Cameroun : un cadre du SDF crée un nouveau mouvement de revendication des CNI

Me Lavoisier Tsapy prévoit le lancement de l’opération « un citoyen une carte nationale d’identité » en 2023.

Dès le mois de janvier de l’année prochaine, la famille des plateformes de revendication des cartes nationales d’identité pourrait s’agrandir. L’opposant membre du Social democratic front (Sdf) et non moins avocat, Lavoisier Tsapy, prévoit le lancement de son mouvement. Il va plaider la cause de ceux dont les cartes d’identité seront encore bloquées dans les services d’identification de la sureté  nationale. L’homme politique a fait cette annonce le 13 novembre 2022 en présentant l’objectif de son engagement.

« Je voudrais annoncer à tous nos citoyens que j’ai créé le mouvement ‘’un citoyen, une carte nationale d’identité’’. A partir de janvier 2023, ce mouvement va entrer en activité pour permettre aux citoyens de jouir de leur droit de posséder une carte d’identité. On va expliquer à l’Etat son rôle régalien. On le lui a donné et il est aussi obligé de  donner ces cartes d’identité. Tous ceux qui ont les récépissés prorogés, si en 2023, vos cartes ne sont pas sorties, nous  allons nous organiser pour amener l’Etat à vous donner les cartes nationales d’identité », a-t-il déclaré sur Equinoxe Tv.

Le juriste avance les arguments de droit pour légitimer son mouvement. Selon Lavoisier Tsapy, le récépissé « a une validité de trois mois non renouvelable (…) Porter une mention interdite par la loi sur un récépissé de carte nationale d’identité fait de ce document un faux document (…) Un citoyen qui sollicite une carte nationale d’identité et ne l’obtient pas après trois mois, peut assigner l’Etat du Cameroun en dommages et intérêts et on va condamner l’Etat », soutient l’avocat au cours de l’émission Droit de réponse.

La création de l’opération « Un citoyen, une carte nationale d’identité » vient un an après le lancement de l’opération « Je Veux Ma CNI ». Ce premier mouvement a pour promotrice la militante du Parti camerounais pour la réconciliation (PCRN) Anne Féconde Noah. En marcche depuis 2021, l’opération vise à mettre la pression sur la Délégation générale à la sûreté nationale (Dgsn) afin qu’elle produise les cartes nationales à une vitesse raisonnable. Seulement, un an après, des milliers de Camerounais attendent toujours la délivrance de la pièce depuis trois à quatre ans.

Cameroun : enfermé au commissariat pour avoir réclamé sa carte nationale d’identité

Après avoir constaté que sa carte nationale n’est toujours pas disponible des années  après, il a saccagé le commissariat.

Selon nos confrères de Cameroun24, le monsieur s’est rendu au commissariat lundi 10 octobre 2022 pour le retrait de sa carte nationale d’identité. Il s’est fait établir  cette pièce depuis quelques années. Mais comme pour d’autres milliers de Camerounais, sa carte n’a pas encore été délivrée. Après vérification, des fonctionnaires de police informent l’usager de la non-disponibilité de la carte, l’invitant à patienter davantage.

Face à cette réponse qui revient chaque fois, le monsieur a piqué la colère. Il s’est mis à saccager le commissariat dans la région de l’Ouest. Maîtrisé par la police en service au poste d’identification, il a été enfermé en cellule. Comme ce  monsieur, de nombreux autres citoyens camerounais vivent sans carte nationale d’identité. Des milliers de personnes n’ont qu’un vieux récépissé fatigué avec des inscriptions presqu’illisibles à cause de l’usure.

Les autorités compétentes semblent ne pas entendre leurs plaintes. La délégation générale à la sureté nationale a tendance à répondre à ces revendications en disant que des centaines de milliers de cartes nationales d’identité disponibles sont en souffrance dans des commissariats. Les titulaires ne partent pas les retirer.

Or, plusieurs autres usagers se rendent au commissariat chaque trois mois au  moins pour le retrait de la pièce. En l’absence de cette dernière, la sûreté nationale proroge sans cesse la date de péremption du récépissé. Par conséquent, des personnes passent deux à trois ans sans recevoir leurs cartes nationales d’identité.

Il y a quelques années, un citoyen a le mouvement « Je veux ma CNI ». Le but étant de mettre la pression sur les autorités compétentes. Mais, ce mouvement  a porté des fruits ephemères. La police a commencé à délivrer les cartes des personnes enregistrées plus tôt, oubliant toujours celles qui ont été les premières à souscrire à l’établissement de la carte nationale d’identité.

Cameroun : la production des cartes d’identité et numérisation des actes de naissance, sont les prochains grands chantiers de la police

Le délégué général à la Sureté  nationale l’a reconnu le 25 août 2021 au cours de la cérémonie d’inauguration du Centre National de production des passeports.

« La prochaine étape sera la numérisation des actes de naissance et l’accélération de la production des cartes nationales d’identité. J’exhorte l’équipe technique à la maintenance des équipements acquis », a déclaré hier  Martin Mbarga Nguele, le Délégué général à la Sureté nationale. C’était lors de la cérémonie dinauguration du Centre National de production des passeports.

S’agissant des passeports biométriques nouvellement lancés,  Martin Mbarga Nguelé s’est dit satisfait  de leur production. « La technologie du nouveau système favorise un traitement diligent de Production des passeports. Il n’est plus besoin de partir de sa ville de résidence pour la capitale. Tout devient automatique », vante-t-il.

Depuis le 1er juillet leur production est  soumise à une nouvelle procédure : enrôlement en ligne et  délivrance en 48 heures. Près de 30.000 demandes ont été soumises en ligne, selon le patron de la police.

Cameroun : pour le PCRN, le gouvernement marque moins d’intérêt pour les CNI parce qu’elles rapportent peu d’argent

Anne Feconde Noah, porte-parole du président du Parti camerounais pour la réconciliation nationale, est critique à l’endroit de la police en raison de la modernisation du service  de délivrance des passeports, avant celui des Cartes nationales d’identité (CNI) dont la possession est obligatoire.

« On découvre que la DGSN est capable de moderniser ses services. Nous la félicitons. Mais il nous semble injuste et déséquilibré que, face à un plus grand nombre de citoyens ayant besoin de CNI, la DG donne la priorité à la production de passeports. Nous pensons qu’il aurait été plus juste et pertinent d’aborder ces deux questions en même temps, si nous ne nous étions pas principalement préoccupés de celles de la CNI. Car il faut se rappeler que le passeport est un titre de voyage alors qu’on n’est pas citoyen si on n’a pas de CNI », a précisé Anne Feconde Noah lors d’une conférence de presse donnée le 7 juillet 2021 à Yaoundé.

L’initiatrice du mouvement “hashtag je veux mA CNI” pense que le gouvernement  a davantage fait un choix financier. «  Ça fait penser que le but est de sauver la trésorerie, car la CNI ne rapporte pas autant que le passeport », affirme-t-elle, constatant par ailleurs que le coût du passeport est passé de 75 000 à 110 000 FCFA et sa délivrance s’effectue désormais en 48 heures.

Le porte-parole de l’Honorable Cabral Libii suggère ainsi à la Délégation générale à la Sureté nationale de fixer un montant à payer afin de profiter de la même rapidité dans la fabrication de CNI. . « Nous demandons donc à la DGSN : combien voulez-vous que les citoyens paient pour bénéficier de services plus ou moins normaux dans le cas de la CNI ?” », interroge-t-elle.

Cameroun : la Police s’appuie sur Whatsapp pour la délivrance rapide de la Carte nationale d’identité

Deux numéros sont mis à disposition pour que chaque demandeur suive la situation de son document.

La Délégation générale à la sûreté nationale (DGSN), la police nationale, vient de rendre public son nouveau procédé de suivi dans la délivrance de la Carte nationale d’identité (CNI). Ceci après la campagne dans laquelle l’opinion a exprimé son exaspération devant la lenteur du processus.

La DGSN « Met à la disposition du public deux numéros Whatsapp pour connaître de la situation de délivrance de votre CNI », peut-on lire dans un message largement partagé sur les réseaux sociaux. Message du reste confirmé par le service de communication de la police nationale du Cameroun.

Concrètement, il s’agit pour le demandeur de « filmer votre récépissé et le joindre à l’un des numéros Whatsapp de la DGSN 693 30 23 55 ou 695 70 62 91 ».  « Vous devez alors vous aller recevoir l’un des messages suivant votre cas », poursuit le message. A cet étape, le citoyen se trouve devant quatre cas de figure : la carte est disponible et il peut se diriger au point d’identification correspondant à la délivrance de son récépissé, la CNI est en cours de production et sera disponible dans les tout prochains jours, il est en situation de double identité et doit recommencer le processus d’identification en précisant le retour de l’identité première ; et en fin, la CNI ne peut être produite à cause d’informations erronées.

Il y a quelques semaines, une cadre du PCRN, le parti du député Cabral Libii a lancé une campagne de revendication de la délivrance de la CNI. La police a tout d’abord accusé les usagers de ne pas se presser pour rentre en possession de leur pièce. Le patron de la police a ensuite accusé les 3 millions de fausses identités qui grippent le système. Puis, les services de délivrance de la CNI se sont mis en branle pour délivrer des CNI qui datent de deux ans pour certains.