La déclaration a été faite jeudi à l’Assemblée nationale au cours d’un exposé du ministre de la Défense, Edgar Alain Mebe Ngo’o
«Boko Haram semble afficher des objectifs de conquête territoriale dans la perspective de l’instauration d’un califat islamique», au Cameroun, a déclaré Edgard Alain Mebe Ngo’o, le ministre camerounais en charge de la Défense, au cours d’un exposé jeudi après-midi à l’assemblée nationale du Cameroun.
C’était au cours d’une séance plénière spéciale présidée par Cavaye Yeguié Djibril, le président de l’Assemblée nationale, avec pour objectif, la manifestation du soutien des députés aux forces de défense engagées dans la lutte contre Boko Haram. Certains membres du gouvernement ont été conviés à cette plénière et ont été invités à s’exprimer sur cette question.
Les manifestations de l’intention de Boko Haram d’instaurer un califat islamique au Cameroun sont «des enlèvements d’étrangers et de nationaux» ainsi que des «attaques opérationnelles avec artillerie et escadron blindés contre les brigades de gendarmerie frontalières avec un bilan d’une quarantaine de morts dans les rangs des forces de sécurité camerounaises et plus d’un millier d’assaillants de la secte Boko Haram tués», révèle Mebe Ngo’o.
Le ministre a indiqué que les attaques de Boko Haram au Cameroun se sont récemment multipliées. La multiplicité de ces attaques est favorisée par la porosité des frontières, la proximité linguistique, géographique et ethnique entre les peuples frontaliers des deux pays et surtout, «l’impossibilité au plan militaire d’aligner les hommes tout le long de la frontière». Toutefois, le Cameroun dispose de «6000 hommes en terme de potentiel logistique le long des frontières», dit le ministre de la Défense.
Martin Mbarga Nguélé, le Délégué général à la Sureté nationale, c’est-à-dire l’autorité qui commande la Police camerounaise, prenant à son tour la parole a ajouté que Paul Biya, le président camerounais a autorisé le recrutement spécial de «4500 policiers cette année et la même chose l’année prochaine», pour renforcer la sécurité aux frontières.
Le Cameroun partage une frontière commune avec le Nigéria, notamment avec l’Etat de Borno(Nord-ouest du Nigéria), fief du groupe islamiste Boko Haram qui déclare avoir pour objectif l’instauration d’un Etat islamique au Nigeria. Toutefois, depuis quelques années, le combat de Boko Haram semble s’être déporté hors des frontières du pays, avec notamment des attaques dans les pays voisins tels que le Cameroun. Dans la région de l’Extrême-Nord duCameroun, les attaques sont devenues quasi hebdomadaires avec des tueries, des enlèvements, des destructions de biens et même des vols de bétail et de nourriture.

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