Cameroun : sept militaires aux arrêts pour des exécutions sommaires filmées

Le gouvernement avait pourtant crié au « fake news » après la diffusion de la vidéo montrant l’assassinat des femmes et d’enfants commis par des soldats camerounais.

Sept militaires ont été arrêtés. Ils font l’objet d’une enquête instruite par le président de la République du Cameroun, après la publication d’une vidéo montrant l’exécution de deux femmes et de leurs enfants dans l’Extrême-Nord du Cameroun. La scène filmée par un des militaires a fait le tour des réseaux sociaux et suscité l’indignation des internautes.

Les sept militaires sont désormais à la disposition de la justice et supposés bénéficier d’un procès équitable. Ces informations sont contenues dans un communiqué publié le vendredi 10 août, par le ministre camerounais de la Communication, Issa Tchiroma Bakary. Le même qui, après la diffusion de la vidéo incriminée sur les réseaux sociaux, avait convoqué la presse pour démontrer que cette scène n’avait pas été tournée au Cameroun et qu’il ne s’agissait ni plus ni moins qu’une tentative de déstabilisation du Cameroun.  « Il s’agit à l’évidence, d’une autre manœuvre de désinformation grossière dont les faits projetés n’ont aucun rapport avec l’action menée par les forces de défense et de sécurité dans le cadre des missions qui leur sont confiées. Dans cette vaine conspiration manifeste, la vidéo qui circule actuellement n’est rien d’autre qu’une malheureuse tentative de transfiguration de la réalité et d’intoxication du public, dont il est aisé de démanteler la sincérité au regard des éléments factuels contenus dans cet horrible trucage, avec des voix off approximativement apposées sur des séquences visuelles », déclarait alors le porte-parole du gouvernement.

Dans son communiqué du 10 août, Issa Tchiroma juge « inacceptables », les exactions commises par les militaires dont il mentionne les noms et les grades, en spécifiant que pour le moment, ils bénéficient de la présomption d’innocence.

 

Le Cameroun rejette les allégations d’exécution sommaires par les militaires

Le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement évoque un fake news et un montage.

De nouvelles violations des droits de l’Homme viennent d’être imputées à l’actif des militaires camerounais. Les faits sont contenus dans une vidéo montrant l’exécution de deux femmes et de deux enfants, dont un sur le dos de sa maman. Dans cette vidéo, les hommes arborant des tenues militaires qui accomplissent cet acte accusent ces femmes d’appartenir à la secte islamiste Boko Haram, toutes choses qui renforcent l’impression qu’il s’agit de militaires.

Le gouvernement dit qu’il n’en est rien. Par l’entremise de son porte-parole, Issa Tchiroma Bakary, le gouvernement camerounais a soutenu mercredi qu’il s’agit d’un « trucage » avec « des voix approximativement apposées sur des séquences visuelles« .

« On note, à l’examen de cette vidéo, que ces hommes arborent des uniformes bariolés pour certains types de forêts alors que le paysage et le relief indiquent clairement que l’on se trouve en zone sahélo-saharienne. En pareille circonstance, il est constant que les tenues de combat utilisées par l’armée camerounaise sont toujours de type sahéliens. Les armes arborées par les présumés soldats présentés dans la vidéo ne sont pas celles utilisées par l’armée camerounaise dans cette zone d’opérations », explique Issa Tchiroma Bakary.