en 2011 on estimait à 34 millions le nombre de personnes vivant avec le VIH dans le monde, 2,5 millions le nombre de personnes nouvellement infectées par le VIH et 1,7 million le nombre de personnes décédées de maladies liées au SIDA.

Cependant, le nombre d’infections s’est accru dans quatre autres pays. Il s’agit de l’Angola, du Congo, de la Guinée Bissau et de la Guinée Equatoriale. Ce qui fait penser que les progrès obtenus ne doivent pas faire oublier que l’Afrique subsaharienne est la région la plus touchée dans le monde. Déjà en 2011 on estime à 23,5 millions le nombre de personnes vivant avec le VIH. Soit 69% de ceux qui sont contaminés dans le monde, dont 92% des femmes enceintes vivant avec le VIH. Plus de 90% des enfants ayant contracté le VIH en 2011 vivent aussi dans cette zone. Pour arriver à un résultat concluant, il faudrait que les 10 objectifs fixés à l’horizon 2015 soient atteints : Il s’agit entre autre de réduire de moitié la transmission du VIH par voie sexuelle, y compris parmi les jeunes, les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, et dans le cas du travail du sexe; éliminer la transmission verticale du VIH et réduire de moitié la mortalité maternelle liée au sida; empêcher toute nouvelle infection au VIH parmi les consommateurs de drogues; assurer l’accès universel aux thérapies antirétrovirales pour les personnes vivant avec le VIH admissibles au traitement; réduire de moitié le nombre des décès dus à la tuberculose parmi les personnes vivant avec le VIH; prendre en compte les personnes vivant avec le VIH et les familles affectées par le virus dans toutes les stratégies nationales de protection sociale et leur assurer les soins fondamentaux et le soutien, réduire de moitié le nombre des pays dotés de lois et de pratiques punitives à l’égard de la transmission du VIH, du travail du sexe, de la consommation de drogues ou de l’homosexualité.

Rapport SIDA 2012: Taux d’infection et de décès en baisse
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Journée Mondiale de lutte contre le SIDA: Médecins sans frontières se mobilise au Cameroun

Médecins Sans Frontières et ses partenaires lancent une initiative de communication par l’envoi groupé de ce SMS de solidarité et d’incitation au dépistage

C’est dans un communiqué de presse que Médecins Sans Frontières (MSF) a annoncé sa mobilisation à l’aide d’un SMS pour la journée mondiale de lutte contre le SIDA, édition de 2012. Ce SMS qui va appeler à une mobilisation nationale contre la discrimination et pour le changement des comportements envers les personnes vivant avec le VIH/sida va s’adresser à 240 000 camerounais. Il va s’agir de la phrase suivante: «Lutter contre le VIH ça nous concerne tous! Moi je connais mon statut, je contrôle le virus et toi ? Faites passer le message !». Pour le Dr Mitima Djuma, chef de mission de MSF au Cameroun «Connaître son statut est essentiel. Cette initiative a pour objectif de lutter contre la stigmatisation des personnes vivant avec le VIH/sida. Nous souhaitons sensibiliser et mobiliser toutes les personnes âgées de 15 à 49 ans, les partenaires de la santé au Cameroun et bien évidemment l’ensemble des patients que nous suivons avec les autorités sanitaires du Littoral à Douala». Selon les équipes de MSF, en raison du fait qu’il y ait plus de 20 millions d’habitants dans le pays, chaque personne qui reçoit le message devrait participer à sa diffusion en le renvoyant à son entourage. Ceci afin de toucher le plus grand nombre de personnes, parce que le VIH est un problème de santé publique.

Médecins Sans Frontières est une organisation humanitaire médicale internationale présente au Cameroun depuis 1984. Elle fournit des traitements antirétroviraux (ARV) à plus de 170 000 personnes dans 19 pays et est l’une des premières organisations à avoir introduit les ARV au Cameroun en 2000. A Douala, dans le district de Nylon, depuis 2010, MSF prend en charge en collaboration avec le Ministère de la santé publique, 4859 personnes pour l’amélioration des traitements de première ligne et la détection précoce des cas d’échecs thérapeutiques.

Médecins sans frontières se mobilise au Cameroun pour la journée mondiale de lutte contre le Sida (Photo d’illustration)
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Vih/Sida: L’index de stigmatisation incrimine le personnel de santé

D’après les résultats d’une étude présentés le 26 novembre 2012, à Douala, le personnel de santé divulgue le statut des personnes vivant avec le vih/sida sans leur accord

Droits fondamentaux
Les résultats de l’étude sur l’index de stigmatisation des Personnes vivant avec le vih/sida (Pvvs) ont été présentés en présence du ministre de la Santé publique (Minsanté). On apprend que 47% des pertes d’emplois ou des revenus des personnes enquêtées sont dues à leur statut séropositif, et des promotions ont été refusées à 10% d’entre elles. Dans la société, 81% des Pvvs sont exclues des activités familiales à cause de leur statut. Au niveau des manifestations sociales, le taux est de 70% selon le Recap+ (Réseau des personnes vivant avec le vih/sida), auteur de l’étude. Ce n’est pas tout. L’étude montre également que 78% des Pvvs sont exclues des activités religieuses et que 2% d’entre elles ont été interdites d’accès à une institution d’enseignement pour les mêmes faits. 42% déclarent que leur statut a été divulgué sans leur accord, dont 14% par le personnel de santé. Une situation qui n’est pas de nature à rassurer les Pvvs. D’après le Repac+, cette stigmatisation constitue un sérieux coup aux droits fondamentaux. Le droit à la vie familiale, à la vie privée, au travail, à la procréation et à l’éducation. «Ces droits sont violés au milieu professionnel, au sein de la société et dans la famille », tranche le Recap+, qui conclut ses travaux par une batterie de recommandations. Comme celle qui demande au Minsanté de prendre des sanctions contre le personnel de santé ne respectant pas les droits des Pvvs.

Méthodologie
Sur le plan méthodologique, l’enquête a porté sur un échantillon de 1300 personnes de deux sexes basées dans 6 régions du Cameroun. La collecte des informations s’est faite à partir d’un questionnaire standardisé. L’objectif principal de cette enquête était de recueillir et d’étudier les expériences de stigmatisation des Pvvs et d’examiner les effets directs et indirects, afin de renforcer les efforts du plaidoyer. La restitution de ces conclusions est l’une des étapes majeures de la semaine camerounaise contre le sida qui s’est ouverte solennellement ce 26 novembre 2012, sous les auspices du Minsanté, et qui est organisée en marge de la commémoration de la journée mondiale de lutte contre le sida qui se célèbrera le 1er décembre 2012. Un atelier de deux jours a été organisé à cette occasion. Ces travaux, tout comme les activités de la semaine camerounaise contre le sida ont été ouverts par André Mama Fouda. Globalement, le Minsanté a accédé aux propositions du Recap+ en prescrivant la lutte contre la stigmatisation comme principal défi à relever. « Des nouvelles initiatives doivent être prises pour en finir avec la discrimination et la stigmatisation », a-t-il indiqué. Le Recap+ est un réseau mis en uvre par l’Onusida dans plusieurs pays depuis 2009 et le Cameroun fait partie de la 2e génération des pays bénéficiaires de cette initiative. Le réseau a déjà fait ses preuves dans les pays comme l’Afrique du Sud et l’Ethiopie où le taux de stigmatisation a diminué d’un cran.

Les personnes vivant avec le Vih Sida sont stigmatisées au Cameroun, c’est le résultat d’une enquête
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Afrique: Une salmonellose mortelle due au Sida

Selon une récente étude, le virus aurait permis le développement d’une nouvelle forme mortelle de salmonellose en Afrique subsaharienne

Ce sont les chercheurs de l’Institut Trust Sanger en Grande-Bretagne qui ont mis le doigt sur le mal. En séquençant le génome de cette salmonelle, ils ont établi une parenté avec la salmonelle à l’origine de la typhoïde. Ils ont également découvert qu’elle avait évolué en deux vagues, l’une apparue il y 52 ans dans le sud-est de l’Afrique et l’autre il y 35 ans dans le bassin du Congo. Pour eux, cette nouvelle forme mortelle de salmonellose s’est développée en Afrique subsaharienne, favorisée par l’épidémie de sida qui affaiblit le système immunitaire. L’épidémie de sida passe pour avoir débuté dans le centre de l’Afrique avant de se développer vers l’est, de manière largement similaire à celle observée pour la deuxième vague de salmonellose invasive, relève le Dr Robert Kingsley, l’un des co-auteurs de l’étude parue dimanche 30 septembre 2012, dans Nature Genetics. En étudiant cette deuxième vague, les chercheurs ont trouvé un gène qui rend la maladie résistante au chloramphenicol, un antibiotique de première ligne contre la salmonellose, alors que ce gène n’était pas présent dans la salmonellose de la première vague. L’épidémie actuelle aurait, selon les chercheurs, été favorisée par une augmentation du nombre de personnes immuno-déprimées dans la population. Car, en Afrique subsaharienne, où cohabitent malnutrition, paludisme et Sida, est apparue une forme rapidement invasive de la salmonellose non typhique, liée à la contamination de l’eau et des aliments par les selles, qui aboutit au décès de 22 à 45% des personnes infectées.

C’est la première fois que le séquençage du génome a permis de suivre l’extension d’une épidémie de salmonellose, a souligné le Pr Gordon Dougan, un autre co-auteur de l’étude. Les salmonelloses incluent la fièvre typhoïde, devenue rare dans les pays industrialisés mais qui fait encore 600.000 morts dans les pays en développement, et les salmonelloses non typhiques qui se traduisent principalement par des diarrhées aiguës. L’Afrique subsaharienne est toujours la région du monde la plus durement touchée par la pandémie : 68% des 34 millions de personnes vivant avec le VIH/SIDA. Cette zone ne représente que 12 % de la population mondiale mais 70% des nouvelles infections y sont déclarées. En dépit d’une amélioration notable de la situation ces dernières années, l’Afrique subsaharienne reste en danger. La République démocratique du Congo (RDC) est l’un des pays où la baisse de la pandémie est la moins palpable dans cette zone et qui paradoxalement reçoit moins d’aide internationale parce que son taux de prévalence est relativement bas.


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Conférence sur le Sida : Un camerounais fait entendre sa voix

Fogue Foguito le président de l’ONG Positive-Génération qui y participe, partage son expérience avec un grand nombre d’autres organisations sur place à Washington

La 19e Conférence mondiale sur le sida se poursuit ce mercredi 25 juillet 2012 à Washington. Hier mardi, les ONG présentes sur place ont organisé une grande marche à travers la capitale des États-Unis d’Amérique. Une manifestation pour réclamer plus de moyens et plus d’engagements de la part des gouvernements et des acteurs financiers impliqués dans la lutte contre le virus qui continue de faire des morts notamment en Afrique. Parmi ces manifestants, le Camerounais Fogue Foguito, de l’ONG Positive Génération. Avec d’autres, il partage sont son sentiment sur la situation de la lutte contre le sida dans son pays. C’est un honneur et un devoir pour nous d’être aujourd’hui ici, pour dire aux dirigeants du monde de nous regarder, de ne pas seulement penser à faire des résolutions aux Nations-unies contre des pays, ou bien entretenir la mort des gens; il y en a qui vivent et qui ont besoin d’accès aux soins, a-t-il fait savoir, selon une information rapportée par la chaine RFI. L’activiste reproche aux acteurs politiques du Cameroun d’avoir pris des engagements dans le cadre des accords d’Abuja, sans les suivre de manière complète. Chez nous, on est toujours à moins de 6% du budget consacré à la santé alors que l’épidémie de VIH/sida est généralisée, a affirmé le président de Positive-Generation, selon un média américain.

Crée en 1998 et légalisée en 2003, Positive-Generation (PG) est une association de personnes infectées et affectées par le VIH/SIDA et la Tuberculose. Elle est composée d’une équipe multidisciplinaire constituée pour la plupart de communautaires. Elle milite pour la lutte contre le sida, la tuberculose, la santé sexuelle et reproductive, et la promotion des Droits Humains. La vision de Positive-Generation est celle d’une société, où n’existe ni la stigmatisation, ni la discrimination envers les personnes vivant avec le Vih et les autres minorités. Une société où l’accès aux traitements est égal pour tous. Les stratégies d’intervention de l’association sont : le plaidoyer, la prévention et la mobilisation sociale. L’association est notamment à l’origine de la création d’un observatoire de l’accès aux soins au Cameroun, le Treatment Access Watch (TAW). L’essence de Positive-Generation se résume en deux idées: Santé et Droits Humains.

Mais l’action de cette association n’est pas toujours bien perçue par les autorités. Ses membres dont Fogue Foguito sont aujourd’hui en différent avec la justice, pour l’organisation d’une manifestation illégale, où ils invitaient pacifiquement les parlementaires à prendre en compte la question du Sida dans une de leurs rencontres. La prochaine audience de ce procès aura lieu le 22 août prochain, mais le militant sait que c’est une cause perdue dans un pays où les seules manifestations tolérées sont celles qui remercient le chef de l’Etat. C’est difficile de savoir comment va tourner ce procès mais on risque de la prison ferme. Il est clair que le but est de casser notre détermination et de nous faire taire. Mais c’est peine perdue a-t-il fait savoir à des journalistes présents à la conférence sur le Sida de Washington

Fogue Foguito le président de l’ONG Positive-Génération ici à Washington
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19ème conférence mondiale du Sida: Un espoir pour les malades

Jusqu’au 27 juillet, plus de 25 000 personnes se mobiliseront pour lutter contre ce virus qui a fait 30 millions de morts depuis les années 80

Le thème clé de ce colloque international de Washington est une nouvelle mobilisation pour mettre un terme à la pandémie, objectif jugé désormais possible avec les traitements existants. Le sida fait encore des ravages dans le monde. Selon un rapport publié par Onusida, 1,7 million de personnes seraient mortes des suites de l’infection durant l’année 2011. Cette même année, on comptait alors 34,2 millions de personnes infectées. Derrière ces chiffres, une répartition inégale de la maladie permet aux chercheurs et responsables mondiaux de définir des plans d’action ciblés. En 2011, 1,2 millions de personnes sont décédées des suites de la maladie en Afrique, soit une baisse de 22% par rapport à l’année 2005. En Asie, 330 000 personnes sont mortes au cours de l’année 2011. Une forte hausse du nombre de décès est à noter en Europe de l’est et en Asie centrale où 90 000 personnes, soit six fois plus qu’il y a 10 ans, sont mortes en 2011. Même constat pour le Proche Orient et l’Afrique du Nord qui dénombrent 78,5% de plus de décès qu’en 2001, soit 25 000 cas. L’Amérique Latine connaît une baisse de 9,5% de ses décès dus à l’infection depuis 2010. 57 000 personnes sont mortes en 2011. Finalement, 29 000 malades sont décédés en Europe occidentale, centrale et en Amérique du Nord au cours de l’année. Une autre baisse significative a été soulignée par le rapport de l’Onusida. En 2011, 2,5 millions de personnes ont été infectées par le virus, chiffre qui représente une baisse de 20% sur les 10 dernières années.

La stratégie de l’éradication suscite de l’espoir
Au cours de la Conférence de Washington, sept actions prioritaires ont été présentées par la Société internationale du Sida (IAS). Des actions qui, à terme, pourraient bien permettre à la science d’en finir avec la maladie. Si aujourd’hui, les personnes atteintes du virus et ayant accès aux traitements peuvent espérer mener une vie quasiment normale, les chercheurs n’ont toujours pas réussi à éliminer le virus. L’une des avancées dans le domaine est le Truvada, médicament bien connu des patients atteints du sida, qui est désormais autorisé, aux Etats-Unis, à titre préventif. Ce médicament permettrait de réduire de 75% les risques d’infection pour les populations considérées comme «à risque». En plus des effets secondaires et indésirables du traitement, un autre inconvénient réside dans le prix du traitement, évalué à 10 000 euros par an. Même si son utilisation préventive fait polémique, il ouvre la voie à une approche de plus en plus pointue, dans l’approche thérapeutique du Sida.


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Cameroun: Lancement de Vacances sans Sida dans le Nord

Le sous-préfet de Garoua 3ème a procédé le 16 juillet au lancement de Vacances sans Sida à Sanguéré-Paul

«Connaitre mon statut sérologique, une nécessité pour ma santé». C’est sous ce thème que démarre dans le Nord la dixième édition de la campagne dénommée «Vacances Sans SIDA», sous le haut patronage de la première dame du Cameroun Chantal Biya. Jusqu’au 5 août prochain, 50 pairs éducateurs sillonneront les différentes localités ciblées pour sensibiliser les jeunes, surtout les jeunes filles, à aller se faire dépister. Il s’agit des localités de Ngong, Lagdo et de Garoua III.

Cette campagne a pour objectif de susciter la prise de conscience dans le but de réduire les risques de contamination au Vih Sida auprès d’au moins 30 000 jeunes des arrondissements de Garoua III, Ngong et Lagdo. Durant cette période, 1000 jeunes devront pratiquer la démonstration correcte du port des préservatifs masculin et féminin ; 3500 jeunes devront être encouragés à faire leur test de dépistage volontaire et à retirer les résultats ; 3200 causeries éducatives devront être réalisées par les 50 pairs éducateurs dans chaque localité. Une attention particulière sera accordée aux filles qui représentent 70% de l’effectif de la population cible.

En présentant la fiche technique de la campagne, le Dr Sepddé Oumarou, coordonateur du GTR Nord, a rappelé qu’entre 2004 et 2011, le taux de prévalence du Vih dans le Nord est passé de 1,7% à 2,4 %. Au cours de la même période, cet indicateur a connu une baisse chez les hommes, passant de 1,7% à 1,5%. Pourtant chez les femmes, la situation est plus alarmante car la prévalence a presque doublé, passant de 1,7% à 3,2%. D’où l’appel du sous-préfet Manou Digir qui a invité les populations à aller se faire dépister massivement. Séance tenante, une centaine de personnes se sont fait dépister auprès de l’unité mobile du GTR. Il convient de rappeler que durant toute la durée de cette opération, le dépistage est volontaire et gratuit.

Lancement de Vacances sans Sida dans le Nord Cameroun
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Fonds pour le Sida, la tuberculose et le paludisme: Le rapport qui accable

Un rapport d’audit sur la gestion des sommes remises au Cameroun sur la période 2003 à 2009, fait ressortir des manquements jugés sérieux

L’organisation des Fonds Mondiaux pour la lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme, a décidé de rendre public ses rapports d’audit sur l’utilisation de l’argent mis par elle à la disposition de certains pays pour mener le combat contre ces maladies. Dans le rapport d’audit qui concerne le Cameroun et l’utilisation que ses dirigeants ont fait des liquidités à eux remis par l’organisation, il apparaît que de nombreuses irrégularités ont entaché l’exécution des dépenses, notamment entre 2003 et 2009. « Bien qu’on ait relevé des exemples de bonne pratique dans la gestion des fonds, il apparaît que sur certains points cette gestion et son contrôle auraient pu être renforcés », indique le rapport daté d’octobre 2010. Toutefois, le rapport d’audit s’est refusé toute liaison avec l’affaire opposant aujourd’hui l’Etat du Cameroun contre l’ancien ministre de la santé publique, Urbain Olanguena Awono et ses anciens collaborateurs dans les programmes paludisme, sida et tuberculose, en détention depuis 2008 dans le cadre de l’opération de lutte contre la corruption et la distraction des fonds publics. « Nous avons appris qu’un ministre responsable de la santé et ses principaux collaborateurs dans les programmes, ont été inculpés dans une affaire de détournement des fonds PPTE. Lorsque ces responsables ont été arrêtés, ils étaient aussi en charge de la gestion des Fonds Mondiaux. Nous avons cherché à obtenir le rapport d’accusation pour savoir si nos fonds étaient concernés par l’acte d’accusation ou si de tels risques existaient. N’ayant pas eu accès à ce rapport d’accusation, il nous est difficile de nous prononcer si oui ou non ces responsables sont poursuivis pour avoir aussi détourné l’argent des Fonds Mondiaux.

Pourtant le rapport d’audit par endroit est accablant. Au niveau du ministère de la santé publique, l’audit relève que les responsables en charge de gérer les fonds, ne respectaient pas les règles de la dépense et que de nombreuses initiatives présentées comme étant faites, ont du mal aujourd’hui à être prouvées. Les livres de comptabilités n’étaient pas tenus et mis à jours, de salaires colossaux étaient payés aux équipes sans l’accord préalable du bailleur de fonds. Au total, huit griefs sont fait à l’encontre de la gestion au niveau ministère. La complainte la plus importante est celle établie au niveau du programme de lutte contre le paludisme. Le rapport d’audit relève surtout d’importants délits d’initié. Il a établi que le cabinet comptable en charge d’accompagner le programme appartenait au frère du responsable du moment. Il a aussi établi qu’un marché différent avait été donné à l’épouse d’un autre membre du staff du programme. Au comité national de lutte contre le Sida, il est mis en évidence, le fait que la facture de certains produits achetés à la Cename, une autre structure sous tutelle du ministère de la santé publique et en charge de l’achat des médicaments, a été surévaluée. Les Fonds Mondiaux disent aujourd’hui réclamer près 1,5 milliards à cette structure. Le rapport d’audit incrimine aussi le non payement de près de 800 millions de francs CFA de subvention, à des hôpitaux impliquées dans le processus de dépistage gratuit. Le rapport d’audit indique que son souci premier n’est pas d’activer le mécanisme judiciaire, mais plutôt de faire en sorte que la gestion des prochains Fonds soit plus efficiente. Sur 149 pages, le rapport donne des détails sur les points opaques de la gestion de l’argent destiné à la lutte contre des fléaux qui tuent au Cameroun. Difficile de savoir quelle est la version des gestionnaires incriminés. Mais cela risque de jouer en leur défaveur dans le cadre du procès auquel ils font face aujourd’hui.

De nombreux manquements signalés dans la gestion des fonds de lutte contre Sida, la tuberculose et le paludisme au Cameroun
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Samuel Eto’o Fils, l’un des parrains de la «Can sans sida» au Gabon

Sylvia Bongo souhaite profiter de cette compétition continentale pour intensifier la sensibilisation contre cette pandémie au Gabon et en Afrique

Bien que ne prenant pas part à la 28e phase finale de la Can qui se déroulera au Gabon et en Guinée Equatoriale, la star camerounaise Samuel Eto’o et le gardien de but du Gabon Didier Ovono ont donné le coup d’envoi, à Libreville, de la campagne «CAN sans sida». Pendant un match, 300 personnes meurent du sida et 5 nouvelles infections ont lieu pendant chaque minute de temps additionnel, précise un des spots télévisés qui mettent en scène les deux joueurs. Organisée par la première dame Sylvia Bongo, la campagne, une des quatre actions humanitaires officielles de la CAN, vise à sensibiliser les jeunes sur le VIH avec, notamment, des spots à la radio et à la télévision, des caravanes dans le pays avec distribution de préservatifs et des tests gratuits de dépistage. Sylvia Bongo Ondimba envisage mettre les médias publics à contribution pour sensibiliser un maximum de personnes pendant la CAN. Des actions plus directes seront aussi menées autour des bars, restaurants et autres lieux publics du 21 janvier au 12 février. Les jeunes constituent la cible principale des organisateurs de cette campagne dont le message tourne autour de 3 zéros, à savoir: zéro transmission, zéro décès et zéro discrimination.

Célébrer le football ne doit pas nous faire oublier la situation de la pandémie du VIH sur le continent africain, ni les risques spécifiques occasionnés par ce genre de mobilisation populaire, a déclaré Sylvia Bongo Ondimba. Et de poursuivre: Chacun à son niveau doit rendre compte de ses actes, penser au bien-être de nos communautés, à la santé collective.Information, prévention, protection, dépistage, soins, respect, autant de conditions nécessaires pour une franche et nette victoire: un 3-0 contre le sida. Une attention particulière sera portée à la jeunesse qui constitue le Gabon de demain, qui a besoin d’une population saine engagée dans son développement économique et social. Avant de conclure: Vous l’avez compris, l’enjeu est bien de toucher la plus grande partie de la population. Après la CAN, l’engagement de la Fondation dans la lutte contre le sida au Gabon va se poursuivre. La campagne déclinera, au cours des trois derniers trimestres, la trilogie des zéros: «zéro transmission, zéro décès et zéro discrimination». Elle ciblera plus particulièrement, en adéquation avec les engagements de la Fondation, la femme enceinte et l’enfant né de mère séropositive, avec l’objectif d’éliminer la transmission verticale de la mère à l’enfant. La sensibilisation se poursuivra au dernier trimestre 2012 lors de la célébration de la Journée mondiale de lutte contre le sida.

Sylvia Bongo lors de la cérémonie de lancement
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Rappelons qu’en sa qualité de Première Dame du Gabon, Sylvia Bongo Ondimba s’est personnellement engagée, depuis 2009, à agir au profit du plus grand nombre en portant une attention particulière aux plus démunis. Ses actions s’inscrivent dans ce qui constitue le socle de la société: les familles et les communautés. A travers sa Fondation, Sylvia Bongo Ondimba souhaite développer ses actions en faveur de la Famille et promouvoir la participation de la jeunesse et de la femme au développement du Gabon. La famille est le socle de toutes les sociétés. Pour chacun, elle constitue le premier sentiment d’appartenance sociale à une entité chargée de la protection et du développement social, physique et affectif de tous. La Fondation Sylvia Bongo Ondimba pour la Famille se donne pour mission de porter les valeurs familiales au†delà du cercle restreint de la famille et d’offrir à chacun les moyens de s’épanouir au sein d’une même communauté de valeurs. Elle intervient dans trois domaines d’actions prioritaires: L’éducation de la jeunesse, les droits et la promotion de la femme, l’insertion des personnes fragilisées.

L’international camerounais Eto’o Fils, l’un des parrains
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Cameroun: La revue de la presse du vendredi 02 décembre

La démission de M. Kamto, l’imminence d’un remaniement ministériel, l’adoption de la loi de finances 2012, la découverte d’un important gisement de fer à Doum, et le Sida

Alors que la chronique est animée par un remaniement ministériel imminent, du moins dès le lendemain de la session budgétaire de l’Assemblée nationale, le ministre délégué auprès du ministre de la Justice Maurice Kamto annonce sa démission dans un communiqué de presse. Contre toute attente, la surprise est réussie. Le quotidien Le jour en fait son unique titre de la Une: «Maurice Kamto démissionne» accompagné de la copie intégrale du communiqué de presse du démissionnaire. Mutations en profite pour dresser un portrait du concerné dans un article riche en interrogations tant cette démission est étonnante: L’ancien doyen de la Faculté des sciences juridiques et politiques de l’université de Yaoundé II-Soa, en plus d’être avocat au barreau de Paris, a mis sur pied il y a 17 ans un cabinet juridique pluridisciplinaire qui s’est taillé, en peu de temps, une place de choix tant au plan national qu’international, en se présentant aujourd’hui comme l’un des meilleurs cabinets juridique et fiscal en Afrique et un leader dans la sous région Cemac. Parlant du remaniement désormais sur toutes les lèvres, La Nouvelle Expression perce le secret des dieux et propose des coulisses croustillantes à son lectorat: «l’université et la préfectorale pour étoffer le prochain gouvernement?» Dans cette optique, une possible nomination du Recteur de l’université de Dschang, Anaclet Fomethe, encore que ce dernier ne cracherait sur l’occasion s’il lui était donné la possibilité de remplacer numériquement son «grand frère» et non moins actuel vice-Premier ministre chargé de l’Agriculture et du Développement rural Jean Nkueté. De son côté, le recteur de l’université de Douala Bruno Bekolo Ebe à bout de patience pense que son heure a sonné pour devenir «ministre plein», tandis que son collègue de l’université de Yaoundé II Jean Tabi Manga n’attendrait que le décret du chef de l’Etat officialisant son entrée au gouvernement pour mettre le champagne au frais. En embuscade, se trouverait l’ex gouverneur de l’Extrême-Nord Amadou Tidjani, aujourd’hui à la retraite.

A l’Assemblée Nationale, la session ordinaire budgétaire a connu d’intenses travaux et résolutions. Des projets de loi ont été adoptés et pas des moindres: Cameroon -Tribune le quotidien bilingue gouvernemental en fait une présentation détaillée: Près d’une dizaine de lois adoptées au cours de la session de novembre: Loi de règlement, électricité, lutte contre la corruption, lutte contre la traite des personnes. sont entre autres textes adoptés par la Chambre peut-on lire dans ses colonnes. L’adoption du budget 2012 s’élevant à 2 800 milliards de FCFA, une hausse de 229 milliards F Cfa, soit 8,9% en valeur relative; les séances plénières avec le jeu de questions-réponses du Parlement au Gouvernement ont également nourri l’actualité de l’auguste chambre. Epinglés sur des questions cruciales, les ministres ont dû apporter des réponses aux préoccupations des députés. Dans son allocution de clôture, le président de l’Assemblée nationale s’est montré intransigeant. La Nouvelle Expression titre: Cavaye met en garde les «éperviables». Parlant de la gestion du budget, Cavaye Yeguié Djibril, marque la volonté du gouvernement de la République d’impulser véritablement la reprise économique du Cameroun. A cet effet, il appelle à la cessation de certaines pratiques dont le «provisoirement définitif» dans la réalisation de certains projets. Le quotidien Le Jour par rapport au budget du prochain exercice pense que 86 milliards des 2 800 milliards sont consacrés aux dépenses de luxe: C’est le montant que l’Etat va allouer au carburant, aux frais de mission et aux réceptions. Le budget d’investissement de 2012 est de 792 milliards contre 677 milliards pour 2011 soit une augmentation de 115 milliards. Mais concrètement, 28,28% seulement de ce budget est consacré aux dépenses d’investissement alors que 61,41% vont aux dépenses de fonctionnement écrit-il.

La 24ème journée mondiale de lutte contre le Sida a de toute évidence fait l’actualité au Cameroun. Célébrée ce 1er décembre sous le thème «Zéro nouvelle infection à VIH, zéro discrimination, zéro décès lié au sida», une conférence de presse conjointe du gouvernement a révélé des chiffres inquiétants. «33 000 décès enregistrés au Cameroun en 2010» titre Le Jour, les femmes et les enfants sont les plus touchés. Il est indiqué qu’en 2011, 60% des 570.000 personnes vivant avec le vih se recrutent dans ces deux couches de la population. Le sida a tué 33.000 personnes, 50.000 personnes ont contracté le virus en 2010, 7300 bébés ont été contaminés à la naissance par leur mère. 217.372 enfants de 0 à 15 ans ont besoin d’antirétroviraux. Quant à Cameroon-Tribune, moins alarmant, «La prise en charge marque des points» même si «Les ARV sont gratuits, depuis quelque temps, on connaît une rupture de stock pour un des traitements. De plus, certains patients que nous appelons Les perdus de vue], ont arrêté de venir à la consultation.

Dans un studio radio
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Pour donner redonner du sourire, la découverte d’un gisement de fer à Djoum dans la région du Sud arrive à point nommé et annonce de nouvelles perspectives pour l’économie. Cameroon-Tribune le caractérise «Gisement de l’espoir», selon les premières estimations, il s’agit de 2,5 milliards de tonnes. La bonne nouvelle de Ngot coïncide avec l’entrée en scène, dans le projet de Mbalam, d’un partenaire chinois, Hanlong (Africa) Mining. Celui-ci vient de prendre le contrôle de Sundance Ressources Limited, la société minière australienne qui est le principal partenaire financier de la société de droit camerounais, Cam Iron, structure en charge de l’exploitation du gisement de Mbalam. Pour mémoire, les réserves de celui-ci sont estimées à 220 millions de tonnes de fer à teneur élevée. Avec des actifs évalués à près de 1664 milliards de F Cfa et un produit de ventes de plus de 1210 milliards de F Cfa. Des sueurs froides refont surface avec la probable dévaluation du FCFA. Tout est parti d’une information donnée par un site de la Cote d’Ivoire. Le Jour de se poser la question: Dévaluation du Fcfa: faut-il avoir peur? Un long exposé sur les causes et l’impact d’une éventuelle dévaluation est alors servi aux lecteurs. Une peur dissipée par Cameroon-Tribune à travers la voix du ministre des Finances Essimi Menye: «il n’y aura pas de dévaluation du FCFA,» tranche -t-il. En effet explique- t-il dans les mêmes colonnes, A la Banque centrale, le Cameroun a suffisamment de réserves, environ 6.000 milliards de FCFA. Je ne vois donc pas pourquoi il y aura dévaluation alors que le Cameroun est capable de soutenir sa monnaie.

La presse Camerounaise
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Les chiffres affolants du Sida au Cameroun

Le ministre de la santé publique a annoncé près de 33.000 décès en 2010

Des chiffres qui font froid dans le dos ont été mis à jour. Le Cameroun compte 570.000 personnes séropositives en 2011 pour une population d’environ 20 millions d’habitants, a dévoilé ce lundi le ministre de la Santé publique André Mama Fouda. Le sida est à l’origine de 33.000 décès en 2010 et malgré les efforts de prévention, le Cameroun a enregistré environ 50.000 nouvelles infections la même année, a-t-il-ajouté lors d’une conférence de presse avant la Journée mondiale de lutte contre le sida le 1er décembre. Face aux hommes de médias, l’avalanche des chiffres éloquents s’est poursuivie, en décrivant la féminisation de la pandémie au Cameroun. En effet, des 570.000 personnes vivant avec le VIH en 2011, environ 60% sont des femmes. 70% des nouvelles infections dans la tranche d’âge 15-24 ans atteignent les jeunes filles a-t-il précisé. Quant aux enfants, 7300 sont infectés chaque année du fait de la transmission mère-enfant du VIH, toujours selon M. Mama Fouda.

Le constat des faits impose une riposte. Dans cette optique, le Cameroun a prévu pour 2011 une enveloppe de 12 milliards de FCFA (18,2 millions d’euros) pour l’achat d’antirétroviraux (ARV) distribués gratuitement aux malades, d’après le ministre de la Santé publique. Le Cameroun devrait dénombrer environ 100 à 120.000 personnes sous traitement en 2011 dans le cadre de ce programme mais la demande reste croissante, a-t-il expliqué. L’objectif du Cameroun est d’éliminer les nouvelles infections chez les enfants à l’horizon 2015 et de réduire de 50% les nouvelles infections chez les femmes en âge de procréer, selon M. Mama Fouda. L’Afrique subsaharienne est la région du monde la plus durement touchée par le VIH. En 2010, près de 68% des personnes vivant avec la maladie dans le monde résidaient dans la région, l’Afrique du Sud comptant plus de personnes atteintes (environ 5,6 millions sur 50 millions d’habitants) que tout autre pays au monde, selon un rapport d’Onusida paru le 21 novembre 2010. Toutefois, les décès diminuent régulièrement depuis 1998 car l’accès aux traitements antirétroviraux gratuits s’est généralisé dans la région, toujours selon le rapport. En rappel, le thème 2011 de la Journée mondiale de lutte contre le sida est Objectif zéro: zéro nouvelle infection à VIH, zéro discrimination et zéro décès lié au sida.

Le Sida à l’approche de la journée mondiale
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