COP22: Hélé Pierre porte la voix du Cameroun à Marrakech

La 22e Conférence des Parties sur le climat s’est ouverte lundi 07 novembre au Maroc en présence du ministre de l’Environnement, représentant du chef de l’Etat camerounais

En l’espace de quelques mois, la ville de Marrakech surnommée la ville rouge, au pied des montagnes de l’Atlas, dans le centre du Maroc, s’est transformée en une cité « éco-responsable » pour accueillir près de 20 000 experts et décideurs de la 22ème Conférence des Partis sur le climat (COP22) ouverte lundi 07 novembre 2016.

Vélos en accès libre, éclairage public à l’énergie solaire, mosquées labélisées « vert », bus municipaux fonctionnant à l’électricité, mis en service pour un marché de près de 600 millions d’euros, tous les détails ont été soignés pour montrer l’engagement du royaume à lutter contre les changements climatiques.

Au milieu des milliers de participants représentants les différents pays d’Afrique et du monde au village de Bab Ighli, site de l’évènement, le ministre camerounais de l’Environnement, de la protection de la Nature et du Développement durable, représentant du chef de l’Etat Paul Biya. Hélé Pierre qui conduit la délégation camerounaise à ces assises a pour mission de porter la voix du Cameroun, impliqué depuis longtemps dans la lutte contre les changements climatiques.

Selon Rogobert Ntep, membre de la société civile au Cameroun, il y a des changements et variations de saisons qui peuvent s’étendre sur une période de 50 ans et avoir un impact négatif sur la vie quotidienne. Il s’agit donc aujourd’hui de développer des outils de sensibilisation comme les plans d’adaptation et de reboisement. Des sujets à aborder lors des concertations de Marrakech.

La COP22 entend également appliquer les mesures prises dans l’accord de Paris notamment maintenir le climat à moins de 2° Celsius.

Marrakech au rythme de la COP22 ouverte lundi 07 novembre 2016.
Droits réservés)/n

Les «bayam-sellam» accusées de faire la «résistance» dans l’usage des emballages interdits

Le ministère camerounais de l’Environnement déplore le fait que ces commerçantes et d’autres vendeurs ambulants continuent à utiliser les emballages plastiques non-biodégradables

Les «bayam-sellam» (ces femmes qui achètent et vendent des denrées alimentaires périssables dans les marchés des principales villes, ndlr), «vendeurs ambulants» et autres «petits commerçants» sont perçus par le ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et du Développement durable (Minepded) comme les principaux contrevenants à l’interdiction de l’usage des emballages plastiques non-biodégradables, mesure en vigueur au Cameroun depuis le 24 avril 2014.

Le Minepded, Hele Pierre, a annoncé vendredi, dans une interview accordée au quotidien gouvernemental, avoir signé une circulaire en vue de réprimer ces «poches de résistance». «Cette circulaire recommande aux préfets de prendre, à travers des arrêtés, des sanctions pécuniaires allant de 4000 à 25.000 F CFA et d’un emprisonnement ferme de 05 à 10 jours à l’encontre des contrevenants de petite envergure conformément à l’article 370(12) du Code de procédure pénale», menace le ministre de l’Environnement.

Les emballages plastiques biodégradables n’étant pas encore produits au Cameroun, le gouvernement a prescrit l’usage des emballages de plus de 61 microns.

A fin 2014, selon les données officielles, les autorités administratives ont saisi 431 tonnes d’emballages plastiques à travers les 10 régions du pays. Le Littoral, qui abrite la capitale économique du Cameroun, a produit le plus gros lot du stock saisi (200 tonnes) ; suivi du Centre (73 tonnes) ; de l’Extrême-Nord (22 tonnes) ; du Sud-Ouest (09 tonnes), de l’Ouest (07 tonnes) ; du Nord (07 tonnes), du Sud (06 tonnes) ; du Nord-Ouest (04 tonnes) ; de l’Adamaoua (04 tonnes) ; de l’Est (01 tonne).

Des « bayam sellam » au marché du Mfoundi, à Yaoundé
photo.net)/n

Premières victimes de l’interdiction de l’usage des plastiques non biodégradables

Des équipes du ministère de l’Environnement ont saisi près de 30.000 emballages plastiques dans des supermarchés de Yaoundé en fin de semaine

Vendredi dernier, des équipes de la délégation régionale du ministère de l’Environnement pour le Centre ont effectué des contrôles inopinés dans certaines surfaces commerciales de Yaoundé Ceci pour s’assurer de l’application de l’arrêté ministériel interdisant l’usage des emballages plastiques non biodégradables entré en vigueur le 24 avril 2014. Dans les supermarchés Casino, au Centre-ville, et Dovv, à Bastos, c’est près de 28.000 sachets qui ont été ainsi saisis. Surpris par ce contrôle, selon notre cons ur de Cameroon Tribune, il a été demandé à chaque client de se débrouiller pour emballer ses achats. Le délégué régional du ministère de l’Environnement pour le Centre, « la répression va continuer avec des équipes opérationnelles dans tous les arrondissements[.] Ces plastiques seront détruits aux frais des détenteurs. Tout le monde est concerné, les fabricants comme les détaillants, par cette phase ».

La mise en uvre de l’arrêté ministériel interdisant l’usage des emballages plastiques non- biodégradables est problématique à plus d’un titre. Les usagers, commerçants, producteurs dénoncent l’impréparation et le manque de solutions alternatives pertinentes. Les emballages biodégradables, supérieurs à 60 microns, ne sont pas encore en abondance sur le marché. Certaines personnes véreuses ont commencé à commercialiser des prétendus emballages biodégradables qui ont vite été dénoncés par le ministre de l’Environnement, Helé Pierre. En effet, dans un communiqué publié vendred dernier dans le quotidien gouvernemental, Hélé Pierre a appelé à la vigilance : « Le ministre tient à préciser qu’à ce jour, les emballages plastiques biodégradables ne sont pas fabriqués au Cameroun. Il y a des opérateurs économiques qui fabriquent plutôt des emballages oxo-dégradables qui sont des plastiques fragmentables et non-biodégradables. Ces plastiques sont tout aussi, sinon plus dangereux que les plastiques ordinaires », a averti le ministre. Seule recommandation donnée aux utilisateurs des emballages, le soin de vérifier la présence des indications relatives à l’épaisseur, la biodégradabilité, la formulation, le nom et l’adresse du fabricant sur chaque plastique.

Au supermarché Dovv, c’est près de 20.000 emballages qui y ont été saisis
yoomee.cm)/n

Interdiction des plastiques: Hele Pierre appelle les gouverneurs à l’aide

Le ministre de l’Environnement estime que le texte qu’il a signé et qui doit prendre effet dès le 25 avril, doit être appliqué par l’autorité administrative

Le ministre de l’Environnement qui se veut toujours ferme sur sa position, depuis octobre 2012, date de signature de l’arrêté interdisant l’usage des plastiques non biodégradables, a renvoyé la balle dans le camp des gouverneurs de région cet après-midi sur les ondes de la radio publique nationale. « Dans une région donnée, toutes les activités de contrôle de conformité se font sous la coordination du gouverneur. C’est pour dire que le rôle clé revient aux autorités administratives. Avec eux, nous pouvons dire que le succès est garanti », a clamé le ministre. Sans donner de détails sur l’offre existante pour remplacer les stocks d’emballages présents sur le marché, Hele Pierre a invité les populations à trouver des idées originales en allant dans un commerce ou au marché. « Vous viendrez avec votre emballage de la maison. Ça peut être un emballage à base de papier, ou de raphia, votre calebasse, votre tasse. vous venez avec votre emballage », a conseillé le Minepded.

Dès le 25 avril prochain, a averti le ministre, des équipes seront sur le terrain « nanties d’un cahier de procès-verbal pour constater les infractions ». Infractions dont la peine, d’après la loi cadre de 1996 relative à la gestion de l’environnement citée par Hele Pierre, prévoit un emprisonnement de deux à cinq ans et une amende de 5 à 50 millions de F CFA pour les contrevenants.

C’est le scepticisme ambiant dans les marchés de Yaoundé. Les Bayam sellam, et autres commerçants continuent à utiliser les traditionnels plastiques noir et blanc, de 5, 10, 25 et 50 F pour emballer les marchandises des clients. Plastiques considérés par le ministre de l’Environnement, de la Protection de la nature et du Développement durable (Minepded), Hele Pierre, comme nocifs à la santé humaine et animale. La date limite pour le remplacement de ces emballages par d’autres, biodégradables, est prévue pour ce 24 avril 2014. La répression des contrevenants devrait donc commencer le 25 avril. Les commerçants ne voient encore aucune alternative, les usagers non plus, même l’Association camerounaise des professionnels de la plasturgie qui a demandé un délai d’un an pour s’ajuster.

Hele Pierre, le ministre de l’Environnement
Droits réservés)/n

Emballages non-biodégradables : Les professionnels des plastiques demandent un report d’un an

Ils jugent ce délai nécessaire pour trouver une solution afin d’enlever de la circulation les emballages non biodégradables. La mesure doit pourtant prendre effet ce 24 avril 2014.

Après la concertation infructueuse, il y a deux semaines, avec les responsables du ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et du Développement durable, l’Association camerounaise des professionnels des plastiques (AC2P) réaffirme l’impossibilité de se conformer à l’arrêté ministériel du 24 octobre 2012 qui demande de cesser toute production et commercialisation des emballages plastiques non biodégradables d’ici au 24 avril 2014. Elle demande un report d’un an afin de sensibiliser tous les acteurs de la chaine.

D’ailleurs, l’AC2P a organisé un séminaire ce 21 avril 2014, à trois jours de l’échéance, au siège du Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam) pour « donner les informations de premier ordre sur l’esprit » de l’arrêté conjoint (ministère du Commerce/ ministère de l’Environnement) du 24 octobre 2012 qui enjoint de ne plus utiliser les plastiques non biodégradables.

Le séminaire de ce jour réunissait des producteurs, distributeurs, consommateurs, collecteurs, recycleurs, importateurs desdits plastiques. Cependant, toutes les actions de l’Association camerounaise des producteurs plastiques ont été qualifiées par le Ministre de l’Environnement, Hele Pierre, de « mauvaise foi manifeste ». Il faudra donc attendre le 25 avril 2014, au lendemain de l’échéance, pour apprécier la réaction de l’autorité gouvernementale.

L’interdiction des emballages biodégradables devrait prendre effet dès le 24 avril 2014
Droits réservés)/n