France : la mobilisation n’a pas sauvé une Camerounaise de l’expulsion à Rennes

Des dizaines de soutiens, dont le directeur de la maison de retraite où travaille Bienvenue Lewa Gouezé, s’étaient déplacés devant le tribunal administratif de Rennes (Ille-et-Vilaine), le 18 novembre 2021. La Camerounaise, agent de soins, défendue par Me Élise Gaidot, y contestait son avis d’expulsion.

Le journal Ouest-France présente  Bienvenue Lewa Goueze, née au Cameroun il y a 39 ans, comme étant un agent de soins en France, dans une maison de retraite, à Noyal-sur-Vilaine (IIIe-et Vilaine). Elle travaille à l’Ehpad Saint-Alexis, depuis septembre 2019.

L’actuel directeur de l’établissement était à ses côtés le 18 novembre 2021, à l’audience du tribunal administratif, devant lequel elle contestait son expulsion. Il a exposé avoir besoin d’elle à l’Ehpad. « Très vite, les valeurs qu’elle porte ont été remarquées, ainsi que sa rapide intégration au sein des équipes, a déclaré Bruno Lassalle. Bienvenue a aidé la maison Saint-Alexis à traverser la période Covid. Aujourd’hui, nous comptons quatre postes vacants. Bienvenue fait partie de notre équipe. »

Le préfet d’Ille-et-Vilaine a refusé la délivrance d’un titre de séjour à Bienvenue, le 14 avril 2021, l’obligeant à quitter la France dans un délai de trente jours.

Habitants, collègues, bénévoles associatifs…

Le quotidien régional explique que des dizaines de personnes, habitants de la commune, collègues, bénévoles d’associations, lui avaient également apporté leur soutien, devant le tribunal, où elle était représentée par l’avocate Élise Gaidot.

La décision est tombée il y a quelques jours. Le tribunal rejette sa requête.

 Il estime que Bienvenue « ne démontre pas être exposée au Cameroun à des risques personnels et actuels, pour sa sécurité et sa liberté ». Il estime qu’elle « n’établit pas être exposée, en cas de retour, à des peines ou traitements contraires à l’article 3 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales ».

Bienvenue Lewa Gouezé est traitée en France pour une pathologie peu soignée au Cameroun. Pourtant, le tribunal estime qu’il s’agit là d’une « argumentation inopérante, en ce qui concerne l’obligation qui lui est assignée de quitter le territoire français ».