Par Franck Essi, Secrétaire général du Cameroon People’s Party (CPP)
Demande d’Explications à Monsieur le Préfet du Mfoundi suite à sa sortie sur les antennes du poste national de la CRTV au Journal parlé de 7 heures du matin du Lundi 18 Mai 2015: Au nom de qui et de quoi privez-vous certains Camerounais/es de leur droit le plus absolu : Célébrer l’Unité Nationale?
Monsieur le Préfet,
Au cours d’une sortie médiatique au journal parlé de 7h de ce lundi 18 Mai sur les antennes du poste national de la CRTV, vous déclarez avoir interdit le Cameroon People’s Party (CPP) du défilé du 20 mai à Yaoundé pour des raisons « d’inconduites et d’indisciplines ». Pour justifier vos propos, vous faites allusion à un Code de Conduite auquel le CPP aurait refusé d’adhérer depuis 2011.
Monsieur le Préfet, le Cameroon People’s Party (CPP) tient à vous rappeler un certain nombre de points qui semblent vous échapper et de ce fait exige de vous des explications.
1) L’Administration est écrite! C’est la deuxième fois que, de façon orale, vous vous évertuez dans une communication publique de prétendre que le CPP est interdit de défiler dans le Mfoundi depuis 2011. Monsieur Le Préfet, où est la note administrative faisant état d’une telle décision ? Traitez-vous la fête nationale et l’administration de notre pays avec autant de légèreté ? Vous estimez-vous si important pour la République au point de décider de façon arbitraire de refuser à des Camerounais, qui par ailleurs paient votre salaire, le droit de participer aux festivités de l’Unité Nationale ? Le 13 mai vous nous avez communiqué une suspension verbale. Le 15 mai nous vous avons adressé une correspondance exigeant une notification formelle et écrite. Le CPP l’attend toujours.
2) Attention à ne pas verser dans des accusations calomnieuses, faites preuve de cohérence! Dans votre communication sur les antennes de la CRTV vous dites avoir «sanctionné le CPP pour inconduite et indiscipline». De quoi parlez-vous au juste Monsieur le Préfet? Le 13 mai, vous disiez pourtant que la suspension du CPP était liée à «. son idéologie et ses pratiques». Il nous semble que vous dites des contre-vérités ! A quelles actions faites-vous allusion? Quand auraient-elles eu lieu dans la mesure où le CPP n’a pas défilé dans le Mfoundi en 2011 et que le défilé de 2015 n’a pas encore eu lieu? Quelle est la loi qui vous autorise à calomnier et ensuite à sanctionner les actions d’un parti politique national ? Nous attendons toujours vos explications écrites.
3) Evitez de convoquer de faux prétexte et de faire de la diversion ! Vous parlez d’un code de conduite auquel le CPP aurait refusé d’adhérer. Quand est-ce que vous nous avez soumis ce code de conduite? Comment avez-vous mesuré notre manque d’adhésion? La facilité avec laquelle vous falsifier les faits est pour le moins étonnant. Vous n’avez jamais présenté, ni même fait allusion à un tel document en notre présence pendant les multiples réunions de préparation du défilé, ni en 2011, ni en 2015.
4) Ne vous méprenez pas sur le sens véritable de la célébration de l’Unité Nationale! Vous déclarez toujours dans le cadre de cette sortie médiatique que: «La célébration de l’Unité Nationale, est un moment de communion entre un peuple et son Chef». Monsieur le Préfet, nous comprenons tous que c’est le Chef d’Etat qui vous nomme et que vous feriez tout, y compris bafouer le sens d’une fête nationale pour garantir votre poste. Toutefois, nous rappelons encore une fois, que ce sont les contribuables que nous sommes qui paient votre salaire. Nous avons alors le droit d’exiger de vous de ne guère tronquer l’histoire de notre pays.
Le 20 mai, nous célébrons l’acte historique de deux Etats indépendants qui ont décidé de se mettre ensemble pour construire un destin commun, nous célébrons la décision remarquable d’une multitude de peuples de forger une seule nation camerounaise, nous célébrons le fait que chaque camerounais puisse jouir de ses droits économiques, politiques et sociaux afin de contribuer à la construction d’une nation unie, forte et viable. Fut-il chef d’orchestre de cette célébration, nulle part ne s’agit-il d’une fête autour d’un homme, qui de reste est destiné à ne plus être là un de ces jours.
Nous pensons humblement qu’un peu de révision historique ne vous ferait pas de mal. Cela pourra vous aider à mieux assimiler votre responsabilité. Celle de servir les Camerounais par qui vous êtes payé et non un homme où un parti politique.
Dans l’attente de vos notifications, code de conduite, explications et autres faits par écrit, veuillez agréer, Monsieur le Préfet, nos salutations les plus patriotiques.

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