Cameroun: les instituteurs à l’épreuve du secourisme

Des enseignants d’écoles primaires de l’arrondissement de Yaoundé II ont achevé le 03 juin 2016, un séminaire portant sur les gestes de secourisme et de premiers soins

Du 02 au 03 juin 2016, ils sont près d’une cinquantaine d’enseignants issus de six complexes scolaires de l’arrondissement de Yaoundé II qui se sont réunis au cours d’un séminaire bilingue, relatif à l’apprentissage de gestes de premiers secours. Les méthodes d’interventions dispensées ici sont minutieuses et on ne peut plus salvatrices. En cas d’accident, il faut éviter de toucher la nuque de la victime, songer à la stabiliser latéralement et contacter un service médicalisé.

Une première journée théorique a permis aux participants de recevoir des conseils de médecins et de formateurs. Occasion de connaitre des types d’immunisation et de maladies nécessitant une vaccination. L’on a parlé également de principes de base du secourisme et plus précisément d’arbre décisionnel permettant de choisir les gestes adéquats étaient également au menu des échanges ce 03 juin 2016.

Tout comme leurs élèves, les instituteurs ont du étudier, retenir les notions inculquées, d’où les exercices de la deuxième journée qui se voulait pratique. Ici, il était entre autres question d’apprendre par exemple à trouver le sternum, à effectuer des massages cardiaques externes ou encore comment stopper une hémorragie quelle soit interne ou externe.

Appelés chacun à son tour, maîtres et maîtresses sont passés à la phase d’application dans une ambiance de salle de classe impliquant aussi bien des railleries que des applaudissements, sous le regard de Pierre Bilong Bilong, formateur au Centre de formation de « Standar Safe Operation ». Pour lui, « Miser sur les enseignants c’est miser sur la jeunesse et je pense que les instituteurs sont mieux placés pour véhiculer ces notions. Le message ici est simple, donner une réplique face à des victimes en besoin d’aide. Toutefois il faut plus de vulgarisation des procédés de secourisme notamment à la maternelle. ».

Il faut croire que le pari des enseignants est déjà un bon début. Parmi ceux qui ont réussi avec brio les exercices pratiques d’intervention avec brio, il fallait compter avec Ida Pene, institutrice à l’Ecole publique de Tsinga II. D’après elle, la tenue d’une telle initiative est une réponse à un problème auquel elle a souvent eu à faire face:  » Cette formation m’a véritablement enrichi, contrairement au passé, je sais désormais comment intervenir face à une situation de transe. On ne sera plus trop inquièt, il ne sera plus question de paniquer ».

Organisé par l’ong Plan Cameroun, ce séminaire avait un objectif vital  » Avoir un nombre suffisant de personnes formées en matière de secourisme pour sauver cas de nécessité la vie des enfants. », a expliqué Judith Tsafack, Coordonnatrice de projet au sein de l’ong. Après cette formation, l’ong entend procéder à un suivi des enseignants pour s’assurer de ce que les acquis ont été préservés et surtout que les écoliers puissent être sauvés même lorsque la situation semble désespérée.

Des gestes simples d’une grande importance.
DDGA)/n

Haïti: La mobilisation continue

Si les américains ont pris les opérations de terrains en main, l’union européenne reste attentiste

Le bilan de la catastrophe haïtienne d’il y a une semaine se précise. Les chiffres rendus publics font état de près de 75000 morts, 250 000 blessés et environ 1,5 million de sans-abri. Les recherches se poursuivent pour essayer de trouver d’éventuels miraculés et sauver ce qui peut encore l’être. En effet, Haïti, une semaine après avoir essuyé un violent séisme est un pays ravagé dévasté. Un immense champ de gravats où tout est à reconstruire. Une vision chaotique qui a suscité l’émoi de la communauté internationale et mobilisé toutes les solidarités de part le monde. Sur le terrain diplomatique et humanitaire, les secours s’organisent progressivement pour ne pas sombrer dans la désolation.

Les américains prennent les choses en main
Dès l’annonce de la catastrophe à Haïti, les États-Unis et les nations-unis se sont mis à pieds d’ uvre sur le terrain. De nombreuses organisations humanitaires aussi. En collaboration avec le reste du monde, les Américains ont investit l’aéroport pour rétablir un semblant d’ordre dans les opérations à mener. A cet effet, dans une séance de travail sur une « opération de sauvetage et de reconstruction complexe et difficile (..) dans un environnement dévasté », le président Barack Obama dit que son pays uvrera en «étroite collaboration avec le gouvernement haïtien, les Nations unies et les nombreux partenaires internationaux qui contribuent à cet effort extraordinaire.» Prenant du même coup l’ascendant sur le terrain, les haïtiens ont assisté à un largage de rations alimentaires et d’eau sur une zone sécurisée à quelques kilomètres de l’aéroport de Port-au-Prince. Ils ont vu des soldats américains être parachutés près du palais présidentiel haïtien. Dans le but de confirmer leur participation effective à l’effort en faveur d’Haïti, l’armée américaine a annoncé qu’elle allait utiliser d’autres pistes aéroportuaires, même en République dominicaine voisine, pour acheminer au plus vite l’aide aux sinistrés.

Du côté du vieux continent c’est le calme plat
La participation de l’Union européenne à la « reconstruction » d’Haïti se chiffre à coup de millions d’euros. En effet la commission européenne a pu dégager une somme d’environ 429 millions d’euros d’aide à court et long terme pour Haïti. Or, à Bruxelles les griefs sont lancés à l’encontre du chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton. Les eurodéputés lui reprochent son absence de la scène durant les premières heures de la catastrophe, pendant que les autres «grands» du monde montaient au créneau. Face à ce mutisme, la France annonce avoir rapatrié vers les Antilles plus de 500 ressortissants français et européens, et acheminé dans l’autre sens près de 400 personnels de la sécurité civile et de la gendarmerie ainsi que du fret (vivres et eau). Deux bâtiments avec une forte logistique font actuellement route vers l’île. Les responsables européennes confirment leur participation aux travaux des Nations-Unies sur la question haïtienne avant d’envisager une descente sur le terrain.

L’ONU à la rescousse
Alors que l’Organisation des Nations unies pleure encore ses morts des suites du séisme, le Conseil de sécurité des Nations unies a décidé de l’envoi d’environ 3500 casques bleus à Haïti. Ils vont renforcer sur le terrain, l’action de la Mission des Nations unies déjà en place. Ces renforts supplémentaires vont aider au maintien de l’ordre et à la distribution de l’aide humanitaire. Cependant, leur mission principale reste d’assurer la sécurité des convois d’aide. En effet, après des jours de pénurie totale, la tension monte progressivement au sein de population qui manque de tout.

L’aide traîne
Une semaine après la catastrophe, l’aide traine et la distribution d’eau et de provisions reste difficile. Il n’y a plus de routes praticables, ni de carburant. Pourtant, les humanitaires grâce à l’aide américaine ont distribué plus de 250.000 rations de nourriture quotidienne. Le Programme alimentaire mondial espère pouvoir bientôt servir 16 millions de repas prêts en cours d’acheminement. 100 millions de repas sont prévus ces 30 prochains jours. Ailleurs, l’on se débrouille comme on peut pour sauver les blessés. Les médecins et autres chirurgiens tentent de les amputer le moins possible. Des milliers de personnes continuent de dormir à la belle étoile sous des bâches en plastique et le stade de la ville a été transformé en camp de réfugiés.

L’insécurité pose problème
Avec l’insuffisance de nourriture, les difficultés d’acheminement de l’aide aux victimes, des centaines de pillards sévissent dans ce qui reste des rues de Port au Prince. Les secours racontent que dans le quartier de «cité soleil» les détenus échappés de la prison, qui n’a pas résistée aux secousses, font la loi. En plus de venir en aide aux victimes, ils ont dû secourir des blessés par balle. C’est pourquoi la police exhorte «les citoyens à prendre en main le maintien de l’ordre». A cause des nombreuses répliques du tremblement de terre, d’autres personnes préfèrent quitter la capitale haïtienne. Par milliers, à bord des bus, ils vont vers les campagnes. D’autres espèrent être « rapatriés » vers d’autres pays au titre de l’asile humanitaire.

La désolation pour les enfants d’Haïti
En son temps l’on a longtemps pleuré pour les enfants d’Ethiopie mourant de famine. Aujourd’hui ce sont les enfants d’Haïti qui appellent à l’aide. On compte un peu plus de 500 000 orphelins sur l’île, victimes ou nom de la catastrophe selon l’Unicef, elle aussi sinistrée. Certains pays comme la France ou les Pays Bas ont annoncé «un assouplissement des procédures, en accord avec les autorités haïtiennes, pour ramener dans ces pays certains enfants dont l’adoption a déjà obtenu l’accord du juge haïtien». Ainsi de nombreuses familles à l’étranger qui espèrent faire accélérer le processus d’adoption se préparent déjà à accueillir des petits haïtiens.

Plus d’1,2 milliard de dollars pour aider Haïti
C’est le montant des promesses de dons communiqué par l’ONU. Des fonds qui proviennent en parties des Etats (du monde entier) des personnes privées, des entreprises et autres institutions. L’organisation internationale, s’est félicitée de la générosité et de la solidarité internationale. Les Américains à eux seuls ont contribués à hauteur de 190 millions de dollars. Cet argent permettra de mener à bien les premières opérations de dégagement, d’assainissement et de sécurisation. Il permettra aussi l’acquisition de médicaments essentiels, adaptés aux besoins du terrain. En Europe et aux Etats-Unis particulièrement, on assiste à une vaste mobilisation des stars de la chanson et du cinéma en faveur de populations d’Haïti.

Haïti : les décombres, peu de vies humaines
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