L’importateur au Cameroun de cette huile végétale faite à base de soja assure que Jadida est une huile «de bonne qualité». Les recommandations de l’Anor et de l’Asroc contestées
On n’a pas fini de parler de l’huile de marque Jadida, commercialisée au Cameroun et produite par la société tunisienne Medoil. La société Coppeq Sarl, importatrice de cette denrée faite à base de soja, semble résolument engagée dans une bataille avec l’Agence des normes et de la qualité (Anor) et l’Association des raffineurs des oléagineux au Cameroun (Asroc) ont récemment demandé la cessation de toute publicité sur cette huile.
Pour la société Coppeq Sarl, qui a publié un communiqué dans les médias en début de semaine, les positions de l’Anor et de l’Asroc reflètent un «complot visant à détruire la marque historique Jadida» pourtant présentée comme une huile de «bonne qualité».
Trois principaux arguments sont invoqués. En premier lieu, le fait que l’huile de soja Jadida «jouit» d’un certificat de conformité délivré le 1er août 2014 «après des analyses poussées en laboratoire». effectuées par les experts assermenteurs contrairement aux allégations des détracteurs». Elle souligne sur le second point que l’importation de cette huile a fait l’objet d’une autorisation du ministère du Commerce et celle des «autorités en charge de la santé». La Coppeq Sarl relève enfin que l’huile de Soja Jadida est «commercialisée dans plusieurs pays africains et occidentaux parmi lesquels : Sénégal, Angola, Tunisie, France, USA, Maroc, etc.»
Bras de fer
Le 10 février dernier, l’Association des raffineurs des oléagineux du Cameroun a donné une conférence de presse au cours de laquelle elle a indiqué que l’huile de soja est exclusivement une «huile d’assaisonnement» et non de cuisson ou de friture contrairement à ce qui est dit sur l’étiquette de celle de marque Jadida. Lorsque l’huile de soja monte en température, elle devient «cancérigène», avait soulevé l’Asroc.
La Coppeq Sarl souligne cependant que l’huile Jadida supporte une «température maximale» de 180°.
Autre «irrégularité» dénoncée par l’Asroc: les conditions de production de l’analyse agroalimentaire ayant abouti au certificat de conformité octroyé par l’Anor à l’huile Jadida. L’analyse a été effectuée le 04 juin 2014 par le Laboratoire Paléologos, basé à Douala. Dans les résultats, on n’aperçoit aucune indication sur la teneur en vitamine A (les huiles doivent pourtant être enrichies à cet effet) ; la teneur en acide gras relevée est de 0,45g par litre au lieu de 0,2.
Sur ce point, la Coppeq Sarl soutient que l’analyse de laboratoire a été effectuée par des «experts assermenteurs contrairement aux allégations des détracteurs».
La publicité sur l’huile Jadida continue donc d’être diffusée dans les médias audiovisuels camerounais malgré une lettre du directeur général de l’Anor, émise le 05 février 2015. Dans cette lettre, L’Anor recommandait à la Coppeq Sarl de cesser toute publicité sur l’huile Jadida «sous huitaine» du fait des risques pouvant découler de la «mauvaise interprétation» de cette dernière par les consommateurs. L’Anor menaçait par ailleurs de retirer à l’importateur son certificat de conformité en cas de non observation de cette prescription.
La Coppeq Sarl estime que tout cela est le résultat d’une «campagne» menée par l’Asroc et d’ «autres organes de communication» pour «limiter la concurrence» en créant «la psychose auprès des consommateurs».

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