Vie chère au Cameroun : la police interpelle des syndicalistes en pleine préparation d’une grève

Au moins cinq membres de syndicats ont été  arrêtés dans la matinée du 05 avril 2022, alors qu’ils donnaient une conférence de presse pour annoncer la tenue d’une grève.

La société camerounaise fait face à la vie chère depuis le début de l’année 2022. Avec le conflit qui oppose la Russie à l’Ukraine, la situation devient de plus en plus difficile. Alors que le gouvernement demande de se serrer les coudes pour mieux faire face à la flambée des prix sur le marché camerounais, les syndicats entendent porter la voix de certains Camerounais affectés par la situation. C’est ainsi que les leaders syndicalistes entendent observer un mouvement de grogne devant les institutions à Yaoundé.

En prélude au démarrage de cette manifestation annoncée, les leaders syndicalistes ont organisé ce mardi matin, une conférence de presse. Cette rencontre avec les médias était prévue à la Bourse du Travail sis au quartier Messa, dans le 2è arrondissement de la ville de Yaoundé. Mais, à peine commencé, la conférence de presse recevra la visite des hommes en tenue. Contre toute attente, les forces de maintien de l’ordre ont interrompu la séance.

Au moment où le collectif des acteurs de la société civile s’apprêtait à délivrer son propos liminaire, des policiers ont fait irruption. Sur ordre de commissaires, au moins cinq personnes ont été arrêtées. Il s’agit des leaders syndicalistes suivants : Yimga Moussa, Ngon, Elouna, Avidi, Kaldjob. Célestin Bama, secrétaire général de la Centrale syndicale des travailleurs du Cameroun, aurait aussi été arrêté, puis tous ont été embarqués vers une destination encore indéterminée, informe nos confrères de Camer.be.

En rappel, après la flambée des prix de l’huile végétale, le prix du pain a augmenté de 25 francs CFA. En raison de cette situation et de l’inertie dans le système de gouvernance, le pays va de grève en grève. Au sein de la société camerounaise depuis le mois de février 2022, plusieurs mouvements de grogne et de grève sont en cours ou ont été maîtrisés. La grève des enseignants qui a paralysé le système éducatif ces dernières semaines a été suivie par des revendications d’autres corps de métiers, mettant le pays en ébullition.

Flambée des prix : tandis que le Cameroun demande de serrer la ceinture, le Sénégal baisse les prix des aliments

Lors d’une conférence de presse hier 30 mars, Luc Magloire Mbarga Atangana, ministre du Commerce a recommandé aux ménages de serrer la ceinture. Et pour cause, l’inflation n’est pas encore maitrisée.

Crise de coronavirus et crise en Europe de l’Est. Ce sont ces deux facteurs qui selon le ministre du Commerce cause l’inflation au Cameroun.

Ce dernier a indiqué que, suite au Covid-19, le prix de la tonne de blé sur le marché international a augmenté de 27,77% entre 2020 et 2021. Le maïs de plus de 56%, l’huile de palme de 53,8% ; l’huile soja plus de 65,35%. Par ailleurs, les prix des matériaux de construction et les prix des engrais ont également connu une hausse vertigineuse.

Face à cette inflation, le ministre du commerce a annoncé que, la fin de l’inflation n’est pas demain. Par conséquent, il recommande de se réadapter et d’adopter l’économie solidaire. Les achats groupés par exemple au profit des commerçants qui peuvent acheter à des prix préférentiels et revendre dans les mêmes conditions.

Les tontines spécialisées, notamment dans le secteur de l’alimentation avec la constitution des greniers. « Le contexte nous impose de revoir notre manière de vivre en attendant de donner du sens au concept d’import-substitution ».

Au Sénégal voisin, Macky Sall s’est adressé à la nation à la veille du 62e anniversaire de l’indépendance du pays. Alors que les musulmans ont entamé ce dimanche 3 avril le ramadan et que les chrétiens sont en plein carême, le chef de l’État a insisté sur les enjeux du prix des denrées et de l’autosuffisance alimentaire.

Le président sénégalais a également détaillé avoir baissé les prix des denrées de première nécessité et augmenté la subvention du riz local pour aider les ménages.

« Mais, pour être à l’abri des aléas de la conjoncture internationale, nous devons faire preuve de résilience en gagnant au plus vite la bataille de la souveraineté alimentaire. Ce sont des investissements massifs que l’Etat continue de consacrer à la modernisation et à la diversification des secteurs de l’élevage, de la pêche et de l’agriculture. Relever le défi de l’autosuffisance alimentaire, c’est aussi facilité les échanges entre les zones de production et les marchés. »

« De plus, pour la deuxième fois consécutive, le budget de la campagne agricole est revu à la hausse, et passe cette année de 60 à 70 milliards de F CFA », a –il indiqué.

 

Cameroun : vie chère et choléra, sujets majeurs du Conseil de Cabinet du 31 mars 2022

La flambée des prix des produits et la situation sanitaire du Cameroun ont été des sujets majeurs abordés à la rencontre présidée par le Premier ministre ce jeudi 31 mars 2022.

Les préoccupations de la société camerounaise depuis le début de l’année 2022 sont inévitables lors des rencontres de haut niveau. La vie chère, les pénuries, l’inflation, le retour de l’épidémie de choléra et le recul de la pandémie du Covid-19 ont fait l’objet de discussion ce jeudi 31 mars 2022 à l’Immeuble Etoile.

Le Conseil de Cabinet du mois de mars tenu en matinée sous la conduite du Premier ministre chef du gouvernement Joseph Dion Ngute a donné l’occasion aux ministres de s’exprimer.

Sur la vie chère, le ministre du Commerce explique. La flambée des prix, les pénuries, l’inflation et autres sujets de plaintes sur le marché découlent du conflit russo-ukrainien. En raison de cette guerre, le taux d’inflation est de l’ordre de 50% sur les marchés mondiaux et de 7% en Occident. Les prix du gaz, du pétrole et des céréales comme le blé (dont la Russie et l’Ukraine représentent près de 30% du volume global des  exportations mondiales),  sont en hausse.

Cette flambée des prix des produits alimentaires subie par les ménages et les entreprises n’a pas encore atteint le pic. Elle pourrait augmenter de l’ordre de 8 à 20%, selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). C’est sans doute la raison pour laquelle le ministre du Commerce Luc Magloire Mbarga Atangana a demandé au Camerounais lors du point de presse le 30 mars, de revoir leurs habitudes de consommation et de se soutenir pour faire face à la nouvelle donne.

Sur le plan sanitaire, les statistiques du ministère de la Santé publique présentent une situation mitigée. Tandis que la pandémie du Covid-19 est en net recul, la résurgence de l’épidémie de choléra est à surveiller de près. Pour ce qui est de la maladie à coronavirus, le ministère dénombre 163 cas actifs, 3 hospitalisés dont un sous oxygène. Quant à l’infection diarrhéique, 2097 personnes ont été testées positives et 67 décès dénombrés. L’épidémie qui est en outre présente dans six des 10 régions du Cameroun, exige des actions efficaces permettant de la maîtriser.

Cameroun : le gouvernement stabilise les prix du riz et du poisson

Une rencontre avec les opérateurs de ces filières a permis d’homologuer les prix de ces denrées qui ont connu une inflation ces dernières semaines au Cameroun.

Le 20 mars à Yaoundé, les importateurs de riz et le ministère du Commerce du Cameroun se sont entendus sur les prix du riz devant être pratiqués désormais dans les marchés. La nouvelle tarification concerne le « riz 25% » – le plus consommé – et le « riz 5% », considéré comme une variété de luxe.

La première variété citée doit désormais se vendre au consommateur à 330 FCFA le kilogramme à Douala et à 350 FCFA à Yaoundé. La différence de prix étant liée au transport. Quant au « riz 5% », dans sa variété « premium », le kilogramme s’achètera désormais à 410 FCFA à Douala, contre 425 FCFA à Yaoundé.

La brigade de contrôle et de répression du ministère du Commerce du Cameroun a été chargée de veiller à ce que du « riz 25% » ne soit pas vendu au prix du « premium » tel que souvent pratiqué par les commerçants.

Ces nouveaux barèmes ont été obtenus après d’âpres discussions entre le ministre du Commerce, les importateurs, et les associations de défense des droits des consommateurs. Ces derniers arguant que la crise des devises dans les banques et les tracasseries à l’import sont les raisons de la flambée des prix du riz sur le marché. Flambée des prix observée depuis fin 2018, et qui s’est accentuée depuis quelques semaines.

Pour ce qui est du poisson, le ministre du Commerce du Cameroun a souhaité, et obtenu, de Congelcam, le plus gros importateur et plus gros détaillant, que celui-ci laisse le prix du kilogramme à 1450 FCFA. Il s’agit ici du « maquereau 25+ », appelé communément « Oya-Oya », le plus consommé. Le « maquereau 20+ » de son côté pourra s’arracher de 1000 à un plafond de 1200 FCFA.