Les vacances du président Paul Biya à La Baule… Une bien triste illustration de la désinformation

Lire l’édito de Yannick Urrien, Fondateur de La Baule+

Certains s’étonnent encore de voir la profession de journaliste dévalorisée au point qu’un sondage récent indiquait que les Français plaçaient les journalistes et les prostituées à un même niveau de considération. C’est tout dire ! Les Baulois et les commerçants de la Baule viennent de vivre un bel exemple de manipulation médiatique. A l’échelle d’une ville, on a pu vérifier que la présentation médiatique d’un événement n’avait rien à voir avec la réalité. Cet événement, c’est le séjour privé de Paul Biya, président du Cameroun, en France. Quelle est la réalité ? Un chef d’Etat ami de la France décide de passer trois semaines de repos à la Baule. Comme tout chef d’Etat, il doit continuer de gérer les affaires de son pays et il se déplace avec une petite partie de son Cabinet. Le président Biya est à l’hôtel Royal tandis que ses collaborateurs occupent des simples chambres à l’Hermitage Barrière. et qui ne donnent même pas sur la mer. En se promenant dans la rue, les Baulois ont pu croiser des membres du Cabinet présidentiel, tous habillés impeccablement en costume-cravate, maniant une langue française à faire pâlir un Français de souche et d’une courtoisie remarquable. Un Cabinet présidentiel qui offre une belle image du Cameroun et de son président. Evidemment, on remarque tout de suite que le Cameroun n’est pas Doubaï et le style est plutôt à la modestie. Du reste, les commerçants baulois commencent à comprendre que le niveau de vie au Cameroun n’est pas le même qu’en France et le chiffre d’affaires est à des années lumières de celui qu’aurait pu laisser une délégation d’une puissance pétrolière arabe. Tout le monde a pu constater dans la ville que le séjour n’avait rien de « bling bling ». Evidemment, il s’agit d’un séjour de chef d’Etat, qui bénéficie de tous les égards dus à son rang, mais l’image perçue par les habitants de la Baule n’est pas celle de la dépense ou de l’excentricité. Tous les Baulois partagent ce constat et ceux qui ont approché le couple présidentiel soulignent qu’ils sont d’une grande simplicité et convivialité. Un agent immobilier nous a même confié : « J’ai croisé Mme Biya, elle est vraiment très agréable. » Cette photographie est celle de la réalité.

En face, il y a la désinformation médiatique qui tenterait de faire croire au reste du monde que ces vacances seraient celles d’une bande de rock stars milliardaires qui claquerait des billets de 500 euros dans les boutiques, les restaurants et au casino ! On peut se demander si les journalistes qui écrivent cela ont mis les pieds une seule fois à la Baule pour interroger les commerçants ! Un journaliste en manque de publicité a même été afficher le chiffre de 42 000 euros par jour, repris d’une seule traite par ses collègues, chiffre qui a ensuite fait le tour du monde. Lorsque l’on connaît les prix des chambres et des remises commerciales de groupe qui peuvent être consenties par les établissements Lucien Barrière pour fidéliser davantage sa clientèle tout le monde sait qu’une telle somme est inatteignable. Quant aux dépenses somptuaires au casino, qui n’intéresse absolument pas cette délégation, et dans les boutiques de luxe, les commerçants eux-mêmes sont étonnés : «Nous aurions bien aimé que cela soit le cas, mais hélas ce n’est pas vrai.»

La réalité est la suivante : un président de la République d’un pays francophone et ami de la France nous a fait l’honneur de choisir la Baule pour venir se reposer trois semaines. Le groupe Lucien Barrière a accueilli cet hôte dans des conditions dignes de son rang mais rien, vraiment rien, n’a pu conduire les Baulois ou les clients des hôtels du groupe qui ont côtoyé la délégation camerounaise à se montrer surpris ou choqués par le comportement de nos amis camerounais. Du reste, les commentaires sont plutôt à l’opposé que ce que l’on a pu lire dans les médias. Le séjour de la délégation du président Biya ferait bien pale figure si l’on devait le comparer avec le déplacement d’un émir avec sa garde rapprochée, ou celui d’une rock star international. Mentir à ses lecteurs ou ses auditeurs pour servir des intérêts politiques et malveillants ne sert pas la profession de journaliste. A l’échelon d’une ville entière, la population vient à nouveau de vérifier que le comportement de certains journalistes ne fait pas honneur à la presse française.

La Baule +, numéro de Septembre
www.labauleplus.com)/n

Cameroun: Débats sur les « Vacances à tout prix du chef de l’Etat » en France

La polémique s’est véritablement installée avec la communication du ministre Issa Tchiroma Bakary sur le sujet

L’affaire du coût des congés du président de la république fait aujourd’hui grand écho au sein des médias et de la classe politique camerounaise. La première réaction est venue de Cameroon-tribune. Le quotidien officiel a choisi dans un premier temps, de présenter le coté diplomatique des choses. L’idée était de mettre dans le même registre le récent séjour officiel du chef de l’Etat camerounais à Paris et celui des vacances actuels. L’article insistait sur le caractère diplomatique des déclarations lors de la soirée offerte par le maire de La Baule. Ce mercredi matin, le journal a fortement critiqué l’attitude des médias français ayant écrit l’article.

Colère du gouvernement camerounais

Une manipulation qui sert les intérêts politiques malveillants.
Issa Tchiroma, ministre de la communication

Le ministre Grégoire Owona par ailleurs secrétaire général adjoint du RDPC, le parti majoritaire au pouvoir et dont Paul Biya est le président, a réagit dans une lettre parue dans le journal le Jour. Il fallait trouver quelque chose pour salir Paul Biya et le Cameroun globalement, d’où cette grossièreté qu’on veut servir aux Camerounais précise-t-il dans sa réaction. Dans la soirée de mardi, c’est le ministre Issa Tchiroma qui est monté au créneau. Il condamne ce qu’il nomme une campagne Une manipulation qui sert les intérêts politiques malveillants. Le ministre de la communication a tenu à préciser que les premières réponses sont venues du sol français. Il y’a d’abord eu le droit de réponse servi par exploit d’huissier par le Directeur Général des hôtels Lucien Barriere et publié par les médias mis en cause, au terme duquel il est souligné le coté inexact, voir mensonger des informations publiées il a ensuite repris à son compte les propos de l’éditorial de Yannick Urien paru dans le magazine La Baule Plus.

Réseaux contre réseaux ?

Certains s’étonnent encore que la profession de journaliste soit dévalorisée au point qu’un sondage récent indique que les Français placent les journalistes et les prostituées à un même niveau de considération C’est tout dire! Les baulois et les commerçants de La Baule ont vécu un bel exemple de manipulation médiatique(.) L’image perçue par les gens de La Baule n’est pas celle de la dépense (.) On peut se demander si les journalistes qui ont relayé cela ont mis les pieds une seule fois à La Baule.
Yannick Urrien, journaliste au magazine mensuel «La Baule+

Ce dernier manque à ce niveau de donner au moins deux informations. Le magazine La Baule+ est une publication certes de grand tirage (près de 40 000 exemplaires), mais c’est aussi avant tout un magazine gratuit de publicité, qui parait mensuellement. Yannick Urien largement cité par le ministre Tchiroma en est le cofondateur. Ce dernier est très connu comme étant un bon journaliste, mais aussi un homme des réseaux, notamment proche de l’UMP (Union pour un mouvement populaire, parti au pouvoir en France).

Un réel problème d’éthique
Le 29 août, trois médias français ont rapporté que le couple présidentiel, accompagné d’une équipe de plus de 40 personnes, s’est installé dans les hôtels L’Hermitage (5 étoiles) et Le Royal (4 étoiles). Il est vrai que suivant les prix que pratiquent ces hôtels, on pourrait bien loger une délégation de 40 personnes à des coup n’atteignant pas ceux évoqués. Mais il se pose un problème d’éthique, comme le précisait Ndam Njoya (UDC). Selon des récents rapports, 48 % des Camerounais vivent en-dessous du seuil de pauvreté. Le Cameroun tient principalement le coup de la crise grâce à l’aide internationale. Fin juillet, la France a confirmé le versement de 537 millions d’euros sur cinq ans pour le désendettement et le développement du pays. C’est pourquoi le quotidien Mutations reprécise sa position. La colère des membres du gouvernement n’apportent pas de réponse concrète. Qu’est ce qui justifie une délégation de quarante personnes et surtout quel en est finalement le coût pour le contribuable ? Dans son intervention, le ministre Tchiroma a précisé que:

Le chef de l’Etat a droit à des vacances (.) avec les moyens que le peuple met à sa disposition.
Issa Tchiroma, ministre de la communication

Une affirmation elle aussi, que de nombreux camerounais pourront apprécier à sa juste valeur.

La Baule fait des vagues au Cameroun!
angers7.fr)/n