Objet: appel à l’organisation des états généraux de l’intégration nationale: Le bilinguisme et autres. Certains des piliers fondamentaux de l’héritage de la colonisation au Cameroun sont les langues étrangères qui font aujourd’hui la fierté de notre pays.
Il s’agit de l’allemand, de l’anglais, du français, mais aussi de l’espagnol et dans une histoire lointaine du portugais. Cependant, à la création de la nation camerounaise, seuls l’anglais et le français ont été adoptés comme langues officielles. Depuis 1961 année de la réunification, ces deux langues officielles font la fierté du camerounais tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de nos frontières, c’est aussi un atout indéniable pour qui recherche une opportunité.
D’où vient-il qu’en 2015 l’anglais et le français divisent l’unique association des avocats du Cameroun au point de solliciter l’intervention du gouvernement?
Quelle honte pour un corps de métier, dont les membres sont presque tous issus de la série «A» au secondaire?
Les avocats camerounais ne sont-ils pas entrain de poser le problème de la qualité de la formation des jeunes dans notre pays et de l’adaptation de celle-ci à l’environnement du travail?
N’est-ce pas une preuve patente de l’échec criard du gouvernement en place depuis 1960?
Face à cette crise socioculturelle et politique le Modecna (Mouvement démocratique de conscience nationale) ne peut rester indifférent et interpelle directement la conscience, la dignité ou le sens de l’éthique. Sollicite l’application immédiate conséquente des textes que la constitution met à la disposition de L’élite intellectuelle du Cameroun pour prendre les mesures fortes qui s’imposent, en tirer les conséquences et les léguer à la jeunesse camerounaise.
Le Modecna sollicite également l’organisation des états généraux de l’intégration camerounaise et invite tous les intellectuels Camerounais de l’intérieur comme de l’extérieur, à joindre leurs voix à la sienne pour mieux se faire entendre, car les hommes passent mais la nation restera.
Bruno Deffo, président national du ModecnaDroits réservés)/n
Marie-Rose Abomo-Maurin et Aliou Mohamadou remportent les prix dans les catégories respectives traduction et langue
Présidé par l’écrivain Cheikh Hamidou Kane par ailleurs président d’honneur du jury et Jean Tabi Manga, recteur de l’université de Yaoundé II, le jury de la 8ème édition du Prix Kadima a désigné les lauréats des trois catégories à l’issue de la délibération qui s’est tenue au siège de l’Organisation Internationale de la Francophonie du 17 au 19 octobre 2011. « Le verbe en peul : formes et valeurs en pulaar du Fuuta-Tooro » par Aliou Mohamadou (Cameroun), catégorie Prix des langues. Cet ouvrage de 238 pages décrit le verbe dans l’une des variantes dialectales du peul, le pulaar du fuuta-tooro, parlé en Mauritanie, au Sénégal et dans l’Ouest du Mali. Il contribue au vaste chantier qui s’ouvre devant les langues africaines, celui de l’élaboration d’outils pédagogiques de référence qui leur font souvent défaut, tout particulièrement en peul. « Les pérégrinations des descendants d’Afri Kara », par Marie-Rose Abomo-Maurin (Cameroun), catégorie Prix de la traduction. Traduction du boulou en français de l’ uvre d’Ondoua Engutu « Dulu Bon be Afri kara », texte mythique et fondateur de la communauté fan-boulou-béti inspiré d’un récit oral, cet ouvrage se prêtera aisément à une utilisation didactique et à sa vulgarisation. « Dulu Bon be Afri kara » constitue pour cette communauté une véritable référence culturelle et identitaire. « Gasharu », par François Xavier Gasimba Munezero (Rwanda), catégorie Prix de littérature. Cette uvre de fiction écrite en kinyarwanda dresse le portrait de la société rwandaise contemporaine, vue à travers la vie d’une petite paroisse où les intrigues mettent en exergue la crise morale que connaissent des institutions de référence telles la famille et l’Église. Elle relance le défi de l’éducation morale et invite à une réflexion pour la promotion des valeurs spirituelles et socioculturelles.
Pour cette huitième édition du Prix, une douzaine d’ouvrages ont été présentés, représentant 6 langues africaines et créoles : le peul, le wolof, le boulou, le tshiluba, le kinyarwanda, le créole seychellois. Le Prix Kadima, institué par l’Organisation internationale de la Francophonie depuis 1989 a pour but de valoriser et de promouvoir les langues africaines et créoles en encourageant les recherches appliquées et les efforts de création littéraire et de traduction. Il est décerné tous les deux ans aux auteurs d’ uvres inédites rédigées dans l’une de ces langues ou en français s’il s’agit d’une traduction. Les lauréats bénéficient d’une bourse de 4 600 € et de la prise en charge de la publication de l’ uvre primée.
Née à Sangmélima, chef-lieu du département du Dja et Lobo dans la région du Sud du Cameroun, Marie-Rose Abomo-Maurin est professeur en lettres en France. Elle est l’auteure de nombreux articles sur la littérature écrite et orale et de plusieurs uvres. Aliou Mohamadou est professeur de peul depuis septembre 1996 à Institut Nationale des Langues et Civilisations Orientales (INALCO). Il est titulaire d’un doctorat de 3ème cycle en études africaines (option linguistique). Il est auteur de plus d’une dizaine de publications.
Appel aux artistes pour une chanson en différentes langues nationales pour lutter contre le tribalisme
Chères compatriotes, chers compatriotes,
Nous, grands peuples de la savane, de la forêt, des steppes, des montagnes, de la brousse, des bords de l’eau, des vallées, appelés affectueusement peuples de l’Afrique en Miniature, souffrons extrêmement du tribalisme (mot inexistant en nos langues ancestrales nationales), introduit dans notre souveraineté nationale, dans notre riche et puissante société multiculturelle et multi-linguistique pour nous détruire. La notion d’équilibre régional nous pend jusqu’à ce jour au cou comme un goulet d’étranglement, comme une équation à multiples inconnus. On s’achemine vers les soixante ans de notre indépendance et on continue à parler de région sous-scolarisée, ce qui a parachuté d’illustres cancres au sommet de certaines hautes responsabilités étatiques.
Période coloniale allemande
Notre problème majeur est que notre histoire n’est pas suffisamment enseignée dans nos écoles, nos lycées et nos universités. L’histoire enseignée avec beaucoup de légèreté nous apprend que le roi des Douala, Rudolf Douala Manga Bell (1873 – 1914, 41 ans) fut assassiné par les colonisateurs allemands, de même que son cousin et secrétaire Ngosso Din, tous accusés de haute trahison. Martin Paul Samba, le grand chef Batanga Madola ont subi le même sort. Le Sultan des Bamoun, Ibrahim Njoya (1875-1933, 58 ans) a eu beaucoup de problèmes conflictuels avec les allemands. Meurt en 1933 à Yaoundé où il était placé en résidence surveillée par l’administration coloniale française.
Gros plan des héros du grand-nord
La période coloniale allemande dans le grand-nord fut terrible, plusieurs Lamido héros y ont longtemps résisté avant de se faire assassiner par des envahisseurs allemands. 1- Le Lamido Souley de rey Bouba avait conduit la résistance dans le Nord fut tué, en 1901. 2- Le lamido Oumarou de Banyo qui conduisit la résistance dans sa région fut tué, un an plus tard. 3- L’Emir Soubeiro de Yola fut également tué la même année, en 1902; tout comme le lamido Hamadou de Maroua. 4- Le Mahdi Goni Waday, résistant fut exécuté au marché de Garoua, le 10 juillet 1907, ainsi que le lamido d’Agorna, le Djaouro de Bame, le Djaouro de Oubao, le Lamido de Bengui et l’Ardo de Benguis. 5- Le Mahdi Aladji organise la résistance à Maroua et est tué en 1907. 6-etc…
Période coloniale française
La période coloniale avec la France a été aussi très sanglante. De nombreux héros tels que Ruben Um Nyobé (1913-1958, 45 ans), Félix Roland Moumié (1925 – 1960, 35 ans) Ernest Ouandié (1914-1971, 57 ans) Ossendé Afana (Né en 1930 à Nkogksaa, 1er africain agrégé en sciences économiques, mort le 15 mars 1966, à l’âge de 36 ans). Morts jeunes pour la plupart pour la défense de notre patrie et ayant pour profession respective greffier de justice, médecin chirurgien, instituteur et économiste. Lorsque ces camerounais militaient pour l’indépendance du Cameroun au point d’entrer dans le maquis et y mourir, M. A. Ali était déjà adulte. Sa trace ne se trouve nulle part dans les empreintes des héros de la nation.
Mme Lydie Seleu
Chers compatriotes, Allons-nous croiser les bras et nous faire vaincre par le tribalisme? NON!
Chers compatriote, Allons-nous accepter de nous faire massacrer par ce virus qu’est le tribalisme qui a fait son lit dans notre patrie pour nous déstabiliser? NON!
Allons-nous accepter d’être dévorés par le virus qu’est le tribalisme? NON!
Pour cet appel que nous jeunes, jeunes-vieux, vieux-jeunes, vieux, devront lancer vivement aux chanteurs et chanteuses et autres compositeurs du Cameroun, invitons-les à se mettre ensemble, afin de composer une chanson en plusieurs langues nationales à l’honneur nos héros, héroïnes et d’autres morts pour nous libérer des différentes dictatures coloniales et néo-coloniales. Que cette chanson unique en son genre soit l’hymne national des jeunes du triangle national. Nous voulons une sorte de «we are the world» ce méga hit écrit par Bob Geldof pour réunir des fonds afin de juguler la famine en Ethiopie en 1977. Dans notre cas si précis, l’hymne de la jeunesse sera pour combattre le tribalisme. Vivement que la jeunesse du triangle national ne soit pas infectée ou contaminée par ce virus destructeur qu’est le tribalisme. Le tribalisme doit être combattu jusqu’à la dernière énergie par tous fils et filles sur tout le triangle national et hors de nos frontières au même rang et titre que le SIDA.
L’écrivain Fabien Eboussi Boulaga, dans son livre intitulé: La démocratie à l’épreuve du tribalisme, note que « Le tribalisme n’existe pas, mais il tue. Plus il est dépourvu de fondements, plus il se fait virulent et se déchaîne. » Tous les héros et héroïnes ont sacrifié leur vie pour nous libérer. Ne détruisons pas leur uvre unique dans le monde. Barrons la route au tribalisme en leur honneur! Dans nos cuisines, dans nos écoles, lycées, universités cette chanson doit être chantée très vivement! Puisse le pouvoir aller à un camerounais ressortissant du Nord parce que la majorité des camerounais le veulent conséquemment à la vision du candidat de cette partie du pays au lieu que le pouvoir «rentre» au Nord par on ne sait quelle entente entre coquins, par tacite reconduction.
Vive la jeunesse consciente et éveillée
Vive la terre patrie de nos héros et héroïnes morts pour notre libération du joug colonial.
Vive nos artistes qui embrasseront ce projet d’unité nationale.
La diversité culturelle du Cameroun est présentée tantôt comme un atout majeur et quasiment unique en Afrique, tantôt comme un facteur de division.
Cet essai de 95 pages s’évertue à ressortir des problèmes de fonds qui sont très rarement abordés et débattus publiquement. L’auteur, Raymond Mbedé fonde son analyse sur deux interrogations qui jusqu’ici ne semblaient trouver de réponses précises. A travers une analyse méthodique, il lève un pan de voile sur le slogan « Cameroun Afrique en miniature ».
Il se demande d’abord si le Cameroun est réellement une Afrique en miniature. Ensuite, il se préoccupe de savoir si les « langues nationales sont des facteurs de divisions ou d’unité ». Sur la base de ces préoccupations Raymond Mbedé plonge ses lecteurs dans une balade géographique et humaine à travers le Cameroun.
L’essai est divisé en trois parties. Dans la première partie intitulée « Cameroun, Afrique en miniature : mythe ou réalité ? » l’auteur expose de façon globale et pour les comparer, les caractéristiques géographiques et humaines du Cameroun et de l’Afrique. Ces éléments «objectifs» entendent apporter des éclaircissements pour trancher la thèse qui fait du Cameroun « un résumé de l’Afrique ». Ainsi, d’après Raymond Mbedé, « aussi bien sur le plan physique qu’humain, il se confirme que l’expression Cameroun, Afrique en miniature est une réalité et non un mythe ».
La deuxième partie, « Bilinguisme officiel anglais/français : un palliatif ? », engage un débat relatif à l’impact réel de ces deux langues héritées de la colonisation dans le vécu quotidien des camerounais en rapport avec leur langues maternelles. L’auteur entreprend de montrer « comment les puissances de tutelle du Cameroun ont imposé leurs langues en «écartant celles du Cameroun ». Il ressort également en le déplorant « comment les autorités politiques camerounaises ont adopté le français et l’anglais comme langues officielles au motif controversé de construire l’unité du pays ». Une situation qui, selon Raymond Mbedé, tout en condamnant l’usage officiel des langues nationales, appuie la thèse qui fait du Cameroun une tour de Babel.
Dans la dernière partie intitulée « Cameroun : une communauté culturelle en émergence ? » Raymond Mbedé pose que la diversité linguistique du Cameroun établie les jalons d’une communauté culturelle en gestation. L’ouvrage édité par les Presses Universitaires de Yaoundé en 2003 envisage un modèle de société capable de créer ou de vivre ensemble des événements qui peuvent modeler leurs attitudes communes.