Yaoundé: les commerçants sommés de libérer le centre-ville avant le 18 décembre

Le préfet du département du Mfoundi, Jean Claude Tsila indique que des comptoirs sont mis à leur disposition au marché Mokolo.

Ils sont sommés de quitter la Poste-centrale et ses alentours avant le 18 décembre prochain. Une mesure, selon Jean Claude Tsila, préfet du département du Mfoundi qui découle des résolutions prises lors de la réunion de concertation tenue le 1er novembre 2019.

Assises qui ont permis de mettre à la disposition des vendeurs installés eu centre-ville, des comptoirs au marché Mokolo. Espaces disponibles depuis le 13 novembre 2019. A ce sujet, le préfet indique que ces vendeurs disposent encore de huit jours pour occuper leurs comptoirs, faute de quoi les espaces seront attribués à d’autres postulants.

La dangereuse course des vendeurs ambulants au Cameroun

Ces vendeurs à la sauvette bravent quotidiennement nombres d’obstacles pour se faire une place au soleil

Si je suis venu vendre dans la rue, c’est parce qu’un homme doit se battre. Et comme les magasins sont chers, nous n’avons pas les moyens pour en louer. Vous nous voyez au milieu de ces voitures, ce n’est pas que nous sommes fiers de ce boulot! C’est juste qu’il faut se faire une petite place au soleil au lieu de se pavaner au quartier. Je n’ai pas honte de ce que je fais. Seul tuer ou voler me ferait honte.
Romuald

On les voit tous les jours, à chaque carrefour, sur les grandes voies et artères publiques de la ville de Douala, se faufilant entre les véhicules, et très souvent au risque de leur vie. En main, ils transportent des confiseries (bonbons et chewing-gum), des mouchoirs, des appareils électroménagers, des objets décoratifs, des ustensiles de cuisine et autres. Jeunes filles et garçons, peu importe, ils sortent de la maison assez tôt, souvent à six du matin, pour une interminable journée. A la question de savoir pourquoi ils se lèvent aussi tôt, la réponse est la même : « il faut bien aller au travail ! ». Romuald, âgé de 28 ans, est un jeune camerounais, en qui l’espoir d’un lendemain meilleur grandit de jour en jour. Il se rend à son lieu de travail, à la montée Mboppi, à 7 heures. A pied ou en voiture, il se démène pour s’y rendre.

Origine de ces produits
Cela dépend des produits vendus bien évidemment. Selon Herman, un autre vendeur, leurs produits leur sont livrés par des Libanais, propriétaires de grands magasins à Akwa, Bonanjo, Bonapriso. Certains disent être des employés de ces gros bonnets mais préfèrent vendre à la criée. Les plus chanceux s’octroient la marchandise à leurs propres frais. Et côté revenus, ceux qui ont de la poigne s’en sorte en fin de journée avec près de 15 à 20 000 FCFA il y a des jours où nous ne vendons rien et cela peut durer des semaines précise Romuald. Hermine, quant à elle, vend des mouchoirs jetables, des chewing-gums, bonbons et biscuits à Bépanda. En fait, elle n’a pas eu de choix : On ne mange pas tous les jours à la maison et j’ai décidé, avec l’aide de ma tante, de faire ce commerce qui me rapporte au moins 2500 FCFA par jour. Pour Calvi O., jeune artiste en herbe, vendre les montres, bracelets et autres chaînes lui permettra de terminer sa maquette. Sous la pluie comme sous le soleil, ces jeunes ne baissent pas les bras, au contraire. Marchandises en main et visiblement fatigué par la course qu’il mène derrière toutes les voitures qui passent par le rond point IVe vers Deido, Alain raconte comment lui et son frère se sont retrouvés dans cette activité : Les parents n’ont pas eu assez d’argent pour que nous puissions poursuivre nos études. Après le départ de notre s ur pour l’Europe, la vie est devenue tellement difficile à la maison qu’il a fallu trouver des moyens pour s’en sortir. Ceci était l’une des solutions. C’est dur, mais on fait avec.

Selon la dizaine d’automobilistes abordée, ces vendeurs ne font pas de mal, même si parmi eux il y a quelques brebis galeuses qui donnent une mauvaise image de leur travail. Au final, une seule et grande idée ressort des propos de ces vendeurs ambulants: Nous voulons juste avoir de quoi manger, sans avoir besoin de quémander ou de voler, ajoute Alain.

Vendeuse de cacahuètes
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Assainissement de Yaoundé: Les vendeurs tiennent tête à Tsimi Evouna

Après le passage des engins de la Cuy au centre commercial, quelques uns des commerçants déguerpis se sont réinstallés

Après le passage des engins de la communauté urbaine de Yaoundé (Cuy) dans le centre commercial, quelques uns des commerçants déguerpis sont revenus s’installer. Des vendeurs de Cd, des vendeuses de plantain à la braise, des cordonniers, des gérants de call box, les vendeurs de téléphone portable, des vendeurs de chaussures.sont toujours sur les lieux. Quelques uns installent encore leur marchandise, sur le qui vive. Nous n’avons aucun autre endroit où aller. Il nous faut survivre. C’est ici que nous avons de quoi vivre, alors nous ne comptons pas partir, explique un vendeur de Cd au marché Central de Yaoundé.

Dans la majorité des cas, «ce sont les vendeurs ambulants qui se sont installés. Nous qui avions des comptoirs, nous sommes au chômage. Nos comptoirs ont été cassés et nos marchandises ont été pillées. Nous allons juste chercher un peu d’argent et nous installer dans un autre endroit», explique Richard Diake, vendeur au marché Central. A l’Avenue Kennedy ou encore au niveau de l’immeuble de la Mort, c’est le même scénario qu’au marché Central. Quelques uns des vendeurs déguerpis sont bel et bien là. Ils se sont installés de nouveau et ne comptent pas partir malgré les menaces de Gilbert Tsimi Evouna, Délégué auprès de la communauté urbaine de Yaoundé: chaque fois qu’ils viennent nous chasser, nous fuyons. Mais dès qu’ils sont partis nous nous réinstallons de nouveau. Nous sommes prêts à tout moment à prendre la fuite dès que les agents pointent à l’horizon. Nous ne pouvons pas faire autrement. C’est notre seul gagne pain, raconte un commerçant qui expose ses tableaux.

Les commerçants réinstallés
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Certains vendeurs de téléphone portable préfèrent installer leurs marchandises dans la malle arrière des véhicules pour être prêts à emballer à tout moment. C’est là que les clients viennent marchander. Les gérants de call box quant à eux accrochent les affiches de leur box sur eux et exercent leur activité comme d’habitude.
Même si quelques commerçants reviennent à la chasse, la rue demeure plus libre. Le trottoir est assez dégagé. La route parait plus grande. La circulation est devenue plus fluide sur les grandes artères de la ville. Les devantures des boutiques sont devenues plus visibles. Les parkings sont libres et l’on voit déjà des voitures garées à l’endroit où étaient installées les marchandises la semaine dernière avant les casses. Pour les automobilistes, c’est très bien pour nous de rouler quand la voie est ainsi libre. Le Délégué du gouvernement fait du bon travail, martèle Jean Mbarga, chauffeur de taxi. Mais pour les personnes déguerpis, il fait du bon travail mais il faut qu’il pense à nous recaser.
L’action que mène Tsimi Evouna, depuis la semaine dernière dans le Centre ville vise à donner une physionomie plus avenante à la capitale politique du Cameroun. Pour cela, il compte casser encore. Et il dit que des mesures sont prises pour que ces commerçants ne viennent plus se réinstaller. Mais sur le terrain, les concernés ne sont pas prêts à quitter cet endroit malgré les énormes pertes qu’ils enregistrent après chaque passage des agents de la Cuy.

Pendant les casses
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Fait insolite à Yaoundé : Un marché à l’immeuble rose

Un nouveau marché s’est créé à quelques mètres de l’entrée principale de l’immeuble Rose qui abrite plusieurs ministères

C’est juste un parking et une bretelle qui séparent ce marché de l’immeuble ministériel. L’image est insolite mais réelle et le visiteur qui débarque pour la première fois dans ces lieux se croirait dans un marché de l’un des quartiers populeux de Yaoundé tel que Mvog Mbi, Mvog Ada ou Ekounou. Certaines femmes s’activent à braiser du poisson, du poulet, dégageant la fumée et la chaleur ; d’autres femmes vendent du riz, plantain, macabo, haricot, ndolè etc.
Dans un autre coin, se vend la boisson (bière, jus et eau). Le coin est animé par des consommateurs qui discutent des sujets d’actualité ou d’autres choses. Les fumeurs peuvent aussi se satisfaire sur place car, la cigarette fait aussi partie des produits qu’on y retrouve. Et c’est sur des bancs de fortune ou des casiers de bière que s’asseyent des consommateurs. D’un autre côté du marché se trouvent alignées des photocopieuses gérées par des jeunes qui « chassent » des clients. Les gérants des « call-box » ont également leurs places dans ce melting-pot commercial.

L’immeuble rose.
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Ce nouveau marché, véritable curiosité dans un endroit aussi sensible et stratégique de la capitale, étonne plus d’un observateur. D’abord, son décor contraste avec celui des différents bâtiments abritant les ministères des fiances, du travail et de la sécurité sociale et surtout, « l’immeuble Rose » qui abrite des ministères du tourisme, du commerce, des petites et moyennes entreprises, de l’économie de la planification et de l’aménagement du territoire. La plupart des personnels de ces ministères et des visiteurs prennent leurs repas de midi dans cet endroit. Les cantines étant inexistantes dans les ministères. L’affluence et l’animation qui y règnent illustrent la bonne marche du business. Les fonctionnaires ont donc leurs restaurants où ils peuvent d’ailleurs manger à moindre coup. Même certains collaborateurs des ministres viennent s’y désaltérer nous confie un vendeur de bières. Ce marché qui s’effectue en plein air est ouvert au petit matin avec l’arrivée des commerçants qui transportent leurs matériels de travail et leurs aliments. Ils se ferment le soir avec la fin des activités à l’intérieur et aux alentours de l’immeuble Rose.

Photocopieuses en plein air
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Mais la question que l’on se pose ici est de savoir pourquoi un tel marché peut prospérer à cet endroit ? Au regard des travaux d’embellissement de la ville de Yaoundé, menés un peu partout, ce marché qui prospère devant des ministères aurait pu être remplacé par la construction d’un centre commercial ou un restaurant conforme qui pourra cadrer avec le milieu. La communauté urbaine de Yaoundé ne s’est pas encore prononcée au sujet de ce marché. Les commerçants et autres vendeurs disent être en règle avec la commune. Le moins que l’on puisse dire est que la vente de l’alcool peut avoir un impact négatif sur le travail de certains fonctionnaires dont quelques uns pourraient perdre la lucidité. On peut aussi craindre des dérapages de toutes natures causés par les effets pervers de l’alcool. Des vols et agressions qui peuvent y survenir, sont susceptibles de créer un climat d’insécurité dans cet endroit, où il n’existe aucun poste de police pouvant dissuader d’éventuels fauteurs de troubles.

« Restaus rapides »
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Friperie: Le commerce nourrit son homme

De nombreux jeunes se lancent dans cette activité pour pouvoir subvenir à leur besoins. Reportage.

C’est au marché central, marché Mokolo, marché du Mfoundi que le commerce de la friperie est plus accentué. Les habits dits de 1er ou de 2ème choix sont étalés sur des plastiques à même le sol en bordure de route. D’autres vêtements sont entassés ou emballés dans de ballots prêts à être proposés aux clients. On y trouve tout type d’habits: des pantalons pour femmes, hommes, des chemises des sous-vêtements des chaussettes des serviettes des vestes etc.
Dans d’autres marchés de la capitale on retrouve également des chaussures pour hommes femmes et enfants. On assiste parfois à une sorte de vente aux enchères pendant lesquelles les prix oscillent entre 1000 Francs Cfa et 2500 Francs Cfa. Des prix qui sont d’ailleurs discutables. Et c’est certainement ces petits prix qui amènent de nombreuses personnes à s’approvisionner dans le marché de la friperie. Valère jeune vendeur de friperie nous révèle qu’il reçoit toute catégorie de clients, Surtout le samedi car dit-il,  » les fonctionnaires sont libres et peuvent venir acheter les habits ici ». Lui, se ravitaille au marché du Mfoundi chez son frère qui à son tour s’approvisionne au marché central de Douala. A côté de lui, un autre vendeur vante ses vestes qu’il vend à 500 Francs Cfa la pièce. Quelques clients s’arrêtent, trient ou partent en promettant de revenir plus tard.

Un vendeur de friperie qui négocie avec le client
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La ruée des clients vers la friperie est motivée par le coût élevé de la vie car certaines personnes ont du mal à s’offrir un habit à 10000 Francs Cfa ou à 25000 Francs Cfa. Pour Josiane,  » ce que nous achetons ici comme habit est de la bonne qualité. Quand vous le lavez et vous repassez on ne dirait pas que c’est de la friperie ». En effet les vêtements de la friperie ont une odeur particulière qui disparait après le lavage et le repassage des vêtements. Dans les marchés des jeunes filles laissent des « boutiques » pour aller faire le tri à la « fripe ». Le marché a ainsi pris une grande ampleur à Yaoundé et dans d’autres régions du pays. Il est plus exercé par des femmes et des jeunes sans emplois et fait partie de petits métiers du secteur informel qui occupe une place non négligeable dans l’économie. Valère nous dit qu’il peut rentrer chez lui avec un bénéfice de 2000 Francs Cfa chaque jour. Mais il faut souligner que la garantie sanitaire n’est toujours pas assurée dans le marché de la fripe. Certains vêtements tachetés ou sales sont vendus aux clients. Il importe donc de les laver au préalable pour éviter d’être exposé à certaines maladies de la peau. Etalés en bordure de route, ces habits sont exposés aux intempéries. Il faudrait alors observer les règles élémentaires d’hygiène en les lavant et en les repassant pour tuer d’éventuels microbes.

Si le métier nourrit son homme, il n’en demeure pas moins que son caractère informel ne donne aucune sécurité sociale à ceux qui l’exercent. Aussi, faudrait-il que l’Etat pense à règlementer le secteur de cet autre pan de l’économie nationale.

Friperie en plein coeur de Yaoundé
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