Cameroun: La Banque Mondiale s’implique dans la lutte contre le choléra

L’institution accompagnera un projet pilote de mise en place d’infrastructures de service de salubrité dans la ville de Douala et dans la région de l’Extrême nord

La Banque Mondiale s’est engagée à accompagner le Cameroun dans sa lutte contre le choléra et les autres maladies issues du manque d’hygiène. Le conseil d’administration de cette institution a décidé d’accorder un prêt d’un peu plus de 15 milliards de FCFA (30 millions de dollars US), pour l’amélioration des conditions d’hygiène et de salubrité des populations souvent visées par des maladies diarrhéiques. Cet appui financier devrait servir à proposer aux populations de Douala la grande ville économique camerounaise et la région de l’Extrême nord du pays, un service d’hygiène et salubrité pertinent. «Ces services sont efficaces dans l’objectif de sauver des vies. Ils aident les populations à être préservées de la maladie et réduisent les risques d’épidémies, comme le choléra et autres maladies. Il revient moins cher de prévenir la maladie que de la soigner» a fait savoir Meike van Ginneken, la responsable du programme. Selon un communiqué rendu public par la Banque mondiale, le Programme d’assainissement Cameroun va servir à subventionner la construction des toilettes au sein des ménages, des écoles et de certaines cliniques. L’appui devrait aussi servir à financer de grandes campagnes de promotion d’hygiène. Il aidera également les responsables des entités décentralisées mais aussi l’administration centrale à renforcer les capacités des personnels chargés de leur maintenance, et d’accéder à des sources de financement fiables en vue d’assurer et de maintenir et poursuivre à l’avenir la promotion de l’hygiène.

Cette action pourrait être une étape importante dans le processus visant à s’assurer que tous les Camerounais ont un accès digne à des toilettes propres. Mais il faudrait pour cela que les autorités administratives du Cameroun puissent faire montre de bonne gouvernance et de pertinence dans le choix des investissements qui seront réalisés. L’appui arrive en outre, alors que certains médias ont fait l’annonce de l’apparition de nouveaux cas mortels de choléra dans la région du Nord Cameroun. En 2010, cette presqu’endémie avait fait près de 400 morts dans tout le pays. L’Etat semble avoir pris conscience de sa part de responsabilité, en acceptant l’intervention de ce programme. Selon des statistiques de l’organisation mondiale de la santé (OMS), l’accès au service d’assainissement reste faible au Cameroun. Une situation qui se remarque dans les grandes villes, où le développement des quartiers sporadiques rendent difficile l’accès aux égouts pour des millions de ménages. Dans les zones rurales, une personne sur cinq a pas accès à de vraies toilettes et se soulage très souvent dans la nature et principalement près ou dans des points d’eau. Le programme se veut réaliste. Il s’appuiera sur des technologies à faible portée de prix, mais sûres. Cela devrait permettre de bénéficier des services du programme.

Des patients sous perfusion
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Deux acteurs majeurs devraient intervenir dans la réalisation du programme. La composante de Douala du projet sera mise en uvre par la Communauté Urbaine de cette ville. Ainsi, 190 000 personnes supplémentaires devraient avoir accès aux latrines, des toilettes seront construites dans les écoles pour 80.000 élèves dans le primaire et le secondaire. Les autres activités du programme seront menées par le ministère de l’Energie et l’Eau, très critiqué lors de l’épidémie de Choléra de 2010. Dans la région de l’Extrême Nord, le MINEE collaborera avec les administrations locales en vue de fournir à près de 400000 personnes, une éducation aux règles élémentaires d’hygiène. 143 000 personnes devraient se voir pourvoir de latrines, et 40 000élèves se verront construites des toilettes dans leurs écoles. Le projet financera également une assistance technique pour la planification au niveau national et local, ainsi que l’élaboration de plans directeurs d’assainissement pour les villes sélectionnées et des études techniques qui pourront être financées par les autres partenaires au développement.

Le ministre de la santé face à l’épidémie de Choléra dans l’Extrême nord en 2010
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