Deux ans après l’élection d’Alpha Condé, le souhait d’apaiser les tensions et d’aller de l’avant semble enfin partagé.
La république de Guinée a soufflé le 2 octobre sa 54e bougie. Pour la première fois, les festivités ont été délocalisées hors de la capitale. C’est à Boké, à 300 kilomètres de Conakry, que le chef de l’Etat a ordonné de tenir cette célébration dans un contexte politique très agité. Pour cet anniversaire, les autorités guinéennes ont souhaité poser des actes constructifs afin de calmer les opposants politiques, qui souhaitent notamment changer le président de la CENI et la recomposer de façon plus équilibrée avant d’aller aux élection législatives, attendues depuis deux ans.
Un colloque pour apaiser les tensions
Le dialogue a donc été relancé à la veille des festivités pour que les fils du pays puissent renouer avec le dialogue. Pour matérialiser sa quête de l’unité nationale, les proches du président de la République ont organisé un colloque à l’université Kofi Annan avec pour thème « L’unité et la solidarité en Guinée » et pour sous-thème « L’islam politique et l’extrémisme religieux dans la sous -région ».
Le professeur Lanciné Kaba, conférencier, a commencé par rappeler à l’assistance que tout grand pays a traversé des moments difficiles avant de parvenir à un niveau exemplaire. Selon lui, la Guinée paye trop cher ses querelles intestines.
Regarder derrière soi pour avancer
« Il est du devoir des leaders politiques et du président de la République de convenir impérativement d’un cadre de concertation pour sauver le pays et ses populations », soutient-il. Rien de tel qu’un regard dans le rétroviseur pour avancer. Le professeur a ainsi rappelé que les différentes ethnies guinéennes sont liées par l’histoire et la culture. Qu’il est dommage qu’on utilise les ambitions politiques pour dresser des populations les unes contre les autres. Comme le professeur, l’historien Djibril Tamsir Niane a amené l’assistance aux temps de Soundiata Keita, Elhadj Oumar Tall, Babemba. pour démontrer que ces héros n’avaient pas forcément les mêmes convictions mais ont sû se rassembler pour une cause commune quand il le fallait. Au deuxième jour du colloque, les partis politiques de l’opposition ont fini par rejoindre la scène. Jean-Marie Doré s’est dit convaincu que la Guinée deviendra une grande nation si elle est prend conscience de ce qui la freine.
Aider le Mali
Le cas du Mali a également été abordé via le thème de « l’islam politique et l’extrémisme religieux dans la sous-région ». Pour le ministre de la Coopération internationale, Moustapha Koutouba Sanoh, la Guinée doit s’impliquer dans la quête d’une solution pacifique et s’il le faut militaire pour que le Mali recouvre son intégrité territoriale et soit définitivement débarrassé des extrémistes.
Le professeur Lanciné Kaba a retracé l’itinéraire de l’islam de l’Arabie Saoudite à Tombouctou. Il s’est interrogé sur la pertinence des occupants du Nord-Mali à vouloir imposer la charia de façon aussi partiale et non justifiée, dans un pays qui a tant d’années d’islam derrière lui. La présence d’ancien Premiers ministres, de ministres et d’intellectuels de renoms a donné aux participants l’espoir de voir enfin se tourner les page sombres de l’histoire de la Guinée.
La Guinée en quête d’un nouveau souffleblogspot)/n
Au risque de guerre civile entre musulmans et chrétiens, s’ajoutent des violences sociales qui se sont intensifiées ce lundi 09 janvier
Une trentaine de chrétiens ont été tués dans le nord-est du Nigeria depuis le 05 janvier dans des attaques en partie revendiquées par le groupe islamiste Boko Haram. Suite à une série d’attentats antichrétiens meurtriers le jour de Noel, le président du Nigeria, Goodluck Jonathan, avait pourtant décrété le 31 décembre l’état d’urgence dans des Etats du centre et du nord-est concernés par ces violences de Boko Haram. Mais les attaques se sont poursuivies depuis et même multipliées après l’expiration mercredi soir d’un ultimatum de Boko Haram ordonnant aux chrétiens vivant dans le nord du Nigeria de quitter cette partie du pays majoritairement musulmane. Boko Haram, qui exige notamment l’imposition de la charia (loi islamique) dans tout le pays, a par ailleurs revendiqué la dernière série d’attaques visant des chrétiens. La plus violente a fait 17 morts vendredi 06 janvier à Mubi, dans l’Etat d’Adamawa (nord-est), où des hommes armés ont ouvert le feu sur un rassemblement de chrétiens en deuil, selon des témoins.
La coïncidence n’aurait pas pu tomber plus mal. Au moment où le Nigeria est confronté à cet activisme sanglant des islamistes dans le Nord, il devait aussi faire face, ce lundi 09 janvier, à une grève générale illimitée ajoutant encore à l’ambiance de chaos qui règne en ce début d’année dans ce géant de l’Afrique. La fronde sociale s’est nouée autour de la fin des subventions au carburant qui a entraîné une hausse de l’essence, de 0,30 euro le litre à près de 0,66. Le président Goodluck Jonathan a justifié sa décision en répétant, non sans raison, que le coût de cette aide était devenu insupportable pour le budget de l’État. Le soutien aux prix de l’essence est estimé à 8 milliards de dollars l’an dernier. Ce que le chef de l’État ne dit pas, c’est qu’en 2010 la mesure n’avait coûté que 4 milliards, un doublement sans autre justification que la corruption délirante d’une partie des élites et la gloutonnerie des importateurs. Car c’est là l’un des nombreux paradoxes du Nigeria: second producteur de brut du continent avec 2 millions de barils par jour, il doit importer la majorité de son carburant. La faute en revient à des raffineries, des entreprises publiques et obsolètes. Le gouvernement espère que la fin des subventions les rendra plus concurrentielles. La grogne populaire était attendue, tant la question du prix de l’essence est sensible au Nigeria. Pour la population, dont 70% vivent avec moins de 2 dollars par jour, la subvention était le seul petit coup de pouce donné par l’État. Pour eux, les augmentations à la pompe signifient non seulement une flambée des prix des transports, mais aussi, par ricochet, celle de tous les produits de base.
Manifestants du Nigeria Labour Congress contre la suppression des subventions aux carburantsReuters)/n
Lundi, le chef de l’État a encore haussé le ton menaçant les complices de Boko Haram au sein de l’appareil d’État, de l’armée et de la police et faisant un parallèle entre le Nigeria d’aujourd’hui et celui du début des années 1960 avant la guerre civile du Biafra qui fit plus d’un million de morts. Le Pape et Barack Obama avaient vivement condamné ces crimes. De son côté, Nicolas Sarkozy a adressé une lettre à son homologue lui assurant de tout son soutien. À chaque fois, les attaques ont été revendiquées par la secte islamiste, devenue l’ennemi numéro un du Nigeria. Ces dernières années, le groupe, fondé en 2002, s’est divisé en au moins trois branches et s’est radicalisé. L’une des factions aurait, selon les services secrets algériens, noué des liens avec al-Qaida, au Maghreb islamique. Pour l’heure, l’escalade est surtout verbale. Les cibles Boko Haram se trouvent toutes dans le nord du pays, surtout dans son fief de Borno, et dans la capitale, Abuja, majoritairement musulmane. Le Sud, chrétien, et Lagos sont épargnés. S’ils devaient être touchés, les chrétiens qui dénoncent déjà, non sans raison, un nettoyage ethnique ont promis de répliquer.
Les zones religieuses du Nigériahttp://anomalie.over-blog.com)/n
Après la tristesse qui a suivi les attentats contre des églises à Noël dans le Nord, la colère des Nigérians grimpe avec la hausse des prix du carburant à la pompe
Alors que les attentats contre des églises le jour de Noël, revendiqués par la secte Boko Haram, et qui ont fait une cinquantaine de morts sont encore douloureux, c’est maintenant la colère des Nigérians qui monte avec la hausse des prix du carburant à la pompe. Elle est suivie de la fin immédiate d’une subvention destinée à maintenir les prix à la pompe autour de 65 nairas par litre décidée par le gouvernement le 31 décembre 2011. Pendant ce temps, de nombreuses stations vendaient déjà l’essence à 140 nairas le litre, plus du double, le lundi 2 janvier. Nous allons travailler avec d’autres groupes pour paralyser totalement le gouvernement et rendre le pays ingouvernable, a promis le Congrès des syndicats nigérians, qui menace d’appeler à une grève générale dans les prochains jours.
Par ailleurs, au moins 50 personnes ont perdu la vie dans l’État d’Ebonyi, dans le sud-est, selon le porte-parole du gouverneur local. Tandis que le président nigérian Goodluck Jonathan a proclamé samedi 30 décembre 2011 l’état d’urgence dans le nord du pays, les conflits territoriaux entre les ethnies Ezza et Ezilo seraient responsables de ces nouveaux affrontements, a précisé la même source, ajoutant qu’ils n’ont rien à voir avec les violences entre musulmans et chrétiens dans le nord-est du pays. Les violences liées à des conflits fonciers seraient fréquentes au Nigeria, particulièrement entre éleveurs et cultivateurs.
Quant aux attaques perpétrés par Boko Haram, le président a montré sa détermination combattre cette secte islamiste. Dans un discours télévisé samedi 30 décembre 2011, Jonathan Goodluck a annoncé la fermeture de certains tronçons de la frontière avec le Niger, le Tchad et le Cameroun. Le président, critiqué pour la lenteur de sa réaction, a ajouté qu’il avait donné l’ordre à l’état-major de prendre toutes les mesures appropriées, y compris la mise sur pied d’une force de lutte contre les terroristes, qu’il s’est engagé à écraser. La crise a pris une dimension terroriste, a déclaré le chef de l’État. Je demande par conséquent aux dirigeants politiques des États du Nord de coopérer au maximum pour faire en sorte que l’on contrôle la situation.
S’achemine-t-on vers une guerre de religions?http://anomalie.over-blog.com)/n
C’est maintenant la peur d’une guerre de religions au Nigeria qui s’accentue après l’ultimatum de trois jours aux chrétiens pour quitter le nord du pays, lancé par Boko Haram par l’intermédiaire d’Abou Qaeqa, un de ses porte-parole, qui a également affirmé qu’ils étaient prêts à affronter l’armée. La secte répond ainsi au président Goodluck Jonathan qui, dans son discours, a juré d’écraser Boko Haram après avoir décrété l’état d’urgence dans les zones touchées par les violences. De son côté, l’association des chrétiens du Nigeria (CAN) a promis de répondre de manière appropriée en cas de nouvelle attaque; mais la CAN n’a pas souhaité s’expliquer davantage au sujet du mode de «réponse» en question. Boko Haram n’ayant pas de signes distinctifs, il y a le risque, en voulant répliquer aux attaques de la secte, de frapper des symboles ou des adeptes de la religion musulmane dont certains ne partageraient pas la vision des illuminés de Boko Haram. Ces derniers vont certainement à leur tour y répondre et on risquerait d’assister à une escalade des violences religieuses dans le pays, pire à une guerre de religions.
Le découpage religieux aux Nigériahttp://anomalie.over-blog.com)/n
Malgré l’accalmie annoncée, des informations de terrain informent que des tensions semblent perdurer au quartier Deido à Douala la capitale économique
Trois véhicules du BIR (bataillon d’intervention rapide) viennent de passer devant moi et roulant a tombeau presque ouvert en direction de Bonamoussadi ou ma femme de ménage m’a signalé avoir observé un regroupement de près de 200 moto taxi. Armés de gros morceaux de bois et de lattes et appelant leurs collègues au rassemblement à Bepanda Tonnerre pour une expédition punitive à Deido a fait savoir sur le forum des journalistes un des blogueur. Une confirmation de l’information selon laquelle depuis le matin de ce mardi 3 janvier 2012, la tension est montée d’un cran entre les conducteurs de mototaxis (Bendskin) et les populations. Selon plusieurs témoignages rapportés par des médias. La colère des mototaxis est montée d’un cran lorsque les jeunes du quartier Deido ont barricadé leur espace, interdisant l’accès aux moto-taximan. Ceux qui violaient l’ordre ont vu leurs engins brûlés. Au lendemain du 31 décembre 2011. Les heurts ont commencé lorsqu’un jeune du quartier a été mortellement agressé. Selon des médias qui rapportent les propos de la compagne de la victime, il aurait été poignardé par deux personnes sur une moto, dans la nuit du 30 au 31 décembre 2011. Dès le lendemain, les jeunes du quartier Deido ont décidé que plus aucune moto n’entrerait dans leur quartier. Un accord semblait acquis avec la descente des autorités, mais visiblement rien n’y fait.
Au-delà de ce simple problème, l’évènement qui survient à Douala met au grand jour l’existence du malaise qu’il y a dans l’absence d’une organisation de la profession de moto taxis. Plusieurs personnes habitant la capitale économique affichent un réel malaise face à cette activité sur les grands axes routiers de la ville, mais sont visiblement vaincus par l’insuffisance en offre de transport. On leur reproche notamment leur comportement dangereux qui causent de près de 38% des accidents mortels de la circulation au Cameroun. Mais on leur attribue aussi d’être à l’origine des agressions sur des femmes et autres personnes. La question à la quelle il faut répondre aujourd’hui est de savoir si toute agression faite à l’aide d’une moto est le fait d’un mototaxi. Non! Répondent les syndicats de moto taxis. Nous nous refusons à l’idée que chaque fois qu’il y a une mauvaise chose qui survient, on nous accuse. Tous ce qui est bon ce sont les autres et tout ce qui est mauvais c’est nous, nous ne pouvons plus l’admettre, a prévenu un des responsables du syndicat de cette activité. Le problème relance aussi la question de l’exigence pour les professionnels moto taxis de porter un uniforme distinctif. La proposition avait été déjà faite, mais la mise en place avait provoqué des menaces de grève de ce secteur. Sur le terrain à Deido c’est encore la confusion complète sur qui fait quoi.
Des motos taxi dans les rues de Douala Journalducameroun.com)/n
Arnauld Akodjènou s’est rendu le 1er octobre à Korhogo pour s’enquérir des conditions de détention de l’ex-président ivoirien
Arnauld Akodjènou a conduit une mission des droits de l’Homme pour s’enquérir des conditions de détention de Laurent Gbagbo, indique un communiqué de l’Onuci. Accompagné de Guillaume Ngefa, chef par intérim de la division des droits de l’Homme de l’Onuci, M. Akodjènou a déclaré à l’ancien président qu’il s’agissait de faire le suivi régulier de ses conditions de détention et de vérifier qu’il est traité avec dignité, en application de la résolution 2000 du Conseil de sécurité, ajoute le texte. Après sa précédente visite en août, l’Onuci avait fait état, sans plus de précision, de ses « préoccupations » sur les conditions de détention du chef d’Etat déchu, suscitant l’ire du gouvernement du nouveau président Alassane Ouattara. Elle n’a pas cette fois-ci donné son appréciation. Selon le dernier rapport consacré à la Côte d’Ivoire par le conseil des droits de l’Homme de l’ONU, et examiné fin septembre à Genève, M. Gbagbo avait « informé » ses visiteurs en août que, contrairement aux affirmations du gouvernement, il n’est pas en détention dans la résidence présidentielle de Korhogo mais dans une « villa tenue secrète quelque part » dans la ville. L’Onuci, dans son communiqué du dimanche 02 Octobre, affirme simplement que la rencontre de samedi a eu lieu dans une résidence de Korhogo, sans plus de détail. M. Gbagbo est confiné à l’intérieur en permanence et se plaint de l’accès limité à ses avocats, souligne le rapport du conseil des droits de l’Homme. Il a confirmé qu’il n’a été soumis à aucun mauvais traitement physique, excepté l’isolement auquel il est confiné, le manque d’accès à un pasteur évangélique et le fait qu’il ne lui est pas permis de faire une promenade quotidienne pour améliorer sa santé, ajoute le rapport.
Ces visites interviennent après celle de l’ancien représentant spécial du Secrétaire général en Côte d’Ivoire, Young Jin Choi , et le chef par intérim de la division des droits de l’homme, effectué le 4 juillet et le 5 août, des visites similaires à l’issue desquelles ils ont indiqué que l’ex-chef de l’Etat se portait bien et était normalement traité. L’ex-président a été arrêté le 11 avril par les forces pro-Ouattara, soutenues par la France et l’Onuci, à l’issue de deux semaines de guerre concluant quatre mois de crise née de son refus de reconnaître sa défaite au scrutin de novembre 2010. Il est détenu et inculpé comme son épouse Simone et des dizaines d’autres personnalités de son bord, civiles et militaires. Samedi 02 Octobre à Bouaké, le Premier ministre, ministre de la Défense en tournée d’installation des chefs de corps de l’armée, de la gendarmerie, de la police, des douanes et des eaux et forêts, a affirmé que la réconciliation devait se faire sans la libération du président Gbagbo et ses partisans inculpés par le parquet pour crimes économiques et atteinte à la sûreté de l’Etat.La guerre qui a eu lieu en Côte d’Ivoire est finie. Ceux qui doivent répondre devant la justice répondront devant la justice. Je lis dans les journaux, il faut libérer Gbagbo pour qu’il y ait la réconciliation. Mais arrêtons!, a-t-il déclaré lors de la cérémonie.
Quelques ivoiriens continuent à demander la libération de l’ex Présidentasadhu.com)/n
Ils ont été arrêtés pour atteinte à la sûreté de l’Etat
La justice ivoirienne n’a pas encore fini avec le camp de l’ex président Laurent Gbagbo. Le chef de son parti et 11 personnalités ont été inculpés d’atteinte à la sûreté de l’Etat et placés en détention préventive, au moment où le président Alassane Ouattara dit tendre la main aux vaincus de la crise post-électorale. Près de 40 personnes sont désormais inculpées et détenues dans les rangs du régime déchu le 11 avril. Le président du Front populaire ivoirien (FPI), Pascal Affi N’Guessan, le fils de Laurent Gbagbo, le Franco-Ivoirien Michel Gbagbo, et cinq autres personnes en résidence surveillée à Bouna (nord-est) ont été inculpés ces derniers jours, a déclaré Noël Djè, porte-parole par intérim du parquet d’Abidjan. Cinq personnes assignées à résidence à Katiola (centre), dont l’ex-chef des femmes patriotes pro-Gbagbo, Geneviève Bro Grébé, et l’ancien ministre Jean-Jacques Béchio, ont été inculpées le mardi 9 août. Désormais en détention préventive sur les mêmes sites, les 12 inculpés sont notamment accusés d’atteinte à la défense nationale, de complot contre l’autorité de l’Etat, constitution de bandes armées, participation à un mouvement insurrectionnel et rébellion, a précisé M. Djè. Vingt-six pro-Gbagbo avaient déjà été inculpés d’atteinte à la sûreté de l’Etat ou d’infractions économiques et sont détenus pour la plupart à Boundiali (nord). Parmi eux figurent l’ancien Premier ministre Gilbert Aké N’Gbo et plusieurs ex-ministres.
Laurent Gbagbo et son épouse Simone restent en résidence surveillée, l’un à Korhogo (nord) et l’autre à Odienné (nord-ouest). Arrêtés le 11 avril à Abidjan par les forces pro-Ouattara, appuyées par la France, après deux semaines de guerre, ils n’ont toujours pas été inculpés. Pour être poursuivi, M. Gbagbo doit voir levée son immunité de membre de droit du Conseil constitutionnel, que lui donne son statut d’ancien chef de l’Etat. Le Conseil est dirigé depuis fin juillet par un allié de M. Ouattara, le vétéran de la classe politique et juriste Francis Wodié. Les enquêtes préliminaires sur les crimes de sang commis durant la crise continuent et le pouvoir compte sur une inculpation à terme de l’ancien président par la Cour pénale internationale (CPI), à qui il a demandé d’enquêter. Ces nouvelles inculpations surviennent après le 51e anniversaire de l’indépendance au cours duquel Alassane Ouattara a tendu la main ce week-end au camp Gbagbo, spécialement aux exilés au Ghana. Leur place est avec nous, a-t-il assuré, plaidant pour une Côte d’Ivoire réconciliée et rassemblée. Mais les intéressés ont de nouveau posé comme préalable la libération de leurs compagnons, certains mettant en doute la bonne foi de M. Ouattara. Le camp Gbagbo et des ONG internationales ont plusieurs fois dénoncé ou redouté une justice des vainqueurs sous le nouveau président, qui a cependant promis la fin de l’impunité.
Selon certaines ONG et l’ONU, des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre ont été commis par les deux camps durant la crise mais aucune personnalité pro-Ouattara, aucun combattant de son bord, n’a été inquiété. Plusieurs militaires loyaux au régime Gbagbo ont à l’inverse été arrêtés. La justice ivoirienne a enfin lancé des mandats d’arrêt internationaux, visant notamment Charles Blé Goudé, figure de proue de l’ancien pouvoir et chef des jeunes patriotes pro-Gbagbo.
Des proches de Laurent Gbagbo arrêtés, l’ancien président est en résidence surveilléeJournalducameroun.com)/n
Portrait du chef du commando invisible dont le profil trouble est lié à la décadence de la Côte d’ivoire
Le sergent-chef Ibrahim Coulibaly dit « Général IB », chef du « Commando invisible », est mort ce mercredi soir. Il a été tué dans les combats qui opposaient à Abobo, son fief, ses forces à celles des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), l’armée d’Alassane Ouattara. L’information a été annoncée sur la nouvelle télévision d’Etat ivoirienne, la TCI. Les FRCI avaient lancé une offensive contre le « Commando invisible ». Le groupe armé n’avait pas encore désarmé en dépit des injonctions du président Alassane Ouattara qui avait préconisé l’usage de la force pour contraindre ses combattants à déposer les armes. Une attitude qui avait suscité l’incompréhension dans les rangs du « Commando invisible ».
Ibrahim Coulibaly, dit « IB », aura été la bête noire de tous les régimes en place en Côte d’Ivoire durant une décennie de troubles, avant de périr mercredi sous le feu des forces du président Alassane Ouattara et de Guillaume Soro, son éternel rival de la rébellion de 2002. Sergent-chef qui se rêvait président, le « général IB », comme il se faisait appeler ces derniers temps, a été derrière les soubresauts majeurs qu’a connus le pays depuis 1999, mais sans jamais jouer longtemps les premiers rôles. Le gouvernement a annoncé sa mort après une offensive sur son fief du nord d’Abidjan. Né le 24 février 1964 à Bouaké (centre), deuxième ville de Côte d’Ivoire, Ibrahim Coulibaly entre dans l’armée en 1985. Avec sa carrure de basketteur américain, il découvre le monde politique en devenant garde du corps de plusieurs personnalités, dont l’ancien Premier ministre Alassane Ouattara.
En 2003 éclate une guerre de leadership avec Guillaume Soro, porte-parole des FN à qui il avait laissé le devant de la scène. Les combats meurtriers l’année suivante tournent à l’avantage du clan Soro, qui deviendra Premier ministre en 2007 à la faveur d’un accord de paix. « IB » fuit en France où il est arrêté en septembre 2003 à Paris, accusé de fomenter un nouveau coup de force contre Laurent Gbagbo. Mais il recouvre la liberté après 21 jours de détention et disparaît. Son exil le mène cette fois au Bénin. Même installé là-bas, il est vu derrière l’attentat visant M. Soro en juin 2007. Il est aussi impliqué dans une mystérieuse tentative de coup d’Etat fin décembre. Un piteux « Noël à Abidjan » qui se solde par l’arrestation de plusieurs personnes. Pourtant, l’ex-militaire affirme en avoir fini avec les putschs et vouloir entrer en politique, envisageant même de participer à la présidentielle alors prévue en 2008. Mais cette nouvelle carrière semble brisée par le mandat d’arrêt international délivré en janvier 2008 dans son pays. Déclaré persona non grata au Bénin, il rejoint, selon ses dires, le Ghana. Il aura fallu la crise née de l’élection de novembre 2010 pour qu’il réapparaisse. Début 2011, il revendique la paternité du « commando invisible » d’Abobo, qui dans ce quartier nord d’Abidjan met en déroute les forces pro-Gbagbo, infligeant le premier coup sévère au régime. Après l’arrestation de Laurent Gbagbo le 11 avril, il ne tarde pas à réclamer son dû: « donne à César ce qui est à César », disait-il le 19 avril à l’adresse des nouvelles autorités, lors d’un entretien à l’AFP. Sommé de désarmer par Alassane Ouattara qu’il tenait pourtant pour un « père », il a cessé mercredi soir, dans la cour d’habitations où ses anciens compagnons l’ont encerclé puis tué, d’être l’éternel croquemitaine de la politique ivoirienne.
Ibrahim Coulibaly, dit IB est mort le 27 avril 2011abidjan.net )/n
La tête du président de la communauté ivoirienne de Douala -jugé acquis au président déchu – est mise à prix par les pro-Ouattara
La fronde enfle dans les milieux ivoiriens de Douala. En effet, les ivoiriens installés dans la capitale économique piaffent d’impatience de voir enfin l’actuel président de leur communauté démissionner de ses fonctions. Et pour cause, le président actuel de la communauté ivoirienne de la ville de Douala est accusé d’être un partisan de l’ancien président de la République de Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo. Selon ses accusateurs, le président de la communauté ivoirienne de Douala a organisé une cérémonie de soutien au président Gbagbo à la suite des dernières frappes militaires onusiennes et françaises en Côte d’Ivoire. A en croire ses détracteurs, la cérémonie de soutien au président Laurent Gbagbo était meublée de « whisky et de champagne ».
Le casting des participants à cette cérémonie aurait été des plus sélectifs. « Monsieur le président de la communauté n’avait invité que ses amis intimes », explique un ressortissant ivoirien rencontré à Douala. Les intimes de M. Zadi ne se recruteraient que parmi l’élite ou « les riches ». Suffisant pour dénoncer à la pelle son incapacité à rassembler, ou à gérer les différents problèmes que rencontrent les ivoiriens de la métropole économique camerounaise. « Il ne lève jamais le petit doigt pour venir en aide aux compatriotes en délicatesse avec les services d’immigration au Cameroun », soutient un ivoirien.
ADO la solution ?
Avec la venue d’un nouvel homme fort à la tête de la Côte d’Ivoire, les ivoiriens de Douala voudraient s’arrimer à la donne Alassane Dramane Ouattara. Celui-ci se présente comme un rassembleur et un homme de paix qui veut reconstruire son pays. Les ivoiriens de Douala espèrent à la tête de leur communauté un « client » ayant le même profil idéologique que ADO. Le souhait de tous est que la chose arrive le plus tôt possible. Selon des indiscrétions, une assemblée générale extraordinaire de la communauté est en préparation à l’effet de provoquer une élection d’un nouveau président de communauté. « Enfin, ce Zadi va déguerpir », réagit un ivoirien de la capitale économique camerounaise.
A Yaoundé, la nouvelle donne a pris corps après le scrutin présidentiel ivoirien. Le président de l’antenne FPI de Yaoundé, par ailleurs président de la communauté ivoirienne de Yaoundé, a pris faits et cause pour Alassane Dramane Ouattara. Yaya Stéphane ne cache pas ce retournement de veste. Le célèbre styliste laisse trôner, sur l’un des murs de son atelier, un grand portrait d’ADO dans une majestueuse attitude de président de la République de Côte d’Ivoire.
La chute de Laurent Gbagbo crée des dissensions au sein de la communauté ivoirienne du CamerounReuters/Str Old)/n
Alors que le conflit politique semble toucher à sa fin en Côte d’Ivoire, la véritable crise reste à venir: celle de la reconstruction
Après des semaines très dures, il semble, du moins en surface, que les troubles en Côte d’Ivoire soient sur le point de s’apaiser. Vaincu à l’élection présidentielle, longtemps reportée, de l’automne dernier, le président sortant Laurent Gbagbo a obstinément refusé d’accepter la défaite et de se retirer du pouvoir. Frustrées, ne croyant plus au dialogue, les forces fidèles à Alassane Ouattara, le président élu reconnu par la communauté internationale, ont décidé de démettre Gbagbo manu militari. Durant les jours de combat acharné dans la capitale économique du pays, Abidjan, Gbagbo a paru près de négocier son départ à plusieurs reprises, pour mieux se dédire et se retrancher à chaque fois. Ses jours paraissent néanmoins comptés, et tout le monde attend avec impatience l’heure libératrice de son départ. Mais si libératrice qu’elle soit, l’éviction définitive de Gbagbo, ne résoudra pas tous les problèmes du pays; le nouveau gouvernement n’en sera même qu’au début de ses peines. Dans le meilleur des cas en effet, Ouattara devra s’atteler à la tâche éminemment ardue de rassembler un pays très divisé. Et sur ce point, le président élu semble conscient de ce qui l’attend. Lors d’une allocution télévisée le 7 avril, il a ainsi affirmé vouloir être le «président de tous les Ivoiriens, (…) le protecteur de toutes les populations». La question est de savoir si ses concitoyens lui en laisseront la chance.
On naît ivoirien, on ne le devient pas
Depuis plus d’une décennie, la Côte d’Ivoire subit de fortes tensions ethniques qui ont plus d’une fois dégénéré en conflit civil. Les minorités ethniques, culturelles et religieuses associées au Burkina, au Mali ou à la Guinée sont depuis longtemps écartées de la vie politique (voire économique), au motif qu’elles seraient moins ivoiriennes. En 1994, sous la présidence de Henri Konan Bédié, l’assemblée nationale a voté une loi visant à empêcher ces minorités de prétendre à la présidence du pays, dans le but d’exclure Ouattara, ex-Premier ministre réputé originaire du Burkina, des élections de 1995 et 2000. A la suite de quoi une vague de racisme a déferlé sur le pays, s’insinuant dans le moindre aspect de la vie nationale. La citoyenneté et les droits fonciers, par exemple, sont devenus accessibles à la condition d’être ivoirien de naissance et enfant de deux parents ivoiriens. En 2002, le malaise provoqué par cette politique d’exclusion et de xénophobie s’est mué en véritable guerre civile, entre un Nord rebelle et un Sud tenu par le gouvernement en place. Aujourd’hui encore, nombre d’Ivoiriens du Sud estiment que Ouattara, musulman du Nord, n’est pas un vrai Ivoirien. Il va donc devoir convaincre les 46% d’électeurs qui ont voté pour Gbagbo, et dont la plupart habitent dans le sud du pays ou à Abidjan, qu’il peut être leur représentant légitime.
Les violences des pro-Ouattara nuisent à la popularité du camp «démocratique»
Or, depuis quatre mois, les troupes rebelles qui contrôlaient le Nord lors du dernier conflit soutiennent Ouattara. Sa popularité risque fort d’en pâtir, puisqu’on le soupçonne déjà, notamment dans le camp Gbagbo, d’être derrière un coup d’État manqué en 2002. Plus largement, la collaboration de Ouattara avec les anciens rebelles, ainsi que le recours à la force armée pour démettre Gbagbo, entachent son image de leader démocratique et pacifique. Sans parler du massacre rapporté dans la ville occidentale de Duékoué, au cours duquel les forces pro-Ouattara auraient assassiné des centaines de civils. Non seulement ces tueries invalident le discours démocratique de ce camp, mais elles pourraient aussi entraîner de sanglantes représailles. S’il entend représenter tous les Ivoiriens, Ouattara devra rapidement faire enquêter sur les crimes commis contre les civils, et punir les coupables -même si certains comptent parmi ses partisans. Lors de son allocution télévisée, c’est ce qu’il a promis de faire, en s’engageant à ce que tous ceux qui ont usé de violence à l’encontre de la population en répondent devant la justice. Sauf que dans la pratique, ce ne sera pas chose aisée. Le camp pro-Ouattara est extrêmement hétérogène, et nombre de ses combattants sont des miliciens de circonstance plutôt que des soldats professionnels.
La France, les pieds dans le plat
Ouattara devra par ailleurs expliquer sa bonne entente avec la France, autre facteur de défiance au sein du camp Gbagbo. On raconte que le président élu, marié à une Française, est ami avec son homologue Nicolas Sarkozy. Ancienne puissance coloniale dans le pays, la France est objet de forts ressentiments, d’autant plus depuis novembre 2004, époque où Gbagbo attaqua une base militaire française sans qu’il y ait eu provocation, obligeant la France à répliquer. La rhétorique antifrançaise et anti-impérialiste fut l’un des principaux outils utilisés par Gbagbo pour renforcer son régime et élargir sa base de soutien au-delà de son ethnie bété; c’est évidemment l’une des raisons de la réticence initiale de la France à s’impliquer plus avant dans la résolution de la crise ivoirienne. Toutefois, quand le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a écrit à Sarkozy, le 3 avril dernier, pour demander que l’armée française participe à la protection des civils, Paris s’est engagé aux côtés des casques bleus. Selon les Nations unies et la France, la décision de bombarder les positions stratégiques de Gbagbo a été prise quand ses troupes ont commencé à utiliser des armes lourdes, telles que mortiers et lance-roquettes, contre des civils et les quartiers des Nations unies à Abidjan. Cependant, il n’aura échappé à personne que cette opération a coïncidé avec la tentative ratée des troupes pro-Ouattara d’assiéger la résidence présidentielle de Gbagbo. Les partisans de ce dernier pourraient donc interpréter l’intervention française et onusienne comme une forme d’assistance à Ouattara, et non comme une opération de protection civile. Le rôle central de la France pour pousser Gbagbo vers la sortie -Paris a insisté pour qu’il signe un document reconnaissant la victoire de Ouattara- n’a certes pas contribué à infirmer ce sentiment. Naturellement, l’intervention était justifiée alors que la crise s’enlisait dans une sanglante guerre de tranchées. Et la communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest, la Cédéao, n’aurait pas pu agir avec la rapidité et l’agilité françaises. Reste qu’une opération sous l’égide de la Cédéao plutôt que de l’Onu et la France aurait, peut-être, envoyé un message plus conciliateur au peuple ivoirien.
Vers un gouvernement de coalition?
Ouattara se trouve donc dans une épineuse situation. L’une des solutions pourrait être de former un gouvernement d’union nationale avec des membres du cabinet de Gbagbo, mais sans celui-ci. Cependant, les gouvernements de coalition formés au Kenya et au Zimbabwe pour résoudre les crises postélectorales nées du refus de présidents sortants de reconnaître leur défaite se sont avérés catastrophiques. Dans les deux cas, le partage du pouvoir entre le président sortant et le leader de l’opposition n’a guère fait mieux que maintenir un fragile statu quo. De fait, depuis le coup d’État militaire de décembre 1999, la Côte d’Ivoire a elle aussi connu plusieurs gouvernements provisoires d’union nationale, plus ou moins inefficaces. Le dernier en date, issu de l’accord de Ouagadougou en 2007, a du reste montré les dangers de cette solution. Car Gbagbo en avait alors profité pour mettre sur la touche tous les autres chefs politiques, afin d’être le seul à décider de l’avenir du pays. En réalité, il gagnait du temps pour se préparer à l’élection qu’il a perdue. Une autre solution serait de modifier la Constitution, afin de faire passer le pays d’un système présidentiel à un système parlementaire, qui laisserait davantage de latitude à des gouvernements de coalition. Jouer sur la décentralisation pour accorder plus de pouvoir aux autorités locales et régionales pourrait également permettre de réduire les tensions géographiques entre groupes ethniques. Mais à court terme, aucune de ces options n’est envisagée sérieusement par la classe politique ivoirienne. L’éviction de Gbagbo, quand elle arrivera enfin, sera une étape décisive dans la résolution de la crise -mais ce ne sera que la première. Ouattara devra encore remettre l’économie sur pied, combattre l’impunité (y compris dans ses propres rangs) et bâtir de solides institutions démocratiques dans l’espoir d’éviter que ce genre de scénario ne se reproduise. Surtout, il devra persuader les partisans de Gbagbo qu’il est leur chef -un Ivoirien, comme eux.
La nouvelle attendue depuis plus d’une semaine par les pro-Ouatarra est tombée ce lundi en mi journée. L’ancien président ivoirien a été arrêté
On imaginait la fin proche pour Laurent Gbagbo, retranché depuis une dizaine de jours aux confins de son palais avec sa famille et protégé par des gardes fidèles qui ont tenu tête aux soldats des forces républicaines associés aux soldats de la force Licorne. Les versions se contredisent encore sur le déroulement exact de cette capture. Annoncée d’abord comme étant l’ uvre des français, l’information a été démentie par la suite. Alain Toussaint, représentant Europe du Président sortant a déclaré que « Le président Gbagbo a été arrêté par les forces spéciales françaises et remis à des chefs de la rébellion. Ces chefs de la rébellion ont été convoyés sur place par les forces françaises qui ont pénétré dans la résidence avec des chars. Le président était dans son bureau ». « Ce ne sont pas les forces spéciales françaises qui ont arrêté Gbagbo, ce sont les forces d’Alassane Ouattara soutenues par l’Onuci et Licorne qui ont procédé à l’arrestation de Laurent Gbagbo », indique une source diplomatique française reprise par les journaux et dépêches d’agences de presse.
Même si ce ne sont pas les soldats français qui n’ont pas formellement arrêté Laurent Gbagbo, comme l’indiquent plusieurs sources, la France est bien responsable de son arrestation, pour ses proches. Les tirs d’hélicoptères des forces françaises et les dégâts causés par les chars français ont permis son arrestation, a assuré Guy Labertit, un proche de Gbagbo sur i-Télé. «Si la France n’avait pas agit, Gbagbo n’aurait pas été arrêté». Le couple est arrivé à l’hôtel, a affirmé à l’AFP Anne Ouloto, la porte-parole de M. Ouattara. « Laurent Gbagbo est ici avec sa femme et son fils Michel. Je les vois », a-t-elle déclaré. Gbagbo est en bonne santé et il sera jugé, a déclaré l’ambassadeur ivoirien auprès de l’ONU. L’ex-président ivoirien et Simone Gbagbo sont « aux arrêts » et « le cauchemar est terminé » pour les Ivoiriens, a déclaré Guillaume Soro, Premier ministre d’Alassane Ouattara. Cette arrestation survient après une nouvelle campagne de frappes de la France et de l’ONU sur la résidence où était retranché M. Gbagbo, qui refusait de se rendre, et après plus de quatre mois d’une crise post-électorale sanglante. Le chef de l’Etat français Nicolas Sarkozy a eu un long entretien téléphonique avec Alassane Ouattara, peu après l’arrestation de son rival, a annoncé l’Elysée à l’AFP.
Laurent Gbagbo a été arrêté ce lundi 11 avril 2011Reuters/Str Old)/n
Par Robert M. LASSEY, Professeur de Philosophie franco-togolais
Le drame qui se joue actuellement en Côte d’Ivoire devant nos yeux est d’une gravité extrême. Il était prévisible depuis longtemps mais une évidente implication active ou passive des grandes puissances en avait dissimulé sinon la gravité, du moins travesti les vrais enjeux. Il y a plus de cinquante ans, les peuples africains avaient nourri de véritables espoirs d’émancipation et d’indépendance. Ils avaient confié leur destin aux mains de ceux qui menèrent cette lutte avec plus ou moins de violence contre le colonisateur. Par la suite, ils ont été non seulement trahis, mais aussi asservis par des hommes, des groupes d’intérêt, des clans mafieux, corrompus et/ ou tortionnaires pour beaucoup d’entre eux. Cette dégénérescence et incompétence des autorités politiques africaines qui ont engendré corrélativement la désespérance et la pauvreté sont à imputer prioritairement aux élites africaines mais les puissances occidentales, dont la France, ne peuvent être exonérées de leur responsabilité. Comment la Côte-d’Ivoire, considérée, à un moment donné, comme la « perle » du développement de l’Afrique de l’Ouest, en est- elle arrivée à ce point de déréliction ? Toutes les politiques africaines des pays européens ont toujours été toujours sous-tendues par trois présuppositions héritées d’un passé d’ignorance, mais qui perdurent, malgré les « ruptures » affirmées.
1. Les propos tenus à Dakar par le Président de la République ne constituent ni un lapsus de langage, ni une erreur de rhétorique. Ils s’inscrivent dans un héritage intellectuel européen que la modernité n’arrive pas à corriger. Ils se situent dans la lignée de la pensé du philosophe allemand Georg W. F. Hegel lorsqu’il écrivait : « . Ce continent n’est pas intéressant du point de vue de sa propre histoire, mais par le fait que nous voyons l’homme dans un état de barbarie et de sauvagerie qui l’empêche de faire partie intégrante de la civilisation.. Dans cette partie principale de l’Afrique, il ne peut y avoir d’histoire proprement dite » . On pose d’emblée et de manière quasi-immuable le repère essentiel, le premier critère des rapports entre L’Europe et l’Afrique. Ces propos comme d’autres sont comme restés gravés dans le « disque dur » de nos hommes politiques comme dans celui d’un certain nombre de chefs d’états africains. Toutes les modalités de rapports de coopération entre l’Europe et l’Afrique sont pré-formatées : le vecteur va de l’Homme Majeur à l’Homme Mineur. C’est sous cet angle que le premier octroya l’indépendance au second. C’est aussi dans cette logique de l’affirmation des droits de l’homme. Sinon, comment expliquer positivement le pillage systématique de ce continent si riche sans respect ni pour l’être humain, ni pour les valeurs, avec la complicité d’hommes liges propulsés au rang de chefs d’état avec la bénédiction des « Hommes Majeurs » ?
2. Le « meilleur dirigeant africain doit servir d’abord les intérêts de la France, voire de l’Europe avant ceux de son peuple. L’histoire européo-africaine est riche des hommes politiques africains qui ont été « sauvés » grâce à des opérations militaires déguisées sous des paravents humanitaires, d’autres qui furent « liquidés », parce qu’incompatibles avec les intérêts de « Ceux qui commandent », là-bas. Alors Gbagbo ou Ouattara ! Foutaises ! Ni l’un, ni l’autre ne sont des anges! Dès le départ, en 2000, pour « Ceux qui commandent », il fut clair qu’on ne pouvait accepter que la Côte d’Ivoire soit dirigée par Laurent Gbagbo, opposant historique au « Vieux » Félix Houphouët-Boigny, l’ami de toujours, l’ami fidèle de la France. Alors il faut le salir comme s’il représentait de toute évidence, un danger grave pour les intérêts de la France. A contrario, on pouvait, on devait soutenir le haut-fonctionnaire international, néolibéral. La décision était prise d’avance.
3. Enfin, les africains n’étant pas mûrs pour la démocratie, il leur faut organiser une mascarade d’élections comme au Togo en 2005 ou ailleurs. En effet, comment mettre en place des élections libres en Côte d’Ivoire alors qu’il existe des zones contrôlées par des groupes armés ? Qui les armait ? Fallait-il que la France choisisse, même implicitement son candidat, à chaque élection en Afrique, au mépris de la vérité et sous le couvert de prétendues commissions de contrôle ou d’observation ? Les élections sur le continent noir ne sont acceptables que lorsqu’elles sont favorables sans concession aux seuls intérêts occidentaux.
La responsabilité de la classe politique africaine est entière. L’amitié et la coopération européo-africaine sont possibles, souhaitées, nécessaires. Mais elle ne peut être efficiente qu’au prix d’une véritable révolution intellectuelle de part et d’autre. Il ne peut y avoir d’échanges, de défense des intérêts des uns et des autres que si les hommes politiques renoncent :
– en Afrique à confondre l’intérêt personnel avec l’intérêt de leur peuple. Il leur faudra instaurer des dispositions juridiques et morales qui sanctionnent la cupidité, les détournements de la richesse publique. Il deviendra tout aussi indispensable que le contrat social et politique ait une dimension globale et vise l’universalité, en dépassant les intérêts familiaux, ceux des clans et des ethnies. Peut-être faudrait-il leur relire (ou simplement lire) la pièce de théâtre d’Aimé Césaire , La Tragédie du Roi Christophe « . Au plus bas de la fosse. C’est de là que nous crions ; de là que nous aspirons à l’air, à la lumière, au soleil. Plus de travail, plus de foi, plus d’enthousiasme, un pas, un autre pas, encore un autre pas et tenir gagné chaque pas. » Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara et leurs amis doivent partir. Ils ne sont pas les hommes de la situation, dès lors qu’ils privilégient leur soif du pouvoir, leurs intérêts au détriment de la concorde et de la paix civile ! Ils n’ont pas la stature d’Hommes d’Etat ! Sinon, ils auraient compris depuis longtemps le vrai enjeu pour leur peuple.
– En Europe, en France en particulier, à droite comme à gauche, le cynisme, le mensonge, l’arrogance doivent cesser. Rompre avec les schémas du passé devient non seulement un impératif politique mais aussi moral. Combien de partis politiques, d’hommes politiques ont tiré bénéfices de l’exploitation des richesses dus sous-sol africain ? « Pays des droits de l’homme ? ». Seulement en France on s’accommode de toutes les tyrannies dès lors que les intérêts économiques et financiers sont sauvegardés, à n’importe quel prix.
– Comment ne pas prêter une attention particulière aux propos de l’écrivain nigérian Wolé SOYINKA « De toute manière, notre propos n’est pas vraiment d’accuser le passé mais d’attirer sur lui l’attention d’un présent suicidaire et anachronique. Le monde est en train d’atteindre l’âge adulte tandis qu’obstinément tu demeures un enfant. »
Quoiqu’il arrive, même si l’ONUCI arrive à faire exfiltrer Laurent Gbagbo de la Côte d’Ivoire, le pays resterait ingouvernable.
Il conviendrait de repartir sur d’autres bases, plus saines. Seuls les ivoiriens pourraient en décider, en tout responsabilité.
Attention, Messieurs les gouvernants, la guerre civile est en marche. Vous pouvez encore l’arrêter. N’oubliez jamais le Rwanda.
Entre discussions animées, débats divers et marches de soutien, le Cameroun vit à sa façon la crise ivoirienne
Non à l’intervention France-ONU en Côte d’Ivoire
Au Cameroun, la guerre en Côte d’Ivoire est un sujet très sensible. C’est presqu’avec la même passion et le même engagement des ivoiriens, que les camerounais vivent la crise ivoirienne, avec les canons en moins. Si jusqu’à récemment on pouvait constater un léger équilibre entre les pros Gbagbo et les pros Ouattara, la situation a beaucoup changé avec les derniers évènements. Une photo des massacres de Duékoué a été diffusée par de nombreux médias, en même temps que des images de la télévision ivoirienne ont montré des hélicoptères français transportant des rebelles pour les déposer sur des postes de combats. « C’est terrible de voir l’armée française à qui la côte d’ivoire n’a rien fait, tirer sur les symboles de l’État ivoirien. Pour justifier l’impérialisme, on dit qu’on protège les civils» fait savoir un journaliste dans un débat télévisé sur le sujet. Après les frappes aériennes onusiennes et de l’armée française à Abidjan, des conducteurs de mototaxis ont organisé mardi 5 avril à Douala, la capitale économique du Cameroun, une manifestation contre l’entrée de la France dans le combat qui a été dispersée par la police. « Ce qui se passe en Côte d’ivoire nous interpelle tous. Nous ne pouvons pas accepter que des gens viennent s’ingérer dans les affaires d’un pays souverain. La France croit qu’on est encore à l’heure de la colonisation. Nous sommes solidaires des Ivoiriens » a fait savoir un des manifestants, ajoutant que : « L’Afrique doit dire non à l’impérialisme français. La Côte d’Ivoire n’est pas un champ de patates où chacun peut y faire une incursion et dicter sa loi. Il appartient aux Ivoiriens de décider de qui est leur président et non aux puissances étrangères ». On pouvait voir écrit sur des pancartes de manifestants: « 50 ans non à la réconciliation ; Ua, CDEAO, quelle honte ! Libérez l’Afrique : Côte d’Ivoire, Libye ; Gbagbo tient le bon bout, nous sommes avec toi ; La France doit partir de la Côte d’Ivoire ; les Africains en ont marre. Nous sommes fatigués »
Les autorités sans voix, des partis politiques très actifs
Des opposants et leaders d’opinion camerounais ont lancé en ligne une pétition contre «l’impérialisme mondial» en Côte d’Ivoire. La pétition dénonce « une tragédie ourdie » en Côte d’Ivoire par le président français Nicolas Sarkozy et la « fumeuse communauté internationale ». Cette pétition invite « tous les Africains à se mobiliser pour rejoindre les rangs du vaillant peuple ivoirien qui lutte, les armes à la main, pour s’affranchir du joug de l’impérialisme mondial. » Parmi les signataires, on pouvait recenser le MANIDEM et Henriette Ekwe, récente lauréate du prix du courage féminin récompensée par le département d’Etat américain. L’union des populations du Cameroun (UPC), a pour sa part félicité Gbagbo pour son courage. « Votre attitude de vous en tenir aux principes et de respecter scrupuleusement les engagements pris, a permis de faire apparaître au grand jour, même pour les aveugles, la mauvaise foi des ennemis de la Côte d’Ivoire et la permanence de leur volonté depuis en fait 1993, de ne renoncer à aucun de leurs avantages, stigmates des régimes néo-colonisés », peut on lire dans une lettre datée du 26 mars 2011. Les autorités camerounaises, notamment la diplomatie, ne se prononcent pas officiellement sur le sujet. « Le Cameroun n’est que sapeur-pompier, mais jamais pyromane », avait affirmé son porte-parole et ministre de la communication, Issa Tchiroma Bakary. Parlant de cette crise à l’occasion de son discours lors de la cérémonie de v ux au corps diplomatique, le président Biya avait invité les adversaires ivoiriens à suivre l’exemple de la Guinée Conakry, sans véritablement prendre position. Mais les observateurs s’interrogent sur l’attitude qui pourrait être celle du gouvernement dans le contexte d’une marche a faveur de Ouattara. Bien que cela n’ait pas été prouvé, on a appris que le ministre de la communication avait recommandé aux télévisions locales de ne pas diffuser des images de la manifestation pro Gbagbo à Douala.
Affiche portée par des camerounais de Paris lors d’une marche de soutienJournalducameroun.com)/n
Appel signé par quelques personnalités camerounaises
LES PEUPLES AFRICAINS FACE A L’HISTOIRE. Une nouvelle guerre colonialiste a commencé en Côte d’Ivoire. Depuis près de trois mois se déroule en Côte d’Ivoire, une tragédie ourdie par SARKOZY et la Fumeuse Communauté Internationale. Les chefs de file du néocolonialisme ont décidé de dénier au peuple ivoirien son droit à l’autodétermination et à la jouissance de ses ressources naturelles pour la satisfaction de ses besoins essentiels. Pour amener le peuple ivoirien à se désolidariser de son leader, ils vont jusqu’à décider un embargo sur les médicaments.
C’est un acte purement criminel. Les bandits de la Communauté Internationale ont élaboré, depuis longtemps, un plan visant la recolonisation pure et simple de notre continent.
Car notre bois, c’est pour eux !
Notre café, c’est pour eux !
Notre cacao, c’est pour eux !
Notre uranium, c’est pour eux !
Notre pétrole, c’est pour eux !
Bref, nos richesses, c’est pour eux !
Malheureusement pour SARKOZY et ses complices, les peuples africains, à l’instar du courageux peuple ivoirien, refusent que le prochain cinquantenaire soit encore celui de la Françafrique, celui de la Francophonie, celui du Franc CFA, etc.
TROP, C’EST TROP !!
Pour avoir osé exiger un nouvel ordre politique et économique international, qui reconnaisse enfin la place de l’Homme Noir Africain, ils nous opposent des chars. Chaque blessure infligée au peuple frère ivoirien nous fait verser des larmes de sang, des larmes de révolte, des larmes de colère.
Les patriotes africains invitent donc solennellement tous les Africains, où qu’ils se trouvent, à se mobiliser, à s’organiser pour rejoindre par tous les moyens, les rangs du vaillant peuple ivoirien qui lutte, les armes à la main, pour s’affranchir du joug de l’impérialisme mondial.
Que ceux qui sont dans l’impossibilité de se déplacer, sachent trouver le moyen de rendre à SARKOZY et à son compère Peau noire masque blanc BARACK OBAMA de Washington, coup pour coup, là où ils se trouvent. Il s’agit d’affaiblir les positions de l’impérialisme partout où cela est possible.
Nous devons faire comprendre au terrorisme d’Etat international, qu’en attaquant la Côte d’Ivoire, il a déclaré la guerre à tous les peuples africains.
« Le sang des patriotes est une semence de patriotisme. », disait Ernest OUANDIE, martyr de la lutte de libération des peuples africains.
Défendre nos peuples est aujourd’hui, plus que jamais, la responsabilité historique de la jeunesse africaine.
LA COTE D’IVOIRE EST NOTRE PATRIE, L’AFRIQUE NOTRE AVENIR !
Premier port d’exportation de cacao au monde, c’est une zone stratégique pour le pays et les deux camps
Les Forces républicaines de Côte d’ivoire (FRCI) du président ivoirien reconnu par la communauté internationale Alassane Ouattara ont accentué mercredi leur pression sur le régime du président sortant Laurent Gbagbo en prenant la capitale politique Yamoussoukro quatre mois après le début d’une meurtrière crise post-électorale. Les FRCI, regroupant essentiellement les ex-rebelles qui tiennent le nord du pays depuis 2002 et des soldats de l’armée loyaliste qui ont fait défection, ont lancé lundi une vaste offensive dans tout le pays, prenant plusieurs grandes villes, dont la capitale administrative Yamoussoukro. Aux dernières informations, ils auraient fait tomber San pedro. Les Forces républicaines sont entrées mercredi soir à San Pedro (sud-ouest) ont indiqué à l’AFP des habitants. Ce port est stratégique pour la Côte d’Ivoire, premier exportateur mondial de cacao, en effet, la moitié des exportations de cacao du pays transitent par ce port. Un peu plus tôt dans la journée, les combattants pro-Ouattara avaient pris la ville de Soubré, située à 120 km au nord de San Pedro. Ils ont également pris le contrôle mercredi de la ville de Gagnoa (centre-ouest), dans la région natale du président sortant Laurent Gbagbo.
L’ONU hausse le ton
Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté mercredi à l’unanimité une résolution qui impose des sanctions au président sortant Laurent Gbagbo et à son entourage, et exige son départ immédiat. La résolution 1975, présentée par la France et le Nigeria, impose « des sanctions ciblées » contre cinq individus, y compris Laurent Gbagbo et sa femme Simone: un gel des avoirs et une interdiction de voyager. L’Union européenne et les Etats-Unis ont déjà adopté des sanctions à l’égard de l’ancien président. Dans la résolution, le Conseil de sécurité apporte son « plein appui » aux forces de l’ONU en Côte d’Ivoire (Onuci) pour utiliser « tous les moyens nécessaires » pour assurer leur mandat qui est de protéger les civils et d’empêcher l’utilisation d’armes lourdes contre les populations civiles. Le Conseil de sécurité se déclare « profondément préoccupé par la récente escalade de la violence en Côte d’Ivoire » et considère « que les attaques actuellement menées en côte d’Ivoire contre la population civile pourraient constituer des crimes contre l’humanité et que leurs auteurs doivent être tenus responsables en vertu du droit et des institutions internationaux, y compris la Cour pénale internationale, chaque fois qu’il y a lieu ».
Dans une annexe, la résolution liste les personnes visées par les sanctions. Mis à part Laurent Gbagbo et son épouse Simone, Désiré Tagro, secrétaire général du « cabinet présidentiel » de M. Gbagbo, Pascal Affi N’Guessan, président du Front populaire ivoirien et Alcide Djédjé, conseiller proche de Laurent Gbagbo.
Les forces pro-Ouattara le 29 mars 2011 à Duekoué AFP)/n
Alors que les regards se tournent vers la Libye et la Syrie, la lutte entre pro-Gbagbo et partisans de Ouattara prend les contours de guerre civile
Offensive des troupes de Ouattara
Dans un reportage ce mardi sur Euronews, on a appris que les pros Ouattara gagnaient du terrain suite à une offensive initiée lundi dans la localité de Duékoué. L’ONU elle, a reconnu que la situation restait très instable. « Les patrouilles effectuées vendredi et samedi derniers par la Mission de l’ONU en Côte d’Ivoire (ONUCI) ont confirmé l’utilisation de mortiers et d’armes lourdes dans le quartier d’Abobo par les forces pro-Gbagbo », a déclaré Nesirky le porte parole de l’ONU, lors d’un point de presse. Il a aussi fait savoir que dans d’autres parties de la ville, les véhicules de l’ONU ont été pris pour cibles. « Un bus de l’ONU a été endommagé par des manifestants dimanche, qui l’ont attaqué à coups de pierres », a ajouté le porte-parole de l’ONU. La France parle déjà de tragédie humanitaire. « Nous sommes confrontés à une tragédie humanitaire en Côte d’Ivoire », a indiqué, son ambassadeur auprès de l’ONU, Gérard Araud, vendredi dernier lors d’une session du Conseil de sécurité sur la crise ivoirienne. Sur le terrain de la diplomatie africaine, c’est aussi la confusion. L’Union africaine, qui vient de nommer un Haut représentant pour la Côte d’Ivoire, se voit contestée par Alassane Drame Ouattara qui estime que l’ancien ministre capverdien José Brito est trop proche de Laurent Gbagbo. L’ONU a quant à elle créé une commission d’enquête internationale suite aux exactions commises de part et d’autre, demandant la fins immédiate des violences.
L’offensive de lundi est le fait des partisans d’Alassane Ouattara. Située dans l’ouest du pays, la ville de Duékoué est un carrefour stratégique entre la capitale politique Yamoussoukro et le port de San Pedro, premier port d’exportation de cacao au monde. « Nous avons engagé les hostilités pour sécuriser le grand ouest, en particulier Duékoué et Guiglo, où des miliciens sèment la terreur », a déclaré le porte-parole des forces fidèles à Alassane Ouattara. Les affrontements ont été violents et si, très vite, les forces républicaines ont affirmé avoir conquis Duékoué, l’information a été rapidement démentie. Le haut représentant de l’union africaine entend cependant poursuivre sa mission jusqu’au bout. « Je pense que ce qu’il faut en ce moment, c’est qu’il y ait des personnes qui parlent avec les deux parties. Et dans ce cadre, le fait d’être ami du président Gbagbo peut-être utile pour pouvoir parler avec lui. Nous pensons d’ailleurs que les propositions de l’Union africaine sont celles qui répondent le mieux à la situation, d’autant plus que pour le Cap-Vert, un des aspects importants c’est de tout faire pour éviter la guerre » a déclaré José Brito sur les ondes de la radio France internationale (RFI)
Manifestation anti-Gbagbo dans la capitaleDonnetonavis.fr)/n
C’est ainsi qu’un jour, un occidental demanda à Dieu pourquoi il avait enfoui tant de richesses, toutes les richesses sous la terre du sous continent noir. Et dieu lui répondit : « Tu va voir la bande de tocards que je vais mettre au-dessus. ». Il semble que désormais, nous donnons raison à cette sentence qui veut que nous ayons vocation à être pauvres et misérables, à le rester jusqu’à la fin des temps.
L’euphorie des années d’indépendance
On veut nous faire croire que c’est compliqué, qu’on gère des choses éminemment importantes qui ne sont pas à la portée du citoyen moyen, l’UA a même créé un certain comité ad-hoc de très haut niveau (rires.) pour gérer la crise libyenne, je vous assure je vous rassure, le schéma est plus simple. Faisons un peu d’histoire. Après les années triomphantes de l’Afrique indépendante mais qui n’auront finalement duré qu’un petit printemps euphorique, la lourde réalité de la question du développement a fini par être posée et à s’imposer aux dirigeants du continent. Dans ces années de brume sèche, suivant la démarche consacrée, le débat sur l’essence et l’existence de l’Afrique portera sur un sujet que nous savons désormais d’une importance dérisoire. Fallait-il s’aligner sur l’un des blocs idéologiques de la planète et sur la base de quel critère ce choix devait-il être fondé ? Juste pour cette envie de débat qui nous tient tous aux tripes, les africains ont l’art de choisir de se poser des questions auxquelles il n’y aura jamais de réponse du style, quel est le sexe des anges, alors qu’à quelques encablures de leur maison, il y a la misère et le peuple qui meurt de faim, il n’y a pas d’eau potable et presque pas d’humanité. Finalement, cette grande question sans réponse nous aura valu la disparition des indépendantistes comme Patrice Lumumba, Félix MOUMIE, UM Nyobé.. et les autres, sans oublier les exilés politiques, pestiférés, prisonniers et autres bannis de la nation pour cause de subversion contre les grands camarades du parti. C’est le premier faux départ du continent qui entraînera un chapelet de coups d’état, de putschs, d’assassinats politiques, de complots, de nuits des longs couteaux et autres violentes joyeusetés, parce que si on s’était concentrés sur les problèmes essentiels, il n’y aurait jamais eu pour beaucoup, la convoitise du pouvoir, tellement la tâche était ardue.
En 2011, plus de 50 ans plus tard, nous n’avons toujours pas la réponse sur ce choix entre communisme et capitalisme que certains présentait comme déterminant, mais ce dont nous sommes sûr par contre, c’est l’absence de lumière sous les rayons ardents du soleil qui brule à midi et cette intense obscurité, cet immense obscurantisme que les deux générations ont traversé et qui ont présidé aux destinées du continent. Et on veut nous faire croire que tout est normal, que l’Afrique avance et qu’elle a enfin trouvé son rythme de croisière, on veut nous faire croire que tout est « under control » alors qu’au quotidien nous avons fait ensemble la preuve que nous étions incapables de tenir une ligne de conduite. Ainsi, la première génération de dirigeants pourrait bénéficier de circonstances atténuantes concernant ce vaste gâchis, ce furent des autodidactes souvent analphabètes qui découvraient le pouvoir, les lambris et délices des palais de la République, ils avaient néanmoins pour eux, chevillé au corps, l’envie de bien faire, l’attitude de l’homme d’état, la responsabilité et la fierté de celui qui ne veut pas, malgré sa grande méconnaissance des rouages, joncher son parcours d’erreurs fatales au bien commun, ils naviguaient avec en eux la notion du service public. Cette époque nous aura permis d’assister à la naissance d’une conscience des nations et la volonté d’une intangibilité des frontières coloniales, fut-elle ténue, la posture des dirigeants laissaient augurer d’un avenir de qualité pour le continent, à l’image de la Chine qui démarrait son parcours exactement dans les mêmes conditions que l’Afrique. L’histoire retient que la Chine nous a démontré qu’il fallait se taire et travailler pour avancer. Et puis un matin, patatras…
La fin des certitudes
Malgré toutes les formations, diplômes et titres, séminaires et journées d’études, voyages de recherche et découvertes, missions exploratoires et visites officielles, visites privées et vacances au bord de la mer, les nouveaux dirigeants, ceux des années 80 n’ont eu ni le charisme, ni cette vision qui aurait pu faire décoller l’Afrique sur le plan économique et social. A propos de dirigeants, le Cameroun est un cas particulier en battant plusieurs records mondiaux en marge de celui de la corruption, c’est le pays qui compte parmi les membres de son gouvernement, le plus grand nombre au monde, de doctorats et de diplômés d’agrégation en tous genres au mètre carré, nous prouvant ainsi que le diplôme n’a de valeur que par la personne qui le détient et non du simple fait de son existence. Avis aux jeunes étudiants, suivez mon regard et trouvez l’erreur. Après les rhétoriques et bavardages en tout genre, discours lénifiants, battages médiatiques et verbiages marathon, après la litanie des programmes de développement ponctués par des pluies de motions de soutien de villageois à la recherche sa route bitumée, tout s’est transformé en festivals digestifs et rencontres récréatives, orgies, enrichissement sans cause, récupération de prébendes, atteintes à la fortune publique, détournements de fonds et deniers publics, escroqueries, abus de confiance… aggravés, prises illégales d’intérêts enfin, une kyrielle d’actes anti républicains perpétrés par un gang de petits bonimenteurs transformés pour l’occasion en détrousseurs de la veuve et l’orphelin. La liste est longue, une bible ne serait pas assez épaisse pour l’énumération exhaustive des actes de brigandage que l’Afrique a connus du fait de ses dirigeants. L’Afrique momifiée, muette et aphone est morte à l’aube de la création de monstres comme l’OUA (Organisation de l’Unité Africaine) et ses démembrements, syndicats de potentats, des trucs, des machins ayant pour mission essentielle d’accueillir les cadres indésirables dans leur pays, un vrai jeu de chaises musicales.
La théorie des cousins
Quand on fait le bilan de ces organisations il n’y a rien qui puisse être dit en faveur et ce n’est que normal, sans objectifs prédéfinis, vous ne pouvez demander des résultats. L’incapacité des pays africains à résoudre leurs problèmes donne ainsi à l’occident l’opportunité d’asseoir sa suprématie dans cette guerre pour le leadership du monde en conditionnant les opinions et en encourageant à tout va, l’ingérence humanitaire au nom d’une soi-disant conscience universelle. De fait, les Africains qui n’ont jamais eu aucune position commune sur tout et rien, complexe de l’occident aidant et pour certains l’anxiété face au blanc, se voient imposer la résolution 1973 de l’ONU, dernier exemple en date des avatars de la coopération internationale. Quelle honte, la crise ivoirienne leur est restée entre les mains comme une patate chaude et ils en appellent désormais à l’ONU pour faire le travail à leur place. La Côte d’Ivoire se plaint d’être traitée par la France comme une sous-préfecture de l’administration française. Mais, ne nous y trompons pas, c’est réellement une sous-préfecture de la France quand on sait qu’au lieu de consulter ses homologues et interroger ses collaborateurs, le Président de Côte d’Ivoire se tourne vers Paris pour lancer une étude sur le plan directeur d’urbanisation de la ville d’Abidjan. il en est ainsi pour les autres pays, on a assisté simplement pendant 50 ans, à la mise sous tutelle des pays africains avec la bénédiction de leurs dirigeants. S’il est notoire que tous ces chefs d’états africains et leurs attelages ne savent vraiment plus où donner de la tête, le cas le plus poignant est celui de l’Afrique centrale, la sous région qui tire l’Afrique vers le bas avec la CEMAC comme bateau amiral, un capharnaüm, un ramassis d’individus appelé par abus de langage « hauts fonctionnaires », une immense quincaillerie, une organisation qui n’a jamais pris la moindre directive et qui confirme tous les jours au demeurant, la théorie des cousins, leur absence d’éducation, une caravane qui erre en perdition dans les sables du désert, leur appétence pour la chose inutile et leur besoin viscéral de vendetta et de vengeance. contre on ne sait quel adversaire.
Pour créer une oligarchie aux ordres et sous contrôle, les dirigeants africains n’ont trouvé comme seul moyen que de détruire celles qui avait été patiemment bâties par leurs prédécesseurs et qui géraient avec quand même une certaine hauteur les affaires de l’état, en les remplaçants par les cousins et neveux de ces derniers. Ils ont pris ici le risque de créer des doublures en rupture de ban avec les valeurs immatérielles qui caractérisent la mission de service public. mais ont encouragé aussi la rupture du principe de continuité de l’état, installant de par le fait, un nouveau personnel politique, une nouvelle classe d’individus qui, surpris d’arriver aux affaires, n’ont eu de cesse que de casser la machine de l’état, détruire la conception de l’état, enterrer le principe d’élitisme républicain, vilipender la notion de commis de l’état, oublier l’univers, la noblesse de service public et les valeurs du travail et de l’effort qui s’y amarrent, mettre à bas le respect du bien public commun, incinérer l’idée de civisme qui s’attache à la nation. Qui fait quoi, quand, où et comment, qui décide ? Posez les questions, personne n’a la réponse et en vous regardant fixement dans le silence assourdissant de la machine des états qui tournent à vide sans rien produire, ils nous annoncent ainsi que le sous continent noir est devenu un Titanic. J’accuse ici l’armée des fonctionnaires, ceux qui en Afrique tiennent au bout de leurs mains le destin du continent, d’avoir travesti la mission première qui leur a été confiée en installant sur leurs petits territoires de compétence, des chefferies traditionnelles et des baronnies afin d’assouvir leur soif de pouvoir. J’accuse l’armée des fonctionnaires d’avoir mis en place en Afrique, un système caractérisé par une rupture permanente de la chaîne de responsabilité.
J’accuse enfin l’armée des fonctionnaires de faire de la résistance au développement en continuant à gérer les affaires de l’état comme s’ils étaient dans une boutique d’apothicaire.
Un jour pourtant, nous devrons rendre des comptes pour tout ça. et ce jour-là n’est pas loin.
Alassane Ouattara vient de créer son armée dénommée Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI)
Allassane Ouattara a signé, le jeudi 17 mars, une ordonnance portant « unification des Forces armées nationales et des Forces armées des Forces nouvelles », l’ex-rébellion du nord, sous l’appellation « Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) ». « Je viens de prendre une ordonnance portant création des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), nouvelle armée composée des Forces armées nationales et des Forces armées des Forces nouvelles « , annonce Alassane Ouattara. Cette armée sera dirigée par « un chef d’état-major général secondé par un chef d’état-major général adjoint ».
Une cérémonie s’est déroulée hier à l’Hôtel du Golf, pendant laquelle la nouvelle armée, par la voix de son porte-parole, le Colonel Kouassi Patrice, a prêté serment devant le président Ouattara. « J’ai l’honneur de prendre la parole pour vous exprimer notre détermination et notre engagement à vous accompagner dans l’accomplissement des hautes responsabilités que le peuple de Côte d’Ivoire vous a souverainement confiées le 28 novembre 2010 par son vote massif en votre faveur à plus de 54% des voix » a-t-il déclaré. « La mission principale de toute armée est de garantir l’intégrité du territoire national et la vie des populations [.] Désormais nous cultiverons les grandes valeurs qui fondent les armées républicaines : ne jamais tirer sur les populations civiles et encore moins sur les femmes aux mains nues » dira-t-il avant de conclure « Excellence, ordonnez nous obéirons, commandez nous exécuterons ».
La création d’une nouvelle armée nationale était l’un des volets de l’accord de paix inter-ivoirien, signé en mars 2007 à Ouagadougou, entre le président sortant Laurent Gbagbo et l’ex- rébellion qui s’est installée dans la moitié nord du pays après un coup d’Etat survenu en septembre 2002. Un embryon de cette armée a été expérimenté au sein du Centre de commandement intégré (CCI) composé à parité d’éléments de l’armée régulière et des combattants des Forces nouvelles sous un état-major mixte. Le CCI a assuré la sécurisation de l’élection présidentielle de l’année dernière sur l’ensemble du territoire national ivoirien.
La signature de cette ordonnance d’unification intervient, alors que des signes de ralliement de militaires de l’armée nationale à Alassane Ouattara, toujours reclus à l’hôtel du Golf d’Abidjan, sont de plus en plus visibles avec, notamment, la nomination d’un ancien sous-préfet militaire de Laurent Gbagbo comme porte-parole du ministre de la Défense d’Alassane Ouattara. Par ailleurs, cette annonce intervient quelques jours après le massacre à l’arme lourde de 7 femmes à Abobo, par des Fds pro-Gbagbo. Le chef de cabinet militaire du ministre de la Défense, le général Gueu Michel, avait alors assuré que des dispositions seront prises pour sécuriser les manifestations du Rhdp. Par ailleurs, le front militaire est actif depuis que des miliciens et mercenaires du clan Gbagbo ont violé le cessez-le-feu à Zouan-Hounien. Les ex-FaFn ont alors riposté et poursuivi leur avancée. Elles occupent désormais la ville de Toulepleu.
Les officiers supérieurs de FRCI avec le président Ouattara abidjan.net )/n
Seul le président reconnu par la communauté internationale a confirmé sa présence
Le président de la commission de l’Union Africaine Jean Ping a rencontré Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara. Jean Ping leur a transmis à cette occasion des messages d’invitation pour la prochaine réunion des chefs d’Etat du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine prévue le jeudi 10 Mars à Addis Abeba en Ethiopie. Un message a été remis à trois personnes : Laurent Gbagbo, Alassane Ouattara ainsi qu’au président du Conseil constitutionnel, Paul Yao Ndré.
A peine l’invitation du panel des cinq chefs d’Etat en main, Alassane Ouattara s’est empressé de l’accepter et de confirmer à Jean Ping qu’il se rendrait bien à Addis-Abeba jeudi prochain. Un geste qui contraste avec le silence radio observé par les deux autres invités, Paul Yao Ndré, le président du Conseil constitutionnel et surtout Laurent Gbagbo, le président contesté à l’international. Le palais présidentiel n’a même pas confirmé publiquement avoir reçu une invitation de la main de Jean Ping, et personne dans l’entourage de Laurent Gbagbo ne s’exprime sur ce point. Faut-il y voir une gêne par rapports aux propositions du panel ? En tous cas à Abidjan, nombreux sont ceux qui supputent sur la teneur du plan de sortie de crise que pourrait présenter les cinq chefs d’Etat. Car après la rencontre de Nouakchott, la semaine dernière, les présidents-médiateurs ont confirmé un point, ils ont trouvé une position commune. Reste à la faire accepter par les protagonistes de la crise.
Face à la recrudescence de la violence et à l’impasse politique en Côte d’Ivoire, l’Union Africaine cherche une solution de sortie de crise. Jeudi de la semaine dernière, 7 femmes ont été tuées dans le quartier d’Abobo lors d’une manifestation pro -Ouattara. Samedi 5 mars, les ministres de l’intérieur et de la défense du gouvernement Gbagbo ont rejeté toute implication des forces de défense et de sécurité dans les événements d’Abobo. La tension reste toujours très forte sur le terrain ivoirien. Dans l’Ouest, les Forces nouvelles ont effectué une percée en prenant, dimanche 6 mars, la ville de Toulepleu, à Abidjan, des tirs ont été encore entendus dans la commune d’Abobo. Et c’est dans ce contexte que Jean Ping, le président de la commission de l’Union africaine, a invité Alassane Ouattara, Laurent Gbagbo et Paul Yao Ndré, le président du Conseil constitutionnel. Aucune annonce officielle n’a émané du palais présidentiel mais l’un des caciques du pouvoir en place à Abidjan concédait sous couvert d’anonymat que Laurent Gbagbo ne fera pas le déplacement d’Addis Abeba. Pour justifier cette fin de non recevoir à l’invitation de l’Union Africaine, une source explique que Laurent Gbagbo ne veut pas que l’avenir de la Côte d’Ivoire se joue à l’extérieur du pays et qu’il fallait donc que la réunion se tienne à Abidjan. Si, sauf volte-face, le président déclaré par le Conseil constitutionnel adopte la politique de la chaise vide, le président élu selon la CEI et la communauté internationale, lui, ne remet pas en cause sa venue au siège de l’organisation panafricaine.
Selon plusieurs sources, l’UA ne devrait pas revenir sur ses décisions précédentes reconnaissant l’élection d’Alassane Ouattara. Pour ce dernier, ce voyage constitue donc une chance d’être adoubé publiquement par ses pairs africains. Si tel est le cas, ce serait une victoire diplomatique de plus mais en Côte d’Ivoire chacun sait que la victoire décisive ne se joue ni dans les chancelleries, ni dans les salles de réunion. Jeudi 10 mars, le panel devrait informer les quinze membres du Conseil de paix et de sécurité de leurs conclusions avant de les présenter aux Ivoiriens, du moins si les trois invités font tous le déplacement.
La cause, une livraison présumée illégale d’armes à l’une des parties au conflit
Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon, a appelé à une réunion d’urgence du Conseil de sécurité afin d’examiner la situation en Côte d’Ivoire et en particulier une livraison présumée illégale d’armes à l’une des parties au conflit. « Le secrétaire général espère que le Conseil de sécurité envisagera de tenir d’urgence une réunion pour évoquer cette question », a déclaré un porte-parole de M. Ban Ki-Moon. L’appel du secrétaire général intervient à la suite d’informations sur la livraison en cours de trois hélicoptères d’attaque du Bélarus et de matériel d’appui à Yamoussoukro destinés aux forces du président ivoirien sortant Laurent Gbagbo. La première livraison est arrivée par avion tard dimanche 27 février et d’autres vols sont prévus ce lundi 28 février, a ajouté le porte-parole. « Il s’agit d’une grave violation de l’embargo contre la Côte d’Ivoire qui est en vigueur depuis 2004 », a ajouté le porte-parole. « Le secrétaire général exige un respect complet de l’embargo et avertit le fournisseur de ce matériel militaire et M. Gbagbo que des mesures appropriées seront prises en réponse à cette violation » de l’embargo. La mission de l’ONU en Côte d’Ivoire, l’Onuci, a accusé les forces fidèles au président sortant Laurent Gbagbo d’avoir blessé trois Casques bleus dans une « embuscade ». Le camp Gbagbo accuse la mission onusienne, dont il réclame le départ depuis décembre, d’être complice des « rebelles » alliés selon lui à Alassane Ouattara.
Pendant ce temps, la situation reste toujours tendue dans le pays. Les forces fidèles au président sortant Laurent Gbagbo se battaient encore samedi dernier pour repousser des insurgés en Côte d’Ivoire. Des témoins ont signalé des coups de feu dans le quartier d’Abobo, à Abidjan, bastion d’Alassane Ouattara, théâtre cette semaine de durs affrontements. Les Nations unies ont prévenu que l’avancée des insurgés dans l’Ouest ainsi que la guérilla urbaine entre factions ivoiriennes hostiles risquaient de précipiter le pays dans la guerre civile. « Cela va bien dans l’Ouest. La situation est en cours de stabilisation et nous avons repris la localité de Bin-Houye et nous sommes présents à Zouhan-Hounien où il y a des affrontements avec les rebelles mais nous marquons des points », a déclaré le général Mangou, loyal à Laurent Gbagbo. Les rebelles des Forces nouvelles, qui soutiennent Alassane Ouattara, ont annoncé avoir été attaqués cette semaine et avoir riposté en s’emparant de Zouhan-Hounien, une localité qui était aux mains du pouvoir. En plus, Le signal de la télévision nationale, la RTI, est interrompu depuis 3H du matin, ce dimanche 27 février, au cours d’affrontements autour du Centre émetteur d’Abobo entre des forces de défense et de sécurité (FDS) et un groupe armé qualifié de « rebelles » par le camp Gbagbo. Le Centre émetteur a été incendié et le signal de la chaîne publique interrompue dans le district d’Abidjan. Vers 8H30mn, les sapeurs pompiers, accompagnés de policiers de la Brigade anti émeutes (BAE) sont allés éteindre le feu, mais aucun équipement n’a pu être sauvé.
La livraison d’armes est une violation de l’embargo contre la Côte d’Ivoire qui est en vigueur depuis 2004mondial-infos.fr)/n
« La situation en Côte d’Ivoire réveille en nous une impression d’irresponsabilité… »
La situation en Côte d’Ivoire réveille en nous, outre le sentiment de honte que peut procurer l’impression d’irresponsabilité qui nous habitent en Afrique, mais cette sensation de révolte sur une situation qui révèle notre incapacité à voir les enjeux et à comprendre ce qui nous arrive, le fruit de notre propre inconséquence, englués sommes-nous dans notre légèreté. Au-delà des querelles de clochers, quelle différence y a-t-il entre un Laurent Gbagbo et un Allasane Ouattara, lequel des deux apportera réellement quelque chose à son pays. ont-ils chacun un programme et ce programme est-il différent de celui de l’autre. et pendant ce temps, les peuples se déchirent, soutenant l’un au nom d’un faux nationalisme larvé, rêve d’indépendance de l’Afrique ou l’autre pour une certaine honorabilité qu’il aurait acquise durant son parcours professionnel. La situation en Côte d’Ivoire, c’est la partie visible de l’iceberg, c’est ce qui d’une manière sombre, bouillonne dans toute l’Afrique, un homme prêt à tout pour s’accrocher au pouvoir, un autre décidé à le lui prendre à touts prix, à tous les prix. Le monde est en crise depuis de bien longues années, mais l’Afrique depuis bien plus longtemps, aussi loin que remontent les souvenirs des historiens, a toujours été en crise, crise sociopolitique, économique, crise d’identité et ce bien avant la colonisation qui finalement n’est qu’un petit moment, quelques secondes de l’histoire du continent.
Sans remonter plus loin dans l’histoire du continent, nous souhaitons ici aborder en diagonale, trois époques phares, afin de livrer notre lecture de la réalité du continent. Disons simplement qu’au début, ce fut l’esclavage avec son transport de violence que les Africains ont largement cautionné. C’est certes un raccourci de présenter les choses ainsi, mais c’est une triste réalité que les africains ont un goût certain pour l’auto flagellation. Ils s’en plaignent aujourd’hui, mais ont vite oublié que finalement, les occidentaux d’une manière générale, n’ont jamais pénétré la sombre immensité obscure de la forêt pour récupérer des ouvriers à vil prix devenus plus tard des esclaves, ce sont les chefs tribaux qui décidaient qui et quand, tel ou tel devait être embarqué dans les soutes des négriers, jusqu’au jour où, faute de main d’ uvre à livrer, ces chefs tribaux furent obligés eux-mêmes d’embarquer. Nul n’est besoin de chercher des explications, des justifications, ni des parades, nous ne pouvons absoudre les africains dans cette affaire et leur donner comme ils le souhaitent sur ce cas, des circonstances atténuantes, tant il est vrai que c’est volontairement et avec la bénédiction des Africains que l’esclavage a pu être mis en place et se développer. Aujourd’hui, à cors et à cris, ils exigent aux occidentaux d’en porter la responsabilité, en essayant de nous faire croire que la méchanceté de ces derniers frisait la volonté de génocide et la détermination à vider le continent de ses populations. Pourquoi se poser toutes ces questions sur l’existence d’une volonté de détruire l’humanité en Afrique alors qu’à cette époque, les africains eux aussi, en acceptant la livraison de casseroles, miroirs et autres vétilles, fonctionnaient dans une logique commerciale, pourquoi jeter l’anathème sur les occidentaux alors que déjà à cette époque, les africains font la démonstration qu’ils n’avaient aucun sens de la négociation et qu’en eux naissait déjà les premiers germes de la logique de corruption, corruption des esprit mais aussi, corruption tout court. ?
Mémoire sélective que la nôtre, en voulant effacer et fermer les yeux sur notre propre réalité toujours aussi bien vivace de nos jours et les travers qui ont perlé l’existence de l’Afrique, nous n’avons réussi en voulant nous prévaloir de nos propres turpitudes, qu’à montrer à la face du monde, notre incapacité à être responsables de nos destins, de notre destin commun, ignominie parmi tant d’autres, nous avons fait l’exploit de détruire le rêve de nos enfants sur plusieurs générations. Nous osons, oui nous osons nous inscrire en faux, face à toutes ces déclarations qui veulent que les occidentaux aient profité de la naïveté, de la faiblesse et de la candeur des africains pour monter un commerce d’êtres humains, alors que réellement, l’esclavage était en fait, un des éléments constitutifs inscrits dans une logique industrielle et commerciale de production agricole. D’ailleurs, de quelle naïveté, de quelle candeur s’agirait-il quand on parle des Africains, de quelle faiblesse? Il n’y a qu’à voir ce qui s’est passé au Rwanda, ce ne sont pas les blancs qui tenaient les machettes et les coupe-coupes, ce sont bien des noirs qui agissaient dans cette occurrence, ce sont bien des soldats africains qui on pris plaisir à couper (manches courtes ou longues) les bras de leurs congénères au Libéria et en Sierra Leone… Les occidentaux n’ont rien à voir là dedans… Plus qu’une philosophie politique raciste comme certains tendent à vouloir nous faire croire, l’esclavage fut simplement un système économique dont le passage obligé était l’Afrique pour ce qu’elle pouvait fournir en main d’ uvre dans le commerce triangulaire qui fonctionnait entre le vieux continent et le nouveau monde. Les Africains y ont largement adhéré en échange de breloques, casseroles et quincailleries en tout genre.
Durant la colonisation, ce fut la même démarche, opération portes ouvertes sur l’Afrique, allez-y, trompez-nous, prenez ce que vous voulez et repartez avec. L’Afrique s’est livrée pieds et poings liés au colonisateur, sans résistance aucune. Et n’allez pas dire que les colonisateurs avaient des mousquets, cette explication n’a plus aucune valeur dans l’esprit de nos enfants qui déjà nous demandent des comptes, parce que face à la poudre à canons, nous avions mille et une possibilités de nous en sortir, sauf que. nous avons préféré la corruption, nous avons choisi la décadence, la dégringolade et le déclin de notre nation. Oui, pour protéger leurs intérêts, les occidentaux ont intrigué, ils ont manipulé, ils ont divisé et balkanisé l’Afrique, la nation mossi se retrouvant à cheval entre le Ghana, le Mali et le Burkina Faso, les songhaï se divisant entre le Niger, le Mali et le Burkina Faso, et ainsi de suite. Qui donc a empêché et personne n’aurait pu le faire sans la complicité des africains, qui a empêché aux Mossi de se retrouver afin de créer une nation Mossi, qui a interdit aux songhaï de se mettre ensemble pour continuer à partager ensembles les délices de leur tribalité. nous pouvons en dire autant des bantous, des zoulous. Personne, sauf l’absence de volonté politique des Africains et leur capacité à accuser les autres de les persécuter alors qu’entre eux ils n’ont jamais eu le sens de l’existence et de l’essence de la nation.
Nous sommes fatigués depuis la nuit des temps, nous sommes nés fatigués d’entendre le même refrain qui résonne comme une sourate, nous disant que les blancs sont le centre de nos problèmes. Dans les années 1990, combien d’opposants politiques africains du CFA ont fait plusieurs crochets par Paris pour se plaindre des dirigeants de leur pays, combien ont pensé que la solution se trouvait en Europe qui joignant le geste à la parole ont arpenté les rues parisiennes pour trouver du réconfort auprès des dirigeants français ? La théorie du complot de l’extérieur, thèse défendue par tous ceux qui refusent d’assumer leurs responsabilités face aux malheurs qui nous accablent et sur une situation dont ils ont perdu la maîtrise. C’est ce slogan que l’Union Africaine (African Union) entendez (Antidémocrates Unifiés), syndicat des dictateurs africains se cache pour justifier l’inconséquence de certains parmi eux, qui ont poussé la logique jusqu’à monter le peuple contre eux.
Mais enfin, il faudra définitivement arrêter de croire que nous sommes les victimes expiatoires d’un complot international contre une Afrique qui refuse définitivement de se prendre en main. Chacun défend ses intérêts et si dans cette logique, nous sommes incapables de défendre les nôtres, alors n’accusons pas les autres d’épuiser nos ressources. Hier c’était les occidentaux, aujourd’hui ce sont les chinois, bientôt peut-être les martiens. Le demi-siècle qui vient de s’achever nous indique à loisir la qualité des dirigeants dont l’Afrique a bénéficié, selon le théorème « les peuples n’ont que les dirigeants qu’ils méritent. ». Si nos dirigeants sont pleutres et lâches, corrompus et misérables, dictateurs et autocrates, ils sont à l’image du peuple qui ne comprend que ce discours, parce que ce n’est pas consubstantiel de nos esprits à tous et de notre mode de vie, la notion d’élitisme républicain au service de l’état n’est pas dans la nature des africains. Quand nous regardons notre Afrique, à l’exception de quelques petites poches de résistance de-ci, delà, quand nous lisons la carte de l’Afrique, on a des douleurs abdominales, des crampes d’estomac, car à cette lecture, nous constatons qu’inscrite au fer rouge dans l’imagerie populaire et l’inconscient collectif, notre devise tourne autour des mêmes maux, des mêmes mots que sont l’irresponsabilité, l’imposture, la mystification, la dissimulation, le goût pour l’artifice et la tromperie, le mensonge et l’hypocrisie, la culture de la contrevérité, l’esquive et la simulation.
Le peuple africain se complaît dans cette situation, sans murmurer, sans s’émouvoir, sans se demander si finalement il a vocation à être pauvre, misérable et silencieux face à tout ce qu’il vit au quotidien.
Les Egyptiens et les tunisiens nous ont montré la voie, ils ont déboulonné les statuts inoxydables de leurs dirigeants qui durant de très longues années d’agonie ont lancé aux peuples des oukases de circonstance et à travers une caste de hiérarques, ont exploité la peur et la corruption pour maintenir un semblant de paix et de stabilité. En appelant la France à l’aide, certes sur la base d’accords de coopération militaire et de défense pour qu’elle effectue l’interposition dans son pays, en confiant la concession d’exploitation du port d’Abidjan à Bolloré Africa Logistics, en concédant à Bouygues l’exploitation de l’eau et l’électricité, en allant chercher maître Verges et son confrère Dumas pour le défendre, Monsieur GBAGBO qui crie au scandale international et à l’ingérence, a fait tout en actant le constat d’impuissance d’une coopération sud-sud (n’y a-t-il pas d’entreprises africaines capable de travailler en Afrique au niveau des compagnies occidentales? c’est une question…), exactement ce qu’il ne fallait pas, offrir son pays, avec armes et bagages aux mains de ceux qu’il accuse aujourd’hui d’en vouloir à son pouvoir. De nos jours, il est courant en entreprise pour un Chef de Service, un Chef de Département ou un Directeur BLANC, de recevoir des lettres truffées de délations et d’accusations mensongères sur ses collègues africains, en provenance d’un cadre africain qui cherche à gravir l’ascenseur de la pyramide des responsabilités en entreprise… c’est le quotidien du salarié des multinationales en Afrique, la trahison, la corruption des esprits, l’ambition à tous prix et à tous les prix,… c’est toujours le noir qui vendra son frère…
Alors, alors. Qu’est-ce qu’on attend pour nous lever comme un seul homme et gagner notre indépendance, notre liberté, notre nation et qu’enfin, le problème de la Côte d’Ivoire soit et reste celui des ivoiriens et des seuls ivoiriens.
C’est désormais à la Radio des Nations-Unies (ONUCI FM) qu’il veut interdire d’émettre depuis Abidjan
Cette guéguerre entre médias et Laurent Gbagbo ne date pas d’aujourd’hui. L’interdiction d’émettre à l’ONUCI FM, la radio des Nations Unies vient une fois de plus renforcer la détermination de Laurent Gbagbo à ne pas se laisser dicter sa conduite par la communauté internationale tout en contrôlant l’information. Cette nouvelle décision du Conseil national de la communication qui a annoncé la fin des émissions, ce 8 février, fait suite à la volonté de Laurent Gbagbo de faire retirer l’organisation onusienne d’Abidjan. L’ONUCI FM, communément appelé « La Radio de la paix » émet en Côte d’Ivoire depuis Aout 2004, et a été installée, après les troubles en Côte d’Ivoire, sur mandat du Conseil de Sécurité des Nations Unies, ce dont se prévaut, Abou Moussa, l’Adjoint du Représentant Spécial du Secrétaire général de l’ONU en Côte d’Ivoire sur le site Abidjan.net. « Cette mesure ne nous a pas été notifiée. La radio émet sur toutes ses fréquences sur l’ensemble du territoire ivoirien.», rappelle à son tour, Sylvain Séminliko, le rédacteur en chef d’ONUCI FM depuis ses débuts. Cette interdiction donc ne semble point perturber les mandataires de l’ONU.
La guéguerre contre les médias occidentaux se poursuit
France 24, TV5, RFI, et maintenant l’ONUCI, la liste est longue des médias qui ont été dans le collimateur de Laurent Gbagbo. Diabolisés, ceux-ci représentent pour lui, la voix de l’occident tant décriée. La guéguerre s’est beaucoup jouée entre la Radio mondiale RFI et le pouvoir de Gbagbo. Accusée maintes fois de désinformation et d’intoxication médiatique, la fréquence de RFI a plusieurs fois été coupée à Abidjan, la première fois en 2000, pendant plus de deux ans et dernièrement en 2010, au lendemain de la proclamation des résultats par le Conseil Constitutionnel. De même que dans le passé, les correspondants de RFI ont régulièrement été sommés de débarrasser le plancher de Gbagbo. Reste que si Gbagbo diabolise ces médias, il s’en sert également. Des interviews à la Une de l’hebdomadaire Jeune Afrique, en période électorale ou des entretiens sur la chaîne privée Canal +, il ne saurait se passer des médias étrangers, surtout pour plaider sa cause personnelle. Mais le « Boulanger » n’en fait qu’à sa tête, puisqu’il est sur son territoire. Sauf que l’ONUCI, la mission de Paix des Nations Unies en Côte d’Ivoire, reste un territoire étranger.
Détestée par la France, crainte par les cadres du Fpi, adulée par la jeunesse, elle est au c ur de la stratégie anti-Ouattara
Née en 1949 à Moossou dans le grand Bassam, son ascension est liée à celle de son mari. Mais riposte t-elle: «Ma position actuelle, je la dois à ma trajectoire, pas au poste de mon mari (.) J’ai la trempe d’un ministre», confiait-elle dans un entretien. Le 31 mars 1971, Laurent Gbagbo est interpellé pour subversion. Enfermé à Bouaké, il obtient une permission du capitaine Robert Gueï. C’est à cette occasion qu’il rencontre Simone, alors étudiante en lettres modernes. Il sympathise avec cette fille de gendarme, militante de la jeunesse estudiantine catholique, séduite par le marxisme. Elle deviendra enseignante, puis chercheuse en linguistique. A cette époque, Laurent, alias «petit frère», dirige la cellule «Lumumba» que fréquente Simone, alias «Adèle». La relation avec Laurent s’accélère à sa sortie de prison en 1973. «Adèle» prend une place importante dans le groupe politique clandestin mis sur pied par Laurent appelé le groupe des cinq. Il est composé de Laurent Gbagbo, Kokora Pierre, Abouramane Sangaré, Boga Doudou et Simone Ehivet. C’est elle qui fera la mue de ce mouvement marxiste en parti politique légal en novembre 1988 avec la création du Front populaire ivoirien (Fpi). Un an plus tard, en janvier 1989, ils scellent définitivement leur union à Abidjan. A la suite des manifestations populaires du 18 février 1990, Simone et son mari sont arrêtés. Ils séjourneront ensemble à la maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca).
Depuis lors, elle sera de tous les combats. Du boycott des élections en 1995 à l’accession à la présidence en 2000. Elle est aujourd’hui la deuxième personnalité du Fpi. Les Français l’accusent d’avoir fait assassiner le journaliste franco- canadien Guy André Kieffer. Elle figure sur la liste des personnalités sanctionnées par l’Union Européenne. Mais elle est là et tient bon. Sa trajectoire et son engagement auprès de son mari justifient les craintes de certains cadres du Fpi qui affirment qu’elle rêve d’un destin à la Cristina Kirchner en Argentine. Simone Gbagbo n’est pas le genre de Première dame à faire de la figuration à côté de son époux. «Au côté des hommes, j`ai mené des combats très durs contre le régime en place. J`ai fait six mois de prison. J`ai été battue, molestée, presque laissée pour morte», racontait-elle dans une interview. «Après toutes ces épreuves, il est normal qu`on ne badine pas avec moi.» Fille de gendarme, ancienne championne scolaire de saut en hauteur, Simone Ehivet a su préparer son corps à toutes les pressions, toutes les épreuves. Et ce ne sont pas les exactions subies pendant les années d’exil de Laurent Gbagbo- période pendant laquelle elle sera emmenée à s’occuper de la famille et du parti, encore moins les bastonnades, les intimidations et la prison qui la feront reculer.
Certes, la tradition veut que sous les tropiques, certaines premières dames créent des associations caritatives. Simone n’y sacrifiera pas. Présidente du groupe parlementaire FPI et troisième vice-présidente dudit parti, Simone Gbagbo est une militante active de la lutte contre le SIDA, action qu’elle mène en bonne intelligence avec le ministère délégué chargé de la lutte contre ce fléau. Une telle philosophie ne peut que défier la misogynie qui n’accepte pas qu’une femme soit brillante, capable d’entreprendre, d’élever le débat et de défendre ses opinions. Pourtant, le monde évolue et les femmes avec. Simone n’entend personne lui ravir le fruit de son engagement.
Simone Gbagbo, plus qu’une première dame, une compagne de lutteAbidjan.net)/n
Redoutant des violences, de nombreuses populations ont fui le pays, plusieurs d’entre elles sont signalées au Liberia voisin
Déjà près de 25 000 refugiés
Alors que la Côte d’Ivoire continue sa crise post électorale, un porte parole des nations unies, a fait savoir que près de 25 000 personnes avaient déjà quitté la côte d’ivoire pour se réfugier au Liberia voisin, par crainte de la survenance d’un conflit social. « Les réfugiés continuent d’arriver au Liberia au rythme de 600 quotidiennement », a précisé M. Edwards au cours d’un point de presse à Genève, où se trouve le siège du HCR. Les Nations unies, a-t-il ajouté, sont en train d’aménager un nouveau camp de réfugiés d’une capacité d’accueil initiale de 18.000 personnes à Bahn, dans l’est du Liberia. Cette annonce intervient alors que sur le terrain diplomatique, le Premier ministre kényan, Raila Odinga, médiateur de l`Union africaine (UA) dans la crise ivoirienne, devrait revenir à Abidjan pour la deuxième fois, avant la fin de cette semaine. Mais avant, des sources officielles ont fait savoir qu’il se concertera avec Jean Ping, le président de la commission de l’UA, pour avoir une position définitive à défendre. La deuxième visite de Raila Odinga en Côte d’Ivoire intervient après celle, très discrète, de l`ex-président nigérian, Olusegun Obasanjo, qui a quitté Abidjan lundi après y avoir passé deux jours. La diplomatie africaine est aujourd’hui embourbée dans la crise ivoirienne. Il lui sera difficile de faire marche arrière, de même qu’elle ne possède pas les ressources nécessaires pour aller jusqu’au bout de son ambition. L’hypothèse d’une offensive armée divise plus d’un pays. Et la communauté des Etats d’Afrique de l’ouest ne possède pas les moyens de faire face à l’importante crise humanitaire qui pourrait résulter d’une telle initiative. Près de 7 millions d’étrangers vivent et ont des affaires en côte d’ivoire. Le Nigéria qui possède l’essentiel des forces militaire de la CEDEAO ne peut s’engager dans un conflit en Côte d’ivoire, dont l’issue est incertaine. Ses crises internes sont déjà assez difficiles à gérer, et en pleine année électorale, Goodluck Jonathan, ne voudrait pas se risquer à un échec et des pertes en vies humaines.
La société civile africaine divisée
Laurent Gbagbo qui certainement le sait prend chaque jour l’ampleur de la difficulté de la communauté internationale à intervenir par la force. La crise ivoirienne ne concerne plus seulement les ivoiriens, dans différents pays d’Afrique, le débat entre pro Ouattara ou pro Gbagbo, est de plus en plus grandissant. Mais le discours de Gbagbo passe dans une Afrique pauvre et accusatrice de l’exploitation des pays riches. Un rassemblement de la société civile africaine prétend vouloir faire éclater la vérité dans la crise postélectorale en Côte d’Ivoire. Le parlement africain de la société civile, dont le siège est à Lomé au Togo, veut mener ce combat. Des responsables de cette association panafricaine ont présenté aux média ivoiriens, un pan de leurs activités. M. Yao Philippe Mensah Dogo, premier responsable du parlement africain de la société civile, a expliqué que son organisation est venue s’enquérir de la situation : «Notre organisation a observé le 1er tour de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire. On a donc été témoins de certains faits. C’est au Burkina Faso que nous avons appris ce qui se passe aujourd’hui. L’objectif de notre structure est de mobiliser la société civile africaine à faire bloc pour barrer la route à la CDEAO pour son intervention militaire en Côte d’Ivoire», a-t-il fait savoir. Cette organisation se dit soucieuse de la vie de nombreux Africains vivant en Côte d’Ivoire. «Les grandes victimes d’une intervention militaire, ce sont les civils. Notre devoir est donc de les protéger. Pour ce faire, nous allons organiser une grande conférence internationale le 19 janvier 2011 à Lomé au Togo pour exposer les raisons profondes de la crise postélectorale en Côte d’Ivoire. Nous allons condamner toute intervention militaire en Côte d’Ivoire, dénoncer l’ingérence de la France dans les affaires ivoiriennes etc.», a annoncé M. Yao Philippe Mensah. Dans de nombreuses capitales européennes par contre, ce sont les manifestations pro ou contre Gbagbo qui sont à l’honneur. Sur le plan diplomatique, l’ambassadeur nommé par Ouattara à l’ONU, multiplie les offensives diplomatiques pour faciliter l’exécution d’une offensive militaire. L’église ivoirienne joue la carte de la neutralité. L’archevêque métropolitain de l’archidiocèse de Bouaké, Mgr Paul-Siméon Ahouanan Djro, a fustigé le fait que les fidèles chrétiens catholiques et ceux de la communauté musulmane ne respectent plus les lieux saints. Une allusion claire aux attaques des mosquées dans la commune de Grand-Bassam par des personnes peu scrupuleuses. Il a félicité et remercié la communauté musulmane qui est restée digne dans cette épreuve en ne posant aucun acte qui puisse éventuellement provoquer une guerre interreligieuse dont les conséquences enfonceraient encore plus le pays.
Par Jean-Claude Guillebaud, écrivain, essayiste, confériencier et journaliste français.
Quelque chose commence à se troubler dans le discours médiatique concernant la Côte d’Ivoire. Une interrogation se répand dans l’opinion: Tout n’est peut-être pas aussi simple qu’on l’a cru dans cette affaire. Jusqu’alors, nous pensions tous la même chose: Vaincu par les urnes, désavoué par une majorité d’électeurs, condamné par la communauté internationale unanime, Laurent Gbagbo s’accrochait coupablement au pouvoir, au risque de provoquer un carnage dans le pays. Tout cela relevait, en somme, d’une figure classique: Celle du satrape exotique prêt, faute de mieux, à lancer ses escadrons de la mort à la trousse des opposants.
La cause paraissait donc entendue. La France comme l’Amérique et l’ONU avaient d’ailleurs reconnu en Alassane Ouattara le vrai vainqueur du scrutin, c’est-à-dire le président légitime. Plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, du même avis, se disaient prêts à intervenir militairement pour chasser le mauvais perdant du pouvoir. Je dois dire que c’est justement cette unanimité qui, depuis le début, m’a dérangé. J’ai pensé à une sage tradition juive, citée par Emmanuel Levinas dans l’une de ses Leçons talmudiques: Si tout le monde est trop vite d’accord pour condamner un prévenu, alors mieux vaut le libérer, car tout jugement unanime est suspect. Certes, le très roublard Laurent Gbagbo n’est pas innocent. On impute à juste titre à ses sbires des violences et des meurtres. Un de nos confrères journalistes a disparu voici quelques années en Côte d’Ivoire dans des conditions suspectes. Gbagbo n’est sûrement pas un ange et cette équipée de deux avocats français (Roland Dumas et Jacques Vergès) accourus de Paris pour le défendre – contre rétribution – est assez grotesque. Il reste qu’une interprétation simpliste de la réalité ivoirienne ne tient plus la route.
Bornons-nous à quelques remarques. Plusieurs journaux, dont notre confrère Le Monde, ont publié des cartes détaillées du résultat des élections. Elles montraient clairement que la Côte d’Ivoire était coupée en deux. Battu dans la moitié nord (musulmane) au prix de certaines fraudes, Gbagbo reste très majoritaire dans le Sud chrétien, y compris à Abidjan. Cela signifie qu’une opération militaire du clan Ouattara au Sud – et à Abidjan – serait forcément sanglante. Le personnage le plus va-t-en-guerre, Guillaume Soro, n’est autre que l’ancien chef de la rébellion du Nord, le Premier ministre de Ouattara. Le rappel de cette complexité géographique liée à des réalités ethniques et religieuses m’a incité à chercher d’autres points de vue que ceux de nos grands médias. J’ai consulté le blog d’une cons ur spécialiste de l’Afrique dont je respecte depuis longtemps la compétence: Colette Braeckman, du Soir de Bruxelles. Sans blanchir de ses responsabilités le boulanger d’Abidjan (appelé ainsi pour sa réputation de rouler tout le monde dans la farine), elle insiste sur quelques vérités dérangeantes. Je cite en vrac: Les résultats électoraux globaux ne sont pas si clairs que cela; le jeu des grandes sociétés occidentales en Côte d’Ivoire l’est encore moins; plusieurs pays africains commencent eux-mêmes à douter et, comme le Ghana voisin, refusent à l’avance d’intervenir militairement. Citant le chercheur Michel Galy, animateur de la revue Culture et conflits et bon connaisseur de la Côte d’Ivoire, Colette Braeckman met donc les Occidentaux en garde. En cadenassant le discours dominant sur une vision simplificatrice des choses, on risque d’échauffer un peu plus l’opinion et, au bout du compte, de favoriser une logique massacreuse qui paraît s’éloigner mais peut resurgir à tout moment.
Laurent Gbagbo a fait une proposition de dialogue à son rival qui ne semble pas disposé à accepter
Gbagbo pour les discussions, Ouattara aussi mais sur le départ de son rival
Le camp d’Alassane Ouattara, président ivoirien reconnu par la communauté internationale, a rejeté mardi dernier, l’offre de dialogue la plus récente, présentée par son adversaire, Laurent Gbagbo, aux commandes de la Côte d’Ivoire. Tout ce qu’on attend, c’est qu’il s’en aille, le reste n’a aucun intérêt pour nous, a déclaré un conseiller diplomatique de M. Ouattara, Ali Coulibaly. Selon lui, Gbagbo essaie d’endormir la conscience des gens, mais sa parole n’a aucune espèce d’importance. Une déclaration qui a été faite peu après que les médiateurs de l’Union africaine (UA) et de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) eurent annoncé à Abuja, au Nigeria, que M. Gbagbo avait accepté de négocier une issue pacifique de la crise, sans condition préalable. Le camp de Laurent Gbagbo a annoncé ce mercredi le maintien du blocus du Quartier Général de son rival expliquant que sa levée est conditionnée par le départ des ex-rebelles des Forces Nouvelles (FN) de Guillaume Soro, désormais allié à Ouattara. Il suffit que les soldats des FN aillent à Bouaké, ce blocus sera levé, a déclaré Alcide Djédjé, chef de la diplomatie du gouvernement Gbagbo. L`armée ivoirienne estime qu`on ne peut pas tolérer qu`il y ait 300 soldats lourdement armés de l`ex-rébellion dans cet hôtel. Cela constitue une menace, y compris même pour le président Gbagbo dont la résidence se trouve à cinq minutes en bateau, a-t-il ajouté face à des média. Dans ce contexte, l`ONU envisage de demander l`envoi de 1.000 à 2.000 Casques bleus supplémentaires en Côte d`Ivoire.
L’ONU renforce la pression
Le chef des opérations de maintien de la paix, Alain Le Roy, a expliqué que la mission de l`ONU dans le pays était confrontée à l`hostilité de plus en plus importante de la population en raison des fausses informations diffusées par la télévision publique contrôlée par Laurent Gbagbo. La crise et la peur d’affrontements dans le pays poussent les Ivoiriens à le quitter chaque jour plus nombreux: quelques 22.000 ont fui au Liberia, en majorité des femmes et des enfants, selon le Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR). Préoccupée à installer Ouattara au pouvoir, la communauté internationale ne prête pas attention à ce nouveau drame humain en gestation. Déjà la ville de Duekoué a été depuis lundi après midi, le théâtre d’affrontements entre autochtones Gueré et allogènes malinké. Le bilan de ces affrontements à ce jour est d’une trentaine de morts et plusieurs blessés. Les populations sont obligées de fuir la ville pour trouver refuge ailleurs. Jusqu’à ce jour, on apprend que la tension reste toujours vive dans cette ville carrefour entre le nord et le sud. Le couvre-feu instauré de 14 heures à 6 heures du matin est toujours en vigueur. Ce qui oblige la population encore présente dans cette ville devenue un champ de bataille à se terrer dans leurs maisons. La CEDEAO et l’UA tentent d’obtenir une résolution pacifique au conflit qui a déjà fait près de 200 morts depuis l’élection du 28 novembre, selon l’ONU. La Côte d’Ivoire a été suspendue de ces deux organisations régionale et continentale. L’Organisation des nations unies pour sa part a déjà reçu les accréditations de l’ambassadeur nommé par Alassane Ouattara.
Pas de solution Kenyane envisagée pour Gbagbo
Cette division des acteurs parallèles de la crise renforce Gbagbo, autant qu’il fait naitre la crainte d’un conflit armée. Face à cette tourmente, Le principal négociateur de l’UA, le premier ministre kényan Raila Odinga, a déclaré qu’une « solution kényane » n’était pas envisageable en Côte d’Ivoire. Les négociations, elles, restent timides. La médiation menée par les présidents du Bénin, du Cap-Vert et de Sierra Leone à l’issue de leurs rencontres successives avec Laurent Gbagbo puis ensuite Alassane Ouattara piétine. Goodluck Jonathan, le président en exercice de la CEDEAO reconnaît implicitement que rien n’a évolué dans un camp comme dans l’autre. Laurent Gbagbo n’admet pas sa défaite à la présidentielle, et Alassane Ouattara, lui, ne veut rien négocier, estimant que le temps des palabres est terminé. Mais pour les émissaires de la CEDEAO, le dialogue reste encore l’option principale. Contrairement à ce qui avait été annoncé le 24 décembre dernier lors du deuxième sommet extraordinaire des chefs d’Etat, l’intervention militaire en Côte d’Ivoire n’est donc pas à l’ordre du jour. C’est normal, Il vont y réfléchir par deux fois, car en sa qualité de moteur économique, la Côte d’Ivoire regroupe en son sein une communauté de près de 6 millions de personnes issues des pays de la sous régions, et une fois un conflit armée déclenché, ces personnes voudront rejoindre leur pays, ce qui va entrainer un déplacement incontrôlé des populations, ce que personne ne veut ou ne peut gérer en l’Etat actuel des choses, fait savoir un expert camerounais en gestion de crise internationale, sous le couvert de l’anonymat en raison de la position silencieuse du Cameroun. Le chef de l’Etat nigérian, Goodluck Jonathan, président en exercice de la CEDEAO lui est définitivement sceptique. La crise ivoirienne est dans l’impasse, a-t-il déclaré mardi. Les Populations quant à elles, retiennent leur souffle.
Alassane Ouattara veut le départ de Gbagbo et refuse de céder à la demande de discussionJournalducameroun.com)/n
Par Henri Georges MINYEM, Chercheur en sciences sociales EHESS-PARIS
Il est des situations dans la vie des hommes qui requièrent de sortir des lectures parcellaires et donc unidimensionnelles et mutilantes afin de saisir les différentes unités fragmentaires et donc comminutives d’une complexité sous-jacente qui elles-mêmes sollicitent de l’abstraction, c’est-à-dire plusieurs degrés supplémentaires dans l’analyse. Il faut pour en comprendre les fondements sortir d’une lecture binaire d’un fait social pour en analyser les éléments constitutifs de complexité, en somme, la conjonction de l’un et du multiple pour emprunter à Edgar Morin, qui qualifie cet état de fait dans La Méthode, d’Unitas Multiplex, la conjugaison de l’unique avec le multiple. Accéder à ce degré de raisonnement suppose de partir de la perception d’une complexité de la vie sociale et des motivations des hommes. C’est aussi tenir compte d’une dimension symbolique et donc particulièrement irrationnelle dans le comportement des hommes vis-à-vis du fait politique. Cette attitude qui relève de l’irrationnel n’est pas pour autant marginale puisque la raison se doit d’essayer de la comprendre tout autant. L’univocité d’appréhension de cette complexité est une absence d’hypostase qui relève de ce que Morin appelle le paradigme de la simplification.
La complexité des situations de la vie sociale engendre des grilles de décryptages multidimensionnelles par essence, qui tiennent compte de plusieurs facteurs dont l’humain n’est pas le dernier, avec ce que cela comporte de difficulté pour l’esprit à saisir la totalité du réel soit par incompétence selon Peter ou Herbert Simon, soit par mauvaise foi, soit les deux à la fois. La pensée réductrice, mutilante aboutit inéluctablement à des actions mutilantes. Ce réductionnisme volontaire ou plus souvent inconscient chez les êtres humains est aussi et surtout l’expression d’une incapacité formelle à se saisir de la force polyscopique des actions humaines pour n’en voir que l’instrumentalisation politique. De fait la chose politique relève d’une complexité qui tire sa substance des multiples facettes mêmes de cette acception. Le politique est le domaine de la vie sociale le plus empreint de subjectivité car relevant d’une symbolique qui elle-même s’alimente d’un imaginaire d’appartenance et porte de fait une dimension identitaire incontestable.
Sur la situation ivoirienne
De fait, la situation ivoirienne qui depuis un mois nous est donnée à commenter, mérite que l’on prenne de la hauteur avant de poser des actes, des accusations, des procès d’intentions et des théorèmes ou postulats au regard des positions des uns et des autres. Cette question ivoirienne divise profondément les populations issues d’Afrique noire qui se sont les premières intéressées à cette interpellation venue d’ailleurs. Certains se sont positionnés immédiatement derrière l’un ou l’autre des candidats et essayé par la suite de légitimer leurs choix, irrationnels pour la plupart, affectifs pour beaucoup. Cette deuxième catégorie de partisans (dont la majorité se retrouve du côté des supporters de Laurent Gbagbo) ont sacrifié à l’analyse, à la réalité de sa gestion politique depuis 10 ans de pouvoir pour se limiter aux incantations du tribun populaire envers l’impérialisme occidental et le complot destiné à le destituer « By all means necesaries ».
A l’analyse de la situation économique de la Côte d’Ivoire, Gbagbo a émietté et dépecé son pays qu’il a bradé à ses amis français pour la plupart (Bouygues, Bolloré, Fakhoury, etc.) en se présentant comme un leader nationaliste alors même qu’il n’a développé aucune industrie dans son pays, aucune infrastructure, aucun levier économique permettant une quelconque relance, nonobstant l’atteinte du point d’achèvement qui permettrait à son pays de bénéficier de la remise de la dette extérieure de son pays évaluée à plus de 6285 milliards de FCFA en 2008. Je vous invite à lire cet excellent article afin d’avoir une idée de la gestion erratique des ressources ivoiriennes par des pontes de la Françafrique. (http://www.lesafriques.com/actualite/comment-la-cote-d-ivoire-a-ete-livree-aux-multinationales-en-pieces-deta.html?Itemid=89%3Farticleid%3D27168)
Pour les tenants du légalisme et du conventionnalisme (dont je suis), ils se fondent d’une part sur le respect des accords multipartites paraphés par tous les acteurs en présence dans le présent scrutin présidentiel en arguant d’un stricte application de la loi électorale et des prescriptions qu’elle imposait à tous les candidats selon les articles 59, 61, 62, 63, 64 (nouveau) du code électoral ivoirien de 2008.
Beaucoup de légitimistes qui invoquent l’applicabilité stricto sensu les termes contractuels entre les parties sans rentrer dans des considérations de personnes, ont évoqué les différents accords signés depuis 2003 entre tous les protagonistes d’un pays qui sortait de guerre et qui se sont succédés jusqu’aux accords de Ouagadougou de 2007. C’est la thèse conventionnaliste que je défends personnellement depuis 1 mois.
D’entre les deux postures antagonistes, les uns et les autres en sont arrivés par rouerie à emprunter aux arguments assénés par des parties extérieures au conflit telles que les puissances étrangères, et d’autres en ont rajouté, suggérés par les conseillers de Laurent Gbagbo soit la prééminence de la cour constitutionnelle sur la commission électorale Indépendante. J’ai même souvenance d’avoir entendu que la CEI n’était qu’un « machin » administratif (je rappelle qu’il s’agissait d’un accord multipartite signé par l’ensemble des parties prenantes à la sortie de crise ivoirienne) pour faire admettre que le véritable et seul recors légal était le conseil constitutionnel pour arguer d’une justification de l’élection de Laurent Gbagbo.
Cependant (et c’est l’objet de cette lecture), le président français Nicolas Sarkozy a eu un comportement INADMISSIBLE pour l’Africain que je suis et comme moi, ils sont nombreux en Afrique et ailleurs à penser que cet homme, par son manque de tact et son empressement à prendre position de fort primesautière manière a fait du tort à tous les légitimistes qui, depuis le début de cette crise ivoirienne s’essaient à utiliser le bon sens et les conventions passées depuis 2003 à Marcoussis, Prétoria en 2005 et Ouagadougou en 2007.
Nicolas Sarkozy a fait du tort à l’Afrique et ce n’est pas la première fois qu’il pose un acte à lecture univoque vis-à-vis des Africains. Il y eut d’abord le discours de DAKAR le 26 juillet 2007. C’est la raison pour laquelle ma conscience d’Africain progressiste m’enjoint de lui adresser la présente lettre afin que tous les futurs dirigeants français opèrent une conversion critique dans leur regard vis-à-vis des l’Afrique et des africains en général.
SUR LES INJONCTIONS DE NICOLAS SARKOZY, PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE FRANCAISE A LAURENT GABGBO
J’entends dire ceci à Nicolas Sarkozy, président de la République Française : Vous nous avez personnellement fait du tort par votre parénèse comminatoire à l’endroit d’un président africain encore en exercice et de fait, votre ultimatum est attentatoire à la considération minimale due à un chef d’Etat, fût-il du tiers-monde. Presque autant que Laurent Gbagbo à qui vous avez intimé l’ordre (au nom de quel viatique légitimatoire?) de quitter le pouvoir, vous avez jeté l’anathème sur les élans progressistes des oppositions en Afrique par votre intervention maladroite et cavalière, le genre d’incursion que votre tempérament naturel, irréfléchi et inconséquent vous incline à arborer.
Il me semble profitable pour vous d’entendre ceci : les temps ont changé et cette transition historique que vous semblez ignorer au même titre que l’antériorité des civilisations nègres qui vous est inconnue, votre méconnaissance des humanités et donc forcément, votre déficit de culture générale ne vous dispensent pas de savoir vous entourer.
Ainsi quand vous reproduisez mimétiquement les discours de révisionnistes à Dakar en 2007, vous jetez aux orties outre la connaissance scientifique, les recherches historiques et plus grave, vous entachez sur les plans politique et sociologique, les relations entre la France et l’Afrique d’un soupçon d’emprise tutélaire indéfinie et ce sont des postures qui écornent le travail de tous les Africains qui se battent pour l’universalité des cultures dans le nouveau paysage socioculturel mondial. L’universalité n’est pas l’universalisme des Lumières, encore moins la prédominance de vos modèles culturel et démocratique sur les valeurs africaines.
Les progressistes africains veulent travailler avec la France, mais aussi la Chine, les USA, le Sri Lanka, la Malaisie, la Russie, d’autres pays africains mais, plus encore, ILS ENTENDENT FAIRE ALLEGEANCE A LEURS PEUPLES ET REFUSENT DE S’INFEODER AUX INTERÊTS FRANÇAIS.
Nous n’entendons pas être des serviteurs de la France comme nos aînés et à chaque fois que vous vous adresserez à un chef d’Etat africain, je ne saurais trop vous conseiller de lui parler avec tous les égards et le respect dus à son rang ! Sinon alors, vous vous exposerez aux foudres de tous les siècles de frustration et de privations que vos ascendants et vous-même en tant que président de la France, vous avez imposés au Continent Africain !!! Tenez-vous-le pour dit une bonne fois pour toutes !
Monsieur le président, quand du haut de votre tribune, vous intimez ordre à un président africain, fût-il déchu, qu’attendez-vous en retour ? Que les Africains vous félicitent ? Vous exhumez sans le vouloir tout un imaginaire de souffrances subies et enfouies, des humiliations sourdes qui exacerbent la susceptibilité des populations dans leur ensemble. De fait, CE QUE VOUS ÊTES PREND LE PAS SUR CE QUE VOUS DITES ! Au final, vous entravez l’ uvre de bon sens pour laquelle vous vous battez par votre maladresse et tous ceux qui pensent comme vous sont assimilés à vous, à leur corps défendant ! Vous produisez l’effet inverse de celui escompté et faites tous les progressistes africains qui soutiennent le président élu en Côte d’Ivoire, Alassane OUATTARA pour des supplétifs de la France, ce qui n’est pas tolérable à l’heure des grands bouleversements géopolitiques dans le Sud.
Vous semblez ignorer que même si nous convenons tous aujourd’hui que Laurent Gbagbo a perdu les élections, il y a tout e même plus d’un million de voix qui se sont portées sur sa personne et vous ne pouvez ignorer le poids électoral, ni l’aura d’un président qui a présidé durant 10 ans aux destinées d’un pays et contribué à asseoir un semblant de paix que vous méprisez d’une tirade, d’un ad hominem qui nous fait du tort. Vous semblez vite oublier l’histoire des relations entre la France et l’Afrique et je vais vous rafraîchir la mémoire, c’est-à-dire que votre paresthésie scélérate mérite de ma part une leçon de culture générale et un strict rappel des lectures oubliées, au prétexte de votre refus à une perpétuelle repentance !
Durant 400 ans, plus précisément depuis 1441, l’Occident à dépouillé l’Afrique de plusieurs dizaines de millions de ses forces vives.
En deux siècles d’histoire, soit de 1600 à 1800, la population africaine n’a pas évolué d’une tête pour cause d’exploitation intensive de notre jeunesse, appelée à servir dans vos plantations dans les Caraïbes et aux USA (plus particulièrement à la John Hopkins University de Baltimore où j’ai effectué des recherches en 2009), l’on enseigne l’AFROCENTRISME, à savoir l’antériorité des civilisations nègres bien avant toutes les formes de civilisations préhistoriques à travers les Capsiens dans la préhistoire et jusqu’au début de notre histoire avec les royautés égyptiennes.
SUR LA PREHISTOIRE
Selon les travaux des historiens, eux-mêmes fonctions d’une historiographie qui s’institutionnalise de plus en plus, c’est au paléolithique supérieur, il y a environ 40 000 ans av. JC, que tout aurait commencé, lorsque des populations de type négroïde, que les préhistoriens ont appelées l’homme de Grimaldi envahirent l’Europe depuis la péninsule ibérique jusqu’en Ecosse et plus au Nord, vers la Sibérie, beaucoup plus à l’ouest.
Au Mésolithique, c’est-à-dire il y a environ 12 000 ans, d’autres populations négroïdes appelées les Capsiens affluèrent en Europe occidentale.
Il ne fait donc plus aucun doute que votre discours de Dakar le 26 juillet 2007 était une véritable hérésie parce que parsemé d’un tissu d’âneries, autant de reflets d’une courte vue.
Je tiens aussi à vous rappeler que l’Afrique pour la plupart des pays dont vous avez hérité de la tutelle n’a pas été conquise par vous.
RAPPELS HISTORIQUES
Prenons le cas du Cameroun, nous étions une colonie allemande dont vous avez hérité du fait d’une victoire de coalisés (dans laquelle la France a toujours su s’insérer par la duplicité notamment des accords Sykes-Picot de 1916) et de l’alliance d’un gouvernement rebelle bâti à partir de Londres en 1940 aux forces qui allaient remporter la guerre contre le colon allemand. Dans les deux cas de figures, vous avez profité de vos alliances et non de votre force militaire !
Fin de la première guerre mondiale (1914-1918)
. Le 28 juin 1919, les puissances victorieuses signent le traité de Versailles qui impose des clauses territoriales à l’Allemagne (restitution de l’Alsace-Lorraine) mais fait aussi payer à l’Allemagne l’effort de guerre fourni par la France, ce qui permet à cette dernière de financer sa reconstruction par la mise sous tutelle de cette puissance-là. C’est aussi à cette époque que sous l’égide de la SDN (Société des Nations) de peu glorieuse mémoire que le Cameroun sera placé sous mandat français, à la faveur de la victoire relative des alliées sur l’Allemagne et donc du partage de ses possessions dont la France profitera largement et j’oserais dire.lâchement.
Fin de la deuxième guerre mondiale (1939-1945)
. Vous ferez de même en 1945 lorsqu’à Yalta du 4 au 11 février 1945, les 3 véritables grands que sont Roosevelt, Churchill et Staline vous accordent une zone de contrôle de l’Allemagne libérée afin de s’assurer de la continuité de l’occupation une fois retirés outre-Atlantique (notamment pour les USA).
L’ONU naîtra de ce partage du monde-là. En Afrique, nous avons été placés par cette même ONU sous votre protectorat depuis 1945, par votre position au sein de cette nouvelle organisation et non du fait de votre puissance. Cette ONU qui instaure une nouvelle gouvernance du monde vous donne encore le bon rôle puisqu’elle permet à la France de s’octroyer le contrôle d’une bonne partie de l’Afrique dont le Cameroun qui est mis sous sa tutelle. Il est bien entendu que cette compensation permet par ailleurs au monde dit libre de contrôler l’expansion du communisme dans la fameuse doctrine de l’endiguement qui se met progressivement en place aux USA.
Les indépendances africaines (1960’s)
Le système du Direct Rule que vous avez imposé aux populations africaines continue de produire des effets pervers plus de 50 ans après nos indépendances et vous savez pertinemment pourquoi !!!
Pendant toute la période pré-indépendances, vous avez massacré des africains sur toute l’étendue de la cartographie continentale, de la Tunisie, à l’Algérie, en passant par le Maroc, Madagascar en 1947 et partout ailleurs en Afrique noire dont pour le seul Cameroun , vous avez assassiné entre 200 000 et 1 M de personnes qui réclamaient l’autodétermination. Vous avez sucé le sang des Africains y compris de leur sous-sol. Mais il vous fallait d’abord massacrer tous les opposants crédibles et charismatiques à votre impérialisme qui réclamaient une part de liberté et vous avez fait taire toutes les voix dissonantes qui avaient un certain écho chez nous et qui pour nous sont des héros et le resteront à jamais.
Le Général de Gaulle qui est votre héros fut notre bourreau en créant la Françafrique avec 2 leviers complémentaires :
1. d’une part les réseaux d’intronisation de potentats locaux par le biais de Jacques Foccart ; c’est lui qui deviendra le véritable bourreau de toutes nos revendications d’autonomie et parmi ses faits de guerre, l’on dénombrera les assassinats de leaders camerounais (Félix Moumié entre autres) et l’intronisation de tous les dictateurs africains dont la descendance perpétue l’ uvre des parents dans une logique d’obédience à la France mais surtout, de paupérisation par l’absence de réel bagage patriotique, nationaliste bien souvent consubstantiel à une allégeance au peuple qui est par excellence la voie de l’expression démocratique
2. d’autre part le financement de ces réseaux par l’intermédiaire de la société Elf sous l’égide de Pierre Guillaumat son premier dirigeant qui aujourd’hui s’est dissimulée sous la carapace d’une plus petite société Total à seule fin d’en masquer les outrages récurrents pour les peuples africains. Les trois sociétés qui ont donné naissance à Elf Aquitaine sont : la Régir Autonome des pétroles créée le 29 juillet 1939, la SNPA créée le 10 novembre 1941 et le Bureau de recherche de pétrole créé en 1945. Ces trois sociétés ont fusionné en 1966 et donné naissance à l’ERAP, en réalité Elf-ERAP et le 27 avril 1967, la marque Elf était créée avec Pierre Guillaumat à sa tête. C’est lui qui va développer les réseaux de financements de la fameuse nébuleuse qui asservit l’Afrique francophone au diktat de l’Etat français.
DE NOS JOURS EN 2010
Les potentats locaux qui sont à votre solde à la tête de la plupart des pays d’Afrique francophone, entraineront à la fois la perte de la France mais aussi celle de leurs peuples. Une véritable relation France Africaine devra se développer sur d’autres bases négociées.
CECI EST LA SEULE CONDITION D’UNE REVALORISATION DE L’IMAGE DE LA FRANCE EN AFRIQUE ! En d’autres termes, dans les années à venir, la France devra reconquérir le c ur des Africains pour que ceux-ci pansent leurs plaies béantes ! Et ce n’est pas un comportement brutal et comminatoire comme celui dont vous avez fait preuve qui aidera à cette restauration d’une image ternie par vos outrances. Et pour cause !
Le mépris affiché, les collusions criminogènes, les liaisons incestueuses, le larbinisme fortuit, les peurs viscérales, les agenouillements, les concussions institutionnalisées, les ladreries impénitentes, les intimidations, les massacres perpétrés et tus, les persécutions muettes, les sauvageries silencieuses, les viols enfouis, les violences illégitimes légalisées, les paternalismes condescendants , les ricanements sournois, les enthousiasmes pédants, les regards niveleurs, les concupiscences serviles, l’exploitation effrénée, les paupérismes engendrés, les lâchetés perpétrées, les dévoiements imposés, les richesses usurpées.AUTANT D’ACTES D’INFÂMIE PERPETUELLE et INDEFINIE ONT FINI PAR CONVAINCRE LES AFRICAINS QUE LES INTERETS FRANÇAIS SONT ANTAGONISTES DES INTERETS AFRICAINS !
Cependant, que cette maxime soit vraie ou fausse (ce que je pense personnellement), vous avez réussi par vos complots et compromissions à les incruster de façon si forte et puissante dans l’esprit de nombreux africains qui de plus, subissent au quotidien les frustrations générées par des blocages sociologiques dus au racisme larvé, au sein même du tissu social français, que toute intervention de votre part en Afrique se doit d’être mesurée : les blessures sont encore vivaces, les plaies béantes. Elles sont encore plus sensibles quand vous soutenez ouvertement un candidat à une élection en Afrique, et quand vous travestissez des votes dits démocratiques pour introniser votre candidat tel Ali Bongo au Gabon !
VOUS AVEZ FAIT DU TORT A L’AFRIQUE, MAIS AUSSI ET SURTOUT AUX LEADERS PROGRESSISTES QUI NE VOUS SONT PAS HOSTILES MAIS QUE VOUS OPPOSEZ A LEUR OPINION PAR VOTRE AMBIGÜITE PARTISANES !
Ile ne vous viendrait pas à l’idée d’influencer les élections américaines ou de critiquer Kadhafi, ou encore Vladimir Poutine. Vous aviez un faible pour les républicains et c’est Barack Obama qui a été élu, vous êtes obligés de faire avec, bien que vous n’ayez pas grande sympathie pour lui, tant vos positions sont antagonistes. Vous n’appréciez pas plus la Chine mais elle devient la première puissance économique du monde et vous devrez vous plier à sa puissance. Il en est de même des rois du pétrole dont vous abhorrez les pratiques anachroniques et pourtant vous avez besoin d’eux pour les débouchés de vos produits et autres avions. En Biélorussie, plus de 600 membres de l’opposition viennent d’être emprisonnés par Alexandre Loukachenko, qui a recueilli 79,67% des suffrages exprimés au cours d’élections entachées d’irrégularités sans que la communauté internationale ne s’offusque. Ce président qui trône sur le Belarus depuis 16 ans entame un 4ème mandat malgré les protestations des observateurs européens, mais dans un silence étonnant de l’ONU. Ces postures pleines d’impostures de la part des institutions internationales et plus particulièrement de la part des démocraties occidentales ne sont pas à même de favoriser une lecture objective de vos positionnements dans un continent appelé AFRIQUE !
Pour que la communauté internationale se ressaisisse, elle devra se réorganiser et parler d’une voix audible chaque fois qu’une violation au droit sera perpétrée dans quelque endroit de la planète où elle se déroule !
Ainsi, je tiens à vous dire ceci, Nicolas SARKOZY : N’INTERVENEZ PLUS OUVERTEMENT DANS LES AFFAIRES AFRICAINES ! CECI EST L’INJONCTION FERME DU PRESIDENT D’UN PARTI POLITIQUE CAMEROUNAIS (PAYS SOUVERAIN) QUI NE DETESTE PAS LA FRANCE (COMMENT LE POURRAIS-JE ! C’EST MA 2eme PATRIE). CEPENDANT, JE REFUSE LA SUBORDINATION DE MON PAYS A UN AUTRE ! LAISSEZ FAIRE LES DIPLOMATES ! ILS SONT PLUS SUBTILS ET TOUT AUTANT EFFICACES.
Décidément Nicolas Sarkozy, vous n’avez rien compris à l’Afrique !!!
Il y a une nouvelle configuration mondiale qui se dessine. Non seulement l’Occident n’est plus en tête de celle-ci, mais plus encore, les équilibres se déplacent du côté de l’Est et des BRIC « S » (Brésil, Russie, Inde, Chine.auxquels il faudra rajouter l’Afrique du Sud (« S » pour South Africa) qui vient d’y être invitée)
Il n’ya plus qu’en Afrique que la France jouit d’un poids politique grâce à ses marionnettes aux ordres, mais si elle veut pérenniser ses avantages économiques et d’approvisionnements en matières premières, elle devra travailler EN PARTENARIAT avec les Africains et non plus leur imposer ses volontés. Il m’apparaît en truisme que l’intérêt de la France est donc dans la convergence de vues avec des leaders africains clairvoyants et non plus dans des diktats qui viendraient de la France car les Africains, au même titre que les Occidentaux voient le monde changer et les équilibres d’antan vaciller ! Alors, ils revendiquent leur propre révolution culturelle et sont prêts à s’accrocher à tout leader qui leur tiendrait un discours nationaliste, car pour eux, il sera toujours meilleur que les chefs d’Etat à votre solde. Si vous avez conscience de cela, alors, vous devrez faire profil bas à l’avenir et laisser les africains régler leurs problèmes.
Une autre problématique concerne le conseil de sécurité de l’ONU dans lequel ne figure aucun pays du Sud en tant que membre permanent ayant droit de veto. Si vous voulez aider les africains, arrêtez d’en faire des porte-voix pour des décisions que vous prendrez avec leur présence presque inutile au conseil de sécurité où vous êtes membres permanents à la faveur de la seconde guerre mondiale qui commence à dater alors que le monde lui-même a changé depuis le nouvel ordre mondial prôné par Bush Père en 1985.
J’entends vous amener ici et avec vous, tous les futurs dirigeants français à une nouvelle forme de coopération qui s’affranchira des ingérences malsaines et des connivences mafieuses dans les rapports entre la France et les nouvelles formes de gouvernance africaine, afin que nous parvenions de concert à chanter un hymne du changement qui scellera le nouveau rapport de l’Afrique à la FRANCE : UNE REELLE ET MUTUELLE CONSIDERATION DANS LE RESPECT DES MULTIPLES RICHESSES ET TALENTS DES UNS ET DES AUTRES, DANS LE RESPECT MUTUEL ET L’EQUIVALENCE DANS LES REPRESENTATIONS ! A DEFAUT, L’IMAGINAIRE DE L’AFRICAIN PERCEVRA TOUJOURS LE FRANCAIS COMME UN FAUCON ET UN VAUTOUR QUI S’ENGRAISSERA DU SANG DES ARICAINS ! C’EST UNE QUESTION D’INTERET MUTUEL, C’EST UN AVENIR A REINVENTER ENSEMBLE !
Laurent Gbagbo continue de revendiquer sa légitimité alors que de nombreux pays accentuent la pression
Le paradoxe de la situation
Depuis la décision du conseil constitutionnel d’invalider la victoire proclamée d’Alassane Ouattara et de donner Gbagbo vainqueur des dernières présidentielles en Côte d’ Ivoire (CI), les jours se suivent et se ressemblent à Abidjan. En réalité la situation est d’autant plus inquiétante que la communication entre les deux camps est aujourd’hui rompu. Abidjan est divisé en deux, une partie qui semble soutenir Gbagbo et l’autre Ouattara. En l’absence de média indépendant, l’une ou l’autre des parties est fortement influencée par les communications qu’elle reçoit, ce qui est très dangereux parce qu’à mon avis, aucun dialogue ne peut être envisagé dans cette situation, nous a fait savoir Moussa Abdou, un camerounais à qui l’entreprise basée à Abidjan lui a prescrit de rentrer dans son pays par « Précaution ». Alassane Ouattara, dont l’élection a été reconnue par la communauté internationale, a demandé aux ivoiriens de « cesser les activités » en Côte d’Ivoire à compter de ce lundi 27 décembre, « jusqu’au départ du pouvoir de Laurent Gbagbo », selon des informations rapportées par des sources médiatiques à Abidjan. Un appel est soutenu par une coalition de partis politiques proche de Ouattara et qui fait suite à « un appel à la désobéissance » lancé par Guillaume Soro le 21 décembre mais qui n’avait pas été suivi d’effet à Abidjan, la capitale économique du pays. Selon de nombreux observateurs, l’appel pourrait ne pas être suivi. La théorie du complot présenté par Laurent Gbagbo semble fonctionner sur de nombreux abidjanais. C’est dans ce contexte que la pression se fait de plus en plus forte sur Laurent Gbagbo, qui bénéficie quand même de la sympathie de nombreux citoyens en Afrique, comprenant son combat. Un de ses avions a été saisi par le gouvernement français en Suisse.
Les positions plus que jamais tranchées
Les pays de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest on fait savoir qu’ils ne souhaitaient aucun compromis avec Gbagbo qui doit « quitter » le pouvoir en Côte d’Ivoire où aucun gouvernement d’union nationale n’est envisageable, a déclaré vendredi le chef de la diplomatie nigériane. Nous sommes déterminés à voir Gbagbo quitter le pouvoir, a souligné le ministre nigérian, dont le pays assure la présidence tournante de l’organisation sous-régionale. Intervenant ce lundi 27 décembre 2010 sur le sujet, le ministre français de la Défense, Alain Juppé a fait savoir que la France était préoccupée, pourtant jusqu’ici, aucun acte de représailles n’a été commis sur un français ou tout autre étranger à Abidjan, Cette vigilance est nécessaire parce que ça peut déraper, a dit le ministre de la Défense sur une radio française. Le gouvernement français garde néanmoins l’option d’utiliser la violence en cas d’atteinte aux biens et personnes des français installés en côte d’ivoire. Un discours qui a le mérite de confirmer l’argument de Gbagbo selon laquelle la France en côte d’ivoire avec ses alliés sont des force d’occupation et d’ingérence étrangères. Le Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH) affirme disposer d’accusations étayées faisant état de la mort d’au moins 173 personnes dans des violences et des arrestations pendant la période allant du 16 au 21 décembre. L’ambassadrice des Etats-Unis auprès du HCDH, Betty E. King, a parlé pour sa part de près de 200 personnes tuées dans les violences qui ont suivi le deuxième tour du scrutin. Une nouvelle semaine commence… Sans issue visible!
Alassane Ouattara et son premier ministre Guillaume Soro, « retranchés » dans un hôtelJournalducameroun.com)/n
L’UPC, le Manidem et le PDS n’ont pas pu tenir leur meeting. Plusieurs personnes interpellées par les forces de l’ordre
La crise ivoirienne gagne l’Afrique, et notamment le Cameroun où les populations suivent de très prés l’évolution de la situation dans ce pays de la sous région Afrique de l’ouest, actuellement divisé en deux, entre le camp Laurent Gbagbo reconnu par la cour constitutionnelle comme le vainqueur de la récente élection présidentielle, et Alassane Ouattara reconnu comme le président élu par la commission électorale indépendante et soutenu par la communauté internationale. Dans la ville de Douala ce jeudi, 23 décembre 2010, la manifestation de soutien au Président Laurent Gbagbo a été réprimée par les forces de l’ordre, au stade Marion de la cité Sic. Ce mouvement était organisé par les partis de l’opposition, en occurrence l’Union des populations du Cameroun, Upc, le Mouvement Africain pour la Nouvelle Indépendance et la Démocratie, Manidem, et le PDS. Quelques minutes après, les forces de l’ordre étaient également postées devant le siège du Manidem, au carrefour Tif à Akwa, afin de réprimer toute autre tentative de manifestation. Il faut dire que cette action selon les leaders de l’opposition, visait comme nous le disions tantôt, à soutenir le Président ivoirien Laurent Gbagbo, et à contester l’attitude de la communauté internationale qui continue de reconnaître Alassane Ouattara comme le président élu de la Côte d’Ivoire. L’action d’hier faisait suite à la mission d’information menée cette semaine à Douala et à Yaoundé, par deux émissaires du camp de Laurent Gbagbo, venus justement informer le peuple camerounais sur ce qui s’est réellement passé lors de l’élection présidentielle, voire après le scrutin.
Drogba lance un appel d’apaisement
On se rappelle que l’appel du camp Ouattara de marcher sur la radio et télévision ivoirienne, Rti, avait tourné à l’affrontement entre les deux camps, entraînant ainsi plusieurs morts et de nombreux blessés. A cet effet, le camp d’Alassane Ouattara soutenu par la communauté internationale, a exigé hier jeudi, qu’une mission de la Cour pénale internationale enquête sur des violences perpétrées par le camp de son adverse, et qui ont fait 173 morts en 5 jours, selon les chiffres de l’ONU. Dans la journée de ce jeudi également, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a adopté par consensus, une résolution dénonçant les « atrocités » commises après les élections de novembre. Résolution adoptée au terme d’une session spéciale consacrée à la Côte d’Ivoire. Les footballeurs ivoiriens quant à eux, ne sont pas insensibles à la situation actuelle qui prévaut dans leur pays. Dans un communiqué rendu public hier jeudi, le capitaine de l’équipe nationale Didier Drogba, a lancé un appel solennel à l’apaisement » en Côte d’Ivoire, actuellement divisé en deux.
Affiche de campagne du candidat Laurent Gbagbo, qui compte des soutiens au Camerounhttp://www.ivoirediaspo.net)/n
Malgré l’échec de la marche organisée jeudi dernier pour la prise de la télévision publique et qui a causé de nombreux morts, le camp Ouattara envisage de recommencer
Encore de violents affrontements envisagés ce vendredi
La Côte d’ivoire retient ce matin son souffle. Les partisans d’Alassane Ouattara candidat à la dernière présidentielle, déclaré vainqueur par la Commission Electorale Indépendante (CEI) et éconduit par le conseil constitutionnel au profit de son adversaire Laurent Gbagbo au pouvoir, a décidé de remettre pour ce vendredi 17 décembre 2010, la marche pour la prise de la télévision publique ivoirienne, la RTI. Jeudi dernier, une tentative analogue a plongé Abidjan dans une violence dont les conséquences exactes en termes de pertes humaines ne sont pas clairement définissables. A la demande de Guillaume Soro actuel premier ministre d’Alassane Ouattara, de nombreux partisans se sont retrouvés dans la rue. S’en serait suivi des détonations de gaz lacrymogène et des tirs de sommation dans plusieurs quartiers d’Abidjan, selon des sources médiatiques ivoiriennes. Selon Amnesty International, cette manifestation aurait provoqué la mort de neuf manifestants non armés. Un chiffre que confirme le camp Gbagbo qui rajoute cependant que 10 membres des forces armées ont aussi été tués. Dans le camp d’Alassane Ouattara, on donne un bilan plus élevé. «Il y a eu une trentaine de morts et 110 blessés à Abidjan», a affirmé son premier ministre Guillaume Soro. Tous ces bilans ne sont cependant pas confirmés par des sources strictement indépendantes.
Laurent Gbagbo de plus en plus sous pression
Ces affrontements débutent alors que de nombreux pays et organisations internationales mettent la pression sur Laurent Gbagbo pour qu’il quitte le pouvoir. Le Parlement européen a déclaré soutenir jeudi la décision de l’Union européenne (UE) d’imposer des sanctions à l’encontre du président sortant Laurent Gbagbo, appelant la Haute Représentante de l’UE à la diplomatie et à la politique de sécurité, Catherine Ashton, à présenter une nouvelle initiative pour soutenir Alassane Ouattara qui a été déclaré vainqueur de la présidentielle par la Commission électorale indépendante de la Côte d’Ivoire. Dans une résolution adoptée en session plénière du Parlement européen à Strasbourg, M. Gbagbo a été appelé à « se retirer et céder le pouvoir à M. Ouattara ». Toutes les parties concernées ont été également « appelées à enrayer tout risque d’escalade de tension et à empêcher tout affrontement ». Les Etats unis eux ont de nouveau mis la pression sur Laurent Gbagbo, assurant qu’il dispose d’un «temps limité» pour céder le pouvoir à Alassane Ouattara. «Nous avons des raisons de penser qu’il reçoit le message», a déclaré un haut responsable américain, selon une information rapportée par le quotidien français le Figaro. Le Conseil de sécurité de l’ONU a pour sa part mis en garde les auteurs d’attaques contre des civils, soulignant qu’ils seront tenus responsables de leurs actes et «traduits en justice». La France aujourd’hui joue la carte de la réserve, après avoir quand même contribué à pourrir la situation avec un soutien précipité à Alassane Ouattara. Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) Luis Moreno-Ocampo a ainsi prévenu jeudi qu’il engagerait des poursuites contre quiconque serait responsable de violences meurtrières, dans un entretien à la télévision France 24.
Des observateurs reprochent la radicalisation des deux bords
De nombreux observateurs reprochent aujourd’hui à l’ensemble des parties prenantes, la radicalisation de leurs propositions. Dans le camp de Laurent Gbagbo, le problème est désormais transformé en lutte contre l’ingérence de la France et des Etats-Unis. « Il s’agit d’une ingérence grave dans les affaires intérieures de la Côte d’Ivoire de la part de la France et des États-Unis. Cette ingérence s’est faite d’abord au Conseil de sécurité à New York, puisque le représentant des services extérieurs des Nations Unies a reçu des fortes pressions pour que le président de la Commission électorale indépendante, qui normalement siège de façon collégiale et par consensus, soit amené dans les locaux de l’ONUCI à Abidjan pour proclamer les résultats » a fait savoir l’actuel ministre des affaires étrangères de Gbagbo, Alcide Djédjé, dans une interview accordé à un média ivoirien. Pour la « communauté internationale » la victoire d’Alassane Ouattara ne fait aucun doute et Laurent Gbagbo n’a d’autre choix ou d’autre offre que de partir. Une radicalisation qui laissent un peu perplexe, lorsqu’on sait les élections à Haïti qui se déroulent aussi dans un contexte de crise pourront grâce à la médiation américaine, être reprise. La société civile ivoirienne dont on parle peu dans cette crise, se prononce en faveur d’un compromis politique. L’Organisation pour la démocratie et la justice en Côte d’Ivoire (Odjci), estime que « la solution est beaucoup plus politique que juridique », ajoutant que dans la recherche de ce compromis, la Commission électorale indépendante (CEI) « pourrait être autorisée à organiser de nouvelles élections ». La Convention de la société civile ivoirienne (CSCI), propose quant à elle que les « les bureaux de votes où des irrégularités auraient été relevées soient recensés et que les votes y soient recomptés sous la supervision d’institutions compétentes et d’observateurs qualifiés ». Des appels qui risquent de ne pas être suivis. Malgré la confusion ce jeudi, le gouvernement Laurent Gbagbo a tenu son premier conseil de ministres. De son côté les forces onusiennes ont définitivement indiqué leur parti pris dans cette crise. 800 casques bleus campent désormais autour du quartier général de Ouattara.
La marche a dégénéré le 16 décembre à AbidjanFigaro.fr)/n