L’Agence de régulation de télécommunication (l’ART) a sanctionné ces opérateurs de téléphonies mobiles ce 25 mai 2023 pour mauvaise qualité de service.
D’après un communiqué rendu public ce 25 mai 2023, les opérateurs mobiles concessionnaires de téléphonie mobile Camtel, Mtn Cameroon, Orange Cameroun et Viettel Cameroun, ont été sanctionnés pour un montant global de six milliards (6 000 000 000) F.CFA. Motif évoqué par le Pr Philémon Zoo Zame, DG de l’ART, manquement aux obligations de couverture et de qualité des services de communications électroniques contenues dans leurs cahiers de charges respectifs.
En effet, à en croire Digital Business Africa, l’ART a effectué plusieurs missions de contrôle en 2022 et 2023 suivies des mises en demeure. Le communiqué de ce jour indique donc les sanctions ainsi qu’il suit :
– MTN Cameroon : un milliard quatre cent millions (1 400 000 000) FCFA ;
– ORANGE Cameroun : deux milliards deux cent millions (2 200 000 000) FCFA;
– VIETTEL Cameroun : un milliard six cent millions (1 600 000 000) FCFA.
« Ces sanctions font suite aux manquements récurrents observés dans le cadre du suivi des obligations de couverture et qualité des services de communications électroniques contenues dans leurs cahiers de charges respectifs », précise le Pr Philémon Zoo Zame, DG de l’ART.
Plus encore, apprend-on, les pénalités sus évoquées n’excluent pas des sanctions administratives à l’encontre desdits opérateurs entre autres, la réduction de la durée de la concession et /ou le retrait de celle-ci.
L’ART rappelle que ces sanctions pécuniaires constituent des titres exécutoires au sens des dispositions du décret n°2020/ 727 du 03 décembre 2020 portant réorganisation et fonctionnement de l’ART.
Dans son communiqué, le Directeur Général de l’ART rassure les consommateurs que le Régulateur mettra en œuvre tous les leviers d’action disponibles suivant la réglementation en vigueur pour que les opérateurs concessionnaires de téléphonie mobile offrent aux abonnés, sur l’étendue du territoire national, des services des communications électroniques de qualité satisfaisante.
L’Agence de régulatioon des Télécommunications a évalué les performances des quatres principaux opérateurs (MTN, Orange, Camtel et Viettel) au Cameroun.
L’ART au termes de son évaluation de perfomances a servi 13 mises en demeure aux opérateurs suscités, assorties d’un délai de mise en oeuvre des mesures correctives.
MTN Cameroon et Orange Cameroun ont pour leur part engagé des travaux d’optimisation des performances de leurs réseaux de téléphonie mobile dans le pays. Il s’agit d’une directive de l’Autorité de régulation des télécommunications du Cameroun (ART) pour améliorer la qualité des services télécoms.
Ce ne sont pas les premières mises en demeure que le régulateur adresse à ces opérateurs. En novembre 2022, l’ART en avait adressé aux mêmes opérateurs pour manquement à leur obligation de qualité de service à l’issue de contrôles de performances de leurs réseaux.
A ce moment, les opérateurs s’étaient engagés à mener des actions pour remédier aux défaillances relevées. Ils ont notamment prévu d’investir un montant total de 156 milliards F en 2023 pour étendre la couverture du réseau et améliorer la qualité de service.
Une amélioration de la qualité de service qui n’est pas du tout visible. Rendu à la première moitié du second mois de l’année, les abonnés sont aux abois. « Le réseau Orange Pamla où c est mon téléphone qui ndem déjà ???? », un ras le bol qui est partagé sur la toile depuis un moment. « Les camerounais ont fait quoi à Dieu pour mériter des opérateurs qui ne peuvent pas nous permettre d’avoir un bon réseau. Appel, connexion, meme le SMS? », enrage un autre internaute
L’Agence de régulation des télécommunications déplore d’importants manquements constatés sur l’ensemble du territoire national. Son patron menace de sanctionner les opérateurs.
Le réseau de téléphonie mobile est brouillé depuis quelque temps au Cameroun. Des plaintes successives des consommateurs suivies des messages d’excuses des opérateurs traduisent le mal-être du secteur.
Il y a quelques heures, le député Cabral Libii donnait son témoignage à propos sur Twitter. « Je ne sais pas pour vous, mais moi je trouve qu’il y a depuis quelques temps, quelque chose d’étrange avec le crédit d’internet au Cameroun, tous réseaux confondus. L’ART doit se pencher sur cette affaire », lance le président du Parti camerounais pour la réconciliation nationale.
De son côté, l’Agence de régulation du secteur confirme les manquements qui suscitent les plaintes interminables des consommateurs. Cette confirmation se fait « à la suite des contrôles effectués par des équipes de la brigade des contrôles sur l’ensemble du territoire national », informe le directeur de l’Art dans un communiqué.
Ces audits révèlent « d’importants manquements imputables aux opérateurs de téléphonie mobile en ce qui concerne notamment la qualité de service, la couverture et la performance des réseaux d’accès, les offres tarifaires et l’utilisation des fréquences radioélectriques », explique Philémon Zoo Zame.
Comme mesures pour pallier ces désagréments, le patron de l’Art assure que « des mises en demeure ont été adressées aux opérateurs Orange Cameroun, MTN Cameroun, Viettel et Camtel. Par ailleurs, le régulateur a programmé une série de missions d’évaluation des systèmes de monitoring de la qualité de service offerte aux abonnés par lesdits opérateurs et la première a été effectuée à Douala le 25 octobre 2022 au Datacenter de l’opérateur MTN Cameroon », informe le directeur général de l’Agence.
Ainsi, l’Art insiste dans les écrits « que la fourniture optimale des services de communication électroniques soit rétablie par les opérateurs susmentionnés dans les meilleurs délais », sous peine de sanctions.
Il remplace à cette fonction Haman Oumar dont le management était décrié par le personnel.
Le 30 avril 2021, le président du conseil d’administration de Viettel, Baba Ahmadou Danpullo, a nommé un nouveau Directeur général à la tête de cette entreprise propriétaire de la marque de téléphonie mobile Nexttel. « M. Yaoussou Benoît dont le poste est basé à Douala, mènera ses tâches et des prérogatives dans le respect de sa fiche de poste, des instructions de sa hiérarchie ainsi que du règlement intérieur de Viettel Cameroun », précise l’article 2 de ladite décision. »
Benoît Yaoussou, est un inspecteur des Postes et Télécoms, ancien cadre du ministère des Postes et des Télécoms, puis de l’Agence de régulation des télécommunications (ART).
Il remplace Haman Oumar dont le management était décrié par le personnel. Le Syndicat national autonome des travailleurs des nouvelles technologies de l’information et de la communication (Syntic) dénonçait la réduction unilatérale, le 23 mars 2020, de 50% des salaires des employés au mépris des dispositions de la convention collective nationale des télécommunications et des métiers connexes, la non-application du code travail et de la convention collective, l’absence de dialogue social etc.
Nextell a réalisé un chiffre d’affaires de 206,77 millions de dollars, soit 21,8 % du chiffre d’affaires global du marché de la téléphonie mobile au Cameroun en 2019, selon le cabinet d’intelligence économique Omdia.
Détentrice de la 3e licence de mobile au Cameroun depuis 2021, Nextell est détenue à 70% par le groupe vietnamien Viettel Global Investment SA, contre 30% par Bestinver Cameroon SA, une entreprise contrôlée par le milliardaire Baba Danpullo.
Le vice-Premier ministre vietnamien, Pham Binh Minh, a rencontré le 27 septembre à New York le ministre des Affaires étrangères du Cameroun. Entre autres sujets abordés: le cas Viettel
Le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Vietnam, Pham Binh Minh, a demandé dimanche au gouvernement camerounais de mettre en uvre des mesures appropriées pour préserver les «droits légitimes» des investisseurs vietnamiens dans le pays, y compris ceux de l’opérateur de téléphonie mobile Viettel. En parlant de cette société, M. Pham Binh Minh a indiqué qu’elle se retrouve «confrontée à des difficultés».
Le groupe vietnamien Viettel a acheté la troisième licence de téléphonie mobile au Cameroun en créant Viettel Cameroon S.A, sa filiale locale, qui opère sous la marque commerciale Nexttel. Premier à expérimenter la technologie 3G sur son réseau, elle a lancé ses activités le 18 septembre 2014.
L’exploitation de la technologie 3G avait été accordée exclusivement à Nexttel au titre d’avantage de compétitivité lors de l’attribution de sa licence, en décembre 2012. Cette exclusivité est révolue depuis le 14 décembre 2014. La société voulait voir cette exclusivité prolongée jusqu’en 2016 mais le ministère des Postes et des Télécommunications, qui a indiqué qu’il n’était pas comptable du retard accusé par Nexttel dans le lancement de ses activités, a accordé de nouvelles licences, dont la 3G, à MTN Cameroon et Orange en mars 2015.
Les relations entre Viettel Cameroun S.A et les autorités camerounaises ont souvent achoppé sur la question de la représentativité de la main d’ uvre locale dans les ressources humaines de l’entreprise.
L’arrivée de Viettel devrait ouvrir la voie à des projets de collaboration dans d’autres domaines entre le Cameroun et le Vietnam, a dit M. Pham Binh Minh.
Protection réciproque des investissements
Le vice-Premier ministre vietnamien a rencontré le ministre camerounais des Affaires étrangères, Pierre Moukoko Mbonjo, le 27 Septembre en marge de la 70e Assemblée générale de l’ONU où le diplomate camerounais représente le président de la République, Paul Biya. M. Minh a déclaré que le Vietnam est désireux de renforcer la «coopération mutuellement bénéfique» avec le Cameroun et a proposé aux deux pays de développer les efforts pour exploiter leur partenariat.
Avec l’accroissement de leurs échanges, les deux parties doivent entamer des négociations pour la signature d’un accord sur l’encouragement et la protection réciproque des investissements, et la suppression de la double imposition, a-t-il suggéré.
Les deux Etats devraient également signer un accord pour accorder des exemptions de visa pour les titulaires de passeports diplomatiques, a proposé le ministre vietnamien des Affaires étrangères.
Pierre Moukoko Mbonjo a déclaré que le gouvernement camerounais s’attèle à créer des conditions favorables pour les investisseurs étrangers, y compris ceux des nations d’Asie du Sud.
Il a promis que le gouvernement camerounais travaillerait pour régler les obstacles rencontrés par le projet Viettel.
Pham Binh Minh, vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Vietnamtuoitrenews.vn)/n
C’est ce qui ressort du point de presse accordé par le ministre des Postes et Télécommunications mercredi à Yaoundé
Annoncé depuis plusieurs mois, le plan de basculement de la téléphonie, de huit à neuf chiffres, est désormais officiel. C’est la substance du point de presse de près d’une heure, donné par le ministre des Postes et Télécommunications (Minpostel) Jean-Pierre Biyiti bi Essam ce mercredi à l’hôtel la Falaise à Yaoundé. « Je suis ici pour vous annoncer qu’à partir du 21 novembre 2014, précisément à minuit, le plan de numérotation va passer de 8 à 9 chiffres », a déclaré le ministre. Cette action est la troisième du genre au Cameroun depuis 13 ans. Des changements de plan de numérotation ont été effectués en 2001 – passage du plan de numérotation de 6 à 7 chiffres – puis en 2007 – basculement à 8 chiffres.
Selon les nouvelles numérotations, le préfixe 6 sera ouvert pour les opérateurs de la téléphonie mobile: MTN et Orange Cameroon. C’est pareil pour Viettel qui opère au Cameroun sous la marque commerciale Nexttel. Le préfixe 2 sera réservé à la société publique des télécommunications Camtel.
Le basculement de huit à neuf chiffres est dû à l’évolution du marché des télécommunications. Il s’agit pour L’Agence de régulation des télécommunications (ART) de combler le déficit des tranches de numéros alloués à Camtel, Orange, Mtn et Viettel. «L’ancien plan de 8 chiffres a été épuisé en terme de potentialités, à cause du développement exponentiel de ces opérateurs. Il fallait donc aller chercher ailleurs. Cette augmentation s’explique aussi par le développement technologique, notamment Internet qui est une plate-forme virtuelle très courtisée. Un basculement qui pourra se développer sans que nous ayons à rechercher des ressources nouvelles», a indiqué Jean-Pierre Biyiti bi Essam au cours du point de presse.
«Il y a une saturation qui n’est pas mathématique, mais technique. Aujourd’hui, Orange et Mtn ont épuisé leurs réserves de chiffres, et en veulent. Or on ne peut pas continuer à utiliser ces chiffres n’importe comment. On est donc obligé de revoir pour sécuriser l’ensemble des chiffres », a expliqué pour sa part le directeur général de l’ART, Jean Louis Beh Mengué.
Les parts de marché
Le gouvernement n’entend pas se limiter au domaine infrastructurel. Il est question aussi de sensibiliser les opérateurs pour une meilleure qualité des services. « Nous allons prendre des mesures en demandant aux opérateurs actuels de signaler régulièrement aux utilisateurs le montant après chaque communication téléphonique. Comme c’est actuellement le cas au Tchad», a révélé le ministre des Postes et Télécommunications.
Selon les chiffres officiels de l’ART, le marché des télécommunications au Cameroun compte environ 16 millions d’abonnés. Il est dominé par MTN Cameroon qui compte 10 millions d’abonnés depuis juin 2014. Orange Cameroon se classe au 2ème rang sur le marché mobile avec 41 % des parts de marché derrière MTN. Le parc mobile d’Orange en 2014 s’élève à 6,5 millions d’ abonnés actifs dont 98 % en mode prépayé. La Cameroon Telecommunications (Camtel) qui a des ressources pour enregistrer 20 millions de numéros ne dispose que d’un parc d’à peine 1 million d’ abonnés. Le nouvel opérateur, Viettel Cameroon S.A. avec sa marque commerciale Nexttel, est détentrice de la troisième licence de téléphonie mobile depuis 2012. L’entreprise dirigée par le vietnamien Vu Khanh Duy a démarré ses activités le 18 septembre 2014 avec une exclusivité sur l’exploitation de la technologie 3G sur une période de 2 ans.
La société publique des télécommunications du Cameroun a renouvelé la convention établie avec la filiale camerounaise du groupe sud-africain MTN ce 27 juin
La Société publique des Télécommunications du Cameroun (Camtel) et la filiale camerounaise de l’entreprise sud-africaine MTN International ont renouvelé ce 27 juin 2014 la convention qui les lie. MTN Cameroon uvre en effet dans la téléphonie mobile au Cameroun depuis le 15 février 2000 suite au rachat de la licence de Camtel Mobile.
Bras séculier de l’Etat dans le développement des infrastructures de télécommunications, Camtel a donc renouvelé le partenariat avec l’entreprise que dirige le Nigérian Karl O. Toriola ce jour en s’engageant par ailleurs à mettre à la disposition de MTN Cameroon des capacités sur la fibre optique lui permettant d’améliorer les services rendus à sa clientèle.
Une clientèle que MTN Cameroon évalue en juin 2014 à 10 millions d’abonnés, faisant d’elle le major dans le secteur de la téléphonie mobile avec plus de 60% des parts de marché. Devançant par là le second opérateur, Orange, filiale de France Télécoms. La concurrence dans la téléphonie mobile au Cameroun devrait connaitre une dynamique dans le secteur avec le début des activités de Viettel en septembre 2014. La société vietnamienne est la seule entreprise à qui le gouvernement camerounais a accordé la licence 3G.
Le troisième opérateur privé de téléphonie, qui doit débuter ses activités en septembre 2014, connait une crise sur le plan de la ressource humaine
La direction générale du troisième opérateur de téléphonie au Cameroun, la société vietnamienne Viettel, et les membres de son conseil d’administration ne s’entendent plus. Le lancement des activités de la compagnie en septembre 2014 comme annoncé officiellement pourrait connaitre des troubles en raison des dissensions actuelles sur la représentativité de la main d’ uvre locale dans les ressources humaines de l’entreprise.
Selon Jules Kenmy, le porte-parole du président du Conseil d’administration de Viettel, le Camerounais Ahmadou Baba Danpullo, l’arrivée «massive» de Vietnamiens inquiète. Dans une interview accordée au quotidien gouvernemental dans son édition de ce 23 juin, Jules Kenny fait état d’incompréhensions: « Au jour d’aujourd’hui, il y a près de 396 Vietnamiens sur le territoire, qui viennent travailler pour le compte de Viettel sur 936 employés. Et nous estimons que nous n’avons pas besoin d’autant de Vietnamiens. S’il fallait ne s’arrêter qu’à ce chiffre, on comprendrait. Mais est annoncée une autre vague de près de 400 autres, qui arrive. [.] Nous pensions, en collaborant avec les Vietnamiens, que ceux-là feraient comme nos aînés Orange et MTN dans la téléphonie. Il y a à peu près une dizaine d’expatriés chez Orange. »
Le porte-parole du PCA de Viettel estime que pour résoudre cette question, il faudrait l’intervention des pouvoirs publics. «La voie de sortie passe nécessairement par l’aide que les pouvoirs publics pourraient nous apporter par la limitation de l’entrée de nos partenaires vietnamiens sur le territoire national, et l’éducation que ces mêmes autorités pourraient apporter auprès de ces partenaires. Car, contrairement à ce que ces Vietnamiens pensent, MTN et Orange, qui ont moins de 10 expatriés dans leurs entreprises respectives, gagnent de l’argent et rapatrient leurs bénéfices normales », explique Jules Kenmy.
Viettel Cameroun que dirige le Vietnamien Duy Vhu Khanh, sera à son lancement le troisième opérateur privé de téléphonie mobile au Cameroun. Les abonnés de cette société utiliseront le numéro 6 et devraient pouvoir expérimenter pour la première fois dans le pays la technologie 3G dont Viettel a reçu la licence par le ministère des Postes et des Télécommunications.
L’entreprise dont la filiale camerounaise a récemment obtenu la troisième licence de mobile du pays utilisera les services Smarter Computing du Géant américain de l’informatique
Le groupe américain International Business Machines (IBM) a, selon de sources vérifiées, indiqué que Viettel Cameroun, attributaire en décembre 2012 de la troisième licence de mobile au Cameroun, avait retenu sa solution Smarter Computing d’IBM pour déployer l’infrastructure 3G au Cameroun. Dans le cadre de cet accord, Viettel Cameroun fournira l’infrastructure technologique basée sur des serveurs IBM System x 3850 et 3650, des serveurs Blade Center HS23, des systèmes IBM Storage Storwize V7000, un système d’exploitation Linux et le logiciel IBM DB2 pureScale 10, qui permettra l’accès à des services mobiles intégrés de nouvelle génération, à des millions de nouveaux abonnés dans tout le pays pour un prix réduit. Cet accord marque notre engagement durable au Cameroun, le second marché où nous avons investi en Afrique. Le portefeuille complet de solutions IBM pour une informatique plus intelligente (Smarter Computing) nous permet de fournir des services mobiles de nouvelle génération à des coûts optimisés a expliqué Phung Van Cuong, Directeur des Systèmes d’Information du groupe Viettel. Selon ce responsable, ces services permettront par exemple d’émettre un appel vidéo tout en naviguant sur Internet, de jouer avec des amis où qu’ils soient, de chatter en ligne, de se connecter à des applications multimédia sur tablette ou encore de payer ses dépenses courantes comme un simple ticket de parking a expliqué monsieur Van Cuong.
D’après une étude de Pyramid Research, les téléphones mobiles au Cameroun sont plus utilisés pour les appels vocaux que pour les services de données, principalement en raison des limites de l’infrastructure. Dans un communiqué où il parle de l’accord avec Viettel, IBM fait savoir que l’introduction de services de données 3G intégrées a le potentiel d’attirer plus de six millions de nouveaux abonnés d’ici 2017. De plus, ces serveurs pourront traiter jusqu’à dix téraoctets de données. Viettel pourra aussi gérer en simultané les systèmes de facturation et de la relation client (CRM). Viettel Cameroun travaille avec son partenaire SVTech pour installer la solution. Si la technologie de traitement des données est connue, on ignore toujours comment l’entreprise envisage de réussir le pari de la couverture du réseau national comme indiqué dans son plan d’affaires. L’attribution de la licence à la filiale d’un des leaders vietnamiens du mobile avait fait l’objet de nombreuses critiques dans la presse locale. Mais le groupe a choisi de miser sur les actions et a débuté son implantation. Ses responsables commentant l’obtention de la licence avaient fait savoir qu’ils envisageaient d’investir 200 milliards de FCFA pour assurer la couverture réseau sur l’ensemble du territoire. Un pari que certains experts jugent simplement délicat à tenir. L’autre paramètre inconnu de la technologie IBM est son coût, le mode de paiement choisi par Viettel, et son processus d’amortissement. Le sud-africain MTN et le français Orange qui dominent le marché Camerounais, ont démontré plusieurs fois qu’ils ont la capacité à réagir face à la concurrence. L’opérateur national Camtel qui offre pourtant le meilleur service rapport qualité/prix ne réussit pas à décoller de ses 2% de part de marché contrôlé via son service de mobile urbain City Phone. La tentative du MVNO Eto’o Télécom qui misait lui aussi sur des prix bas semble aujourd’hui à la dérive.
Le recrutement du cabinet devant accompagner le gouvernement devait être fait par le ministère des Marché Publics, cela n’a pas été fait
Mésentente
Selon des informations récentes tirées des sources bien introduites, le Premier Ministre Philémon Yang est en désaccord avec son Ministre des Postes et télécommunications sur les critères de choix du 3e opérateur de téléphonie mobile au Cameroun. Ces sources généralement bien informées, indiquent que la mésentente entre Biyiti Bi Essam et Philémon Yang remonte au mois de septembre 2012. Encadrée depuis trois ans par la firme américano-camerounaise Maas Telecom/Avilyos, en sa qualité de conseil du gouvernement, la procédure de sélection du 3e opérateur de téléphonie mobile était alors dans sa phase finale, lorsque le Premier Ministre se souvient du gré à gré effectué avec Maas Telecom/Avilyos par Jean Pierre Biyiti Bi Essam. Avec la création d’un ministère en charge des marchés publics et compétent pour des sommes au-dessus de 50 millions de Fcfa, Philémon Yang avait alors instruit son collaborateur de lancer de nouveau un appel à candidatures international pour valider ce choix pour lequel le groupement Maas Telecom/Avilyos devrait être le premier qualifié, en raison de sa maîtrise technique de ce dossier, mais pour lequel il était question d’harmoniser les procédures et d’exorciser les soupçons. Le qualifié devait effectivement être annoncé à la fin de l’année 2012.
Correspondances
le Premier Ministre, autorité régulatrice des marchés, craignait que le futur qualifié soit contesté par les autres concurrents sous prétexte que le groupement peut avoir été influencé dans son travail par le MINPOSTEL qui l’avait choisi sans concurrence ouverte à l’époque. Il le fait savoir dans une correspondance du 22 juin 2012 adressé par le directeur de cabinet des services du PM au Ministre des postes. « A l’issue de la réunion interministérielle relative à l’objet sous rubrique, qu’il a présidée le jeudi 21 juin 2012 en présence du Secrétaire général du ministère des Postes et Télécommunications, le Premier ministre, Chef du gouvernement, vous a prescrit de transférer, sans délai, au ministre délégué à la Présidence chargé des Marchés publics, pour compétence, le dossier relatif au processus de sélection cité en objet », a écrit Paul Mingo Ghogomu. L’objet en question est le recrutement d’un consultant devant accompagner le gouvernement dans le cadre du processus d’octroi d’une concession d’établissement et d’exploitation d’un réseau de communications électroniques. La réaction du MINPOSTEL à ces instructions de la hiérarchie est étonnante. Au lieu de « transférer le dossier pour compétence » au ministre des Marchés publics, Jean Pierre Biyiti Bi Essam saisit plutôt l’intéressé pour lui communiquer le nom de l’adjudicataire du marché. «J’ai l’honneur de vous informer que le cabinet Maas Telecom Corp, bénéficiaire du marché n°0000005/m/Mpt/Sg/Dag/2011 du 26 juillet 2011, objet de l’accord de gré à gré n°B68/D/Sg/Pm du 28 décembre 2010, est confirmé pour poursuivre son mandat jusqu’au terme prévu, à savoir, l’octroi effectif de la concession d’établissement et d’exploitation d’un réseau de communications électroniques mobiles », apprend Biyiti Bi Essam à Abba Sadou, par courrier en date du 20 juillet 2012. Le 10 août 2012, les services du Premier ministre reviennent à la charge. Cette fois-ci, c’est le Secrétaire Général en personne qui saisit le Minpostel. « Au cours d’une concertation à laquelle vous avez pris part le 6 août 2012, le Premier ministre a instruit que soient clarifiés certains aspects de votre lettre visée en objet (la lettre du 20 juillet 2012 :Ndlr). Y faisant suite, j’ai l’honneur de vous confirmer que le Chef du gouvernement vous demande de bien vouloir préciser l’origine des instructions contenues dans votre lettre sus évoquée », a réagi Louis Paul Motaze. Une fois encore cette instruction ne semble pas avoir été suivie
Pots de vin et 600 millions de Fcfa en jeu
Pourquoi et pour quel intérêt ? Aucune explication officielle jusqu’ici. Pas même à l’endroit du Premier ministre. Selon des informations difficiles à confirmer ou à infirmer, il y aurait eu de pots-de-vin via Maas Telecom pour le choix du 3e opérateur, via Albert Kamanou (Avilyos) qui gère réellement Maas Télecom. « C’est l’homme d’affaires du ministre », indiquent nos sources. Le cabinet conseille aussi le gouvernement dans le projet de la fibre optique. On apprend aussi, pour corroborer la relation amicale qui existe entre les deux hommes, qu’Albert Kamanou était même le parrain de mariage de la fille du ministre Biyiti qui s’est marié durant l’été 2012 à Ebolowa. « Il a imposé à dessein Maas Telecom au Premier ministre parce que le deal était déjà scellé entre Mass Telecom et Viettel via Albert Kamanou qui est l’ami de Baba Dampoulo », indique une source sous anonymat. En réalité, l’homme qui est derrière Viettel Cameroun SARL, c’est ce magnat du thé, qui a des tentacules presque dans tout le continent africain. Au Minpostel, il n’y a aucune réaction officielle face à toutes ces accusations. Les responsables sollicités préfèrent parler sous cape. En minimisant l’affaire. « Le ministère des Marchés publics avait souhaité que ce marché lui soit rétrocédé. Mais, au cours d’une réunion à la Présidence, en présence des services du Pm, du MINPOSTEL et du MINMAP, cette question avait été tranchée. C’est pourquoi il a été demandé au MINMAP de siéger et de suivre le marché », explique un haut cadre. « Le marché passé avec Mass Telecom a respecté les canons réglementaires puisque c’est le Pm qui a autorisé le marché de gré à gré. Aucun membre du gouvernement ne peut se permettre de signer un marché de gré à gré. Car, initialement, il était question de recruter un cabinet international, mais par la suite la hiérarchie a décidé de faire suivre ce marché par Mass Telecom, compte tenu du calendrier. Et c’est ce à quoi sert la procédure de passation de marché de gré à gré », ajoute-t-il. Pour lui, on en veut pour rien au Minpostel, pourtant il n’a pas signé seul. Ce dernier devine directement que c’est Bharti Airtel qui en veut à son ministre. « Bharti s’agite mais il ne suffit pas de s’appeler Bharti pour gagner un marché du mobile. Bharti n’a-t-il pas perdu un similaire il y a deux ou trois mois au Mali? Où Bharti a-t-il posé son réseau en Afrique? », tonne-t-il. Seulement, rien à se mettre sous la dent quant à l’imbrication du Minpostel dans le fonctionnement du cabinet Maas Telecom. Au centre de tous les enjeux, une somme de 600 millions de Fcfa. c’est le montant que devait toucher Maas Télécom, en conformité avec l’obligation pour l’attributaire de la licence, de reverser 3% du montant global du prix de la licence au cabinet d’expertise.
Jean Pierre Biyiti Bi Essam aurait ignoré les instructions du Premier ministre dans le dossier de la 3e licence de mobile au Camerounafricapresse.com)/n
Le président de la République serait mécontent de la manière dont le dossier a été géré et pas d’accord avec son ministre des Postes et télécommunications
Critiques
Des sources introduites indiquent que le président Paul Biya du Cameroun, ne serait pas satisfait de la manière dont l’opération d’attribution de la troisième licence de mobile au Cameroun a été menée. Un argumentaire appuyé par le fait que dans son discours à la nation du 31 décembre 2012, le chef de l’Etat n’a pas mentionné le nom du 3e opérateur de téléphonie mobile. Il n’a même pas évoqué le sujet. Pourtant, son discours, a largement fait la part belle à l’économie, en ressassant les grandes réalisations de 2012. Omission de la part des éminents rédacteurs des discours du Chef de l’Etat ? Que non ! Des sources généralement bien informées, ceux-ci ont bel et bien inséré quelques lignes dans le discours présidentiel saluant cette attribution de la 3e licence. « Mais, le Chef (Paul Biya : Ndlr) a barré cette partie », confient nos sources. « Le président de la République n’est pas content de la manière dont ce dossier a été géré », ajoutent nos informateurs. Pour eux, Paul Biya n’est pas resté indifférent face aux multiples critiques relayées par la presse au sujet de la gestion de l’appel d’offres international restreint N°00000066/Mpt/Cab/2012 du 28 août 2012 pour l’établissement et l’exploitation d’un réseau de communications électroniques mobiles au Cameroun et la mise en place d’une commission d’analyse de ces offres. En effet, un jour seulement après la publication des résultats, des voix se sont élevées pour indiquer que l’offre de Viettel Cameroun, adjudicataire, était techniquement et financièrement inférieure à celles des autres concurrents en lice. En termes d’investissements. Technologie système d’informations/Korea Telecom proposait ainsi près de 350 milliards de Fcfa là où Viettel a mis 200 milliards de Fcfa et 50 milliards d’achat de licence là où le gagnant a payé 20. L’ensemble de la procédure est loin d’avoir été un modèle de clarté et de respects des normes en la matière.
Calendrier des différentes étapes
D’abord l’annonce du Minpostel de l’attribution de la licence à Viettel Cameroun Sarl, alors que le règlement du marché prévoit la désignation d’un adjudicataire provisoire, suivie de l’ouverture des discussions avec ce dernier avant l’adjudication définitive éventuelle. D’où vient-il que Viettel ait été directement désigné adjudicataire définitif? Mystère. Ensuite, le calendrier des différentes étapes. Pour les avocats de Tsi qui ont déposé un recours, ce calendrier n’a pas été respecté. La conférence des investisseurs était prévue le 10 octobre 2012. Son processus n’a pas respecté les standards en la matière. L’étape publication des résultats et adjudication provisoire n’a pas eu lieu le 26 novembre 2012 comme prévu, elle qui devait déboucher sur la période de négociation avec l’adjudicataire provisoire (27 novembre-17 décembre 2012). Même techniquement, apprend-on, il reste difficile de comprendre le choix du comité ministériel qui n’a pas été expliqué au public. D’après plusieurs observateurs avertis, c’est le petit poucet qui a été choisi. Et le directeur général de Viettel group ne le dément pas d’ailleurs. « Parmi les 30 entreprises de télécommunications internationales, nous sommes la plus petite», reconnaît Nguyen Duy Tho, dans une récente interview au journal tanzanien Daily News, cité par notre confrère l’Actu. En effet, les cinq pays que couvre Viettel à ce jour ne peuvent témoigner de sa puissance: Cambodge, Laos, Haïti, Pérou et Mozambique, seul pays africain avant son arrivée au Cameroun. Au Mozambique, Viettel est actionnaire majoritaire de Movitel, troisième opérateur de téléphonie mobile du pays, installé en mai 2012. Movitel visait deux millions d’abonnés à la fin de cette année 2012, bien loin derrière Mtn Cameroun et Orange Cameroun qui revendiquent chacun 7 millions d’abonnés. En dehors de ces aspects, nos sources indiquent que ce sont les camerounais qui sont « derrière cette affaire-là ». Il se dit même qu’il y a eu une corruption à outrance. Bref, rapportent nos sources, « ce n’est pas une telle entreprise qu’on attendait ».
Investissement
Pourtant, Jean Pierre Biyiti Bi Essam, à travers une mise au point d’une page divulguée peu avant la fin d’année, a abondamment argumenté sur « le partenariat Tsi/Korea Telecom » et sur les « les allégations de non respect des procédures ». « Le gouvernement tient par ailleurs à rappeler que l’appel d’offres pour le recrutement d’un troisième opérateur de téléphonie mobile a été fait conformément à l’article 35 de la loi n°2010/013 du 21 décembre 2010 régissant les communications électroniques au Cameroun, qui dispose en son alinéa 2 que l’administration chargée des Télécommunications assure le lancement des appels d’offres pour les concessions et les licences et la signature des conventions de concession. Toute évocation du code des marchés publics relève donc d’une mauvaise foi manifeste », a écrit le Minpostel. Malgré cette atmosphère terne, la 3e licence reste pour l’heure à Viettel Cameroun. L’entreprise fait déjà d’ailleurs un grand tabac à Yaoundé, où est établi son siège social. La semaine dernière, plus de 30 véhicules ont fait un défilé dans les artères de la capitale politique. On apprend que son installation au Cameroun devrait permettre la création de 6300 emplois directs et indirects d’ici à 2014. D’après le directeur des investissements à l’étranger du groupe Viettel, Nguyen Duc Quang, Viettel va effectivement lancer ses activités en 2014, avec une couverture de 85% du territoire national, et une réduction des coûts des communications et d’Internet allant de 15 à 20%, par rapports aux tarifs actuels. Tout ceci, pour un investissement de 200 milliards. Ce qui, d’après plusieurs experts, est invraisemblable et impossible, au regard des charges. Ils prennent l’exemple de Mtn Cameroun qui a investi plus de 500 milliards en douze ans pour couvrir seulement 23% du territoire camerounais et 91% de la population. Comment Viettel Cameroun fera-t-il pour couvrir 85% de la population en un an avec seulement 200 milliards Fcfa ? Le Minpostel y croit. « La technologie ne sera pas la même. Avec 50 milliards seulement on a installé plus de 3000 Km de fibre optique. C’est possible », répond sans coup férir un cadre de ce ministère.
Paul Biya bouderait la 3e licence de téléphonie mobile accordée à Viettel20mai.net)/n
Le ministre des Postes et télécommunications et ce candidat malheureux de la course pour l’attribution de la 3e licence ont engagé une guerre médiatique qui va sans doute s’amplifier en 2013
3e opérateur du mobile
L’un des faits majeurs de 2013 sera l’entrée en jeu du 3e opérateur de la téléphonie mobile au Cameroun. Il s’agit de Viettel Cameroun, la filiale du groupe Vietnam Telecom group. D’après un communiqué divulgué par le Minpostel le 10 décembre 2012, c’est le groupe vietnamien qui a gagné la bataille de la 3e licence de téléphonie mobile au Cameroun, devant ses concurrents d’armes, Bharti Airtel, Maroc Telecom et Technologie système d’informations/Korea Telecom notamment. Seulement, dès la publication des résultats de l’appel d’offres international restreint N°00000066/Mpt/Cab/2012 du 28 août 2012 pour l’établissement et l’exploitation d’un réseau de communications électroniques mobiles au Cameroun et la mise en place d’une commission d’analyse de ces offres, les voix ont commencé à s’élever du côté de certains concurrents malheureux pour se plaindre de la tricherie. C’est en tout cas la thèse défendue par Tsi/Korea Telecom. Ces plaintes déclenchées dans les médias, ont été officialisées le 14 décembre 2012, le jour même de la signature des conventions entre Viettel Cameroun, l’heureux élu et le gouvernement, à travers un dépôt d’un recours en annulation par les avocats de Tsi. Ces derniers ont contesté le fait que le Minpostel n’ait pas respecté les délais légaux accordés à tous les concurrents éliminés, avant de passer à la signature des conventions avec l’entreprise adjudicataire.
Mauvaise foi
L’article 18 du dossier d’appel d’offres est bien formel. « La signature de la convention de concession doit intervenir quinze jours à compter de la date de transmission au maître d’ouvrage des documents de la société de droit camerounais », renseigne l’alinéa premier de ce texte. Les résultats du dépouillement ayant été divulgués le 10 décembre 2012, le Minpostel devrait normalement attendre le 25 décembre 2012 en principe pour parapher les documents d’après eux. Globalement Tsi/Korea Teelcom a exigé l’annulation de l’appel d’offres susdit, pour « non respect du code des marchés ». Jean Pierre Biyiti Bi Essam a donc une patate chaude entre les mains. En 2013, il va sans doute s’employer à jouer les sapeurs-pompiers dans ce dossier à divers enjeux. Il sera régulièrement au devant de la scène avec cette affaire de 3e licence. Ce dernier va s’activer à faire comprendre à l’opinion publique nationale et internationale qu’il a joué franc jeu. Une position défendue déjà dans un récent communiqué où, non seulement il renie tout mariage entre Tsi et Korea Telecom, mais qualifie les dirigeants de Tsi de mauvaise foi.
Jean Pierre Biyiti Bi Essam, ministre des Postes et télécommunications africapresse.com)/n
Une des parties concourante à l’appel d’offre du gouvernement camerounais a déposé un recours en annulation de l’adjudication au profit du groupe vietnamien Viettel
L’entreprise Technologie et Système d’Information (TSI) partenaire au Cameroun de l’entreprise Korean Telecom (KT) et récente candidate de l’appel d’offre restreint en vue de l’acquisition de la troisième licence de téléphonie mobile, a déposé vendredi 14 décembre 2012, un recours auprès du ministère des marchés publics et des autres autorités compétentes, en annulation de l’adjudication qui été faite au profit du groupe Vietnamien Viettel. «La loi sur les marchés publics, nous donne le choix de nous opposer à une décision que je peux qualifier d’injuste. Selon cette loi-là, la séance d’ouverture des offres même si elle n’est pas publique, doit se faire en présence des soumissionnaires pour des besoins j’imagine, de transparence. Mais étonnamment, c’est par voie de communiqué radio, que j’ai appris les résultats de l’appel d’offre, ce qui est selon nous une violation» a expliqué Samuel Nono, le représentant de TSI/KT au Cameroun. Toujours selon le recourant, les motivations avancées par le ministre en charge des Postes et Télécommunications, indiquant que le groupe vietnamien avait formulé la meilleure offre sont loin de la vérité. «Si les offres de Viettel sont celles données par le ministre dans son interview à la radio, alors ils n’avaient pas la meilleure offre. Avec nos partenaires (KT), nous avons proposé et n’importe qui peut le vérifier, 45 milliards de FCFA pour l’achat de licence et un peu plus de 350 milliards d’investissements. Notre investissement devait s’achever dans les six prochains mois et s’avancer jusque dans les zones rurales où nous prévoyions à terme offrir de l’internet via le téléphone. En outre J’estime à la limite que c’est une insulte d’arriver à une situation, où on veut faire croire que Korean Telecom n’a pas pu offrir plus que 20 milliards de FCFA pour acquérir une licence de mobile. C’est vraiment dommage», a ajouté Monsieur Nono.
Le recours révèle aussi une autre anomalie dans l’attribution de la troisième licence. L’article 10 du règlement de l’appel d’offre prévoyait une adjudication provisoire, qui serait suivie de négociations avec le candidat choisi à cette étape, mais il n’en a rien été. Au contraire, le ministère des Postes a accéléré les choses et signé la convention de licence, alors que les délais impartis pour les recours n’étaient pas encore épuisés. Intervenant sur les ondes de la radio nationale, le ministre Biyiti Bi Essam a expliqué le choix de Viettel. «Il y a un certain nombre d’infrastructures à mettre en place et il est apparu que Viettel avait l’expérience nécessaire pour mettre en place très rapidement l’infrastructure qui va lui permettre de fonctionner. Il y a d’autres critères qui ont conduit à ce choix: les investissements à consentir, la couverture du réseau national de l’arrière-pays désenclavé. Pour toutes ces raisons, il est apparu au comité interministériel d’analyse que l’offre de Viettel était la meilleure», avait-il expliqué.
L’entreprise vietnamienne revendique de son côté une solide réputation et affirme avoir significativement impacté les quelques rares pays où elle s’est installée, avec notamment la création de dizaines de milliers d’emplois. Mais en marge du recours déposé par TSI/KT, de nombreux observateurs restent sceptiques et s’interrogent. Pour certains, dans un marché du mobile bien densifié au Cameroun, le scénario de création massives d’emplois ne risque pas d’arriver. En termes d’expérience, Viettel n’a effectué sa première implantation africaine qu’en mai 2012. À côté de MTN et Orange (175 millions et 280 millions d’abonnés respectifs dans le monde), l’entreprise fait figure de poids léger. Une autre préoccupation des observateurs, la pertinence d’avoir attribué la licence de mobile à une entreprise détenue par le gouvernement et dirigé par le ministère de la défense d’un pays étranger. Aussi ce que le ministre des Postes des télécommunications ait qualifié de ticket d’entrée pour Viettel reste assez dérisoire, comparé aux sommes obtenues dans d’autres pays.
Dans un Mali en crise et avec un marché moins grand que celui du Cameroun, la dernière licence a été attribuée à un peu plus de 55 milliards de FCFA. Viettel y était concurrente et n’a pas été retenue. Le Cabinet Mass mandaté pour l’expertise technique avait vu son choix contesté en 2011. Alors qu’il va toucher des indemnisations à hauteur de plus de 600 millions de FCFA on se demande pourquoi son choix comme expert n’a pas fait l’objet d’appel d’offre aussi. Pour le représentant de TSI/KT, la procédure suivra son cours jusqu’au bout. «On m’a reproché de déposer ce recours, mais je me devais de le faire. C’est notre pays et je suis presque malheureux de voir comment les choses y marchent parfois. On nous fait croire que les choses sont normales alors que dans le fond, elles ne le sont pas vraiment. Nous attendons de voir l’issue qui sera donnée à notre recours, mais c’est tout simplement dommage» a conclut Samuel Nono
La plainte de Korea telecom – TSI/KT Journalducameroun.com)/n